HORS SÉRIE II.
Voilà
ce que quelques débiles arriérés ont anéanti pour le seul plaisir
d'étaler leur incommensurable bêtise...
Sumériens
Babyloniens Assyriens Chaldéens Phéniciens sassanides
Pour
dompter les fleuves, les habitants doivent s’organiser afin de
réaliser des grands travaux de canalisation (fin IVe millénaire).
C’est ainsi que l’idée d’État qui dirige et planifie est
née...
Plusieurs
guerres entre les cités Sumériennes ont rendu cette partie de
l’histoire très complexe. Chaque Cité-États, ceinturée de
murailles, est indépendante avec ses propres divinités, et son
gouvernement.
Les Sumériens ont inventé l’écriture cunéiforme pour écrire leurs lois afin que la justice soit la même pour tous. C’est de cette écriture que d’autres sociétés se sont inspirées.
Ils
ont aussi inventé : La roue, la poterie au tour, l’arche, ils ont
combiné du cuivre et de l’étain pour obtenir du bronze, le
calendrier de 12 mois et 30 jours, le cadran solaire, le système
numérique basé sur le 60 d’où 60 minutes, 60 secondes et le
cercle de 360 degrés et se sont les premiers à payer des taxes et
des impôts...
Histoire
de la Mésopotamie L'histoire de l'Assyrie
Époque
Paléo-Assyrienne
L'histoire
de l'Assyrie débute vers - 2100, dans le Nord de l'Irak actuel, sur
la route la plus directe entre la haute et la basse Mésopotamie,
empruntée par les échanges entre Sumer ou Akkad et les riches
régions minières du Kurdistan, de l'Arménie et de l'Anatolie.
Assour
est l'objet de la convoitise des royaumes et empires Mésopotamiens :
Au XXIIIe siècle Manishtusu prend Assur pour les Akkadiens,
Les
Goutis, (originaires des monts Zagros ) l'envahissent,
Ur-Nammu,
au XXIIe siècle, l'annexe à la IIIe dynastie d'Our.
Elle
devient indépendante vers - 2025, lorsque l'Empire Sumérien
s'effondre sous les attaques Elamites et Amorrites.
La
domination politique d'Assur se limite strictement à la ville elle
même et à ses environs immédiats :
C'est
une Cité État, au territoire très restreint.
Au
XXe siècle, Assur se développe par le commerce avec la Cappadoce,
en particulier au moyen du karum (comptoir) de Kanesh, actuellement
Kültepe qui contrôle une quinzaine d'associations de marchands
Assyriens dans autant de villes d'Anatolie centrale.
Les
marchands Assyriens exportent de l’étain et des étoffes de luxe
vers l'Anatolie, et rapportent uniquement l’argent de la vente de
ces produits et des ânes qui les ont portés...
Sargon
Ier, Puzur-Ashur II et Naram-Sin (-1860 -1819), règnent
successivement sur le trône Assyrien et luttent contre les les Cités
États voisins :
Elam,
Mari,
bientôt conquise,
Eshnunna,
Yamkhad.
C'est
le début de l'expansion territoriale. Assur devient une puissance
commerciale et politique au début du IIe millénaire, ses objectifs
se dessinent :
Au
Sud vers la Basse-Mésopotamie.
Au
Nord-Ouest vers la Méditerranée.
Ce
premier empire Assyrien, s'effondre vers - 1755 sous la conquête
d'Hammourabi de Babylone.
L'Assyrie
passe alors sous la tutelle de la Dynastie Amorrite de Babylone.
Puis
sous celle des Kassites, peuple issu du Zagros central. Enfin celle
du Mitanni.
Vers
-1440, comme Assur ne paie plus tribut, Shaushtatar, roi du Mitanni,
effectue un raid sur le petit royaume d'Assur et pille la ville,
emportant en particulier « les portes d'Assur ».
La
supériorité de l'armée Mitannienne vient de ses chars de guerre à
deux roues, une innovation pour l'époque...
La
guerre que livre les Hittites au Mitanni, et l'effacement de ce
dernier au XIVe siècle, permettent à l'Assyrie de reprendre son
autonomie.
Eriba-Adad
Ier réussit le premier à rejeter la tutelle Mitannienne et au début
du XIVe, reprend la cité de Ninive ainsi que les territoires situés
aux abords du Tigre.
Ensuite,
c'est Assur-Uballith Ier (- 1366 -1330) qui affirme sa puissance et
se fait reconnaître comme souverain indépendant par le pharaon
Égyptien Aménophis IV, des relations diplomatiques sont établies.
Il marie sa fille au fils du roi de Babylone, créant une excellente
occasion d'intervenir ultérieurement dans les affaires politiques
Babyloniennes. C'est le début d'un long cycle de révolte/répression
entre l'Assyrie et la Babylonie...
Sous
son règne, l'Assyrie s'étend jusqu'à l'Euphrate. Assur-Uballith
impose aux souverains affaiblis du Mitanni un homme appelé Artatama
II puis son fils Suttarna III, qui doit restituer les portes
d'Assur.
Adad-Nirari
1er lui succède et vainc les Kassites. Vers - 1300, il réduit en
vassalité le Mitanni et atteint Karkemish.
Adad-Nirari
1er est victorieux dans l'Hanigalbat (partie orientale du Mitanni).
Il profite du conflit entre Muwatalli, le roi Hittite et Ramsès II
le pharaon Égyptien pour intervenir dans le reste du Mitanni passé
sous la protection des Hittites, en accusant le roi Hurrite, de
l'agresser, il le bat et l'oblige à verser un tribut à vie.
Les
Assyriens combattent les montagnards du Zagros et du Kurdistan et
disputent aux Babyloniens le contrôle des routes commerciales menant
en Iran.
Sous
Salmanasar Ier ou Shulmanu-asharid Ier, au milieu du XIIIe siècle,
toute la haute Mésopotamie est sous le contrôle des Assyriens qui
portent leur frontière sur l'Euphrate et leur domination jusqu'à
Karkemish. Ce souverain poursuit les terribles Goutis qui harcèlent
le pays et expulse les Hittites du Mitanni, leur disputant la
première place dans la région.
« Cette
menace force le roi Hittite Hattusili et le souverain Égyptien
Ramsès II à signer le premier traité de paix de l'histoire... »
Son
successeur, Tukulti-Ninurta Ier doit faire face dès son avènement à
des révoltes dans le Zagros et dans le Haut Tigre. Il utilise la
terreur pour étouffer toute tentative de révolte.
Il
est attaqué vers -1235 dans le sud, par le roi kassite Kashtiliash
IV. Le roi Assyrien réplique violemment, remporte une brillante
victoire sur les Babyloniens affaiblis par les assauts des Elamites,
capture Kashtiliash IV, pille Babylone et déporte une partie de la
population dont des scribes, en Assyrie.
Babylone
est annexée pendant une vingtaine d'années. Akkad et Sumer sont
sous domination Assyrienne.
Tukulti-Ninurta
reprend la lutte contre l'empire Hittite affaibli et remporte, vers
-1230, une victoire décisive face à Tudalya IV... Il décide la
construction d’une nouvelle capitale, Kâr-Tukulti-Ninurta, située
sur le Tigre en face d’Assur.
Vers
-1208, il périt assassiné par les nobles tandis que le royaume de
Babylone est reconstitué.
L'Assyrie
proprement dites
L'histoire de l'Assyrie ne remonte pas aussi haut que celle d'Akkad et Sumer. Il est vrai que les rois d'Assyrie confondent leur antiquité avec celle des peuples du Sud de la Mésopotamie, dans leur idée, ils regardent comme leurs prédécesseurs tous ceux qui ont régné sur Babylone et sur Ninive.
L'histoire de l'Assyrie ne remonte pas aussi haut que celle d'Akkad et Sumer. Il est vrai que les rois d'Assyrie confondent leur antiquité avec celle des peuples du Sud de la Mésopotamie, dans leur idée, ils regardent comme leurs prédécesseurs tous ceux qui ont régné sur Babylone et sur Ninive.
Ainsi
Sargon (-722 -705) parle de ces 350 devanciers qui ont régné sur le
pays de Bel. Il est probable que la première période de l'histoire
d'Assyrie s'identifie avec celle de la Basse-Mésopotamie, en ce sens
que les rois de Babylone règnent également sur le Nord.
Les
invasions
La
Babylonie Kassite a retrouvé son rang et un conglomérat de peuples
apparaît :
Au
sud-ouest, les Araméens, venus des montagnes de Syrie, qui forment
bientôt une puissante confédération sur l'Euphrate.
Au
sud, les Chaldéens s'installent dans la région d'Ur.
Au
milieu du XIIe siècle, l'Assyrie, ainsi assiégée, subit l'attaque
des Élamites et leur concède la région du Petit Zab... Une crise
de succession affaiblit l'Assyrie et ne se termine qu'avec
l'avènement d'Assurresh-ishi Ier.
Puis
les Gasgas, les Phrygiens et les Moushkis détruisent l'empire
Hittite, brûlent Hatusa leur capitale et nombre de cités jusqu'au
nord de l'Assyrie.
Les
invasions Araméennes ravagent ce royaume par l’ouest.
Le
roi Assyrien Tiglath-Phalasar Ier écrit :
«
28 fois à la poursuite des Araméens j’ai traversé l’Euphrate
».
Vers
-1100, les Annales cunéiformes Assyriennes du roi citent les
attaques des Moushkis, partie des Peuples de la Mer, sur le haut
Euphrate, menaçant Ninive et signalent sa victoire, au début de son
règne sur les 20 000 hommes du pays des Moushkis, menés par leurs 5
rois, peuple qui est une menace constante au nord ouest.
Le
roi Tiglath-Phalasar Ier, (Tukulti-apil-Esharra Ier) doit faire
campagne au nord vers le lac de Van et à l'ouest autour de Palmyre.
Il fait aussi face aux Elamites et lutte à 2 reprises contre
Babylone.
Son
armée pénètre au pays d'Amourrou et en Syrie.
C'est
la première fois depuis un siècle, qu'une armée Assyrienne
franchit l'Euphrate.
Mais
elle ne peut arrêter les Araméens qui poussent leurs incursions
jusque sous les murs de Ninive.
L'Assyrie
survit à ces menaces, par le développement de son armée et la
modernisation de ses armes et de ses tactiques.
Au
début du XIe siècle, les campagnes militaires de (Tiglath-Phalasar,
le conduisent jusqu'à la mer Méditerranée. Il soumet les peuples
du Tigre supérieur et il poursuit les Araméens jusqu'en Syrie, il
oblige les villes Phéniciennes et le roi de Karkemish à payer
tribut.
La
frontière est repoussée jusqu'à la côte Phénicienne.
L'Assyrie
transforme la guerre, telle qu'on la connaît dans l'Antiquité...
Son
armée attaque par surprise, avec pour principal but le pillage, elle
massacre les prisonniers suppliciés...
C'est
une guerre totale. Ces victoires procurent aux Assyriens le contrôle
des routes de commerce importantes, en particulier vers la
Méditerranée.
Les
guerres contribuent aussi à fournir au pays les matières premières
dont il manque.
Une
grave crise suit la mort de Tiglath-Phalasar Ier, ses conquêtes sont
perdues après sa disparition.
Les
Araméens, après avoir conquis Babylone, s'installent au cœur du
pays Assyrien et dévastent les campagnes. C'est un coup d'arrêt à
l'expansion assyrienne, pour plus d'un siècle.
Même
menacée dans son intégrité territoriale, l'Assyrie n'a pas perdu
son potentiel militaire.
La
lignée dynastique ininterrompue, assure à l'Empire une solide
continuité politique et, malgré une noblesse turbulente, le pouvoir
bénéficie d'une relative stabilité.
La
conjoncture internationale est favorable.
La Babylonie subit la pression des Araméens,
La Babylonie subit la pression des Araméens,
l'Égypte,
absente d'Asie depuis longtemps, est divisée entre pharaons Libyens
sur le delta du Nil et grands prêtres d'Amon en Haute Égypte.
Les
souverains Adad-Nirari II au Xe siècle, Tukulti-Ninurta II, et
Assur-Nazirpal (Assur-natsir-aplil) II , au IXe siècle, profitent de
cette conjoncture.
La
« reconquête » Assyrienne
Elle
est progressive depuis la fin du Xe siècle. Il s'agit d'abord de
contrôler les voies de communication vitales. Le roi
Tiglath-Phalasar II doit repousser une attaque des Arméniens et
réprimer des révoltes en Syrie.
Puis
vient Assurnazirpal (Assur-natsir-apli) II, qui chaque année, mène
ses armées en campagne, réprimant les rebellions avec une férocité
impitoyable et fondant de nouveaux centres, renforçant ainsi la
puissance Assyrienne... Il lance de nombreuses expéditions en haute
Mésopotamie.
Assurnazirpal
II atteint la Méditerranée, rançonnant au passage les cités
Phéniciennes. Ces campagnes, par le pillage et le paiement
d’un tribut annuel, accroissent soudain le potentiel économique de
l’Assyrie et assurent des rentrées régulières.
Assurnazirpal
II fait construire une nouvelle capitale à Kalhu (site actuel de
Nimrod). Une muraille longue de plus de 7 kilomètres est édifiée,
enfermant une superficie de 360 hectares.
Une
citadelle de 20 hectares domine le site.
La
reconquête reprend avec Adad-Nirari II vers -912 -891 et
Assur-Nazirpal II -884 -859.
En
premier, le pouvoir réorganise l'armée qui est formée de corps de
fantassins lourds, de cavaliers combattant avec l'arc et la lance, de
chars de guerre et de remarquables services du génie équipés de
machines (béliers, tours roulantes) et bien entraînés à la guerre
de siège.
Une
revanche est à prendre sur les Araméens, fixés dans les villes ou
dispersée en Babylonie. Ils pillent les cités et les terrifient
quand elles ne paient pas le tribut.
Adad-Nirarî
II annexe un petit état Araméen centré sur Nisibis.
Son
fils Tukulti-Ninurta II en fait de même autour de la cité d'Harran
et dans la vallée centrale de l'Euphrate. Dès lors, les nomades,
les cités Araméennes, les néo-Hittites et les Phéniciens
subissent la puissance Assyrienne retrouvée. Assur-Nazirpal II étend
la domination Assyrienne vers le nord et vers l'ouest, tout en se
gardant d'attaquer ses puissants voisins :
L'Ourartou
au nord.
La
Babylonie au sud.
Salmanasar
(Shulman-asharédu) III entreprend 32 campagnes durant les 35 années
de son règne. Il se tourne vers l’Occident :
Syrie
du nord.
Anatolie
Méridionale
Cilicie.
Ces
États, néo-Hittites ou Araméens sont faibles. En -856, après
plusieurs campagnes, l'état Araméen du Bît Adini est vaincu et
intégré à l'empire... l’Assyrie contrôle désormais jusqu’à
la boucle de l’Euphrate.
Les
campagnes vont au-delà, mais sans annexions. La confrontation avec
les États de Syrie et de Palestine culmine à la bataille de Qarqar
en Haute Syrie, sur l’Oronte.
En
-853. Salmanasar est arrêté par une coalition de princes Araméens
(Damas, Hamath), de Phéniciens et d’Égyptiens, alliés à Israël
dont le roi Achab fournit le plus important contingent de chars sans
oublier le chef d'Arabie Djendîb ou Gindigu ou Gindibu et ses 1 000
méharistes... C'est un échec cuisant et les Assyriens repartent
sans tribut.
Ils
reviennent en -842 et ont plus de succès, mais ne peuvent rester à
Damas.
Salmanasar
s’intéresse aussi à la Babylonie pour soutenir Marduk-zakir-shumi
monté sur le trône en -854, contre son frère révolté.
Salmanasar,
vainc le rebelle en -850 et impose son protectorat. Il mène aussi
une campagne contre les Chaldéens du Sud, et revient en Assyrie
chargé d’un lourd butin... A la fin du règne de Salmanasar III,
un de ses fils se révolte contre lui, appuyé par la petite
noblesse. Il est vaincu par son frère, Shamshi-Adad V (-823 à -811)
qui doit récompenser ses partisans. Les successeurs sont affaiblis,
tandis que les officiers supérieurs s'imposent et que la petite
noblesse s'agite.
L'Assyrie
perd son influence, elle est même menacée par l'Ourartu qui
contrôle la Syrie du nord... L'empire est en sommeil pendant 75
années. Cependant Salmanasar IV doit entrer en campagne contre les
Mèdes.
Tiglath-Phalasar (Toukoulti-apil-Esherra) III (-745 -727) qui vient au pouvoir par une révolte, décide de fonder un empire universel. Il conforte son autorité en réduisant le pouvoir des nobles et établit une armée permanente basée massivement sur des contingents étrangers.
Les
Assyriens montent à cheval, sans selle ni étriers. Cette cavalerie
remplace la charrerie. Il planifie ses campagnes dans le but
d'annexer les territoires ennemis. Pour rompre leur cohésion, les
peuples conquis sont déplacés et installés en Assyrie.
Il
soulage l'empire de la pression des Araméens qui menace la région
du Tigre central et chasse les Ourartéens de Syrie, leur capitale
Turuspa (Van) est prise.
L'Ourartou
est vaincu en -743 et ensuite il s'attaque à la Syrie.
Il
annexe les états Araméens de Damas et d'Arpad et fait payer le
tribut à Israël, à Juda et à plusieurs cités de Phénicie.
Il
fait campagne contre les Mèdes vers -737.
A
Babylone, en -729, il règne sous le nom de Poulou, instaurant un
système de double monarchie.
La
Syrie est complètement soumise.
La
Palestine est occupée pour faire pièce aux Égyptiens.
Salmanasar
V succède à son père Tiglat-Phalasar III en -726, mais ne règne
que 5 ans. Il met le siège pendant 2 ans à Samarie.
Sargon
II (Sharroukin), monte sur le trône à sa place, en -722. La
capitale du royaume d’Israël, Samarie, tombe en -721, la
population est déportée et remplacée par des Babyloniens, des
peuples d'Arabie et des Hittites. Les princes Syriens et celui de
Gaza, appuyés par une armée Égyptienne, se révoltent mais Sargon
II triomphe à Qarqar et Raphia, les soldats du « pharaon
Éthiopien » sont battus...
Israël
et l'Arménie sont annexés.
En
-720, un Chaldéen, Merodach-baladan profite de la vacance du trône
pour s'installer à Babylone, aidé par l'Elam. La guerre éclate et
la rencontre a lieu près de Dêr, et même si Sargon II s'annonce
victorieux, il doit lutter 10 ans pour écraser la révolte de
Babylone.
Une
coalition du roi de Hamat (appuyée par le pharaon « Ethiopien »)
est écrasée. Au nord, vers -719, il affronte le puissant Ourartu
dont le roi Rousa 1er meurt au combat.
Le
butin est considérable. Une seconde offensive se concrétise par
l'élimination d'un allié d'Ourartou, Mettati après une longue
résistance. Mais les forteresses Ourartéennes (Teishebaini,
Erebuni) sont intactes.
Le
roi Phrygien Mi-ta-a,( Midas pour les Grecs), vers -717, s'allie au
roi Pisiri de Karkémish pour résister à la pression Assyrienne.
En
711 Sargon II prend Ashdod.
En
709, Sargon II mène une grande offensive contre les Moushkis. En 3
attaques, il prend leur 2 plus importantes forteresses, situées en
haute montagne et ravage la région.
Les
Moushkis demandent la paix à Sargon qui impose la présence d’un
représentant Assyrien à la cour du roi Midas. Karkémish est
annexée et, vers -707, Midas paie tribut à Sargon mais son royaume
reste libre.
Les
états néo-Hittites du Taurus, sont conquis ainsi que Chypre et la
Phénicie. Ceci provoque un affranchissement des comptoirs de l'Ouest
dont Carthage...
Les
Cimmériens venus d'Ukraine sont repoussés. Sargon II est tué dans
un combat en Anatolie, en -705.
La
domination Assyrienne va de la Méditerranée au Golfe Persique.
Le
fils de Sargon II, Sennacherib (Sîn-ahhê-eriba) (-704 à -681),
provoque la révolte des Araméens et des Elamites en choisissant les
rois de Babylone...
Le
mouvement est comparable en Palestine et chez les Phéniciens dès la
mort de Sargon II, les Égyptiens les soutiennent en envoyant
Taharqa, le fils du pharaon commandant une petite armée qui se
replie devant l'avance rapide des soldats Assyriens. Sennacherib
réagit promptement.
En
-701, Sidon est prise, puis Ascalon. Une bataille à Elteqeh, près
d'Ashdod, permet à Sennacherib de briser l'alliance ennemie. La
ville Palestinienne de Lakish, se rend après un siège en -701 et
Sennacherib s'avance vers Jérusalem, alors Ezéchias, le roi de Juda
paie un lourd tribut... L'armée Assyrienne poursuit sa campagne. Les
points d'eau ayant été supprimés par Ezéchias, Sennacherib rentre
à Ninive. La victoire des Assyriens à Kish oblige les Elamites à
battre en retraite.
Il
consacre beaucoup de temps à embellir sa capitale, au Nord,
l'Ourartou et la Phrygie sont affaiblis par les Cimmériens. A
nouveau l'Assyrie doit se défendre contre l'Elam qui envahit la
Babylonie, après le pillage par les Assyriens de plusieurs villes
Elamites.
Le
conflit se termine par la bataille d'Hallullê, au bord du Tigre, en
-691 que les Elamites remportent en infligeant de lourdes pertes aux
Assyriens. Excédé, le roi d'Assyrie prend par surprise Babylone
(-689) et les soldats pillent et massacrent aveuglément... Puis
Sennacherib part vers l’Égypte. Hérodote raconte que la nuit, une
immense invasion de rats affamés détruit le camp Assyrien et
contaminent les soldats de la peste. Sennacherib y voit une punition
divine et rentre à Ninive, le roi choisit comme successeur son cadet
Asarhaddon, et est assassiné à l'instigation de son fils aîné,
mais après 6 semaines de guerre civile, Asarhaddon (Assur-ah-iddin)
devient roi à son tour (-680 à –669)... La mauvaise santé du
roi, l'oblige à rester reclus. Babylone connaît la paix et renoue
avec la prospérité.
La
conquête de l’Égypte, commence à partir de -679 et demande de
grands efforts à l'empire. Les Assyriens viennent en « libérateurs
» des Égyptiens, face à la XXVe dynastie d’origine Nubienne. Ils
se rendent maîtres de la Basse- Égypte (prise de Memphis en
-671, perdue en -669, mais aucune de leurs conquêtes ne dure.
Asarhaddon
meurt à Harran en -669. Sa succession est bien préparée :
Un
engagement de fidélité est exigé de toute la population, qui
ratifie le choix d’Assurbanipal (Assour-bân-appli) comme héritier
sur le trône d’Assyrie, et de son frère jumeau Shamash-shum-ukîn
sur celui de Babylonie.
En
Égypte, le Delta et Thèbes sont occupés en -667, libérés vers
-663, la « punition » en est la destruction de Thèbes la
même année.
Les
Assyriens sont maîtres des deux royaumes d’Égypte encore un
dizaine d'années et en sont chassés par Shamash-shum-ukîn,
toujours souverain de Babylonie, qui prend la tête des ennemis
d'Assurbanipal II, c'est la guerre en -652.
Babylone
est détruite vers -648 et la Mésopotamie est réunie par l'Assyrie.
Assurbanipal II poursuit les Nabatéens qui ont soutenu son frère.
Pétra
est pillée.
L'Elam
est soumis après plusieurs campagnes. Suse, la capitale Elamite, est
en ruine, tout l'Elam est bouleversé.
Psammetique
1er profite des guerres qui occupent les Assyriens pour les chasser
avec ses mercenaires Grecs et ils remportent en -635 la victoire
d'Ashdod, tandis que les Mèdes qui se sont soulevés sous la
conduite de Phraorte sont vaincus et Phraorte est tué. La fin du
règne d'Assurbanipal II est très sombre.
Les
Scythes se font menaçants et ravagent la Palestine et l'Ourartu. Il
choisit son fils Ashur-Ete-Ilani pour lui succéder. A sa mort en
-627, une compétition féroce oppose les candidats au trône de
Babylone, dont. Nabopolassar sort vainqueur.
Vers
-625, il bat, dans une bataille près de Nippur, Ashur-Ete-Ilani qui
trouve la mort. Le 2e fils d'Assurbanipal, Sin Shar-Iskhun, se fait
proclamer roi d'Assyrie, pendant que Nabopolassar devient roi de
Chaldée puis roi de Babylonie.
La
fin de l'empire Assyrien
En
-616, Nabopolassar, le roi de Babylonie, hésite à affronter seul
l'Assyrie qui de son côté demande l'aide de l’Égypte, mais
Psammetique 1er reste étranger au conflit. Un an après, les Mèdes
envahissent l'Assyrie et Cyaxare prend la ville d'Arapha puis en
-614, met le siège devant Assur.
La
ville est rapidement prise et pillée.
Les
Mèdes et les Babyloniens s'allient, les Scythes les rejoignent et en
-612, tous lancent un assaut contre Ninive. La capitale Assyrienne
résiste 2 mois avant de devenir un monceau de ruines.
Sin
Shar-Iskhun se réfugie à Haran qui tient face aux Babyloniens et
aux Mèdes jusqu'en -610.
Assur-Uballith
II et les Assyriens se replient sur Karkemish, tandis que Nechao II,
le pharaon Égyptien vient à leur secours. Il est retardé par la
résistance de Josias le roi de Juda allié des Babyloniens qui
trouve la mort à la bataille de Megiddo.
En
-605, les dernières forces Assyriennes et l'armée Égyptienne
commandée par Nechao II sont sévèrement battues par l'armée
Babylonienne dirigée par Nabuchodonosor II à Karkémish...
Le
pays est divisé en deux parties :
La
plaine de Suse pour les Babyloniens.
La
région montagneuse d'Anshan pour les Mèdes.
La
première période de l'histoire mythique de l'Assyrie semble aussi
se confondre avec les données de la Babylonie. A l'époque
historique, Babylone et Ninive forment tantôt des empires séparés,
tantôt sont réunis sous un seul sceptre. Bérose nous retrace la
suite des dynasties Assyriennes conservées dans les textes Arménien
d'Eusèbe nous n'avons que celles qui se rattachent à l'Assyrie,
tandis que la liste toute différente des dynasties Babyloniennes
nous est transmise par un texte Babylonien.
Voici
la liste de Bérose :
Rois
Mèdes, 234 ans 2517-2283
Rois
Elémites, 224 ans 2283-2059
Rois
Chaldéens, 458 ans 2059-1601
Rois
d'Arabie, 245 ans 1601-1356
Sémiramis,
42 ans 1356-1314
Rois
Assyriens, 526 ans 1314-788
Phul,
Teglathphalasar et Salmanassar 788-721
Les
Sargonides 721-606
Le
premier qui semble avoir pris le titre de roi d'Assyrie est un nommé
Bel-Kapkapi, qui appartient peut-être à la dynastie nommée
« arabe ». A celle-ci, semblent se rattacher Adasi et son
fils Belbanu, dont Sargon dérive sa généalogie.
Ce
temps est très obscur, l'Assyrie se débattait contre les
Babyloniens, dont elle tentait de s'affranchir de plus en plus, au
dire des textes d'origine Ninivite.
Nous
connaissons parmi ces rois :
Assur-zakiv-sum
, seigneur des pays, puis Assur-bel-nisisu (Assur est le maître de
ses hommes),
Puzur-Assurle
premier qui, s'intitule « roi d'Assyrie ».
Assur-uballit
(Assur fait vivre),
Bel-nirar,
Pudi-il, qui bâtit le palais royal le plus ancien que nous
connaissions. Bin-nirar, Salmanassar Ier, qui bâtit le palais de
Nimrud, et son fils Tuklat-Ninip qui conquit toute la Mésopotamie,
jusqu'à la basse Chaldée.
Il
se peut que ce premier Tuklat-Ninip, conquérant Assyrien, ait donné
naissance à la légende de Ninus, et que sa femme ait été la
Sémiramis dont parle la liste de Bérose. Sémiramis semble avoir
régné à Babylone pendant 6 ans, avant le roi Chaldéen Saga
saltias, car, après ce roi guerrier et victorieux, les Babyloniens
s'emparent du pouvoir, en tuent le successeur Bel-kudurr-usur, et
gardent le pouvoir jusqu'à ce que Ninip-abal-ekur, vers -1314,
rétablisse l'indépendance et la puissance de la dysnastie
Assyrienne.
Il
est nommé le « grand Empire Assyrien » qui selon Bérose
dure 526 ans, selon Hérodote 520 ans : donc les chiffres concordent.
Nous sortons à partir de cette époque de l'incertitude
chronologique.
Ninive
périt en 606, par les efforts réunis de Cyaxarès le Mède, et de
Nabopalassar, roi de Babylone. Ninive est effacée de la surface de
la terre, comme dit Strabon, et Babylone prend sa place. A partir de
cette époque, l'Assyrie elle-même a cessé de vivre, et ce n'est
qu'à tort que le nom a été étendu par les Grecs à l'histoire de
Babylone...
Telle
est l'histoire de l'Assyrie proprement dite, telle qu'elle apparaît
aujourd'hui dans sa vérité et sa réalité. Car les récits des
Grecs, calqués sur les narrations fantaisistes des Perses, ont,
pendant des siècles, réussi à forger une prétendue histoire de ce
peuple, que archéologie a fait revivre de nouveau.
Le
vrai historien, Hérodote, ne semble pas avoir partagé les erreurs
que Ctésias, le médecin du roi de Perse Artaxerxès II, a propagées
dans le monde. Selon cette légende, l'Assyrie, la première des
grandes dynasties de l'Asie, a été fondée par Ninus et sa femme
Sémiramis, vers 2000 av. J.-C. Ninus, le puissant héros, assassiné
par sa femme Sémiramis, conquérante, encore plus conquérante que
son époux, puisqu'elle a porté les armes de Ninive jusqu'en Inde.
Grande
par sa force, mais fameuse par sa débauche, elle a eu des rapports
incestueux avec son fils Ninyas, roi efféminé comme la plupart de
ses successeurs, qui de père en fils, en 30 générations, ont
occupé le trône de l'Assyrie.
Sardanapale,
désespéré, fini son existence velléitaire par un acte des plus
courageux, en se brûlant dans son palais avec tous ses trésors et
toutes ses femmes...
Dans
toute cette légende, il y a un mélange de vrai et de faux, mais
arrangé en forme de conte, comme plus tard on a brodé, au Moyen
âge, en Orient et en Occident, des légendes mythiques autour de la
vie d'Alexandre le Grand et de Charlemagne.
Comme pour faire écho à la petite exposition présentée au Musée de Leeds ( Grande Bretagne), au British Museum de Londres, et parmi les salles et périodes que y sont explorées, je retiens les incroyables pièces de leur collection Assyrienne.
Preuve que ces visites et ce genre de musée apportent beaucoup, on peut non seulement y admirer des trésors patrimoniaux de cette ancienne culture, mais on y apprend également énormément, pour peu que l'on ne soit pas un spécialiste de ces questions, évidemment.
Il est toujours absolument merveilleux de se retrouver devant un pan complet de l'histoire du monde que l'on connaît peu, et pas seulement dans un livre, ou dans un cours aride, mais bien devant des pièces maîtresses de cette culture. C'est le cas de l'empire Assyrien et de la collection du British Museum.
Parmi les nombreuses pièces du musée, les bas reliefs en plaques murales sont absolument spectaculaires... Représentations d'esprits protecteurs sous des formes d'humains à têtes d'animaux, scènes de palais ou description de conquêtes, scènes guerrières, les panneaux antiques nous racontent la vie et l'histoire de cet empire...
Une fascinante mise en parallèle.
Lors
de la découverte de l'entrée du palais de Nimrod. Les archéologues
ont fini par découvrir que la tête illustrée sur l'image, n'est
que la partie excavée d'une pièce gigantesque :
Un
lion ailé à tête d'humain, qui est lui-même partie d'une paire de
créatures sculptées pour garder la porte monumentale du palais...
L'image
donne l'échelle de cette grandiose sculpture. Quelques autres
gardiens du même genre se retrouvent aujourd'hui dans divers musées
(Louvre, MET), certains sont des chevaux ailés, d'autres des bœufs
à tête d'homme, le British Museum en expose 4 de ce genre.
Quelques
stèles permettent également de découvrir des pans de l'histoire
des Assyriens. L'écriture (cunéiforme) étant largement utilisée,
on a pu en apprendre énormément sur cet empire grâce à
l'archéologie. Et c'est aussi d'une grande beauté, fresques
admirables où figurent les chameaux et, les lions qui chassent
l'antilope etc...
C'est
une réalisation vraiment exceptionnelle que cette créature
mystique. La présence du texte en cunéiforme ajoute à la fois du
mystère et de la beauté.
Savoir
que la sculpture en question remonte à des millénaires fourni la
perspective nécessaire à prendre la vie avec recul en sortant de
là.
Même
si certaines pièces sont un peu moins bien préservées que
d'autres, on ne peut qu'y admirer les détails, comme ici, dans les
cheveux et la barbe du personnage, ou encore l'habile représentation
de sa tête, qui se termine par une bouche et un œil de poisson. A
noter également les détails de la main et du bracelet, en bas à
droite... Un autre exemple aussi splendide, avec les mains et les
détails de la barbe... Ainsi que le fait qu'il est accompagné de
deux singes en laisse.
La plupart des pièces du British Museum proviennent des fouilles et découvertes dans l'ancienne ville de Nimrod, située non loin de Assur, la ville-état qui donne son nom à la culture et à l'empire Assyrien. La cité a prospéré autour de l'an 1000 avant J.C, pour atteindre son apogée avant la chute de l'empire, quelques 600 ans avant J.C.
La plupart des pièces du British Museum proviennent des fouilles et découvertes dans l'ancienne ville de Nimrod, située non loin de Assur, la ville-état qui donne son nom à la culture et à l'empire Assyrien. La cité a prospéré autour de l'an 1000 avant J.C, pour atteindre son apogée avant la chute de l'empire, quelques 600 ans avant J.C.
Terminons
ce trop court survol avec la réédition d'une photo publiée dans un
éditorial de 2013 :
Il s'agit d'un lion colossal, gardant l'entrée du temple d'Ishtar, à Nimrod, qui date d'environ 2900 ans. Une fois de plus, on peut voir qu'il est couvert d'écriture cunéiforme. Le photographe a accentué l'échelle du lion en le captant avec une petite fille devant lui, qui semble captivée par une telle présence...
Il s'agit d'un lion colossal, gardant l'entrée du temple d'Ishtar, à Nimrod, qui date d'environ 2900 ans. Une fois de plus, on peut voir qu'il est couvert d'écriture cunéiforme. Le photographe a accentué l'échelle du lion en le captant avec une petite fille devant lui, qui semble captivée par une telle présence...
Cette
visite récente, a permis de reprendre la discussion sur les musées
et les pièces qui viennent de l'étranger. Dans le cas de ces
sculptures Assyriennes, il y a fort à parier qu'elles n'auraient pas
survécu à la modernité à leur emplacement original (aujourd'hui
en Iraq). Pas qu'elles auraient nécessairement été détruites par
les Irakiens, mais il est fort possible que les nombreux conflits
dans la région auraient fini par détruire ces pièces... !!!
Petit
aparté de ma part :
Permettez
moi de dire que si certains déplorent que les musées occidentaux où
autres se soient approprié les merveilles archéologiques au moins
celles-ci sont encore pour quelques temps à l’abri des coups de
folie de quelques demeurés fanatiques.
Chronologie :
La
Mésopotamie au début de son histoire
-
vers 3300 :
invention
de l'écriture. Sumérienne au sud et Akkadienne au nord.
-
vers 2000 :
premier
royaume d'Assyrie (au nord).
premier
royaume de Babylone (au sud) ; 1792-1750 : règne d'Hammourabi.
Époque
néo-assyrienne
-
810-806 : régence de la reine Sammouramat (« Sémiramis »).
VIIIes.
av. JC : Homère.
VIIIe-VIIe
s. av. JC : Hésiode écrit La Théogonie, où l'on retrouve l'écho
de nombreux mythes de Mésopotamie.
-
705-681 : règne de Sennachérib, fondateur de Ninive.
-
669-630 : règne d'Assurbanipal (« Sardanapale »).
-
612 : prise et destruction de Ninive par les Mèdes (Cyaxare) et par
les Babyloniens (Nabopolassar).
Époque
néo-Babylonienne (Dynastie Chaldéenne à Babylone)
-
626-605 : Nabopolassar.
-
605-562 : Nabuchodonosor II.
-
604: chute d'Ascalon (en Palestine) à laquelle participent des
mercenaires Grecs à la solde de Nabuchodonosor II
-
Alcée (639-562) écrit un poème sur son frère mercenaire à
Babylone.
-
556-539 : Nabonide.
-
539 : prise de Babylone par les Perses.
Époque
Perse (Dynastie des Perses Achéménides)
-
550-529 : Cyrus le Grand.
-
529-521 : Cambyse.
-
521-485 : Darius Ier le Grand
-
492-490 : Première guerre Médique, terminée par la victoire des
Grecs à Marathon
-
485-465 : Xerxès.
-
482 : Xerxès réprime brutalement une tentative de soulèvement à
Babylone.
-
480-479 : deuxième guerre médique, terminée par les victoires des
Grecs à Salamine et à Platées
-
465-424 : Artaxerxès Ier.
-
Vers 460 : Hérodote visite Babylone.
-
Vers 446 : Première lecture en public à Athènes d'extraits de
l'Enquête d'Hérodote
-
426 : pièce d'Aristophane, Les Babyloniens, jouée à Athènes
-
424-404 : Darius II.
-
404-359 : Artaxerxès II.
-
415-398 : Séjour de Ctésias de Cnide à la cour de Perse.
-
401 : Expédition des Dix-Mille, menée par Cyrus le Jeune contre son
frère Artaxerxès il est accompagné d'une armée de mercenaires
Grecs, dont Xénophon.
-
Après 398 : Parution des Persica de Ctésias de Cnide
-
390 : Parution de l'Anabase de Xénophon
-
359-338 : Artaxerxès III.
-
336-331 : Darius III.
-
331 : Bataille d'Arbèles : Victoire d'Alexandre contre le roi Perse
Darius III.
Époque
Macédonienne
-
331-323 : Alexandre.
-
323-306 : période de conflits entre les successeurs d'Alexandre.
Dynastie
Séleucide
-
306-280 : Séleucos Ier Nicator.
-
280-261 : Antiochos Ier Sôter.
-
Entre 280 et 261 : Bérose, prêtre Babylonien, publie en Grec une
histoire de son pays.
-
130 : Conquête Parthe.
Époque
Parthe :
130
av. JC / 266 après : Les Parthes dirigent la Mésopotamie :
-
Ier siècle av. JC : Diodore de Sicile et Strabon écrivent des
sommes encyclopédiques qui comprennent un long passage sur la
Mésopotamie.
A
l'époque Parthe, la Mésopotamie est à la frange de l'empire Romain
et y rentre parfois ponctuellement et partiellement :
-
La Mésopotamie toute entière est conquise par Trajan lors de sa
guerre contre les Parthes entre 114 et 117, mais cette conquête ne
survivra pas à sa mort en 117.
-
Lucius Verus, venu en Mésopotamie pour contrer une invasion des
Parthes, prend leur capitale Ctésiphon (au sud de la Mésopotamie)
en 165 et la pille, mais cette victoire n'a pas de suite.
-
Nouvelle guerre contre les Parthes en 195-199 : Ctésiphon est de
nouveau pillée et deux provinces Romaines sont créées au nord de
la Mésopotamie « l' Osroène » et la « Mésopotamie »
266,
conquête de la Mésopotamie par les Sassanides (ils règnent sur -
l'Iran de 224 jusqu'à l'invasion musulmane des Arabes en 651. Cette
période constitue un âge d'or pour l'Iran tant sur le plan
artistique que politique et religieux). (les
deux provinces Romaines du nord le resteront jusqu'au IVe siècle)...
La
dynastie Sassanide est une dynastie Perse originaire du Fār.
Elle
est créé par Ardachêr I (ou Ardashir Babigan ou Artexerce ou
Artaxerxès I, 224-241), un descendant d'une lignée de Prêtres de
la Déesse Anahita à Istakhr, qui au début du IIIe siècle, a
acquis le poste de Gouverneur de Perse (Persis, Pārs).
Son
père Palik (ou Pāpağ ou Papag ou Papak ou Babak ou Babek,
v.210-223), est à l'origine le dirigeant d'une petite ville appelée
Kheir, mais a réussi, en 205, à déposer Gocihr, le dernier Roi des
Bazrangids (Vassal des Parthes Arsacides) et s'est nommé lui-même
comme le nouveau dirigeant.
Sa
mère, Rodhagh, est la fille du Gouverneur de la province de Perse
(Persis, Pārs). Le fondateur éponyme de la lignée d'Ardachêr I
est son grand-père paternel, Sassan, qui est le Grand Prêtre du
temple d'Anahita... Palik multiplie les effort pour obtenir le
pouvoir local et échapper à l'attention du Roi Parthe Arsacide
Artaban V (216-224) qui est impliqué dans une lutte dynastique avec
son frère Vologèse VI (ou Balash ou Walakhsh, 207/208-228) en
Mésopotamie.
Il est aidé dans son ascension par quelques Arsacides eux-mêmes et avec ses fils, Ardachêr I et Châhpûhr (ou Shapur ou Šāpūr), il réussit à étendre son pouvoir sur l'ensemble de la Perse .
Il est aidé dans son ascension par quelques Arsacides eux-mêmes et avec ses fils, Ardachêr I et Châhpûhr (ou Shapur ou Šāpūr), il réussit à étendre son pouvoir sur l'ensemble de la Perse .
Les
événements qui débutent cette longue dynastie ne sont pas claires,
en raison de la nature fragmentaire des sources.
Il
est toutefois certain qu'à la suite de la mort de Palik, vers 210,
Ardachêr I qui à l'époque, est le Gouverneur de Darabgird,
s'engage dans une lutte pour le pouvoir contre son propre frère aîné
Châhpûhr.
Ardachêr
I déplace sa capitale plus au Sud de la Perse et base son pouvoir à
Ardashir-Khwarrah (ou Firozâbâd ou Firuzabad, en Persan : « La
Gloire d'Ardachêr » anciennement Gur).
La
ville, est bien protégée par de hautes montagnes et est entourée
par un haut mur d'enceinte circulaire incluant un grand palais, dont
il reste des vestiges. Elle est facilement défendable par le biais
de passages étroits. Elle devient le centre à partir duquel
Ardachêr I lance son expansion. On divise en générale la période
Sassanide en 4 :
▪ La construction :
De
205 à 310, correspondant à la constitution de l’Empire, au
développement de l’agriculture et de l'urbanisme.
▪ Le premier âge d'or :
▪ Le premier âge d'or :
De
310 à 379 où l'on remarque un certain déclin et des difficultés
face aux Hephthalites (les Huns).
▪ La période intermédiaire :
▪ La période intermédiaire :
De
379 à 498.
▪ Le second âge d'or :
▪ Le second âge d'or :
De
498 à 651, période marquée par un renouveau de la croissance, puis
un rapide déclin jusqu'à la chute, de 622 à 651.
L'influence
culturelle des Perses Sassanides s’étend bien au-delà des
frontières territoriales de l'Empire jusqu'à atteindre l'Europe de
l'Ouest, l'Afrique, la Chine et l'Inde et jouera un rôle de premier
plan dans la formation de l'art médiéval, à la fois Européen et
Asiatique.
Les
Rois Sassanides sont instruits et friands de lettres et de
philosophie : Khosrô I (531-579) a les œuvres de Platon
(Philosophe Grec, 427-346) et d'Aristote (Philosophe Grec, 384-322)
traduit en Pahlavi et les fait enseigner à Gundishapur.
Durant
son règne de nombreuses annales historiques sont rassemblées, dont
la seule survivante est le Karnamak-i Artaxshir-i Papakan (Actes
d'Ardachêr), un mélange d'histoire et de romantisme qui sert de
base à l'épopée nationale Iranienne, le Shāhnāma.
Lorsque
l'Empereur Justinien I (527-565) ferme les écoles d'Athènes, 7 de
leurs professeurs s'enfuient vers la Perse et trouvent refuge à la
cour de Khosrô I.
Sous
le règne de ce dernier, le collège de Gundishapur, qui a été
fondé au IVe siècle, devient le plus grand centre intellectuel de
l'époque. Il forme des étudiants et des enseignants de toutes les
parties du monde.
Nestoriens
et Chrétiens y sont reçus et travaillent à la médecine et à la
philosophie.
Les
néo-platonistes viennent aussi à Gundishapur. Les traditions
médicales de l'Inde, de la Perse, de Syrie, de la Grèce s'y mêlent
pour produire une école de thérapie florissante...
Artistiquement,
la période Sassanide crée quelques-unes des plus hautes
réalisations de la civilisation Perse. Beaucoup de ce qui sera connu
plus tard sous le nom de « culture musulmane », y compris
l'architecture et l'écriture, sont à l'origine tirée de la
littérature Perse, l'art islamique, est le
récupérateur de l'art Sassanide.
Avec
la littérature, il est clair que l'art de la peinture s'épanouit
sous les Sassanides.
Le
prophète Mani a fondé une école de peinture et le poète al -
Buhturi décrit les peintures murales dans le palais de Ctésiphon.
Lorsqu'un
Roi Sassanide meurt, le meilleur peintre de l'époque est appelée à
faire un portrait de lui pour une collection conservée dans le
trésor royal...
Les
tissus
Peinture,
sculpture, poterie et d'autres formes de décoration ont partagé
leurs conceptions avec l'art textile Sassanide :
Soie,
broderies, brocart, damas, se retrouve sur des couvertures, dans des
abris, des tentes, sur des tapis et sont tissées avec patience et
maîtrise des compétences.
Ils
sont teints dans des teintes chaudes de jaune, bleu et vert.
Chaque
Perse même les paysans et les Prêtres aspirent à se vêtir
au-dessus de sa classe. Ils se présentent souvent avec de somptueux
vêtements. Les deux douzaines de textiles Sassanides qui ont survécu
sont parmi les plus précieux tissus qui existent... Ils sont admirés
et imités de l'Égypte à l'Extrême-Orient et jusqu'au Moyen-âge.
Lorsque
l'Empereur Byzantin Héraclius I (610-641) prend le palais de Khosrô
II Purveez (591-628) à Dastagird, toutes les broderies délicates et
un immense tapis sont parmi ses plus précieux butin... Le plus
célèbre est le « tapis d'hiver », également connu sous
le nom de « Khosrô de printemps ». Le motif vise à
faire oublier l'hiver avec des représentations de scènes de
printemps et d'été. Les fleurs et les fruits sont ornés de rubis
et de diamants, les ruisseaux sont faits de perles placées sur un
terrain d'or.
La
sculpture
La
sculptures Sassanide à surtout été développée sous la forme de
sculptures rupestres. Les sites les plus riches sont ceux de Taq-e
Bostan et Naqsh-e Rostam. Ce type de sculpture est une tradition
Iranienne qui va connaître son apogée sous les Sassanides. 38
reliefs sont connus, dont la majeure partie sont situés dans le
Fars. 8 des 11 premiers Rois Sassanides se sont fait représenter sur
un relief sculpté, puis 200 ans plus tard, Khosrô II a repris cette
tradition...
Il
s'agit d'un art qui glorifie la personne du Roi, qui est censé
immortaliser le pouvoir, la gloire et la grandeur du souverain.
Les
autres personnages comme les divinités, les dignitaires, les
soldats, les prisonniers, les batailles etc... Ne sont que
secondaires.
Ils
sont destinés à mettre en valeur le personnage central qu'est le
Roi. Ces sculptures sont de couleur, mais seulement quelques infimes
traces de peinture restent encore visibles.
Il
existe très peu de statues en pierre en ronde-bosse (Sculpture
totalement réalisée en 3 dimensions observables sous n'importe quel
angle) datant de l’époque Sassanide.
L'une
des seules que l'on puisse citer est celle de Châhpûhr I (ou Shapur
ou Šāpūr, 241-272) dans la grotte de Mudan-e Shapur, près de
Bishapour, dont la hauteur dépasse les 7 m... Sa fonction est encore
inconnue et les avis divergent : Lieu de sépulture, de culte
du Roi défunt, fonction honorifique ?. Quoiqu'il en soit, on peut
remarquer combien le costume royal et l’armement sont représentés
de manière très détaillée.
Par
contre, en métal on en trouve deux types :
Le
premier consiste en un groupe de bustes royaux en bronze, ou en
argent.
De
grande qualité, ils prennent une place importante dans l’art
Sassanide et mesurent en général 30 à 40 cm.
Il
existes des éléments communs à ces bustes dont le principal est,
une couronne à deux croissants (korymbos) avec une paire d’ailes
de part et d’autre de la couronne.
La
plus belle pièce de cette série est une tête en argent conservée
au Metropolitan Museum of Art et parfois identifiée à Châhpûhr II
(ou Shapur ou Sapor ou Šāpūr, 309-379).
Cette
pièce est réalisée par martelage d’une seule feuille d’argent
dont certaines parties sont ensuite travaillées au repoussé et
d’autres ciselées.
La
tête est surmontée d'une couronne crénelée avec des croissants de
lune, tandis que des boucles d’oreilles ovoïdes et un collier de
perles font office d'ornement.
La
deuxième série est constituée de statuettes en bronze, mesurant 10
à 12 cm. de hauteur représentant des personnages masculins, portant
un long pantalon bouffant et une courte tunique. Leur chevelure est
séparée en deux touffes et une longue épée se balance entre leurs
jambes.
L'argenterie
La
vaisselle de métal, notamment d'argent, est sans doute une des
productions les plus caractéristiques et les plus problématiques de
l'Empire Sassanide. On connaît dans plusieurs textes des mentions
sur la richesse des Rois et des vaisselles d’argent ont été
découvertes aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles.
La
plupart d'entre elles sont conservées au musée de l'Ermitage, à
Saint-Pétersbourg.
Toutefois
on éprouve des difficultés à distinguer les vaisselles Sassanides
de celles des débuts de l’islam... On possède quand même
actuellement un corpus étendu d’œuvres bien étudiées et datées
avec plus ou moins de certitude. Ces pièces de vaisselle sont
souvent utilisées pour des cadeaux diplomatiques, comme objets de
commerce ou comme butin.
Elles
ont pu être offertes parfois même plusieurs siècles après leur
fabrication.
Les
plats ne sont pas utilitaires, mais appartiennent à un art de cour,
de propagande ou de munificence.
Par
contre, les aiguières, vases, coupes hémisphériques ou elliptiques
sont fonctionnels. On a pu établir une chronologie de ces
vaisselles. Certaines comportent des scènes de chasse royale ou des
portraits.
Entre
le milieu du IVe et le Ve siècles, on note une diminution de la
production.
À
partir de Kavadh I (488-498) et Khosrô I (531-579), la production
d'argenterie dans le royaume augmente à nouveau avec toujours des
plats à l’effigie royale, mais aussi de nouvelles formes et de
nouveaux décors figuratifs et non royaux : Des danseuses, des
animaux, des plantes ou encore simplement des motifs géométriques.
C’est également la période où naît une argenterie moins
somptueuse, avec beaucoup de cuivre et un décor plus simples, à
rapprocher de l’accroissement de la petite noblesse.
La
production Sassanide se poursuit un peu après l’arrivée de
l’islam dans les régions encore dominées par des souverains
indépendants.
Plusieurs
influences ont marqué l'argenterie Sassanide : On voit ainsi
l'apparition de bols sur pied dérivés de modèles occidentaux, de
bols ovales et aiguières dérivés de modèles Est-Iraniens et de la
vaisselle à décor de nielle se rapprochant de la verrerie qui
dénotent d'une influence de la Méditerranée Orientale.
Elles contiennent en général le poids en drachmes ou statères et le nom du propriétaire. Les matériaux dont se composent ces vaisselles peuvent être l'argent, dont la pureté et le poids varient en fonction de la pièce (centre de production dans la capitale ou provincial, destinataire) ou le bronze, avec beaucoup d’étain et qui imite la vaisselle d’argent, mais doit sans doute être attribuée à une période très tardive voire post-sassanide. Les techniques de décor sont elles aussi très variées. La plus sophistiquée consiste à insérer des éléments d’argent en relief dans une entaille dans la paroi du fond, mais le décor peut simplement être gravé et/ou ciselé. La dorure se fait au mercure, sur le motif au début (IIIe-Ve s.) puis sur le fond (Ve-VIIe s.) et parsemant les zones décorées pour les centres « provinciaux ».
La
verrerie
Malgré
de nombreux objets, la verrerie Sassanide reste difficile à séparer
de celle des périodes précédentes et suivantes car peu d’œuvres
proviennent de fouilles, ce qui rend la datation quasi-impossible.
La
plupart des verres sont transparents, mais il existe des verres
opaques colorés en bleu, en pourpre ou en vert. De nombreuses
techniques, connues depuis longtemps, sont développées : Le
soufflage, le soufflage dans un moule, le pressage dans un moule pour
mise en forme, les taches et filets colorés, la taille à la meule,
le polissage à froid pour le décor. Les formes sont assez
comparables à celles du monde Romain.
L'architecture
Ce
qui nous est parvenu des palais illustrent la splendeur dans laquelle
ont vécu les Rois Sassanides. On peut citer les palais de Firuzabad
(Ardashir-i Kurrahà) et Bishapour (Bay Shapur) dans le Fars et celui
de la capitale Ctésiphon dans la province de Khvarvaran.
En
plus des traditions locales, l'architecture Sassanide a été
influencée par celle des Parthes, mais possède ses propres
caractéristiques architecturales. Elle sont caractérisés notamment
par des voûtes monumentales et des coupoles de pierre et de briques.
Les Sassanides reprennent aussi le matériau traditionnel, la brique
crue et des techniques de construction des Parthes.
Au
cours de la période Sassanide, les voûtes atteignent des
proportions énormes, en particulier à Ctésiphon. Dans la cité,
l'arche de la grande salle voûtée, attribué au règne de Châhpûhr
I (ou Shapur ou Šāpūr, 241-272), a une portée de plus de 24 m et
atteint une hauteur de 36 m. Cette magnifique structure a fasciné
les architectes de tous les siècles qui ont suivi sa conception et
est considérée comme l'un des plus importants exemples de
l'architecture Perse.
Les
Perses ont aussi à leur actif d'autres réalisations comme :
Les iwans qui sont des halls voûtés ouverts sur un côté seulement
par une grande arcade. Ils utilisent la même technique de voûtes
que les voûtes paraboliques. Les iwans sont déjà utilisés à
l'époque Parthe, mais ils sont devenus un élément majeur de
l'architecture Sassanide. La coupole sur trompe constitue une grande
avancée dans l'architecture Sassanide. En effet, la coupole
circulaire est déjà connue des Parthes et des Romains (rotondes),
mais le passage du plan carré au plan circulaire n’est maîtrisé
pour la première fois que chez les Sassanides.
Ces
coupoles sont souvent d’un diamètre élevé, atteignant 14 m dès
le règne d’Ardachêr I (ou Ardashir Babigan , 224-241) dans son
temple du feu.
Le
dôme de chambre dans le palais de Firuzabad est le plus ancien
exemple survivant de l'utilisation de coupole. La caractéristique
unique de l'architecture Sassanide se distingue dans l'utilisation de
l'espace. L'architecte Sassanide construit son immeuble très massif,
d'où l'utilisation de murs de briques décorées et moulé en stuc
sculpté.
La
brique est aussi utilisée pour créer des éléments architecturaux
ou décoratifs tels les escaliers, frises à festons, rosettes, faux
arcs, linteaux avec armature de bois.
Les
décors de stuc ne sont connus que depuis le début du XXe siècle
et leur étude présente de grandes lacunes, en raison de la
multiplicité des décors et des nombreuses disparitions
notamment... Le plus ancien décor de stuc conservé est
celui du complexe de Châhpûhr I à Bishapour. Les mieux préservés
sont les exemples de Chal Tarkhan près de Rhagae (ou Rayy), de
Ctésiphon et de Kish en Mésopotamie.
Les
panneaux montrent : Des chiffres, des animaux mis en médaillons, des
bustes humains et des motifs géométriques et floraux. À Bishapour
certains des étages ont été décorées de mosaïques montrant des
scènes de banquets. L'influence Romaine est ici très claire, les
mosaïques ont d'ailleurs été posées par des prisonniers Romains.
La
société
Les
historiens pensent que la société Sassanide est divisée en 4
classes :
Les
Prêtres (Atorbanan en Persan)
Les
militaires (Arteshtaran, en Persan), Les secrétaires (Dabiran, en
Persan) et les cultivateurs et artisans (Vasteryoshan-Hootkheshan, en
Persan).
Le
centre du système des castes est le Shāhanshāh (ou Shahinshah ou
Šāhān šāh Ērān), régnant sur tous les nobles.
Les
Princes royaux, les petits dirigeants de grandes propriétés et les
Prêtres constituent ainsi une strate privilégiée et sont
identifiés comme les Bozorgan.
Culture
et organisation sociale
Culturellement,
les Sassanides ont mis en place un système de stratifications
sociales. Ce système est appuyé par le Zoroastrisme, qui est établi
comme la religion d'État. Les Rois (ou Empereurs) Sassanides ont
consciemment cherché à ressusciter les traditions Perse et essayé
d'effacer l'influence culturelle Grecque.
La
société Iranienne sous les Sassanides est parmi les plus
florissantes de son époque. Elle rivalise avec la civilisation
Byzantine.
Le
nombre d'échanges d'intellectuels et de scientifiques entre les deux
Empires est témoin de la concurrence et de la coopération de ces
deux berceaux de la civilisation. En théorie la société Sassanide
est une société qui peut maintenir la stabilité et la justice.
L'instrument
nécessaire pour ce maintien est le monarque. Elle est en fait
extrêmement complexe, avec des systèmes d'organisation sociale qui
régissent de nombreux groupes différents au sein de l'Empire.
L'appartenance
à une classe est fondée sur la naissance, mais il est possible pour
un individu de passer à une autre classe sur la base du mérite.
La
fonction du Roi est de faire en sorte que chaque classe reste à
l'intérieur de ses limites, afin que la plus forte n'opprime pas les
plus faibles.
Pour
maintenir le bon fonctionnement de cet équilibre social, qui est
l'essence de la justice royale, il faut que la monarchie soit
glorifiée au-dessus de toutes les autres classes. Les Azadans ont
formé une aristocratie de nombreux administrateurs, vivant
essentiellement sur leurs petits domaines que le Roi leur octroie et
encadre la masse des paysans. Ils fournissent la cavalerie qui est
l'épine dorsale de l'armée Sassanide.
Le
gouvernement
Les
Sassanides créent un Empire à peu près de la taille de celui de
leur « ancêtres » les Perses Achéménides, avec pour
capitale Ctésiphon, dans la province de Khvarvaran, qui sert aussi
de capitale pour les Parthes. Dans l'administration de cet Empire,
les dirigeants Sassanides prennent le titre de Shāhanshāh (ou
Shahinshah ou Šāhān šāh Ērān) « Le Roi des Rois »
(ou Empereur comme on trouve quelque fois). Le titre Shāhanshāh est
devenu Shāh, terme Persan pour un monarque (chef) qui est adopté
dans beaucoup d'autres langues. Les Rois assument également la
tutelle du feu sacré, symbole de la religion nationale.
Sur
le territoire on trouvait aussi un certain nombre de dirigeants
locaux, issus de la famille royale, connus sous le nom de Shāhrdar
qui sont supervisés directement par le Roi. Le règne des Sassanides
est caractérisé par une rigoureuse centralisation et planification
urbaine, un fort développement agricole et de grandes améliorations
techniques. Le Roi effectue une grande partie des affaires du
gouvernement. Il est secondé dans sa tâche par un Vice-chancelier,
le Vuzorg (Bozorg) Farmadar qui est en quelque sorte le chef de la
bureaucratie. Dans le cadre de cette bureaucratie le sacerdoce
Zoroastrien est extrêmement puissant.
Dans
les autres classes sociales on trouve : Le chef des Mages (Classe des
prêtres).
Le
Mobadan Le commandant en chef
L'Iran
(Eran) Spahbod Le chef des opérations économiques et des syndicats
de commerçants.
Ho
Tokhshan Bod et le Ministre de l'agriculture, Vastrioshansalar qui
est aussi le chef des agriculteurs.
Tous
ces gens sont bien sur inférieurs au Roi, l'homme le plus puissant
de l'État Sassanide. Le monarque Sassanide agit généralement sur
les conseils de ses Ministres, structurés sous forme de Conseil
d'État.
En
temps normal la fonction monarchique est héréditaire, mais le Roi
peut la transmettre quelques fois à son fils cadet, ce qui fait que
dans deux cas, le pouvoir suprême est détenu par des Reines.
En
l'absence d'héritier direct disponible, les nobles et prélats
choisissent un Roi, mais leur choix doit se limiter aux membres de la
famille royale.
La
noblesse Sassanide est un mélange d'anciens clans Parthes, de
familles Perses aristocratiques, de familles de nobles et de celles
de territoires soumis. Après la dissolution de la dynastie Parthe,
on assiste à une recrudescence de familles de nobles.
Les
Sept clans Parthes (ou sept maisons, en Persan : Haft Khandan), une
aristocratie féodale prétendument « Parthe », reste
très puissante alliée avec le tribunal Sassanide.
La
religion
Les
Sassanides mettent en place un système de stratification sociale. Ce
système est appuyée par le Zoroastrisme, qui est établi comme la
religion d'État. Les autres religions semblent avoir été largement
tolérée, bien que cette hypothèse fasse l'objet de débats entres
spécialistes.
Le
Zoroastrisme Sassanide a une distinction claire des pratiques
énoncées dans l'Avesta, les livres saints du Zoroastrisme.
Le
clergé Zoroastrien Sassanide modifie la religion de manière à
servir leur propre cause, créant d'importants malaise religieux.
La
politiques religieuse des Sassanides contribue à l'épanouissement
de nombreux mouvements de réforme religieuse, le plus important de
ceux-ci étant le Mani Mazdak.
Sous
les Sassanides, on note une évolution vers un dualisme entre Ahura
Mazda (ou Spenta Mainyu ou Ormazd) et Ahriman (Angra Mainyu), les
principes du bien et du mal qui sont expressément déclarés
« jumeaux », au début se réunissent pour créer la vie
et la mort et mettent en place la façon dont le monde doit être.
Aucun des 2 n'est supérieur à l'autre. Ce dualisme
reste présent dans l'islam chiite duodécimain.
La
religion Zoroastrienne, créée vers 1000 av.J.C. par Zoroastre est
un hénothéisme. Si elle comporte un Dieu principal, Ahura Mazda
(Dieu du ciel), elle en reconnaît néanmoins d'autres, comme Anahita
(Déesse guerrière et de la fécondité) et Mithra (Dieu du soleil
et de la justice)...
Comme
toute religion, le Zoroastrisme, aussi appelé Mazdéisme, comporte
plusieurs rites liés aux principes fondateurs dont :
La
vénération du feu éternel.
L'importance
de la pureté rituelle, pas de pollution par le monde extérieur
(Notamment dans les contacts avec les cadavres) ni par le monde
intérieur (Comme lors des accouchements).
Cette
recherche de pureté explique l'importance accordée aux ossements
avec la coutume funéraire remontant aux Achéménides, qui consiste
à laisser le corps être décharné par les charognards et à en
récupérer les os.
Les
rites consistent généralement en sacrifices animaux et en
libations. On note le peu de représentations purement religieuses
auxquelles donne lieu le culte Mazdéen sous les Sassanides...
L'armée
L'épine
dorsale de l'armée Perse (Spah) pendant l'ère Sassanide est
composée de 2 corps d'unités de cavalerie lourde : Les Clibanari et
les Cataphractes (ou Cataphractaires).
Cette
cavalerie spéciale, composée de l'élite des nobles formés depuis
leur jeunesse pour le service militaire, est appuyée par la
cavalerie légère, l'infanterie et les archers. La tactique
Sassanide au combat est de perturber l'ennemi avec les archers, les
éléphants de guerre et d'autres troupes, de manière à ouvrir des
brèches que la cavalerie peut exploiter. L'armée Sassanides est
célèbre pour cette cavalerie lourde, qui est copiée sur celle de
l'armée Parthe, avec la différence que seulement quelques cavaliers
sont équipés de lances.
La
cavalerie plus légère n’est pas composée de Perses Sassanides,
mais recrutée parmi leurs alliés et complétée par des
mercenaires.
Les
Gélaniens (Guilani), les Aghbaniens, les Hephthalites, les Kouchans
et les Khazars sont les principaux pourvoyeurs de cette cavalerie
légère ou moyennement cuirassée.
Le montant d'argent destiné par l'État au maintien de la caste chevaleresque des Asawaran (ou Azdan ou Azatan ou Azadan, « libres ») est très important, en retour, ceux-ci sont les plus grands défenseurs du trône en temps de guerre. Ils financent leur équipement et leur entraînement par les revenus d'un fief confié par le Roi et encadrent la masse des paysans.
Le montant d'argent destiné par l'État au maintien de la caste chevaleresque des Asawaran (ou Azdan ou Azatan ou Azadan, « libres ») est très important, en retour, ceux-ci sont les plus grands défenseurs du trône en temps de guerre. Ils financent leur équipement et leur entraînement par les revenus d'un fief confié par le Roi et encadrent la masse des paysans.
Cette
classe de nobles créée par les Parthes est reportée à l'État
Sassanide où ils sont une force avec laquelle il faut compter.
Ils
ont accompagné le Roi dans les guerres et ont fait preuve d'un grand
courage et d'une grande discipline. Ils sont clairement les
précurseurs et les fondateurs des « Chevaliers » de
l'histoire arabe. Les Azadans ont jalousement gardé leur statut de
descendants des anciens conquérants Aryens. Ils ont formé une
aristocratie de nombreux administrateurs, vivant essentiellement sur
leurs petits domaines et fournissant la cavalerie Sassanide.
Les
plus prestigieux d'entre eux sont les Asawaran qui normalement décide
de l'issue d'une bataille. En dépit de leur chute au VIIe siècle
ap. J.C, leur héritage perdure en Europe, dans le Caucase, l'Inde et
le monde musulman. Ils sont l'élite de cavalerie Perse Sassanide et
les précurseurs d'autres grandes cavaleries, plus tard, comme : Les
chevaliers Anglais, les cavaliers du Caucase, de l'Inde Suwar et les
Turcs Tarkhans.
En fait, certaines des cavaleries lourdes musulmanes, tels que les Mamelouks, sont peut-être les descendants des Asawaran. Contrairement à leurs prédécesseurs, les Parthes, les Sassanides ont développé des machines de guerre pour tenir des sièges. Cette évolution sert à l'Empire dans les conflits avec Rome, dont le succès dépend de la capacité de prendre telle ou telle ville, ou points fortifiés. Les Sassanides développent également un certain nombre de techniques pour la défense de leurs propres cités contre les attaques.
En fait, certaines des cavaleries lourdes musulmanes, tels que les Mamelouks, sont peut-être les descendants des Asawaran. Contrairement à leurs prédécesseurs, les Parthes, les Sassanides ont développé des machines de guerre pour tenir des sièges. Cette évolution sert à l'Empire dans les conflits avec Rome, dont le succès dépend de la capacité de prendre telle ou telle ville, ou points fortifiés. Les Sassanides développent également un certain nombre de techniques pour la défense de leurs propres cités contre les attaques.
Les
sources d'Hérodote :
Les
Chaldéens :
A
l'origine, les Chaldéens sont une tribu qui vit en Chaldée, la
région des Marais, au sud de la Mésopotamie. Les fondateurs de la
dynastie qui règne à Babylone entre 626 et 539 av. JC (dont le
célèbre Nabuchodonosor II) sont d'origine Chaldéenne: on parle
donc de « dynastie Chaldéenne ». Après la chute de cette
dynastie, le terme désigne l'élite intellectuelle de Babylone,
probablement parce que la plupart de ses membres étaient
effectivement d'origine Chaldéenne. Hérodote dit que les Chaldéens
sont « des prêtres de Zeus-Bélos » (c'est-à-dire de Bêl-Mardouk)
: Sans doute en effet la majorité de ces prêtres venaient-ils de
l'élite intellectuelle des Chaldéens.
En
ce qui concerne cette source, toutes les informations qu'Hérodote en
a retiré sur le sanctuaire de Bêl-Mardouk se sont révélées
conformes aux descriptions des tablettes cunéiformes et aux
découvertes archéologiques.
Les
Perses.
Nous
pouvons supposer que les sources d'information Perses d'Hérodote sur
Babylone lui sont venues essentiellement de deux hommes:
Tritantaichmès, satrape (gouverneur) de Babylonie à l'époque où
il a visité la ville et qu'il a probablement rencontré, et Zopyre,
transfuge Perse dont Hérodote nous dit qu'il vient à Athènes. Les
renseignements fournis par Tritantaichmès concernent les revenus de
la Satrapie: il n'y a pas lieu de douter de leur véracité. Quant à
Zopyre, si c'est bien lui à qui l'on doit le récit de la prise de
Babylone par Darius (lors d'une de ses révoltes), le rôle capital
qu'y joue son grand-père nous laisse à penser qu'il était bien
renseigné sur les faits, mais aussi qu'il a pu quelque peu exagérer.
IVe-IIe
s. av. JC : le règne des Séleucides
Les
Séleucides sont les successeurs d'Alexandre pour toute la partie
orientale de son empire. Cette dynastie règne de sa mort en 323 av.
JC à la conquête des Parthes en 130 av. JC. Leur règne est une
période fertile pour les relations culturelles et scientifiques
entre la Mésopotamie et la Grèce.
Les
nouveaux « Chaldéens » A cette époque, des Chaldéens se mettent
à diffuser leur enseignement en grec.
D'autre
part, des Grecs de retour de Babylone ou de Borsippa (ville très
proche de Babylone, et où s'étaient également développées de
nombreuses écoles rattachées aux sanctuaires, dans lesquelles les
sciences étaient enseignées) prennent le nom de « Chaldéens » et
font des disciples en Grèce.
Les
souverains Séleucides, tout en favorisant l'hellénisation,
encouragent le redéploiement de l'antique culture mésopotamienne.
IVe-IIIe
s. av. JC : Bérose, un auteur Babylonien la réalité :
Bérose
était un « Chaldéen », au sens de prêtre de Bêl-Mardouk (on a
vu que, déjà à l'époque d'Hérodote, ces prêtres constituaient
une élite intellectuelle, au point qu'il avait assimilé à eux tous
les lettrés). Il est né avant 350 av. JC (il nous dit qu'il est
contemporain d'Alexandre: il devait donc avoir au moins vingt ans
quand celui-ci est arrivé à Babylone, en 331 av. JC) et mort après
281 av. JC (il a dédié son ouvrage en grec à Antiochus Sôter,
souverain Séleucide qui régna de 281 à 261 av. JC). Bérose ayant
certainement dans son entourage beaucoup de Grecs cultivés, dut être
fort peiné de constater, en discutant avec eux, quelle fausse image
ces derniers avaient de son pays : Il entreprit donc d'écrire en
grec un ouvrage destiné aux Grecs, dans lequel il faisait justice de
toutes les légendes qui ne cessaient de circuler chez les Grecs
(Ninus, Sémiramis, Sardanapale, etc.), pour leur exposer avec
exactitude l'histoire de la Mésopotamie, ses véritables mythes, sa
géographie, ses sciences. De cet ouvrage, les « Babyloniaca »,
il ne nous reste plus que des fragments, cités par des auteurs Grecs
ou Latins.
Si
cet ouvrage avait eu autant d'audience que l'Enquête d'Hérodote,
par exemple, il est certain que la vision de la Mésopotamie par les
Grecs en aurait été radicalement changée. Malheureusement, ce ne
fut pas le cas et il ne toucha qu'un public de spécialistes. Ses
corrections surprirent peut-être un moment les Grecs, mais ils les
oublièrent vite, témoins les mentions de Sémiramis après Bérose,
où la légende loin d'être condamnée, est encore plus déformée...
La
légende :
Ironie
de l'histoire: Celui qui voulait combattre les légendes sur la
Mésopotamie véhiculées par les Grecs devient lui-même une légende
chez eux !
D'abord,
son nom est devenu tellement célèbre (chez les érudits, s’entend
!) qu'on lui attribue des théories astronomiques d'origine
Babylonienne ou même Grecque, simplement parce que son nom et son
origine faisaient autorité en la matière (rappelons que les
Babyloniens sont les spécialistes de la science des astres).
Mais
c'est aussi sa propre personne qui devient l'objet de légendes : il
serait venu en Grèce même y instruire les Grecs, les Athéniens lui
ont élevé aux frais de l’État une statue avec une langue dorée
en plein gymnase, enfin il serait le père de la Sibylle de Cumes !
Ier
s. av. JC : Diodore de Sicile et Strabon
La
Mésopotamie fait désormais partie du monde connu et bien connu, et
les écrits la concernant se multiplient. Théophraste (Ive-IIIe
siècle av. JC) disciple d'Aristote, a consacré toute une page de
son Histoire des Plantes à la fertilité du sol Babylonien.
Mais
ce sont surtout, au Ier siècle a. JC, deux savants compilateurs qui
nous offriront les plus longs passages sur la Mésopotamie.
Diodore
de Sicile (90-20 av. JC), dans sa Bibliothèque historique, reprend
comme on l'a déjà vu de longs passages de l’ouvre de Ctésias et
il y ajoute des citations d'autres auteurs plus récents (mais il
ignore totalement les corrections apportées par Bérose).
Strabon
(64-20 a. JC), dans sa Géographie, adopte un point de vue très
scientifique, exclut le merveilleux, et apporte de nombreuses
informations concrètes (par exemple l'entretien des canaux
d'irrigation dans les cultures mésopotamiennes), se rapprochant en
cela de Xénophon.
Premiers
siècles ap. JC : le rideau se referme
La
conquête parthe
En
130 a. JC., les Séleucides sont chassés de Mésopotamie par les
Parthes, qui resteront jusqu'en 266 ap. JC. Bien que ces derniers se
prétendent sensibles au prestige de l'hellénisme, les Grecs qui s'y
étaient établis quittent peu à peu la région. Et ils perdent
bientôt tout contact avec la Mésopotamie.
Au
IIe siècle les Romains y feront de nombreuses incursions, mais
toujours éphémères et, les armes à la main, n'auront pas le temps
de s'intéresser à la culture.
La
fin du cunéiforme
Quant
à la Mésopotamie, déjà depuis la conquête perse au VIe s. a. JC,
son prestige est surtout tourné vers le passé (c'est l'ère des
bibliothèques et des compilations, mais il n'y a plus guère de
création), à cette époque, ses habitants finissent par se
désintéresser complètement même de ce prestige passé.
Le
dernier document que l'on ait retrouvé écrit en caractères
cunéiformes date de 74. Il marque la fin d'une civilisation : En
effet, l'écriture cunéiforme, transcrivant les langues sumérienne
puis akkadienne, était utilisée en Mésopotamie depuis 3300 a. JC.
A partir du moment où l'on cesse d'écrire en caractères
cunéiformes, on cesse aussi de savoir lire, et c'est ainsi qu'en
quelques dizaines d'années (autour du Ier siècle donc), les
milliers de tablettes de Mésopotamie vont devenir indéchiffrables,
et ce pendant presque deux millénaires.
La
Mésopotamie, cessant de briller par sa culture et étant coupée du
monde Grec par l'invasion Parthe, redevient très vite pour les Grecs
terre de mythes et de légendes. On ne connaît plus guère de la
Mésopotamie, dans le monde Gréco-Romain, que le terme de «
Chaldéen », qui s'applique désormais à une sorte de « magicien
charlatan » exploitant la superstition populaire.
Les
érudits tardifs :
Seuls,
dans leurs bibliothèques, quelques grands érudits s'émerveillent
encore de la splendeur des Babyloniens :
Eusèbe
de Césarée (260-340 ap. JC), un Père de l’Église, dans ses
Chroniques, dont les 15 premiers chapitres sont une vaste compilation
sur la Mésopotamie, inspirée en grande partie de Bérose et de ceux
qui l'ont cité.
Damascius
(né vers 480), néo-platonicien, dont un texte reproduit presque mot
pour mot « l'Enuma Elish, » le poème Babylonien de la
création.
Notons
par ailleurs qu'à l'époque où écrit Damascius, les Babyloniens
eux-mêmes ont probablement déjà tout oublié du contenu de
« l'Enuma Elish » et du reste de leur glorieuse
littérature. Cette citation étonnamment exacte à une époque où
la culture Assyro-Babylonienne a disparu, où personne en Grèce ne
s'en soucie plus, apparaît donc comme un sursaut presque
anachronique.
Une
merveille du monde: Les remparts de Babylone
Les
remparts de Babylone apparaissent dans un grand nombre des listes des
« Sept merveilles du monde », soit à la place des Jardins
Suspendus, soit en plus (dans ces listes, on a donc 2 des 7
merveilles qui sont à Babylone !)
Hérodote,
le premier, déclare que les remparts sont si larges qu'un char à
quatre chevaux peut y passer. Ctésias en rajoute une couche en
prétendant que deux chars à quatre chevaux peuvent s'y croiser. Ce
chiffre est repris par la plupart des auteurs (Strabon, Quinte-Curce,
etc.) tandis que d'autres font de la surenchère totalement
fantaisiste, allant jusqu'à six chars (source inconnue citée par
Diodore) !...
Nous
avons vu plus haut une allusion aux remparts de Babylone dans une
pièce d'Aristophane. Ces allusions se multiplieront dans la
littérature Gréco-Romaine, notamment chez les poètes (Théocrite,
Ovide, Lucain, etc.), comme métaphore des murailles solides et
larges.
Une
autre merveille du monde: les Jardins Suspendus :
Rappelons
d'abord que ces Jardins n'ont rien d'exceptionnel : C'est une
habitude chez les Mèdes et les Perses de créer ainsi de vastes
jardins (nous dirions plutôt des parcs), les Grecs nous ont
d'ailleurs transmis le mot « paradeisos », qui vient du mot
persan pour dire « jardin » et qui a donné notre « paradis ». La
mode s'en est transmise aux Assyro-Babyloniens : Rien d'étonnant,
donc, à ce qu'on retrouve un exemple de ces jardins à Babylone.
D'après Bérose, ils ont été construits par Nabuchodonosor (au VIe
siècle avant JC) pour sa femme d'origine Mède.
L'astronomie-astrologie
vue par les Grecs et les Romains
D'habiles
scientifiques, en Mésopotamie, astronomie et astrologie sont les
deux faces indissociables d'une seule et même science. Or, ce n'est
pas du tout le cas dans le monde Gréco-Romain, où l'astronomie est
le domaine des savants, tandis que l'astrologie intéresse plutôt le
peuple et les superstitieux. C'est pourquoi certains auteurs Grecs et
Romains, n'arrivant pas à faire la part des choses auront tendance à
condamner en bloc la « science » des Chaldéens.
On
trouve toutefois chez certains, comme Strabon et Diodore, un exposé
assez complet et objectif de cette science et de son objet :
«
Ayant observé les astres depuis les temps les plus reculés, ils en
connaissent exactement le cours et l'influence sur les hommes et
prédisent à tout le monde l'avenir. La doctrine qui est selon eux
la plus importante concerne le mouvement des 5 astres que nous
appelons « planètes » et que les Chaldéens nomment « interprètes
». Parmi les astres, ils regardent comme le plus considérable et le
plus influent celui auquel les Grecs ont donné le nom de Kronos et
qui est connu chez les Chaldéens sous le nom de Bélos. Les autres
planètes sont Arès, Aphrodite, Hermès et Zeus ».[...]
Parmi
les dieux conseillers il y a 12 chefs dont chacun préside à un mois
de l'année et à un des 12 signes du zodiaque. Le Soleil, les
Planètes et la Lune passent par ces signes. [...]
Chaque
planète a son cours particulier, les planètes diffèrent entre
elles par la vitesse et le temps de leurs révolutions. Les astres
influent beaucoup sur la naissance des hommes et décident du bon et
du mauvais destin : C'est pourquoi les observateurs y lisent
l'avenir. Il ont fait, disent-ils, des prédictions à un grand
nombre de rois, entre autres au vainqueur de Darius, Alexandre, et
aux rois Antigone et Séleucus Nicanor, des prédictions qui
paraissent toutes avoir été accomplies. Ils prédisent aussi aux
particuliers les choses qui doivent leur arriver, et cela avec une
précision telle que ceux qui en ont fait l'essai en sont frappés
d'admiration et regardent la science de ces astrologues comme quelque
chose de divin. [...]
Il
suffit d'être convaincu que les Chaldéens sont plus que tous les
autres hommes versés dans l'astrologie et qu'ils ont cultivé cette
science avec le plus grand soin. » (Diodore, Bibliothèque
Historique, II, 30 (2-7)).
On
voit que la première partie de ce texte de Diodore concerne ce que
nous appelons « astronomie » et la deuxième (à partir de « Les
astres influent... ») ce que nous appelons « astrologie ». Quant
aux prédictions aux particuliers dont il parle à la fin, nous
allons voir plus loin qu'elles étaient en réalité très rares chez
les astrologues Babyloniens.
Alexandre
et les Chaldéens :
De
nombreux auteurs (Arrien, Diodore, Plutarque, Appien, etc.) relatant
la vie d'Alexandre rapportent les prédictions que lui firent les
Chaldéens lors de son retour à Babylone en 323 a. JC : Il ne devait
pas entrer dans la ville car il y trouverait la mort (de fait, c'est
ce qui est arrivé!). Ces textes sont très intéressants, car ils
insistent sur l'attitude ambiguë d'Alexandre (sans doute
emblématiques semblables à celle de nombreux Grecs de son époque),
partagé entre le respect envers une science antique et qui a fait
ses preuves et une attitude critique et raisonnable digne de la
philosophie Grecque.
Ainsi,
quand il apprend la nouvelle, d'après Diodore,
«
Alexandre est saisi d'effroi et, plus il réfléchit à leur
réputation de sagacité, plus son esprit est troublé. »
(Bibliothèque Historique, XVII, 112 (2-6)).
mais
des philosophes Grecs de son entourage viennent le voir :
«
Informés des motifs d'Alexandre, ils ont recours aux arguments
efficaces qu'offre la philosophie et transforment si bien Alexandre
qu'il se met à mépriser toute espèce de divination, celle en
particulier que les Chaldéens tiennent en haute estime. C'est
pourquoi - comme si son âme blessée avait été guérie par les
discours des philosophes - le roi fait son entrée dans Babylone à
la tête de son armée. » (Idem)
D'abord
l'ouvrage de Cicéron, « De la divination » : Cet ouvrage
ne se contente pas d'une ou deux allusions. C'est un véritable «
manifeste » contre la divination superstitieuse, et les Chaldéens
en sont un exemple privilégié, on les rencontre presque à chaque
page, outre le chapitre qui leur est spécialement consacré. Mais la
colère de Cicéron est telle contre ces astrologues Chaldéens
(parmi lesquels il n'essaie même pas de distinguer les charlatans
des « honnêtes devins ») qu'il s'en prend même à l'aspect
purement astronomique de leur science. Il ne peut pas nier, puisque
tout le monde le sait, que les Assyro-Babyloniens ont été les
premiers à étudier le ciel et à faire des observations dont se
sont inspirés les savants Grecs et Romains eux-mêmes.
«
De fait, les Égyptiens et les Babyloniens, habitant la surface unie
de vastes plaines où aucune éminence terrestre ne peuvent gêner
l'observation du ciel, ont consacré tous leurs soins à la
connaissance des astres. » (De la divination, I, 42).
Une
autre allusion à l'astrologie Assyro-babylonienne ouvre l'une des
plus célèbres odes d'Horace (celle qui se ferme sur la fameuse
formule « carpe diem », « cueille le jour ») :
«
Ne cherche pas à savoir, car cela est interdit, quelle est pour moi,
quelle est pour toi, (ce qui me concerne et ce qui te concerne) »
La
fin assignée par les dieux, Leuconoe, et, des Babyloniens
N'essaie
pas les calculs [...]. » (Odes, I, 11).
Les
« calculs Babyloniens » désignent les calculs destinés à établir
les horoscopes.
En
réalité, les horoscopes apparaissent très tard dans la divination
Assyro-Babylonienne, pour laquelle les présages ne concernent que
les affaires du pays ou la personne du souverain. Les premiers
horoscopes connus apparaissent en Mésopotamie en 410 a. JC, ce qui
est extrêmement tard par rapport aux débuts de l'astrologie dans ce
pays, et l'on n'en a pas retrouvé plus de 32 en tout en
Mésopotamie. Il n'est d'ailleurs pas impossible que cette pratique
soit née de la demande de riches particuliers (sans doute Grecs ou
Romains) qui souhaitent des prédictions sur leur avenir, à l'instar
des souverains.
Strabon
signale en tout cas que ceux qui exercent cette pratique ne sont pas
approuvés par les autres.
Dans
le monde Gréco-Romain, au contraire, le système des horoscopes
provoque l'engouement des gens simples, au point que l'on finit par
considérer les Chaldéens comme des spécialistes des horoscopes :
C'est d'ailleurs un des points principaux que Cicéron leur reproche
et les milliers d'années passées par les Babyloniens à observer
les astres sont transformées chez lui en milliers d'années passées
à observer les nouveau-nés !
La
confusion entre « Mages » et « Chaldéens »
Les
auteurs tardifs (à partir du Ier s. a. JC) Grecs et Latins parlent
souvent, non pas de « Chaldéens », mais de « Mages Chaldéens ».
D'où
la confusion qui se fait peu à peu dans l'esprit des Grecs entre les
uns et les autres.
C'est
cette confusion qui est à l'origine du célèbre épisode de
l’Évangile selon Saint Matthieu dans lequel des « Mages d'Orient
» ont été prévenus de la naissance de Jésus par l'apparition
d'une étoile (Matthieu, II 1-12 et 16). L'observation des étoiles
et les prédictions liées à la naissance sont des traits typiques
de l'astrologie Chaldéenne telle que la conçoivent les Grecs, mais
c'est le nom de « Mages » qui est ici appliqué aux tenants de
cette astrologie.
Les
charlatans :
Notre
mot « magie » vient de ces « mages », non pas des authentiques
prêtres Perses ni Babyloniens, mais des charlatans de toutes sortes,
souvent Grecs ou Romains et qui se font appeler « mages chaldéens
». Nombreux sont les textes grecs ou latins où l'on trouve mention
d'un « magicien Babylonien », d'un « vieux Chaldéen » ou
d'un « étranger d'Assyrie » expert en pratiques magiques, y
compris la confection de poisons !
Un
récit de Lucien de Samosate est encore plus frappant. Du moins, dans
Ménippe, est-on à Babylone, sur les rives du Tigre et de
l'Euphrate. Mais dans L'Amateur de mensonges, il n'est pas besoin
d'aller jusqu'à Babylone pour trouver un Chaldéen.
Dans
ce récit, un homme a été mordu par une vipère et il ne lui reste
plus qu'un souffle de vie. Quelqu'un suggère alors d'appeler « un
Babylonien, l'un de ceux que l'on appelle « Chaldéen » » : Ce
dernier ne se fait pas attendre et arrive juste à temps pour sauver
le moribond, ce qui nous laisse à penser qu'il doit y avoir
suffisamment de « Chaldéens » sur le territoire de l'Empire romain
pour qu'on puisse toujours en trouver un en cas de besoin.
Lucien
de Samosate, né en Syrie, a aussi vécu en Grèce, en Italie, et en
Égypte : Il est donc difficile d'imaginer où il situe cette
histoire, mais les circonstances doivent être relativement
semblables dans ces différentes contrées qui appartiennent toutes,
à l'époque, à l'Empire Romain.
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