samedi 9 mai 2015

LA GRANDE GUERRE AU JOUR LE JOUR LE 20 DECEMBRE 1914


20 DÉCEMBRE 1914...



I)
Les Français, en difficulté devant Arras, demandent aux Britanniques de lancer une offensive afin de fixer les troupes Allemandes plus au nord. Cette demande intervient après une série d’attaques Anglaises au sud d’Ypres, toutes repoussées avec de lourdes pertes. Le scénario est toujours le même : Des assauts frontaux de l’infanterie, après un bref bombardement, incapable d’endommager suffisamment les lignes de barbelés, les tranchées et les nids de mitrailleuses ennemies. De fait, les réserves de munitions sont au plus bas et 40 coups seulement par pièce ont été alloués, pour l’essentiel des schrapnels, dont l’effet est limité sur des positions fortifiées.

Six attaques simultanées, à faible échelle, ont été programmées par le général French. L’effort principal est demandé au Corps Indien, déjà fortement éprouvé depuis son arrivée en Flandres, quelques semaines plus tôt. Les troupes indiennes ont, en effet, subi de lourdes pertes lors de la défense d’Ypres et lors d’une série d’attaques entre la frontière Belge et le canal de La Bassée. Un grand nombre des survivants sont épuisés et fortement affectés par les terribles conditions hivernales qui règnent dans les tranchées en Flandres, pour la plupart inondées, les vêtements chauds font défaut et la nourriture est insuffisante.

L’attaque commence le 19 décembre, à 3h10, par un temps glacial et pluvieux, entre le carrefour de La Bombe, près de Neuve-Chapelle, et le canal de La Bassée. S’élançant depuis le village de Givenchy-les-La Bassée, la division de Lahore parvient à s’emparer des deux premières lignes Allemandes, malgré un tir nourri de mitrailleuses.
Plus au nord, la brigade de Gharwal et les Ghurkas prennent 300 mètres de la ligne Allemande devant Festubert. Mais l’ennemi s’est rapidement repris et lance des contre-attaques dans la matinée, appuyé par l’artillerie et utilisant massivement des grenades à main, armes dont les Britanniques ne disposent alors pratiquement pas.

À l’aube du 20 décembre, l’artillerie Allemande pilonne les troupes Indiennes... Dans la matinée, une série de mines explosent sous les lignes Britanniques, provoquant de nombreuses victimes.
L’infanterie Allemande progressant devant Festubert est sur le point d’encercler Givenchy, plus de 800 soldats Britanniques sont capturés. Devant la menace, des renforts sont amenés en autobus afin de relever le Corps Indien, disloqué.

Les pertes Britanniques sont élevées, notamment parmi les unités Indiennes. Outre les balles et les obus Allemands, beaucoup de blessés sont victimes d’engelures et du « pied de tranchée ».

Menées sans objectif clair, avec des moyens insuffisants, les attaques Britanniques de décembre 1914 en Flandre Française ont abouti à de lourdes pertes (4 000 contre 2 000 pour les Allemands), sans le moindre gain tactique. Les troupes Indiennes sont particulièrement touchées et, devant des signes croissants de refus de combattre dans des conditions pour lesquelles elles ne sont pas préparées, l’état-major décide de les retirer progressivement du front ouest dans les mois suivants. La nécessité d’enterrer les nombreux cadavres de camarades, tombés dans le no man’s land ou morts dans les cratères d’obus inondés, est l’une des raisons essentielles de la trêve qui se produit peu après, à Noël, dans ce secteur du front.

Yves LE MANER
Directeur de La Coupole,
Centre d'Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais
Les opérations en Champagne (20 décembre 1914 - 9 janvier 1915)
II)
D'après le dispositif de Joffre, la 4e armée du général Langle de Cary est couverte à droite par celle du général Sarrail entre l'Argonne et la Meuse. Le Ier corps colonial est le premier à s'élancer le 20 décembre. Il repousse une contre-attaque ennemie, mais les pertes sont lourdes.

III)
Du 19 au 22 décembre 1914, le village de Givenchy est le théatre de combats particulièrement violents. Des centaines de morts, de blessés, de disparus de part et d'autres. Trois jours d'attaques de contre-attaques pour un résultat dérisoire. La bataille de Givenchy peut résumer à elle seule la folie de cette guerre. Elle débute le samedi 19 décembre et va se dérouler un un front de plusieurs kilomètres, de Fauquissart à Givenchy.

Le Plan : Joffre est déterminé à attaquer dans la région d'Arras avec la 58e Division de réserve du 21e Corps d'Armée. Il sollicite à nouveau l'aide de French.
Le 17h à 21h, l'ordre d'opération n°40 est diffusé par le Grand Quartier Général Britannique. Cet ordre indique entre autre :
« Il est dans l'intention du Commandant en Chef d'attaquer vigoureusement sur toute la longueur du front demain avec les II, III, IVe Corps et Corps Indien. Une importante attaque Française a lieu dans les environs d'Arras et pour appuyer cette attaque les III, IVe Corps et le Corps Indien feront une démonstration et saisiront l'opportunité favorable, éventuellement offerte, pour s’emparer des tranchées ennemies sur leur front... »
L'attaque doit avoir lieu le 18 à 10h. Cet ordre d'opération arrivé à 1h30, laisse perplexe le général Willcocks pour 2 raisons : Le temps donné pour monter une attaque sérieuse sur les lignes Allemandes est trop court et le terme démonstration très vague... L'offensive est finalement repoussée dans la nuit du 19 au 20 décembre. Le général demande à ses généraux de lui soumettre leur plan d'attaque.

Le major-général Anderson (Meerut Division) choisit comme objectif une ligne Allemande de 300 mètres face à la Dehra Dun brigade à proximité du lieu-dit l'Orchard. L'attaque doit être menée par la Garhwal brigade. Si elle réussit, les positions conquises seront consolidées et une seconde offensive menée par des bataillons de la Derha Dun Brigade aura lieu dans la journée.

De son côté, le major-général Watkis, commandant la Lahore Division a prévu un plan d'attaque ambitieux sur un front d'un kilomètre... Objectif trop important... L'attaque est limité à un front de 300 mètres face à la jonction des Sirhind Brigade et Ferozepore brigade à proximité de Givenchy-les-la Bassée.

L'attaque de la Meerut Division
Elle commence à 3h30. Les troupes réussissent à gagner les lignes Allemandes à Orchard mais sont isolées à cause du feu des mitrailleuses ennemies qui empêchent l'apport de renfort et gênent les travaux de creusement d'une tranchée qui permettrait de raccorder la ligne Britannique à la ligne Allemande. Le capitaine Bamberger, commandant la compagnie du 107e Pioneers chargée de cette tâche est tué.
Les Indiens qui ont gagné la ligne Allemande sont pris au piège et se trouvent sous le feu des mitrailleuses et des grenades allemandes.
Une tentative d'attaque pour les secourir échoue... Ils doivent attendre la nuit.

L'attaque de la Lahore Division
L'attaque qui a lieu au nord-est, face à Givenchy, se déroule dans les mêmes conditions. Les Indiens parviennent à gagner les positons Allemandes mais sont aussi pris au piège ne pouvant reculer.
La résistance est acharnée durant la journée. Les pertes sont importantes. L'évacuation ne peut se faire qu'à la  tombée du jour. Alors qu'il emmène ses hommes dans une tranchée Allemande, le lieutenant Bruce du 57e Rifles est mortellement blessé. Pendant quelques instants, il réussit à encourager ses hommes avant de mourir. Pour ce fait, il est décoré de la Victoria Cross à titre posthume...

La contre-attaque allemande le 20 décembre 1914, précédée par plusieurs explosions de mines, débute sur l'ensemble du front vers 9h... Par endroits les parapets sont pulvérisés et les défenseurs anéantis. Rapidement les Allemands s'emparent des premières lignes Indiennes semant la panique et la confusion. Dans le secteur de la Meerut Division, le 2/2e Gurkhas est obligé de reculer vers la tranchée de communication qu'il consolide.
Les tentatives pour regagner le terrain perdu sont vaines. La situation se stabilise avec la tombée du jour.
Sur le front de la Lahore Division, la Sirhind brigade subit de plein fouet l'offensive Allemande.
L'état des tranchées et l'encrassement des fusils empêchent les Gurkhas des 1/1er et 1/4e bataillons de stopper l'avance Allemande. Ils doivent reculer vers leur ligne. Une contre-attaque  Indienne a lieu durant la nuit pour reprendre les positions perdues. Elle est menée par le 47e Sikhs, le 2/8e Gurkhas et une partie de la Secunderabad Cavalry brigade... C'est un échec total !

L'arrivée de la 1ère Division Britannique en cantonnement dans le secteur de Bailleul, le 1er Corps (1ère et 2e divisions) commandé par le général Haig est appelé dans l'après-midi du 20 à rejoindre le secteur tenu par le Corps Indien et y reprendre l'offensive.

IV)
20  décembre au 118e RIT de Verzenay
Encore la pluie toute la nuit et ce matin jusqu’à 10h. C’est à croire que nous ne sortirons jamais de la boue ! Maintenant, temps passable et soleil probable après midi.
Ce matin messe militaire avec de beaux chants. Je crois que nos chants sont sensiblement plus beaux que ceux de Nivolas parce que nous avons ici de grands artistes. Nous avons entre autres un professeur au conservatoire de Paris qui nous donne des solos de violon absolument merveilleux.
Pas de gros événements depuis hier, sauf la mort d’un homme du 118e tué par un obus. C’est le 2e décès au 118e depuis le commencement de la campagne.

V)
Marne, progrès à Perthes et à Beauséjour 800 mètres de tranchées Allemandes sont enlevées, nous occupons la crête du calvaire au nord du ruisseau du Marson.

VI)
Ecrivain mort à la guerre Jean Lachasse – 1889 – 20 décembre 1914 à Soupir (Chemin des Dames – Aisne)
L’hôpital militaire Albert Ier  (pour les Belges) inauguré à Paris.Vente de drapeaux Belges à Paris, des femmes piquent de petits drapeaux sur les vestes des passantes :

VII)
Lu dans le Miroir :
France. -Progression de nos troupes en Belgique, aux environs du cabaret Corteker, près de Dixmude, et aussi au sud d’Ypres. Middelkerke sur la côte a été atteinte. De la Lys à l’Oise, gain d’un kilomètre vers la Bassée, autres gains entre Arras et Douai, destruction d’une colonne Allemande à Lihons, près de Chaulnes, fusillade dans les Vosges.
Monsieur Millerand, ministre de la Guerre, déclare à la commission des finances du Sénat :
« La situation militaire est meilleure qu’elle n’a jamais été ».
Les Allemands continuent à fortifier la côte de Flandre, entre Ostende et la frontière Hollandaise, par crainte d’un débarquement Anglais.
Les Russes ont repoussé l’armée Allemande qui tentait de traverser la Vistule près de Dobrzin, et livrent bataille sur la Bzoura.
Ils ont fait aux Autrichiens, au débouché des Carpathes, plusieurs milliers de prisonniers.
Un régiment des hussards de la mort Prussiens a été complètement anéanti près de Lodz.
Grande Bretagne. -Dans un brillant discours prononcé à Edimbourg, lord Rosebery l’ancien premier ministre libéral, dit que l’Angleterre vengera l’injure faite à ses côtes par l’escadre des croiseurs ennemis.
L’amirauté britannique dément les fausses nouvelles lancées par l’état-major naval Allemand et d’après lesquelles plusieurs de ses contre-torpilleurs auraient été coulés devant Hartlepool et Scarborough.
Les Serbes marchent rapidement sur Sarajevo, capitale de la Bosnie. Le nouveau ministre de Russie, prince Troubetzkoï, a été reçu par le prince Georges, héritier du trône Serbe, à Kragoujevatz.
Les troupes Franco-Britanniques continuent à occuper le Cameroun en refoulant les troupes coloniales Allemandes.
L’Italie a ouvert un emprunt d’un milliard.
Le général de Bessing, gouverneur Allemand de la Belgique, a fait vainement des démarches auprès des journaux Belges pour obtenir qu ils reparaissent... Les directeurs des journaux ont déclaré qu’ils ne reprendront leurs publications que lorsque la Belgique sera rendue à son gouvernement légitime.

VIII)
Constaté ce jour, en allant chez mon beau-frère L. Montier, place Amélie Doublié, combien ce quartier (et en particulier la rue Lesage, assez mouvementée en temps ordinaire) est triste.
Les voies du chemin de fer abandonnées, les maisons pour la plupart fermées et l’absence de passants donnent par là une impression de délaissement et de vide presque complet.
Nuit tranquille. Grand'messe et Vêpres rue du Couchant, toujours quelques bombes.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Travaux de l’Académie Nationale de Reims

IX)
Toujours le même temps. 2 ou 3 obus en ville et quelques coups de canon, c'est à dire un peu d’accalmie.
A 5h30 du soir, tout est calme, peut-être pas pour longtemps.

X)
Les Belges, un peuple de lions, ce jour-là, le Petit Journal consacre toute sa Une à la journée du drapeau Belge tant attendue. Un article de l'écrivain Maetelink évoque cette journée « d'espérance et de gloire pour toute la Belgique ». Des portraits de la famille royale et l'emblème de ce « peuple de lions » sont reproduits, ainsi qu'une grande photo de la halle aux drapiers et de l'hôtel de ville d'Ypres.
Hugues Delorme a créé pour cette occasion un long poème, « Noir, jaune et rouge », dédié à nos « frères de Belgique ». Stéphen Pichon quant à lui évoque « la force et le droit », et Jules Michelet décrit la halle aux Drapiers.

XI)
Berry : Je suis dans la tranchée. J’ai laissé au poste de secours un médecin Russe engagé volontaire dans l’armée Française.
Je suis dans la tranchée… En d’autres temps, le matin, j’écoute les oiseaux chanter. Je trouve de l’agrément aux variétés de leurs chansons. Mon oreille est heureuse. Tout mon être est heureux… Ce matin, j’écoute la jolie chanson des balles… Elle tient du chant des abeilles et du chant des martinets. Elle est exquise, très fine, un peu vibrante, tantôt aiguë, tantôt grave, selon la vitesse du petit projectile… En passant, la balle brise parfois des brindilles dans les fourrés, ça fait « Clic !… clic !… ting !…

Parfois elle frappe un arbre et ça fait : « Pafff !… » comme une petite bombe… Parfois, enfin, et le plus souvent, elle s’enfonce en terre et ça fait « Ploff !… ».
Je suis dans la tranchée, assis à la porte du capitaine Lefolcalvez. Des troupiers vont et viennent comme doivent aller et venir dans leurs villages de terre et de palme les indigènes de Guinée… Certains embellissent leur case, la garnissent d’objets voyants, petits cailloux blancs arrondis et les disposent en forme de dessins symétriques ou de lettres dans la terre grasse des murs… Certains écrivent… Certains autres lisent… Certains, qui sont des sentinelles, veillent immobiles, l’œil dans une meurtrière… Certains autres, l’œil à la meurtrière, fouillent le terrain ennemi à la recherche d’une mitrailleuse qui depuis ce matin ne cesse de tirer sur nous…

Dans le village qui est de l’autre côté du ruisseau, du Rû d’Hozien, des fumées montent… Les Allemands se chauffent… Dans ce petit bois, entre eux et nous, une de nos sentinelles a tué, la nuit dernière, une des… Le corps est là, tout gris sur les feuilles mortes, tête nue, les bras en croix… On le laisse. Il servira d’appât. Derrière les arbres, autour de lui, des troupiers veillent…

Il fait beau. Le soleil est vif. Les troupiers chantonnent en graissant leur fusil… Deux batteries d’artillerie qui sont à quelques centaines de mètres derrière nous tirent sur Chevillecourt.
Pong !… Tiu iu iu iu iu… Patatata pagnne !… Départ, passage, arrivée. Un nuage de fumée vite effiloché par le vent… Et c’est un obus de 75 de plus sur les ruines du malheureux village.

La mitrailleuse ennemie persévère dans son infatigable : Pan pan pan pan pan. Où est-elle ? Avant-hier, le sergent Adenot, après plusieurs jours de recherche, a fini par en découvrir une à l’intérieur d’une maison de Chevillecourt : Il l’a aperçue par une fenêtre au moment où un rayon de soleil passant par les vitres éclairait les aciers de la pièce.
Quelques balles envoyées par un de nos bons tireurs sur le joli reflet a vite fait taire la bavarde…

11h Je vais déjeuner avec les lieutenants Cordonnier et Roederer dans la case du capitaine Gresser, absent. A la lueur d’une bougie piquée sur une douille d’obus de 77 nous mangeons des pommes de terre frites que le cuisinier Munier nous envoie de Berry.
Elles arrivent froides et la graisse est figée. Mais elles sont bien bonnes… Le canon ne tire plus, ni la mitrailleuse, et à peine les fusils. C’est le répit du déjeuner. On mange de part et d’autre… On ne se tue plus…

Un coup de téléphone du médecin Russe interrompt mon déjeuner : « Descendre immédiatement au poste de secours... Blessé très grave. »
Je descends au pas de gymnastique par l’interminable boyau dont les parois blanches me meurtrissent les coudes.

Un sergent est étendu sur la paille du poste, une balle au front, la matière cérébrale jaillie dans les cheveux… Il râle… Il meurt…
Il avait mis l’œil à une meurtrière… Peut-être son œil brillait-il trop de voir un boche tout proche… Une balle arriva !.
Et ils sont innombrables ceux qui auront été tués, ainsi, d’une balle au front. Et les familles feront mettre dans l’annonce du décès ces mots glorieux : « Tué à l’ennemi, d’une balle en plein front. »
Pour changer, on envoie des obus de 77 et de 88 sur Berry, pour la plus grande joie de mon petit infirmier Denot qui récolte les fusées et les balles de plomb qui tombent autour du poste de secours… Il a l’esprit curieux des choses de la guerre, beaucoup plus que des choses de la médecine… Parmi les balles qui viennent frapper les murs du poste et qu’il ramasse soigneusement il trouve une balle dum-dum, avec encoches latérales.

De temps en temps un blessé arrive porté sur un brancard… En voici un dont la main gauche est traversée d’une balle tirée à bout portant : « Accident » affirme-t-il. « Mutilation volontaire » affirmera le conseil de guerre… Et je crois que le conseil de guerre aura raison.
A 16h la nuit est complète.

XII)
Ce matin, à mon réveil, le soleil brille. Belle journée en perspective !
Je suis désigné de corvée pour les boyaux, les creuser et les élargir. C’est le boyau d’accès à notre tranchée. Moi qui n’ai jamais manié la pelle ni la pioche, je me débrouille bien ! Pzi !… Pzi ! Par moments les balles passent, mais, enterré dans le boyau, j’éprouve un sentiment de sécurité, en même temps que j’ai le cœur d’exécuter ma corvée pour m’entraîner au dur métier de terrassier.
Après la soupe du matin, je retourne à mon boyau en compagnie de Leroux. Le ciel est clair, l’air calme. Le bois est seul troublé par les détonations des fusils, le sifflement des balles perdues.
Dans le ciel, un avion fait une tournée sur nos lignes, violemment salué par les feux de salve ennemis. Puis, c’est le tour de 2 appareils ennemis que notre 75 prend à parti, l’un d’eux semble même avoir été atteint, car il penche fortement, laissant derrière lui un épais sillage de fumée, mais il se redresse et regagne son atterrissage.

Vers les 15h, notre 75 se met à cracher sur les tranchées ennemies. Prévoyant que ce bombardement ne restera pas sans réplique, je juge bon de quitter mon boyau pour rentrer au logis. Bien m’en prend, car 5 minutes après, 3 marmites éclatent dans le bois, en arrière de nos tranchées.
Je commence à me former à cette vie de tranchées et à m’orienter. Derrière nous se trouve Fontaine-les-Cappy, et, sur notre gauche, le Bois Commun.
Nous sommes dans le Bois Touffu. Devant nous et à gauche, sur le coteau, je vois le Bois Carré qui est encore à l’ennemi, puis, plus sur la droite, le village de Fay et, plus loin encore, le Bois Etoilé et Foucaucourt.

Nous sommes environ à 150 mètres de l’ennemi, en d’autres points, les 2 tranchées sont à 60 mètres de distance. Des réseaux communs de fils de fer les séparent.
La vie dans les tranchées est chose pittoresque quand il fait beau : C’est le « camping » ! Et comment ! La gaieté française se retrouve ici. Chaque boyau porte un nom inscrit sur une pancarte telle celle-ci :
République Française
Commune de Fay
Avenue des Boches

C’est là d’ailleurs que se trouve ma cagnat.
Dans les parois de la tranchée sont creusées des excavations plus ou moins profondes où sont logés les hommes. Certaines ne manquent pas de d’un certain chic. Beaucoup portent aussi un nom : « Villa des Boches », « Villa sans souci » (« eau, gaz, électricité à poser par le locataire »)… A toutes, comme porte, une toile de tente.

Ma cagnat ? J’ai changé depuis hier et suis maintenant logé avec le sergent Stefanaggi et Chevalier, l’ordonnance du Lieutenant. C’est une petite piaule carrée, couverte de branchage et de terre. On y tient à 3, en se serrant bien. Un rayon creusé dans la terre sert à ranger musettes, gamelles, etc...
Une bougie nous donne sa lumière le soir. Il ne nous manque même pas des livres de lecture : Un vieux « Magasin Universel ».

Mon quartier est des plus pittoresques, en raison des nombreux boyaux qui se croisent en descendant dans le fond de la vallée qui va de Fontaine à Fay.
Mon créneau, à côté de ma cagnat, a vue sur Fay. En cas d’alerte, je n’ai qu’à presser la détente de mon fusil. J’ai fais plus ample connaissance avec un caporal dont j’avais entendu parler plusieurs fois, le caporal Dory, un ancien client de papa : Il a gardé de son médecin une « reconnaissance éternelle » qui, je l’ai compris, se reporte sur moi. C’est pour moi une consolation en même temps qu’une fierté, de rencontrer d’aussi braves cœurs. Mais je veux également me rendre digne de cette estime et, puisqu’on dit que je ressemble à papa, je veux le montrer...

XIII)
A la terrible journée d’hier succèdent un temps splendide et un silence angoissant. On s’aborde pour tâcher de savoir quelque chose de ce qui s’est passé... On ne sait rien.

Des soldats Allemands vont par les rues, s’arrêtant tous les 20 mètres pour coller sur les portes de petites affiches qui confirment la grande victoire sur les Russes : Berlin est pavoisée, toutes les cloches ont sonné, la population est dans l’ivresse du triomphe, comme s’il était décisif et final. Il faut que nul, dans Roubaix, ne l'ignore.

Malgré cela, on ne voit que sourires de doute... Un revers des Russes, c’est chose possible, quelques bateaux Anglais coulés, c’est vraisemblable, mais l’annonce de 2 ports, Scarborough et Harttlepool, incendiés par des obus allemands malgré la défense formidable de la côte Anglaise, semble contenir une certaine dose d’exagération.
Peut-être, le besoin se fait-il sentir de réchauffer les ardeurs belliqueuses... ? Peut-être aussi faut-il ajouter un aliment à la préparation des festivités de Noël ?

Les pauvres gens de la Landsturm, à qui l’on a certifié le retour dans leurs foyers pour cette date reprendront courage.
Les cloches des églises de Lille ont aussi été mises en branle par ordre du « gouvernement » (bulletin de Lille n° 11).
Dans l’après-midi, une foule énorme s’arrête devant l’hôtel de ville, les yeux obstinément fixés vers le campanile. J’interroge et j’apprends qu’un audacieux pigeon est venu se déposer sur le cartouche des armes de Roubaix. Cela ressemble à un défi ! Aussi, des soldats se tiennent-ils fusil armé face à l’importun. Mais la nuit tombe sans qu’on entende dire que la douce et innocente bête ait été victime de son audace ou de son imprudence.

XIV
Vers 7h, un infirmier vient me dire de me mettre en tenue au plus vite avec plusieurs autres et de me présenter au bureau. On me présente une autre feuille d’évacuation sur laquelle il est écrit : Suspect de typhoïde. Aucun lieu d’arrivée n’est marqué.
On me conduit à Ypres pour prendre le petit train de Furnes.  Je quitte Woestleteren à 7h30.

Ce petit train, « c’est la jambe », il ne va pas très vite et avec cela, il est toujours arrêté où garé si bien que j’arrive à Furnes à 18h30. Ils ont pris leur temps je crois !
Nous descendons de cette brouette pour entrer à la gare de Furnes et prendre aussitôt le train de 20h pour Dunkerque.
Nous sommes installés dans un grand hall chauffé où il n’y a que de la paille pour s’étendre... On commence à nous trier. Dans une place les blessés, dans une autre, les blessés légers ou éclopés puis les suspects et plus loin tous les autres genres de maladie.
Ceci fini, j’attends mon départ pour un hôpital. Je suis très fatigué. On nous dit que  le départ sera pour demain, Je m’étends sur la paille hachée qui est à terre et j’essaie en vain de dormir.  Pas moyen, toujours la migraine et de fortes coliques qui me donnent la diarrhée et une soif de cheval.  De temps à autre on nous distribue, du lait ou du thé. Mauvaise nuit...

XV)
Posté dans la catégorie « Le récit ».
D. R., « Le village flottant du quai de la Gare », Le Temps, dimanche 20 décembre 1914.
L'œuvre de « Villages flottants » dont nous avons déjà parlé, et qui s'est réalisée à la suite d'une réunion tenue à la mairie du 1er arrondissement, vient d'aménager le premier « village » destiné aux réfugiés.
Ce village sera inauguré demain. Il est composé de 5 chalands, amarrés au quai de la Gare, et pourra abriter 300 personnes. La répartition des locaux est ainsi faite : 2 chalands sont destinés au logement des familles, 2 contiennent les dortoirs (un pour les hommes, l'autre pour les femmes), et enfin le cinquième chaland sert de réfectoire, de cuisine et de salle de lecture.
Par les soins du comité et de M. Hector Lièvre, qui a établi les devis, l'aménagement intérieur présente le coup d'œil le plus souriant, et tout le confort possible s'y trouve réuni. L'air, la lumière et la chaleur, 3 conditions de bonne hygiène n'y manquent point.
Les lavabos sont très bien installés, et les chalands, ainsi transformés, seront infiniment plus « habitables » que les quelques sordides masures des quartiers excentrés.

XVI)
Situation en France :
De plus en plus d’articles paraissant dans les journaux parisiens décrivent l’emprise Allemande sur les territoires envahis.
Voici un exemple dans le journal Le Temps qui publie un article annonçant l'interdiction du Français à Mulhouse :
« Le commandant de la place de Mulhouse a fait afficher l'arrêté suivant : Toutes les enseignes en Français et en Anglais doivent, d'ici à 10 jours, disparaître des rues et lieux publics.
Il est interdit de se servir de papier lettre ou d'enveloppes à en-tête Français. Il est également interdit de se servir de formulaires ou d'imprimés rédigés en Français.
Toutes les affaires doivent se traiter en Allemand.
Le commandant de la place de Saverne a rendu un arrêt plus sévère encore :
Nous rappelons au public, lit-on dans la conclusion de cet « avis », qu'il est expressément interdit de parler Français en public.
Toute personne qui, sans raison majeure, fait usage de cette langue, s'expose à être arrêtée et poursuivie devant les tribunaux. »
XVII)
Sur le plan militaire le communiqué officiel indique que : De la Lys à l'Aisne
Nous avons enlevé un bois près de la route d'Aix-Noulette-Souchez et occupons ainsi toute la première ligne de tranchées Allemandes entre cette route et les premières maisons de Notre-Dame-de Lorette (sud-ouest de Loos).
- L'ennemi a bombardé Arras.
- Notre artillerie lourde a fait taire à diverses reprises l'artillerie ennemie, au nord de Carnoy (Est d'Albert), elle a bouleversé des tranchées Allemandes et culbuté 2 pièces d'une batterie établie près de Hem (sud-est de Carnoy).
- Elle a aussi pris nettement l'avantage sur l'Aisne et dans le secteur de Reims.
- En Champagne, dans la région de Prosnes, de Perthes et de Beauséjour, ainsi qu'en Argonne, nous avons réalisé sur tout notre front des gains appréciables, en particulier au nord-est de Beauséjour, où nous avons conquis 200 mètres de tranchées ennemies.
- Dans, le bois de la Grurie, nous avons fait exploser 4 sapes minées et nous sommes établis dans les excavations.
Entre l'Argonne et la Meuse, progrès sur tout le front, notamment dans la région de Varennes, où le ruisseau de Cheppes a été dépassé de 500 mètres, et dans la région de Gercourt-Béthincourt.
- Sur la rive droite de la Meuse, nous avons gagné du terrain sur la Croupe, à 2 kilomètres nord-ouest de Brabant et dans le bois de Consenvoye.
Enfin, sur les Hauts-de-Meuse, légers progrès dans le bois des Chevaliers au nord-est du fort de Troyon.
En Belgique, les progrès accomplis le long du littoral par les Belges et les Français au-delà de Lombaertzyde et de Saint-Georges sont notables, mais il est certain que les Allemands tiennent encore les positions en avant d'Ostende qui s'étendent à Middelkerke.
Dans le nord de la Flandre, on signale qu'un aéroplane des alliés a lancé des bombes sur un train militaire Allemand qui arrivait à Zeebrugge, venant de Bruges, amenant des renforts de marins.
La guerre avec la Turquie : Selon les communiqués officiels, les succès Russes dans le Caucase commencent à porter leur contrecoup en Syrie. Plusieurs bataillons de l'armée Turque, qui ont été rassemblés sur différents points de la Syrie et destinés à l'expédition de l’Égypte, ont été reportés vers le camp de concentration de Tiharpout. Au lieu de l'attitude offensive que les Turcs ont prise en Syrie, ils semblent actuellement concentrer toutes leurs forces en vue d'une défense désespérée. Le vali d'Alep a fait transporter à Damas les archives du vilayet, ainsi que les munitions et les objets précieux. Les habitants d'Alep commencent également à émigrer. A Rayak, point de jonction de la ligne Damas-Beyrouth avec celle d'Alep, les autorités Turques ont envoyé des canons et des munitions.
XVIII)
Dans un article repris dans Le Temps, voici une lettre du général gouverneur Allemand Von Heindrich, publié à l’origine dans le journal de l’occupation du Bulletin de Lille à l’intention du maire de Lille, en date du 25 novembre 1914, concernant la contribution de 6 millions de francs.
« Monsieur le bourgmestre de Lille,
Jusqu'ici l'autorité militaire a été volontiers au-devant de la municipalité de Lille pour l'assister, pour subvenir aux besoins de la population civile de cette ville. Les efforts de l'Angleterre pour empêcher l'arrivée des produits d'outre-mer en vue d'affamer la population de l’Allemagne sont de nature à nuire à l'alimentation de la population. L'Allemagne possède pour elle-même des ressources suffisantes. Si l'Angleterre ne peut se résoudre à laisser passer les ravitaillements d'outre-Mer pour l'entretien des provinces occupées de France, ce sera principalement la population Française qui aura à supporter les suites de cet état de choses. L'administration municipale est invitée en conséquence à adresser au gouvernement Suisse une requête afin qu'il aide à remédier au manque de moyen d'alimentation.
On pourrait rappeler à cette occasion le rôle magnanime de la Suisse à l'égard de la ville de Strasbourg durant la guerre de 1870-71.
Il y a lieu aussi de faire remarquer que les vivres du pays sont réquisitionnées pour la plus grande partie par les armées Allemande et Française, et que l'autorité Allemande ne saurait assumer le devoir de nourrir les civils aussi longtemps que l'Angleterre empêche toute importation par les mers.
Le gouvernement Allemand appuiera de tout son pouvoir la requête adressée à la Suisse et donnera à celle-ci l'assurance que les vivres obtenues par son intervention ne serviront qu'à la subsistance de la population civile Française.
Si cependant la municipalité devait se refuser à adresser une telle requête au gouvernement Suisse, des denrées alimentaires ne pourront plus être livrées pour la population. Cette requête à adresser au gouvernement de la Confédération doit être remise au plus tard le 30 novembre au gouvernement Allemand de Lille.
Von Heindrich. »
XIX)
Dans le « Temps », à cause d’un consul zélé, nos braves soldats seront privés de cigares.
« Le cigare du soldat : Nous signalions l'autre jour le fait, assez regrettable, que certains habitants d'un pays neutre s'étant généreusement proposés d'envoyer à nos soldats quelques boîtes de cigares, le consul de France auquel ils s'adressent, au lieu de se charger lui-même des démarches, s'est contenté de répondre que « le tabac, cigares et cigarettes ne peuvent être envoyés en franchise, même aux blessés et soldats combattants, que par autorisation spéciale du ministre des Finances ».
Un de nos lecteurs nous fait remarquer que quelqu'un a dû sans doute obtenir cette autorisation pour les prisonniers Allemands, car ceux-ci reçoivent de leurs familles et de leurs amis tabacs et cigares, sans que la douane Française y mette obstacle ou perçoive les droits.
XX)
20 Décembre 1914 ... Voilà l'union des classes réalisée par l'ennemi. Et nous nous rappelons alors ces théoriciens, qu'on nomme aujourd'hui les théoriciens du doigt dans l’œil

C..., un beau jeune homme de 28 ans, a reçu une terrible blessure : Il lui sera refusé désormais d'être mari et père. Il est reparti pour le front avec la volonté de se faire tuer... Dans mon quartier, un facteur de la région du Nord, que l'administration des postes a employé à Paris, vient de retrouver sa femme et ses deux filles. Les 3 malheureuses, violées par des soldats Allemands, sont enceintes... Il n'y a pas de pires atrocités que l'invasion. Comme horreur, l'infortune de ces 3 femmes passe les mots.

La région du Nord aura connu d'ailleurs toutes les détresses. Nous apprenons qu'à Lille, où le bombardement a causé des ravages affreux, la population meurt de faim et a obtenu d'être ravitaillée par la Suisse...
Armentières, grosse cité industrielle, n'a pas moins souffert. Les journaux annoncent que la rue de l'Humanité a été la plus éprouvée... Lugubre ironie.

Il semble que les Allemands la sentent et se complaisent à faire payer cher à notre démocratie non seulement ses illusions, mais jusqu'à son vocabulaire. On me dit que, dans les régions envahies, chaque fois que des otages sont saisis, les Allemands tiennent à faire figurer à côté des autorités civiles, du clergé, des châtelains, usiniers ou bourgeois les plus marquants, des secrétaires de syndicats ouvriers.
Des notables du quatrième État ont été emprisonnés, parfois fusillés, en même temps que des curés, des gentilshommes et des capitalistes.
Voilà l'union des classes réalisée par l'ennemi. Et nous nous rappelons alors ces théoriciens, qu'on nomme aujourd'hui les théoriciens du doigt dans l’œil, et qui ne veulent pas que la question politique se pose d'abord au point de vue national... 

XXI)
Les Français attaquent entre Reims et Suippes
Cette fois il n’y a pas de doute, c’est bien le début de la première offensive Française de Champagne. Elle commence le 20 décembre 1914 par plusieurs coups de main qui sont portés entre Reims et Suippes à hauteur des villages de Prosnes, de Perthes et de la ferme de Beauséjour. Ces actions sont destinées à préparer les conditions d’une attaque générale et massive qui est fléchée par l’état-major pour le mois de février 1915.

Les soldats Français avancent en direction de Varennes-en-Argonne mais le terrain gagné est une conquête provisoire parce que les commandants de compagnie constatent que les contre-attaques Allemandes sont générales et que l’ennemi dispose d’assez de troupes et de moyens pour répliquer dans des délais très courts.
La IVe armée qui est engagée entre Reims et l’Argonne se rend vite compte de la difficulté de faire bouger le front. Entre l’Argonne et la Meuse, quelques petites progressions sont notées. En effet dans la zone attribuée à la IIIe armée, le 15e corps est à l’offensive sur Montfaucon.

XXII)
L’échec du plan Schlieffen place l’Allemagne devant ses pires craintes. Elle est prise désormais en étau entre la Russie et la France dont les états-majors tentent de coordonner leurs décisions autant que faire se peut.
Les offensives Russes permettent de diminuer la pression des troupes Allemandes sur les troupes Françaises.
Les offensives Françaises permettent de soulager quelque peu l’armée impériale Russe.
L’Allemagne, elle, est contrainte de transférer ses troupes d’un front à l’autre au gré des circonstances. Cette adaptation nécessite une importante logistique et oblige Berlin à déployer d’importants moyens.

L’improvisation permanente... En août 1914, l’armée Russe a été défaite par l’armée commandée par le général Paul von Hindenburg lors de la bataille de Tannenberg. Ce dernier a été nommé chef des armées des empires centraux sur le font Est par le Kaiser Guillaume.

Au mois de septembre, c’est au tour de l’armée Russe dirigée par le général Nikolaï Rouzki  de vaincre les troupes Allemandes et de les empêcher de prendre la ville de Varsovie, lors de la bataille de la Vistule.

Depuis le 11 novembre 1914, l’Allemagne concentre ses efforts sur Varsovie mais, malgré ses offensives, elle ne parvient pas à percer les lignes Russes qui résistent mieux que prévu. Les affrontements ont été particulièrement violents dans la région de Lodz : du 11 novembre au 6 décembre 1914, on déplore environ 130 000 morts.

Les Russes n’ont pas réussi à envahir la région Allemande de Silésie. Les Allemands, de leur côté, ne sont pas parvenus à pénétrer dans Varsovie. La région Polonaise demeure sous contrôle Russe. Les belligérants épuisés doivent désormais composer avec les conditions climatiques. Il fait froid en ce mois de décembre 1914, très froid. Les hommes ont faim. La mort est partout présente. Il n’y a pas de perspective de victoire générale rapide. Et chacun sent confusément que cette guerre tourne de plus en plus à l’improvisation permanente.

20 décembre 1914 : les Belges, un peuple de lions - Le ...
www.geneanet.org › Le Blog Généalogie
20 déc. 2014 - 20 décembre 1914 : les Belges, un peuple de lions. Le_Petit_Journal_14-18.jpg Ce jour-là, le Petit Journal consacre toute sa Une à la journée ...

20 décembre 1914. Je suis dans la tranchée. | Comme en 14
www.nrblog.fr/...14.../20/20-decembre-1914-je-suis-dans-la-tranchee/
20 déc. 2014 - 20 décembre 1914. Berry Je suis dans la tranchée. J'ai laissé au poste de secours un médecin russe engagé volontaire dans l'armée française ...
Le journal de Paul Destombes (15 au 20 décembre 1914 ...
www.il-y-a-100-ans.fr/.../le-journal-de-paul-destombes-15-au-20-decem...
16 déc. 2014 - Mardi 15 décembre. Dans l'espoir de trouver une réponse de Jean, je me rends 95 rue de Blanchemaille. Van Leynsele me dit que son neveu ...

Le front de l'est | Mémorial 14-18.net
www.memorial-14-18.net/?p=3849
L'Allemagne, elle, est contrainte de transférer ses troupes d'un front à l'autre au gré des circonstances. ... Il fait froid en ce mois de décembre 1914, très froid.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire