25
JUILLET 2016...
Cette
page concerne l'année 285 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
L'EPHEMERE
ET DÉCRIÉ EMPEREUR CARIN
Marcus
Aurelius Carus (282 – 283) Gaulois de la Narbonnaise qui a fait
toute sa carrière dans l'armée Romaine, ne demande aucune
ratification au Sénat et compte suivre le projet de ses
prédécesseurs, attaquer les Sassanides pour leur prendre la
Mésopotamie et l'Arménie.
La
concentration militaire est prête, il veut assurer ses arrières et
choisit ses deux fils comme César : Carin et Numerien dès
novembre 282. Carus mène une guerre rapide contre les Quades et les
Sarmates.
En
janvier 283, il nomme Auguste, Carin et lui laisse la défense de
l'Occident, et part avec Numerien pour l'Orient, traverse le Pont
Euxin et arrive en Syrie. Bahram II, le souverain Sassanide, est
inquiet de cette mobilisation, d'autant plus que son armée est en
opération du côté de l'Inde. Il envoie deux ambassadeurs négocier
la prolongation de la trêve signée par Probus. La réponse de Carus
est brève :
« La
Perse est aussi dépourvue d'arbres que mon crâne de cheveux si
votre maître ne reconnaît la souveraineté de Rome » dit il
en montrant son crâne dégarni... L'armée Romaine entre sans
difficulté en territoire Perse, emporte les cités de Séleucie et
de Ctésiphon qui ne résistent pas.
Cette
campagne se termine par une victoire faute d'opposition, la
Mésopotamie est prise. L'armée Romaine pénètre profondément en
territoire ennemi pour rencontrer l'adversaire, mais en fin d'année
283, Carus meurt soudainement, dans des circonstances mal élucidées
près de Ctésiphon... On a invoqué la foudre et la maladie. Peut
être les légionnaires se sont ils mutinés contre leur empereur qui
les mènent trop loin de leurs bases. Mais Numerien et Carin sont
reconnus par tous les officiers.
L'armée
refuse de rester en Perse, les dieux ont fixé les limites de
l'Empire Romain sur le Tigre ! Numerien doit rentrer, l'expédition
s'achève.... « L’Histoire Auguste » présente Carin
comme le pire des débauchés, amateur de bains glacés (sic), tout
en le créditant d’avoir célébré des jeux d'un faste
extraordinaire.
Marcus
Aurelius Carinus (283 - 285) et Marcus Aurelius Numerianus (283 –
284) Carin règne en Occident et en automne 283, est confronté à
des Quades qui menacent la frontière du Danube. Carin dirige une
campagne victorieuse contre ces Barbares.
Numerien
est affecté par une maladie des yeux, on le retrouve mort à
Nicomédie.
Diocles,
le commandant de la garde Impériale, accuse Aper qui est traduit
devant un conseil de guerre, celui-ci est reconnu coupable, Diocles
ne le laisse pas se défendre et le poignarde mortellement.
Les
généraux Romains sont sidérés et Diocles est acclamé empereur le
20 novembre 284.
Carin
part en Britannia combattre les Barbares du Nord. il est victorieux
et reçoit le titre de Britannicus Maximus. Marcus Aurelius Giulianus
qui administre l'Italie du Nord se fait acclamer empereur par la
population. Carin le bat au début de l'année 285 près de Vérone.
Puis il marche vers les Balkans contre Diocles. Les deux armées se
rencontrent sur les bords de la rivière Margus (la Morava en Serbie)
à la fin de l'été 285... Carin est trahi par Aristobule, son
Préfet du Prétoire qui passe dans le camp de Diocles et il meurt
sur le champ de bataille.
Pendant
ce temps d'autres usurpateurs dont le premier d’entre eux est
Julianus, se proclame Empereur en Dalmatie. Carin l’affronte et le
vainc sans grande difficulté.
En
285, Carin a à affronter un adversaire bien plus dangereux :
Dioclès qui s’est entre-temps rebaptisé Dioclétien.), et a été
proclamé empereur par ses soldats, suite à la mort de Numérien.
Les
deux armées s’affrontent en Mésie, et Carin remporte (presque) la
victoire, un de ses soldats l'assassine, l’Empereur aurait séduit
sa femme...
Ce
retournement de situation donne alors le pouvoir à Dioclétien.
A
sa mort, Carin reçoit la titulature suivante : Imperator Caesar
Marcus Aurelius Carinus Pius Felix Invictus Augustus Germanicus
Maximus Britannicus Maximus Persicus Maximus, Pontifex Maximus,
Tribuniciae Potestatis III, Imperator I, Consul III.
Carin
est le dernier des Illyriens.
En
Orient, la mort du second fils de Carus, Numérien, frère de Carin,
le fait seul empereur Romain mais ouvre la voie du pouvoir à
Dioclétien, fin 284.
Après
avoir défait près de Vérone l’usurpateur Julianus, porté au
pouvoir par une révolte populaire en Dalmatie, Carin se dirige à la
rencontre de Dioclétien... L’affrontement entre les armées
d’Occident et d’Orient, la bataille du Margus, a lieu en Mésie,
en mars 285. Carin va gagner la bataille lorsqu’il est poignardé
par un de ses officiers. Ce retournement soudain de situation fait de
Dioclétien le seul maître de l’Empire romain...
Carin
est « l'individu le plus corrompu qui est jamais vécu.
Adultère, corrupteur assidu de la jeunesse, il pousse l'infamie
jusqu'à se prêter lui-même à des perversions sexuelles
contre-nature ». Tel est le jugement que l'auteur anonyme de
« l'Histoire Auguste » (Qua. Tyr., XVI) porte sur le fils
aîné de l'empereur Carus.
Et
de détailler, à la volée, tous les méfaits de ce gredin de Carin
:
Il
fait assassiner le préfet du prétoire pour le remplacer par un
proxénète.
Il
promet à la vile populace Romaine tous les biens des Sénateurs.
Il
a 9 épouses, pas une de plus, pas une de moins.
Il
fait inclure des pierres précieuses sur ses chaussures.
Il
invite des malotrus à sa table et leur fait servir des quantités
scandaleuses de poissons, de volailles et de melons, le tout arrosé
de torrents de vinasse.
Il
prend trop de bains émollients, etc…
MAGNIA URBICA |
Bref,
Carin est si pervers que même son père, cette brave vieux général
de Carus, pense très sérieusement à le faire mettre à mort afin
de purger le monde civilisé d'une pareille engeance...
Ce
portrait est évidemment très noir. Et de fait, l'auteur de
« l'Histoire Auguste », qui n'en n'est pas à une
exagération près, condense dans les quelques lignes consacrées à
Carin toutes les tares, réelles ou supposées, que la tradition
prête à tous les « mauvais empereurs » qui l'ont
précédé, de Néron à Caracalla et de Domitien à Héliogabal.
De cela, tous les historiens sérieux conviennent. Néanmoins, ce qui reste troublant, c'est l'unanimité des sources antiques : Tous les auteurs anciens sans exception, qu'ils soient latins ou grecs, sont défavorables à Carin... Aucun n'a plaidé sa cause !
De cela, tous les historiens sérieux conviennent. Néanmoins, ce qui reste troublant, c'est l'unanimité des sources antiques : Tous les auteurs anciens sans exception, qu'ils soient latins ou grecs, sont défavorables à Carin... Aucun n'a plaidé sa cause !
Bien
sûr, il faut rabattre de ces horribles portraits toutes les
exagérations de la propagande de Dioclétien, ce grand fondateur de
ce qu'il est convenu d'appeler (avec une nuance de mépris) le
Bas-Empire, ce rénovateur des institutions Romaines qui détrône
Carin et dont se réclameront tous les souverains de Rome des IVe et
Ve siècles.
Bien
sûr, nous savons que Carin n'a pas 9 épouses, mais une seule,
nommée Magnia Urbica, et dont il eut un fils, Nigrinianus.
Bien
sûr, nous nous doutons bien que l'austère empereur Carus, ce rude
soldat dont les mœurs spartiates édifient (et épouvantent) les
fastueux ambassadeurs Perses, n'aurait jamais élevé au rang de
co-empereur, même et surtout son propre, fils, ce Carin « dépravé »
que nous décrivent à l'envie les auteurs antiques !
Bien sûr… Mais il n'en reste pas moins probable que, s'il n'est pas réellement un exécrable empereur, Carin n'est certainement pas le meilleur prince que Rome ait jamais connu, loin de là !...
Bien sûr… Mais il n'en reste pas moins probable que, s'il n'est pas réellement un exécrable empereur, Carin n'est certainement pas le meilleur prince que Rome ait jamais connu, loin de là !...
L'empereur
Carus, père de Carin désire fonder cette dynastie stable qui
pourrait mettre définitivement fin aux usurpations à répétition
qui fragilisent l'État Romain depuis des décennies. Dès son
accession au trône (fin 282), il élève donc ses deux fils, Carin,
l'aîné, et Numérien, le cadet, à la dignité de César (empereur
adjoint).
Les
deux frères reçoivent également le titre de Princeps juventutis
(« chef de la jeunesse »).
Du
moins en ce qui concerne Carin, cet honneur est un peu tiré par les
cheveux, car, à cette époque, le fils aîné de Carus est déjà un
homme mûr, avec une épouse, l'unique Magnia Urbica, et un fils déjà
grand, Nigrinianus... Toujours pour garantir l'avenir de sa lignée,
Carus veut aussi acquérir une gloire militaire éternelle.
Pour
cela, il ne trouve rien de mieux que de faire vibrer la fibre
patriotique Romaine en vengeant l'humiliante défaite de l'empereur
Valérien qui, 20 ans plus tôt, a été vaincu, capturé et
naturalisé par le roi des Perses... Ces ennemis héréditaires.
Avant
de s'embarquer pour l'Orient avec son cadet Numérien, Carus élève
Carin à la dignité d'Auguste (empereur principal) et lui confie
l'administration et la défense des provinces Occidentales de
l'Empire... Attention ! Il n'est nullement question de partage
territorial : l'Empire Romain reste un, et Carus en demeure le
principal leader. Il ne s'agit que d'une répartition des
compétences, à l'instar de celle qu'a déjà effectuée le vieux
Valérien quand il a confié la garde de l'Occident à son fils
Gallien avant de s'embarquer dans sa funeste guerre contre les
Perses.
L'expédition
Perse de Carus se déroule très différemment de celle de Valérien.
L'armée ennemie, fort occupée à mâter une révolte du côté de
la frontière Indienne, demeure invisible.
Après
s'être emparées des villes de Séleucie et Ctésiphon, les
capitales du royaume Sassanide, les légions sont donc obligées de
s'enfoncer profondément en territoire Perse pour débusquer un
ennemi insaisissable.
C'est
à ce moment (25 décembre 283) que l'empereur Carus meurt, on parla
de maladie foudroyante, on évoque la foudre mortifère, mais
l'assassinat reste l'hypothèse la plus probable... Quoi qu'il en
soit, Numérien est proclamé empereur par l'armée d'Orient tandis
que son frère Carin reste seul maître de l'Occident.
À
première vue, il ne se tire d'ailleurs pas trop mal d'affaire,
pendant que son père guerroie en Perse, lui-même mène une campagne
victorieuse.
Il
ne rentre à Rome qu'à la fin de l'année 283, y passe l'hiver, y
apprend la mort de son père et y inaugure son 2e consulat (avec son
frère Numérien comme collègue).
Ensuite
(en 284), Carin se rend en (Grande-)Bretagne où il mène une autre
guerre victorieuse. qui lui vaut le titre de Britannicus Maximus
(Grand vainqueur breton).
Mais
en Orient... Numérien a abandonné tous ses pouvoirs impériaux à 2
des principaux chefs de son armée : Son beau-père, le Préfet du
Prétoire Flavius Aper, et à Dioclétien, le commandant de la garde
impériale. Une épouvantable puanteur de charogne traverse les
épaisses tentures, attirant des nuées de mouches ! Les gardes se
précipitent... En se bouchant le nez, ils déchirent les lourdes
draperies qui calfatent l'engin et… découvrent le cadavre de
Numérien mort depuis déjà plusieurs jours...
Après que l'armée ait quitté Antioche pour revenir vers l'Occident, Numérien s'est subitement éteint. Maladie ou poison ? Personne n'en sait rien… Mais quelles que soient les causes de la mort du petit frère de Carin, les tout-puissants généraux ont préféré garder sa mort secrète afin de maintenir l'unité de l'armée et la discipline des troupes...
Après que l'armée ait quitté Antioche pour revenir vers l'Occident, Numérien s'est subitement éteint. Maladie ou poison ? Personne n'en sait rien… Mais quelles que soient les causes de la mort du petit frère de Carin, les tout-puissants généraux ont préféré garder sa mort secrète afin de maintenir l'unité de l'armée et la discipline des troupes...
Naturellement,
leur supercherie découverte avec le cadavre tout pourri de Numérien,
l'état-major Romain est brusquement mis au pied du mur. Une
assemblée militaire est convoquée devant laquelle Dioclétien
accuse le Préfet Aper.
Aper,
amer, tente de se disculper, mais Dioclétien interrompt sa
plaidoirie en lui passant son épée à travers le corps... Il est
vrai que, des devins lui ont jadis prédit qu'il n'accédera au
pouvoir suprême qu'après avoir tué un sanglier (en latin aper)…
L'ambitieux
Dioclétien a trouvé là un ingénieux moyen de forcer le destin !
Le « Sanglier » tué de sa main, Dioclétien est aussitôt
proclamé empereur par l'armée d'Orient.
Alors
que Dioclétien traverse le Bosphore pour affronter Carin, et que
celui-ci se trouve encore en Grande-Bretagne, une autre dangereuse
révolte éclate.
En
Italie du Nord selon certains, en Pannonie (auj. Autriche et Hongrie)
selon d'autres, un certain Aurelius Sabinus Julianus prend le titre
impérial.
Julianus
travaille-t-il pour son propre compte ?
Soutient-il
les ambitions de Dioclétien ? Mystère... Mais finalement, peu
importe ! Carin revient à brides abattues des Îles Britanniques et
écrase cet adversaire près de Vérone (début 285).
Il
ne reste plus à Carin qu'à se débarrasser de Dioclétien pour
régner paisiblement. Il se porte donc dans les Balkans. C'est là,
sur les bords de la rivière Margus (auj. la Morava, en Serbie), tout
près de la ville du même nom, que son armée, aguerrie par les
combats contre les Barbares Septentrionaux, affronte les légions de
Dioclétien, victorieuses des Perses.
CARIN |
C'est
une dure lutte que la bataille du Margus, un combat acharné
!
Certains auteurs prétendent que Carin est en passe de gagner la bataille quand il est assassiné par un de ses officiers, un infortuné mari dont il a déshonoré la chère, chaste et tendre épouse…
Certains auteurs prétendent que Carin est en passe de gagner la bataille quand il est assassiné par un de ses officiers, un infortuné mari dont il a déshonoré la chère, chaste et tendre épouse…
Une
anecdote sans doute destinée à fournir l'ultime touche sombre au
portrait intentionnellement noirci de l'indigne fils de Carus !... En
effet, d'autres sources, plus plausibles, rapportent que Carin est,
tout simplement, abandonné par la plus grande partie de ses troupes,
et tué lors de l'affrontement. (Mars 285).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Carin
Carin
(Marcus Aurelius Carinus) est empereur
romain en 284 et 285.
Biographie[modifier | modifier le code]. Magnia Urbica, épouse de
Carin.
Il est le fils aîné de l'empereur
Carus, qui le nomme César en 270. En 283, lorsque Carus part …
www.revue-etudes-anciennes.fr/wp-content/uploads/2015/07/estiot1-2015.pdf
trois ans
d'histoire impériale, de l'automne 282 à septembre 285
– et moins ... pourtant quinze années
essentielles de l'histoire de l'Empire : ils restent un trou ...
L'empereur
Aurélien et son temps, Paris 1994 ; T. KOTULA, Aurélien et Zénobie.
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