jeudi 11 août 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 283

27 JUILLET... 2016

Cette page concerne l'année 283 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES PREMIÈRES CATACOMBES DÉDIÉES AUX CHRÉTIENS.

 Eutychien nait à Luni (Étrurie) en juin 228. Durant son pontificat, il voit 5 empereurs se succéder : Aurélien, Tacite, Probus, Carus et Numérien.
Il encourage la pratique de la bénédiction des arbres et des fruits, préfigurant la fête des Rogations instituée en France lors du concile d'Orléans en 515.
Plusieurs écrits lui sont attribués dont l'un apocryphe dans la Patrologia Latina qui lui serait attribué à tort, une exhortation aux prêtres. Il s'agit en fait du Synodicon de Rathier de Véronne. On l'inhume dans la crypte des Papes de la catacombe de Saint-Calixte. C'est l'avant-dernier pape dont l'épitaphe est rédigée en Grec : « ΕΥΤΥΧΙΑΝΟC ΕΠΙC » (en français : Eutychianus, Évêque). Ses restes ont été découverts par Giovanni Battista de Rossi au XVIIe siècle, ses reliques ont été transférées dans 2 endroits de Sarzana : la cathédrale de la ville et l'abbaye de Luni... Eutychien est inscrit au martyrologe Romain à la date du 8 décembre : « À Rome, Saint-Eutychien, pape, qui, de ses propres mains, ensevelit en divers lieux 352 martyrs, auxquels il est lui-même associé sous l'empereur Numérien, par une sainte mort pour Jésus-Christ... il est enterré dans le cimetière de Calixte »

En 275 successeur de Saint Félix, Eutichien est ordonné le 5 ou le 6 janvier. Après avoir gouverné l'église de Rome 8 ans, 11 mois et quelques jours, il meurt le 7 ou le 8 décembre 283. Sous le pontificat de Saint Eutichien le démon oppose à l'église l'hérésie des Manichéens, aussi infâme que ridicule, et la plus fameuse de toutes celles qui se sont élevées dans les 3 premiers siècles. Le chef de cette secte est un esclave Persan, qui change son nom de « Lubrique » en celui de Manès, ou Manichée.
Ayant été mis en prison, à cause de la mort du fils de Varanane, roi de Perse, qu'il a promis de guérir, il s'échappe, vient du côté de la Mésopotamie, vers l'an 277, et y débite ses erreurs. Mais étant retourné en Perse, il est pris et amené au roi, qui le condamne à être écorché vif avec des roseaux, ce qui est exécuté vers le mois de mars 278

CRYPTE PAPALE
La Patrologia Latina est une collection majeure de textes du christianisme ancien, de l'Antiquité tardive et du Moyen Âge, contenant les écrits des Pères de l’Église et d’auteurs ecclésiastiques, publiée par Jacques Paul Migne entre 1844 et 1855, dont les indices (les index) sont publiés entre 1862 et 1865. La « Patrologie latine » de Migne reste une référence obligatoire pour toute étude critique des textes latins de l'Église du premier millénaire... Bien qu’il s’agisse de réimpressions d’éditions anciennes, qui contiennent souvent des erreurs, les séries publiées par Migne sont toujours utilisées par les chercheurs et les spécialistes du Moyen Âge, du fait de leur accessibilité, et surtout parce que de nombreux textes ne se trouvent que là, délaissés par l’édition moderne. De ce point de vue, on peut dire que la Patrologie de Migne est comparable aux Monumenta Germaniae Historica.
La Patrologia Latina est une partie du Patrologiae Cursus Completus, dans la seconde partie duquel se trouve la Patrologia Graeca, qui contient des œuvres patristiques médiévales en langue grecque avec leur traduction en latin. Cet ouvrage inclut plus de 1000 ans d’œuvres latines de Tertullien au pape Innocent III, en 217 volumes : Les volumes 1 à 73, de Tertullien à Grégoire de Tours, sont publiés de 1844 à 1849 et les volumes 74 à 217, du pape Grégoire Ier à Innocent III, de 1849 à 1855.

La collection se termine en 1216, après le décès d’Innocent III, Migne désirait originellement inclure tous les documents jusqu’à la Réforme, cette tâche apparaît bien trop grande, mais certains commentaires et autres documents associés à des œuvres précédemment publiées sont inclus au corpus principal.
Le matériel qui a servi à l’impression de la Patrologia Latina compilation complète des écrits des pères de l'Églises) est détruit par le feu en 1868, mais avec l’aide de la maison d’édition Garnier, il est restauré et de nouvelles éditions ont pu être imprimées.
Une révision critique effectuée ces dernières années (en particulier lors d’un colloque organisé à Rome en 2005), les origines des cimetières communautaires chrétiens souterrains de Rome sont à situer au début du IIIe siècle, de manière significative en concomitance avec la création similaire d’espaces funéraires réservés aux fidèles du christianisme en d’autres lieux du monde antique (Afrique, Espagne, Orient), comme l’attestent les sources disponibles. Le phénomène est lié à diverses raisons qu’il est possible d’une part d’identifier au fil des témoignages des sources littéraires antiques et d’autre part de mettre en évidence à travers l’analyse de la documentation archéologique.
CATACOMBES DE PRISCILLA
Il s’agit de la volonté de créer un espace « distinct », où les fidèles puissent accomplir des rites funéraires qui prennent en partie des traits spécifiques (prière auprès de la tombe, eucharistie en contexte funéraire) et où ils puissent honorer les martyrs. La nécessité de garantir y compris aux membres les plus pauvres de la communauté une sépulture, le désir de maintenir en contexte funéraire l’unité du groupe religieux, et, dans le cas de Rome, de favoriser l’agrégation et la cohésion d’une communauté très fragmentée du point de vue de la liturgie, de la discipline et de la doctrine. « L’area I » de la catacombe de Calixte, qui a récemment fait l’objet d’une étude détaillée, les noyaux primitifs des catacombes de Priscille, Calépode, Domitille, Prétextat et Novatien, révèlent les nouveautés structurales des catacombes : Grande extension, possibilité d’étendre progressivement l’espace dévolu aux sépultures, utilisation rationnelle et ordonnée de l’espace funéraire. Le choix d’un espace hypogée se justifie par la volonté d’exploiter au maximum les terrains à disposition, y compris par l’utilisation du sous-sol, comme cela est le cas au même moment, mais à une échelle plus réduite, pour les hypogées funéraires familiaux, païens et chrétiens, du suburbium Romain (faubourg banlieue).

Avec l’institution de « l’épiscopat monarchique » à la fin du IIe siècle on commence à réserver aux évêques de Rome des espaces funéraires spécifiques comme l’attestent la tombe de Zéphyrin située dans un mausolée de la zone de surface de la catacombe de Calixte, la tombe de Calixte lui-même (mort en 222), placée au pied de l’escalier d’accès d’une petite catacombe de la Via Aurelia, et surtout « la crypte des papes » au cimetière de Calixte, fruit probable d’une initiative de l’un de ses successeurs, Fabien (236-250). Tout récemment, une relecture des restes monumentaux de cet important ensemble, où sont enterrés neuf évêques de Rome qui ont siégé entre 236 et 283, a permis de mieux comprendre les stratégies liées à la décision de créer une zone funéraire spécifique pour les sépultures de ces évêques.
CATACOMBES DE DOMITILLA
La crypte ne se distingue pas, sinon par ses dimensions, des chambres funéraires créées alentour pour des groupes familiaux ou d’autre nature. De même la décoration picturale est identique.
Les évêques ne semblent pas avoir voulu choisir une sépulture parti
culièrement prestigieuse. Entre la fin du IIIe siècle et le début du IVe, les évêques de Rome commencent à être enterrés à part dans des chambres funéraires plus monumentales, à Calixte (Gaius, Miltiade, Eusèbe) ou à Priscille (Marcellin), puis, à partir de l’époque constantinienne, on prend l’habitude de placer les dépouilles des successeurs de Pierre à proximité de tombes de martyrs, souvent dans les nouvelles basiliques que l’on commence à construire en leur honneur dans le suburbium (en 309 Marcellin a voulu que ses restes soient placés à Priscille près de la tombe du martyr Crescentio). Les raisons précises du choix de tel ou tel lieu pour la sépulture d’un évêque de Rome ne sont pas toujours identifiables : On choisit des lieux proches des tombes de saints très vénérés (Laurent, Paul) mais aussi de martyrs moins célèbres, auxquelles les évêques peuvent être liés par une dévotion personnelle les Saints Felicissimus et Agapit à Priscille (Marcellin, Silvestre), Sainte Félicité (Boniface), les Saints Abdon et Sennen au cimetière de Pontien (Anastase et Innocent), les Saints Marc et Marcellianus au cimetière de Basileus (Damase), les martyrs Grecs au cimetière de Balbina (Marc), Saint Calixte au cimetière de Calépode (Jules)... La crypte de Saint Laurent au cimetière de Cyriaca, qui abrite les tombes de quatre évêques du Ve siècle (Zosime, Sixte III, Hilaire, Simplicius) et la basilique où reposent les restes des Saints Felicissimus et Agapit à Priscille, où sont inhumés, outre Marcellin et Silvestre (connu sous le nom de basilica Silvestri) 3 autres évêques jusqu’au milieu du VIe siècle (Sirice, Célestin, Vigile).
Léon Ier inaugure la coutume d’élire pour la sépulture des évêques Romains la basilique Saint-Pierre au Vatican, un usage qui devient presque la règle à partir de Gélase Ier (mort en 496) jusqu’au début du Xe siècle, pour d’évidentes raisons idéologiques...

Les premières églises dédiées aux apôtres et aux martyrs, qui sont édifiées sur les tombes de Pierre et de Paul ont un plan basilical selon les règles, les autres en revanche sont caractérisées par une forme architecturale singulière, qui rappelle celle des cirques : Les nefs latérales tournent en sens continu autour de la nef centrale... 4 de ces églises (Saint-Pierre et Saint-Marcellin sur la Via Labicana, Sainte-Agnès sur la Via Nomentana, Saint-Laurent sur la Via Tiburtina, et probablement la basilica Apostolorum sur la Via Appia) sont érigées à l’initiative de Constantin lui-même.
Une 5e basilique « à déambulatoire » sur la Via Prenestina dont nous ignorons la dédicace, et une 6e est construite par l’évêque Marc en 336, également avec des subsides de Constantin.
Ces édifices ont des proportions grandioses et sont destinés à la célébration de la mémoire des martyrs auprès des tombes desquels ils sont construits, ils ont surtout une fonction de grands cimetières couverts, en mesure d’abriter des milliers de tombes au-dessus et en-dessous de leurs pavements.
Les fidèles sont en effet désireux d’être enterrés dans ces églises en raison de la proximité de tombes de martyrs, et parce que régulièrement des célébrations eucharistiques sont célébrées à l’occasion des funérailles de défunts et lors des fêtes anniversaires des saints titulaires...
Constantin lui-même peut-être (avant de décider d’être enterré à Constantinople), et certainement sa mère Hélène, sa fille Constantina, et, selon certaines hypothèses, son épouse Fausta, voulaient être inhumés dans de grandioses mausolées érigés en lien avec de telles basiliques... ils ont ainsi obtenu une mémoire publique qu’ils partagent avec les apôtres et les martyrs.
Les particularités architecturales du plan de ces basiliques sont probablement liées à leur caractère funéraire : Le déambulatoire peut servir aux cortèges funéraires et au déroulement des banquets en l’honneur des défunts, mais également fournir un supplément de place pour les sépultures. Selon certains savants la forme qui rappelle celle d’un cirque a pu constituer un rappel symbolique du cours éternel du temps, et donc de la continuité de la vie par delà la mort.

Les recherches conduites ces dernières années sur les cimetières paléochrétiens de Rome, y compris à l’aide de fouilles archéologiques spécifiques, permettent de reconstruire avec plus de précision les temps et les modes de la christianisation du territoire entourant la capitale durant l’Antiquité tardive : Il s’agit d’une zone de christianisation précoce, particulièrement riche en communautés chrétiennes (12 sièges épiscopaux y sont attestées en 313-314), comme le montrent les nombreux lieux de culte martyrial mentionnés dans les sources, à partir de l’époque constantinienne.
La documentation archéologique révèle en effet, dès le début du IVe siècle, une présence abondante d’aires funéraires communautaires chrétiennes, souvent dotées de caractères structuraux différents de celles de la capitale.
FRAGMENTS DE FRESQUES

En raison de la moindre taille des communautés chrétiennes qui les utilisent, ces catacombes sont beaucoup moins vastes que celles de Rome. Elles sont en général formées par des ensembles de galeries et de chambres funéraires articulés selon des modèles de plan très élémentaires. La technique de creusement est le plus souvent très rudimentaire, en raison de l’absence de main d’œuvre spécialisée, du type de celle qui travaille à Rome. La typologie des tombes ne diffère pas de celle qui est attestée dans les catacombes Romaines. Le nombre de sépultures varie en fonction du site et du lieu, et oscille entre quelques centaines pour les catacombes liées à des villas rurales et plus d’un millier pour celles liées à des villes.
On sait très peu de choses sur les cimetières de surface. Dans le sud du Latium, ils sont parfois caractérisés par des enclos de dimensions notables contenant des tombes de différents types. Après l’époque constantinienne, comme à Rome, sont érigées des basiliques en lien avec le culte des martyrs, des lieux appréciés et désirés pour la sépulture des fidèles.
Les inscriptions et la décoration, rare, des tombes, nous donnent des informations sur une société chrétienne différenciée, comprenant des membres de l’aristocratie, des militaires, des artisans, des paysans. Particulièrement importantes sont les inscriptions mentionnant des membres du clergé, elles témoignent pour la diffusion d’un maillage de l’organisation ecclésiastique, que les sources montrent axée sur des circonscriptions paroissiales, dépendant de sièges épiscopaux, et abritant des églises destinées à la cura animarum.

C’est le lieu le plus sacré et le plus important de ces catacombes, découvert par le grand archéologue  Giovanni Battista de Rossi en 1854, et qu’il définit comme « le petit Vatican, le monument central de toutes les nécropoles chrétiennes ». Son origine remonte à la fin du IIe  siècle en tant que cubiculum privé. Après la donation de l’aire à l’Église de Rome, le cubiculum est restauré et transformé en crypte, et il devient le petit sépulcre des Papes  du IIIe siècle.
La crypte, de forme rectangulaire, contient 4 niches pour sarcophages et 4 loculi par côté, en tout 16 sépultures, plus une tombe monumentale sur le mur du fond.
CATACOMBES DE CALIXTE
Dans cette crypte sont ensevelis 9 Papes et 8 Évêques du IIIe siècle. Sur les murs sont fixées les stèles originelles, brisées et  incomplètes, de 5 Papes. Leurs noms sont inscrits en grec, selon l’usage officiel de l’Église de l’époque... Sur 4 pierres tombales, à côté du nom du Souverain Pontife, se trouve la qualification d’epì(scopos) évêque, car il est le chef de l’Église de Rome, et sur 2 stèles se trouve l sigle, qui est une abréviation,  MTR = Martyr. Martyr signifie témoin. Les chrétiens qui ont témoigné par leur sang de la foi dans le Christ sont appelés martyrs.


Eutychien — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eutychien
Saint Eutychien (en latin : Eutychianus) est, selon l'Église catholique, le 27 pape et évêque de Rome du 4 janvier 275 à sa mort, en martyr le 7 décembre 283 .
Termes manquants : année

L'évolution des espaces funéraires chrétiens à Rome et dans le ...
https://asr.revues.org/1446
de V Fiocchi Nicolai - ‎2016
18 juil. 2016 - Les sépultures des évêques de Rome dans l'Antiquité tardive ... dernières années (en particulier lors d'un colloque organisé à Rome en 20051), ... enterrés neuf évêques de Rome qui ont siégé entre 236 et 283, a permis de ...

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