jeudi 11 août 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 284

26 JUILLET 2016...

Cette page concerne l'année 284 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

OU LES JEUX DU CIRQUE DEVIENNENT MONSTRUEUSEMENT ABUSIFS

D’abord financés par des dons privés, les combats ne doivent pas tarder à être pris en charge par l’État, ne reculant devant aucun faste.
Jules César organise au Circus Maximus de Rome une bataille réelle qui comprend 500 fantassins, 60 cavaliers et 20 éléphants.
La foule étant de plus en plus nombreuse, Vespasien fait entreprendre au Ier siècle l’édification du Colisée, gigantesque amphithéâtre toujours présent au cœur de Rome.
Le public, vite blasé, est avide de nouveautés. On a alors l’idée d’organiser des combats de femmes et d’enfants.
Puis, on transplante au Colisée des arbres pour donner un cadre authentique aux combats des tigres et des lions.
Les empereurs Romains ont également fait reconstituer certaines batailles navales célèbres. Ils utilisent des vaisseaux de guerre grandeur nature. Pour cela, ils font creuser de gigantesques bassins.
Les gladiateurs s’affrontent sur des ponts, sous les yeux des spectateurs massés sur la rive. Au fil du temps, ces spectacles revêtent une importance de plus en plus grande. et finissent par faire partie intégrante de la vie des Romains.
Au milieu du Ier siècle, 93 jours par an sont consacrés aux divertissements. Ces jours-là, les citoyens finissent plus tôt leur travail... Au IVe siècle, les jours de fête ont doublé.

Les historiens sont divisés quant à la raison d’un tel engouement pour ces jeux sanguinaires. Les uns pensent que ces combats ont une portée religieuse, les autres supposent qu’ils servent à célébrer des victoires et à maintenir la paix à l’intérieur de l’empire. Les Romains, eux, pensent que ces macabres jeux exaltent l’esprit.
Au cours de l’histoire sanglante des jeux romains, les spectateurs se prennent rarement de compassion pour les milliers d’êtres humains et d’animaux sacrifiés uniquement pour leur bon plaisir. Une fois, cependant, la foule a pitié et exige la grâce des victimes : Un troupeau d’éléphants d’Afrique. Ces pauvres éléphants ont dû affronter dans l’arène un groupe de chasseurs Geluti armés de javelines et de boucliers. La lutte est inégale et les éléphants se font massacrer. L’un deux cependant, pourtant tombé à genoux et le corps transpercé par les lances, fonce sur ses assaillants et projette leurs boucliers dans les airs... Croyant à une astuce, le public applaudit. Mais, le barrissement des éléphants à l’agonie glace le public qui se met à huer les gladiateurs. Les derniers éléphants sont épargnés.
En général, hommes et bêtes sont sacrifiés :
Dans certains spectacles, des hommes combattent à mains nues contre des ours qu’ils assomment avec leurs poings.
Dans d’autres, ils doivent étrangler des lions en leur enfonçant dans la gorge un bras pour leur saisir la langue de l’autre main.
Lors de l’inauguration du Colisée, en 81, pas moins de 9 000 animaux sont sacrifiés.

Les ludi est le terme employé pour désigner les jeux publics à Rome : Spectacles théâtraux, épreuves sportives et concours. Ces jeux se déroulent lors des fêtes en l'honneur des dieux, ils sont institués pour gagner leur bienveillance ou pour détourner leur colère. Généralement annuels, ils peuvent néanmoins avoir lieu lors d'occasions particulières. Ils ne comportent pas d'épreuves athlétiques, comme chez les Grecs.
Les concours athlétiques ne voient le jour que sous l'époque impériale, on les appelle agones, comme l'agon Neronianus ou l'agon Capitolinus.
Ces compétitions ne sont jamais populaires à Rome et n'ont jamais su rivaliser avec les spectacles de gladiateurs, les concurrents sont Grecs pour la plupart...
Ce sont les magistrats (préteurs ou édiles) qui sont chargés de leur organisation.
Le financement des jeux est assuré par l’État, mais s'avère bien souvent insuffisant, tant les magistrats rivalisent d'éclat... Peu à peu, l'origine religieuse des jeux va s'estomper, ces derniers vont devenir des divertissements à part entière.

Les ludi saeculares, introduits à une date inconnue mais ancienne sous forme de jeux et de sacrifices destinés à mettre fin à tout péril national (guerre, épidémie) ou pour quelque autre raison (pour purifier Rome de toutes les souillures et pour inaugurer une ère nouvelle).
Ces jeux doivent avoir lieu en théorie tous les 100 ans (du lat. saeculum, séculaire).
Les premiers de ces jeux sont célébrés sous Auguste, du 31 mai au 2 juin 17 av. J.-C. Diverses représentations grandioses ont lieu et, à cette occasion, un hymne est composé par Horace, hymne qui nous est parvenu (Carmen saeculare).

En 47, c'est l'empereur Claude qui fait donner les ludi saeculares pour célébrer le 800e anniversaire de la fondation de Rome.
Ces jeux sont célébrés pour la dernière fois en 248, par l'empereur Philippe l'Arabe, pour le millénaire de la fondation de Rome.

Les ludi Martiales en l'honneur de Mars, célébrés chaque année le 1er août.

L'agon Neronianus (ou jeux Néroniens), instauré par Néron en 60, imitant en partie les jeux Olympiques. Ils ont lieu tous les 5 ans et comporte des courses de chars, des épreuves athlétiques et des concours musicaux et poétiques... Ces jeux sont de courte durée.

L'agon Capitolinus (ou jeux Capitolins), institué par Domitien en 86, imitant également les jeux Olympiques. Il a lieu tous les 4 ans et comporte des concours athlétiques et musicaux. La célébration de tels spectacles entraîne la construction de nombreux édifices dans toutes les villes de l'Empire. Théâtres, cirques et amphithéâtres coûtent très cher aux municipalités mais offrent néanmoins l'avantage de maintenir la romanisation des masses.

L'amphithéâtre ne doit pas être confondu avec le cirque, qui est presque exclusivement destiné aux courses de chars. Sanglants, les spectacles donnés dans les amphithéâtres sont diversifiés et proposent :
Des combats de gladiateurs (munera)
Des chasses (venationes)
Des batailles navales, ou naumachies (naumachiae)
Ces spectacles sont financés par l'empereur à Rome ou par des politiciens dans les villes de l'Empire. Ils sont avant tout destinés à plaire au peuple en vue d'obtenir sa reconnaissance et de consolider ainsi la popularité du donateur...
D'abord constructions provisoires au Ier siècle av. J.-C., ensuite en bois, et enfin en pierre dès 29, les amphithéâtres sont le prototype de nos stades actuels. Le plus ancien de ces édifices est retrouvé à Pompéi et date de l'an 80 av. J.-C.

A Rome, c'est en 80 que Titus inaugure le premier amphithéâtre : Celui de Flavien, plus connu sous le nom de Colisée, qu'il doit sans doute au « Colosse de Néron », gigantesque statue de l'empereur représenté en dieu-soleil, qui s'élevait à proximité. C'est le monument le plus significatif de la Rome antique. A l'occasion de cette inauguration, les spectacles ont duré 100 jours au cours desquels 5.000 fauves ont été tués.

Les combats sont entrecoupés de pauses pendant lesquelles le public reçoit des victuailles (en général des pains entiers, d'où l'expression « du pain et des jeux! ») en assistant à des spectacles de clowns, d'équilibristes ou d'animaux savants.
En général, les combats voient s'opposer des couples d'hommes dont le nombre peut varier de 100 à 200.

En 109, sous Trajan, on assiste à 117 jours consécutifs de combats qui réunissent 9 824 combattants !
A l'issue de ces combats, le vainqueur se voit offrir une palme, de l'argent et des dons de diverses natures. Beaucoup de gladiateurs deviennent des vedettes et bénéficient d'une grande popularité auprès du public, le plus souvent féminin et de souche aristocratique dans la plupart des cas. Il est surprenant de constater que nombreux sont les gladiateurs qui, devenus libres, reviennent se battre,

Les venationes (les chasses)
Ce sont des combats d'animaux entre eux ou d'animaux contre des hommes. Les hommes qui combattent les animaux, les bestiarii, sont soit des condamnés à mort, soit des prisonniers de guerre ou des hommes entraînés au combat et rémunérés, comme lors des combats de gladiateurs. Les Romains possèdent des vivaria (ménageries) et des parcs zoologiques que l'on peut d'ailleurs visiter et où sont élevés et dressés des animaux destinés aux chasses ou aux numéros de dressage.
La faune locale se compose de cerfs, daims, chevreuils, biches, sangliers, aurochs, parfois quelques ours et des taureaux (nés dans les élevages espagnols)...
La faune exotique, quant à elle, se divise en deux catégories :
Les lybycae qui désignent (selon Ovide) les grands félins originaires de Libye : lions, lionnes, panthères et guépards.
Les africanae regroupent les espèces ci-dessus et en plus le reste de la faune Africaine : Antilopes, gazelles, gnous, buffles, autruches, hippopotames, rhinocéros, zèbres, onagres, girafes, éléphants et crocodiles.
Peuvent s'ajouter, à condition d'avoir de gros moyens, les tigres des Indes, les lynx Gaulois, et des animaux marins comme les phoques, les morses, les otaries.
Ces animaux sont « chassés » par l'armée Romaine en place et « évacués » jusque Rome, avec des pertes considérables, étant donné la longue durée et les mauvaises conditions de transport...

C'est surtout sous l'Empire que datent les plus belles collections d'animaux, comme celle d'Auguste, qui compte 3 500 animaux (tigres, lions, guépards, rhinocéros, éléphants, ...), celle d'Héliogabal (empereur de 218 à 222) et celle de Gordien Ier (empereur en 238).
Les animaux sont jetés dans l'arène après être restés longtemps à jeun et plongés dans l'obscurité. Les affrontements spectaculaires où taureaux, rhinocéros ou autres luttent entre eux, et que dire des combats contre des hommes sans armes, lesquels sont inévitablement anéantis.
D'anciens auteurs, témoins de ces combats, ont rapporté qu'on pulvérisait des parfums au-dessus des gradins (orientaux, comme le safran, ou le baume des jardins d'Engaddi, en Palestine), pour couvrir l'odeur dégagée par le sang et par les bêtes féroces.
Un réseau métallique haut et solide est disposé autour de l'arène, des pièces d'ivoire sont placées sur ce grillage pour empêcher notamment les fauves de s'y agripper.

Aucune cérémonie particulière ne marque l'avènement ou entrée en charge du prince, les premiers actes de l'investiture sont l'acclamation comme imperator par les soldats, la prise des titres qui y affèrent, l'entrée en relation avec le Sénat... Mais il n'y a nulle manifestation comparable à la prise d'auspices ou à la prise des faisceaux par les anciens magistrats, au couronnement des rois.
Le prince ne prête aucun serment dont la formule lui soit spéciale, en revanche, il reçoit celui des soldats, en sa qualité de généralissime, sous Tibère et Caligula, la population tout entière prête un serment de fidélité.
Le principat possède la condition fondamentale du régime monarchique, il est viager. La puissance proconsulaire n'a jamais été renouvelée annuellement à Rome comme l'est la plupart des magistratures.

Lorsque Auguste accepte l'imperium, le commandement, il le fait avec cette restriction qu'il le déposera quand les circonstances le permettront, il fixe même plusieurs fois un terme, cinq ou dix années, néanmoins c'est un empereur perpétuel (imperator perpetuus), et le fait qu'il incorpore à son nom cette appellation d'imperator est significatif...

Tibère renonce à cette limitation apparente et accepte l'imperium à titre définitif, en ajoutant cependant qu'il s'en dessaisira quand il sera juste qu'il prenne du repos.
Après lui, la fiction tombe et jamais on ne contesta la perpétuité du pouvoir impérial. Le costume impérial est emprunté aux anciens magistrats Romains. L'empereur porte leur toge avec la bande de pourpre, dans les grandes fêtes, la toge triomphale, entièrement pourpre et brodée d'or... Il ne se met pas en deuil.
Comme général, il porte le manteau rouge (paludamentum ou purpura), à partir de Sévère, qui étend à tout l'Empire Romain le pouvoir proconsulaire, l'empereur porte toujours et partout ce costume militaire. La pourpre devient le vêtement impérial. Tandis que les magistrats marchent tête nue, l'empereur porte une couronne de laurier, dans les fêtes, une couronne d'or.

Constantin adopte le diadème des monarques orientaux. Le port de l'épée est réservé aux officiers et magistrats fonctionnant comme tels : L'empereur, en sa qualité de généralissime, la porte de droit.
Il ne prend le sceptre que dans les processions triomphales.
Il s'assied toujours sur la chaise curule, quand il paraît avec les consuls, il se place au milieu d'eux.
Dans les fêtes publiques, il a son siège doré et plus haut, parmi les places réservées aux magistrats supérieurs et aux tribuns de la plèbe.
Il n'a pas en principe le droit de parcourir la ville en voiture attelée, mais seulement en chaise à porteur (sella).
Il peut se faire précéder d'un flambeau. Toujours et partout, il a ses licteurs et ses faisceaux, 12, puis, après Domitien, 24. Ceux-ci sont décorés de laurier. Il a aussi ses appariteurs (viatores, praecones), une escorte militaire fournie par les cohortes de la garde, par les prétoriens, c'est là une des marques distinctives de son pouvoir, elle manifeste sa qualité de chef militaire... II a de plus des gardes du corps (corporis custodes), formée de Germains, qui protège sa maison et celle des siens, cette troupe de cavaliers figure parmi la domesticité du prince...

Les fêtes privées de l'empereur et de sa maison prennent rang parmi les fêtes publiques :
En premier lieu, on fête le jour anniversaire de sa naissance, puis celui de son avènement, ceux ou il a échappé à un danger, à une maladie.
Son image est placée dans tous les temples ou chapelles des camps, son nom figure sur les étendards, à côté de l'aigle... C'est en plaçant ces effigies qu'on reconnaît le prince, en les enlevant qu'on s'insurge contre lui. Enfin, un des signes essentiels de la souveraineté, c'est le fait de placer sur les monnaies la tête du monarque.

C'est une chose qui fait horreur que la description que nous avons dans Vopiscus des excès auxquels se porte Carin, devenu encore plus effréné depuis la mort de son père. Carin relègue les conseillers que son père lui a donné, les remplaçant par des hommes, méchants et pervers.
La corruption de ses mœurs égale sa cruauté : Il n'est point de débauche si abominable à laquelle il ne se livre. Il remplit le palais de comédiens, de courtisanes, de pantomimes, et de ces misérables qui tournent en trafic et en gain la prostitution de la jeunesse.
Dans un espace de temps, fort court, il se marie 9 fois, prenant et renvoyant des femmes sans autre règle que son caprice (cela semble être faux). Aurélien a regardé comme une conquête précieuse deux défenses d'éléphant, de 10 pieds de haut, qui se sont trouvées dans le trésor de Firmus, tyran d'Égypte, et il se propose d'en faire un trône pour Jupiter dans le temple du Soleil... La mort l'ayant empêché d'exécuter son dessein, Carin donne à une de ses concubines cette offrande destinée à Jupiter, et, ce qui devait servir de trône au plus grand des dieux, devient le lit d'une femme impudique... (Connaissant ce que l'on dit des mœurs de Jupiter il a du sourire dans sa barbe)
Le luxe de la table et des vêtements accompagne et entretient le désordre des mœurs. Les repas de Carin sont d'une somptuosité infinie, en vins, en viandes, en gibier, en poissons de toutes les espèces : Et il y appelle des convives dignes de lui. On y fait litière d'amas de feuilles de roses, et sur sa personne brillent de toutes parts les pierreries.
Chaque agrafe est une pierre précieuse. Son baudrier et jusqu'à ses souliers éblouissent la vue par l'éclat des diamants.
Tout cela, a accrédité que les fêtes ordonnés par cet empereur sont démesurées en fastes et dépenses...


Empereurs romains - J.-B. Crevier
www.mediterranee-antique.fr/Auteurs/Fichiers/ABC/Crevier/Empereurs/.../ER_8_36.htm
Jeux donnés à Rome par Carus. Carin y préside. Carin remporte ... Carin s'était fait consul cette année pour la troisième fois. Mais Dioclétien, resté seul …

Citoyenneté et empire à Rome (Ier-IIIè siècle) ... Mais cette extension fut progressive entre le discours de l'empereur Claude à Lyon, en 48 qui amorce ..... En échange, l'empereur garantit la paix civile, le pain et les jeux, ce qui ...

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Empereurs romains : L'Histoire règne par règne des souverains de la Rome ... Grand atlas de l'Antiquité romaine : IIIe siècle avant J-C - VIe siècle après J-C.






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