27
MAI 2015...
Cette
page concerne l'année 721 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
COURAGE,
TACTIQUE, ET STRATÈGE VOICI LE PORTRAIT D'EUDES D'AQUITAINE
Le
9 juin 721, près de Toulouse, le duc d'Aquitaine Eudes inflige une
sévère défaite aux musulmans. Sa victoire porte un coup d'arrêt à
l'expansion de l'islam en Occident, tout juste dix ans après le
franchissement du détroit de Gibraltar par les premiers musulmans.
(Alban Dignat)
Couvrant
l'ensemble du bassin de la Garonne, la région que gouverne Eudes est
connue des Romains sous le nom d'Aquitaine (Aquitania ou pays des
eaux, en raison de ses nombreuses rivières descendant des Pyrénées).
Sa population est plus proche des Basques ou des Ibères d'Espagne
que des Gaulois (ou Celtes) du nord de la Loire.
Quand
l'empereur Romain Dioclétien redécoupe les provinces de l'empire
pour mieux les défendre contre les Barbares, la région prend le nom
de Novempopulanie (ou « terre des neuf peuples », par
allusion aux tribus antérieures à la conquête Romaine).
En
418, les barbares Wisigoths qui viennent de ravager Rome acquièrent
le droit de s'établir en Aquitaine. Ils font de Toulouse leur
capitale (une partie des Wisigoths s'en est allée plus tard
conquérir aussi l'Espagne). Un siècle plus tard, en 506, le
roi Wisigoth Alaric II est battu par Clovis, roi des Francs, à
Vouillé, près de Poitiers. Les Wisigoths se retirent en Espagne et
l'Aquitaine entre dans la mouvance des Francs. En 587, les Basques,
aussi appelés Vascons, descendent des Pyrénées et envahissent la
région. Ils donnent leur nom à la Gascogne.
En
717, le duc Eudes, un guerrier d'origine obscure, intervient dans la
guerre qui oppose les royaumes Francs d'Austrasie (la région de
Metz) et de Neustrie (la région de Noyon et Paris). Chilpéric II,
roi de Neustrie, concède à son allié le titre de roi d'Aquitaine
avant d'être battu à Néry par les Austrasiens, que commande le
maire du palais Charles (futur Charles Martel).
Eudes
connaît son heure de gloire sous les murs de Toulouse, face aux
envahisseurs musulmans.
Tel
était l'état florissant des Sarrasins lorsque Rodéric monte sur le
trône d'Espagne. Ces infidèles ont déjà tenté de pénétrer dans
ce royaume sous le règne de Wamba : Mais ce prince les a repoussé
et rendu leur tentative inutile. Muza lieutenant du calife et
gouverneur d'Afrique ayant enlevé depuis à Wittiza une partie de la
Mauritanie Tingitane que les rois Wisigoths possèdent, cherche
l'occasion de passer de l'autre côté du détroit pour y étendre
ses conquêtes, quand le comte Julien gouverneur de Ceuta et du pays
que les Wisigoths ont conservé au-delà de la mer, mécontent du roi
Rodéric, lui en présente une très favorable occasion.
VEUVES PARQUÉES PRES DE LA TÊTES DE LEURS ÉPOUX |
Luc
de Tuy ajoute que Julien pour mieux tromper Rodéric et réussir plus
aisément dans les projets qu'il a formé contre lui, feint d'être
extrêmement attaché à ses intérêts, et lui ayant fait part des
préparatifs des Sarrasins et des Francs contre ses états, il lui
conseille d’envoyer sa cavalerie et ses meilleures troupes dans les
Gaules et en Afrique pour résister à ses ennemis... lui faisant
entendre qu'il n'a rien a craindre dans l'intérieur de l'Espagne où
il règne en sûreté, le prince donne dans ce piège, et les
Sarrasins profitant de cette diversion, font une descente en Espagne,
favorisée par ce comte et les fils de Wittiza. Ce qui est certain,
c'est que Muza lieutenant en Afrique pour Walid calife des Sarrasins,
ayant équipé une flotte, l'envoie débarquer sur les côtes
d'Espagne vers le détroit, au mois d'octobre ou de Novembre de l'an
711 sous la conduite du général Tarif ou Tarik, et de plusieurs
autre capitaines de sa nation. Les Arabes s'assurent d'abord de
quelques places maritimes, puis ils pénètrent ensuite dans
l'intérieur de l'Espagne où ils portent la désolation.
Muza
s'étend ensuite de tous côtés sans aucun obstacle, et conquiert
avec une égale facilité l'Espagne Ulterieure et la Citerieure
jusqu'à Saragosse, qu'il livre au pillage et au glaive de ses
soldats, et dont il emmène les habitants en captivité. Plusieurs
autres villes considérables d'Espagne, sont réduites en cendres,
après avoir fait souffrir les plus cruels tourments à leurs
habitants.
Ce
gouverneur Arabe (Muza) établit ensuite sa résidence à Cordoue,
pour y tenir sa cour et en faire la capitale des états Sarrasins en
deçà de la mer, à cause de sa beauté et de son heureuse
situation.
Il
laisse en partant sont fils Abdelazis pour gouverner à sa place, et
se rend ensuite à la cour de ce prince, à qui il présente les plus
riches dépouilles de sa conquête, et en particulier un grand nombre
d'esclaves des plus qualifiés et des mieux faits de l'un et de
l’autre sexe... Abdelazis gouverne l’Espagne pendant 3 ans,
prenant pour épouse la reine Egilone veuve du roi Rodéric, et pour
ses concubines plusieurs princesses et autres personnes de la
première condition de la nation Gothique, dont il compose son
sérail...
Zama
qui lui succède est beaucoup plus heureux : Il entre enfin dans la
Septimanie et l'assujettit à la domination des Sarasins. Il commence
par exercer le gouvernement d’Espagne en 718
Zama,
à qui nos anciens historiens donnent quelquefois le titre de roi, de
même qu’aux autres gouverneurs Sarrasins d'Espagne, quoiqu’ils
ne soient que de simples officiers soumis au calife de Damas, donne
d'abord tous ses soins à régler la police et le gouvernement de
l'intérieur de l'Espagne. II fait faire un dénombrement général
de tous les chrétiens sujets au tribut, et songe ensuite à
étendre les conquêtes de sa nation. Dans ce dessin il se met en
campagne vers la fin de l'an 719 ou 9e année depuis l'entrée des
Sarrasins en Espagne, s’avance vers les Pyrénées et tente le
passage de ces montagnes du côté du Roussillon ou du diocèse
d'Elne, ayant remporté un beau succès. Il soumet ce pays qui fait
partie de la Septimanie. Il vient camper ensuite sous les murs de
Narbonne et forme le siège de cette importante place qui lui
facilite la conquête du reste de la province. En 719, le gouverneur
arabe d’Espagne Al-Samh ibn Malik al-Khawlani prend la tête d’une
forte armée d’invasion. Il profite des querelles de succession qui
occupent les Francs. Narbonne devient le siège du gouverneur (wali)
d’une province arabe de Septimanie, comprenant en gros les
départements actuels des Pyrénées orientales, de l’Aude, de
l’Hérault et du Gard. Cependant, les armées Sarrasines ne
parviennent à s’emparer ni de Nîmes, ni de Carcassonne, ni de
Maguelonne.
En
721, l’armée musulmane, toujours dirigée par le même Al-Samh
traverse le Lauragais et assiège Toulouse. L’armée du duc Eudes,
formée d’Aquitains et Basques, renforcés de Neustriens (Normands,
Angevins...) et de Bourguignons vient au secours de Toulouse. Les
Sarrasins sont surpris, battus puis écrasés. Plusieurs milliers
d’entre eux dont Al-Samh sont tués.
L’importance
historique de cette bataille de Toulouse est souvent sous-estimée
par des historiens. Or :
*
Pour les sources arabes, cette bataille de Toulouse constitue la
première défaite et le principal coup d’arrêt à la progression
maure en Europe.
Cette
victoire symbolique des Gascons redonne confiance de l’autre côté
des Pyrénées aux Cantabres réfugiés dans les montagnes
Asturiennes. Le 28 mai 722, ils stoppent aussi l’avancée musulmane
à Covadonga.
Zama
se rend maître de Narbonne vers la fin de la même année ou au
commencement de la suivante, il fait passer au fil de l'épée tous
les habitants qui l'ont défendu et il emmène captifs en Espagne les
femmes et les enfants, dont le nombre est d'autant plus grand, que
cette ville, de même que le reste de la Gothie ou Septimanie, sert
alors d'asile et de retraite à une infinité de Goths que la dureté
des gouverneurs Arabes ont obligé de quittez d'Espagne pour s'y
réfugier (an 720)
La
ville de Narbonne est forte et trop importante, pour que le général
Zama ne prenne pas toutes les mesures possibles afin de s'en assurer
la possession. Il y met en garnison l'élite de ses troupes sous le
commandement d'un de ses généraux appelé lbin-Aumar, et s'avance
ensuite en Septimanie pour continuer la conquête de cette province.
Les
anciens historiens ne disent rien des circonstances qui accompagnent
cette expédition. II parait certain cependant, suivant le témoignage
d’Isidore de Beja auteur contemporain, que les Sarrasins soumettent
alors presque toute la Gaule Gothique, qui, outre l'ancien diocèse
de Narbonne dont ceux d'Alet et de Saint Pons font alors partie,
comprend ceux d'Elne, de Carcassonne de Béziers, d'Agde, de
Maguelonne, de Lodève et de Nismes (Nîmes), avec celui
d’Alais(Alès).
Isidore
ajoute que Zama après avoir soumis cette province et établi une
forte garnison de Sarrasins à Narbonne pour assurer sa conquête,
s'avance vers le, pays des Francs, fait la guerre à ces peuples et
leur livre divers combats, dont les états d'Eudes duc d'Aquitaine
qui confinent presque de toutes parts avec la Gaule Gothique ou
Septimanie.
Dans
ces années, la menace des razzias musulmanes reste cependant presque
aussi redoutable et redoutée que celles des Francs. En 725, les
Maures imposent leur domination sur la vallée du Rhône, mettent à
sac la ville d’Autun (le 22 août 725), et assiègent même la
ville de Sens.
Zama
n'est pas plutôt maître de la Septimanie, qu’il établit le même
gouvernement que les gouverneurs Sarrasins d'Espagne ses
prédécesseurs ont déjà introduit dans ce royaume, c'est-à-dire
qu'il règle les tributs que les chrétiens doivent payer au trésor
royal, et qu'il partage les terres du pays entre les Arabes ou
Sarrasins et les anciens habitants à qui il en laisse une petite
partie, et applique l'autre au fisc, ou la donne à ses soldats...
Quant
à la religion, les califes des Sarrasins contents de voir dominer le
Mahométisme dans le pays conquis, laissent aux anciens habitants la
liberté de professer le Christianisme moyennant un tribut, ainsi que
les Mahométans en usent de nos jours à l'égard des chrétiens
leurs sujets... En sorte que Zama et ses successeurs permettent aux
anciens peuples d'Espagne et de Septimanie l'usage de leurs rites et
de leurs cérémonies, de même que celui de leurs lois...
TRI DES PRISONNIERS |
C'est
de ce mélange des chrétiens d'Espagne et de Septimanie avec les
Arabes leurs vainqueurs qu'on prétend être venu le nom Mozarabes
qu'on donne aux premiers, parce qu'ils sont mêlez avec les autres
Arabes.
D'autres
ne conviennent pas de cette étymologie, et la tirent de Muza ou
Moyze premier gouverneur Arabe d'Espagne, qui accorda le libre
exercice de leur religion aux anciens habitants du pays.
Maître
de l'Al-Andalus, Al-Samh ibn Malik al-Khawlani revendique les droits
que les Wisigoths avaient au-delà des Pyrénées. Dès 719, ses
hommes pénètrent dans le sud-ouest de la France et prennent
rapidement Narbonne, Nîmes et Carcassonne, avant de conquérir la
quasi-totalité de la Septimanie Franque en 721. Il ne lui reste plus
qu'à s'emparer de l'Aquitaine et de sa capitale Mérovingienne
rayonnante, Toulouse.
D'après
les messagers d'Eudes duc d'Aquitaine, ceux qu'on appelle les
Sarrasins pillent, violent et massacrent. Leur supériorité en
nombre et en logistique terrifie Eudes, qui appelle à l'aide Charles
Martel, alors maire du palais, duc et prince des Francs aux côtés
du roi Mérovingien Thierry IV. Martel reste sourd à ces appels,
préférant se concentrer sur sa guerre avec les Austrasiens contre
les Saxons. Pour faire face à la redoutable armée musulmane, le duc
d'Aquitaine va partir avec ses hommes recruter des mercenaires
Vascons (basques) et quelques renforts de Neustrie et de Bourgogne.
[Prémices
d’une catastrophe
La
bataille de Toulouse ? je m’en souviens encore comme si c’était
hier... Les risques sont considérables, et le choc est sans pitié,
mais je l’ai gagnée, et elle m’a apporté tellement de renom et
de gloire, que Charles, le duc d’Austrasie, en prend ombrage.
Ensuite il y a eu celle de Poitiers, beaucoup plus limitée mais tout
aussi rude, et que nous avons gagnée ensemble Charles et moi, alliés
pour une fois... Mais alors l’Église se retourne contre moi, et la
chanson est différente.
Je
vais donc vous conter, imo pectore, comment moi, Eudes, Mérovingien,
duc d’Aquitaine, petit-fils de Dagobert Ier, fier de mon pays et de
mes gens, Gaulois et Francs confondus, mais inclinant plus pour
Athènes que vers Jérusalem, ai battu les Arabes par deux fois, leur
tuant deux émirs...]
Eudes
d'Aquitaine...
Zama
après avoir fait la conquête de la Septimanie, attaque les états
d'Eudes duc d'Aquitaine. Il se tourne d'abord du côté du Rhône, et
il n'omet rien pour pénétrer dans le pays situé au-delà de ce
fleuve où ce duc étend sa domination; mais que la vigoureuse
résistance des Francs rend inutiles. Il est du moins certain que ce
général Arabe après avoir livré divers combats aux Francs et les
avoir harcelez en différentes rencontres, s'avance enfin vers
Toulouse capitale de l'Aquitaine et des états du duc Eudes, qu'il
l’assiège en 721.
[Tout
a commencé un jour de novembre de l’an 720 ! L’un de mes barons
qui se nomme Bertrand était en train de consolider son castelet qui
se trouve à Puy-Redon sur la colline de La Piège, entre Lauragais
et Ariège... Le vent d’autan s’est levé avec une force à
décorner les bœufs et, après la longue période de sécheresse que
nous venions de subir, chacun se dit que dès qu’il se calmera, la
pluie tant attendue tombera.
Au
château Toulousain, comme tout le monde, nous maudissons ce vent fou
qui nous arrache des mains portes et vantaux.
Et
les femmes courent ployées en deux, tenant leur coiffe d’une main
sur la tête, craignant qu’un « bufal de vent li prenguèt lo
capèl »]. Eudes d'Aquitaine
[Soudain,
dans la cour d’entrée du château, un cheval pénètre dans un
galop d’enfer. Son cavalier tout couvert de poussière et de sueur,
hurlant qu’il veut me voir sans attendre. Averti, je fais entrer
mon ami Bertrand, et j’écoute la description alarmante qu’il me
fait sans presque reprendre haleine...
Les
Sarasins après avoir formé encerclé cette grande ville, la battent
avec toutes les machines de guerre qui sont alors en usage. Ils
emploient surtout les frondes pour écarter les Toulousains de leurs
remparts, mais tous leurs efforts sont rendus inutiles par la
vigoureuse défense des assiégés. C'est tout ce que les anciens
historiens nous apprennent de ce fameux siège, à part que le duc
Eudes d'Aquitaine ayant rassemblé une nombreuse armée, attaque les
Sarrasins, leur livre bataille devant la ville et les chasse de ses
états... Le combat très-vif la victoire balance quelque temps,
entre les deux armées : Mais les Chrétiens ayant enfin fait
plier les Mahométans, les taillent en pièces et en font un carnage
horrible.
[Et
le mardi 9 juin 721, à la tête d’une puissante armée de 7 000
hommes aguerris et décidés, je m’avance vers Toulouse, en
quittant Montauban dès l’aube afin de devancer les fortes
chaleurs, et pour pouvoir déclencher les manœuvres, alors que le
jour est encore peu engagé. Et Essamh informé de mon arrivée, m’y
attend, assuré de sa supériorité en nombre et en forces.
Il
dispose d’environ 5 000 fedayins, dont presque 1 000 cavaliers, et
c’est ces derniers qui m’inquiètent le plus...
Leurs
chevaux sont très supérieurs aux nôtres, ils permettent des
manœuvres d’une telle rapidité, que les Sarrasins enveloppent
leur adversaire comme un vol de passereaux, puis ayant portés leurs
coups s’en écartent tout aussi rapidement, pour attaquer ailleurs
et revenir là-bas.
PRISONNIERS EMMENÉS EN CAPTIVITÉ |
Ainsi,
ils affolent l’ennemi et l’amènent à se débander, sans plus
savoir où est son adversaire... Nous, avec nos lourds chevaux, ça
nous est impossible. Je sais tout cela et, en conséquence, j’ai
préparé un plan audacieux, basé sur la ruse, et qui peut nous
donner la victoire s’il est bien exécuté.
En
premier lieu, il me faut faire sortir Essamh du cercle. Pour cela,
j’ai envoyé 2 000 hommes entourer sa tranchée, et la submerger de
jets et de flèches, acculant les Sarrasins entre nous et les
remparts. Il faut absolument qu’Essamh se persuade que c’est là
toute mon armée, qui vole au secours de la ville... Pour se dégager
de ces moustiques qui le piqueront massivement, et fort de sa
supériorité numérique, il fera une sortie.
Alors
nos hommes reculeront mais sans se débander, entraînant à leur
suite les Sarrasins sur la via Aquitania que l’émir voudra garder
dégagée, car elle est son couloir d’approvisionnement depuis
Narbonne, et éventuellement sa seule voie de rapatriement.
Là,
arrivé au plateau Saint-Agne, à deux lieues au Sud de Toulouse, les
5 000 hommes que j’y aurais conduits par un large détour,
sortiront des bois et prendront Essamh à revers.
Et
j’espère bien que, essoufflés par leur course alors qu’ils sont
immobilisés depuis 6 mois dans leurs tranchées devant les remparts,
les Maures seront vite submergés par mon armée en pleine forme,
avec moi à sa tête...]
[La
bataille de Toulouse du 9 juin 721, et de Poitiers en 732
Filed
under: Uncategorized — sitamnesty @ 08:41
Par
la voix du Duc Eudes d’Aquitaine et la plume de Gilbert Sincyr]
« Le
lendemain matin, je demandai que l’on fasse le décompte des morts
des deux côtés, puis, malgré mes blessures qui me faisaient grand
mal, et une fièvre qui me gagnait, je repartis au plutôt vers
Toulouse afin de rassurer tout le monde. Mais, déjà au courant, mes
enfants mêlés aux Toulousains se livraient à des danseries et à
des embrassades dans les rues de la ville. Malgré les ventres creux
et les jambes mal assurées, chacun veut exprimer sa joie de savoir
les Sarrasins écrasés, et sa fierté d’avoir supporté toutes les
privations endurées pendant 6 longs mois. Et lorsque j’apparais,
encore tout couvert du sang de la veille, c'est comme un délire qui
les saisi, tous voulant me toucher pour me dire leur attachement et
leur admiration. Puis les curés font sonner à toute volée à
l’église de La Daurade, et, une procession se constitue à
laquelle je voulus me joindre, porté par mon cheval, car incapable
de marcher par moi-même... Arrivé à l’église on m’aide à me
tenir, et, avec mes enfants, nous joignons notre voix à celle du
peuple, pour chanter tous en cœur les louanges du Seigneur ».
Eudes d'Aquitaine
Il
y eut exactement 3875 morts arabes, et 1203 morts chrétiens, dont
hélas mon ami Raimon d’Albi (Je suis désolé de réduire aussi
considérablement les chiffres annoncés par les chroniqueurs de
l’époque, qui parlent de 375 000 morts musulmans, et de
300 000 soldats d’Eudes. Chiffres totalement fantaisistes)
Mais
l’autre grande nouvelle, c'est que parmi les tués, mes hommes
retrouvent le cadavre d’Essamh. Ainsi, celui qui a réduit Narbonne
en esclavage, puis de nouveau ramassé des milliers de pauvres
bougres pour les transformer en animaux de bât devant Toulouse,
l’homme qui rêvait de conquérir la Gaule, l’émir Essamh ibn
Malik a rendu son âme au diable.
Anastase
Bibliothécaire dit dans la vie du pape Grégoire II « que les
Sarrasins 10 ans après avoir conquis l'Espagne, font tous leurs
efforts l'année suivante pour passer le Rhône et s'emparer de cette
partie de la Gaule dont le duc Eudes est en possession, que ce prince
d’Aquitaine ( car c'est ainsi que le nomme cet historien) ayant
assemblé toutes ses forces, les enveloppe, les taille en pièces et
leur tue en un seul jour, selon la relation qu'il envoie à ce pape,
375 000 hommes ne perdant que 1 500 guerriers... »
Cet
historien ajoute qu'Eudes fait distribuer à ses soldats avant le
combat de petites parcelles de 3 éponges bénites que le pape lui a
envoyées depuis peu, et que pas un de ceux qui s'en trouvent
munis,est blessé ou tué. Quoi qu'il en soit de ce miracle, et du
prodigieux nombre de Sarrasins qui, au rapport d'Anastase, sont tués
dans cette action, nombre que nos auteurs modernes estiment trop
élevé...
Eudes
après avoir entièrement défait l'armée des Sarrasins, poursuit
longtemps les fuyards. Il reprend sur ces infidèles une partie des
conquêtes qu'ils ont faites en Septimanie, ou qu'il aide les
habitants de cette province à les chasser de quelques unes de leurs
places... Car les Sarrasins reprennent quelques années après les
villes de Carcassonne et de Nîmes. Il est aisé à Eudes de tirer
avantage de sa victoire sur les Sarrasins, qu'il est en paix avec
Charles-Martel. Ce duc d'Austrasie pour maintenir l'autorité qu'il à
conquit dans le royaume, et prévenir la révolte des peuples, élève
sur le trône de Neustrie Thierry IV, fils de Dagobert III.
Le
reste de l’armée des Sarrasins se trouvant dans l'impuissance de
faire aucune entreprise dans les Gaules après la bataille de
Toulouse, prend le parti de repasser en Espagne. ils élisent le
général Abdérame pour les commander à la place de Zama jusqu’à
l’arrivée d’Ambiza que le calife Izid a nommé pour relever ce
dernier.
Sous
prétexte des expéditions nécessaire à la conquête, il double les
impôts auxquels les chrétiens sont assujettis, et part à la tète
d'une armée formidable, la dernière année de son gouvernement, 5
ans après l'entrée des Sarrasins dans la Gaule Narbonnaise, et sous
le règne du calife lscam ou Hiscam frère et successeur d'Izid.
Ambiza après avoir traversé les Pyrénées, se met en état de
reprendre les places que Zama a perdues et de pousser ensuite plus
loin ces conquêtes...
ARLES AU VIIIe SIÈCLE |
Carcassonne
est la première ville que ce général assiège, il l’emporte de
force malgré l’avantage de sa situation et la vigoureuse défense
des assiégés. Ce général étend ensuite ses conquêtes jusqu'à
Nîmes, moins par force, que par adresse et par la ruse dont il se
sert dans cette occasion, il n'omet rien pour persuader aux habitants du pays
de se soumettre volontairement, à l'exemple des villes d'Espagne qui
se sont rendues de même aux Sarrasins à leur entrée dans ce
royaume. Il ajoute sans doute que la Gaule Gothique étant une
ancienne dépendance de l'Espagne qui appartient aux Sarrasins par
droit de conquête, ils ne peuvent s'empêcher de reconnaître leur
domination, qu'il est de leur intérêt d'accepter les offres
avantageuses qu'on leur fait, et qu'il vaut mieux se rendre de gré
que de force... Les peuples de Septimanie, plus frappés de la
crainte d'éprouver la fureur dont ces infidèles usent à l'égard
des villes qu'ils prennent d'assaut, que de leurs remontrances, se
voient d'ailleurs hors d'état de se défendre, prennent le parti de
se soumettre à l'obéissance des califes et de remettre leurs places
à ce général, qui voulant s'assurer de leur fidélité, se fait
donner des Otages qu'il envoie, à Barcelone... Ambiza soumet ainsi
tout le pays jusqu'à Nîmes. (Mille deux cent
quatre-vingt quatorze ans plus tard ils en sont toujours aux mêmes
procédés trompeurs et infâmes)
Bataille
de Toulouse (721) — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Toulouse_(721)
La
bataille de Toulouse se déroule le 9 juin 721 et voit la victoire du
Duché d'Aquitaine sur le Califat omeyyade. Cette victoire permet de
briser le siège de …
La
bataille de Toulouse en 721 - Maison des Parfums de ...
maisondesparfums.fr/wp-content/.../La-bataille-de-Toulouse-en-721.pdf
La
bataille de Toulouse, 9 juin 721 ... la bataille de 721 qui a eu lieu
à Toulouse. .... L'année suivante, Moussa débarque à son tour, et
l'ensemble de la ...
Le
9 juin 721, Eudes d'Aquitaine écrasait les musulmans à ...
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9
juin 2014 - C'est le cas de la bataille de Toulouse en 721. ... À
Toulouse, les Arabes subissent une terrible déroute face un ....
Rossellini, année zéro. 9juin721 | Victoire d'Eude d'Aquitaine à
Toulouse, en ...
https://9juin721.wordpress.com/
9
juin 721 - Bataille de toulouse Les Omeyyades, confiants après la
fuite initiale d'Eudes, ne défendent que faiblement leur camp et
n'utilisent pas d'éclaireurs.
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