11
MAI 2015...
Cette
page concerne l'année 737 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
CHARLES
MARTEL RAMASSE LES DÉBRIS DE LA DYNASTIE MÉROVINGIENNE
THIERRY IV |
La
royauté Mérovingienne, comme beaucoup d'autres, nécessite, pour la
légitimer, un rituel consacrant le chef.
Ce
rituel, l'élévation sur le pavois par les hommes libres, a été
attribué à tort à une tradition Germanique alors qu'il relève de
l'imitation impériale... Utilisé par les empereurs Romains élus
par leur armée, la transmission s'est faite d'Orient vers l'Occident
au IVe siècle, par le contact entre les peuples Germaniques et
l'armée Romaine.
Ce
rituel est encore en usage à Byzance à la fin du VIe siècle.
L’élévation sur un pavois relève d'un symbolisme, courant en
Orient comme en Occident, dans lequel le porté en hauteur traduit
l'accès à la sphère divine... Au sacré.
L'élévation
sur le pavois :
Met
en scène un chef militaire et ses soldats.
Affirme
également le caractère guerrier de la royauté.
Selon
Régine Le Jan, lorsque Grégoire de Tours évoque ce rituel dans ses
« « Dix Livres d'Histoire » (fin VIe siècle),
on comprend à mots couverts qu'il le désapprouve, car il n'est pas
agréés des clercs, pour l'évêque de Tours, ce rituel manifeste
l'élection du roi par ses guerriers mais pas son élection par Dieu.
De
fait, en Occident comme à Byzance, ce rituel disparaît à partir du
VIIe siècle, lorsque le clergé procède au couronnement
royal...
Traditionnellement,
le nouveau roi doit circuler dans son royaume, monté sur un char à
bœufs. Cet us du circuit symbolise la prise de possession du
territoire au sein duquel le roi démultiplie les forces de
production et de fécondité.
LE CHAR A BŒUFS |
Ce
rite archaïque est moqué par Éginhard, fidèle et biographe de
Charlemagne : dans son entreprise de décrédibilisation de la
dynastie Mérovingienne, il décrit des rois se déplaçant
constamment vautrés dans un char à bœufs et forge l'image des rois
fainéants... Il s'agit cependant d'un très ancien rite de fécondité
dont on trouve déjà un témoignage dans La Germanie de Tacite...
Évariste-Vital
Luminais (1822-1896), « Le dernier des Mérovingiens »
Chez
les rois Francs, l’élection, symbolisée par l'élévation sur le
pavois, se combine avec l'hérédité, manifestée par la
transmission du nom dynastique.
Très
vite, les rois Mérovingiens transmettent les noms complets de leurs
ancêtres à leurs enfants : Le nom est à la fois un outil
identitaire et un programme politique.
De
la même façon, en 715, lorsqu'il s'agit de tirer le clerc Daniel de
son monastère pour en faire un roi Mérovingien, on le renomme
Chilpéric et on prend soin de lui laisser pousser les cheveux, autre
élément de légitimité...
La
symbolique de la longue chevelure, siège de pouvoir sacré et de
force, est présente dans la tradition biblique.
FIBULES MEROVINGIENNES |
Dans
l'Ancien Testament, on lit que la consécration à Dieu implique le
renoncement à la coupe des cheveux.
C'est
cette même symbolique qui s'exprime lorsque le juge Samson perd sa
force surhumaine après s'être fait couper les cheveux par Dalila...
Si
le port des cheveux longs chez les Francs est bien antérieur à la
conversion au christianisme, Régine Le Jan explique que c'est
Grégoire de Tours qui confère tout son poids symbolique à cette
longue chevelure, en créant l'image des rois chevelus (reges
criniti) et en inscrivant les Mérovingiens dans la filiation des
rois de l'Ancien Testament.
Le
royaume Franc est considéré d’après la tradition Germanique
comme un bien patrimonial, c’est-à-dire que le royaume constitue
le domaine familial du roi. Il n’y a plus de distinction entre
l’État, sa personne et son bien... Les victoires militaires
aboutissent donc à l’accroissement de la propriété familiale du
roi. Ce partage est issu de la loi Salique Germanique. Cette loi
exclue les femmes de la succession tant qu’il reste des héritiers
mâles.
CHÂTEAU THIERRY |
La
première difficulté pratique est que le royaume doit être divisé
équitablement. La mort du roi est suivie de nombreux pourparlers
afin de décider de quelles régions va hériter chaque fils.
Ensuite, le partage du royaume fait qu’il n’y a plus un seul
souverain à la tête d’un grand royaume mais plusieurs souverains
à la tête de plusieurs petits royaumes ce qui affaiblit
considérablement le pouvoir de la dynastie Franque. Cependant, le
partage du royaume n’est pas aussi anarchique qu’on peut le
croire. Bien qu’ayant chacun un bout de territoire Franc, ils
souhaitent tous préserver l’unité du Regnum (royaume)
(unification politique des peuples de la ligue Franque (Chattes,
Chamaves, Tubantes...), en un seul peuple, celui des Francs). Chaque
héritier est donc considéré comme Rex Francorum, c’est-à-dire
roi des Francs. Le roi règne sur un peuple et non un territoire.
Cette recherche d’unité est telle que les frontières ont toujours
été très défendues contre les différentes tentatives
d’invasion... Ainsi, bien que divisé, le royaume franc est
toujours considéré comme une unité... Enfin, Paris ancienne
capitale sous Clovis, a perdu ce rôle pour devenir le symbole de
l’unité du royaume car elle est exclue des partages.
Cette
aristocratie, dont l'action grandit sans cesse, n'a rien d'une
noblesse. Elle ne se distingue pas du reste de la nation par sa
condition juridique, mais seulement par sa condition sociale.
Ceux
qui la composent sont, pour parler comme leurs contemporains, des
grands (majores), des magnats (magnates), des puissants (potentes),
et leur puissance dérive de leur fortune. Tous sont de grands
propriétaires fonciers : Les uns descendent de riches familles
Gallo-Romaines antérieures à la conquête Franque, les autres sont
des favoris que les rois ont largement pourvus de terres, ou des
comtes qui ont profité de leur situation pour se constituer de
spacieux domaines. Qu'ils soient Romains ou Germaniques de naissance,
les membres de cette aristocratie forment un groupe lié par la
communauté des intérêts.
À
mesure que l’État, auquel ils fournissent les plus importants de
ses agents, se montre plus incapable de garantir la personne et les
biens de ses sujets, leur prépondérance s'affirme davantage. Leur
situation personnelle profite des progrès de l'anarchie générale
et l'insécurité publique augmente sans cesse leur influence privée.
En
tant qu'officiers du roi, les comtes traquent et rançonnent les
populations qu'ils sont censés protéger mais à partir du moment où
ces personnes leur ont cédé leurs terres et leurs existences et
seront venus s'annexer à leurs domaines, ces mêmes comtes, en tant
que grands propriétaires, étendront sur eux leur puissante
sauvegarde.
MEROVINGIENS |
Ce
protectorat que le seigneur exerce sur les hommes libres en vertu de
la recommandation, il l'exerce naturellement aussi et avec plus
d'intensité sur les hommes qui appartiennent à son domaine, anciens
colons Romains attachés à la glèbe ou serfs descendant d'esclaves
Romains ou Germaniques dont la personne même, en vertu de la
naissance, est sa propriété privée... Sur cette population
dépendante, il possède une autorité à la fois patriarcale et
patrimoniale qui tient tout ensemble de la justice de paix et de la
justice foncière.
L'autorité
des Mérovingiens s'affaiblit donc pendant cette période de pauvreté
et de déclin de la monarchie, tandis que s'imposent peu à peu les
maires du palais (« major domus »).
À
l'origine simple intendant, le maire du palais devient avec le temps
le réel administrateur du royaume en raison de son rôle central
dans les relations avec l'aristocratie Franque. Étant issu de
celle-ci, en effet, le maire du palais défend naturellement les
intérêts des nobles, ce qui vaut aux détenteurs de la charge un
prestige croissant. Progressivement, la charge de maire du palais
consiste à : Déclencher les guerres.
Négocier
les accords avec les pays voisins.
Nommer
les évêques, les ducs et les comtes.
Les
tombes mérovingiennes sont des sarcophages de plâtre, des cercueils
en bois ou parfois des individus en pleine terre. Celles-ci
contiennent usuellement de nombreux bijoux de verre, des armes, des
restes de vêtements et diverses offrandes.
Ce
n'est qu'à l'époque Carolingienne, que les offrandes sont
interdites par l'Église, en tant que pratique païenne.
De
façon générale, les études montrent que les gens étaient durant
ces périodes en bonne santé et robustes, et n'ont que rarement des
carences alimentaires.
On
trouve très peu de tombes d'enfants. À cette époque, les enfants
ne sont baptisés qu'à l'âge de 3 ou 4 ans, lorsqu'on est certain
que l'enfant est en bonne santé et va vivre, car un baptême coûte
fort cher. Les enfants décédés sans être baptisés sont donc
enterrés en tant que non-chrétiens, hors de l'enclos sacré.
Pépin
le Bref ne néglige pas la force de ce symbole et lorsqu'il décide
de déposer le dernier Mérovingien, Childéric III, avec l'aval des
papes Zacharie et Étienne, il n'omet pas de le faire tondre...
Thierry
IV, né vers 713 et mort en 737, a été roi des Francs. Il a régné
de 721 à 737. Il est sans doute le dernier roi Mérovingien
authentique.
Roi
de Francie surnommé de Chelles parce qu’il a été élevé dans le
monastère de ce nom, Thierry IV succède à Chilpéric II, en 721,
n’étant âgé que de 7 ans. II aurait dû monter sur le trône
presque en naissant, puisque étant fils unique de Dagobert III, mort
en 715, mais un parti nombreux de seigneurs, qui croyant le moment
favorable pour rendre aux rois de Francie leur autorité envahie par
les maires du palais, préfère Chilpéric, prince de la maison
royale, âgé de 44 ans, à cet enfant, qui n’aurait pu gouverner
par lui-même...
Chilpéric
II ne règne que cinq ans. A sa mort, Charles Martel rend au jeune
Thierry le trône qui lui appartient, non par un sentiment de
justice, mais parce qu’un roi de cet âge convient à son ambition.
PAGE DE LA LOI SALIQUE |
il
est placé à l'abbaye de Chelles. Lorsque le roi Chilpéric II meurt
sans héritier en 721, Charles Martel installe Thierry sur le trône.
Cependant, pendant tout son règne, Charles Martel continue de
détenir la réalité du pouvoir exécutif et législatif en tant que
maire du palais.
Après
sa mort en 737, le trône du royaume des Francs reste vacant jusqu'en
743.
Chapitre
53 du Livre de l'histoire des Francs (vers 727)
« [...]
Eudes lui remet le roi Chilpéric avec de nombreux trésors, mais ce
dernier ne retrouve pas son frère : il meurt peu de temps
après, enseveli dans la ville de Noyon après avoir régné pendant
5 ans et demi. Les Francs élèvent au trône Thierry, fils de
Dagobert le Jeune, qui vient d'être éduqué dans le monastère de
Chelles. Il reste sur le trône 6 années durant. » (Chapitre
10 de la Continuation de la Chronique de Frédégaire (vers 760) )
« Le
roi Clotaire meurt alors et s'en va... Charles Martel, par
l'intermédiaire de ses envoyés, reçoit également du duc Eudes le
dit roi Chilpéric. Celui-ci vient à Noyon et, après peu de temps,
perd l'existence et le trône : Il meurt après avoir régné 6
ans, à sa mort, on établit sur le trône le roi Thierry, qui occupe
maintenant le siège royal et qui compte tenu de son de son âge peut
espérer encore des années de vie. »
Thierry
IV est également exhumé à l'ombre du couvent de Chelles par
Charles Martel, celui-ci veut habituer le peuple à oublier les
Mérovingiens, mais, il se garde de commettre une usurpation pour
éviter le triste sort de son parent Grimoald.
Il
est important pour Charles Martel d'avoir encore un simulacre de roi,
pour éviter les murmures du peuple il se décide par ce motif à
mettre sur le trône un prince du sang de Clovis. L'équité lui fait
exclure le fils du roi défunt pour réintégrer dans ses droits ce
fils de Dagobert que Rainfroi en avait éloigné à cause de son bas
âge. Élevé dans le monastère de Chelles, dont il a retenu le nom,
Thierry atteint seulement sa septième année, et n'est par
conséquent pas plus capable de tenir le sceptre que le fils de
Chilpéric... Mais qu'importent les qualités du monarque à celui
qui ne veut qu'une ombre à l'abri de laquelle il pourra gouverner à
son gré... Le changement du roi n'apporte aucune modification dans
le pouvoir sans bornes de Charles Martel, que les historiens
continuent de désigner sous les noms de duc, de prince des Francs,
de maire du palais.
Si
d'un côté il indispose le clergé en confisquant le revenu des
abbayes, et des évêchés;, s'il loge dans les monastères un grand
nombre de soldats blessés ou inaptes au service, de l'autre il
favorise le zèle des missionnaires et les envoie prêcher la foi
aux : Frisons,Saxons, Alamans,Thuringiens.
Thierry
IV étant mort sans enfants, il ne reste plus de la branche royale de
Childéric, fils de Chilpéric II. L'absence de Charles Martel avait
jusque-là tenu les esprits en suspens, nul n'oserait prononcer son
vœu pour l'héritier légitime du trône, avant l'arrivée et sans
le consentement de celui qui gouverne tout à son gré, celui-ci
trompe l'attente des amis de la famille royale, déterminé à
consommer l'usurpation lorsqu'il croit pouvoir le faire sans danger,
il évite de parler de Childéric et de lui rendre hommage.. Il
continue de régner sous le même titre, et élude une difficulté de
forme, pour la promulgation des actes émanés de son autorité, en
les faisant dater de la mort du dernier roi.
On
dit, par exemple, la première, la seconde année depuis la mort du
roi Thierry. Cette circonspection prouve que Charles Martel n'ose
encore prendre pour lui ou donner à ses enfants le titre de roi.
Il
redoute à la fois : L'esprit turbulent des peuples de la
Francie Germanique.
Le
mécontentement des seigneurs Neustriens et Bourguignons.
La
puissance des princes d'Aquitaine.
Les
incursions des Sarrazins.
Au
milieu de toutes ces difficultés, il se contente de faire un essai
de son pouvoir en différant d'établir un roi sur le trône. Il ne
croit pas devoir aller au-delà dans les circonstances au milieu
desquelles il se trouve.
Les
troupes que Charles Martel avait laissées devant Narbonne, sous le
commandement de son frère Childebrand, n'ont pu résister aux
efforts des Sarrasins Ce peuple s'est remis en possession du
territoire momentanément occupé par les Francs dans la Narbonnaise
ou Septimanie, il ont recommencé leurs courses au-delà du Rhône,
portent la désolation dans la Provence et le Dauphiné...
Chaque
démarche de Charles Martel tend au dépouillement de la branche
royale... L'interrègne est déjà une usurpation manifeste, il la
rend encore plus évidente par le partage de la monarchie entre ses
enfants, tout en défavorisant Griffon (son 3e fils). Ce partage
solennel rappelle le testament public que fait Dagobert Ier, dans le
cours de l'année 635. Il est à remarquer que la Bretagne,
l'Aquitaine, la Gascogne et la Septimanie sont au pouvoir des
Sarrasins. et que Saint Boniface, archevêque de Mayence, et Fulrad,
abbé de Saint-Denis, ayant fait ouvrir son tombeau, il en est sorti
un dragon affreux et des exhalaisons fétides...
La
dynastie des Mérovingiens s'éteint avec Childéric III et son fils
Thierry. Les généalogistes ont longtemps cherché à en trouver des
descendants ignorés mais aucune certitude n'a pu être mise à jour.
Les prétentions des Carolingiens à descendre des Mérovingiens par
une fille de Clotaire Ier sont reconnues comme fictives. Plusieurs
pistes ont été néanmoins mises en avant par les historiens.
Selon
Christian Settipani, la meilleure probabilité concerne l'origine de
Berthe, épouse de Pépin le Bref, dont la famille se transmet les
noms de Bertrade, Charibert et Thierry tous Mérovingiens même si ce
rattachement ne peut être démontré.
NÉCROPOLE MÉROVINGIENNE |
Selon
David H. Kelley, le roi Egbert de Wessex (802-839) pourrait se
rattacher à ses deux homonymes rois de Kent, Egbert Ier (664-673) et
Egbert II (796-798), le premier ayant pour grand-mère et
arrière-grand-mère deux princesses Mérovingiennes Plusieurs
princesses Mérovingiennes ont eu une destinée qui nous est inconnue
et certaines d'entre elles ont pu être mariées dans l'aristocratie
et faire souche comme par ailleurs des bâtards royaux, on retrouve
là l'origine de certains saints que leur biographie présente comme
d'origine royale ou de certains nobles dont les noms laissent
conjecturer la même origine. On peut citer les cas de :
Lanthilde,
la sœur de Clovis Ier.
Saint
Rupert (Robert) de Salzbourg, probable Robertien et évêque de
Worms, apôtre de la Bavière, regali progenie francorum.
l'épouse
de Saint Rieul, évêque de Reims, fille d'un roi et d'une sœur de
saint Nivard, prédécesseur de Rieul à Reims.
l'évêque
Mérovée de Poitiers.
l'évêque
Genebaud de Laon.
les
évêques Arbogast et Cararic de Chartres.
Thierry
IV — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_IV
Thierry
IV, né vers 713 et mort en 737, a été roi des Francs. ... le roi
Thierry, qui occupe maintenant le siège royal et qu'attendent encore
des années de vie. » ...
Galeries
historiques de Versailles: histoire de France ...
https://books.google.fr/books?id=G0D4jY2GMpEC
Fain
et Thunot (París) - 1838
THIERRY
IV, DIT DE CHELLES. 721 — 737. ... Elevé dans le monastère de
Chelles, dont il a retenu le nom, Thierry atteignait seulement sa
septième année, ...
Mérovingiens
www.notre-histoire.com/merovingiens.html
721
- 737. Thierry IV, Fils de. Dagobert III, Roi à 7 ans, 17 années de
règne sous ... La même année, Valentinien III empereur Romain,
avec l'aide de ses ...
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