jeudi 11 août 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 282

28 JUILLET 2016...

Cette page concerne l'année 282 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UN EMPEREUR AYANT MÉRITE SA MONNAIE.

Marcus Aurelius Probus (232 – 282), empereur Romain de juillet 276 à octobre 282. Héritant d’un Empire Romain réunifié, il continue l’œuvre de sécurisation des frontières et de reconstruction économique entamée par son prédécesseur Aurélien. Né à Sirmium, assassiné près de Sirmium en 282. Ses origines familiales sont incertaines (fils de tribun militaire ou d’agriculteur), mais sa carrière militaire est brillante : Valérien le remarque, son père Maxime, meurt en Égypte, il est protégé par l'empereur Valérien, qui, dès son adolescence, le nomme tribun. Il se distingue dans la guerre contre les Sarmates et nommé à la tête d'une légion d'élite.
Une couronne civique lui est octroyée en sauvant Valérius Flaccus des mains des Quades.
Ses campagnes ultérieures en Afrique, Égypte, Arabie, Perse, Scythie, Germanie, Gaule, le font regarder comme le plus remarquable des généraux Romains, aimé de ses soldats pour le soin avec lequel il veille à leurs besoins, tout en maintenant une ferme discipline.
Tacite le nomme gouverneur de tout l'Orient, et, à la mort du vieil empereur, Probus est proclamé empereur par son armée de Syrie (avril 276)... Son concurrent Florianus, frère de Tacite, est tué à Tarse par ses soldats 2 mois après, et le Sénat reconnaît Probus. 

En fin 275 ou début 276, Tacite le promeut commandant de l’armée d’Orient (dux orientis), pour assurer la protection de la Syrie et de l’Égypte.
À la mort de Tacite en juin 276, Probus est proclamé empereur par ses soldats. Probus invite les meurtriers de Tacite à un banquet impérial, et les fait massacrer.


En 276 et 277, la Gaule est ravagée en profondeur par des raids de Francs et d'Alamans. L’armée de Probus intercepte ces groupes de Germains à leur retour vers le Rhin, et leur inflige de terribles défaites. L’Histoire Auguste affirme que 400 000 Barbares sont tués, 16 000 enrôlés dans l’armée Romaine, et tout leur butin récupéré. Ces chiffres paraissent gonflés, mais la reconstitution des effectifs Romains par des contingents Barbares est une tendance qui ne fera que s’accentuer.

En 277 et 278, Probus poursuit l’intervention Romaine au-delà du Rhin, et récupère le contrôle des Champs Décumates, saillant stratégique entre le Rhin et le Danube perdu en 268 sous Gallien.
Ces actions et la réorganisation du limes du Rhin mettent pour un temps la Gaule à l’abri des raids Germains, mais de nombreuses villes ont été victimes des invasions de 276.

De 278 à 279, Probus continue ses campagnes victorieuses en Rhétie contre les Vandales et les Burgondes, en Thrace contre les bandes Sarmates. Dans le même temps ses légats ramènent l’ordre en Isaurie en réduisant un chef brigand, Lydius ou Palfurnius, et en Égypte contre les incursions des tribus nomades Blemmyes.
Enfin, cette pacification des frontières s’achève par la signature d’une trêve avec le roi de Perse Vahram II.
Quelques tentatives d’usurpation, qui sont plutôt des révoltes locales, sont facilement matées :
En 280, Saturninus est proclamé à Alexandrie. Quand l’armée fidèle à Probus vient assiéger Saturninus à Apamée en Syrie, ce dernier est assassiné par ses soldats qui préfèrent éviter l’affrontement.
A Cologne, Bonosus qui a laissé les Germains incendier la flotte du Rhin se proclame empereur pour éviter le châtiment de cette faute. Il est battu et se suicide.

En 281, les habitants de Lugdunum (Lyon) proclament le riche propriétaire Proculus. Celui-ci arme 2 000 esclaves. Dès que Probus marche sur Lugdunum, Proculus s’enfuit, et se réfugie chez les Francs. Ceux-ci le livrent à Probus, qui le fait exécuter.
Le caractère improvisé de ces tentatives témoigne à la fois d’une relative amélioration de la discipline des armées, par rapport à la période d’insurrections multiples de la décennie précédente, et aussi de l’exaspération de populations atteintes par l’insécurité et la crise économique... Probus prend des mesures d’amélioration économique, notamment en faveur de l’agriculture : Il autorise la culture de la vigne et la production de vin en Gaule et en Pannonie, annulant de fait l'édit de Domitien promulgué près de 2 siècles plus tôt pour interdire la plantation de nouvelles vignes.
Il installe sur des terres agricoles abandonnées des petits groupes de Germains. Ces colons, désignés par divers termes (déditices, lètes, gentiles) sont fortement imposés et mobilisables en cas de besoin. (cela se payait d'être admis au statut de Romain)
De nombreux Francs et Alamans s’implantent ainsi comme colons ou comme auxiliaires en Gaule Belgique et le long du Rhin.
Cette tentative échoue cependant avec les Goths qui se révoltent et pillent, (d'après l'Histoire Auguste), plusieurs cités avant d'être massacrés et refoulés en dehors de l'empire... Il lance des travaux d’intérêt public, de voirie, de drainage et de bonification des terres, auxquels il astreint aussi les troupes. Des papyrus découverts en Égypte témoignent que Probus oblige les propriétaires à entretenir les canaux d’irrigation, sous peine de sanctions sévères.
Toujours en 281 Probus peut enfin célébrer son triomphe à Rome et donner des jeux magnifiques : Joutes de 600 gladiateurs, décors de centaines d’arbres pour des chasses avec des milliers d’animaux exotiques.
Il a même déclaré :
« Sous peu, nous n'aurons plus besoin de soldats » (« Brevi milites necessarios non habebimos ») en référence au fait que l'empire est pacifié.

En 282, Probus confie la défense de l’Occident au préfet du prétoire Carus et se met en route vers l’Orient, pour entreprendre la conquête de l’Arménie et de la Mésopotamie contre les Perses.
N'aimant pas voir ses troupes désœuvrées, il charge les soldats de travaux divers en temps de paix tels la plantation de vigne, l'assèchement des marais ou le percement de canaux, charges que les soldats trouvent déshonorantes. Autour de Sirmium, lors d’une inspection des travaux, il houspille des soldats fatigués de cette besogne, et provoque une violente réaction, il parvient à se réfugier dans une tour d'assaut, mais les soldats révoltés incendient l'édifice. Probus, à moitié étouffé, presque carbonisé, veut échapper au brasier et se fait massacrer par les mutins.
La nouvelle de la mort de Probus est connue à Rome 8 jours après son assassinat, et la nouvelle se propage assez rapidement dans le reste de l'empire... Les mutins sont rapidement arrêtés et jugés : De nombreuses condamnations à mort sont prononcées, pour l'exemple. De nombreuses peines de travaux forcés sont également prononcées (mines de Dacie).

L'empire Romain, qui a reposé sur des bases fragiles, et qui sort tout juste des temps de crises des 30 tyrans, ne souhaite pas renouer avec ce passé très récent. Pour éviter d'éventuels soulèvements des armées Romaines, les sanctions tombent immédiatement. C'est aussi une réponse forte, pour indiquer que Probus laisse en héritage un empire sorti de crise, aux fondations solides et bien administré.
L'assassinat choque la curie romaine, les sénateurs, et en premier lieu Carus, qui va succéder à Probus... L'assassinat n'est pas du tout politique, pour imposer un prétendant, mais est une révolte de soldats excédés par des ordres et des travaux jugés indignes et injustes.
SOL INVICTUS
Dans un premier temps, Carus, personnage très effacé, refuse de devenir empereur. Malade, son règne sera de courte durée.
Il faut attendre 285, et l’avènement de Dioclétien pour trouver le digne successeur de Probus, ayant le charisme et l'autorité pour gouverner l'empire, ce qui démontre l'unanimité du choix de la personne de Probus.
Il est avant tout considéré comme un soldat valeureux et exemplaire, avec un charisme indiscutable, et en ces temps troubles, l'heure n'est pas à organiser des complots : Le règne de Probus s'annonce long et glorieux : Au moins une vingtaine d'années, à l'image du règne de Trajan, mais son règne n'a été que de 6 ans.

La dépouille de Probus est incinérée à Sirmium, et les cendres transférées à Rome, où Probus a droit à des obsèques impériales.
On ignore le lieu de sa sépulture. Par la suite, l'armée Romaine sera placée sous des directives strictes par les empereurs suivants : Dioclétien et Constantin Ier, et les débordements ne seront plus acceptés et réprimés sévèrement. Enfin, la discipline des soldats sera érigée en dogme, presque comme une religion.
Les travaux des soldats auprès des populations continueront, car ils donnent une bonne image de l'armée impériale et de l'empire auprès des populations, soumises à Rome ou non : Une marque de la propagande de l'empire Romain sur ses peuples soumis au joug de Rome.
Le règne de Probus intervient à une époque charnière de l'empire Romain, où celui-ci manque de peu d'éclater et de disparaître, avec la période des 30 tyrans...

Pour Probus, le soldat n'est pas qu'un militaire, c'est un être doté de valeurs et de vertus, avant d'incarner l'ordre et le pouvoir, et défendre, le soldat doit être un double de l'empereur et son représentant, il doit être vu avec respect. De plus, Probus étend les actions sociales de l'armée impériale, en faisant participer l'armée Romaine à des travaux utilitaires publics, et en aidant les populations, ce qui sera repris dès le XVe siècle dans les empires coloniaux, et étendu à partir du XIXe siècle pour s'attacher les populations des pays conquis, et donner une bonne image des empires.

Déjà sous Probus, en plus des travaux, des soins sont apportés aux malades. Les Romains recherchent ce qui peut être emprunté de la médecine locale, respectent les chefs de tribus et les coutumes, et font circuler ce qui ressemble à des cahiers de doléances, pour savoir ce qui ne va pas et ce qu'il faut apporter à telle contrée, un concept novateur pour l'époque, et qui sera plus ou moins repris par la suite, pour être ensuite rapidement oublié après le règne de Dioclétien, pour revenir avec l'émergence des empires coloniaux au XIXe siècle.
Pour sauvegarder un empire Romain aux abois, Probus instaure donc un dialogue constructif avec les différents peuples de l'empire, dans le respect, en passant par des valeurs sociales, ce qui est assez novateur pour l'époque...

Probus, proclamé par son armée en Syrie au début de l'été 276, se mesure en Cilicie à Florien, l'empereur que Rome et le Sénat se sont choisi pour succéder à Tacite. Le meurtre de Florien à Tarse laisse Probus seul maître du terrain et empereur en titre : L'atelier de Rome commence à émettre à son nom, et cela dès que la nouvelle de la victoire de Probus est parvenue dans l'occident de l'empire, c'est-à-dire au début de l'automne 276. Sans doute faute de consignes précises, à la première émission le numéraire courant, joue sur le registre de la continuité en reprenant presque à l'identique l'émission Romaine de Florien, qui s'est elle-même en son temps largement inspirée du répertoire iconographique mis en place sous Tacite.
Le portrait toutefois, il faut le souligner, est immédiatement celui de Probus, ce qui suppose une diffusion rapide et calculée de l'image impériale : Il n'y a pas pour Probus à Rome cette période d'adaptation du portrait qu'on rencontre dans d'autres ateliers ou sous d'autres règnes du IIIe siècle à leur début.
La frappe dans 7 officines se poursuit et le système de marquage perdure, en conservant, à côté du chiffre grec de l'officine, la référence à la réforme monétaire d'Aurélien, la marque XXI. Elle disparaît dès l'émission. Si la première série romaine de Probus n'est, dans un premier temps, que la continuation pratiquement inchangée de l'unique émission de Florien, il en va tout autrement de la très riche et intéressante seconde émission, qui débute par la frappe de médaillons et de multiples d'or au moment où Probus fait son entrée dans la Ville.
La scène d'arrivée impériale est développée au revers de médaillons où elle peut prendre toute son ampleur...

Les émissions parallèles de Siscia, de Ticinum et de Lyon participent aussi à cette extraordinaire explosion iconographique de la représentation impériale. De cette floraison inventive de bustes impériaux au droit, il ne restera à Rome, et cela dès l'émission 4, que trois bustes (Β, Ε, Η2). 6 titulatures différentes sont attestées accompagnant ce catalogue de bustes, dont les plus brèves apparaissent en fin d'émission.

Probus, malgré l'urgence militaire, prend la précaution de venir à Rome obtenir sa reconnaissance du Sénat et du peuple Romain, mais avant tout faire preuve de sa présence et démonstration de sa force, tirant ainsi la leçon de l'erreur commise par Aurélien au début de son règne : Il existe quelqu'un à la tête de l'empire, tel est le message.
Aurélien après son élévation à l'empire à Sirmium s'est dirigé directement sur le théâtre d'opération pour contrer les invasions Vandales en Pannonie, puis Alamanniques et Juthunges en Italie du nord : Les défaites militaires en Italie Padane au début de 271, l'incapacité de l'armée impériale sous ce nouveau chef à arrêter l'invasion, la progression irrésistible des Barbares jusqu'au Métaure, la menace sur Rome ouverte et sans défense ont conduit à la panique dans toute l'Italie et à l'insurrection à Rome.
REPRÉSENTATION D'UN  BLEMMYES
Instruit par l'expérience, Probus à Rome entend rassurer et convaincre une capitale traumatisée qui commence à peine à se ceindre de ses fortifications : Ce lointain empereur proclamé en Syrie est parvenu sur le sol Italien à la tête d'une armée puissante, auréolé de sa toute récente victoire gothique et prêt, grâce à sa vertu militaire, à triompher de la même manière de l'invasion Germanique. C'est là très exactement le message de la seconde émission monétaire à Rome.


Probus.
www.cosmovisions.com/Probus.htm
Probus (Marcus-Aurelius), empereur romain (276-282), né à Sirmium, assassiné près de ... Agé d'une quarantaine d'années, il gouverna avec une énergie 

L'atelier de Rome au début du règne de Probus (276-277) : corpus et ...
www.persee.fr/doc/numi_0484-8942_2006_num_6_162_2808
de S Estiot - ‎2006 - ‎Cité 3 fois - ‎Autres articles
Revue numismatique Année 2006 Volume 6 Numéro 162 pp. 231-257 ... L'établissement d'un corpus du monnayage de l'empereur Probus ' (276-282 de n. è.) ...

282 — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/282
Cette page concerne l'année 282 du calendrier julien. Sommaire. [masquer]. 1 Événements; 2 Naissances en 282; 3 Décès en 282; 4 Notes et références ...

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