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AOÛT 2016...
Cette
page concerne l'année 277 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LA THÈSE DE MANI
MANI |
Mani,
aussi appelé Manès (né probablement le 14 avril 216 (8 avril 527
de l'ère séleucide) en Iran et mort à Gundishapur, Susiane en
Babylonie (Empire Perse). le 26 février de l'an 276 ou 277), est le
fondateur du manichéisme. Entré avec son père dans une communauté
judéo-chrétienne baptiste (les Mughtasila), il reçoit par deux
fois la visite d'un ange qui l'exhorte à la quitter en même temps
qu'il lui révèle sa mission prophétique...
Commencent
de nombreux voyages apostoliques qui le mènent jusqu'en Inde. Puis
retourne au pays où l'empereur Shâpûr Ier devient son bienfaiteur.
Le
fils de celui-ci, Bahrâm, son successeur, n'a pas la même
tolérance.
En
277, Mani fait prisonnier voit sa « passion » et meurt des suites
des tortures endurées.
Parmi
les étymologies possibles de son nom figure le sanskrit maṇi :
pierre, perle précieuse, joyau, que l'on retrouve dans le mantra
homonyme... Né infirme de la jambe droite (dans un autre passage du
catalogue Kitab-al-Fihrist d'Ibn al-Nadim, l'historien arabe parle de
difformité des deux jambes), il est issu d'un milieu chrétien
appartenant à la secte elkasaïte. Son père Pātik, né à
Ecbatane, est un noble qui se convertit très tôt au courant des
elkasaïtes. (Les
elkasaïtes, sont les membres d'un mouvement religieux judéo-chrétien
baptiste syncrétique de tendance gnostique qui, selon Simon Claude
Mimouni, relève aussi bien du judaïsme en général que, par
certains aspects, du judaïsme nazôréen. Ce mouvement est documenté
de manière indirecte à partir du IIIe siècle et ce jusqu'au Xe
siècle, mais le caractère indirect, partial et parcellaire des
sources rend difficile son approche Sa
Mère (plusieurs noms lui sont attribués, dont Mariam)
appartiendrait à une famille princière, apparentée à celle des
Arsacides, souverains Parthes alors régnants, et issue d'une famille
Arménienne Arsacide de Kamsarakan.
D'après
les textes manichéens, son père a reçu l'injonction par un ange 3
jours de suite dans le temple de Ctésiphon, au moment où sa femme
est enceinte de Mani, de s'abstenir de vin, de viande et de tout
rapport sexuel... Après ces visions, il a abjuré son paganisme et
rejoint la secte des « baptistaï » identiques non pas à
des mandéens, mais à des elkasaïtes.
Ayant
quitté sa femme pour rejoindre sa communauté dans le Characène ou
Mésène, Pātik vient rechercher son fils alors âgé de 4 ans pour
l'emmener dans sa communauté ascétique.
Il
a 2 révélations placées respectivement le 1er avril 228 et le 24
avril 240, correspondant aux âges symboliques de 12 et 24 ans. Dès
sa première vision, Mani affirme être en contact avec un « ange »
(cela correspond à la figure mystique du bien-aimé, du jumeau) qui
lui demande de quitter la secte hostile des elkasaïtes pour
enseigner la parole du Christ...
Se
considérant comme un imitateur de la vie de Jésus, il se met à
prêcher vers 240, année de son voyage dans le Royaume Indo-Grec sur
les traces de la communauté de l'apôtre Thomas, où il est
probablement influencé par le gréco-bouddhisme.
De
retour en 242, il rejoint la Cour du roi Sassanide Shapur Ier, fidèle
au zoroastrisme, à qui il dédicace son premier ouvrage en Perse,
Shabuhragan et lui présente sa doctrine du manichéisme.
Le
monarque conçoit tout l'intérêt d'une religion nationale pour
unifier son empire, et lui donne alors le droit de répandre
librement son enseignement dans tout l'Empire Perse où il prêche en
araméen. La foi nouvelle progresse rapidement et les communautés se
multiplient sous son regard bienveillant.
Vient
le règne de Bahrâm Ier, en 272, qui favorise un retour au
mazdéisme. Persécuté, Mani se réfugie au Khorasan où il fait des
adeptes parmi les seigneurs locaux.
Inquiet
de voir cette influence grandir, Bahrâm Ier le remet en confiance et
le rappelle à Ctésiphon... Mais ce sont la prison et les mauvais
traitements qui l'attendent.
La
consigne est de le faire mourir lentement sous le poids de ses
chaînes. Son agonie dure 26 jours, puis il meurt d'épuisement à
Gundishapur aux alentours du 26 février 277, à l'âge de soixante
ans environ.
Selon
la tradition, sa tête est coupée et clouée à une porte de la
ville.
Pour
Abû Mansûr at-Tha‘âlibî, son corps est écorché et sa peau,
remplie de paille, suspendue à une entrée de la ville tandis qu'Ibn
al-Nadim relate dans le Kitab-al-Fihrist que son cadavre coupé en
deux est exposé à deux portes de la ville.
La
passion de Mani sera perçue comme une transposition de la passion du
Christ par ses adeptes. Peintre visionnaire et philosophe, poète,
musicien, médecin, Mani transmet une vision du monde et de la vie si
puissante que son enseignement se répand, de manière totalement
pacifique, de l’Afrique à la Chine, des Balkans à la péninsule
arabique.
Il
influence jusqu'à Saint Augustin qui fera partie quelque temps des
manichéistes avant d'opter pour le christianisme.
Quand
Mani sent approcher la fin, il fait monter son ultime prière : « O
Premier de la Justice, écoute la voix de l’opprimé… Mon
Sauveur. O Homme parfait, Vierge de la Lumière, attirez vers vous
mon âme hors de cet Abîme. »...
Il
a achevé de lancer son « cri à travers le monde ».
Les
études manichéennes ont pris une ampleur décisive avec les
découvertes du siècle dernier. Des sources, provenant pour la
plupart de communautés manichéennes d’Orient et d’Égypte,
fournissent une vue originale pour mieux saisir de l’intérieur la
pensée de cette doctrine qui, comme l’écrit un des meilleurs
connaisseurs, Henri-Charles Puech, représente « le plus parfait
exemple qui se puisse trouver d’une religion de type gnostique ».
Une
documentation indirecte nous est fournie par des sources Grecques,
philosophes, ainsi Alexandre de Lycopolis (vers 300), et auteurs
chrétiens, tel Cyrille de Jérusalem (IVe siècle), des sources
latines, surtout les manichéens Africains dans leurs débats avec
Saint Augustin, qui a lui-même été manichéen une dizaine d’années
et dont l’œuvre est d’un intérêt majeur, des sources
Syriaques, dont Saint Ephrem (VIIIe siècle), enfin par des sources
islamiques, historiens Arabes et Persans, ainsi Ibn al-Nadîm, qui
écrit en 988 son Kitâb al-Fihrist.
Parmi
les témoignages parvenus, une place majeure revient aux documents
manichéens rédigés sans doute en syriaque puis traduits en copte
entre 300 et 400. Exhumés vers 1930 en Égypte, à Medînet Mâdi au
Sud-Ouest du Fayoum, ces manuscrits proviennent de la région
d’Assiût, en Haute-Égypte. Parmi les 7 recueils découverts,
conservés pour partie à Berlin et pour l’autre à Dublin, 3
forment le grand commentaire doctrinal des Logia de Mani par la
première tradition manichéenne : Cette collection est désignée
sous le titre général de Kephalaïa, « Chapitres » du Maître.
S’y
ajoutent un Psautier, ainsi que 4 Homélies. Quant aux Épîtres de
Mani, découvertes en version copte à Medînet Mâdi, déposées à
Berlin, elles sont détruites lors des bombardements de la guerre.
Notre
connaissance s’est particulièrement enrichie avec un Codex Grec
conservé à l’université de Cologne : Ce Codex manichéen de
Cologne (CMC), établi sur un original syriaque et datable du Ve
siècle, a été découvert en Égypte.
Cahier
de parchemin de 192 pages, de très petit format, ce document est
capital pour la biographie de Mani, une édition critique en a été
publiée en 1988.
L’historien
arabe Al-Birûnî donne l’année de naissance de Mani, quant aux
indications de mois et de jour, on les relève dans le premier des
Kephalaïa Coptes.
En
219-220, la présence de la mère n’étant plus indispensable,
l’enfant, (âgé de 4 ans), entre avec son père dans la
communauté des Mughtasila. Grâce au CMC et aux Kephalaïa on
connaît mieux la durée du long stage qu’il effectue au sein de
cette secte judéo-chrétienne où il prend conscience de sa mission
et du message dont il se sent appelé à devenir le messager... Il y
reste jusqu’en 240, date de sa seconde révélation.
Mais,
dès l’année 228, (il a 12 ans), Mani reçoit un premier message
de l’ange At-Taûm, c’est-à-dire le « compagnon », le «
jumeau », le Paraclet : « Sépare-toi de cette communauté, car tu
n’appartiens pas à ses adeptes… Toutefois, en raison de ton
jeune âge, le temps n’est encore venu de te manifester » (Keph.
I).
Il
ne s’agit encore jusqu’ici que de sa venue terrestre. Arrivent
ensuite les jours de la véritable naissance du prophète...
Le
jour de son 24 anniversaire, soit le 17 avril 240 ou 8
Nisân-Pharmuthi 551, est la seconde « annonciation ».
Ibn
an-Nadîm écrit :
«
Lorsque Mânî a accompli sa 24 année, At-Taûm vient à lui et lui
dit : Le temps est maintenant venu pour toi de te manifester pour
proclamer ton message. »
Ainsi
donc, le Prophète reçoit l’ordre de quitter la secte des
baptistes, où « il vit tel un agneau cherchant sa bergerie dans un
troupeau étranger… » (CMC, 72). Est-ce de son libre choix ou la
brebis récalcitrante est-elle excommuniée de la secte ?
LE BIEN CONTRE LE MAL |
Vu
l’imprécision de nombreux documents, nous ne chercherons pas à
suivre Mani en ses expéditions missionnaires. On sait toutefois
qu’il ne cesse de déployer une activité étonnante (d’autant
plus que son infirmité physique ajoute à ses difficultés),
activité qui le mène d’abord à la capitale, Ctésiphon, puis au
pays des Indiens.
Ce
premier grand voyage apostolique s’étend sur 2 ans, à l’aller
comme au retour de l’Inde, Mani emprunte la voie maritime. Le
retour est coupé de longues haltes consacrées à la prédication
dans les « pays des Mèdes et des Parthes » Perside, Mésène.
Inlassablement, le missionnaire proclame son message.
Bien
qu’il ait réussi à implanter une communauté au port de Dêb, il
n’y a pas de prosélytisme en milieu bouddhiste, mais un certain
succès dans des communautés chrétiennes.
On
retrouve l’écho d’une grande déception :
«
Ces gens supportent des rois, accueillent les césars et les satrapes
qui sont parmi eux. Mais la Vérité que j’ai prêchée parmi eux,
ils ne l’ont pas accueillie » (Képh. LXXVI).
C’est
à la suite de ce voyage que Shâpûr, régnant désormais seul,
invite Mani à se rendre à la cour. Ibn an-Nadîm relate cette
première rencontre, vers avril 243.
Le
monarque lui accorde plusieurs entretiens au cours desquels il
s’intéresse à la doctrine. « Mânî lui présente un certain
nombre de requêtes, entre autres que ses disciples sont respectés
dans le pays […] et qu’ils puissent pénétrer partout où ils
veulent. Shâpûr acquiesce à toutes ses demandes. » Shâpûr voit
peut-être dans cette doctrine un syncrétisme efficace pour pénétrer
les empires voisins.
Quoi
qu’il en soit de ses véritables sentiments, il semble bien qu’il
soit demeuré fidèle à ses promesses, et Mani lui-même rend
témoignage des faveurs dont il a bénéficié (Homélies, III). Le
monarque l’invite même à le suivre dans ses campagnes contre les
légions Romaines. Il refuse: « Je suis un disciple, venu du pays de
Babel, et je m’en vais prêchant » (Fragment de Tûrfân, M.).
Il
parcourt, les provinces de l’empire, de la Perside à l’Abayestan.
Des prosélytes vont prêcher en Égypte, où sa religion s’enracine
profondément, d’autres, remontant la vallée du Tigre jusqu’à
Kerkûk, répandent leur doctrine dans les communautés chrétiennes
de la région, certains atteignent les rives de l’Oxus –
l’Amou-Daria.
Néanmoins,
malgré d’incontestables succès, Mani rencontre une âpre
résistance. C’est toujours la même amertume, dont on retrouve la
saisissante expression dans un psaume copte sur le Bêma : « Depuis
le jour de la grande persécution jusqu’au jour de la Croix, il y a
eu 6 années. Je les ai passées à marcher au milieu du monde, à la
façon des captifs, parmi des étrangers… »
Lorsque
Bahrâm succède à son père sur le trône, en 273 probablement, la
situation se dégrade. Le tout puissant magupat ou archimage Kartêr
n’a pas de peine à convaincre le nouveau Roi des rois de tout
l’avantage pour l’État d’une unification de ses sujets autour
du culte traditionnel et de combattre les cultes étrangers et leurs
influences dissolvantes.
Prévenu,
au cours d’un voyage missionnaire dans sa Babylonie natale, d’avoir
à se rendre à la résidence royale, Mani prend la direction de
Gundêshâpûr. Arrivé là un jour de chasse, il attend au poste de
garde du palais pendant le banquet offert aux invités, où Kartêr
est en bonne place.
Le
repas fini, Bahrâm vient à la porte où se tient le prêcheur : «
Sitôt que le roi l’aperçoit son visage se tord en un rictus. Ses
premiers mots sont : Tu n’es pas le bienvenu ! Eh ! À quoi es-tu
bon, puisque tu ne vas ni au combat ni à la chasse ? Mais peut-être
a-t-on besoin de toi pour faire le savant et le guérisseur !… Et,
même cela, tu ne le fais pas ! »
De
quel droit se prétend-il prophète ?
N’est-ce
pas un crime de lèse-majesté ?
La
colère du monarque ne connaît plus de bornes.
Condamné,
traîné en prison, les fers aux mains et aux pieds, le corps
immobilisé sous le poids de chaînes qui lui interdisent tout
mouvement, commencent alors les 26 jours d’une « Passion » qui
doit s’étendre du 31 janvier au 26 février 277.
L’ordre
est de le faire mourir d’épuisement dans un cachot. Quelques rares
fidèles sont témoins, impuissants, de cette agonie, désignée dans
l’Église manichéenne sous le nom de « crucifixion ».
Le
manichéisme étant essentiellement une « religion du Livre », et
pour éviter les schismes et hérésies qui brisent les religions du
fait que les fidèles d’un même prophète n’admettent pas les
mêmes Écritures ni donc le même message, Mani s’est imposé le
soin de communiquer lui-même par l’écriture l’objet de sa
révélation. Aussi peut-il dire : « les livres que j’ai écrits
».
Combien
d’ouvrages composent ces Écritures ?
Sans
pouvoir entrer ici dans les discussions sur ce sujet, il semble bien
que la somme canonique manichéenne comprenne au moins 7 écrits. Ibn
an-Nadîm, en bibliothécaire bien informé, nous donne un catalogue
confirmé par Al-Birûnî et Al-Ya’qûbî, des livres et des
lettres du prophète :
«
Mânî a composé 7 ouvrages : L’un en Perse [soit en pehlevi] et
les 6 autres en langue syriaque ».
Or,
à la différence de la connaissance rationnelle, qui aboutit au
concept et opère par déductions et propositions théoriques, la
gnose, rejetant les mécanismes de la logique, propose son
enseignement sous forme de mythe.
Prétendre
recevoir le message de Mani au sens littéral, c’est le condamner à
demeurer la « fallacissima fabula » dont parle Saint Augustin, car
c’est refuser de l’entendre dans sa signification authentique.
Le
gnostique considère que la vérité est intraduisible («
inénarrable et ineffable »), disait Secundinus par les procédés
de la science commune. Elle nécessite attente, contemplation
extatique et mystique d’une âme disponible.
C’est
devant le mythe, à travers le message qu’il porte en filigrane,
que la vérité est saisie et que s’opère la gnose.
Le
mythe raconte une histoire sacrée, un événement qui a eu lieu dans
le temps fabuleux du « commencement ».
Mais
le mythe est également riche d’enseignements pour aujourd’hui et
pour demain : Il montre la simultanéité fondamentale existant entre
les successions apparentes du passé, du présent et du futur.
Le
mythe est une leçon exemplaire relevant de l’histoire et de la
prophétie.
PEINTURE EXECUTE PAR MANI |
C’est
ainsi que, dans son Épître du Fondement (11, 12), Mani présente
son message : « Mani, apôtre de Jésus-Christ, par la providence de
Dieu le père. Voici les paroles du salut, venant de la source
éternelle et vivante : Celui qui les écoute, qui les croit d’abord
et ensuite conserve ce qu’elles ont mis au profond de lui-même,
celui-là […] jouit de la vie éternelle de gloire. »
Les
2 « Principes » et les « Trois Temps »
La
doctrine fondamentale du manichéisme enseigne le dualisme radical
des « Principes » ou « Racines » antithétiques, l’histoire
des « Trois Temps » ou « des Trois Moments » (initium, medium et
finis) qui sont les phases au cours desquelles les « Deux Principes
» déroulent leur drame.
C’est
dans ce drame, dont l’origine remonte au « Temps Antérieur »,
que la création du cosmos s’insère. Et c’est comme acteur de ce
drame que l’homme doit jouer son rôle, à la place qui est la
sienne, constituant en même temps un champ de bataille à
l’intérieur duquel se déroule le combat. Pour qui se considère
ainsi engagé, à la fois comme soldat, au service de son « royaume
», et comme enjeu où s’affrontent les principes antagonistes, le
problème unique consiste à bien connaître sa mission.
Un
texte chinois (« Fragment Pelliot », VI) présente ainsi cette
doctrine, sous la rubrique « Règles pour entrer en religion » :
D’abord
discerner les deux principes, celui qui demande à entrer en religion
doit savoir que les deux principes de la lumière et de l’obscurité
ont des natures absolument distinctes…
Ensuite
comprendre les trois moments :
1°
le moment antérieur
2°
le moment médian
3°
le moment postérieur.
Dans
le moment antérieur, il n’y a pas encore les cieux et les terres,
il existe seulement, à part l’une de l’autre, la lumière et
l’obscurité, la nature de la lumière est la sagesse, la nature de
l’obscurité est la stupidité…
Dans
le moment médian, l’obscurité a envahi la lumière, elle se donne
libre carrière pour la chasser, la clarté vient et entre dans
l’obscurité, et s’emploie tout entière pour la repousser. […]
Dans
le moment postérieur, l’instruction et la conversion sont
achevées, le vrai et le faux sont retournés chacun à sa racine. »
Le
Combat du Temps Médian, les premiers hommes Poussé par son désir
insensé et son instinct de puissance, le prince des ténèbres
entraîne alors ses sujets dans une agression contre la terre de la
Lumière. Grâce à sa science parfaite, Dieu voit le danger menaçant
la quiétude des habitants de son royaume. Pour repousser les
tentacules du mal, il « évoque » de sa propre substance diverses
hypostases : D’abord la « Mère des vivants » qui fait appel à
l’« homme primordial ».
Mais
celui-ci, avec ses 5 fils – Lumière, Air, Vent, Eau et Feu –
comparables à une cuirasse, est englouti par les « démons ».
PRÊTRES MANICHÉENS |
Ainsi
l’affrontement du Temps Médian commence par une défaite de la
lumière qui est « mélangée » aux ténèbres.
Les
démons seront obligés de rejeter cette lumière, ne pouvant
l’assimiler.
Diverses
« évocations » se succèdent au secours de la lumière asservie.
À
l’appel lancé par l’« Esprit Vivant », nouveau messager «
évoqué » par le Père, l’« homme primordial » lance sa
réponse.
L’appel
au salut vient donc de Dieu et l’homme déchu, sorti de son
inconscience, revient au royaume de la lumière.
Le
salut n’est pas achevé : L’« homme primordial » doit
abandonner les cinq éléments de son armure, qui sont comme son âme.
Le
mythe se présente alors, à travers un dédale compliqué surchargé
d’épisodes et de personnages. Le scénario de ce nouveau sauvetage
va aboutir à l’organisation d’un univers avec, au faîte, le «
soleil » et la « lune », pure substance non contaminée. Quant à
la masse des huit terres, le mélange est le plus pauvre en lumière.
Le
« Troisième Envoyé » sera chargé de ce « raffinage » qui
nécessite la mise en marche d’une sorte de noria cosmique puisant
la lumière échappée de la matière pour la porter, par la «
Colonne de louange », aux 2 grands luminaires, navires de l’espace,
qui la ramèneront aux ports de la terre de la lumière.
Vient
alors le mythe des « archontes androgynes ».
C’est
sur le soleil aussi « que sont exposés de belles jeunes filles et
de beaux jeunes gens […] dont les corps enflamment les passions des
princes des ténèbres » (cf. Augustin. C. Faustum, 20, 6). Devant
cette apparition, les puissances mauvaises, toujours poussées par la
concupiscence, répandent avec leur semence la partie de lumière
qu’elles ont engloutie. De ce qu’il en tombe sur terre, vont
germer grains, herbes, plantes et fruits.
Après
une guerre intestine et des scènes de cannibalisme dans la faune
prolifique qui la caractérise, la concupiscence, qui conduit ce
monde du chaos et de la haine, décide, pour faire face au «
Troisième Envoyé », de concentrer la substance divine, éparse à
travers les végétaux et dévorée par les avortons, dans 2 démons,
un mâle et une femelle, et de la maintenir prisonnière dans leur
seule progéniture.
C’est
ce couple, seul survivant, qui engendre Adam et Ève, nos premiers
parents, dont le corps, avec sa forme animale et sa libido, garde les
stigmates de son origine démoniaque...
L’éveil
et le salut – le Temps Final – le Christ historique
De
même que l’homme primordial a besoin de l’appel de l’Esprit
vivant pour se reconnaître, ainsi en va-t-il d’Adam, plongé dans
un sommeil de mort et qui n’en sort qu’après la venue d’un
éveilleur, d’un sauveur, le Jésus transcendant ou
Jésus-le-Lumineux : « Jésus le fait tenir debout et goûter à
l’Arbre de Vie […] Alors Adam dit : Malheur au créateur de mon
corps, à celui qui y a lié mon âme et aux rebelles qui m’ont
asservi. »
Le
processus du salut est donné dans le récit du mythe : Adam a été
éveillé et il sait. La leçon qu’il vient de recevoir du sauveur
est celle de la connaissance totale, de la gnose.
Or,
en se propageant, le genre humain prolonge l’état existant dès
l’origine de nos premiers parents.
COUR SASSANIDE |
Pour
atteindre la gnose qui mettra un terme à l’exil du « Temps Médian
» pour la réintégration de la lumière captive, un nouveau sauveur
sera envoyé qui enseignera la voie salutaire déjà proposée par le
Jésus transcendant du mythe : Opérer la séparation de ces deux
éléments inconciliables, le « moi vivant » du « moi obscur »,
l’« homme nouveau » du « vieil homme ».
Le
« Temps Final » qui clôt le drame cosmogonique voit ainsi le
retour des deux substances à leur état primitif de séparation.
Mani
(prophète) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mani_(prophète)
Cet
article ne cite pas suffisamment ses sources (indiquez la date de
pose grâce au paramètre ... Susiane, le 26 février de l'an 276 ou
277), est le fondateur du manichéisme. ... Se considérant comme un
imitateur de la vie de Jésus, il se met à prêcher vers 240, année
de son voyage dans le Royaume
Mani
: La mise à mort d'un prophète | | ELISHEAN mag
www.elishean.fr/mani-la-mise-a-mort-dun-prophete/
L'historien
arabe Al-Birûnî donne l'année de naissance de Mani ; quant aux
.... jours d'une « Passion » qui dut s'étendre du 31 janvier au 26
février 277. L'ordre ...
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