jeudi 7 mai 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 742

6 mai 2015

Cette page concerne l'année 742 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA NAISSANCE DE CHARLEMAGNE... LE GRAND EMPEREUR !
Il est difficile, en l’absence de documents écrits, de dater de manière précise la naissance de Charles 1er. Sans doute le 2 avril 742 ou 747. Difficile aussi de situer les faits marquants de l’enfance de celui qui prend plus tard le nom de Carolus Magnus (Charles Le Grand) ou encore de Charlemagne. Ce qui est sûr, c’est qu’il est le fils de Pépin, dit « le Bref », roi des Francs et de la reine Bertrade de Laon (Berthe, dite « au grand pied »). Petit-fils de Charles Martel, maire du palais, Charlemagne s’inscrit, comme son frère et rival Carloman, dans la dynastie des Carolingiens dont il est le second roi (768-814). À la mort de son père, en 768, Charles et son frère Carloman héritent d’un vaste territoire qu’ils se partagent. Carloman obtient la Gaule centrale et méridionale. Charles reçoit un territoire plus vaste encore, qui s’étend de l’Aquitaine jusqu’en Germanie, en passant par la Neustrie et l’Austrasie.
À la mort de Carloman (771), Charles inclut à son propre patrimoine l’ensemble des terres de son frère. Devenu seul roi de Francie, Charles va s’attacher à consolider l’unification de la Gaule. Une fois achevée la pacification de la Gaule, il s’attache à étendre son Empire au-delà des frontières... Charlemagne est bel et bien l’empereur le plus puissant d’Occident.

Éginhard, biographe de Charlemagne, a laissé de l’empereur des portraits précis. Il le décrit comme un colosse de 1m90, bien bâti et bien proportionné. Ses cheveux sont courts et il porte une petite moustache tombante (il faudra attendre La Chanson de Roland pour voir apparaître la fameuse « barbe fleurie »), pareille à celle que l’on trouve sur les monnaies frappées à son effigie par l’atelier de Mayence. Il se dégage de sa personne imposante une impression de grande autorité et de grande dignité. Élevé dans la langue germanique, Charles Ier n’a pas fréquenté les livres durant son enfance et son adolescence. Peu instruit et souffrant de cette terrible carence, Charles Ier s’entoure de gens cultivés et d’érudits qui lui font la lecture des grands textes. Ainsi de La Cité de Dieu de Saint Augustin, texte fondateur, d’où il tire l’essentiel de son idéologie politique. Parmi ses maîtres les plus prisés figurent Raban Maur, l’un des instigateurs de la renaissance Carolingienne et Alcuin, membre de l’Académie palatine, maître de Charlemagne et son principal conseiller.

Le lieu de naissance de Charlemagne est sujet à controverse. D’aucuns le font naître quelque part en Allemagne. D’autres en Neustrie, berceau du pouvoir familial (nord-ouest du royaume Franc). Plus précisément à Quierzy-sur-Oise, dans l’Aisne.
Quelle importance, direz-vous ?
Hé bien justement ! Cette découverte récente, faite au hasard de lectures sur/à propos de la Corse et sur son histoire, a quelque chose de fascinant...

Quierzy dans l’Aisne :
Quel rapport ce petit village a-t-il avec la Corse ?
Il aura fallut quitter la Picardie et revenir vivre en Corse pour découvrir l’existence de Quierzy et le lien ténu mais pourtant bien réel qui le rattache à la Corsica. Et, du même coup, faire remonter les voies de l’imaginaire jusque sous les brumes lointaines de Picardie.

C’est là, en effet, à Quierzy-sur-Oise, que se trouve la résidence principale de Charles Martel.
Et c’est dans le château de Quierzy-sur-Oise qu’a lieu en 754 l’assemblée au cours de laquelle le roi Pépin « le Bref » cède la Corse au pape Étienne II. Le pape s’est rendu en personne en Neustrie pour participer à cette assemblée, appelée « Promesse de Quierzy ».

La Corse fait donc partie intégrante du patrimoine Franc des Carolingiens. Elle se trouve déjà au cœur des enjeux géostratégiques de Méditerranée. Et l’origine des droits pontificaux sur la Corse remonte bien à cet acte de 754...

« Ce document marque précisément l’ouverture des rapports diplomatiques entre Pépin et la papauté ». Il faut chercher les raisons de cette décision dans le désir de sauvegarder les régions dévastées par les invasions des Lombards. À commencer par la Corse.
Viennent ensuite les villes de Pistoia et de Lucca. Mais ni la Sicile ni la Sardaigne, pourtant îles voisines, ne font partie de cette « donation ».

Outre que ce document de Quierzy confirme la présence Lombarde dans l’île (présence qui remonterait au milieu du VIIe siècle), il atteste de l’importance de ces décisions d’ordre politique. Inquiétée par la progression de la présence Lombarde (sous protectorat Byzantin) en Méditerranée, la papauté se tourne vers les Carolingiens, seuls susceptibles de freiner cette redoutable hégémonie. Dans sa négociation avec le pape, Pépin III demande que lui soit octroyé le titre de « Patrice des Romains ».

En effet, le lieu de naissance de Charlemagne n'est, on le sait, nulle part expressément énoncé : L'homme le plus capable de nous éclairer à cet égard, Eginhard, se renferme, au commencement de la Fita Karoli, dans un silence volontaire, et le terme génitale solium appliqué à Aix-la-Chapelle par le moine de Saint-Gall, quoiqu'il ait déterminé Mabillon et Rivet à faire de cette ville non-seulement le tombeau mais encore le berceau du grand homme, peut et doit bien plutôt désigner le pays de ses pères que le lieu précis de sa naissance... Ce n'est donc que par des inductions chronologiques et historiques à la fois qu'on peut espérer parvenir, sinon à l'évidence, au moins à une quasi-certitude, par rapport à l'endroit où il a vu le jour.

Depuis Mabillon, qui le premier publie une notice tirée d'un vieux calendrier du IXe siècle, originaire de Lorsch on a généralement admis le 2 avril comme le jour de la naissance de Charlemagne. L'année 742 acceptée par l'illustre Bénédictin, ne paraît jusqu'ici pas moins solidement établie.
Mais voici que M. Arendt, s'appuyant sur les annales d'Eginhard, qui font mourir Charlemagne en 814, à 71 ans, prétend substituer à cette date celle de 743. C'est contre lui que M. Polain défend, non sans succès, l'ancienne époque, en opposant à son confrère l'autorité de la Fita Karoli du même Eginhard et celle d'une demi-douzaine de chroniques presque toutes contemporaines.
Cette question préliminaire vidée, reste à déterminer le lieu de résidence probable de la mère de Charles Ier, Berthe aux Grand Pied, à la date du 2 avril 742. En combinant heureusement les notices historiques fournies par le continuateur de Frédégaire et par les annales d'Eginhard...
M. Polain établit d'une façon fort satisfaisante qu'à l'époque indiquée. Pépin le Bref, qui venait de combattre, à Laon, son frère Griffon, et qui n'est pas encore parti pour ses expéditions d'Aquitaine et de Bavière, doit, selon toute probabilité, se trouver au centre de son majordomat, c'est-à-dire dans les régions de l’Île de France actuelle, et qu'à plus forte raison il n'y a aucun motif pour admettre que sa femme se trouve à ce moment soit en Germanie, soit dans les domaines Austrasiens de la famille Carolingienne, qui se trouvent compris dans l'héritage de Carloman 1er et non dans celui de Pépin III. Ainsi tombent à la fois les prétentions des localités Allemandes :
Carlsberg en Bavière.
Vargei sur l'Unstrult.
Ingelheim près de Mayence.
Et celles des résidences Austrasiennes :
Aix-la-Chapelle
Liège
Herstal
Jupille
Prétentions que M. Polain rejette d'autant plus nettement qu'à l'exception d'Ingelheim, qui peut alléguer en sa faveur 2 vers d'un auteur du XIIe siècle, Godefroid de Viterbe, il n'y a pas un de ces endroits, où la tradition de la naissance de Charlemagne remonte au delà du XVIe siècle.
On doit savoir d'autant meilleur gré à M. Polain d'avoir si résolument placé le berceau de Charlemagne sur les bords de la Seine ou de l'Oise, que lui-même est né sur ceux de la Meuse, et personne ne contestera au savant qui a si dignement conformé ses conclusions à la devise : « Arnica patria, sed magis arnica veritas , » la consolation qu'il revendique comme Belge et comme Liégeois, à savoir que si Charlemagne est Neustrien par le hasard de la naissance, il est Austrasien par l'origine, l'éducation et la vraie nationalité : qu'il soit né à Kiersy ou à Saint-Denis, sa véritable patrie il faut la chercher entre Aix-la-Chapelle et Liège.

Les 2 mémoires de M. Polain paraissent devoir épuiser la question jusqu'à nouvel incident, et, si la chose avait été possible, l'Académie Belge aurait dû décerner à son savant rapporteur le prix qu'elle n'a cru pouvoir adjuger à aucun des mémoires présentés.
Cependant, pour ne pas négliger complètement les droits de la critique, nous nous permettons de soumettre une double observation au docte académicien : Il donne fort imprudemment à Eginhard la qualification de gendre de Charlemagne (Où est né Charlemagne,), et, par une inadvertance choquante, il fait du savant Bénédictin Neugart, un monastère du diocèse de Constance. (Quand est né Charlemagne.) Auguste Himly.

Le 2 avril 742, Berthe au Grand Pied donne naissance à un fils, Charles. Elle n'est que la concubine de Pépin le Bref, le maire du palais de Neustrie et de Bourgogne, qui est déjà père de 3 garçons, nés de son union avec Leutburgie... Rien ne prédestine cet enfant, illégitime et qui ne jouit pas du statut d'aîné, à devenir Charlemagne, le grand Empereur d'Occident, si ce n'est les espérances de sa mère...
« Le 4 des nones d'avril », rapporte la chronique, soit le deux avril de l'an de grâce 742, un fils naît à Pépin le Bref, maire du palais de Neustrie et de Bourgogne. Le nouveau-né est baptisé Charles, recevant le prénom, encore peu usité, de son grand-père Charles Martel.
Un voile mystérieux recouvre la petite enfance du futur Empereur d'Occident : « De sa naissance, de ses premières années et même de son enfance, ce serait une ineptie de vouloir en parler alors qu'il n'en est question chez aucun auteur
et que l'on ne rencontre aujourd'hui plus personne qui dise en avoir le souvenir », tranche Eginhard, le biographe de Charlemagne.

Cet étrange silence peut s'expliquer par le fait que le futur Empereur d'Occident est un enfant illégitime : C'est seulement quelques 8
ans après sa naissance, et peu avant celle de son frère Carloman, que son père
épouse sa mère, Berthe, après avoir répudié sa première femme, Leutburgie,
qui lui a donné 3 fils et 2 filles.
Que Charlemagne soit un enfant naturel légitimé justifie peut-être aussi sa rivalité avec Carloman. Berthe, fille du comte Caribert de Laon, est née vers l'an 726. Le pied droit plus grand que le gauche lui a valu le surnom de « Berthe au Grand Pied ». Elle est au demeurant fort jolie et n'a pas 15 ans lorsque son père va prêter allégeance au nouveau maire du palais. C'est la première fois qu'elle se trouve en présence du futur roi des Francs, surnommé « le Bref » en raison de sa petite taille : 4 pieds et une main, soit un 1m54, mais néanmoins robuste et ambitieux.

Séduit, Pépin III décide de faire de Berthe sa concubine et l'emmène dans son château de Quierzy sur Oise.
L'année suivante, elle donne naissance à un fils. Dès lors, sa vie,
avec Pépin le Bref, puis avec Charlemagne, sera étroitement liée aux événements politiques du royaume. Les conflits, les crises, les trahisons en composeront la trame. Dans ce contexte qui n'a rien de serein, les chroniqueurs rapportent que de fréquentes disputes opposent la jeune femme à son époux.

Dotée d'une forte personnalité, elle nourrit de grandes espérances pour son fils et n'abandonnera jamais avant d'être parvenue à ses fins.
Alors que Pépin le Bref, élevé à l'abbaye de Saint Denis, est un homme cultivé, son fils ne reçoit pas l'éducation d'un prince, son instruction intellectuelle est négligée et on ne lui inculque que des connaissances sommaires... Très pieuse, Berthe le confie à des maîtres ecclésiastiques qui lui enseignent juste assez de latin pour suivre les offices.

Le futur Charlemagne acquiert des notions élémentaires d'arithmétique, apprend le tudesque et le roman, les deux langues conjointement en vigueur dans l'entourage du maire du palais. Pour ce qui est des disciplines plus physiques, on l'initie à l'équitation,ainsi qu'aux subtilités de la chasse et aux plaisirs de la natation, 2 exercices qui demeureront ses préférés tout au long de sa vie. S'y ajoute un apprentissage politique et militaire très concret qui, sans combler ses lacunes culturelles, fera de lui un grand chef d’État et de Guerre.

Pépin le Bref règne de fait depuis 747. Mais toujours menacé par ses rivaux, il entend se faire proclamer roi des Francs. Il y parvient en mai 751. Un moine de Saint Denis atteste que le pape « fait défense à tous sous peine d'interdit et d'excommunication d'oser jamais choisir un roi issu d'un autre sang que celui de ces princes ». C'est toute la famille Carolingienne qui est choisie par Dieu.
L'ambitieuse Berthe est parvenue à ses fins : Les enfants nés du premier lit de Pépin le Bref ont été exilés dans des monastères et l'avenir de Charles est désormais assuré... Faux ! Car même si le concept de nationalité n'a pas le même sens aujourd'hui qu'autrefois, il serait toutefois erroné de présenter Charlemagne comme un souverain Allemand (surtout que la nation Allemande n'existe pas à cette époque).

Les Francs, originaires de Germanie, font leur apparition lors du III° siècle après Jésus Christ, alors que l'Empire Romain est en proie à une dangereuse anarchie militaire. S'établissant en Toxandrie, derrière les limes, les Francs reçoivent un statut de fédérés en 358. Puis, sous la conduite de Clodion le Chevelu, ils profitent de la déliquescence de l'Empire Romain pour s'avancer en direction de la Gaule, s'installant à Tournai (428).
Mérovée, qui donne son nom à la dynastie des Mérovingiens. régnera officiellement jusqu'en 751, date de la déposition de Childéric III, mais dans les faits, les Mérovingiens sont dépossédés de leur autorité par les Carolingiens suite à la bataille de Testry, en 687.
Quant à la langue maternelle de Charlemagne, il s'agissait vraisemblablement du tudesque, dialecte pratiqué dans la région du Rhin, d'où il était originaire.

Charlemagne, roi d'un peuple originaire de Germanie, s'exprimant en tudesque, et installant sa capitale à Aix-la-Chapelle, était-t-il donc un souverain
Allemand ? De prime abord, si les Francs sont bien originaires de Germanie, ils sont installés en Gaule depuis plus de 400 ans à l'époque de Charlemagne. Ainsi, alors que les souverains Mérovingiens, s'expriment à l'origine en langue francisque, ils ont pris l'habitude, au fil des années, de pratiquer le latin vulgaire, dérivé du latin qui donne naissance aux langues romanes. Ces derniers, établissant leurs capitales dans des villes Franques (Paris, Orléans, Reims, Soissons, Metz, etc...), livrent d'importants combats contre les peuples de Germanie, afin d'agrandir leur royaume :
Guerre contre la Souabe (504),
Guerre contre la Thuringe (534).
Guerre contre la Saxe (555), etc...

Par ailleurs, de nombreux Mérovingiens et Carolingiens se font inhumer à Paris, dans la basilique Saint Denis (Dagobert, Clovis III, Charles Martel, Pépin III, Carloman) ou dans l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés (Childebert, Clotaire II). En ce qui concerne la langue de Charlemagne, les sources indiquent qu'il parle latin, comprend le grec, et a des notions de Syriaque. Si sa langue maternelle est le tudesque, il pratique aussi la langue Romane, utilisée en Gaule.
Faisant face à la multiplication des dialectes au sein de son royaume, Charlemagne fait du latin la langue officielle de l'administration, en outre, le concile de Tours (813) consacre la fin des homélies en latin, afin que les fidèles puissent comprendre ce que dit le prêche. Ces dernières doivent être prononcées soit en langue romane, en Gaule, soit en langue tudesque, en Germanie.

Enfin, si Charlemagne installe son palais à Aix-la-Chapelle, il convient de préciser que cette cité n'est pas une vieille capitale Mérovingienne. Pépin III est le premier à s'installer sur le site, connu pour ses sources thermales, y faisant bâtir un château vers 760.
A noter que Charlemagne fait placer un menaçant aigle de bronze au sommet de son palais, tourné vers l'est (dans le contexte des guerres Saxonnes).

En 978, Lothaire, roi de Francie, marche en direction d'Aix-la-Chapelle, désireux d'en découdre avec son homologue Othon II, souverain Germanique. Ce dernier parvient à s'enfuir, mais Lothaire s'empare d'Aix-la-Chapelle, laissant ses troupes piller le palais et ses environs pendant 3 jours. A cette occasion, il tourne l'aigle de bronze vers l'est, alors qu'Othon II, originaire de Saxe, l'avait tourné vers l'ouest...

Suite au morcellement de l'Empire Carolingien, la récupération de l'héritage de Charlemagne est l'objet d'une importante lutte d'influence entre la Francie et la Germanie... Ainsi, même si les Carolingiens sont historiquement tournés vers la Gaule, l'étendue du royaume de Charlemagne contribue à donner une aura Européenne à ce souverain. Ainsi, ce dernier est donc parfois considéré comme le père de l'Europe. 


Où est né Charlemagne ?, par L. Polain. - Persée www.persee.fr/web/revues/.../bec_0373-6237_1857_num_18_1_44553...
de A Himly - ‎1857
L'année 742Л acceptée par l'illustre bénédictin, ne paraissait jusqu'ici pas moins ... de la mère de Charles, Berthe aux grands pieds, à la date du 2 avril 742.
2 avril 742 | Naissance de Charlemagne - Terres de femmes
terresdefemmes.blogs.com/.../2-avril-742-naissance-de-charlemagne.htm...
2 avr. 2011 - Sans doute le 2 avril 742 ou 747. ... Quelques années plus tard, en 774, Charlemagne, « roi des Francs », confirme ces donations et les étend ...







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