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AVRIL 2015...
Cette
page concerne l'année 765 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
DIVERGENCES
PARMI LES DIFFÉRENTS COURANTS DE L'ISLAM DU VIIIe SIÈCLE
[Je prie ceux qui me lisent de bien vouloir excuser les longtemps et l'impression de fouillis de ce texte mais les noms et les données sont compliqués les situations et les filiations aussi... Mais cela donne cependant un éclairage "profane" sur les prémices de la guerre interminable et fratricide entre les chiites et les sunnites].
MNC
Abû
`Abdillâh Ja`far bin Muhammad al Sâdiq est né à Médine le 24
avril 702 Rabia al Awal, mort le 15 décembre 765 Chawwal. fils de
Muhammad al-Bâqir et de Umm Farwah bint Qasim ibn Muhammad ibn Abi
Bakr (arrière-petite-fille du calife Abû Bakr). À ce titre, il
fait partie des ahlul bayt. Il est en outre le fondateur de la
première école de l'islam. Les chiites duodécimains et les
ismaéliens le considèrent comme le 6e imâm. Fils de Muhammad
al-Bâqir, 5e imâm et de Fatima, petite fille du calife Abû Bakr.
Il meurt le 10 septembre 765, à l'âge de 63 ans. Selon la tradition
chiite, il est mort empoisonné par le calife abbasside al-Mansûr.
Il est enterré à Médine au cimetière d'al-Baqî. Les 33 ans de
son imamat lui ont donné le temps d'affirmer son influence sur le
droit chiite plus que ceux qui l'ont précédé. Sa réputation
dépasse d'ailleurs les limites du chiisme. Il est le fondateur de
l'école jafarite, considéré comme une autorité en matière de
droit et de hadiths. Faisant brûler les chiites qui lui attribuent
une nature divine. C'est aussi l'auteur du livre Buyruk.
Sa
succession crée un problème, car, son fils Ismail ben Jafar,
successeur désigné, décède avant lui en 760. À sa mort la
majorité préfère prendre pour imâm son 2e fils Mûsâ al-Kâzim
plutôt que son petit fils Muhammad ben Ismail, que suivent les
ismaéliens.
La
durée de 33 ans de son règne lui donne le temps d'affirmer son
influence sur le droit chiite plus que les autres imâms qui l'ont
précédé. Fondateur de l'école juridique chiite, l'école
jafarite. « Achoura ( 10e jour du MouHarram) c'est tous les
jours, et Kerbela (bataille en 680) c'est partout. » Il est
considéré comme une autorité en matière de droit et de hadiths.
Sa succession pose problème, (occulté selon la tradition
ismaélienne).
Les
sunnites le considèrent comme un des pieux prédécesseurs, un grand
savant et un modèle de spiritualité. De nombreuses paroles de
l'imam Ja'far sont ainsi rapportées par les sunnites, notamment dans
le domaine de l'exégèse coranique et la spiritualité : Il
represente l’un des maillons de la chaîne soufie des naqshbandi.
L’imam
Farîd Ud Dîn Al 'Attâr débute même un de ses livres contenant
des notices biographiques sur les saints de l'islam sunnite en ces
termes : « Afin d'attirer les faveurs célestes, nous
allons tout d'abord parler de Ja'far Al Sâdiq, car il fait partie
des gens de l'intimité ( avec Allah), il est le modèle de tous les
savants et il a mieux parlé qu'eux tous réunis de la voie
spirituelle menant à Allâh. » Les célèbres imams Abou
Hanifah et Mâlik ibn Anas le rencontrent et s'instruisent par lui.
Abu
Na’im Isfahani dans son al-Hulya dit: « Ja’far al-Sadiq est
cité par un grand nombre de savants et d’imams renommés...
D’autres disent qu’il est la source originelle des narrateurs.
Anas
ibn Malik dit : Aucun œil n’a jamais vu, aucune oreille n’a
jamais entendu, aucun cœur n’a jamais connu un homme meilleur que
Ja’far al-Sadiq en ce qui concerne son savoir, son adoration et sa
piété. »
Mahmud
Abu Zuhra, le doyen de l’université d’Al Azhar, préfaçant son
livre al-Imam al-Sadiq, dit : { Nous, qu’Allah nous accorde le
secours et le succès, avons déjà écrit à propos de 7 imams. Nous
n’avons différé notre livre à son propos que parce qu’en fait,
il en est le supérieur, d'un mérite particulier parmi les plus
grands d’entre les savants, tel ABou Hanifa qui le cite souvent et
le considère comme le plus instruit au sujet des différences
d’opinions et le plus compétent en jurisprudence. L’imam Malik
fréquente sa classe en tant qu’étudiant et le cite en tant que
narrateur ; il est le professeur d’Abu Hanifa et de Malik, ce
qui est suffisant pour prouver son grand mérite. On ne peut
l'écarter pour cause de déficience quelconque, et personne ne peut
le dépasser dans ses mérites. En outre, étant le petit-fils de Ali
Zain al-Abidin, qui est le plus honoré de la population de Médine
en son temps, aussi loin que son mérite, son honneur, sa piété et
son savoir sont concernés. Ibn Shihab Zahri et plusieurs autres ont
également assisté à ses cours. Fils de Muhammad al-Baqir, qui
pourfend le savoir pour en extraire son pur noyau. Il est donc celui
à qui Allah accorde un honneur personnel outre l’honneur de sa
noble lignée, la parenté des Hashimites et la progéniture de
Mahomet.
Ya’qubi
dit : « Il est le meilleur et le plus instruit dans la religion
d’Allah ».
Les
hommes de science, en le citant, disent : « L'instruit nous a
dit ».
Les
Nâwûsiies.
L'un
des 6 groupes professe que Ja'far ben Muhammad est toujours vivant et
qu'il ne meurt pas avant de gouverner le monde, car il est mahdi
(guidé par dieu. Ces gens prétendent tenir de lui la déclaration
(suivante) :
«
Si un jour vous voyez même ma tête tomber d'une montagne vers vous,
n'en croyez rien, car je serai (toujours) votre seigneur ».
On
rapporte encore qu'il a dit de lui :
«
Si quelqu'un vient vous raconter qu'il a été témoin de ma maladie,
a fait ma toilette mortuaire, m'a enseveli, ne le croyez pas, car je
serai toujours votre seigneur, « porteur de l'épée » !.
»
On
nomma ce groupe les Nâwûsites, du nom de leur chef originaire de
Bassora, qui s'appelait « untel » fils ď « untel » al-Nâwûs.
Les
Ismaélites.
Un
autre groupe professe que, après Ja'far ben Muhammad, c'est Ismâ'il
qui est Imâm. Ils récusent le fait que Ismâ'il est mort, du vivant
de son père, mais déclarent que c'est une ruse de son père, car il
a peur à son sujet et il l'a rendu invisible. Ils prétendent aussi
qu' Ismâ'il ne mourra pas avant d'avoir reconquis toute la terre et
présidé aux affaires des gens !
C'est
lui qui est al-Qâim. En effet, son père l'a désigné pour être
Imâm après lui et a demandé à la communauté d'accepter son
autorité. (Ja'far) a informé les gens qu' Ismâ'il a droit à
(l'Imâma).
«
Comme l'Imâm ne dit que la vérité, quand on nous annonce la mort
d'( Ismâ'il) nous avons continué à croire que (Ja'far) a dit la
vérité et que (Ismâ'il) est le Qâim et qu'il est immortel. »
Ces
gens sont les « Ismâ'ilites purs ».
La
mère d'Ismâ'il et d'Abd-Allâh, les deux fils de Ja'far ben
Muhammad, est Fâtima bint al-Husayn ben al-Hasa ben Ali ben Abu
Tâlib, et la mère de celle-ci est 'Umm Habib bint 'Umar ben eAli
ben Abu Tâlib dont la mère est Asmâ' bint 'Aqil ben Abu Tâlib.
Les
Mubârakites.
Le
3e groupe prétend que, après Ja'far ben Muhammad, l'Imâm est
Muhammad ben Ismâ'il ben Ja'far dont la mère est une esclave. « En
effet, disent-ils, du vivant de son père, l'Imâma doit revenir à
Ismâ'il, mais, comme Ismâ'il meurt avant son père, Ja'far laisse
sa succession à Muhammad fils d'Ismâ'il ce droit lui revient et
aucune autre solution n'est permise.
Car,
après al-Hasan et al-Husayn, la transmission de 5 Imâmas de frère
en frère ne peut plus avoir lieu, l'lmâma se transmet seulement à
la postérité (de l'Imâm). Ainsi, les deux frères d'Ismâ'il :
Abd-Allâh et Musâ n'ont aucun droit à l'Imâma, pas plus que
Muhammad ben Hanafîya n'y a droit alors qu'il y a 'Ali ben Hiisayn.
»
Les
partisans de cette doctrine sont surnommés Mubâ- rakites, d'après
le nom de leur chef Mubarak, mawla d'Ismâ'il ben Ja'far.
Les
HaUâbiles.
Les
Ismaélites (à proprement parler) (c'est-à-dire) les Hattâbites
sont les disciples de Abu al-Hattaâb Muhammad ben Abu Zaynab
al-Asâdi al-Ajda, un certain nombre de ces gens se sont joint à la
secte de Muhammad ben Ismâ'il et ils reconnaissent que Ismâ'il ben
Ja'far est mort du vivant de son père. Ce sont eux qui, pendant la
vie d'Abû Abd-Allâh Ja'far ben Muhammad se soulevent contre îsâ
ben Mûsa, ben Muhammad ben Abd-Allâh ben al-Abbâs, gouverneur de
Kufa.
On
a rapporté (à îsâ (Jésus)) que ces gens se permettent toutes les
licences et propagent la prophétie d'Abû al-Hattab.
Ayant
appris qu'ils sont réunis dans la mosquée de Kufa, il envoie (des
agents pour arrêter Abual-Hattâb). Les partisans de celui-ci, au
nombre de 70 se battent et se défendent, mais ils sont tous tués,
sauf un seul qui réussit à s'échapper, en effet, il est blessé et
on l'a cru mort. Cet homme s'appelle Abu Salama Hurâsân, puis
s'enfuit dans la région de Kandahar et émigre en Inde où peuple
de sa tribu existe encore .
Sâlim
ben Mukarram al-Jamâl, surnommé Abu Hadîya. Il prétend être mort
et être ressuscité. Les partisans de Abu al-Hattâb luttent
furieusement contre îsâ, avec des pierres, des baguettes de jonc,
des couteaux. Ils emploient des baguettes de jonc en guise de lances.
Abu al-Hattab leur a dit : « Combattez-les parce que vos baguettes
de roseau agiront sur eux comme des lances, des sabres, tandis que
leurs lances, leurs sabre, leurs armes ne vous feront pas de mal et
ne vous atteindront pas. »
Il
les fait avancer au combat par groupes de 10. Après qu'une trentaine
de ses gens eussent été tués, ses partisans lui disent : « Ne
vois-tu pas ce qui nous arrive, à cause de ces gens ? Nous ne
constatons pas que nos baguettes de jonc leur fassent du mal ni
n'agissent sur eux, tandis que leurs armes nous font du mal et ont
tué, parmi nous, ceux que tu vois. » Il leur raconte, d'après ce
que rapporte al-'Âmma : « Dieu s'est ravisé à votre égard, en
quoi est-ce ma faute ? »
Mais,
d'après les Šťites, il leur aurait dit : « О gens, vous êtes
mis à l'épreuve et votre mort est décidée. Combattez donc pour
votre religion et votre noblesse personnelle, ne livrez pas votre
ville (?), sinon vous serez humiliés... De toute façon, comme vous
ne pouvez échapper au massacre, mourez dignement. » Ils combattent
jusqu'au dernier. Abu al-Hattâb est fait prisonnier et amené devant
îsâ ben Musâ (Jésus fils de Moïse?) qui ordonne de le tuer à
Dar al-Rizq, sur les rives de l'Euphrate. Il le fait crucifier avec
un certain nombre de ses disciples. Ensuite, il fait « brûler leurs
(cadavres) après avoir fait envoyer les têtes à al-Mansûr qui
ordonne de les suspendre à la porte de la ville de Bagdad, pendant 3
jours, après quoi on les brûle.
Il
y a eu confusion et ressemblance de la, part des gens, mais (Abu
al-Hattab et ses partisans) ont combattu sur l'ordre d'Abû Abd-Allâh
Ja'far ben Muhammad et ils sont sortis de la Mosquée sans que
personne ne les voie, sans qu'un seul d'entre eux n'ait été blessé.
Alors, les gens (d'îsâ) ont commencé à s’entre-tuer, croyant
massacrer les disciples d'Abû al-Hattâb, ils se massacrent
eux-mêmes jusqu'à la tombée de la nuit. Le lendemain, quand ils
voient les morts, ils s'aperçoivent que tous sont des leurs et ils
ne trouvent aucun compagnon d'Abû al-Hattâb, qui soit tué ou
blessé.
Ces
gens sont ceux qui croient qu'Abû al-Hattab est prophète, envoyé
par Ja'far ben Muhammad (selon eux), après cet événement, Ja'far
en fait un ange. Maudit soit celui qui professe cette croyance ! Par
la suite, les partisans de cette doctrine (vivant à) Kufa ou
ailleurs, se rallient à Muhammad ben Ismâ'il ben Ja'far, après la
mort d'Abû al-Hattâb et acceptent son Imâma dont ils deviennent de
fermes partisans...
Les
Qarmates.
Ensuite,
les groupes extrémistes se partagent en plusieurs tendances et se
divisent sur les opinions qu'ont leurs prédécesseurs. C'est ainsi
que l'un de ces groupes professe que l'esprit de Ja'far ben Muhammad
est passé chez Abu al-Hattâb, et, après la disparition de
celui-ci, cet esprit a émigré en Muhammad ben Ismâ'il. Ensuite,
ils font transmettre l'Imâma aux descendants de Muhammad ben
Ismâ'il. Ils prétendent qu'il n'est pas mort, mais se trouve dans
le pays des « Rum », il est le Qâim al-Mahdi. Pour eux, al-Qâim
signifie celui qui est envoyé avec la mission prophétique, et
apporte une nouvelle loi, (abrogeant la loi de Mahomet. (Ils disent)
que Muhammad ben Ismâ'il fait partie des grandissimes prophètes (Um
al-azm) lesquels sont, pour eux, au nombre de sept : Noé, Abraham,
Moïse, Jésus, Mahomet, 'Ali, Muhammad ben Ismâ'il,
A
l'instar des cieux et des terres qui sont aussi au nombre de sept.
A
l'instar des parties du corps humain qui sont également au nombre de
sept : 2 mains, 2 pieds, un dos, un ventre, un cœur.
De
même, dans la tête il y a sept parties : 2 yeux, 2 oreilles, 2
narines, une bouche où se trouve la langue,
De
même que le cœur se trouve dans la poitrine.
De
même, les Imâms sont aussi au nombre de sept et leur cœur est
Muhammad ben Ismâ'il.
Ils
justifient l'abrogation de la loi de Mahomet et son remplacement (en
se référant), à des traditions rapportées de Abu Abd-Allâh
Ja'far en. Muhammad qui aurait dit: « Si notre Qâim se manifeste,
vous connaîtrez un nouveau Coran. »
Il
a dit également « L'Islam était étranger au début, il
redeviendra étranger comme il l'était au début. Heureux donc les
étrangers ! »
(Ils
ont rapporté) d'autres traditions analogues au sujet d'al-Qâim,
comme :
«
Dieu, (qu'il soit béni et exalté !), a donné à Muhammad ben
Ismâ'il le paradis d'Adam »
Cela
signifie la levée de toutes les interdictions et la liberté, (dans
l'usage) de tout ce qui a été créé dans le monde... Cela ressort
de la parole de Dieu (que voici) :
«
Mangez (de ces fruits) en liesse où vous voudrez, (mais) n'approchez
point de cet Arbre-ci » C'est-à-dire (n'approchez pas de) Mûsâ
ben Ja'far b. Muhammad, ni d'aucun membre de sa descendance, si l'un
d'eux prétend à l'Imâma.
Ils
assurent que Muhammad ben Ismâ'il est le dernier des prophètes
(Halim al-Nabîyin) dont Dieu a parlé dans son Livre... (Pour eux)
le monde est composé de 12 îles, dans chaque île, il y a un Hujja
( preuve de Dieu) : Ainsi les Hujja sont au nombre de 12, chaque
Hujja a un Dâ'i (missionnaire). Chaque Dâ'i a un У ad (bras
droit), on entend par là que le Y ad est un homme chargé de donner
les preuves et les arguments. Ils appellent le Hujja, le père, le
Dâ'i, la mère, le У ad, le fils. Imitant ainsi la doctrine des
Chrétiens dans le dogme d'une triade où Dieu est le père, qu'il
soit très Haut, exalté et reste au-dessus de cela ! Le Messie est
le fils et Myriam est sa mère...
Sont
menteurs ceux qui comparent d'autres (créatures) à Dieu et sont
dans l'erreur la plus profonde et (ils vont) manifestement à la
perdition. Ils prétendent que toutes les obligations imposées par
Dieu à ses serviteurs et dont le Prophète a établi la coutume, en
ordonnant de la suivre, ont un sens exotérique (Zâhir) et un sens
ésotérique (Bâtin). D'autre part, tout ce que Dieu a imposé aux
serviteurs dans (le texte) exotérique du Livre et de la Sunna est un
ensemble de paraboles sous lesquelles se cachent les significations
essentielles c'est à celles-ci qu'il faut se conformer et c'est en
elles que réside le salut. (Les Qarmates trouvent licite de passer
les gens par les armes, suivant (en cela) l'opinion de 2 sectes
Haridjites) : les Bihasites et les Azraquites pour tuer les Ahlal
Qibla (les Musulmans), piller leurs biens et les inculper de
mécréance. Pour cela ils tirent argument de la parole de
Dieu-le-très- Haut : « Tuez les infidèles quelque part que vous
les trouviez » ! Ils préconisent que l'on capture les femmes et que
l'on tue les enfants, tirant argument de la parole de Dieu :
«
Seigneur ! ne laisse sur la terre nul vivant parmi les infidèles ! »
Ils
prétendent qu'il faut commencer par tuer ceux qui ont des opinions
sur l'Imâma, parmi leurs adversaires, et, tout particulièrement
ceux qui admettent l'Imâma de Mûsa ben Ja'far et de sa descendance.
Ils
interprétent, dans ce sens, la parole de Dieu :
«
ô vous qui croyez ! combattez ceux des infidèles qui sont dans
votre voisinage ! Qu'ils trouvent en vous de la dureté » !
Par
conséquent disent-ils, il faut que nous commencions par (tuer) ces
gens, ensuite, nous continuerons par le reste. Leur nombre est grand,
mais cependant ils n'ont ni force ni puissance. La plus grande partie
d'entre eux vit dans la plaine de Kufa (Sawad al-Kufa), dans le
Yémen. Ils sont peut-être environ cent mille... ? !
Les
Sumaytîya.
Le
4e groupe, parmi les compagnons de Abu 'Abd-Allâh Ja'far ben
Muhammad professe que l'Imâm après lui est son fils : Muhammad ben
Ja'far dont la mère est une esclave nommée Hamida. (Remarquons que)
Mûsâ et Ishâq, les deux autres fils de Ja'far b. Muhammad sont de
la même mère que Muhammad. On rapporte que, quand Muhammad était
petit, qu'il est entré chez son père Ja'far en courant vers lui,
trébuche dans sa robe, tombe le visage contre terre. Ja'far le
relève, l'embrasse, ôte la poussière de son visage, le prend dans
ses bras et dit :
Mon
père a dit : « S'il naît de toi un fils qui me ressemble,
donne-lui mon nom, car il me ressemblera et ressemblera au Prophète.
»
Ce
groupe rend l'Imâma à Muhammad ben Ja'far et à son fils, on
l'appelle le groupe des « Sumaytîya », d'après le nom du chef
Yahyâ ben Abu Sumayt.
Les
Fulhites.
Le
5e groupe, parmi eux, professe que, après Ja'far ben Muhammad,
l'lmâma revient à son fils : Abd-Allâh ben Ja'far al-Aftah. Ceci,
parce que, à la mort de Ja'far, il est l'aîné de ses enfants. Il
remplace son père à la tête de sa tribu en revendiquant l'Imâma
et la succession de son père. Ils tirent argument d'une tradition
qu'ils attribuent à Abu Abd-Allâh Ja'far Muhammad :
«
L'Imâma revient au fils aîné de l'Imâm. »
Ainsi
un grand nombre de ceux qui sont fidèles à son père, Ja'far ben
Muhammad, se rallient à Abd-Allâh, excepté un petit nombre de gens
qui connaissent la vérité. Ils lui posent des questions sur ce qui
est licite et illicite en matière de Prière (Salât), d'Aumône
légale (Zakat), etc...
Ils
ne trouvent en lui aucune connaissance. Le groupe qui se rallie à
l'Imâma de Abd-Allâh ben Ja'far s'appelle (le groupe des) Futhites
car Abd-Allâh a une tête large. Certains disent qu'il a le pied
plat. Certains rapporteurs de la tradition disent que ce groupe tire
son nom de celui de leur chef, un Kufite qui s'appelle Abd- Allâh b.
Futaih. La plupart des chefs šťites et de leurs juristes prudents
(Fuqahď ) se rallient à ce groupe et n'ont aucun doute sur le fait
que l'Imâma revient à Abd-Allâh ben Ja'far et, après lui, à sa
descendance. Mais, comme Abd-Allâh meurt sans avoir laissé de fils,
tous les Futhites désavouent son Imâma et se rallient à Mûsa ben
Ja'far. D'ailleurs, pendant la vie d'Abd-Allâh, un certain nombre de
Futhites se sont déjà ralliés à l'Imâma de Mûsa ben Ja'far,
mais, après la mort (de ce dernier) la plupart des Futhites,
désavouent définitivement son Imâma. Il n'y a que peu de gens qui
restent fidèles à son Imâma et ensuite à l'Imâma de Mûsa ben
Ja'far, après lui. Abd-Allâh b. Ja'far survit 70 jours environ à
son père.
Le
6e groupe, parmi eux, pense que, après Ja'far ben Muhammad, c'est
son fils Mûsa b. Ja'far qui est Imâm. Ils nient l'Imâma de
Abd-Allâh et disent qu'il a fait une faute en prenant la place de
son père et en revendiquant l'Imâma. Ce groupe compte un grand
nombre de chefs importants qui sont les compagnons d'Abû Abd-Allâh
Ja'far ben Muhammad, et tous des personnages Šťites les plus versés
dans la science, la sagesse et le droit. Ce groupe est resté fidèle
à l'Imâma de Mûsâ ben Ja'far jusqu'au moment où les partisans
d'Abd-Allâh ben Ja'far se séparent de lui pour se joindre à leur
doctrine. Ensuite, ils se rallient presque tous à Mûsâ ben Ja'far,
à part quelques-uns qui restent fidèles à 'Abd-Allâh et qui,
après lui, acceptent l'Imâma de son frère Mûsâ ben Ja'far, bien
qu'en principe, ils n'acceptent pas l'Imâma consécutif de 2 frères,
ils ne font là aucune objection.
Les
Qaťíya.
Un
groupe prétend que Mûsâ est mort dans la prison de al-Sindi en.
Sahak et que Yahyâ ben Halid al-Barmaki l'a empoisonné avec des
dattes fraîches et du raisin qu'il lui a envoyés, le tuant ainsi.
On appelle ce groupe les Qaťíya parce que, pour eux, la mort de
Mûsâ ben Ja'far est certaine, ainsi que l'Imâma de son frère
'Ali. Ils n'ont ni doute, ni soupçon à ce sujet et suivent la voie
(traditionnelle) précédente. Le deuxième groupe dit que Mûsâ ben
Ja'far n'est pas mort et qu'il ne mourra jamais avant de dominer
toute la terre, de l'est à l'ouest, et de la remplir de justice
alors qu'elle est remplie d'injustice !
C'est
Lui le Qâîm al-Mahdi. Ils prétendent qu'il est sorti de prison en
plein jour, sans que personne ne le voie, ni ne le sache, le
gouvernement et ses fonctionnaires prétendent qu'il est mort et
falsifient la vérité pour les gens et mentent. En fait (Mûsâ ben
Ja'far) se cache des hommes et devient invisible. Ils rapportent des
traditions de son père Ja'far ben Muhammad à ce sujet (par exemple)
: « Il est le Qâim al-Mahdi et même si vous voyez sa tête rouler
d'une montagne, ne le croyez pas, car il est le Qâim. »
Certains
disent qu'il est al-Qâim, mais qu'il est mort et que l'Imâma ne
reviendra à personne d'autre jusqu'à son retour, quand il se
soulèvera et apparaîtra. Ils prétendent que, après sa mort, il
est revenu et qu'il s'est caché dans un endroit du monde où il est
vivant, donnant des ordres et des interdictions, ses compagnons le
rencontrent et le voient... Ils tirent argument, à ce propos, des
traditions de son père qui a dit : « al-Qâim s'appelle Qâim parce
qu'il se lèvera après sa mort ».
Les
Wâqifa.
Certains,
parmi eux, nient qu'il est été tué, ils pensent qu'il est mort et
que Dieu l'a fait monter auprès de lui. Dieu le renverra au moment
de sa résurrection. On appelle tous ces groupes « les Wâqifa »
parce qu'ils s'arrêtent à Mûsâ ben Ja'far. et le considère comme
l'Imâm al-Qâim. Ils n'acceptent aucun Imâm après lui, n'ayant
fait passer l'Imâma à aucun autre.
Les
Mamlùra.
Certains
de ceux qui croient que (Mûsâ ben Ja'far) est encore vivant,
professent que al-Rida et ceux qui sont venus après lui ne sont
point des Imâms, mais plutôt des suppléants se succédant, les uns
après les autres jusqu'à l'apparition de (Mûsâ ben Ja'far), il
faut accepter d'eux le commandement et s'en tenir à leurs ordres.
«
Vous n'êtes que des chiens mouillés par la pluie », voulant dire
par là : Vous avez une odeur pire que celle des cadavres, car les
chiens mouillés par la pluie deviennent plus puants que les
cadavres. Cette dénomination leur est restée ; c'est ainsi qu'ils
sont connus de nos jours. En effet, lorsque l'on dit à quelqu'un
qu'il est mouillé par la pluie (Mamtur) il est entendu que c'est
l'un des adeptes des Wâqifa qui arrêtent l'Imâma précisément à
Mûsâ ben Ja'far. Ce surnom est réservé précisément aux
partisans de Mûsâ. Un de ces groupes professe :
«
Nous ne savons pas si Mûsâ' est vivant ou mort, selon de nombreuses
informations (ahlâr), il est al-Qâim le Mahdi, or, il n'est pas
juste de nier la véracité de ces informations. D'autre part, la
nouvelle de la mort de son père et de ses ancêtres nous est
parvenue d'une façon certaine, par une telle multitude de chaînes
et d'informateurs (tawâtur) qu'il est impossible de la nier et de
croire à une conspiration (tawâtu').
Les
Bašaríya.
Un
groupe que l'on appelle les Bašaríya, partisans de Muhammad ben
Basîr Mawla (client) de Banû Asad de Kufa, professait que Mûsâ
ben Ja'far n'est pas mort et qu'il n'a jamais été emprisonné, mais
qu'il est vivant, caché et qu'il est le Qâim al-Mahdi. Au moment de
son occultation, il a nommé, à sa place, Muhammad ben Basîr, il
l'a désigné comme successeur et lui a remis son sceau, transmis son
savoir pour tout ce dont ses sujets ont besoin. Il lui a délégué
tous ses pouvoirs et l'a installé à sa propre place. Muhammad en.
Basîr est donc Imam après lui.
Ils
pensent que 'Ali ben Mûsâ et ceux des fils de Mûsâ qui prétendent
à l'Imâma, sont de naissance douteuse. rejetant leur généalogie,
ils les inculpent de mécréance à cause de leur revendication à
l'lmâma, et inculpent également de mécréance leurs fidèles, ils
trouvent licite de (verser) leur sang et de (s'emparer) de leurs
biens... Ils prétendent que Dieu a imposé : L'accomplissement
des 5 Prières,
Le
jeûne du Ramadan.
Mais,
rejettent l'aumône légale (Zakâti),
Le
pèlerinage et les autres préceptes obligatoires.
Ils
permettent ce qui est défendu au sujet des femmes et des garçons,
tirant, pour cela, argument de la parole de Dieu : « Il leur donne,
par couples, mâle et femelle ». Ils croient à la métempsycose,
professant que les Imâms ne forment qu'une seule personne et que
cette personne passe d'un corps à un autre. Ils sont partisans de
l'assistance entre eux et (mettent en commun) tous les biens qu'ils
possédent. Lorsque l'un d'entre eux laisse, par testament, une
partie de sa fortune, afin qu'elle soit utilisée pour Dieu.
La
cause de l'existence de deux groupes, dont l'un reconnaît l'Imâma
ďAhmad ben Mûsâ et dont l'autre est revenu à la doctrine
d'al-Wâqifa est que Abû-al-Hasan Rida meurt alors que son fils
Muhammad avait 7 ans. Ils jugent qu'il est trop jeune, disant :
«
Il n'est pas permis que l'Imâm ne soit pas adulte, et si Dieu
ordonne aux hommes de suivre un enfant, alors il sera permis que Dieu
impose la responsabilité à un mineur. Comme il n'est pas
compréhensible qu'un non-adulte soit responsable, il n'est pas non
plus compréhensible qu'un enfant mineur ait une parfaite
compréhension de la science de juger, dans les détails
et
dans son ensemble, (ait) le sens obscur des prescriptions et des lois
religieuses et tout ce que le Prophète nous a donné et qui est
nécessaire à la communauté, pour la religion aussi bien que pour
la vie, jusqu'au jour de la résurrection. S'il est admis que tout
cela est compréhensible pour celui qui est d'un degré au-dessous de
l'âge adulte, il serait alors permis que celui qui est de 2, 3 ou 4
degrés au-dessous de l'âge adulte, revenant à l'enfance, puisse, à
son tour, tout comprendre. »
Ja'far
al-Sâdiq — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Ja'far_al-Sâdiq
Il
est mort empoisonné le 15 décembre 765/25 Chawwal 148 H, par le
calife abbasside Abû Ja`far al-Mansûr (754-775). Il est enterré à
Médine au cimetière ...
Termes
manquants : année
www.persee.fr/web/revues/.../rhr_0035-1423_1958_num_154_2_8854
de
MJ Mashkur - 1958
Les
divergences après la mort de Ja'far al-Sâdiq. 107. Après la mort
d'Abû Ja'far, ... Sa mort eut lieu au mois de Šawwal, en 148
(décembre 765). Il était âgé de ...
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