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JUILLET 2016...
Cette
page concerne l'année 287 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
DE
LA CONSTRUCTION D'UNE ROUTE PAR DIOCLÉTIEN AUX DESTRUCTIONS
D'AUJOURD'HUI
LE LION D'ARTHEMISE |
L’Égypte
perd son statut particulier et est divisée en 3 provinces dont des
papyrus récemment découverts nous précisent les contours.
Palmyre
(Παλμύρα / Palmúra en grec ancien)
est une oasis du désert de Syrie, à 210 km au Nord-Est de
Damas, où se situe un site historique très riche en ruines
archéologiques, et la ville moderne de Tadmor. (Le site est classé
patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1980, puis classé « en
péril » pendant la guerre civile Syrienne.)
Au
cours de la crise du IIIe siècle, Palmyre échappe aux invasions
Perses qui ravagent la Syrie en 252 et 260. Après 260, c'est un
notable de Palmyre, Odénat, qui est chargé par l’empereur Gallien
de coordonner la défense de l’Orient... Quand sa veuve Zénobie
tente de prendre le pouvoir comme impératrice avec son fils
Wahballat, Palmyre se retrouve impliquée un peu malgré elle dans
une guerre civile Romaine.
Circesium
est une ville antique de l'Osroène, identifiée aujourd'hui avec le
village Abu Serai, sur la rive gauche de l'Euphrate, à la confluence
du Khabur. Elle a été longtemps identifiée à tort avec Karkemish,
une des capitales de l'empire Hittite.
W.
Seston a marqué fortement le lien qui unit entre elles les affaires
d’Orient au temps de la tétrarchie. On retrouve partout, de
l’Égypte du Sud à l’Arménie, en passant par le nord de
l’Arabie et le désert Syrien parcourus par les Bédouins Saraceni,
la trace des machinations Perses.
Le
sud de ce pays était fréquemment exposé depuis le milieu du
IIIe siècle aux incursions des Blemmyes, des nomades venant de
la Nubie. La Thébaïde Romaine les accueille volontiers en
libérateurs car elle souffre de la décadence du commerce Oriental
depuis la fin de Palmyre, et d’une crise économique, aggravée par
les méfaits de l’inflation et de la hausse vertigineuse des prix.
En
commençant dès 287 à réorganiser la fiscalité sur des bases plus
précises, donc plus sévères (infra, p. 32), Dioclétien
soulève le mécontentement de l’Égypte entière, ce qui explique
les troubles du Fayoum et une véritable révolte qui aboutit en
296-297 à l’usurpation d’un certain Domitius Domitianus, soutenu
par le corrector Achilleus, dont la physionomie est difficile à
cerner, à cause des déformations de l’Histoire-Auguste :
C’est peut-être un Saracenus de Mésopotamie. La rébellion gagne
toute l’Égypte et Alexandrie même, où des fonctionnaires Romains
sont massacrés, et Dioclétien doit intervenir en personne.
La
révolte est rapidement écrasée en 298, mais l’empereur, tout en
fortifiant le sud du pays contre les Blemmyes, doit abandonner le
Dodékaschène, région située entre Philae et l’île
d’Éléphantine, où un fort marque la limite de l’Empire.
En
272, vaincue par Aurélien à Antioche puis à Émèse, Zénobie se
replie avec ses troupes sur Palmyre, où Aurélien vient la
poursuivre. Dans un premier temps les notables de Palmyre se rallient
à Aurélien et chassent Zénobie, qui est arrêtée. Aurélien
laisse à Palmyre une petite garnison et rentre en Italie. La cité
en profite pour se révolter et tente de remettre le pouvoir à
Antiochos, le père de Zénobie.
Aurélien
revient sur ses pas, mate la révolte et ne semble pas avoir exercé
de représailles sur la ville. Le sanctuaire d'Hélios est cependant
pillé, l’empereur réquisitionne tout le quartier ouest de la
ville pour y installer à demeure la Ière Légion Illyrienne.
LES TOMBES TOURS |
Sous
Constantin Ier les forts de la Strata Diocletiana sont pour la
plupart abandonnés mais Palmyre demeure jusqu’au VIe siècle une
ville Romaine occupée par l’armée, tandis que la steppe tout
autour est occupée par des communautés de moines monophysites, et
contrôlée par les tribus arabes Ghassanides, chrétiennes et
alliées de l’Empire. Des églises sont construites, tandis que
d’anciens temples païens comme la cella de Baalshamin ou encore
celle du temple de Baal sont convertis en églises et décorées de
peintures murales.
Au
temps de son apogée au début du IIIe siècle, la ville de Palmyre
est beaucoup plus étendue que l’actuel site archéologique,
pourtant très vaste. La plupart des maisons sont faites de briques
crues, qui n’ont guère laissé de vestiges visibles. Ce que l’on
voit aujourd'hui est le squelette de pierre de la ville, c’est-à-dire
les monuments publics, ou parfois simplement les colonnes qui
entouraient l’atrium des demeures les plus riches, tandis que le
reste a disparu...
Les
vestiges de la Palmyre Hellénistique ont été identifiés au sud du
wādi. La ville se développe d’abord à l’emplacement du
sanctuaire de Baal puis, quand le grand parvis est construit au Ier
siècle, elle s’étend entre le sanctuaire et la source Efqa au
Sud-Ouest (là où aujourd’hui il n’y a plus que les jardins de
l’oasis). Autour de la ville viennent se fixer des familles arabes
d’origine nomade, chacune autour de son sanctuaire tribal, comme
celui de Baalshamin ou, tout à l’Ouest sur la route d’Émèse,
celui d’Allat. Au cours du IIe siècle, ces banlieues sont
intégrées au tissu urbain avec la construction du quartier
monumental structuré autour de la grande colonnade.
Pendant
cette période prospère, Palmyre est une ville ouverte, dépourvue
de remparts. Il existe un mur (traditionnellement appelé « mur
de la douane ») entourant un très vaste secteur tout autour de
la ville, mais ce mur de pierres ou de briques crues selon les
secteurs n’a aucune fonction militaire ou de prestige : C’est
une simple limite administrative, un péage municipal pour le
paiement des taxes fixées par le texte intitulé « Tarif de
Palmyre »...
À
la fin du IIIe siècle, un rempart défensif est construit à la hâte
en réemployant des pierres prélevées sur des monuments funéraires,
et ne protégeant que le quartier des monuments.
TEMPLE DE BEL |
Strata
Diocletiana est-il un nom propre? On connaît l'usage romain, bien
attesté sous la République et au début de l'Empire, de donner aux
constructions publiques un nom formé sur le gentilice du
constructeur : Aqua Claudia pour un aqueduc, Basilica Aemilia ou
Julia, Porticus Vipsania, et, pour les routes, Via Appia, Aemilia,
Egnatia...
Il
s'agit la plupart du temps de constructions de la ville de Rome ou de
l'Italie mais, pour les routes en particulier, ce n'est pas
systématique : la Via Egnatia est connue sous ce nom dans les
Balkans. Au Proche-Orient, on ne connaît pas de route portant un nom
propre. Si Strata Diocletiana en est un, c'est un cas unique dans
tout l'Orient.
Le
terme de Strata Diocletiana n'apparaît que sur certains milliaires
de la région de Palmyre. Il a été signalé pour la première fois
à la fin du XIXe siècle, par F. R. Sitlington Sterret, entre
Palmyre et Arak, sur un milliaire marquant le 8e mille depuis
Palmyre.
A-t-on
réellement entrepris sous Dioclétien de construire et de borner une
piste déterminée, de l'Arabie à l'Euphrate, à travers 600
kilomètres de steppe désertique ? Ce serait un ouvrage vraiment
spectaculaire, mais dont l'existence ne peut être tenue pour
attestée. Les milliaires mentionnant explicitement le terme « Strata
Diocletiana » n'existent que dans une région bien précise,
comprise entre Basiri au Sud-Ouest et Arak au Nord-Est. Au nord
d'Arak, et jusqu'à l'Euphrate, il n'y a pratiquement pas de
milliaires, tandis qu'au Sud-Ouest de Basiri les inscriptions sont
nombreuses.
Palmyre
est du Ier siècle au IIIe siècle la plus grande puissance
commerciale du Proche-Orient, prenant le relais de Pétra, la cité
caravanière des Nabatéens. Palmyre exploite une route caravanière
qui, passant par des caravansérails dans la steppe, gagne les bords
de l’Euphrate et les longe jusqu’à la région de Babylone.
De
là, ces caravanes gagnent le royaume de Mésène à l’embouchure
du Tigre et de l’Euphrate. Des navires partent de là pour gagner
l’Inde ou d’autres ports de l’Océan Indien. On a récemment
retrouvé une tablette votive laissée par un Palmyrénien nommé
Abgar, en 256, sur l’île de Socotra au large de la Somalie...
Les
différents marchands s'associent pour grouper leurs expéditions,
sous la responsabilité d'un « synodiarque » ou « chef
de caravane », puissant commerçant qui prend en charge une
partie des frais. Si des caravansérails ont été identifiés par
les archéologues aux sorties de la ville, c’est au cœur du
quartier monumental que se trouve le centre commercial, une place
entourée de boutiques et nommée « agora » de Palmyre.
Ce
trafic caravanier se poursuit jusqu’aux années 260, y compris
quand la Mésène et la Mésopotamie sont sous la domination des
Perses Sassanides.
Beaucoup
plus tard au VIe siècle, c’est la ville de la Mecque dans le
Hedjaz qui prend la succession de Palmyre comme plaque tournante du
commerce caravanier. Les guerriers arabes qui protègent les
caravanes, sont enrôlés dans l’armée Romaine, surtout à
l’époque des Sévères. Certains sont incorporés à l’armée
régulière, comme la XXe cohorte des Palmyréniens, unité de
cavalerie qui forme la garnison de Doura Europos aux bords de
l’Euphrate sous Sévère Alexandre.
D’autres,
servant comme numeri, troupes informelles commandées par des
officiers Romains mais gardant leur équipement traditionnel, sont
basés sur les bords du Danube ou encore, pour des méharistes, dans
la province de Numidie (en Algérie actuelle). Il n’est pas douteux
que cette cavalerie Palmyrénienne ait constitué une grande partie
des forces militaires d’Odénat puis de Zénobie.
L'Irak
devient le centre du christianisme nestorien au Ve siècle par
l'établissement du catholicos de Ctésiphon. Signe de l'implantation
du christianisme en Transjordanie et en Syrie l'évêque de Palmyre
est compté dans la liste de ceux qui participent au concile de Nicée
(325).
LA DIVISION DE L'EMPIRE |
En
mai 2015, Palmyre est le théâtre d'une bataille entre le régime
Syrien et les djihadistes de l'État islamique. Des combats ont lieu
à seulement un kilomètre des ruines, avant que l'armée n'évacue
la ville.
La
progression de l'État islamique, qui a déjà produit des
destructions volontaires de ruines en Irak, notamment à Nimroud et
Hatra fait alors craindre le pire pour le site de Palmyre.
Au
21 mai 2015, l'État islamique contrôle la totalité de la cité
antique de Palmyre. Irina Bokova, directrice-générale de l'UNESCO,
appelle les parties en présence en Syrie à « protéger
Palmyre et à tout mettre en œuvre pour empêcher sa destruction ».
Finalement, l'État islamique opte pour un autre registre dans la
provocation vis-à-vis de l’Occident puisque le théâtre antique
de la ville sert dans la mise en scène de l'exécution de 20
« prisonniers »... Selon l'Observatoire Syrien des droits
de l'homme, au moins 280 personnes sont exécutées à Palmyre en 10
mois.
Le
29 mai 2015, Abou Leith al-Saoudi, chef des forces de l'État
islamique à Palmyre déclare sur une radio Syrienne que les statues
seront détruites par les djihadistes mais que la ville antique sera
préservée.
Le
10 juin 2015, les hommes de l'État islamique détruisent plusieurs
tombes d'habitants de la ville de Tadmor. 10 jours plus tard, 2
mausolées sont détruits par les djihadistes, celui de Mohammad Ben
Ali, à 4 kilomètres au nord de Palmyre, et un mausolée de Chkaf,
celui de Nizar Abou Bahaeddine, vieux de 500 ans et situé dans une
oasis près du site antique.
Le
21 juin 2015, l'Observatoire Syrien des droits de l'homme (OSDH)
annonce que les djihadistes de l'État islamique ont miné le site.
Fin
juin 2015, les djihadistes détruisent la statue du Lion d'Athéna
pièce unique de 3 mètres de haut qui a été découverte en 1977
par une mission archéologique Polonaise.
Le
18 août 2015, l'ancien directeur des Antiquités de Palmyre, Khaled
al-Asaad, expert de renommée mondiale du monde antique, est décapité
par les hommes de Daech.
La
destruction de vestiges imposants démarre fin août 2015 avec le
temple de Baalshamin, celui de Baal, puis 7 tours funéraires, dont 3
qui sont particulièrement bien conservées. L'Arc triomphal et des
colonnes, vestiges pourtant non reliés au culte, sont détruits en
octobre 2015.
TEMPLE DE BAALSHAMIN |
Le
Bas-Empire - Paul Petit - Sciences humaines et sociales - Youscribe
www.youscribe.com/catalogue/livres/savoirs/sciences...et.../le-bas-empire-2499417
25
sept. 2014 - L'année suivante, en avril ou en septembre 286,
Maximien fut élevé au rang .... Dioclétien aurait en 287 vaincu
les Saraceni du désert syrien, alliés des ... limes fortifié, la
strata diocletiana, que nous révèlent les inscriptions et ..
Epigraphie
et toponymie : le cas de la Palmyrène du sud-ouest - Persée
www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1993_num_70_1_7325
de
T Bauzou - 1993 - Cité 12 fois - Autres articles
Si
Strata Diocletiana en était un, ce serait un cas unique dans tout
l'Orient. ... les années 20, ce milliaire est resté notre seule
mention de la Strata Diocletiana. ...... Diocletiana des milliaires
et de la Notifia, tandis que M. Dunand, suivi par D. Van .... (1 e et
2e éd.), et surtout sur l'appendice du Palmyrena 41. Ibid., p.
286-287.
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