mardi 30 août 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 264

15 AOÛT 2015...

Cette page concerne l'année 264 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES RÉUNIONS CONCILIAIRES AUX PREMIERS TEMPS
 LE DIOCÈSE D'ANTIOCHE
Son double titre de siège apostolique fondé par Saint Pierre et de capitale de l'Orient valent à l’Église d'Antioche un respect et une autorité qu'elle partage avec très peu d'autres, toutefois, jusqu'à la fin du IIe siècle, les textes sont muets sur la juridiction métropolitaine et primatiale, dont elle jouit plus tard. Ce silence n'a, d'ailleurs, rien de surprenant, il atteint de même les autres grands sièges, qui obtiennent ensuite la dignité de patriarcat ou d'exarchat, et s'explique aisément par l'état de choses particulier où se trouve l’Eglise lors de sa fondation.
En effet, « il y a aux premiers temps une perpétuelle circulation d'apôtres, de missionnaires, de prophètes, de docteurs, dont le ministère n'a rien de local ni de fixe, qui vont et viennent d'une chrétienté à l'autre, rayonnant dans toutes les directions pour porter l’Évangile là où il n'a pas pénétré, pour encourager, instruire, défendre les communautés naissantes et peu affermies.

Les premiers temps passés, il ne reste plus que les organisations ecclésiastiques locales. C'est de celles-ci que doit sortir l'expression hiérarchique de l'unité de l’Église, en même temps que les organes de son gouvernement œcuménique et provincial. »
Cette organisation ecclésiastique exige beaucoup de temps, à une époque surtout où le pouvoir civil se montre à l'égard de la nouvelle religion particulièrement ombrageux.
On se base d'ordinaire sur les provinces civiles pour tracer les circonscriptions ecclésiastiques, et le jour vient bientôt où chaque ville possède son évêque. L'ensemble des évêchés forme une province soumise au métropolitain. Cependant, ces délimitations territoriales n'obtiennent tout leur effet que vers le IVe siècle, et seulement dans l'empire Oriental, car en Occident la marche du christianisme est entravée par toutes sortes d'obstacles.

A l'époque qui nous occupe, c'est-à-dire dans les 2 premiers siècles, le groupement est plutôt « contraire à la distribution des provinces, il est purement géographique.
Les évêques de la côte méridionale, au-dessous du Liban, sont plus rapprochés de Césarée que d'Antioche : Ils viennent à Césarée. Vers la fin du IIe siècle, un Concile à propos de la querelle pascale groupe les évêques de Césarée, d'Elia, de Ptolémaïs, de Tyr et quelques autres, dont on ignore les sièges.
Or, Tyr et Ptolémaïs appartiennent alors à la province de Syrie (bientôt province de Phénicie), tandis qu'Elia et Césarée sont dans la province de Palestine.
Il est à noter aussi que dans leur lettre synodale, dont Eusèbe nous a conservé un fragment, ils déclarent qu'ils ont l'habitude de s'entendre avec l’évêque d'Alexandrie pour fixer la date de Pâques. Aucune trace de relations avec la métropole de la Syrie. »
Antioche étend pourtant le rayon de son influence par delà les frontières de la Syrie. Vers la fin du IIe siècle, Serapion, évêque de cette ville, 190-211, intervient comme métropolitain dans une question religieuse divisant la communauté de Rhossos en Cilicie.
Un fragment de son ouvrage, le De Evangelio Pétri, adressé à cette Église, puis inséré par Eusèbe dans son Histoire ecclésiastique, est parvenu jusqu'à nous, il nous apprend que Sérapion a déjà visité l’Église de Rhossos pour examiner sa foi, et qu'il doit y retourner dans le dessein de mettre un terme aux dissensions religieuses des fidèles.
La tradition d'Edesse rapporte également que ce même Sérapion a ordonné Palout, troisième évêque de cette ville, alors indépendante de l'Empire.

Depuis le milieu du IIIe siècle, des groupements plus significatifs se dessinent autour de la métropole de Syrie. « A diverses reprises, on y voit réunis les évêques de toute la Syrie et de l'Asie Mineure Orientale, de ce qui sera bientôt le diocèse de Pont.
Dès l'année 251, un Synode doit se tenir à Antioche. Les promoteurs de cette réunion sont les évêques de Tarse, de Césarée en Palestine et de Césarée en Cappadoce. Quelques années après, en 256, Denys d'Alexandrie, passant en revue les Églises d'Orient qui ont été agitées par ce conflit, nomme Antioche, Césarée de Palestine, Elia (Jérusalem), Tyr, Laodicée de Syrie, Tarse et Césarée de Cappadoce.

Un peu plus tard, de 264 à 268, l'affaire de Paul de Samosate occasionne plusieurs réunions d'évêques à Antioche et dans l'intérêt de cette Église. Ils viennent toujours des mêmes provinces, depuis le Pont Polémoniaque (Néocesarée) et la Lycaonie (Iconium), jusqu'à l'Arabie (Bostra) et à la Palestine (Césarée, Elia). Au lendemain de la persécution de Galère et de Maximin, un Concile, célébré à Ancyre, sous la présidence de l'évêque d'Antioche, réunit une quinzaine d'évêques des mêmes pays. Cette fois-ci, les provinces de Galatie, de Bithynie, de Phrygie, de Pamphilie, sont représentées, mais l'Asie proprement dite reste encore en dehors du groupe.
Ce groupe, est comme le noyau de ce qui s'appelle, au IVe siècle, l'épiscopat d'Orient, sans cesse en lutte, à propos de personnes et de formules, avec les évêques d'Occident et d’Égypte. La désignation qu'il porte lui vient de son chef incontesté, l'évêque d'Antioche, de cette grande ville qui est alors la capitale de l'immense diocèse d'Orient, la résidence du comes Orientis et de l'empereur d'Orient lui-même, depuis Constance.
Nicomédie a eu naguère ce dernier privilège, de hautes destinées sont ménagées par Constantin à sa nouvelle Rome, mais elle doit les attendre quelque temps encore. Jusqu'à Théodose, Antioche demeure la reine de l'Orient, le centre de gravité de l'empire Grec et sa principale métropole ecclésiastique.

GRÉGOIRE LE THAUMATURGE
Les vieilles Églises d'Asie et les chrétientés du diocèse de Thrace sont entraînées dans cette orbite. Alexandrie s'y refuse, l'opposition d'Athanase aux Conciles Orientaux est chaudement soutenue par les Égyptiens. Leur rancune contre la Syrie remonte presque à l'origine du monde... On les a rangés dans l'obédience du comte d'Orient. Il faut se résigner à leur accorder un dignitaire du même degré : Le préfet Augustal fait son apparition sous Théodose. On a prétendu leur imposer des évêques venus d'Antioche et ordonnés par le métropolitain de cette ville.
Ils s'obstinent et finissent par avoir raison, sur ce point encore, de toutes les résistances impériales. »

Le Concile ne fait donc aucune innovation, il constate et confirme de son autorité souveraine les droits accordés à certaines Églises par une coutume immémoriale. Il n'est pas aisé de reconnaître les droits dont parle l'assemblée, néanmoins on peut affirmer que les Pères veulent conserver à Alexandrie une position exceptionnelle, et lui assurer sur les évêques et les métropolitains du futur diocèse d’Égypte des pouvoirs aussi étendus que ceux de Rome sur les divers diocèses de l'empire Occidental.
En est-il de même du siège d'Antioche malgré les termes plus obscurs employés par les Pères du Concile, nous croyons que le 6e Canon de Nicée reconnaît et garantit à l'évêque d'Antioche sur les provinces du diocèse d'Orient les mêmes droits qu'il a reconnus et garantis aux sièges de Rome et d'Alexandrie sur les provinces d'Occident et d’Égypte. Les éparchies d'Héraclée, d'Ephèse et de Césarée, visées par la remarque finale du Canon, ont sans doute les mêmes privilèges : L'antiquité chrétienne comprend ainsi la portée du Canon Nicéen, et le premier Concile de Constantinople, en 381, le reproduit dans son 2e Canon avec des commentaires qui dissipent toute équivoque.
« L'évêque d'Alexandrie, dit-il, doit s'occuper des affaires d’Égypte, les évêques Orientaux des affaires de l'Orient, car les prérogatives reconnues à l’Église d'Antioche dans les Canons de Nicée (Canon 6) seront maintenues. Les évêques du diocèse d'Asie (Ephèse) ne doivent veiller qu'à ce qui concerne l'Asie. Ceux du Pont à ce qui concerne l’Église du Pont, et ceux du diocèse de Thrace à ce qui concerne la Thrace. »
Saint Jérôme ne raisonne pas autrement que le Concile de Constantinople dans ses démêlés avec Jean, évêque de Jérusalem. Ce dernier a porté l'affaire devant le tribunal de Théophile d'Alexandrie, qui lui est ouvertement favorable, sans tenir compte du métropolitain de Césarée, ni de celui d'Antioche. Le polémiste de Bethléem a pressenti le piège : Il décline l'autorité de ce tribunal et rappelle à Jean que, d'après les Canons 6 et 7 de Nicée, Antioche est la métropole générale de tout l'Orient, comme Césarée de Palestine est la métropole de cette province.
La question a donc fait un grand pas, par le fait de ces 2 canons, les circonscriptions patriarcales existent déjà au IVe siècle, sans que le terme soit en usage.

Déjà l'ambition des prélats de Constantinople se manifeste, ils veulent, coûte que coûte, s'annexer les diocèses de Thrace, d'Asie et de Pont, et ils y réussissent sans trop d'opposition. Ce territoire ne leur suffit même pas, ils s'ingénient à faire peser leur volonté sur les diocèses d'Alexandrie et d'Antioche, et à les englober dans leur juridiction, afin de traiter d'égaux à égaux avec les patriarches d'Occident, les évêques de Rome.
Leur projet échoue en partie et s'ils parviennent, en 451, à s'attribuer le premier rang en Orient, ils font naître du même coup un 4e patriarcat... Jérusalem, sans compter les Églises Nationales qui s'organisent en Syrie et en Égypte échapperont à leur influence.

LA SAINTE TRINITE
Quant aux peuples, ils se trouvent soumis à une autorité que n'impose pas la force, mais telle que l'esprit peut s'incliner devant elle sans qu'il s'avilisse, puisqu'elle oblige et ne contraint pas.
L'ordre extérieur de l'Église découle de celui des Israélites, seulement il est perfectionné. Il substitue aux lévites de l'ancienne loi le sacerdoce nouveau, qui, par la communication de l'Esprit Saint, commençant aux apôtres, se continue dans leurs successeurs.
Ce sacerdoce prend le nom de clergé, c'est-à-dire succession, parce que, comme la tribu de Lévi, il a pour unique héritage le service divin.

Dès l'origine, les laïques sont distingués des prêtres, qui, se destinant au service spécial de Dieu, reçoivent leur mission et leur dignité des évêques par l'imposition des mains.
Les apôtres n'ont pas communiqué un pouvoir égal à tous les ecclésiastiques, mais ils en nomment quelques-uns prêtres (anciens), d'autres évêques (intendants), et bien que le titre de prêtre soit parfois donné à ceux-ci en raison des fonctions qu'ils exercent, le contraire ne se rencontre jamais, quoi qu'en disent ceux qui supposent que l'épiscopat est une usurpation ambitieuse.

Saint Ignace donne la preuve que la hiérarchie est établie dès les premiers temps, lorsqu'il exhorte les Magnésiens à agir dans l'union avec leur évêque représentant Jésus-Christ, avec les prêtres représentant les apôtres, et avec les diacres chargés du soin des autels, gradation confirmée par les écrivains qui suivent.
Chaque communauté n'a qu'un évêque, dans l'unité duquel se reproduit celle de l'Église. Tant que vivent les apôtres, les évêques sont leurs coadjuteurs dans les travaux évangéliques, ils sont ensuite leurs successeurs comme dépositaires de la pureté de la doctrine et de la plénitude du sacerdoce... Chrétiens pour eux, évêques pour les autres, rien de distinctif dans leur habillement ne révèlent leur rang, et ils continuent les œuvres auxquelles ils se sont d'abord habitués. ils vivent frugalement, gagnant leur nourriture du travail de leurs mains, présidant aux rites et à l'enseignement, terminant les différends que les fidèles répugnent à porter devant les tribunaux laïques. Ils ne cherchent pas à se soustraire à la moindre des fonctions du sacerdoce, comme de consoler, de secourir, de protéger, ni aux autres devoirs que la religion chrétienne impose à ceux qu'elle élève.
Il parait que dans l'origine aucune différence n'existe entre les évêques, et qu'ils ne dépendent que du siège de Rome.

Les persécutions ayant fait sentir la nécessité de resserrer les liens de la société extérieure, les communautés de la campagne se réunissent à celles des villes, ce qui forme les diocèses. Ils ne sont pas néanmoins établis généralement, puisque à côté des évêques subsistent les évêques de la campagne.
Afin d'acquérir plus de force, les évêques des différentes Églises se réunissent à celui de la ville la plus illustre par ses martyrs ou par la fondation apostolique.
Celui ci prend le titre de métropolitain ou archevêque, et porte le pallium pour marque distinctive : Son autorité spirituelle n'est pas supérieure à celle des autres évêques, il ne fait que convoquer en concile ceux des diocèses relevant du sien : C'est pourquoi ceux qu'il a le droit de réunir sont appelés suffragants. Il les consacre avant leur entrée en fonctions, révise leurs décisions, veille sur la foi et sur la discipline dans toute la province.

Lorsqu'un évêque meurt, le métropolitain désigne un prêtre pour administrer le siège vacant, et indique un jour pour la réunion des évêques des autres diocèses... Au jour fixé, le clergé propose un successeur, puis l'assemblée des décurions et du peuple élit à son gré. Ainsi l'Église conserve les élections populaires lorsqu'elles se perdent dans tout le monde.
Cependant la nomination ne devient définitive qu'autant qu'elle a été approuvée par les suffragants de la province et confirmée par le métropolitain
L'évêque doit être savant et éloquent pour les villes, simple et affable pour la campagne, guerrier même dans les diocèses menacés par l'ennemi, d'un âge mûr le plus souvent, et parfois éprouvé par le martyre.
Le 4e concile de Carthage détermine les qualités nécessaires à l'évêque. Il doit être d'un caractère prudent, docile, retenu dans ses mœurs, d'une vie chaste, sobre, attentif à ses occupations, humble, affable, miséricordieux, versé dans les lettres et dans la loi de Dieu, instruit du sens des saintes Écritures, précis dans les dogmes ecclésiastiques, sachant surtout professer la foi dans un langage clair.
Il en est qui, pour se soustraire au fardeau de l'épiscopat, s'en déclarent indignes, se cachent dans les déserts, et meurent même de chagrin de se le voir imposer...

L'Église de Rome joint à l'avantage de se trouver dans la première ville du monde, la gloire d'avoir été fondée la première parmi les Églises d'Occident et par le plus grand des apôtres, d'avoir été arrosée de son sang et de celui de Saint Paul, ce qui fait considérer volontiers son évêque comme le chef de la hiérarchie, bien que les autres patriarches élèvent de temps à autre des prétentions contraires. La suprématie de l'évêque de Rome étant le point capital de la suprématie des papes et de la constitution catholique, tous les dissidents et plusieurs catholiques même se sont levés pour la nier ou pour la restreindre.
L'Église, dans les premiers siècles, ne connaît d'autres patriarches que les évêques de Rome, d'Alexandrie et d'Antioche.

« Ces 3 anciens patriarches, écrit Grégoire le Grand, sont assis « sur une seule et même chaire apostolique, ils exercent une suprématie, parce qu'ils ont hérité du siège de Saint Pierre et de son « Église, que le Christ à fondé dans l'unité, en lui donnant un chef unique pour présider aux 3 sièges principaux des trois cités royales », afin qu'elles soient liées du nœud indissoluble de l'unité, et lient étroitement les autres Églises au chef divinement institué pour être le sommet de l'unité entière. » Ces patriarches dépendent de celui de Rome, attendu que c'est Saint Pierre qui ordonne Saint Évode et Saint Ignace, patriarches d'Antioche, et que Saint Marc est envoyé par lui pour fonder le siège d'Alexandrie.

Les glorieux souvenirs qui se rattachent à Jérusalem y font aussi établir par la suite un patriarche qui, après la destruction de la ville, se transporte à Césarée. Il revient à Jérusalem au temps du concile de Chalcédoine, et il a sous sa direction l'Arabie Pétrée et les 3 Palestines. L'évêque de Constantinople est aussi élevé à cette dignité, quand cette ville devient siège de l'empire. Celui d'Aquilée obtient le même titre et, le transmet ensuite à l'évêque de Venise.

ÉGLISE RUE PIERRE ANTIOCHE
En Orient, d'autres dignitaires gouvernent, sous le nom de catholiques, les Églises principales placées hors de l'empire, comme celles d'Arménie, de Perse, d'Abyssinie, ayant leur siège à Sis, à Séleucie, à Axum : ils reçoivent l'investiture ecclésiastique des patriarches d'Antioche ou d'Alexandrie, et une fois institués, ils exercent la même juridiction que les patriarches, réunissant les conciles, consacrant et jugeant les évêques, donnant la solution des controverses, déléguant des vicaires et des exarques dans les provinces éloignées.

Quand l'Église obtient de subsister en paix, les ordres inférieurs des sous-diacres, des acolytes, des lecteurs, des exorcistes, des hostiaires et des clercs ou hérauts, sont introduits successivement. Ce ne sont pas toutefois des degrés nécessaires comme aujourd'hui, et chacun demeure à son poste tant qu'il plaît à l'évêque, les tâches étant diverses dans la maison de Dieu. A l'imitation même de la hiérarchie très compliquée introduite alors dans l'empire par Constantin, les clercs inférieurs sont multipliés à l'excès, tellement que dans Alexandrie il y a 6 000 parabolans pour visiter les malades, et 1 100 copiats à Constantinople pour creuser les tombes. (trop de fonctionnaires tuent la fonction) On institue en même temps les dignités nouvelles d'archiprêtres, d'archidiacres, de cartulaires, de notaires, de syncelles. L'élévation se règle par degrés et par intervalles, chaque grade a son costume distinct et la tonsure, le célibat est plus rigoureusement exigé, et certains métiers interdits.

Une lettre de Firmilien de Cappadoce à Saint Cyprien, datée de la fin de l'année 256, parle d'un concile régional tenu par lui à Iconium en Phrygie, il y a longtemps, probablement vers l'année 230, d'accord « avec les évêques de Galatie, de Cïlicie et des autres provinces voisines ». Là non plus, aucune trace d'une influence quelconque du prélat antiochien, qui n'est peut-être même pas convoqué. Il faut en dire autant du concile de Synnades en Phrygie, rassemblé pour le même objet et sans doute aussi à la même époque que celui d'Iconium. Un peu plus tard, vers 244, un concile est réuni à Bostra d'Arabie au sujet des erreurs de Bérylle, évêque de cette ville, nombre d'évêques d'Arabie y assistent, sans qu'il soit fait la moindre allusion à celui d'Antioche... Quelques années après, un autre concile est tenu dans la même province, auquel sont présents 14 évêques. Encore une fois, aucune allusion ni à la présidence de l'évêque d'Antioche ni à sa présence.

En 251, quand Fabius d'Antioche semble incliner vers les idées novatiennes, les évêques de Tarse en Cilicie, de Césarée de Palestine et de Césarée de Cappadoce prennent l'initiative de réunir à Antioche un concile qui, du reste, n'a probablement pas lieu.
Quelques années après, en 256, Denys d'Alexandrie, passant en revue les Églises d'Orient qui ont été agitées par ce conflit, nomme Antioche, Césarée de Palestine, Elia, Tyr, Laodicée de Syrie, Tarse et Césarée de Cappadoce.
Un peu plus tard, entre les années 263 et 268, des conciles se réunissent à Antioche pour l'affaire de Paul de Samosate.
Ce prélat, confident et ministre de la célèbre Zénobie, mène la vie fastueuse et quelque peu vicieuse d'un homme du siècle, il a introduit dans l'église des chœurs de femmes pour chanter ses louanges et nie même la divinité de Jésus-Christ.
La question passionne tout l'Orient, et amène par 3 fois dans la ville d'Antioche toutes les célébrités ecclésiastiques de l'Asie Mineure et des provinces Syriennes.
A défaut de Denys d'Alexandrie, qui, invité, a prétexté son âge et ses infirmités, les 2 premiers conciles paraissent avoir été présidés par Firmilien de Césarée de Cappadoce, assisté de Grégoire de Néocésarée, Helenus de Tarse, Nicomas d'Iconium, Hyménée de Jérusalem, Theotecnus de Césarée en Palestine, Maxime de Bostra, etc.

Au troisième concile, tenu en 267 ou 268, et qui dépose Paul de Samosate, le titulaire de Césarée de Cappadoce ne peut assister, car il meurt en route à Tarse, on y remarque la plupart des prélats qui ont pris part aux 2 conciles précédents.
Que conclure de toutes ces réunions synodales, tenues tantôt dans les provinces de Syrie, tantôt dans celles d'Asie Mineure, et où voisinent les évêques de Palestine, d'Arabie, de Syrie, de Galatie, de Glide, de Phrygie, de Cappadoce et même du Pont Polémoniaque ? Rien de particulier pour le sujet qui nous occupe. Du moment que l'évêque d'Antioche comparaît à titre d'accusé ou bien qu'il est absent, il va de soi que la présidence de ces conciles doit incomber à d'autres qu'à lui. On ne saurait donc en déduire ni que sa juridiction se limite à sa ville épiscopale ni que son autorité primatiale s'étend à d'autres provinces que la sienne.
Le seul point à retenir de ces grandes manifestations conciliaires, c'est l'entente, la bonne harmonie qui règne entre les évêques des provinces de Syrie et d'Asie Mineure, à l'exception de l'Asie proconsulaire, restée toujours à l'écart de ce groupe. Un corps épiscopal régional s'est déjà formé, dont on ne voit pas encore nettement le véritable chef, sans parler bien entendu des chefs secondaires ou métropolitains qui existent dans chaque province.
Avant le concile de Nicée, qui met fin au moins juridiquement à cette situation provisoire, nous ne connaissons que 2 conciles réunis entre les années 314 et 320, l'un à Ancyre, l'autre à Néocésarée, et qui sont tous les 2 présidés par Vital, évêque d'Antioche.
ANTIOCHE
provinces, pas plus que l'évêque de Césarée de Cappadoce, lorsque, au siècle précédent, il se trouve à la tête du même épiscopat dans les conciles d'Iconium et d'Antioche, pas plus qu'à l'évêque d'Alexandrie, si son état de santé le lui avait permis Saint Denys serait venu à Antioche en 264 juger la cause de Paul de Samosate...

Histoire universellehttps://books.google.fr/books?id=_8YWAAAAQAAJ
1845 - ‎World history
9 du concile d' Antioche, de l'année 264, dit : Ver singulas re- giones convertit episcopos nosse, metropolitanumepiscopum sollicitudinem totius provinciœ ...

Formation du patriarcat d'Antioche - Persée
www.persee.fr/doc/rebyz_1146-9447_1912_num_15_93_3964
de S Vailhé - ‎1912 - ‎Cité 1 fois - ‎Autres articles
Antioche fut réellement la première Eglise de la gentilité, le vrai berceau du christianisme. ... La tradition, qui lui attribue sept années d'épiscopat, ne paraît pas être plus .... saint Denys de venir à Antioche en 264 juger la cause de Paul de Samosate. ... (2) Le concile de Synnades est signalé, avec celui d'Iconium, par Denys ...

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