mercredi 10 août 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 285

25 JUILLET 2016...

Cette page concerne l'année 285 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

L'EPHEMERE ET DÉCRIÉ EMPEREUR CARIN

Marcus Aurelius Carus (282 – 283) Gaulois de la Narbonnaise qui a fait toute sa carrière dans l'armée Romaine, ne demande aucune ratification au Sénat et compte suivre le projet de ses prédécesseurs, attaquer les Sassanides pour leur prendre la Mésopotamie et l'Arménie.
La concentration militaire est prête, il veut assurer ses arrières et choisit ses deux fils comme César : Carin et Numerien dès novembre 282. Carus mène une guerre rapide contre les Quades et les Sarmates.

En janvier 283, il nomme Auguste, Carin et lui laisse la défense de l'Occident, et part avec Numerien pour l'Orient, traverse le Pont Euxin et arrive en Syrie. Bahram II, le souverain Sassanide, est inquiet de cette mobilisation, d'autant plus que son armée est en opération du côté de l'Inde. Il envoie deux ambassadeurs négocier la prolongation de la trêve signée par Probus. La réponse de Carus est brève :
« La Perse est aussi dépourvue d'arbres que mon crâne de cheveux si votre maître ne reconnaît la souveraineté de Rome » dit il en montrant son crâne dégarni... L'armée Romaine entre sans difficulté en territoire Perse, emporte les cités de Séleucie et de Ctésiphon qui ne résistent pas.
Cette campagne se termine par une victoire faute d'opposition, la Mésopotamie est prise. L'armée Romaine pénètre profondément en territoire ennemi pour rencontrer l'adversaire, mais en fin d'année 283, Carus meurt soudainement, dans des circonstances mal élucidées près de Ctésiphon... On a invoqué la foudre et la maladie. Peut être les légionnaires se sont ils mutinés contre leur empereur qui les mènent trop loin de leurs bases. Mais Numerien et Carin sont reconnus par tous les officiers.
L'armée refuse de rester en Perse, les dieux ont fixé les limites de l'Empire Romain sur le Tigre ! Numerien doit rentrer, l'expédition s'achève.... « L’Histoire Auguste » présente Carin comme le pire des débauchés, amateur de bains glacés (sic), tout en le créditant d’avoir célébré des jeux d'un faste extraordinaire.

Marcus Aurelius Carinus (283 - 285) et Marcus Aurelius Numerianus (283 – 284) Carin règne en Occident et en automne 283, est confronté à des Quades qui menacent la frontière du Danube. Carin dirige une campagne victorieuse contre ces Barbares.
Numerien est affecté par une maladie des yeux, on le retrouve mort à Nicomédie.
Diocles, le commandant de la garde Impériale, accuse Aper qui est traduit devant un conseil de guerre, celui-ci est reconnu coupable, Diocles ne le laisse pas se défendre et le poignarde mortellement.
Les généraux Romains sont sidérés et Diocles est acclamé empereur le 20 novembre 284.

Carin part en Britannia combattre les Barbares du Nord. il est victorieux et reçoit le titre de Britannicus Maximus. Marcus Aurelius Giulianus qui administre l'Italie du Nord se fait acclamer empereur par la population. Carin le bat au début de l'année 285 près de Vérone. Puis il marche vers les Balkans contre Diocles. Les deux armées se rencontrent sur les bords de la rivière Margus (la Morava en Serbie) à la fin de l'été 285... Carin est trahi par Aristobule, son Préfet du Prétoire qui passe dans le camp de Diocles et il meurt sur le champ de bataille.

Pendant ce temps d'autres usurpateurs dont le premier d’entre eux est Julianus, se proclame Empereur en Dalmatie. Carin l’affronte et le vainc sans grande difficulté.
En 285, Carin a à affronter un adversaire bien plus dangereux : Dioclès qui s’est entre-temps rebaptisé Dioclétien.), et a été proclamé empereur par ses soldats, suite à la mort de Numérien.
Les deux armées s’affrontent en Mésie, et Carin remporte (presque) la victoire, un de ses soldats l'assassine, l’Empereur aurait séduit sa femme...
Ce retournement de situation donne alors le pouvoir à Dioclétien.

A sa mort, Carin reçoit la titulature suivante : Imperator Caesar Marcus Aurelius Carinus Pius Felix Invictus Augustus Germanicus Maximus Britannicus Maximus Persicus Maximus, Pontifex Maximus, Tribuniciae Potestatis III, Imperator I, Consul III.
Carin est le dernier des Illyriens.

En Orient, la mort du second fils de Carus, Numérien, frère de Carin, le fait seul empereur Romain mais ouvre la voie du pouvoir à Dioclétien, fin 284.
Après avoir défait près de Vérone l’usurpateur Julianus, porté au pouvoir par une révolte populaire en Dalmatie, Carin se dirige à la rencontre de Dioclétien... L’affrontement entre les armées d’Occident et d’Orient, la bataille du Margus, a lieu en Mésie, en mars 285. Carin va gagner la bataille lorsqu’il est poignardé par un de ses officiers. Ce retournement soudain de situation fait de Dioclétien le seul maître de l’Empire romain...

Carin est « l'individu le plus corrompu qui est jamais vécu. Adultère, corrupteur assidu de la jeunesse, il pousse l'infamie jusqu'à se prêter lui-même à des perversions sexuelles contre-nature ». Tel est le jugement que l'auteur anonyme de « l'Histoire Auguste » (Qua. Tyr., XVI) porte sur le fils aîné de l'empereur Carus.
Et de détailler, à la volée, tous les méfaits de ce gredin de Carin :
Il fait assassiner le préfet du prétoire pour le remplacer par un proxénète.
Il promet à la vile populace Romaine tous les biens des Sénateurs.
Il a 9 épouses, pas une de plus, pas une de moins.
Il fait inclure des pierres précieuses sur ses chaussures.
Il invite des malotrus à sa table et leur fait servir des quantités scandaleuses de poissons, de volailles et de melons, le tout arrosé de torrents de vinasse.
Il prend trop de bains émollients, etc…
MAGNIA URBICA
Bref, Carin est si pervers que même son père, cette brave vieux général de Carus, pense très sérieusement à le faire mettre à mort afin de purger le monde civilisé d'une pareille engeance...
Ce portrait est évidemment très noir. Et de fait, l'auteur de « l'Histoire Auguste », qui n'en n'est pas à une exagération près, condense dans les quelques lignes consacrées à Carin toutes les tares, réelles ou supposées, que la tradition prête à tous les « mauvais empereurs » qui l'ont précédé, de Néron à Caracalla et de Domitien à Héliogabal.
De cela, tous les historiens sérieux conviennent. Néanmoins, ce qui reste troublant, c'est l'unanimité des sources antiques : Tous les auteurs anciens sans exception, qu'ils soient latins ou grecs, sont défavorables à Carin... Aucun n'a plaidé sa cause !

Bien sûr, il faut rabattre de ces horribles portraits toutes les exagérations de la propagande de Dioclétien, ce grand fondateur de ce qu'il est convenu d'appeler (avec une nuance de mépris) le Bas-Empire, ce rénovateur des institutions Romaines qui détrône Carin et dont se réclameront tous les souverains de Rome des IVe et Ve siècles.



Bien sûr, nous savons que Carin n'a pas 9 épouses, mais une seule, nommée Magnia Urbica, et dont il eut un fils, Nigrinianus.
Bien sûr, nous nous doutons bien que l'austère empereur Carus, ce rude soldat dont les mœurs spartiates édifient (et épouvantent) les fastueux ambassadeurs Perses, n'aurait jamais élevé au rang de co-empereur, même et surtout son propre, fils, ce Carin « dépravé » que nous décrivent à l'envie les auteurs antiques !
Bien sûr… Mais il n'en reste pas moins probable que, s'il n'est pas réellement un exécrable empereur, Carin n'est certainement pas le meilleur prince que Rome ait jamais connu, loin de là !...

L'empereur Carus, père de Carin désire fonder cette dynastie stable qui pourrait mettre définitivement fin aux usurpations à répétition qui fragilisent l'État Romain depuis des décennies. Dès son accession au trône (fin 282), il élève donc ses deux fils, Carin, l'aîné, et Numérien, le cadet, à la dignité de César (empereur adjoint).
Les deux frères reçoivent également le titre de Princeps juventutis (« chef de la jeunesse »).
Du moins en ce qui concerne Carin, cet honneur est un peu tiré par les cheveux, car, à cette époque, le fils aîné de Carus est déjà un homme mûr, avec une épouse, l'unique Magnia Urbica, et un fils déjà grand, Nigrinianus... Toujours pour garantir l'avenir de sa lignée, Carus veut aussi acquérir une gloire militaire éternelle.
Pour cela, il ne trouve rien de mieux que de faire vibrer la fibre patriotique Romaine en vengeant l'humiliante défaite de l'empereur Valérien qui, 20 ans plus tôt, a été vaincu, capturé et naturalisé par le roi des Perses... Ces ennemis héréditaires.
Avant de s'embarquer pour l'Orient avec son cadet Numérien, Carus élève Carin à la dignité d'Auguste (empereur principal) et lui confie l'administration et la défense des provinces Occidentales de l'Empire... Attention ! Il n'est nullement question de partage territorial : l'Empire Romain reste un, et Carus en demeure le principal leader. Il ne s'agit que d'une répartition des compétences, à l'instar de celle qu'a déjà effectuée le vieux Valérien quand il a confié la garde de l'Occident à son fils Gallien avant de s'embarquer dans sa funeste guerre contre les Perses.

L'expédition Perse de Carus se déroule très différemment de celle de Valérien. L'armée ennemie, fort occupée à mâter une révolte du côté de la frontière Indienne, demeure invisible.
Après s'être emparées des villes de Séleucie et Ctésiphon, les capitales du royaume Sassanide, les légions sont donc obligées de s'enfoncer profondément en territoire Perse pour débusquer un ennemi insaisissable.

C'est à ce moment (25 décembre 283) que l'empereur Carus meurt, on parla de maladie foudroyante, on évoque la foudre mortifère, mais l'assassinat reste l'hypothèse la plus probable... Quoi qu'il en soit, Numérien est proclamé empereur par l'armée d'Orient tandis que son frère Carin reste seul maître de l'Occident.
À première vue, il ne se tire d'ailleurs pas trop mal d'affaire, pendant que son père guerroie en Perse, lui-même mène une campagne victorieuse.
Il ne rentre à Rome qu'à la fin de l'année 283, y passe l'hiver, y apprend la mort de son père et y inaugure son 2e consulat (avec son frère Numérien comme collègue).
Ensuite (en 284), Carin se rend en (Grande-)Bretagne où il mène une autre guerre victorieuse. qui lui vaut le titre de Britannicus Maximus (Grand vainqueur breton).

Mais en Orient... Numérien a abandonné tous ses pouvoirs impériaux à 2 des principaux chefs de son armée : Son beau-père, le Préfet du Prétoire Flavius Aper, et à Dioclétien, le commandant de la garde impériale. Une épouvantable puanteur de charogne traverse les épaisses tentures, attirant des nuées de mouches ! Les gardes se précipitent... En se bouchant le nez, ils déchirent les lourdes draperies qui calfatent l'engin et… découvrent le cadavre de Numérien mort depuis déjà plusieurs jours...

Après que l'armée ait quitté Antioche pour revenir vers l'Occident, Numérien s'est subitement éteint. Maladie ou poison ? Personne n'en sait rien… Mais quelles que soient les causes de la mort du petit frère de Carin, les tout-puissants généraux ont préféré garder sa mort secrète afin de maintenir l'unité de l'armée et la discipline des troupes...

Naturellement, leur supercherie découverte avec le cadavre tout pourri de Numérien, l'état-major Romain est brusquement mis au pied du mur. Une assemblée militaire est convoquée devant laquelle Dioclétien accuse le Préfet Aper.
Aper, amer, tente de se disculper, mais Dioclétien interrompt sa plaidoirie en lui passant son épée à travers le corps... Il est vrai que, des devins lui ont jadis prédit qu'il n'accédera au pouvoir suprême qu'après avoir tué un sanglier (en latin aper)…
L'ambitieux Dioclétien a trouvé là un ingénieux moyen de forcer le destin ! Le « Sanglier » tué de sa main, Dioclétien est aussitôt proclamé empereur par l'armée d'Orient.

Alors que Dioclétien traverse le Bosphore pour affronter Carin, et que celui-ci se trouve encore en Grande-Bretagne, une autre dangereuse révolte éclate.
En Italie du Nord selon certains, en Pannonie (auj. Autriche et Hongrie) selon d'autres, un certain Aurelius Sabinus Julianus prend le titre impérial.
Julianus travaille-t-il pour son propre compte ?
Soutient-il les ambitions de Dioclétien ? Mystère... Mais finalement, peu importe ! Carin revient à brides abattues des Îles Britanniques et écrase cet adversaire près de Vérone (début 285).
Il ne reste plus à Carin qu'à se débarrasser de Dioclétien pour régner paisiblement. Il se porte donc dans les Balkans. C'est là, sur les bords de la rivière Margus (auj. la Morava, en Serbie), tout près de la ville du même nom, que son armée, aguerrie par les combats contre les Barbares Septentrionaux, affronte les légions de Dioclétien, victorieuses des Perses.

CARIN
C'est une dure lutte que la bataille du Margus, un combat acharné !
Certains auteurs prétendent que Carin est en passe de gagner la bataille quand il est assassiné par un de ses officiers, un infortuné mari dont il a déshonoré la chère, chaste et tendre épouse…
Une anecdote sans doute destinée à fournir l'ultime touche sombre au portrait intentionnellement noirci de l'indigne fils de Carus !... En effet, d'autres sources, plus plausibles, rapportent que Carin est, tout simplement, abandonné par la plus grande partie de ses troupes, et tué lors de l'affrontement. (Mars 285).


https://fr.wikipedia.org/wiki/Carin
Carin (Marcus Aurelius Carinus) est empereur romain en 284 et 285. Biographie[modifier | modifier le code]. Magnia Urbica, épouse de Carin. Il est le fils aîné de l'empereur Carus, qui le nomme César en 270. En 283, lorsque Carus part …

www.revue-etudes-anciennes.fr/wp-content/uploads/2015/07/estiot1-2015.pdf
trois ans d'histoire impériale, de l'automne 282 à septembre 285 – et moins ... pourtant quinze années essentielles de l'histoire de l'Empire : ils restent un trou ... L'empereur Aurélien et son temps, Paris 1994 ; T. KOTULA, Aurélien et Zénobie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire