vendredi 1 mai 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 748

30 AVRIL 2015...

Cette page concerne l'année 748 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA BAVIÈRE: UN HÉRITAGE DIFFICILE


Pour étudier les formes de donations et les stratégies des familles en Bavière entre le VIIIe et le Xe siècle l'église épiscopale de Passau qui contient une centaine d'actes pour les VIIIe Xe siècles, dont 5 seulement pour le Xe siècle et, de manière complémentaire, celui de Saint-Emmeram de Ratisbonne qui n'a que 5 actes pour la période agilolfingienne mais en compte une soixantaine pour le Xe siècle. Information complétée grâce au « Liber traditionum de Mondsee », abbaye fondée par le duc Odilon entre 741 et 748 dans cette même partie orientale de la Bavière.
Les fonds de Passau, de Ratisbonne et de Mondsee présentent plutôt des cartae que des notitiae et utilisent des formules proches, dont beaucoup sont inspirées de la tradition Franque par l'intermédiaire des formules en usage à Saint-Gall et Reichenau. La compilation des cartae a été faite sans doute après la chute de Tassilon, dans le but d'obtenir confirmation des donations antérieures par le nouveau pouvoir Carolingien, car contrairement à ce qui se passe à l'ouest de la Bavière, les églises et abbayes Orientales, qui sont un des principaux soutiens du duc agilolfingien, ont pu se sentir menacées par le changement de pouvoir.

Cela explique que les scribes ont souvent essayé de se rapprocher de la tradition Franque, notamment en éliminant les distinctions sociales propres à la Bavière («Adalschalken», «Barschalken», etc...) et en simplifiant la titulature ducale. Enfin, bien que cela ne ressorte pas forcément des éditions des Libri traditionum, dont la présentation est en général chronologique, les cartae sont classées dans les manuscrits par « Gauen », ce qui prouve que leur finalité première est de constituer un inventaire géographique des biens, dans le cas de Passau, seuls sont conservés les « Gauen » situés au sud du Danube et l'on considère habituellement que l'église a aussi des possessions dans les « Gauen » du nord, dont on ne sait rien. Ces inventaires sont donc extrêmement fragmentaires. C'est à partir de cette documentation que se pose un certain nombre de questions sur les types de donations, leur évolution et la stratégie des familles de donateurs.
La définition des biens donnés, l'analyse du vocabulaire désignant les biens patrimoniaux en Bavière est vite limitée par sa variété : Proprietas, hereditas - le plus souvent propria hereditate -, facultas, substantia. Alodis est d'un emploi plus rare (quatre attestations entre 815 et 821), bien que le mot soit celui de la Loi des Bavarois dans son chapitre sur les donations aux églises, il paraît cependant doté d'une acception technique intéressante : Le 1er janvier 821, une notifie, que Ruodolf rend à l'église des biens que son frère Odalscalch avait donnés auparavant et qu'il avait conservés.

Or on possède la donation d'Odalscalc, prêtre de l'église de Passau, sous la forme d'une carta rédigée entre 791 et 803 : il ressort de la liste des témoins que son frère Ruodolt n'est pas présent et qu'il n'a donc pas donné son consentement au transfert de ce bien situé dans le lieu Ruodolvin-gen/Hrodolvingum, qu'il faut considérer comme éponyme de la famille. La mention d'un second Ruodolf parmi les témoins de la notice de restitution laisse penser que Ruodolt a associé ses enfants à cette restitution pour qu'elle ne soit plus contestée.

Une autre occurrence d'alodis renforce l'idée qu'il s'agit d'un terme technique qui désigne précisément la propriété familiale, celle dont on hérite :

Il n'en reste pas moins que ce terme est très peu employé en Bavière Orientale et qu'il faut peut-être le rattacher à une tradition Franque, malgré le témoignage de la Loi des Bavarois. À Ratisbonne, il n'apparaît pas avant le XIIe siècle, mais il est assez fréquent à Freising dès le VIIIe siècle.
La distinction entre l'origine des biens est en revanche fréquemment notée, ce qui montre sans doute que le concept d'hereditas ou de proprietas peut être entendu dans un sens restrictif. Ainsi les donations mentionnent-elles souvent le caractère héréditaire du bien, ou encore de manière plus précise quant à la dévolution des héritages :

Mais c'est dans la famille Carolingienne que cela va mal. Le demi-frère de Carloman et Pépin, Griffon, le fils de Swanahilde, poussé par sa mère, réclame sa part de l'héritage, il y a droit selon la loi Salique comme Thierry le fils aîné de Clovis et le testament de Charles Martel. Mais les deux maires du Palais refusent, se partagent le royaume. Il ne reste à leur jeune demi-frère que quelques territoires dispersés dans le royaume. Le jeune Griffon se réfugie dans la cité fortifiée de Loon (aujourd'hui Laon) et déclare la guerre à ses deux demi-frères. Carloman Ier et Pépin le Bref rassemblent une armée, assiègent la ville, obtiennent la reddition de Griffon et l'enferment dans le château de Chèvremont près de Liège. Swanahilde est reléguée au monastère de Chelles.

Mais ce n'est pas tout, la sœur de ces maires du Palais, Hiltrude, quitte sans prévenir le regnum Francorum, en vue d' épouser Odilon, le duc de Bavière. Ainsi entré dans la famille Carolingienne, il compte jouer un rôle politique, soutenu par le pape et allié avec le jeune Duc d'Aquitaine, Hunald qui connaissant la mort de Charles Martel, se révolte contre ses fils. Pour finir, en Alémanie, Theutbald veut restaurer le duché...

Odilon de Bavière, duc de Bavière à partir de 739, appartient à la famille des Agilolfing. Il meurt le 18 janvier 748, époux d'Hiltrude, sœur de Carloman et de Pépin le Bref... Ces deux derniers s'opposent à leur mariage.
Avec le duc d'Aquitaine Hunald, il réunit une coalition de mécontents contre ses beaux-frères.
Pépin le Bref répond que la Bavière et ses habitants appartiennent a l'empire Franc. Odilon, mis en déroute , s’enfuit honteusement.
Carloman Ier entre en Saxe, pénètre jusqu'à la source de la Haze , qui se jette dans l’Ems, bat Théodoric , duc des Saxons. C'est à ce moment que la Germanie se rappelle au bon souvenir des deux maires du Palais. Il y a connivence entre Hunald et les Germains. Les deux frères doivent laisser l'Aquitaine et rallier les bords du Lech où Odilon commande les Bavarois révoltés et alliés aux Saxons et aux Alamans dans l'insurrection contre les Francs. Les Bavarois sont vaincus et pendant 2 mois leur pays est à la merci des guerriers Francs. Puis les 2 frères se séparent, Carloman Ier poursuivant la mise au pas des Germains, ici les Saxons tandis que Pépin III retourne combattre en Aquitaine. Le duc Hunald a profité de l'absence des deux maires du Palais pour avancer jusqu'à Chartres et brûler cette ville. Mais séparés les deux frères n'obtiennent pas de résultats décisifs et bientôt Pépin III doit venir chasser les Alamans qui envahissent l'Alsace. Carloman Ier poursuit son avance dans la Saxe et impose le baptême aux vaincus.

En 744, le duc d’Alémanie Théodebald est vaincu par Pépin III qui le dépose.

Ce n'est qu'en 745, que les 2 maires du Palais peuvent se tourner vers l'Aquitaine et là Hunald demande la paix, livre des otages et prête aux 2 frères le serment de vassalité qu'il a si fièrement refusé. Il abdique en faveur de son fils Waifre et se retire au monastère de l'île de Ré.

En 746, les combats se poursuivent en Germanie, et Carloman Ier convoque à Cannstatt (actuellement un quartier de Stuttgart en Allemagne), les nobles Alamans qui ont demandé la paix. Il fait éliminer la majorité des chefs sous le prétexte qu'ils ont participé à la coalition des ducs Theudebald et Odilon de Bavière. L'Alémanie est soumise mais Carloman Ier s'en va à Rome voir le pape Zacharie, lui demande de devenir clerc et donc de renoncer au pouvoir politique... Il fonde un monastère en Italie et se retire à l'abbaye du Mont-Cassin.
L'an 745 , nouvelle victoire de Carloman Ier sur les Saxons, dont plusieurs reçoivent le baptême. L'année suivante, il se rend maître de l’armée des Alamans à Canstadt, et de là passe en Aquitaine.
C'est là où se terminent ses exploits militaires. L'an 747, il renonce au monde , remet son royaume et son fils Drogon entre les mains de Pépin le bref, son frère, part pour Rome , où il se fait couper les cheveux, prend l’habit clérical des mains du pape, et va se faire moine au Mont-Cassin.
Pépin le Bref retire Griffon, son frère, de la prison de Neufchâtel, où l’a mis Carloman Ier, et ne tarde pas d’avoir sujet de s’en repentir... Griffon, à peine a-t-il recouvré la liberté qu’il s’enfuit chez les Saxons, et les soulève contre Pépin le Bref.

L’an 748, Le roi des Francs marche en Saxe, où plusieurs seigneurs Francs ont suivi Griffon, il soumet les Saxons, et prend à Théodoric, leur due , pour la troisième fois. Griffon se retire en Bavière, et enlève ce duché à Tassillon, fils et successeur d’Odilon, mort cette année 748.

Tassilon III que Pépin le Bref reconnaît en 747 comme duc de Bavière, pour remplacer Griffon, son demi-frère qui leur est hostile et qui s'est emparé du duché au lendemain de la mort d'Odilon. Griffon, se défiant de la foi des Saxons, gagne la Bavière, réduit ce duché sous son obéissance avec les troupes Franques qui accourent à lui en grand nombre, oblige Tassilon et Chiltrude à se rendre à lui, et reçoit les secours de Swithger qui vient à son aide. Lorsque Pépin le Bref apprend ces événements, il marche en Bavière avec une armée nombreuse, s’empare de son frère Griffon et de tous ceux qui sont venus avec lui ou l’ont rejoint (749), remet Tassilon en possession de son duché.

Pépin marche en Bavière, défait les Bavarois, rétablit Tassillon, prend Griffon, le ramène en Francie, et lui donne pour partage la ville du Mans, avec 12 comtés, nombre compétent alors pour faire un duché. Mais, l’an 751 , Griffon , toujours inquiet, va chercher une retraite auprès de Waifre, duc d'Aquitaine. Pépin le Bref ne juge pas à propos de le poursuivre.

On a expliqué au Moyen-Âge et après que Carloman Ier est très pieux et qu'il est entré dans les ordres pour expier son crime. Mais depuis des historiens comme Jörg Jarnut et Gunther Wolf estiment que Carloman Ier, après ce massacre est abandonné par ses fidèles vassaux et que isolé, il n'a d'autre choix que de se retirer dans un monastère. Il est remplacé par son fils Drogon dans les postes de maire du Palais d'Austrasie et de duc d'Austrasie sous la régence de Pépin le Bref.

Après l'abdication de Carloman, il y a de l'agitation dans la famille Carolingienne. Drogon qui veut revendiquer l'héritage Austrasien est rapidement neutralisé. Mais Griffon, que Pépin a imprudemment libéré, se réfugie chez les Saxons, puis chez les Bavarois qui après la mort d'Odilon en 748, veulent affirmer leur indépendance. Pépin le Bref réagit, bat les Saxons et leur impose un tribut de 300 chevaux. Ensuite, il vient en Bavière et se fait livrer Griffon et impose la reconnaissance du petit Tassilon III sous la régence de sa mère Hiltrude et sous le contrôle de quelques comtes Francs.

Odilon de Bavière — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Odilon_de_Bavière
Odilon de Bavière, duc de Bavière à partir de 739, appartient à la famille des Agilolfing. Il meurt le 18 janvier 748. Odilon est l'époux d'Hiltrude, sœur de ...
Termes manquants : année
L'art de vérifier les dates des faits historiques, des ...
https://books.google.fr/books?id=hPxRAAAAcAAJ
M. Nicolas Viton Saint-Allais, ‎Maur François Dantine, ‎Charles Clémencet - 1818
'x7 'S' répond que la Bavière et ses habitants appartiennent a Fempire français: ... d'Odilon , mort cette année 748 (Pagi L'an 749, Pepin marche en Bavière ...

Persée : Formes de donations aux églises et stratégies des ...
www.persee.fr/web/revues/.../mefr_1123-9883_1999_num_111_2_372...
de G Bührer-Thierry - ‎1999 - ‎Cité 1 fois - ‎Autres articles
... le duc Odilon entre 741 et 748 dans cette même partie orientale de la Bavière. ..... Or dans les années suivantes trois d'entre eux font également donation de ...

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