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JUILLET 2016...
Cette
page concerne l'année 286 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
MÊME
LES COMÉDIENS ONT UN SAINT PATRON !
« Au
cours d’une soirée dominicale, l'auteur a reçu un mail de la part
d’une amie, professeur de Théâtre, dont les expressions laissent
s’écouler l’enthousiasme d’un cri de victoire : « J’ai
trouvé qui est le saint patron des acteurs : Saint Genest ! »...
Acteur
à Rome au cours du IIIe siècle, il se convertit au cours d’une
représentation.
Génie
malgré lui, Genest, surgissant au beau milieu de la parodie depuis
le sérieux d’une confession non feinte. Le masque tombe, la tête
roule, passant du drame au Drame, et permet l’irruption de la grâce
et l’avènement de la personne. Un théâtre dans le théâtre ?
Sans aucun doute, mais davantage encore.
Lope
de Vega lui faisant dire : « Maintenant que je connais mon
Auteur, je joue divinement ». Si là où le péché abonde,
elle surabonde, de même, lorsque se manifeste la grâce, le diable
se tient prêt.
Rotrou
(1609-1650) : Dramaturge, délaissé au profit de Corneille,
Racine et Molière. Il se démarque par une conception classique,
avec un mélange des genres littéraires; ex: tragi-comédie.
Auteur de la troupe de l'Hôtel de Bourgogne, il devient protégé de Richelieu en 1634.
Auteur de la troupe de l'Hôtel de Bourgogne, il devient protégé de Richelieu en 1634.
Dans
Le véritable Saint Genest, œuvre publiée en 1647, Jean de Rotrou
met en scène une pièce destinée à l’empereur Dioclétien qui se
délecte ainsi de la répression infligée aux chrétiens sous
Maxime... L’acteur interprète son rôle avec tant de sérieux que
l’illustre public s’écrie : « Il ne se peut rien feindre avec
plus de grâce ».
C’est
que pour Genest, le jeu a changé de ton :
Durant
la parodie du baptême d’Adrien, laissant tomber son masque, il se
déclare chrétien devant ses collègues médusés. Il est
emprisonné, torturé avec application, puis, dans un éclair
d’acier, baptisé dans le sang...
Le Véritable Saint-Genest (1646) [ici édition GF-flammarion] est une tragédie sur la chrétienté et le martyre, inspirée de Polyeucte de Corneille.
L'action se déroule en Asie Mineure sous le règne de l'empereur Diocletien. Les persécutions contre les chrétiens sont encouragées.
Le Véritable Saint-Genest (1646) [ici édition GF-flammarion] est une tragédie sur la chrétienté et le martyre, inspirée de Polyeucte de Corneille.
L'action se déroule en Asie Mineure sous le règne de l'empereur Diocletien. Les persécutions contre les chrétiens sont encouragées.
RUINES DE LA CATHÉDRALE SAINT GENEST (NEVERS) |
Genest est un comédien de grande renommée. Son
rôle va entraîner sa conversion.
Situation: Adrien est un ministre de Maximin, conduit au supplice pour s'être converti.
Genest-> joue Adrien
Marcelle-> Nathalie (femme d'Adrien)
Octave-> Maximin [à la fois dans le public et sur scène, originalité]
Sergest-> Flavie
Acte I, scène 5
illustration de la tradition chrétienne : Le programme du mariage de Valérie et Maximin est présenté.
En quoi la dimension apologétique (élogieux) s'illustre-t-elle pleinement ici ?
plan possible:
1-le rôle de Genest
2-mise en valeur du genre théâtral
3-enjeux du débat Anciens/modernes
cf Corneille/ Sénèque débat Anciens/Modernes suggéré ici.
Acte II, scène 4:
Dans la pièce cadre : Répétition, entretien avec décorateur (omniprésence du théâtre). Sentiments d'Adrien étrangers à Genest : Scène et rôle décisifs ici.
et évolution psychologique du héros.
I-vers 391 à 400: répétition
II- vers 401 à 420: emportement dû au rôle, sentiments chrétiens : Agitation et doute.
III- vers 421 à fin de la scène: intervention divine.
Acte IV, scène 7: extrait du vers 1324 au vers 1372
mise en abîme, fin de la fiction métaphore filée : orage, écueil, port figuration d'un bateau en pleine mer, héros du Sublime, l'ambiguïté disparaît
« La plus baroque, la plus provocante et la plus subversive des grandes œuvres de Rotrou, la moins jouée également, est une tragédie religieuse... Contemporaine du Polyeucte de Corneille, auquel on l'a si souvent et si vainement comparée, elle n'est pas pour autant une timide rivale, encore moins sa pâle imitation.
Situation: Adrien est un ministre de Maximin, conduit au supplice pour s'être converti.
Genest-> joue Adrien
Marcelle-> Nathalie (femme d'Adrien)
Octave-> Maximin [à la fois dans le public et sur scène, originalité]
Sergest-> Flavie
Acte I, scène 5
illustration de la tradition chrétienne : Le programme du mariage de Valérie et Maximin est présenté.
En quoi la dimension apologétique (élogieux) s'illustre-t-elle pleinement ici ?
plan possible:
1-le rôle de Genest
2-mise en valeur du genre théâtral
3-enjeux du débat Anciens/modernes
cf Corneille/ Sénèque débat Anciens/Modernes suggéré ici.
Acte II, scène 4:
Dans la pièce cadre : Répétition, entretien avec décorateur (omniprésence du théâtre). Sentiments d'Adrien étrangers à Genest : Scène et rôle décisifs ici.
et évolution psychologique du héros.
I-vers 391 à 400: répétition
II- vers 401 à 420: emportement dû au rôle, sentiments chrétiens : Agitation et doute.
III- vers 421 à fin de la scène: intervention divine.
Acte IV, scène 7: extrait du vers 1324 au vers 1372
mise en abîme, fin de la fiction métaphore filée : orage, écueil, port figuration d'un bateau en pleine mer, héros du Sublime, l'ambiguïté disparaît
« La plus baroque, la plus provocante et la plus subversive des grandes œuvres de Rotrou, la moins jouée également, est une tragédie religieuse... Contemporaine du Polyeucte de Corneille, auquel on l'a si souvent et si vainement comparée, elle n'est pas pour autant une timide rivale, encore moins sa pâle imitation.
En
jouant sur la scène du théâtre la conversion d'Adrian, le comédien
Genest devient lui-même chrétien. Cette métamorphose le conduit à
la mort.
JEAN ROTROU |
La
tragédie religieuse de Rotrou n'a pas pour autant deux visages :
Celui de la Grâce que Dieu dispense, celui de l'apologie du métier
des planches. Le paradoxe veut au contraire que Dieu ait choisi la
voie mystérieuse de l'imitation pour prodiguer sa grâce. On ne
provoque pas en vain les puissances célestes. On ne joue pas
impunément non plus la farce du monde sans s'apercevoir tôt ou tard
que le monde n'est qu'un théâtre. » (4e de couv. de l'édition
mentionnée)
La
scène se passe à Nicomédie, au IIIe siècle après Jésus-Christ,
au moment de la « grande persécution » : « Les
empereurs Dioclétien et Maximin mènent alors une répression
sanglante contre les chrétiens... Lors du mariage de sa fille,
Dioclétien demande à une troupe de comédiens de venir jouer une
pièce de théâtre. Celle-ci représente le martyre d'Adrien qui
meurt en témoignant de sa foi.
Mais
Genest, le comédien jouant le rôle d'Adrien, s'identifie si bien à
son personnage qu'au milieu de la représentation il cesse de jouer
la comédie pour se proclamer chrétien. (Julia Raison, source : Le
Petit Littéraire.fr)
Si,
comme on l'a dit, Rotrou, en donnant son « Véritable Saint
Genest », marche sur les traces de Corneille et de son
Polyeucte, la source dont ce dernier fait état « les Vitae
sanctorum de Surius », a bien pu fournir à notre auteur le
sujet de sa propre tragédie religieuse.
L'histoire
légendaire de Genest, Saint Patron des comédiens, tient en quelques
lignes. Chargé par l'empereur Dioclétien d'observer les rites des
chrétiens pour mieux les parodier ensuite sur scène, et ainsi mieux
ridiculiser leurs pratiques, le comédien Genest, frappé lui-même
par la Grâce au cours d'une de ses représentations, est condamné à
mort, torturé puis décapité.
Les
faits remontent à la fin du IIIe ou au début du IVe siècle. Les
historiens de l'hagiographie placent en effet sa mort en 285, en 286
ou en 303. L’Église chrétienne célèbre sa fête le 25 août.
(Edition mentionnée, p. LXXXIII)
« Quand
le théâtre, qui par définition est illusion, met en scène
lui-même l'illusion qu'il procure, tout devient possible. Et quand,
de surcroît, le théâtre « se regarde, se discute, se
disculpe, se demande ce qu'il est », comme c'est le cas après
1630 où il atteint une sorte d'âge adulte »,
Le
« Véritable Saint Genest » constitue en quelque sorte un
exemplum. C'est que la pièce de Rotrou réunit mieux qu'aucune autre
tous les ingrédients qui participent de la scène baroque : Le
mélange des genres et l'ambiguïté qu'il engendre, le théâtre
dans le théâtre bien sûr... Le thème, mais également tout ce que
la technique qui s'y attache suppose, enfin le topos du theatrum
mundi. On en aura une idée exacte quand on aura pris la mesure de ce
que cette « tragédie de la subversion », pour reprendre
le mot de Jacques Morel, recèle de rapprochements et d'analogies
inattendus, comme si soudain Rotrou convoquait sur une même scène
ses thèmes favoris d'inspiration.
Avec
beaucoup plus d'imagination et de hardiesse que Lope de Vega, Rotrou
associe la toute-puissance de la Grâce Divine et l'emprise
qu'exerce, par son talent, l'acteur sur son public. Ce rapprochement,
qui n'acquiert pleinement son sens qu'au travers de l'implicite
analogie entre la scène du théâtre et la scène du monde, prend du
reste successivement des accents tantôt cocasses et amusés, tantôt
graves.
Genest,
passé pourtant maître dans l'art de feindre, familier du langage à
double entente, comme son décorateur, peut être lui aussi victime
de l'illusion théâtrale... Davantage, de ce qu'il croit être
l'illusion théâtrale et qui est déjà, à son insu, la
manifestation du cheminement en lui de la Grâce. Le comble de
l'illusion est atteint lorsque, devant ses camarades de jeu
abasourdis, Genest quitte définitivement le rôle d'Adrien et
improvise sous la dictée de l'Esprit-Saint, tandis que la cour
multiplie les compliments à l'endroit du comédien dont « l'adresse
suprême » peut tout à la fois abuser acteurs et
spectateurs...
SAINT GENEST |
Sans
multiplier les exemples, l'éloge du théâtre est suffisamment
présent tout au long du texte pour que la pièce de Rotrou soutienne
la comparaison avec d'autres qui l'ont précédée, en particulier
avec l'Illusion comique. » (Préface)
Dans
une introduction disproportionnée destinée aux œuvres complètes
de Jean Genet, Sartre associe le dramaturge sulfureux au saint
martyre et comédien.
«
Toute aventure humaine, proclame-t-il, bien qu’elle puisse paraître
très singulière, concerne l’humanité entière ». Une vie
est un rôle produit devant le monde, dans lequel a disparu le fatum
des déterminations et la référence à quelque auteur que se
soit... En effet, le projet de Sartre consiste à « Montrer les
limites de l'interprétation psychanalytique et de l'explication
marxiste et que seule la liberté peut rendre compte d'une personne
en sa totalité, faire voir cette liberté aux prises avec le destin
d'abord écrasée par ses fatalités puis se retournant sur elles
pour les diriger peu à peu, prouver que le génie n'est pas un don
mais l'issue qu'on invente dans les cas désespérés». (
il n'y a vraiment que ces hypocrites de marxistes léniniste pour
oser se comparer aux martyr de la chrétienté, se sont plutôt ceux
qui se sont laissés gagnés par leur paroles fallacieuses qui sont
leur martyrs), Jusque là, si nous comparons cette « histoire
d’une libération » au réveil du Saint Patron des acteurs,
un parallèle est possible entre le Saint et le désespéré du
siècle des enfers terrestres... Mais les parallèles ne se
rencontrent jamais.
Pourtant
Genet ne reçoit pas le dantesque éloge avec un enthousiasme
expansif. Il est même tenté de le jeter au feu. Plus tard, il
affirmera ne pas l’avoir lu entièrement, le trouvant ennuyeux.
Pourquoi veut-il détruire le manuscrit ?
A
cause de la détestation paradoxale qu’il nourrit pour les
complaisances nauséabondes ?
Ou
bien parce que l’option définitive du maître à penser l’enferme
dans un destin sans possibilité de rédemption?
Ce
n’est plus la réalité du « moi » surgissant sur la
scène, mais la radicalité désespérée de la misère humaine dans
la société du spectacle.
La
scène s’écroule. La liberté proférée par les deux en une
exaltation qui frôle souvent le démoniaque, n’offre plus qu’un
essaim de mouches.
La
seule façon de recouvrer la vue est alors de la perdre
définitivement dans l’absurde affirmation d’un « je »
qui s’engendre lui-même.
RUINES DE LA CATHÉDRALE SAINT GENEST |
La
liberté de Sartre est une complicité. Genet le sait. Tout au
contraire de l’histrion inventeur de la personne sous le masque,
Sartre immortalise « l’enfant mort en moi bien avant que ne
me tranche la hache ». Il le figeait dans la glace infernale
d’un éternel abîme. (Dieu que cela est
alambiqué prétentieux et vain »)
Genès
de Rome — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Genès_de_Rome
Genès
de Rome ou Genis ou encore Genest, comédien romain, martyr chrétien
décapité le 26 août 286 sous Dioclétien, est fêté le 3 janvier,
le 25 août ou le 26 .
Saint
Genet comédien et martyr | Terre de Compassion
terredecompassion.com
› Cinéma, Théâtre
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avr. 2013 - Dans Le véritable saint Genest, œuvre publiée en 1647,
Jean de Rotrou ... De la même manière, le martyr de saint Genest
est sans doute plus ...
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