mercredi 13 mai 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 737

11 MAI 2015...

Cette page concerne l'année 737 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

CHARLES MARTEL RAMASSE LES DÉBRIS DE LA DYNASTIE MÉROVINGIENNE



THIERRY IV
La royauté Mérovingienne, comme beaucoup d'autres, nécessite, pour la légitimer, un rituel consacrant le chef.
Ce rituel, l'élévation sur le pavois par les hommes libres, a été attribué à tort à une tradition Germanique alors qu'il relève de l'imitation impériale... Utilisé par les empereurs Romains élus par leur armée, la transmission s'est faite d'Orient vers l'Occident au IVe siècle, par le contact entre les peuples Germaniques et l'armée Romaine.
Ce rituel est encore en usage à Byzance à la fin du VIe siècle. L’élévation sur un pavois relève d'un symbolisme, courant en Orient comme en Occident, dans lequel le porté en hauteur traduit l'accès à la sphère divine... Au sacré.
L'élévation sur le pavois :
Met en scène un chef militaire et ses soldats.
Affirme également le caractère guerrier de la royauté.

Selon Régine Le Jan, lorsque Grégoire de Tours évoque ce rituel dans ses « « Dix Livres d'Histoire » (fin VIe siècle), on comprend à mots couverts qu'il le désapprouve, car il n'est pas agréés des clercs, pour l'évêque de Tours, ce rituel manifeste l'élection du roi par ses guerriers mais pas son élection par Dieu.
De fait, en Occident comme à Byzance, ce rituel disparaît à partir du VIIe siècle, lorsque le clergé procède au couronnement royal...

Traditionnellement, le nouveau roi doit circuler dans son royaume, monté sur un char à bœufs. Cet us du circuit symbolise la prise de possession du territoire au sein duquel le roi démultiplie les forces de production et de fécondité.
LE CHAR A BŒUFS
Ce rite archaïque est moqué par Éginhard, fidèle et biographe de Charlemagne : dans son entreprise de décrédibilisation de la dynastie Mérovingienne, il décrit des rois se déplaçant constamment vautrés dans un char à bœufs et forge l'image des rois fainéants... Il s'agit cependant d'un très ancien rite de fécondité dont on trouve déjà un témoignage dans La Germanie de Tacite...

Évariste-Vital Luminais (1822-1896), « Le dernier des Mérovingiens »
Chez les rois Francs, l’élection, symbolisée par l'élévation sur le pavois, se combine avec l'hérédité, manifestée par la transmission du nom dynastique.
Très vite, les rois Mérovingiens transmettent les noms complets de leurs ancêtres à leurs enfants : Le nom est à la fois un outil identitaire et un programme politique.
De la même façon, en 715, lorsqu'il s'agit de tirer le clerc Daniel de son monastère pour en faire un roi Mérovingien, on le renomme Chilpéric et on prend soin de lui laisser pousser les cheveux, autre élément de légitimité...

La symbolique de la longue chevelure, siège de pouvoir sacré et de force, est présente dans la tradition biblique.
FIBULES MEROVINGIENNES
Dans l'Ancien Testament, on lit que la consécration à Dieu implique le renoncement à la coupe des cheveux.
C'est cette même symbolique qui s'exprime lorsque le juge Samson perd sa force surhumaine après s'être fait couper les cheveux par Dalila...
Si le port des cheveux longs chez les Francs est bien antérieur à la conversion au christianisme, Régine Le Jan explique que c'est Grégoire de Tours qui confère tout son poids symbolique à cette longue chevelure, en créant l'image des rois chevelus (reges criniti) et en inscrivant les Mérovingiens dans la filiation des rois de l'Ancien Testament.
Le royaume Franc est considéré d’après la tradition Germanique comme un bien patrimonial, c’est-à-dire que le royaume constitue le domaine familial du roi. Il n’y a plus de distinction entre l’État, sa personne et son bien... Les victoires militaires aboutissent donc à l’accroissement de la propriété familiale du roi. Ce partage est issu de la loi Salique Germanique. Cette loi exclue les femmes de la succession tant qu’il reste des héritiers mâles.

CHÂTEAU THIERRY
La première difficulté pratique est que le royaume doit être divisé équitablement. La mort du roi est suivie de nombreux pourparlers afin de décider de quelles régions va hériter chaque fils. Ensuite, le partage du royaume fait qu’il n’y a plus un seul souverain à la tête d’un grand royaume mais plusieurs souverains à la tête de plusieurs petits royaumes ce qui affaiblit considérablement le pouvoir de la dynastie Franque. Cependant, le partage du royaume n’est pas aussi anarchique qu’on peut le croire. Bien qu’ayant chacun un bout de territoire Franc, ils souhaitent tous préserver l’unité du Regnum (royaume) (unification politique des peuples de la ligue Franque (Chattes, Chamaves, Tubantes...), en un seul peuple, celui des Francs). Chaque héritier est donc considéré comme Rex Francorum, c’est-à-dire roi des Francs. Le roi règne sur un peuple et non un territoire. Cette recherche d’unité est telle que les frontières ont toujours été très défendues contre les différentes tentatives d’invasion... Ainsi, bien que divisé, le royaume franc est toujours considéré comme une unité... Enfin, Paris ancienne capitale sous Clovis, a perdu ce rôle pour devenir le symbole de l’unité du royaume car elle est exclue des partages.

Cette aristocratie, dont l'action grandit sans cesse, n'a rien d'une noblesse. Elle ne se distingue pas du reste de la nation par sa condition juridique, mais seulement par sa condition sociale.
Ceux qui la composent sont, pour parler comme leurs contemporains, des grands (majores), des magnats (magnates), des puissants (potentes), et leur puissance dérive de leur fortune. Tous sont de grands propriétaires fonciers : Les uns descendent de riches familles Gallo-Romaines antérieures à la conquête Franque, les autres sont des favoris que les rois ont largement pourvus de terres, ou des comtes qui ont profité de leur situation pour se constituer de spacieux domaines. Qu'ils soient Romains ou Germaniques de naissance, les membres de cette aristocratie forment un groupe lié par la communauté des intérêts.
À mesure que l’État, auquel ils fournissent les plus importants de ses agents, se montre plus incapable de garantir la personne et les biens de ses sujets, leur prépondérance s'affirme davantage. Leur situation personnelle profite des progrès de l'anarchie générale et l'insécurité publique augmente sans cesse leur influence privée.
En tant qu'officiers du roi, les comtes traquent et rançonnent les populations qu'ils sont censés protéger mais à partir du moment où ces personnes leur ont cédé leurs terres et leurs existences et seront venus s'annexer à leurs domaines, ces mêmes comtes, en tant que grands propriétaires, étendront sur eux leur puissante sauvegarde.

MEROVINGIENS
Ce protectorat que le seigneur exerce sur les hommes libres en vertu de la recommandation, il l'exerce naturellement aussi et avec plus d'intensité sur les hommes qui appartiennent à son domaine, anciens colons Romains attachés à la glèbe ou serfs descendant d'esclaves Romains ou Germaniques dont la personne même, en vertu de la naissance, est sa propriété privée... Sur cette population dépendante, il possède une autorité à la fois patriarcale et patrimoniale qui tient tout ensemble de la justice de paix et de la justice foncière.

L'autorité des Mérovingiens s'affaiblit donc pendant cette période de pauvreté et de déclin de la monarchie, tandis que s'imposent peu à peu les maires du palais (« major domus »).
À l'origine simple intendant, le maire du palais devient avec le temps le réel administrateur du royaume en raison de son rôle central dans les relations avec l'aristocratie Franque. Étant issu de celle-ci, en effet, le maire du palais défend naturellement les intérêts des nobles, ce qui vaut aux détenteurs de la charge un prestige croissant. Progressivement, la charge de maire du palais consiste à : Déclencher les guerres.
Négocier les accords avec les pays voisins.
Nommer les évêques, les ducs et les comtes.

Les tombes mérovingiennes sont des sarcophages de plâtre, des cercueils en bois ou parfois des individus en pleine terre. Celles-ci contiennent usuellement de nombreux bijoux de verre, des armes, des restes de vêtements et diverses offrandes.
Ce n'est qu'à l'époque Carolingienne, que les offrandes sont interdites par l'Église, en tant que pratique païenne.

De façon générale, les études montrent que les gens étaient durant ces périodes en bonne santé et robustes, et n'ont que rarement des carences alimentaires.
On trouve très peu de tombes d'enfants. À cette époque, les enfants ne sont baptisés qu'à l'âge de 3 ou 4 ans, lorsqu'on est certain que l'enfant est en bonne santé et va vivre, car un baptême coûte fort cher. Les enfants décédés sans être baptisés sont donc enterrés en tant que non-chrétiens, hors de l'enclos sacré.

Pépin le Bref ne néglige pas la force de ce symbole et lorsqu'il décide de déposer le dernier Mérovingien, Childéric III, avec l'aval des papes Zacharie et Étienne, il n'omet pas de le faire tondre...

Thierry IV, né vers 713 et mort en 737, a été roi des Francs. Il a régné de 721 à 737. Il est sans doute le dernier roi Mérovingien authentique.

Roi de Francie surnommé de Chelles parce qu’il a été élevé dans le monastère de ce nom, Thierry IV succède à Chilpéric II, en 721, n’étant âgé que de 7 ans. II aurait dû monter sur le trône presque en naissant, puisque étant fils unique de Dagobert III, mort en 715, mais un parti nombreux de seigneurs, qui croyant le moment favorable pour rendre aux rois de Francie leur autorité envahie par les maires du palais, préfère Chilpéric, prince de la maison royale, âgé de 44 ans, à cet enfant, qui n’aurait pu gouverner par lui-même...

Chilpéric II ne règne que cinq ans. A sa mort, Charles Martel rend au jeune Thierry le trône qui lui appartient, non par un sentiment de justice, mais parce qu’un roi de cet âge convient à son ambition.
PAGE DE LA LOI SALIQUE
il est placé à l'abbaye de Chelles. Lorsque le roi Chilpéric II meurt sans héritier en 721, Charles Martel installe Thierry sur le trône. Cependant, pendant tout son règne, Charles Martel continue de détenir la réalité du pouvoir exécutif et législatif en tant que maire du palais.
Après sa mort en 737, le trône du royaume des Francs reste vacant jusqu'en 743.
Chapitre 53 du Livre de l'histoire des Francs (vers 727) 

« [...] Eudes lui remet le roi Chilpéric avec de nombreux trésors, mais ce dernier ne retrouve pas son frère : il meurt peu de temps après, enseveli dans la ville de Noyon après avoir régné pendant 5 ans et demi. Les Francs élèvent au trône Thierry, fils de Dagobert le Jeune, qui vient d'être éduqué dans le monastère de Chelles. Il reste sur le trône 6 années durant. » (Chapitre 10 de la Continuation de la Chronique de Frédégaire (vers 760) )

« Le roi Clotaire meurt alors et s'en va... Charles Martel, par l'intermédiaire de ses envoyés, reçoit également du duc Eudes le dit roi Chilpéric. Celui-ci vient à Noyon et, après peu de temps, perd l'existence et le trône : Il meurt après avoir régné 6 ans, à sa mort, on établit sur le trône le roi Thierry, qui occupe maintenant le siège royal et qui compte tenu de son de son âge peut espérer encore des années de vie. »

Thierry IV est également exhumé à l'ombre du couvent de Chelles par Charles Martel, celui-ci veut habituer le peuple à oublier les Mérovingiens, mais, il se garde de commettre une usurpation pour éviter le triste sort de son parent Grimoald.

Il est important pour Charles Martel d'avoir encore un simulacre de roi, pour éviter les murmures du peuple il se décide par ce motif à mettre sur le trône un prince du sang de Clovis. L'équité lui fait exclure le fils du roi défunt pour réintégrer dans ses droits ce fils de Dagobert que Rainfroi en avait éloigné à cause de son bas âge. Élevé dans le monastère de Chelles, dont il a retenu le nom, Thierry atteint seulement sa septième année, et n'est par conséquent pas plus capable de tenir le sceptre que le fils de Chilpéric... Mais qu'importent les qualités du monarque à celui qui ne veut qu'une ombre à l'abri de laquelle il pourra gouverner à son gré... Le changement du roi n'apporte aucune modification dans le pouvoir sans bornes de Charles Martel, que les historiens continuent de désigner sous les noms de duc, de prince des Francs, de maire du palais.

Si d'un côté il indispose le clergé en confisquant le revenu des abbayes, et des évêchés;, s'il loge dans les monastères un grand nombre de soldats blessés ou inaptes au service, de l'autre il favorise le zèle des missionnaires et les envoie prêcher la foi aux : Frisons,Saxons, Alamans,Thuringiens.

Thierry IV étant mort sans enfants, il ne reste plus de la branche royale de Childéric, fils de Chilpéric II. L'absence de Charles Martel avait jusque-là tenu les esprits en suspens, nul n'oserait prononcer son vœu pour l'héritier légitime du trône, avant l'arrivée et sans le consentement de celui qui gouverne tout à son gré, celui-ci trompe l'attente des amis de la famille royale, déterminé à consommer l'usurpation lorsqu'il croit pouvoir le faire sans danger, il évite de parler de Childéric et de lui rendre hommage.. Il continue de régner sous le même titre, et élude une difficulté de forme, pour la promulgation des actes émanés de son autorité, en les faisant dater de la mort du dernier roi.
On dit, par exemple, la première, la seconde année depuis la mort du roi Thierry. Cette circonspection prouve que Charles Martel n'ose encore prendre pour lui ou donner à ses enfants le titre de roi.
Il redoute à la fois : L'esprit turbulent des peuples de la Francie Germanique.
Le mécontentement des seigneurs Neustriens et Bourguignons.
La puissance des princes d'Aquitaine.
Les incursions des Sarrazins.
Au milieu de toutes ces difficultés, il se contente de faire un essai de son pouvoir en différant d'établir un roi sur le trône. Il ne croit pas devoir aller au-delà dans les circonstances au milieu desquelles il se trouve.

Les troupes que Charles Martel avait laissées devant Narbonne, sous le commandement de son frère Childebrand, n'ont pu résister aux efforts des Sarrasins Ce peuple s'est remis en possession du territoire momentanément occupé par les Francs dans la Narbonnaise ou Septimanie, il ont recommencé leurs courses au-delà du Rhône, portent la désolation dans la Provence et le Dauphiné...

Chaque démarche de Charles Martel tend au dépouillement de la branche royale... L'interrègne est déjà une usurpation manifeste, il la rend encore plus évidente par le partage de la monarchie entre ses enfants, tout en défavorisant Griffon (son 3e fils). Ce partage solennel rappelle le testament public que fait Dagobert Ier, dans le cours de l'année 635. Il est à remarquer que la Bretagne, l'Aquitaine, la Gascogne et la Septimanie sont au pouvoir des Sarrasins. et que Saint Boniface, archevêque de Mayence, et Fulrad, abbé de Saint-Denis, ayant fait ouvrir son tombeau, il en est sorti un dragon affreux et des exhalaisons fétides...

La dynastie des Mérovingiens s'éteint avec Childéric III et son fils Thierry. Les généalogistes ont longtemps cherché à en trouver des descendants ignorés mais aucune certitude n'a pu être mise à jour. Les prétentions des Carolingiens à descendre des Mérovingiens par une fille de Clotaire Ier sont reconnues comme fictives. Plusieurs pistes ont été néanmoins mises en avant par les historiens.

Selon Christian Settipani, la meilleure probabilité concerne l'origine de Berthe, épouse de Pépin le Bref, dont la famille se transmet les noms de Bertrade, Charibert et Thierry tous Mérovingiens même si ce rattachement ne peut être démontré.

NÉCROPOLE MÉROVINGIENNE
Selon David H. Kelley, le roi Egbert de Wessex (802-839) pourrait se rattacher à ses deux homonymes rois de Kent, Egbert Ier (664-673) et Egbert II (796-798), le premier ayant pour grand-mère et arrière-grand-mère deux princesses Mérovingiennes Plusieurs princesses Mérovingiennes ont eu une destinée qui nous est inconnue et certaines d'entre elles ont pu être mariées dans l'aristocratie et faire souche comme par ailleurs des bâtards royaux, on retrouve là l'origine de certains saints que leur biographie présente comme d'origine royale ou de certains nobles dont les noms laissent conjecturer la même origine. On peut citer les cas de :
Lanthilde, la sœur de Clovis Ier.
Chrodlindis, épouse de l'Agilolfide Chrodoald..
Saint Rupert (Robert) de Salzbourg, probable Robertien et évêque de Worms, apôtre de la Bavière, regali progenie francorum.
l'épouse de Saint Rieul, évêque de Reims, fille d'un roi et d'une sœur de saint Nivard, prédécesseur de Rieul à Reims.
l'évêque Mérovée de Poitiers.
l'évêque Genebaud de Laon.
les évêques Arbogast et Cararic de Chartres.
l'évêque Sunnon de Cologne.

Thierry IV — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_IV
Thierry IV, né vers 713 et mort en 737, a été roi des Francs. ... le roi Thierry, qui occupe maintenant le siège royal et qu'attendent encore des années de vie. » ...

Galeries historiques de Versailles: histoire de France ...
https://books.google.fr/books?id=G0D4jY2GMpEC
Fain et Thunot (París) - 1838
THIERRY IV, DIT DE CHELLES. 721 — 737. ... Elevé dans le monastère de Chelles, dont il a retenu le nom, Thierry atteignait seulement sa septième année, ...
Mérovingiens
www.notre-histoire.com/merovingiens.html
721 - 737. Thierry IV, Fils de. Dagobert III, Roi à 7 ans, 17 années de règne sous ... La même année, Valentinien III empereur Romain, avec l'aide de ses ...

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