EN REMONTANT LE TEMPS... 281

29 JUILLET 2016...

Cette page concerne l'année 281 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

ÉVOCATIONS DES USURPATEURS SOUS PROBUS.

LA ROME ALLÉGORIQUE

Comment se présente un usurpateur Romain : Souvent un soldat ou un général, qui s'auto-proclame ou se fait acclamer Auguste par ses soldats, la garde prétorienne ou le Sénat, et, qui s'oppose au gouvernement de l'empereur en fonction.

Les usurpateurs Romains sont apparus dès le règne de Néron, avec Vindex, gouverneur de la Lyonnaise. Depuis ce temps et jusqu'à la séparation entre l'Empire Romain d'Orient et l'Empire Romain d'Occident en 395, chaque changement de dynastie au sein de l'Empire correspond à la réussite d'une tentative d'usurpation d'un général (Vespasien, Didius Julianus, Septime Sévère, etc.).

Un certain Proculus, natif d'Albenga en Ligurgie, sert dans l'armée Romaine avec honneur, obtenant le grade de tribun. Homme de peu de mœurs, il tire sa grandeur de ses exploits de débauches  et de crimes multiples.

Les soldats de l'armée de Lyon, maltraités sous l'empereur Aurélien exhortent Proculus à se révolter et à se mettre à la tête des Gaules... Sa femme Viturgia surnommée Sampso, d'une ambition démesurée l’appuie aussi dans sa démarche. Le complot éclate à Cologne lors d'un repas au cours duquel, vainqueur  10 fois d'une partie d'échecs, Proculus est proclamé Empereur par un bouffon qui lui jette une pièce de drap pourpre sur les épaules en lui lançant : « Je vous salue, Auguste ! ». (ce doit être le même genre de pari stupide qui nous a octroyé le président actuel)

Les convives prennent la nomination au sérieux et la rébellion gagne toute la Gaule et même l'Espagne et la Bretagne.

Proculus, riche d'une armée de 2 000 esclaves, souhaite engager aussi avec lui les Barbares qui occupent les bords du Rhin. Mais ces derniers demeurent fidèles à Probus et l'aident même à faire la guerre pour se débarrasser de ce tyran.

Volpiscus nous apprend que Proculus bat les Germains dont il n'a pas pu obtenir l'alliance. Il perd ensuite la bataille contre l'armée fidèle à Probus et prend la fuite, se réfugiant chez les Francs, du sang desquels il prétend tirer ses origines... Mais les Francs le livrent à l'empereur, ne voulant pas l'affronter une nouvelle fois. Probus le fait immédiatement exécuter.

Toutefois, pendant la longue série de guerres civiles qui occupent le paysage de l'Histoire romaine entre la mort d'Alexandre Sévère et l'avènement de Dioclétien, une trentaine de généraux, soldats, gouverneurs et rois étrangers s’autoproclament empereurs.

Cette période est encore appelée de nos jours l'« Anarchie militaire », suivie par les « Trente Tyrans » (même si la plupart de ces usurpateurs sont inventés par l'auteur anonyme de l’Histoire Auguste).

Même les empereurs Dioclétien et Constantin Ier sont d'abord des usurpateurs avant de devenir légitimes, et le dernier des usurpateurs encore puissant est Eugène, qui prend la pourpre sous Théodose Ier.

Sous l'Empire Romain d'Occident, le règne de Flavius Honorius voit une nouvelle recrudescence d'usurpations, notamment en Gaule, là où les grandes invasions font le plus de dégâts. S'ensuivent des empereurs fantoches jusqu'à Romulus Augustule, lui-même usurpateur, non reconnu par Byzance, contrairement à son prédécesseur Julius Nepos.

Aux guerres avec les étrangers Probus est forcé, en 280, de faire succéder la guerre intérieure contre les usurpateurs du diadème impérial... Les plus célèbres sont Saturninus, Proculus, et Bonosus.

Le premier commande en Orient, et, étant venu à Alexandrie, les habitants de cette ville, inconstants et audacieux, le proclament empereur.

La crainte d'être puni comme usurpateur, et l'espoir d'en reculer le moment, lui fait accepter ce dangereux honneur, non sans verser beaucoup de larmes. Probus, qui l'apprécie, veut le sauver, mais une partie de l'armée d'Orient, qui a participé à son élection, le conduit à Apamée, et y soutient un siège dans lequel Saturninus perd la vie.

Proculus est tué à Cologne, où il a revêtu la pourpre, espérant de se voir soutenu par les Gaulois. On dit (telle est alors la facilité avec laquelle on monte sur un trône) que sa révolte a pour cause un jeu dans lequel il a été appelé empereur par excès de gaieté, et la crainte de se voir accusé pour cette plaisanterie...

Le sort funeste de Proculus ne sert point de leçon à Bonosus. Fils d'une mère Gauloise et d'un père rhéteur (ou maître d'une école de grammaire) cet homme a accumulé une fortune considérable. Ayant perdu son père dans son enfance, il est élevé par sa mère qui lui enseigne les lettres. Mais il préfère l'art de la  guerre et embrasse une carrière militaire pendant laquelle il obtient le brevet de Capitaine.

Il occupe plus tard le statut de tribun et enfin de commandant général des troupes qui gardent la frontière de la Rhétie.

C'est aussi la crainte d'être puni pour avoir laissé brûler par les Germains les navires de la flotte du Rhin qui fait prendre à Bonosus le titre d'Auguste.

Il résiste quelque temps aux troupes de Probus avec celles qu'il commande, mais enfin, se voyant vaincu, il termine sa vie en s'étranglant... Probus le raillera encore après sa mort, comme il le faisait pendant sa vie, sur son penchant désordonné pour le vin.

Gallus Quintus Bonosus, est un usurpateur Romain né en Hispanie, il se proclame empereur en 280 à Cologne mais sera battu par l'empereur Probus. Seule l'Histoire Auguste en donne une biographie, indiquée ci-dessous, critiquée par André Chastagnol...

Fils d'un rhéteur, Bonosus sert sous Claude, combattant les Goths à ses côtés. L'empereur Aurélien, successeur de Claude, charge Bonosus d'établir des contacts avec les Goths et de le renseigner sur leurs intentions.

Marié à une jeune fille Goth, celle-ci procure à son époux des informations sur des faits importants et utiles à l'empereur. Une lettre  d'Aurélien adressée au lieutenant de Thrace nous est rapportée par Flavius Volpiscus :

« Aurélien à Gallonius Avitus, salut.

Dans ma lettre précédente, je vous avez demandé d'établir à Périnthe les jeunes filles de nobles familles du pays des Goths, avec pour allocations destinées non pas à chacune en particulier, mais à chaque société de 7, pour pourvoir à leur vie en commun : Car en donnant à chacune elles n'aurait reçu que peu et la république aurait dépensé beaucoup. Maintenant que j'ai résolu d'unir Hunilia à Bonose, vous donnerez à ce dernier les objets dont la note est ci-jointe, vous célébrerez aussi ses noces aux frais de l’État.

Note :

Des tuniques à capuchon, d'étoffe mi-soie et de couleur hyacinthe, une tunique d’étoffe mi-soie, garnie de nœuds d'or et flottante deux tuniques intérieures à double bordure et tout ce qui convient à une matrone.Vous compterez à Bonose 100 Philippe d'or, 1 000 antoniniens d'argent et 1 000 000 de sesterces de cuivre. ».

Par la suite, l'empereur Aurélien, confie à Bonosus le commandement de la flotte du Rhin (cette dernière étant chargée d'assurer la sécurité maritime de la Bretagne)...

Cependant, une nuit de l'année 280, les Germains surgissent par surprise et incendient les navires Romains.

Bonosus se proclame empereur pour éviter le châtiment de cette faute. Probus ordonne aux commandants des places-fortes avoisinantes de marcher contre l'usurpateur.

Bonosus est défait et se pend de désespoir en 281 (Probus épargne les vies de sa femme et de ses fils).

Selon l'auteur de l'Histoire Auguste, Bonosus est un grand amateur de vin : « Quelle que soit la quantité de vin qu'il boit, il est toujours calme, garde tout son bon sens, et même (…), il se montre alors plus prévoyant qu'à jeun.

Ce qui est surprenant en lui, c'est qu'il urine autant qu'il boit, et que jamais il n'éprouve de douleurs à l'estomac, aux intestins ou à la vessie ».

« Cet homme n'est pas né pour vivre, mais pour boire » aurait même dit l'empereur Aurélien.

André Chastagnol, traducteur et commentateur de l'Histoire Auguste, considère comme pure invention les indications de l'Histoire Auguste sur son mariage avec Hunila et les qualités de buveur de Bonosus.

Chastagnol voit même dans cette « sobre ivresse » la parodie subtile d’un thème mis en vogue par les apologistes chrétiens dont Ambroise de Milan, sur la sobriété des mystiques et leur ivresse apparente dans leur ferveur religieuse.

C'est alors que la population d'Alexandrie proclame Saturninus empereur début 281, cet habile général d'origine Gauloise (Maure selon Zosime), à qui Aurélien  a confié la tâche de garder la frontière de l'Orient, s'est illustré dans les commandements militaires en Gaule, en Afrique et en Espagne et Probus l'apprécie beaucoup. Malgré cela, il prend la pourpre en Palestine, après s'être retiré d'Alexandrie pour échapper aux honneurs de la population.
Conscient que cet acte le condamnera tôt ou tard, il dit en pleurant à ses soldats  :

« Je sais quels sont les dangers d'être à la première place !  Mais ici le cas est encore bien plus effrayant. En me déclarant le rival de Probus, dont je dois tenir à l'honneur d'être le lieutenant, aimé de tous et digne de l'être, je me précipite dans une mort inévitable. Si quelque chose me console c'est que je ne périrai pas seul. ».
Probus veut l'épargner mais les troupes d'Orient combattent contre les révoltés et Saturnin est obligé de s'enfermer dans le château d'Apamée dans lequel il est égorgé. Après la défaite de cet usurpateur, l'Orient jouit d'une tranquillité rapportée par un dicton qu'on entend dans tout l'empire : « On y entend pas même une souris bouger ».

MONNAIE DE BONOBUS

Après avoir réglé les problèmes extérieurs aux frontières et intérieurs avec les différents usurpateurs, Probus décide de rentrer à Rome en 281 pour célébrer son triomphe.

Zosime et Zonare mentionnent une quatrième rébellion en Bretagne, sans en mentionner le nom du protagoniste, nous disant qu'il est commandant de l'île, ayant obtenu cet emploi par son ami Victorinus.

Après sa révolte, Probus en fait reproche à Victorinus. Ce dernier quitte Probus sous prétexte de mécontentements, passe en Grande-Bretagne et va ensuite rejoindre son ami, feignant de chercher asile auprès de lui.

Il est reçu à bras ouverts et profitant d'une faiblesse de la garde de l'usurpateur, trouvant l'occasion de l'assassiner pendant la nuit. Il retourne ensuite vers Probus.

L'année 281 voit l'empire dans une paix générale, mais Probus ne laisse pas les soldats languir dans l'oisiveté.

Hannibal avait occupé les siens à planter des oliviers dans les plaines de l'Afrique, à son exemple, l'empereur occupe les troupes romaines à planter des vignes sur les coteaux des Gaules, de la Pannonie, jusqu'à la Dioclétie et de la Mœsie (provinces situées sur la rive droite du Danube). Il permet aux habitants de ces contrées et à ceux de l'Espagne d'en cultiver autant qu'ils le jugent nécessaire.

Domitien a défendu, en 92, de planter de nouvelles vignes en Italie, et avait ordonné d'arracher dans le reste de l'empire la moitié de celles que l'on y cultivait.

Le motif apparent de cette proscription est la disette de blé que l'on a éprouvée l'année précédente , tandis que l'on a récolté une grande quantité de vin... mais Philostrate nous apprend que la crainte des séditions excitées par l'abus de cette liqueur est le véritable motif de ce prince insensé.

L'empereur Julien dit aussi que Probus, pendant un règne de moins de sept années, avoit rebâti 70 villes. Mais il lui reproche la continuité des travaux dont il accable les soldats, c'est aussi une des causes de sa mort. Les troupes, occupées sans relâche à dessécher les marais qui environnent la ville natale de leur empereur, complotent de le tuer.

Ils l'attaquent lors d'une marche... il évite d'abord leur fureur en se réfugiant dans une tour fortifiée extrêmement haute, d'où il inspecte leurs travaux, et dans laquelle on lui ôte la vie en 282.

La cause première de la haine des soldats pour cet excellent prince étaitt un mot qui lui échappa dans la satisfaction qu'il éprouva en voyant toutes les provinces pacifiées... Quelques mois plus tard, l'armée repentante lui consacre un monument funéraire formé par la réunion de plusieurs tumulus.

Ce qui nous apprend que Empereurs Romains de ce siècle ont adopté pour leurs généraux après Gallien et jusqu'à Diocictien le mode de sépulture usité chez les barbares.

Le plus grand éloge que l'on puisse faire des talents militaires de Probus est de nommer les hommes illustres qu'il guide dans cette carrière, entre autres Carus, Dioclétien, Maximien-Hercule, et Constance Chlore.

BONOBUS

On voit sur les médailles de Probus le portrait d'une femme que l'on croit avoir été son épouse, mais dont l'histoire ne fait aucune mention. Il est probable qu'il ait eu plusieurs enfants, parce que Vopisque déclare que ses descendants se sont éloigné de Rome, et s'établissent auprès de Vérone, soit qu'ils redoutent ses successeurs, soit qu'ils craignent d'exciter leur jalousie.

Les médailles de Probus sont si communes, que l'on en connaît plus de 2 000 en petit bronze seulement, avec des différences : Le médaillon de bronze du n° 9, présente le buste de Probus couronné de laurier, en costume militaire, tenant la lance et le bouclier; et la tête accolée d'une femme, couronnée d'épis, que l'on croit être son épouse. Ce revers, commun dans ce siècle, se voit aussi sur le médaillon de bronze du n° 10, mais on lit autour de la tête de l'empereur, coiffée comme celle d'Hercule avec la dépouille d'un lion, VIRTVS PROBI AVGUSTI.

Bonosus — Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bonosus

Décès, 281. Père, Un Breton. Mère, Une Gauloise. Descendance, deux enfants. Usurpateur romain. modifier · Consultez la documentation du modèle. Bonosus (Gallus Quintus Bonosus), est un usurpateur romain né en Hispanie, il se proclame ... Cependant, une nuit de l'année 280, les Germains surgirent par surprise et ...

D - Les usurpateurs Proculus, Bonosus et Saturninus sous PROBUS

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6 janv. 2010 - MARCVS AVRELIVS PROBVS, Empereur Romain de Juin/Juillet 276 ap. J.-C. à Septembre ... D - Les usurpateurs Proculus, Bonosus et Saturninus sous PROBUS (280-281 ap. J.C.). Au cours de l'année 280 ap. J.C., Probus ...

les empereurs soldats - Rome et les empereurs romains

karl.claerhout.pagesperso-orange.fr/page7.htm

Empereur romain en 235. .... en Orient apparurent des usurpateurs tel JOTAPIANUS en Cappadoce. Sur le ..... Durant les 6 années de son règne, il eut fort à faire. ... BONOSUS eut peur de la réaction de l'Empereur PROBUS et il choisit de réunir ses ... CAIUS JULIUS SATURNINUS dit SATURNINUS (né en ?, mort en 281).