samedi 23 mai 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 728

20 MAI 2015...

Cette page concerne l'année 728 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

CONSTRUCTION DE LA PLUS ANCIENNE MOSQUÉE  DE TUNISIE.


La Grande Mosquée de Kairouan également appelée mosquée Oqba Ibn Nafi en souvenir de son fondateur Oqba Ibn Nafi, est l’une des principales mosquées de Tunisie située à Kairouan. Historiquement première métropole musulmane du Maghreb, Kairouan, dont l’apogée sur les plans politique et intellectuel se situent au IXe siècle, est réputée comme étant le centre spirituel et religieux de la Tunisie, elle est aussi parfois considérée comme la 4e ville sainte de l’islam sunnite...

Représentant l’édifice emblématique de la cité, sa Grande Mosquée reste le sanctuaire le plus ancien et le plus prestigieux de l’Occident musulman. Bâtie, initialement, par Oqba Ibn Nafi à partir de 670, alors que la ville de Kairouan est fondée, elle est agrandie et reconstruite aux VIIIe et IXe siècles Elle est considérée, dans le Maghreb, comme l’ancêtre de toutes les mosquées de la région, aussi bien que l’un des plus importants monuments islamiques et un chef-d’œuvre universel d’architecture.

D’un point de vue esthétique, la Grande Mosquée de Kairouan apparaît comme le plus bel édifice de la civilisation musulmane au Maghreb. Son ancienneté et la qualité de son architecture font d’elle un joyau de l’art islamique. Nombreux sont les ouvrages et les manuels d’art musulman qui font référence à la mosquée.
Au-delà de son importance artistique et architecturale, elle joue selon l’universitaire et islamologue tunisien Mohamed Talbi, « un rôle capital dans l’islamisation de tout l’Occident musulman, y compris l’Espagne, et la diffusion du malikisme ».
Sous le règne de la dynastie des Aghlabides (IXe siècle), de grands travaux de reconstruction et d’embellissement donnent à la mosquée sa physionomie actuelle. Remarquable par son unité d’ensemble ainsi que par ses vastes dimensions, la renommée et le prestige de ce lieu de prière provient, en outre, de sa contribution dans l’acquisition et la transmission du savoir, notamment entre les IXe et XIe siècles. L’université, constituée de savants et de juristes qui dispensent leurs enseignements au sein de la mosquée, est un centre de formation aussi bien pour l’instruction de la pensée musulmane que pour les sciences profanes.

Avec le déclin de Kairouan, amorcé à partir de la seconde moitié du XIe siècle, le centre de formation intellectuelle se déplace par la suite vers l’université Zitouna de Tunis. Située, en position excentrée, dans la partie nord-est de la médina de Kairouan, la Grande Mosquée est implantée dans le quartier intra-muros de Houmat al-Jâmi (littéralement « quartier de la Grande Mosquée »).
Cet emplacement devait correspondre, à l’origine, au cœur du tissu urbain de la cité fondée par Oqba Ibn Nafi. Mais en raison de la nature particulière du terrain, traversé par plusieurs affluents d’oueds, l’orientation urbaine s’est faite en direction du sud. À cela s’ajoutent les graves bouleversements qui ont marqué Kairouan, suite aux invasions Hilaliennes en 1057 et qui ont entraîné le déclin, aussi bien que le rétrécissement de la ville. Pour l’ensemble de ces raisons, la mosquée n’est plus située au centre de la médina, et se retrouve ainsi positionnée en périphérie, à proximité des remparts.

Le monument est un vaste quadrilatère irrégulier, allongé dans la direction nord-sud qui est plus long (avec 127,60 mètres) du côté oriental que du côté opposé (avec 125,20 mètres) et moins large (avec 72,70 mètres) du côté nord, au milieu duquel se dresse le minaret, que du côté opposé (avec 78 mètres). Il s’étend sur une superficie totale d’environ 9 000 m². Bien qu’ayant une apparence sévère, les façades de l’enveloppe murale, scandées de puissants contreforts et d’imposants porches, dont certains sont surmontés de coupoles, confèrent au sanctuaire un aspect jugé saisissant et plein de grandeur.

Lors de la fondation de Kairouan en 670, le général et conquérant arabe Oqba Ibn Nafi (lui-même fondateur de la ville) choisit l’emplacement de sa mosquée au centre de la cité, à proximité du siège du gouverneur. Ce lieu de culte initial est élevé entre 670 et 675.

Avec l’accroissement progressif de la population de Kairouan et devant l’augmentation conséquente du nombre de fidèles, la mosquée ne suffisant plus à les contenir, Hicham ben Abd al-Malik, calife omeyyade de Damas, fait effectuer par l’intermédiaire de son gouverneur Bichr Ibn Safwan de nombreux travaux d’aménagement dans la ville. Ces derniers incluent la rénovation et l’élargissement de la mosquée aux alentours des années 724-728. En vue de son agrandissement, il procède, d’abord, à l’achat de terrains voisins appartenant au Banu Fihr, clan quraychite dont son plus illustre représentant est Oqba Ibn Nafi. Il fait ensuite abattre puis reconstruire la mosquée à l’exception de son mihrab, c’est sous son égide que débute l’édification du minaret.

En 774, une nouvelle reconstruction accompagnée de remaniements et d’embellissements, a lieu sous la direction du gouverneur abbasside Yazid Ibn Hâtim.
Sous le règne des souverains aghlabides, Kairouan est à son apogée et la mosquée profite de cette période de calme et de prospérité.

En 836, Ziadet Allah Ier fait reconstruire à nouveau la mosquée : c’est à cette époque que l’édifice acquiert, au moins dans sa globalité, l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui. Cette campagne de reconstruction, dont le coût s’élève à 86 000 mithqals d’or (un mithqal équivalant à 4,25 grammes) comprend, entre autres, la réédification de la salle de prière, qui compte désormais 17 nefs, ainsi que l’érection de la coupole côtelée sur trompes en coquille du mihrab.
Vers 862-863, Aboul Ibrahim agrandit l’oratoire, avec 3 travées vers le nord, et ajoute la coupole au-dessus du portique qui précède la salle de prière, par ailleurs, il contribue notablement à l’embellissement de la mosquée en la dotant d’un remarquable minbar en bois finement sculpté et en faisant redécorer le mihrab avec l’emploi, notamment, de carreaux de céramique à reflets métalliques.

En 875, Ibrahim II construit encore 3 travées aux dépens de la cour qui est également amputée sur les 3 autres côtés par des galeries doubles. L’état actuel de la mosquée remonte donc au IXe siècle, au règne des Aghlabides, à l’exception de quelques restaurations partielles et de quelques adjonctions postérieures effectuées vers la fin du premier quart du XIe siècle sous la domination des Zirides, en 1248 et 1293-1294 sous le règne des Hafsides

En 1618 à l’époque des beys mouradites, au XVIIIe siècle ainsi qu’au premier tiers du XIXe siècle durant la période des beys husseinites, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.

Au cours du XXe siècle, plusieurs actions de conservation et de restauration sont effectuées, d’abord entre 1910 et 1920 par le Service des antiquités et des arts de la Régence, puis lors de la première moitié des années 1960, notamment, en 1964-1965 par la direction des monuments historiques de l’Institut national d’archéologie et d’art.
En 1967, de grands travaux de restauration, étalés sur 5 ans, sont lancés sur l’ensemble du monument. Ces derniers, menés par la direction des monuments historiques de l’Institut national d’archéologie et d’art avec la collaboration des architectes Italiens Riccardo Gizdulich et Paolo Donati, s’achèvent par une réouverture officielle de la mosquée, en présence de Habib Bourguiba, premier président de la République Tunisienne, et de son homologue Algérien Houari Boumédiène, lors de la célébration du Mouled de l’année 1972.

L’édifice connaît, au milieu des années 1980, des travaux complémentaires de restauration qui concernent essentiellement les murs extérieurs et leurs contreforts, les plafonds de la salle de prière, ainsi que le minaret.

GUERRIER BERBÈRE
Quelques siècles après sa fondation, la Grande Mosquée de Kairouan fait l’objet de nombreuses descriptions de la part d’historiens et de géographes arabes du Moyen-Âge. Ces récits concernent principalement les différentes phases de construction et d’agrandissement du sanctuaire, ainsi que les apports successifs de nombreux princes au décor intérieur (mihrab, minbar, plafonds, etc.). Parmi les auteurs qui ont écrit sur le sujet, et dont les récits nous sont parvenus, figurent Al-Bakri (géographe et historien andalou mort en 1094 qui a consacré un récit suffisamment détaillé à l’histoire et à la description de la mosquée dans son ouvrage « Description de l’Afrique Septentrionale », Al-Nowaïri (historien Egyptien mort en 1332) et Ibn Nagi (jurisconsulte et hagiographe Kairouanais mort aux alentours de l’année 1435).
En se référant à un texte plus ancien d’Al-Tujibi (auteur Kairouanais décédé en 1031), Ibn Naji donne, au sujet des ajouts et des embellissements apportés à l’édifice par le souverain aghlabide Aboul Ibrahim, le récit suivant :
« Il construit dans la mosquée de Kairouan la coupole qui se dresse à l’entrée de la nef centrale ainsi que les deux colonnades qui la flanquent des deux côtés, puis les galeries sont dallées par ses soins. Il fait ensuite le mihrab »

Soulignant le soin apporté par le prince à la décoration du mihrab, il ajoute que « l’émir donne au mihrab cette parure merveilleuse, employant le marbre, l’or et autres belles matières ».

Par la suite, voyageurs, écrivains et poètes occidentaux passés par Kairouan laissent des témoignages parfois empreints de vive émotion voire d’admiration sur la mosquée. Dès le XVIIIe siècle, le médecin et naturaliste Français Jean André Peyssonnel, qui effectue un voyage d’études vers 1724, durant le règne du souverain Hussein Ier Bey, souligne la renommée de la mosquée comme un centre d’études religieuses et profanes réputé : « La Grande Mosquée est dédiée à Okba où il y a un célèbre collège où l’on vient étudier des endroits les plus reculés de ce royaume : On y enseigne à lire et écrire la grammaire arabe, les lois et la religion. Il y a de grosses rentes pour l’entretien des professeurs ».
À la fin du XIXe siècle, l’écrivain Français Guy de Maupassant exprime, dans un récit de voyages intitulé La Vie errante, sa fascination pour l’architecture de la Grande Mosquée de Kairouan, qu’il considère « Aussi parfaite et aussi magnifique que les plus pures conceptions des plus grands tailleurs de pierre », ainsi que son saisissement devant l’effet créé par ses innombrables colonnes : « L’harmonie unique de ce temple bas vient de la proportion et du nombre de ses fûts légers qui portent l’édifice, l’emplissent, le peuplent, le font ce qu’il est, créent sa grâce et sa grandeur.
Leur multitude colorée donne à l’œil l’impression de l’illimité, tandis que l’étendue peu élevée de l’édifice donne à l’âme une sensation de pesanteur. Cela est vaste comme un monde... ».

Concernant la grande variété des colonnes et de leurs chapiteaux, Maupassant note :
« Le regard s’arrête, se perd dans cet emmêlement profond de minces piliers ronds d’une élégance irréprochable, dont toutes les nuances se mêlent et s’harmonisent, et dont les chapiteaux Byzantins, de l’école Africaine et de l’école Orientale, sont d’un travail rare et d’une diversité infinie. Quelques-uns m’ont paru d’une beauté parfaite. Le plus original peut-être représente un palmier tordu par le vent ».
Parmi les détails remarquables de la salle de prière, il relève à propos de la maqsura et du minbar :
« La chambre du sultan, qui entre par une porte réservée, est faite d’une muraille en bois ouvragée comme par des ciseleurs. La chaire aussi, en panneaux curieusement fouillés, donne un effet très heureux », il dépeint le mihrab comme « une admirable niche de marbre sculpté, peint et doré, d’une décoration et d’un style exquis ».

Au tout début du XXe siècle, le poète Autrichien Rainer Maria Rilke, qui évoque la place de Kairouan dans l’histoire musulmane, décrit son admiration pour l’imposant minaret :
« La ville est marquée par la Grande Mosquée. Jusqu’au XIe siècle, Kairouan est un important centre islamique en Afrique du Nord. Existe-t-il un modèle plus beau que cette vieille tour, le minaret, encore conservé de l’architecture islamique ? Dans l’histoire de l’art, son minaret à 3 étages est considéré comme un chef-d’œuvre et un modèle parmi les monuments les plus prestigieux de l’architecture musulmane. »

L’enceinte de la Grande Mosquée de Kairouan, dont les murs sont renforcés de contreforts de formes et de tailles différentes, est, de nos jours, percée de 9 portes : 6 ouvrant sur les portiques de la cour, 2 ouvrant sur la salle de prière et une 9e permet d’accéder à la salle de l’imam ainsi qu’à la maqsura. La répartition des portes se présente ainsi : 4 à chacune des façades Occidentale et Orientale, celle orientée au sud n’en comporte qu’une alors que la façade nord en est dépourvue. Certaines d’entre elles, comme c’est le cas de Bab al-Gharbi (Porte de l’ouest) située sur la façade Occidentale, sont précédées de porches saillants flanqués de puissants contreforts et coiffés de coupoles côtelées reposant sur des tambours carrés qui portent aux angles des trompes à voussures.

Cependant, les historiens et géographes arabes du Moyen-Âge Al-Maqdisī et Al-Bakri ont mentionné l’existence, autour des Xe   XIe siècles, d’une dizaine de portes.

Mo’âwiya ben Aboû Sofyân, destitue Mo’âwiya ben Hodeydj et le remplace dans ce gouvernement, par ‘Ok’ba ben Nâfi’ Fihri, qui est resté à Bark’a et à Zawîla depuis qu’il les a conquises du temps d’ ‘Amr ben el-‘Açi et d’où il a pratiqué la guerre sainte et fait des conquêtes.

Avec les 10 000 cavaliers que Mo’âwiya lui envoie en même temps que sa nomination, ce chef pénètre en Ifrîkiyya, et le concours que lui prêtent les Berbères convertis lui procure une nombreuse armée. Son épée s’abat sur les habitants qui, à l’arrivée d’un chef musulman, se soumettent et, au moins en partie,  font profession de l’Islam, puis qui, quand il s’en va, se révoltent et abjurent.

Il croit alors devoir bâtir une ville où habitent les troupes musulmanes avec leurs familles et leurs biens, et où elles sont en sécurité contre les soulèvements des indigènes.
Il arrive sur l’emplacement de K’ayrawân, qui n’est alors qu’une cuvette dont les fourrés sont pleins de bêtes fauves, de serpents, etc... Comme le ciel exauce ses prières, il commence par invoquer Dieu, puis prononce ces mots :
« Serpents et bêtes féroces ! nous sommes les Compagnons de l’Apôtre de Dieu ! Eloignez-vous, car nous allons nous fixer ici, et nous tuerons tous ceux d’entre vous que nous trouverons dorénavant en ces lieux. »
On voit alors les reptiles s’éloigner en emportant leurs petits, et ce spectacle amène la conversion de nombreux Berbère.
Il fait abattre les arbres et construire la ville ainsi que la grande mosquée, la masse édifie de petites mosquées et des demeures, et les maisons s’étendent sur une longueur de 3.600 brasses.
Le 5 décembre 674, toutes les constructions sont achevées et habitées, sans que, pendant le cours de la construction, on cesse de faire des expéditions et de recueillir du butin.
De nombreux Berbères se convertissent, le domaine habité par les musulmans s’agrandit, les cultures des hommes du djund fixés en ces lieux prospèrent, le séjour en est sûr, de sorte que l’Islam y est solidement implanté...

728 — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/728
Cette page concerne l'année 728 du calendrier julien. ... Tunisie, achèvement de la deuxième campagne de reconstruction de la Grande Mosquée de Kairouan, ...

Grande Mosquée de Kairouan — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Grande_Mosquée_de_Kairouan
La Grande Mosquée de Kairouan (arabe : الجامع الكبير بالقيروان), également ..... et l'élargissement de la mosquée aux alentours des années 724-728. En vue ...

La grande mosquée omeyyade d'Okba ibn Nafi al-Fihri à ...
https://histoireislamique.wordpress.com/.../la-grande-mosquee-omeyyade...
27 avr. 2014 - D'un point de vue esthétique, la Grande Mosquée de Kairouan ... et l'élargissement de la mosquée aux alentours des années 724-728. En vue ...

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