jeudi 30 avril 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 750

 18 AVRIL 2015...


Cette page concerne l'année 750 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES PEINES DE SAINTE MARINE

Marine la Déguisée ou Marine de Bithynie ou Marie, Sainte légendaire, née en Bithynie au VIIIe siècle et morte en 750. Elle est fêtée le 18 juin en Occident et le 12 février en Orient... Son père, veuf, entre au monastère, fait l'admiration de ses frères par sa Sainte Vie et introduit sa fille, déguisée en garçon, sous le nom de Marin.
Elle vit toute sa vie dans la discipline monastique. Accusée d'avoir séduit une jeune fille, elle préfère subir la pénitence que révéler son sexe pour se disculper. Son secret ne se révèle qu'après sa mort, quand on fait sa toilette mortuaire. Ses reliques sont transférées de Constantinople à Venise. Elle n'est malheureusement pas fêtée dans tous les agendas.

C'est une belle histoire que celle de Marine de Bythinie, surnommée la Déguisée, qu'on nomme aussi saint Marin. Son père l'aime, mais il aime plus encore Dieu. Son père s’appelle Eugène. Il perd son épouse, sentant le désir de renoncer au siècle, il recommande sa fille Marine à l’un de ses parents puis se rend dans un monastère. Il se fait religieux. Tout va bien sauf que de temps à autre, ses yeux se mouillent de larmes et la mélancolie l’habite... C’est que le souvenir de sa fille qu’il a laissée dans le monde sème le trouble dans son âme. L’abbé s’en aperçoit et lui demande ce qui le tourmente.
Eugène lui répond :
« mon père, j’ai laissé dans le monde un enfant encore bien jeune et c’est son souvenir qui cause mes peines. »
L’abbé lui répondit :
« Eugène, je vous permets d’aller le chercher et de l’amener au couvent. »
Eugène, très heureux de la réponse de l’abbé, court chercher sa fille. Il lui coupe les cheveux, lui fait revêtir un habit de garçon, change son nom de Marine en Marin et lui ayant fait promettre de garder le secret jusqu’à sa mort, il l’emmène au couvent.
Ainsi, « frère » Marin vécut parmi les moines.

Il n’a encore que 17 ans lorsqu’il perd son père. Marin, noyé dans la tristesse, reste alors dans sa cellule. Les moines vont souvent faire des provisions à un marché qui se trouve à trois lieues de là. Ils se servent pour cela d’une charrette, se plaignant de ce que Marin ne les accompagne jamais. L’abbé lui en fait reproches et, Marin se joint au groupe de moines pour les aider dans leur tâche.
Lorsqu’il est trop tard pour revenir coucher au monastère, ils restent dans un hôtel qui se tient près du marché... Le patron de l’hôtel a une fille qui s’est laissée séduire par un soldat. Ses parents s’en aperçoivent, la battent et la forcent à nommer son séducteur. Pressée de toute part, elle répondit que c'est le moine Marin qui l’a violée...

Le père furieux court au monastère pour se plaindre auprès du père abbé. C'est un grand scandale. On arrête Marin et on l’interroge sans douceur. Il est sommé d’avouer, par l’Abbé puis par le sergent, il finit par avouer et demande grâce. Le Père Abbé réunit son conseil et on décide de le chasser aussitôt du monastère.
Marin après avoir jeté ses yeux au ciel et réfléchi quelques instants, dit :
« Je suis très coupable et je suis disposé à faire pénitence ». Or Marin ne sait où aller. Désespéré, il est simple et depuis trop longtemps au service de Dieu pour se résoudre à s’éloigner de son église. Alors il s’installe sous un escalier à la porte du monastère. Il se contente de quelques croûtons que la cuisine daigne lui donner.

La fille de l’hôtelier met au monde un fils, qu'elle envoie dès son sevrage, au frère Marin en disant : « Voila votre enfant, nourrissez-le comme vous pourrez ».
Son grand-père décide de s’en débarrasser et il le porte à l’Abbé. On le donne à élever à Marin, et il reste avec lui dans le même lieu. Il s’en occupe avec beaucoup de tendresse et il reçoit aussi beaucoup d’amour de son enfant, un petit garçon vif et enjoué. Or, parmi les frères, on ne cesse d’observer la patience et la douceur de Marin en toutes choses. Certains s’étonnent même qu’il ait pu se rendre coupable de viol, on pense plutôt à une faute consentie mutuellement... Pourtant, il ne nie jamais sa culpabilité, se contentant de ne rien dire. Finalement, le voyant dans cet état de misère avec son enfant en bas âge, on décide de lui faire pitié et de le recevoir dans le monastère, à titre d’ouvrier. On le charge des fonctions les plus viles. Après cinq années de cette vie, les frères du monastère sont touchés de compassion, supplient l’abbé de recevoir à nouveau Marin dans la communauté.

L’abbé accepte à condition qu’il balaie toute la maison, qu’il aille chercher de l’eau, qu’il nettoie les chaussures de tous les frères et qu’il les serve tous... Marin accepte mais peu après il succombe de faiblesse et de maladie. Les moines disent :
« Son crime devait être bien grand car Dieu ne lui a même pas laissé le temps de faire pénitence. » Le père Abbé résout de ne pas l’enterrer dans le cimetière des moines mais à l’extérieur des terres saintes...

Pendant qu’ils préparent le corps, quelle n'est pas leur surprise de découvrir qu’ils n’ont pas à faire à un frère mais à une « sœur » ! Ils se mettent tous alors à crier en se frappant la poitrine :
« Comment a-t-elle put souffrir tant de peines, tant de mauvais traitements et de mépris sans dire un mot ? »
L’abbé tombe à genoux et supplie la servante de Dieu de ne point lui en vouloir car il a agit par ignorance. « Vous ne m’aviez pas déclaré votre secret, hélas ! »

Le corps de Marin-Marine est alors enterré dans l’oratoire du monastère. La fille qui a diffamé Marin tombe dans un accès de fureur, possédée par un démon. On l’amène au monastère où elle est délivrée de sa possession après 7 jours.

Une belle histoire qui se transmet quand ses reliques sont transportées de Constantinople à Venise puis de Venise à Paris, où on élève une église en son honneur... La coupable est guérie par un miracle de « Marin » après sa mort.
« Charmante histoire ! » dit avec ironie Lucifer à Marin lorsqu’il arrive aux portes de la mort.
Il y a de l’humilité, de la douceur et de la guimauve sirupeuse. Mais il y a surtout du mensonge. Et, sur ce point, les paroles même du Sauveur sont précises :
LE PÈRE SUPÉRIEUR REPENTANT 
« Que votre oui soit oui, que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement. » Mon fils, votre faute est passible de l’enfer éternel, selon la théologie classique. »
Et Marin ne se défend pas. Il a depuis longtemps renoncé à se défendre. Il veut juste rester dans la maison du Seigneur... Il est prosterné au sol, et il tourne ses pensées vers le Seigneur et la Vierge, acceptant à l’avance le sort éternel qu’il devine.
L’ange des ténèbres ne lâche jamais aucune proie. Quand il ne trouve rien pour la séduire, puis pour l’accuser, alors il falsifie. Dans ce cas, il s’avère que Marin arrive dans la mort prosterné, chargé de repentir pour ses nombreux péchés, [non pour un quelconque viol puisqu’il n’en a pas commis], mais pour des fautes qu’il reconnaît par avance.
Or ces fautes n’existent que dans la rhétorique du Prince du mensonge. C’est un spectacle qui fait pitié et, jusque dans la mort, l’ange gardien de Marin qui l’assiste dans le passage se dit que cet homme là ne pensera jamais à lui-même... Alors c'est lui qui le défend, avec, comme il est de coutume pour les âmes rares, il y eut une grande colère contre Lucifer, une colère qui doit se faire sentir jusque sur la terre...
Le Christ révèle publiquement la vérité. Il apparaît donc à Marin et le relève. Il s’est fait accompagné de Vierges Saintes et Martyres, Agnès, Cécile, Anastasie... Elles lui disent :
« Tu entres aujourd’hui dans le cortège des vierges et des martyres. Tu deviens en ce jour Reine et épouse du Roi. On se souviendra pour l’éternité de ce que tu as vécu. Tu porteras une couronne qui brillera de loin et illuminera le monde entier. On en ferra un exemple du mépris des valeurs les plus humainement respectables comme l’honneur et la justice.
Et cela à cause d’autres valeurs qui plaisent à Dieu comme l’humilité et l’amour. Tu seras chargé d’accueillir les enfants dont on ne veut pas sur terre, puisque, pendant 2 ans, tu as élevé avec amour un enfant qui n’est pas à toi sous ton escalier. Tu seras aussi chargée des mères qui refusent leur enfant, puisque tu as préféré vivre le martyre plutôt que d’accuser une pauvre pécheresse. Tu seras gardée pour un grand rôle sur la terre, vers la fin du monde. »
Marin est tout troublé par cette salutation qui constitue son Jugement dernier. C’est que le vrai décret du Christ est :
SON ARRIVÉE AU MONASTÈRE 
« Qui s’abaisse sera élevé. »
Et il entre aussitôt, plein de confusion et de joie, dans la salle des noces. C’est bien lui qui se marie ce jour-là, avec Dieu.

Le père Abbé charge un moine d’aller creuser un trou dans la nature pour enterrer Marin. Le moine qui a toujours apprécié ce frère discret et serviable, choisit une colline et, malgré les racines et l’augmentation du travail, il commence à creuser sous un arbre vert.
Un autre frère est chargé de faire la toilette du mort. Or, il se fait soudain une agitation particulière dans le monastère. Tout courant [on ne court jamais dans une Abbaye], le moine entre dans la cellule du père Abbé :
« Père, Père ! Le frère Marin est une femme. Il n’y a aucun doute. C’est une femme ! ».
Tous sont stupéfaits et effrayés. L’Office religieux est suspendu ce jour-là. Tous les moines accourent à cette nouvelle si extraordinaire.
On se regarde. On se demande comment cela est possible.
On reconstitue l’histoire :
Le père de « Marin », voulant entrer au monastère où aucune fille n’est reçue, a dû changer l’apparence de sa fille, cheveux et vêtements, afin qu'elle passe pour un homme puis il lui a fait promettre, jusque sur son lit de mort, de ne jamais révéler son vrai sexe ».
Repensant à la mort de misère de frère Marin, à cause de sa faute et de son viol, on se demande comment il sera possible d’obtenir le pardon de Dieu pour une telle ignorance et un si grand péché commis.
Chacun se comporte comme un petit enfant, ne sachant que faire, et le père Abbé n’est pas le moins agité.
On s’avoue avoir manqué étrangement de perspicacité. On se met à se remémorer les traits fins, la fragilité corporelle de Marin.
On pensa surtout à sa sainteté. Et on se dit :
« Pourquoi ne s’est-elle pas défendue ? Qu’elle ait eu peur de l’interrogatoire musclé de la police est une chose. Mais pourquoi ne jamais avoir protesté de son innocence, pendant des années ? »
Quant au petit garçon de Marin, qu’on élève au monastère, il demande :
« Alors il n’est pas mon père ? »
Et on lui répond :
« Il est mieux que cela. Il est ta mère, ta mère adoptive. »
Quand la jeune femme par qui le scandale est arrivé est mise au courant, elle est saisie d’une grande agitation. Elle veut se tuer à l’idée qu’elle va bientôt devoir subir la même violence qu’elle a fait subir à Frère Marin.
ÉGLISE DE SAINTE MARINE EN RUSSIE
Elle confesse qu’elle a jadis fauté avec un soldat de passage. Mais on ne lui fait pas de tort, effrayé par le Jugement dernier et voulant sans doute, après coup, imiter la douceur et le silence de frère Marin envers elle. Elle se rend plus tard sur le tombeau du frère et se sent miraculeusement entourée de paix et de pardon.
Sainte Marine est inhumée avec honneur, dans l’église du Monastère. On vient de toutes parts à cette tombe et il s'y opère un grand nombre de miracles.

En 2005, sainte Marine a été déclarée, conjointement avec sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patronne de l’œuvre d’adoption céleste des enfants

Sainte Marine la déguisée - Carmina
carmina-carmina.com/carmina/Mytholosaintes/marin.htm
18 juin 2004 - Sainte Marin-Marine ... il y a, aujourd'hui Sainte Marine surnommée la déguisée qui nous amène une histoire bien marinée. ... Après cinq années de cette vie, les frères du monastère furent ... Sainte Marine mourut en 750.
Marine la Déguisée — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Marine_la_Déguisée
Marine la Déguisée ou Marine de Bithynie ou Marie, sainte légendaire, serait née en Bithynie au VIII siècle et morte en 750. Elle est fêtée le 18 juin en Occident ...
Termes manquants : année
Sainte Marine de Bythinie
nominis.cef.fr/contenus/saint/7320/Sainte-Marine-de-Bythinie.html
entrée au monastère déguisée en garçon (✝ 750). C'est une belle histoire que celle de Marine de Bythinie, surnommée la Déguisée, qu'on nomme aussi saint ...

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