vendredi 26 août 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 267

12 AOÛT 2016...

Cette page concerne l'année 267 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES PRÉTENTIONS GRANDISSANTES D'ODENATH


Maeonius est un parent d'Odénath, prince de Palmyre, et son assassin. Son existence sous ce nom est toutefois douteuse...
Le nom de Maeonius n'est mentionné que par quelques lignes dans la Vie des Trente Tyrans. Il assassine Odénath et son fils Herodes.
Selon la même biographie, il a été le cousin d'Odénath et un homme à la vie dissolue, bien qu'il se soit entendu avec Zénobie dans un premier temps car partageant sa jalousie pour Herodes, fils d'Odénath d'un premier lit et héritier de celui-ci.
D'après l’Histoire Auguste Maeonius n'a pas eu le temps de régner puisqu'il est tué par les soldats après avoir pris le titre d'Empereur.
Selon André Chastagnol, si Odenath est effectivement assassiné, le personnage de Maeonius et son caractère dissolu sont une invention de l'auteur de l’Histoire Auguste, comme l'écrivain fictif du nom de « Maeonius Astyanax » qu'il cite auparavant dans la vie de Macrien...

L'assassinat d'Odénath par un membre de sa famille est bien attesté par le continuateur anonyme de Dion Cassius, qui l'appelle Rufinus, par Georges le Syncelle qui l'appelle également Odénath et par Jean Zonaras qui le mentionne sans citer de nom mais en fait le neveu d'Odénath et indique qu'il est tué immédiatement après son meurtre.
Odénath (L. Septimius Odaenathus) est le plus célèbre des princes de Palmyre avec sa femme, Zénobie. Il naît vers 220. et meurt assassiné à Emèse en 267 . D’origine Nabatéenne, il fait partie de la dynastie de Hairainides, qui acquiert la citoyenneté Romaine sous Septime Sévère.
Odénath est membre d’une famille ayant le droit de cité, mais restée très arabe (né dans l'Arabie) dans ses traditions. Il acquiert le statut de sénateur sans doute sous Valérien et devient vir consularis (statut d’ancien consul) en 258.
C’est sous Gallien qu’il acquiert, de fait, le pouvoir quasi absolu sur les provinces d’Orient à l’exception du Pont-Bithynie : Il est dans un premier temps Dux Romanorum (commandeur des Romains) et vainc Macrien et ses fils ainsi que Ballista, usurpateurs contre Gallien.

Il est alors nommé par ce dernier « correcteur de tout l’Orient » et a le commandement de ce qui reste des 11 légions Romaines de cette partie de l’Empire et de toutes les forces disponibles. Il a aussi droit de regard sur l’administration civile et fiscale de toute l’Asie Mineure, la Syrie, la Mésopotamie et l’Arabie Pétrée.
Il lance 2 grandes campagnes militaires contre les Perses en 263, puis en 266-267 où il les écrase et les poursuit jusqu’à Ctésiphon, qu’il ne prend toutefois pas, mais il contrôle alors la majeure partie des terres Perses Occidentales, avec Nisibe et Carrhae.

Il se fait appeler « roi des rois » à la manière Perse ainsi que son héritier, Herodes (dont l’Histoire Auguste fait le fils aîné d’un premier lit), mais ne prend pas le titre d’« Auguste », sa biographie est malgré tout dans La vie des Trente Tyrans...
Le rédacteur de l’Histoire Auguste lui prête beaucoup de qualités, comme à sa femme, et le décrit comme un bon général et un excellent chasseur.

En 267, Odénath et Herodes sont assassinés à Emèse par un parent proche, que le rédacteur de l'Histoire Auguste appelle Maeonius et qualifie de cousin, et qui est sans doute le neveu du prince selon Jean Zonaras. Ce meurtre est peut-être commis à l’instigation de Zénobie, qui souhaite voir hériter son propre fils, ou de Gallien, inquiet du pouvoir d’Odénath en Orient.
Waballath, 2e fils d’Odénath (avec Zénobie, sa seconde épouse) lui succède à la tête de Palmyre. Zénobie profite de cette situation pour prendre le contrôle des armées d’Orient et pour conquérir des terres comme l’Égypte, à l’aide de son général, Zabdas, et rompt définitivement avec Rome...

D'après des inscriptions retrouvées à Palmyre, il est possible qu'Odenath,
citoyen Romain de naissance et « personnage de rang consulaire », ait exercé, avant 258, les fonctions de gouverneur de la province Romaine de Syrie. Jusqu'à cette époque, Odenath, malgré son titre princier, n'est donc guère, au mieux, qu'un souverain vassal de Rome et, au pire, qu'un fonctionnaire de l'Empire.

À partir de 257, sa situation va évoluer. Le roi des Perses Shapur Ier, après avoir annexé l'Arménie, envahit la Syrie voisine.
Ce que souhaite le souverain, c'est anéantir la puissance de Rome en Orient, rien de moins !
L'empereur Valérien réagit aussitôt. À la tête, d'une impressionnante armée, il repousse l'ennemi héréditaire Perse jusqu'à l'Euphrate, mais se fait battre à plates coutures sous les murs d'Édesse.

L'empereur Romain est prisonnier... Pendant les quelques mois qui lui restent à vivre, il va littéralement servir de tabouret au souverain Oriental.
Fort de sa victoire, le roi de Perse envahit une nouvelle fois la Syrie. L'Orient tout entier va-t-il tomber sous la coupe du monarque Sassanide ?

Avec l'aide de ses 2 fils et du Préfet du Prétoire Ballista, Macrien, un ancien ministre de Valérien, réorganise la défense Romaine et parvient, quasi miraculeusement, à repousser le souverain Perse en Mésopotamie.
ODENATH
De son côté, Odenath de Palmyre parachève la déroute de l'ennemi en le poursuivant, l'épée dans les reins, jusqu'aux murs de Ctésiphon, sa capitale...

Malgré ce triomphe qui venge l'orgueil national Romain, le roi de Palmyre se considère toujours le fidèle vassal de l'empereur Gallien qui, à Rome, a succédé à son père Valérien.
Macrien, lui, n'adopte pas la même attitude loyale : Sans doute à l'instigation du préfet du Prétoire Ballista, il se fait proclamer empereur par ses troupes et associe au pouvoir ses 2 fils, Macrien Junior et Quietus.
Ces usurpateurs disposent de troupes aguerries et d'or en quantité suffisante pour fléchir les consciences les plus loyales, aussi toutes les provinces Orientales de l'Empire reconnaissent leur autorité.

Toutes ? Non... Le petit royaume de Palmyre résiste encore et toujours aux sirènes des Macriens.
Odenath dédaigne de reconnaître les usurpateurs Orientaux et continue à considérer Gallien comme unique empereur Romain. Il faut dire aussi que, pour un homme ambitieux comme l'est le souverain de Palmyre, Gallien représente un suzerain beaucoup moins encombrant que ces Macriens, père et fils...

L'empereur de Rome se trouve en Occident, autant dire au diable Vauvert, occupé à batailler contre des kyrielles d'usurpateurs fraîchement éclos, tandis que les Macriens, eux, règnent en Orient, aux portes de Palmyre... Heureusement pour Odenath (et pour Gallien), ces usurpateurs attrapent la grosse tête !
Fi des provinces Orientales ! Ce qu'ils veulent, c'est aller à Rome, détrôner Gallien et gouverner la totalité de l'Empire. Mais pour cela, il faut anéantir les légions de l'empereur légitime.


Macrien Père et son fils aîné prennent donc avec eux la plus grande partie de leur armée et partent vers le Nord à la conquête du trône impérial.
Ils ont laissé à Quietus, le cadet, le soin de défendre les provinces dont ils se sont emparés avec les maigres troupes qu'ils lui laissent et l'aide du Préfet du Prétoire Ballista.

C'est vraiment laisser la proie pour l'ombre ! Après s'être concerté avec l'empereur Gallien, Odenath ne laisse pas passer l'occasion d'attaquer Quietus et Ballista, momentanément affaiblis, et de prendre les Macriens à revers.
infligeant une grave défaite au jeune usurpateur, le forçant à se replier dans la ville d'Émèse où le cadet des Macriens est tué (ainsi d'ailleurs que le Préfet Ballista) dans des circonstances assez obscures (tué par la foule ou exécuté sur l'ordre du roi de Palmyre ?)...

Sur ces entrefaites, Gallien s'est également débarrassé des 2 autres Macriens : Le général Aureolus, fidèle à l'empereur de Rome les a défaits dans les Balkans. Les usurpateurs ont été tués peu après la bataille...

En automne 261, Odenath contrôle nombre de riches provinces Orientales de l'Empire. On peut même dire que le Sud de l'Asie mineure, le Nord de la Mésopotamie, la Syrie et la Palestine se trouvent désormais annexés, de fait sinon de droit, au royaume de Palmyre... Quant à l'empereur Gallien, il est contraint de faire contre fortune bon cœur, de baiser la main qu'il ne peut mordre. Le roi de Palmyre, c'est quand même un rival d'un autre acabit que les Macriens, Ingenuus et autre Regalianus ! Alors, tant qu'Odenath ne remet pas gravement en cause l'unité (pourtant de plus en plus théorique) de l'Empire Romain, mieux vaut le ménager, s'en faire un ami en le couvrant d'honneurs...
C'est ainsi que l'ancien roitelet de Palmyre se voit bombardé de titres ronflants.
Dès 261, il devient Dux Romanorum (« chef des Romains »). Quelques années plus tard, vers 267, après qu'il ait encore donné aux Perses une leçon d'art militaire en allant, une nouvelle fois, ravager les environs de leur capitale Mésopotamienne de Ctésiphon, Gallien le promeut au rang de Corrector totius Orientus « Co-régent de tout l'Orient »)
De son côté, Odenath lui-même, fort satisfait de ses victoires, s'octroie le titre typiquement Oriental de « Roi des Rois » (en Grec « Basileus basileon » et en araméen « mlk mlk », d'après une inscription bilingue Gréco-Araméenne trouvée à Palmyre). Belle promotion pour un obscur descendant de bédouins arabes !

Cela dit, et ces titres ronflants mis à part, les historiens sont absolument certains que jamais Gallien ne l'associe à son trône en le nommant « Auguste » (Augustus) et que lui-même ne revêt jamais la pourpre impériale, contrairement à ce que prétend le rédacteur anonyme de l'Histoire Auguste.
Cependant, malgré son apparente sujétion à l'Empire, il est évident que le roi de Palmyre se soucie autant, voire plus ! des intérêts particuliers de sa ville que du prestige de Rome.
Sa mainmise sur les provinces impériales, ainsi que ce titre tout Oriental de « Roi des Rois », qui en fait l'égal théorique du grand souverain Perse, montrent bien qu'on se trouve en présence d'un mouvement séparatiste larvé. Il faut considérer l'action d'Odenath, poursuivie après sa mort par son épouse Zénobie, comme une « révolution culturelle orientale », comme une réaction « nationaliste » de l'élément indigène Sémite et Araméen contre la colonisation Gréco-Romaine.
Vers 267, un obscur complot domestique, dont peut-être son épouse, la belle Zénobie tire les ficelles, met un terme aux jours d'Odenath.

Odenath accomplit ce que les légions Romaines n'ont pu faire : Contenir et repousser la nombreuse armée des Perses Sassanides, et protège de cette manière l'Empire Romain d'Orient. Pour être plus précis, à partir de 261 Odenath en est totalement le maître.

En ce nouveau siècle, quelques exégètes ont apparemment une conception subjective sur ce qu'est ou non un pays indépendant, et sur l'essence de la souveraineté. Ils devraient suivre leur logique jusqu'au bout, en se demandant si leur propre pays Européen est souverain ou pas présentement ? Mais étrangement, ils n'établissent aucun parallèle évident avec l'Empire Romain, que l'Union Européenne apparaît remplacer après tout...
Également, ils tendent anachroniquement à analyser notre héroïne du jour, à travers le prisme déformant de leurs préjugés modernes à propos des rôles respectifs des hommes et des femmes.

GALLIEN
Les peuples de l'Antiquité ne pensent pas spécialement que leur époque est supérieure à toutes les autres. Ils ne font pas de l'affichage ni de la surenchère concernant les droits des femmes, ou même des hommes. Mais ils les admettent juste facilement et de façon naturelle lorsqu'ils existent, y compris les Romains...
Et surtout, ils ne jouent pas à un jeu différent derrière le paravent des apparences. Ainsi au-delà des grands mots, qui peut affirmer sincèrement que la loi du plus fort n'ait malheureusement pas conservé un rôle prédominant dans le monde d'aujourd'hui ?

Palmyre (Tadmor) Perle du désert - Biographie d'Odenath - Aly Abbara
www.aly-abbara.com/voyages_personnels/syrie/Palmyre/Odenath.html
En en 263 puis en 266-267, Odénath, très actif et très ambitieux, se battit contre les ... puis, l'année suivante, il se tourna contre Quiétus et le battit à son tour.

Empire Romain : la crise du IIIème siècle - FranceBalade
www.francebalade.com › Rome
Le moment le plus difficile pour l'Empire est l'année 260, quand les Perses ...... En Orient, toujours en 267, l'Exarque de Palmyre, Odenath, est assassiné et ...

global politics and economics: Redécouvrir de célèbres personnages ...
globepoliticseconomics.blogspot.com/.../redecouvrir-de-celebres-personnages-iv.html
1 août 2016 - Le mari de notre "Cheftaine Amazone" s'appelait Odenath. ... inversée pourrait bien mieux expliquer l'attitude de sa femme envers Rome après sa mort, en 267. .... En effet, l'année de sa mort est complètement ignorée.

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