20
MAI 2015...
Cette
page concerne l'année 728 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
CONSTRUCTION
DE LA PLUS ANCIENNE MOSQUÉE DE TUNISIE.
La
Grande Mosquée de Kairouan également appelée mosquée Oqba Ibn
Nafi en souvenir de son fondateur Oqba Ibn Nafi, est l’une des
principales mosquées de Tunisie située à Kairouan. Historiquement
première métropole musulmane du Maghreb, Kairouan, dont l’apogée
sur les plans politique et intellectuel se situent au IXe siècle,
est réputée comme étant le centre spirituel et religieux de la
Tunisie, elle est aussi parfois considérée comme la 4e ville sainte
de l’islam sunnite...
Représentant
l’édifice emblématique de la cité, sa Grande Mosquée reste le
sanctuaire le plus ancien et le plus prestigieux de l’Occident
musulman. Bâtie, initialement, par Oqba Ibn Nafi à partir de 670,
alors que la ville de Kairouan est fondée, elle est agrandie et
reconstruite aux VIIIe et IXe siècles Elle est considérée,
dans le Maghreb, comme l’ancêtre de toutes les mosquées de la
région, aussi bien que l’un des plus importants monuments
islamiques et un chef-d’œuvre universel d’architecture.
D’un
point de vue esthétique, la Grande Mosquée de Kairouan apparaît
comme le plus bel édifice de la civilisation musulmane au Maghreb.
Son ancienneté et la qualité de son architecture font d’elle un
joyau de l’art islamique. Nombreux sont les ouvrages et les manuels
d’art musulman qui font référence à la mosquée.
Au-delà
de son importance artistique et architecturale, elle joue selon
l’universitaire et islamologue tunisien Mohamed Talbi, « un
rôle capital dans l’islamisation de tout l’Occident musulman, y
compris l’Espagne, et la diffusion du malikisme ».
Sous
le règne de la dynastie des Aghlabides (IXe siècle), de grands
travaux de reconstruction et d’embellissement donnent à la mosquée
sa physionomie actuelle. Remarquable par son unité d’ensemble
ainsi que par ses vastes dimensions, la renommée et le prestige de
ce lieu de prière provient, en outre, de sa contribution dans
l’acquisition et la transmission du savoir, notamment entre les IXe
et XIe siècles. L’université, constituée de savants et de
juristes qui dispensent leurs enseignements au sein de la mosquée,
est un centre de formation aussi bien pour l’instruction de la
pensée musulmane que pour les sciences profanes.
Avec
le déclin de Kairouan, amorcé à partir de la seconde moitié du
XIe siècle, le centre de formation intellectuelle se déplace
par la suite vers l’université Zitouna de Tunis. Située, en
position excentrée, dans la partie nord-est de la médina de
Kairouan, la Grande Mosquée est implantée dans le quartier
intra-muros de Houmat al-Jâmi (littéralement « quartier de la
Grande Mosquée »).
Cet
emplacement devait correspondre, à l’origine, au cœur du tissu
urbain de la cité fondée par Oqba Ibn Nafi. Mais en raison de la
nature particulière du terrain, traversé par plusieurs affluents
d’oueds, l’orientation urbaine s’est faite en direction du sud.
À cela s’ajoutent les graves bouleversements qui ont marqué
Kairouan, suite aux invasions Hilaliennes en 1057 et qui ont entraîné
le déclin, aussi bien que le rétrécissement de la ville. Pour
l’ensemble de ces raisons, la mosquée n’est plus située au
centre de la médina, et se retrouve ainsi positionnée en
périphérie, à proximité des remparts.
Le
monument est un vaste quadrilatère irrégulier, allongé dans la
direction nord-sud qui est plus long (avec 127,60 mètres) du
côté oriental que du côté opposé (avec 125,20 mètres) et
moins large (avec 72,70 mètres) du côté nord, au milieu
duquel se dresse le minaret, que du côté opposé (avec 78 mètres).
Il s’étend sur une superficie totale d’environ 9 000 m².
Bien qu’ayant une apparence sévère, les façades de l’enveloppe
murale, scandées de puissants contreforts et d’imposants porches,
dont certains sont surmontés de coupoles, confèrent au sanctuaire
un aspect jugé saisissant et plein de grandeur.
Lors
de la fondation de Kairouan en 670, le général et conquérant arabe
Oqba Ibn Nafi (lui-même fondateur de la ville) choisit l’emplacement
de sa mosquée au centre de la cité, à proximité du siège du
gouverneur. Ce lieu de culte initial est élevé entre 670 et 675.
Avec
l’accroissement progressif de la population de Kairouan et devant
l’augmentation conséquente du nombre de fidèles, la mosquée ne
suffisant plus à les contenir, Hicham ben Abd al-Malik, calife
omeyyade de Damas, fait effectuer par l’intermédiaire de son
gouverneur Bichr Ibn Safwan de nombreux travaux d’aménagement dans
la ville. Ces derniers incluent la rénovation et l’élargissement
de la mosquée aux alentours des années 724-728. En vue de son
agrandissement, il procède, d’abord, à l’achat de terrains
voisins appartenant au Banu Fihr, clan quraychite dont son plus
illustre représentant est Oqba Ibn Nafi. Il fait ensuite abattre
puis reconstruire la mosquée à l’exception de son mihrab, c’est
sous son égide que débute l’édification du minaret.
En
774, une nouvelle reconstruction accompagnée de remaniements et
d’embellissements, a lieu sous la direction du gouverneur abbasside
Yazid Ibn Hâtim.
Sous
le règne des souverains aghlabides, Kairouan est à son apogée et
la mosquée profite de cette période de calme et de prospérité.
En
836, Ziadet Allah Ier fait reconstruire à nouveau la mosquée :
c’est à cette époque que l’édifice acquiert, au moins dans sa
globalité, l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui. Cette
campagne de reconstruction, dont le coût s’élève à 86 000
mithqals d’or (un mithqal équivalant à 4,25 grammes)
comprend, entre autres, la réédification de la salle de prière,
qui compte désormais 17 nefs, ainsi que l’érection de la coupole
côtelée sur trompes en coquille du mihrab.
Vers
862-863, Aboul Ibrahim agrandit l’oratoire, avec 3 travées vers le
nord, et ajoute la coupole au-dessus du portique qui précède la
salle de prière, par ailleurs, il contribue notablement à
l’embellissement de la mosquée en la dotant d’un remarquable
minbar en bois finement sculpté et en faisant redécorer le mihrab
avec l’emploi, notamment, de carreaux de céramique à reflets
métalliques.
En
875, Ibrahim II construit encore 3 travées aux dépens de la cour
qui est également amputée sur les 3 autres côtés par des galeries
doubles. L’état actuel de la mosquée remonte donc au IXe siècle,
au règne des Aghlabides, à l’exception de quelques restaurations
partielles et de quelques adjonctions postérieures effectuées vers
la fin du premier quart du XIe siècle sous la domination des
Zirides, en 1248 et 1293-1294 sous le règne des Hafsides
En
1618 à l’époque des beys mouradites, au XVIIIe siècle ainsi
qu’au premier tiers du XIXe siècle durant la période des
beys husseinites, à la fin du XIXe siècle et au début du
XXe siècle.
Au
cours du XXe siècle, plusieurs actions de conservation et de
restauration sont effectuées, d’abord entre 1910 et 1920 par le
Service des antiquités et des arts de la Régence, puis lors de la
première moitié des années 1960, notamment, en 1964-1965 par la
direction des monuments historiques de l’Institut national
d’archéologie et d’art.
En
1967, de grands travaux de restauration, étalés sur 5 ans, sont
lancés sur l’ensemble du monument. Ces derniers, menés par la
direction des monuments historiques de l’Institut national
d’archéologie et d’art avec la collaboration des architectes
Italiens Riccardo Gizdulich et Paolo Donati, s’achèvent par une
réouverture officielle de la mosquée, en présence de Habib
Bourguiba, premier président de la République Tunisienne, et de son
homologue Algérien Houari Boumédiène, lors de la célébration du
Mouled de l’année 1972.
L’édifice
connaît, au milieu des années 1980, des travaux complémentaires de
restauration qui concernent essentiellement les murs extérieurs et
leurs contreforts, les plafonds de la salle de prière, ainsi que le
minaret.
GUERRIER BERBÈRE |
Quelques
siècles après sa fondation, la Grande Mosquée de Kairouan fait
l’objet de nombreuses descriptions de la part d’historiens et de
géographes arabes du Moyen-Âge. Ces récits concernent
principalement les différentes phases de construction et
d’agrandissement du sanctuaire, ainsi que les apports successifs de
nombreux princes au décor intérieur (mihrab, minbar, plafonds,
etc.). Parmi les auteurs qui ont écrit sur le sujet, et dont les
récits nous sont parvenus, figurent Al-Bakri (géographe et
historien andalou mort en 1094 qui a consacré un récit suffisamment
détaillé à l’histoire et à la description de la mosquée dans
son ouvrage « Description de l’Afrique Septentrionale »,
Al-Nowaïri (historien Egyptien mort en 1332) et Ibn Nagi
(jurisconsulte et hagiographe Kairouanais mort aux alentours de
l’année 1435).
En
se référant à un texte plus ancien d’Al-Tujibi (auteur
Kairouanais décédé en 1031), Ibn Naji donne, au sujet des ajouts
et des embellissements apportés à l’édifice par le souverain
aghlabide Aboul Ibrahim, le récit suivant :
« Il
construit dans la mosquée de Kairouan la coupole qui se dresse à
l’entrée de la nef centrale ainsi que les deux colonnades qui la
flanquent des deux côtés, puis les galeries sont dallées par ses
soins. Il fait ensuite le mihrab »
Soulignant
le soin apporté par le prince à la décoration du mihrab, il ajoute
que « l’émir donne au mihrab cette parure merveilleuse,
employant le marbre, l’or et autres belles matières ».
Par
la suite, voyageurs, écrivains et poètes occidentaux passés par
Kairouan laissent des témoignages parfois empreints de vive émotion
voire d’admiration sur la mosquée. Dès le XVIIIe siècle, le
médecin et naturaliste Français Jean André Peyssonnel, qui
effectue un voyage d’études vers 1724, durant le règne du
souverain Hussein Ier Bey, souligne la renommée de la mosquée comme
un centre d’études religieuses et profanes réputé : « La
Grande Mosquée est dédiée à Okba où il y a un célèbre collège
où l’on vient étudier des endroits les plus reculés de ce
royaume : On y enseigne à lire et écrire la grammaire arabe,
les lois et la religion. Il y a de grosses rentes pour l’entretien
des professeurs ».
À
la fin du XIXe siècle, l’écrivain Français Guy de
Maupassant exprime, dans un récit de voyages intitulé La Vie
errante, sa fascination pour l’architecture de la Grande Mosquée
de Kairouan, qu’il considère « Aussi parfaite et aussi
magnifique que les plus pures conceptions des plus grands tailleurs
de pierre », ainsi que son saisissement devant l’effet créé
par ses innombrables colonnes : « L’harmonie unique de
ce temple bas vient de la proportion et du nombre de ses fûts légers
qui portent l’édifice, l’emplissent, le peuplent, le font ce
qu’il est, créent sa grâce et sa grandeur.
Leur
multitude colorée donne à l’œil l’impression de l’illimité,
tandis que l’étendue peu élevée de l’édifice donne à l’âme
une sensation de pesanteur. Cela est vaste comme un monde... ».
Concernant
la grande variété des colonnes et de leurs chapiteaux, Maupassant
note :
« Le
regard s’arrête, se perd dans cet emmêlement profond de minces
piliers ronds d’une élégance irréprochable, dont toutes les
nuances se mêlent et s’harmonisent, et dont les chapiteaux
Byzantins, de l’école Africaine et de l’école Orientale, sont
d’un travail rare et d’une diversité infinie. Quelques-uns m’ont
paru d’une beauté parfaite. Le plus original peut-être représente
un palmier tordu par le vent ».
Parmi
les détails remarquables de la salle de prière, il relève à
propos de la maqsura et du minbar :
« La
chambre du sultan, qui entre par une porte réservée, est faite
d’une muraille en bois ouvragée comme par des ciseleurs. La chaire
aussi, en panneaux curieusement fouillés, donne un effet très
heureux », il dépeint le mihrab comme « une admirable
niche de marbre sculpté, peint et doré, d’une décoration et d’un
style exquis ».
Au
tout début du XXe siècle, le poète Autrichien Rainer Maria
Rilke, qui évoque la place de Kairouan dans l’histoire musulmane,
décrit son admiration pour l’imposant minaret :
« La
ville est marquée par la Grande Mosquée. Jusqu’au XIe siècle,
Kairouan est un important centre islamique en Afrique du Nord.
Existe-t-il un modèle plus beau que cette vieille tour, le minaret,
encore conservé de l’architecture islamique ? Dans l’histoire
de l’art, son minaret à 3 étages est considéré comme un
chef-d’œuvre et un modèle parmi les monuments les plus
prestigieux de l’architecture musulmane. »
L’enceinte
de la Grande Mosquée de Kairouan, dont les murs sont renforcés de
contreforts de formes et de tailles différentes, est, de nos jours,
percée de 9 portes : 6 ouvrant sur les portiques de la cour, 2
ouvrant sur la salle de prière et une 9e permet d’accéder à la
salle de l’imam ainsi qu’à la maqsura. La répartition des
portes se présente ainsi : 4 à chacune des façades
Occidentale et Orientale, celle orientée au sud n’en comporte
qu’une alors que la façade nord en est dépourvue. Certaines
d’entre elles, comme c’est le cas de Bab al-Gharbi (Porte de
l’ouest) située sur la façade Occidentale, sont précédées de
porches saillants flanqués de puissants contreforts et coiffés de
coupoles côtelées reposant sur des tambours carrés qui portent aux
angles des trompes à voussures.
Cependant,
les historiens et géographes arabes du Moyen-Âge Al-Maqdisī et
Al-Bakri ont mentionné l’existence, autour des Xe XIe siècles,
d’une dizaine de portes.
Mo’âwiya
ben Aboû Sofyân, destitue Mo’âwiya ben Hodeydj et le remplace
dans ce gouvernement, par ‘Ok’ba ben Nâfi’ Fihri, qui est
resté à Bark’a et à Zawîla depuis qu’il les a conquises du
temps d’ ‘Amr ben el-‘Açi et d’où il a pratiqué la guerre
sainte et fait des conquêtes.
Avec
les 10 000 cavaliers que Mo’âwiya lui envoie en même temps que sa
nomination, ce chef pénètre en Ifrîkiyya, et le concours que lui
prêtent les Berbères convertis lui procure une nombreuse armée.
Son épée s’abat sur les habitants qui, à l’arrivée d’un
chef musulman, se soumettent et, au moins en partie, font
profession de l’Islam, puis qui, quand il s’en va, se révoltent
et abjurent.
Il
croit alors devoir bâtir une ville où habitent les troupes
musulmanes avec leurs familles et leurs biens, et où elles sont en
sécurité contre les soulèvements des indigènes.
Il
arrive sur l’emplacement de K’ayrawân, qui n’est alors qu’une
cuvette dont les fourrés sont pleins de bêtes fauves, de serpents,
etc... Comme le ciel exauce ses prières, il commence par invoquer
Dieu, puis prononce ces mots :
«
Serpents et bêtes féroces ! nous sommes les Compagnons de l’Apôtre
de Dieu ! Eloignez-vous, car nous allons nous fixer ici, et nous
tuerons tous ceux d’entre vous que nous trouverons dorénavant en
ces lieux. »
On
voit alors les reptiles s’éloigner en emportant leurs petits, et
ce spectacle amène la conversion de nombreux Berbère.
Il
fait abattre les arbres et construire la ville ainsi que la grande
mosquée, la masse édifie de petites mosquées et des demeures, et
les maisons s’étendent sur une longueur de 3.600 brasses.
Le
5 décembre 674, toutes les constructions sont achevées et habitées,
sans que, pendant le cours de la construction, on cesse de faire des
expéditions et de recueillir du butin.
De
nombreux Berbères se convertissent, le domaine habité par les
musulmans s’agrandit, les cultures des hommes du djund fixés en
ces lieux prospèrent, le séjour en est sûr, de sorte que l’Islam
y est solidement implanté...
728
— Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/728
Cette
page concerne l'année 728 du calendrier julien. ... Tunisie,
achèvement de la deuxième campagne de reconstruction de la Grande
Mosquée de Kairouan, ...
Grande
Mosquée de Kairouan — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Grande_Mosquée_de_Kairouan
La
Grande Mosquée de Kairouan (arabe : الجامع
الكبير بالقيروان),
également ..... et l'élargissement de la mosquée aux alentours des
années 724-728. En vue ...
La
grande mosquée omeyyade d'Okba ibn Nafi al-Fihri à ...
https://histoireislamique.wordpress.com/.../la-grande-mosquee-omeyyade...
27
avr. 2014 - D'un point de vue esthétique, la Grande Mosquée de
Kairouan ... et l'élargissement de la mosquée aux alentours des
années 724-728. En vue ...
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