dimanche 19 avril 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 765

 14 AVRIL 2015...

Cette page concerne l'année 765 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

DIVERGENCES PARMI LES DIFFÉRENTS COURANTS DE L'ISLAM DU VIIIe SIÈCLE

[Je prie ceux qui me lisent de bien vouloir excuser les longtemps et l'impression de fouillis de ce texte mais les noms et les données sont compliqués les situations et les filiations aussi... Mais cela donne cependant un éclairage "profane" sur les prémices de la guerre interminable et fratricide entre les chiites et les sunnites].
MNC

Abû `Abdillâh Ja`far bin Muhammad al Sâdiq est né à Médine le 24 avril 702 Rabia al Awal, mort le 15 décembre 765 Chawwal. fils de Muhammad al-Bâqir et de Umm Farwah bint Qasim ibn Muhammad ibn Abi Bakr (arrière-petite-fille du calife Abû Bakr). À ce titre, il fait partie des ahlul bayt. Il est en outre le fondateur de la première école de l'islam. Les chiites duodécimains et les ismaéliens le considèrent comme le 6e imâm. Fils de Muhammad al-Bâqir, 5e imâm et de Fatima, petite fille du calife Abû Bakr. Il meurt le 10 septembre 765, à l'âge de 63 ans. Selon la tradition chiite, il est mort empoisonné par le calife abbasside al-Mansûr. Il est enterré à Médine au cimetière d'al-Baqî. Les 33 ans de son imamat lui ont donné le temps d'affirmer son influence sur le droit chiite plus que ceux qui l'ont précédé. Sa réputation dépasse d'ailleurs les limites du chiisme. Il est le fondateur de l'école jafarite, considéré comme une autorité en matière de droit et de hadiths. Faisant brûler les chiites qui lui attribuent une nature divine. C'est aussi l'auteur du livre Buyruk.

Sa succession crée un problème, car, son fils Ismail ben Jafar, successeur désigné, décède avant lui en 760. À sa mort la majorité préfère prendre pour imâm son 2e fils Mûsâ al-Kâzim plutôt que son petit fils Muhammad ben Ismail, que suivent les ismaéliens.

La durée de 33 ans de son règne lui donne le temps d'affirmer son influence sur le droit chiite plus que les autres imâms qui l'ont précédé. Fondateur de l'école juridique chiite, l'école jafarite. « Achoura ( 10e jour du MouHarram) c'est tous les jours, et Kerbela (bataille en 680) c'est partout. » Il est considéré comme une autorité en matière de droit et de hadiths. Sa succession pose problème, (occulté selon la tradition ismaélienne).

Chez les sunnites
Les sunnites le considèrent comme un des pieux prédécesseurs, un grand savant et un modèle de spiritualité. De nombreuses paroles de l'imam Ja'far sont ainsi rapportées par les sunnites, notamment dans le domaine de l'exégèse coranique et la spiritualité : Il represente l’un des maillons de la chaîne soufie des naqshbandi.
L’imam Farîd Ud Dîn Al 'Attâr débute même un de ses livres contenant des notices biographiques sur les saints de l'islam sunnite en ces termes : « Afin d'attirer les faveurs célestes, nous allons tout d'abord parler de Ja'far Al Sâdiq, car il fait partie des gens de l'intimité ( avec Allah), il est le modèle de tous les savants et il a mieux parlé qu'eux tous réunis de la voie spirituelle menant à Allâh. » Les célèbres imams Abou Hanifah et Mâlik ibn Anas le rencontrent et s'instruisent par lui.
Abu Na’im Isfahani dans son al-Hulya dit: « Ja’far al-Sadiq est cité par un grand nombre de savants et d’imams renommés... D’autres disent qu’il est la source originelle des narrateurs.
Anas ibn Malik dit : Aucun œil n’a jamais vu, aucune oreille n’a jamais entendu, aucun cœur n’a jamais connu un homme meilleur que Ja’far al-Sadiq en ce qui concerne son savoir, son adoration et sa piété. »

Mahmud Abu Zuhra, le doyen de l’université d’Al Azhar, préfaçant son livre al-Imam al-Sadiq, dit : { Nous, qu’Allah nous accorde le secours et le succès, avons déjà écrit à propos de 7 imams. Nous n’avons différé notre livre à son propos que parce qu’en fait, il en est le supérieur, d'un mérite particulier parmi les plus grands d’entre les savants, tel ABou Hanifa qui le cite souvent et le considère comme le plus instruit au sujet des différences d’opinions et le plus compétent en jurisprudence. L’imam Malik fréquente sa classe en tant qu’étudiant et le cite en tant que narrateur ; il est le professeur d’Abu Hanifa et de Malik, ce qui est suffisant pour prouver son grand mérite. On ne peut l'écarter pour cause de déficience quelconque, et personne ne peut le dépasser dans ses mérites. En outre, étant le petit-fils de Ali Zain al-Abidin, qui est le plus honoré de la population de Médine en son temps, aussi loin que son mérite, son honneur, sa piété et son savoir sont concernés. Ibn Shihab Zahri et plusieurs autres ont également assisté à ses cours. Fils de Muhammad al-Baqir, qui pourfend le savoir pour en extraire son pur noyau. Il est donc celui à qui Allah accorde un honneur personnel outre l’honneur de sa noble lignée, la parenté des Hashimites et la progéniture de Mahomet.

Ya’qubi dit : « Il est le meilleur et le plus instruit dans la religion d’Allah ».
Les hommes de science, en le citant, disent : « L'instruit nous a dit ».

Les Nâwûsiies.
L'un des 6 groupes professe que Ja'far ben Muhammad est toujours vivant et qu'il ne meurt pas avant de gouverner le monde, car il est mahdi (guidé par dieu. Ces gens prétendent tenir de lui la déclaration (suivante) :
« Si un jour vous voyez même ma tête tomber d'une montagne vers vous, n'en croyez rien, car je serai (toujours) votre seigneur ».
On rapporte encore qu'il a dit de lui :
« Si quelqu'un vient vous raconter qu'il a été témoin de ma maladie, a fait ma toilette mortuaire, m'a enseveli, ne le croyez pas, car je serai toujours votre seigneur, « porteur de l'épée » !. »
On nomma ce groupe les Nâwûsites, du nom de leur chef originaire de Bassora, qui s'appelait « untel » fils ď « untel » al-Nâwûs.

Les Ismaélites.
Un autre groupe professe que, après Ja'far ben Muhammad, c'est Ismâ'il qui est Imâm. Ils récusent le fait que Ismâ'il est mort, du vivant de son père, mais déclarent que c'est une ruse de son père, car il a peur à son sujet et il l'a rendu invisible. Ils prétendent aussi qu' Ismâ'il ne mourra pas avant d'avoir reconquis toute la terre et présidé aux affaires des gens !
C'est lui qui est al-Qâim. En effet, son père l'a désigné pour être Imâm après lui et a demandé à la communauté d'accepter son autorité. (Ja'far) a informé les gens qu' Ismâ'il a droit à (l'Imâma).
« Comme l'Imâm ne dit que la vérité, quand on nous annonce la mort d'( Ismâ'il) nous avons continué à croire que (Ja'far) a dit la vérité et que (Ismâ'il) est le Qâim et qu'il est immortel. »
Ces gens sont les « Ismâ'ilites purs ».
La mère d'Ismâ'il et d'Abd-Allâh, les deux fils de Ja'far ben Muhammad, est Fâtima bint al-Husayn ben al-Hasa ben Ali ben Abu Tâlib, et la mère de celle-ci est 'Umm Habib bint 'Umar ben eAli ben Abu Tâlib dont la mère est Asmâ' bint 'Aqil ben Abu Tâlib.

Les Mubârakites.
Le 3e groupe prétend que, après Ja'far ben Muhammad, l'Imâm est Muhammad ben Ismâ'il ben Ja'far dont la mère est une esclave. « En effet, disent-ils, du vivant de son père, l'Imâma doit revenir à Ismâ'il, mais, comme Ismâ'il meurt avant son père, Ja'far laisse sa succession à Muhammad fils d'Ismâ'il ce droit lui revient et aucune autre solution n'est permise.
Car, après al-Hasan et al-Husayn, la transmission de 5 Imâmas de frère en frère ne peut plus avoir lieu, l'lmâma se transmet seulement à la postérité (de l'Imâm). Ainsi, les deux frères d'Ismâ'il : Abd-Allâh et Musâ n'ont aucun droit à l'Imâma, pas plus que Muhammad ben Hanafîya n'y a droit alors qu'il y a 'Ali ben Hiisayn. »
Les partisans de cette doctrine sont surnommés Mubâ- rakites, d'après le nom de leur chef Mubarak, mawla d'Ismâ'il ben Ja'far.

Les HaUâbiles.
Les Ismaélites (à proprement parler) (c'est-à-dire) les Hattâbites sont les disciples de Abu al-Hattaâb Muhammad ben Abu Zaynab al-Asâdi al-Ajda, un certain nombre de ces gens se sont joint à la secte de Muhammad ben Ismâ'il et ils reconnaissent que Ismâ'il ben Ja'far est mort du vivant de son père. Ce sont eux qui, pendant la vie d'Abû Abd-Allâh Ja'far ben Muhammad se soulevent contre îsâ ben Mûsa, ben Muhammad ben Abd-Allâh ben al-Abbâs, gouverneur de Kufa.
On a rapporté (à îsâ (Jésus)) que ces gens se permettent toutes les licences et propagent la prophétie d'Abû al-Hattab.
Ayant appris qu'ils sont réunis dans la mosquée de Kufa, il envoie (des agents pour arrêter Abual-Hattâb). Les partisans de celui-ci, au nombre de 70 se battent et se défendent, mais ils sont tous tués, sauf un seul qui réussit à s'échapper, en effet, il est blessé et on l'a cru mort. Cet homme s'appelle Abu Salama Hurâsân, puis s'enfuit dans la région de Kandahar et émigre en Inde où peuple de sa tribu existe encore .
Sâlim ben Mukarram al-Jamâl, surnommé Abu Hadîya. Il prétend être mort et être ressuscité. Les partisans de Abu al-Hattâb luttent furieusement contre îsâ, avec des pierres, des baguettes de jonc, des couteaux. Ils emploient des baguettes de jonc en guise de lances. Abu al-Hattab leur a dit : « Combattez-les parce que vos baguettes de roseau agiront sur eux comme des lances, des sabres, tandis que leurs lances, leurs sabre, leurs armes ne vous feront pas de mal et ne vous atteindront pas. »
Il les fait avancer au combat par groupes de 10. Après qu'une trentaine de ses gens eussent été tués, ses partisans lui disent : « Ne vois-tu pas ce qui nous arrive, à cause de ces gens ? Nous ne constatons pas que nos baguettes de jonc leur fassent du mal ni n'agissent sur eux, tandis que leurs armes nous font du mal et ont tué, parmi nous, ceux que tu vois. » Il leur raconte, d'après ce que rapporte al-'Âmma : « Dieu s'est ravisé à votre égard, en quoi est-ce ma faute ? »
Mais, d'après les Šťites, il leur aurait dit : « О gens, vous êtes mis à l'épreuve et votre mort est décidée. Combattez donc pour votre religion et votre noblesse personnelle, ne livrez pas votre ville (?), sinon vous serez humiliés... De toute façon, comme vous ne pouvez échapper au massacre, mourez dignement. » Ils combattent jusqu'au dernier. Abu al-Hattâb est fait prisonnier et amené devant îsâ ben Musâ (Jésus fils de Moïse?) qui ordonne de le tuer à Dar al-Rizq, sur les rives de l'Euphrate. Il le fait crucifier avec un certain nombre de ses disciples. Ensuite, il fait « brûler leurs (cadavres) après avoir fait envoyer les têtes à al-Mansûr qui ordonne de les suspendre à la porte de la ville de Bagdad, pendant 3 jours, après quoi on les brûle.
Il y a eu confusion et ressemblance de la, part des gens, mais (Abu al-Hattab et ses partisans) ont combattu sur l'ordre d'Abû Abd-Allâh Ja'far ben Muhammad et ils sont sortis de la Mosquée sans que personne ne les voie, sans qu'un seul d'entre eux n'ait été blessé. Alors, les gens (d'îsâ) ont commencé à s’entre-tuer, croyant massacrer les disciples d'Abû al-Hattâb, ils se massacrent eux-mêmes jusqu'à la tombée de la nuit. Le lendemain, quand ils voient les morts, ils s'aperçoivent que tous sont des leurs et ils ne trouvent aucun compagnon d'Abû al-Hattâb, qui soit tué ou blessé.
Ces gens sont ceux qui croient qu'Abû al-Hattab est prophète, envoyé par Ja'far ben Muhammad (selon eux), après cet événement, Ja'far en fait un ange. Maudit soit celui qui professe cette croyance ! Par la suite, les partisans de cette doctrine (vivant à) Kufa ou ailleurs, se rallient à Muhammad ben Ismâ'il ben Ja'far, après la mort d'Abû al-Hattâb et acceptent son Imâma dont ils deviennent de fermes partisans...

Les Qarmates.
Ensuite, les groupes extrémistes se partagent en plusieurs tendances et se divisent sur les opinions qu'ont leurs prédécesseurs. C'est ainsi que l'un de ces groupes professe que l'esprit de Ja'far ben Muhammad est passé chez Abu al-Hattâb, et, après la disparition de celui-ci, cet esprit a émigré en Muhammad ben Ismâ'il. Ensuite, ils font transmettre l'Imâma aux descendants de Muhammad ben Ismâ'il. Ils prétendent qu'il n'est pas mort, mais se trouve dans le pays des « Rum », il est le Qâim al-Mahdi. Pour eux, al-Qâim signifie celui qui est envoyé avec la mission prophétique, et apporte une nouvelle loi, (abrogeant la loi de Mahomet. (Ils disent) que Muhammad ben Ismâ'il fait partie des grandissimes prophètes (Um al-azm) lesquels sont, pour eux, au nombre de sept : Noé, Abraham, Moïse, Jésus, Mahomet, 'Ali, Muhammad ben Ismâ'il,
A l'instar des cieux et des terres qui sont aussi au nombre de sept.
A l'instar des parties du corps humain qui sont également au nombre de sept : 2 mains, 2 pieds, un dos, un ventre, un cœur.
De même, dans la tête il y a sept parties : 2 yeux, 2 oreilles, 2 narines, une bouche où se trouve la langue,
De même que le cœur se trouve dans la poitrine.
De même, les Imâms sont aussi au nombre de sept et leur cœur est Muhammad ben Ismâ'il.
Ils justifient l'abrogation de la loi de Mahomet et son remplacement (en se référant), à des traditions rapportées de Abu Abd-Allâh Ja'far en. Muhammad qui aurait dit: « Si notre Qâim se manifeste, vous connaîtrez un nouveau Coran. »
Il a dit également « L'Islam était étranger au début, il redeviendra étranger comme il l'était au début. Heureux donc les étrangers ! »
(Ils ont rapporté) d'autres traditions analogues au sujet d'al-Qâim, comme :
« Dieu, (qu'il soit béni et exalté !), a donné à Muhammad ben Ismâ'il le paradis d'Adam »
Cela signifie la levée de toutes les interdictions et la liberté, (dans l'usage) de tout ce qui a été créé dans le monde... Cela ressort de la parole de Dieu (que voici) :
« Mangez (de ces fruits) en liesse où vous voudrez, (mais) n'approchez point de cet Arbre-ci » C'est-à-dire (n'approchez pas de) Mûsâ ben Ja'far b. Muhammad, ni d'aucun membre de sa descendance, si l'un d'eux prétend à l'Imâma.
Ils assurent que Muhammad ben Ismâ'il est le dernier des prophètes (Halim al-Nabîyin) dont Dieu a parlé dans son Livre... (Pour eux) le monde est composé de 12 îles, dans chaque île, il y a un Hujja ( preuve de Dieu) : Ainsi les Hujja sont au nombre de 12, chaque Hujja a un Dâ'i (missionnaire). Chaque Dâ'i a un У ad (bras droit), on entend par là que le Y ad est un homme chargé de donner les preuves et les arguments. Ils appellent le Hujja, le père, le Dâ'i, la mère, le У ad, le fils. Imitant ainsi la doctrine des Chrétiens dans le dogme d'une triade où Dieu est le père, qu'il soit très Haut, exalté et reste au-dessus de cela ! Le Messie est le fils et Myriam est sa mère...
Sont menteurs ceux qui comparent d'autres (créatures) à Dieu et sont dans l'erreur la plus profonde et (ils vont) manifestement à la perdition. Ils prétendent que toutes les obligations imposées par Dieu à ses serviteurs et dont le Prophète a établi la coutume, en ordonnant de la suivre, ont un sens exotérique (Zâhir) et un sens ésotérique (Bâtin). D'autre part, tout ce que Dieu a imposé aux serviteurs dans (le texte) exotérique du Livre et de la Sunna est un ensemble de paraboles sous lesquelles se cachent les significations essentielles c'est à celles-ci qu'il faut se conformer et c'est en elles que réside le salut. (Les Qarmates trouvent licite de passer les gens par les armes, suivant (en cela) l'opinion de 2 sectes Haridjites) : les Bihasites et les Azraquites pour tuer les Ahlal Qibla (les Musulmans), piller leurs biens et les inculper de mécréance. Pour cela ils tirent argument de la parole de Dieu-le-très- Haut : « Tuez les infidèles quelque part que vous les trouviez » ! Ils préconisent que l'on capture les femmes et que l'on tue les enfants, tirant argument de la parole de Dieu :
« Seigneur ! ne laisse sur la terre nul vivant parmi les infidèles ! »
Ils prétendent qu'il faut commencer par tuer ceux qui ont des opinions sur l'Imâma, parmi leurs adversaires, et, tout particulièrement ceux qui admettent l'Imâma de Mûsa ben Ja'far et de sa descendance.
Ils interprétent, dans ce sens, la parole de Dieu :
« ô vous qui croyez ! combattez ceux des infidèles qui sont dans votre voisinage ! Qu'ils trouvent en vous de la dureté » !
Par conséquent disent-ils, il faut que nous commencions par (tuer) ces gens, ensuite, nous continuerons par le reste. Leur nombre est grand, mais cependant ils n'ont ni force ni puissance. La plus grande partie d'entre eux vit dans la plaine de Kufa (Sawad al-Kufa), dans le Yémen. Ils sont peut-être environ cent mille... ? !

Les Sumaytîya.
Le 4e groupe, parmi les compagnons de Abu 'Abd-Allâh Ja'far ben Muhammad professe que l'Imâm après lui est son fils : Muhammad ben Ja'far dont la mère est une esclave nommée Hamida. (Remarquons que) Mûsâ et Ishâq, les deux autres fils de Ja'far b. Muhammad sont de la même mère que Muhammad. On rapporte que, quand Muhammad était petit, qu'il est entré chez son père Ja'far en courant vers lui, trébuche dans sa robe, tombe le visage contre terre. Ja'far le relève, l'embrasse, ôte la poussière de son visage, le prend dans ses bras et dit :
Mon père a dit : « S'il naît de toi un fils qui me ressemble, donne-lui mon nom, car il me ressemblera et ressemblera au Prophète. »
Ce groupe rend l'Imâma à Muhammad ben Ja'far et à son fils, on l'appelle le groupe des « Sumaytîya », d'après le nom du chef Yahyâ ben Abu Sumayt.

Les Fulhites.
Le 5e groupe, parmi eux, professe que, après Ja'far ben Muhammad, l'lmâma revient à son fils : Abd-Allâh ben Ja'far al-Aftah. Ceci, parce que, à la mort de Ja'far, il est l'aîné de ses enfants. Il remplace son père à la tête de sa tribu en revendiquant l'Imâma et la succession de son père. Ils tirent argument d'une tradition qu'ils attribuent à Abu Abd-Allâh Ja'far Muhammad :
« L'Imâma revient au fils aîné de l'Imâm. »
Ainsi un grand nombre de ceux qui sont fidèles à son père, Ja'far ben Muhammad, se rallient à Abd-Allâh, excepté un petit nombre de gens qui connaissent la vérité. Ils lui posent des questions sur ce qui est licite et illicite en matière de Prière (Salât), d'Aumône légale (Zakat), etc...
Ils ne trouvent en lui aucune connaissance. Le groupe qui se rallie à l'Imâma de Abd-Allâh ben Ja'far s'appelle (le groupe des) Futhites car Abd-Allâh a une tête large. Certains disent qu'il a le pied plat. Certains rapporteurs de la tradition disent que ce groupe tire son nom de celui de leur chef, un Kufite qui s'appelle Abd- Allâh b. Futaih. La plupart des chefs šťites et de leurs juristes prudents (Fuqahď ) se rallient à ce groupe et n'ont aucun doute sur le fait que l'Imâma revient à Abd-Allâh ben Ja'far et, après lui, à sa descendance. Mais, comme Abd-Allâh meurt sans avoir laissé de fils, tous les Futhites désavouent son Imâma et se rallient à Mûsa ben Ja'far. D'ailleurs, pendant la vie d'Abd-Allâh, un certain nombre de Futhites se sont déjà ralliés à l'Imâma de Mûsa ben Ja'far, mais, après la mort (de ce dernier) la plupart des Futhites, désavouent définitivement son Imâma. Il n'y a que peu de gens qui restent fidèles à son Imâma et ensuite à l'Imâma de Mûsa ben Ja'far, après lui. Abd-Allâh b. Ja'far survit 70 jours environ à son père.

Le 6e groupe, parmi eux, pense que, après Ja'far ben Muhammad, c'est son fils Mûsa b. Ja'far qui est Imâm. Ils nient l'Imâma de Abd-Allâh et disent qu'il a fait une faute en prenant la place de son père et en revendiquant l'Imâma. Ce groupe compte un grand nombre de chefs importants qui sont les compagnons d'Abû Abd-Allâh Ja'far ben Muhammad, et tous des personnages Šťites les plus versés dans la science, la sagesse et le droit. Ce groupe est resté fidèle à l'Imâma de Mûsâ ben Ja'far jusqu'au moment où les partisans d'Abd-Allâh ben Ja'far se séparent de lui pour se joindre à leur doctrine. Ensuite, ils se rallient presque tous à Mûsâ ben Ja'far, à part quelques-uns qui restent fidèles à 'Abd-Allâh et qui, après lui, acceptent l'Imâma de son frère Mûsâ ben Ja'far, bien qu'en principe, ils n'acceptent pas l'Imâma consécutif de 2 frères, ils ne font là aucune objection.

Les Qaťíya.
Un groupe prétend que Mûsâ est mort dans la prison de al-Sindi en. Sahak et que Yahyâ ben Halid al-Barmaki l'a empoisonné avec des dattes fraîches et du raisin qu'il lui a envoyés, le tuant ainsi. On appelle ce groupe les Qaťíya parce que, pour eux, la mort de Mûsâ ben Ja'far est certaine, ainsi que l'Imâma de son frère 'Ali. Ils n'ont ni doute, ni soupçon à ce sujet et suivent la voie (traditionnelle) précédente. Le deuxième groupe dit que Mûsâ ben Ja'far n'est pas mort et qu'il ne mourra jamais avant de dominer toute la terre, de l'est à l'ouest, et de la remplir de justice alors qu'elle est remplie d'injustice !
C'est Lui le Qâîm al-Mahdi. Ils prétendent qu'il est sorti de prison en plein jour, sans que personne ne le voie, ni ne le sache, le gouvernement et ses fonctionnaires prétendent qu'il est mort et falsifient la vérité pour les gens et mentent. En fait (Mûsâ ben Ja'far) se cache des hommes et devient invisible. Ils rapportent des traditions de son père Ja'far ben Muhammad à ce sujet (par exemple) : « Il est le Qâim al-Mahdi et même si vous voyez sa tête rouler d'une montagne, ne le croyez pas, car il est le Qâim. »
Certains disent qu'il est al-Qâim, mais qu'il est mort et que l'Imâma ne reviendra à personne d'autre jusqu'à son retour, quand il se soulèvera et apparaîtra. Ils prétendent que, après sa mort, il est revenu et qu'il s'est caché dans un endroit du monde où il est vivant, donnant des ordres et des interdictions, ses compagnons le rencontrent et le voient... Ils tirent argument, à ce propos, des traditions de son père qui a dit : « al-Qâim s'appelle Qâim parce qu'il se lèvera après sa mort ».

Les Wâqifa.
Certains, parmi eux, nient qu'il est été tué, ils pensent qu'il est mort et que Dieu l'a fait monter auprès de lui. Dieu le renverra au moment de sa résurrection. On appelle tous ces groupes « les Wâqifa » parce qu'ils s'arrêtent à Mûsâ ben Ja'far. et le considère comme l'Imâm al-Qâim. Ils n'acceptent aucun Imâm après lui, n'ayant fait passer l'Imâma à aucun autre.
Les Mamlùra.
Certains de ceux qui croient que (Mûsâ ben Ja'far) est encore vivant, professent que al-Rida et ceux qui sont venus après lui ne sont point des Imâms, mais plutôt des suppléants se succédant, les uns après les autres jusqu'à l'apparition de (Mûsâ ben Ja'far), il faut accepter d'eux le commandement et s'en tenir à leurs ordres.
« Vous n'êtes que des chiens mouillés par la pluie », voulant dire par là : Vous avez une odeur pire que celle des cadavres, car les chiens mouillés par la pluie deviennent plus puants que les cadavres. Cette dénomination leur est restée ; c'est ainsi qu'ils sont connus de nos jours. En effet, lorsque l'on dit à quelqu'un qu'il est mouillé par la pluie (Mamtur) il est entendu que c'est l'un des adeptes des Wâqifa qui arrêtent l'Imâma précisément à Mûsâ ben Ja'far. Ce surnom est réservé précisément aux partisans de Mûsâ. Un de ces groupes professe :
« Nous ne savons pas si Mûsâ' est vivant ou mort, selon de nombreuses informations (ahlâr), il est al-Qâim le Mahdi, or, il n'est pas juste de nier la véracité de ces informations. D'autre part, la nouvelle de la mort de son père et de ses ancêtres nous est parvenue d'une façon certaine, par une telle multitude de chaînes et d'informateurs (tawâtur) qu'il est impossible de la nier et de croire à une conspiration (tawâtu').

Les Bašaríya.
Un groupe que l'on appelle les Bašaríya, partisans de Muhammad ben Basîr Mawla (client) de Banû Asad de Kufa, professait que Mûsâ ben Ja'far n'est pas mort et qu'il n'a jamais été emprisonné, mais qu'il est vivant, caché et qu'il est le Qâim al-Mahdi. Au moment de son occultation, il a nommé, à sa place, Muhammad ben Basîr, il l'a désigné comme successeur et lui a remis son sceau, transmis son savoir pour tout ce dont ses sujets ont besoin. Il lui a délégué tous ses pouvoirs et l'a installé à sa propre place. Muhammad en. Basîr est donc Imam après lui.

Ils pensent que 'Ali ben Mûsâ et ceux des fils de Mûsâ qui prétendent à l'Imâma, sont de naissance douteuse. rejetant leur généalogie, ils les inculpent de mécréance à cause de leur revendication à l'lmâma, et inculpent également de mécréance leurs fidèles, ils trouvent licite de (verser) leur sang et de (s'emparer) de leurs biens... Ils prétendent que Dieu a imposé : L'accomplissement des 5 Prières,
Le jeûne du Ramadan.
Mais, rejettent l'aumône légale (Zakâti),
Le pèlerinage et les autres préceptes obligatoires.

Ils permettent ce qui est défendu au sujet des femmes et des garçons, tirant, pour cela, argument de la parole de Dieu : « Il leur donne, par couples, mâle et femelle ». Ils croient à la métempsycose, professant que les Imâms ne forment qu'une seule personne et que cette personne passe d'un corps à un autre. Ils sont partisans de l'assistance entre eux et (mettent en commun) tous les biens qu'ils possédent. Lorsque l'un d'entre eux laisse, par testament, une partie de sa fortune, afin qu'elle soit utilisée pour Dieu.

La cause de l'existence de deux groupes, dont l'un reconnaît l'Imâma ďAhmad ben Mûsâ et dont l'autre est revenu à la doctrine d'al-Wâqifa est que Abû-al-Hasan Rida meurt alors que son fils Muhammad avait 7 ans. Ils jugent qu'il est trop jeune, disant :
« Il n'est pas permis que l'Imâm ne soit pas adulte, et si Dieu ordonne aux hommes de suivre un enfant, alors il sera permis que Dieu impose la responsabilité à un mineur. Comme il n'est pas compréhensible qu'un non-adulte soit responsable, il n'est pas non plus compréhensible qu'un enfant mineur ait une parfaite compréhension de la science de juger, dans les détails
et dans son ensemble, (ait) le sens obscur des prescriptions et des lois religieuses et tout ce que le Prophète nous a donné et qui est nécessaire à la communauté, pour la religion aussi bien que pour la vie, jusqu'au jour de la résurrection. S'il est admis que tout cela est compréhensible pour celui qui est d'un degré au-dessous de l'âge adulte, il serait alors permis que celui qui est de 2, 3 ou 4 degrés au-dessous de l'âge adulte, revenant à l'enfance, puisse, à son tour, tout comprendre. »

Ja'far al-Sâdiq — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Ja'far_al-Sâdiq
Il est mort empoisonné le 15 décembre 765/25 Chawwal 148 H, par le calife abbasside Abû Ja`far al-Mansûr (754-775). Il est enterré à Médine au cimetière ...
Termes manquants : année

www.persee.fr/web/revues/.../rhr_0035-1423_1958_num_154_2_8854
de MJ Mashkur - ‎1958
Les divergences après la mort de Ja'far al-Sâdiq. 107. Après la mort d'Abû Ja'far, ... Sa mort eut lieu au mois de Šawwal, en 148 (décembre 765). Il était âgé de ...

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