samedi 25 avril 2015

HORS SERIE II


                         HORS SÉRIE II.

Voilà ce que quelques débiles arriérés ont anéanti pour le seul plaisir d'étaler leur incommensurable bêtise...

Sumériens Babyloniens Assyriens Chaldéens Phéniciens sassanides

Temps : -3500 à -539
Espace : la vallée du Tigre et de l’Euphrate
Pour dompter les fleuves, les habitants doivent s’organiser afin de réaliser des grands travaux de canalisation (fin IVe millénaire). C’est ainsi que l’idée d’État qui dirige et planifie est née...
Plusieurs guerres entre les cités Sumériennes ont rendu cette partie de l’histoire très complexe. Chaque Cité-États, ceinturée de murailles, est indépendante avec ses propres divinités, et son gouvernement.

Les Sumériens ont inventé l’écriture cunéiforme pour écrire leurs lois afin que la justice soit la même pour tous. C’est de cette écriture que d’autres sociétés se sont inspirées.
Ils ont aussi inventé : La roue, la poterie au tour, l’arche, ils ont combiné du cuivre et de l’étain pour obtenir du bronze, le calendrier de 12 mois et 30 jours, le cadran solaire, le système numérique basé sur le 60 d’où 60 minutes, 60 secondes et le cercle de 360 degrés et se sont les premiers à payer des taxes et des impôts...

Histoire de la Mésopotamie L'histoire de l'Assyrie
Époque Paléo-Assyrienne
L'histoire de l'Assyrie débute vers - 2100, dans le Nord de l'Irak actuel, sur la route la plus directe entre la haute et la basse Mésopotamie, empruntée par les échanges entre Sumer ou Akkad et les riches régions minières du Kurdistan, de l'Arménie et de l'Anatolie.

Assour est l'objet de la convoitise des royaumes et empires Mésopotamiens : Au XXIIIe siècle Manishtusu prend Assur pour les Akkadiens,
Les Goutis, (originaires des monts Zagros ) l'envahissent,

Ur-Nammu, au XXIIe siècle, l'annexe à la IIIe dynastie d'Our.
Elle devient indépendante vers - 2025, lorsque l'Empire Sumérien s'effondre sous les attaques Elamites et Amorrites.

La domination politique d'Assur se limite strictement à la ville elle même et à ses environs immédiats :
C'est une Cité État, au territoire très restreint.
Au XXe siècle, Assur se développe par le commerce avec la Cappadoce, en particulier au moyen du karum (comptoir) de Kanesh, actuellement Kültepe qui contrôle une quinzaine d'associations de marchands Assyriens dans autant de villes d'Anatolie centrale.
Les marchands Assyriens exportent de l’étain et des étoffes de luxe vers l'Anatolie, et rapportent uniquement l’argent de la vente de ces produits et des ânes qui les ont portés...

Sargon Ier, Puzur-Ashur II et Naram-Sin (-1860 -1819), règnent successivement sur le trône Assyrien et luttent contre les les Cités États voisins :
Elam,
Mari, bientôt conquise,
Eshnunna,
Yamkhad.
C'est le début de l'expansion territoriale. Assur devient une puissance commerciale et politique au début du IIe millénaire, ses objectifs se dessinent :
Au Sud vers la Basse-Mésopotamie.
Au Nord-Ouest vers la Méditerranée.
Ce premier empire Assyrien, s'effondre vers - 1755 sous la conquête d'Hammourabi de Babylone.
L'Assyrie passe alors sous la tutelle de la Dynastie Amorrite de Babylone.
Puis sous celle des Kassites, peuple issu du Zagros central. Enfin celle du Mitanni.
Vers -1440, comme Assur ne paie plus tribut, Shaushtatar, roi du Mitanni, effectue un raid sur le petit royaume d'Assur et pille la ville, emportant en particulier « les portes d'Assur ».
La supériorité de l'armée Mitannienne vient de ses chars de guerre à deux roues, une innovation pour l'époque...

L'époque Médio-Assyrienne
La guerre que livre les Hittites au Mitanni, et l'effacement de ce dernier au XIVe siècle, permettent à l'Assyrie de reprendre son autonomie.
Eriba-Adad Ier réussit le premier à rejeter la tutelle Mitannienne et au début du XIVe, reprend la cité de Ninive ainsi que les territoires situés aux abords du Tigre.
Ensuite, c'est Assur-Uballith Ier (- 1366 -1330) qui affirme sa puissance et se fait reconnaître comme souverain indépendant par le pharaon Égyptien Aménophis IV, des relations diplomatiques sont établies. Il marie sa fille au fils du roi de Babylone, créant une excellente occasion d'intervenir ultérieurement dans les affaires politiques Babyloniennes. C'est le début d'un long cycle de révolte/répression entre l'Assyrie et la Babylonie...

Sous son règne, l'Assyrie s'étend jusqu'à l'Euphrate. Assur-Uballith impose aux souverains affaiblis du Mitanni un homme appelé Artatama II puis son fils Suttarna III, qui doit restituer les portes d'Assur.

Adad-Nirari 1er lui succède et vainc les Kassites. Vers - 1300, il réduit en vassalité le Mitanni et atteint Karkemish.
Adad-Nirari 1er est victorieux dans l'Hanigalbat (partie orientale du Mitanni). Il profite du conflit entre Muwatalli, le roi Hittite et Ramsès II le pharaon Égyptien pour intervenir dans le reste du Mitanni passé sous la protection des Hittites, en accusant le roi Hurrite, de l'agresser, il le bat et l'oblige à verser un tribut à vie.

Les Assyriens combattent les montagnards du Zagros et du Kurdistan et disputent aux Babyloniens le contrôle des routes commerciales menant en Iran.

Sous Salmanasar Ier ou Shulmanu-asharid Ier, au milieu du XIIIe siècle, toute la haute Mésopotamie est sous le contrôle des Assyriens qui portent leur frontière sur l'Euphrate et leur domination jusqu'à Karkemish. Ce souverain poursuit les terribles Goutis qui harcèlent le pays et expulse les Hittites du Mitanni, leur disputant la première place dans la région.
« Cette menace force le roi Hittite Hattusili et le souverain Égyptien Ramsès II à signer le premier traité de paix de l'histoire... »

Son successeur, Tukulti-Ninurta Ier doit faire face dès son avènement à des révoltes dans le Zagros et dans le Haut Tigre. Il utilise la terreur pour étouffer toute tentative de révolte.
Il est attaqué vers -1235 dans le sud, par le roi kassite Kashtiliash IV. Le roi Assyrien réplique violemment, remporte une brillante victoire sur les Babyloniens affaiblis par les assauts des Elamites, capture Kashtiliash IV, pille Babylone et déporte une partie de la population dont des scribes, en Assyrie.

Babylone est annexée pendant une vingtaine d'années. Akkad et Sumer sont sous domination Assyrienne.
Tukulti-Ninurta  reprend la lutte contre l'empire Hittite affaibli et remporte, vers -1230, une victoire décisive face à Tudalya IV... Il décide la construction d’une nouvelle capitale, Kâr-Tukulti-Ninurta, située sur le Tigre en face d’Assur.

Vers -1208, il périt assassiné par les nobles tandis que le royaume de Babylone est reconstitué.

L'Assyrie proprement dites
L'histoire de l'Assyrie ne remonte pas aussi haut que celle d'Akkad et Sumer. Il est vrai que les rois d'Assyrie confondent leur antiquité avec celle des peuples du Sud de la Mésopotamie, dans leur idée, ils regardent comme leurs prédécesseurs tous ceux qui ont régné sur Babylone et sur Ninive.

Ainsi Sargon (-722 -705) parle de ces 350 devanciers qui ont régné sur le pays de Bel. Il est probable que la première période de l'histoire d'Assyrie s'identifie avec celle de la Basse-Mésopotamie, en ce sens que les rois de Babylone règnent également sur le Nord. 

Les invasions
La Babylonie Kassite a retrouvé son rang et un conglomérat de peuples apparaît :
Au nord-ouest, les Moushkis et Kaska (montagnards du Pont)
Au sud-ouest, les Araméens, venus des montagnes de Syrie, qui forment bientôt une puissante confédération sur l'Euphrate.
Au sud, les Chaldéens s'installent dans la région d'Ur.

Au milieu du XIIe siècle, l'Assyrie, ainsi assiégée, subit l'attaque des Élamites et leur concède la région du Petit Zab... Une crise de succession affaiblit l'Assyrie et ne se termine qu'avec l'avènement d'Assurresh-ishi Ier.
Puis les Gasgas, les Phrygiens et les Moushkis détruisent l'empire Hittite, brûlent Hatusa leur capitale et nombre de cités jusqu'au nord de l'Assyrie.
Les invasions Araméennes ravagent ce royaume par l’ouest.
Le roi Assyrien Tiglath-Phalasar Ier écrit :
« 28 fois à la poursuite des Araméens j’ai traversé l’Euphrate ».

Vers -1100, les Annales cunéiformes Assyriennes du roi citent les attaques des Moushkis, partie des Peuples de la Mer, sur le haut Euphrate, menaçant Ninive et signalent sa victoire, au début de son règne sur les 20 000 hommes du pays des Moushkis, menés par leurs 5 rois, peuple qui est une menace constante au nord ouest.
Le roi Tiglath-Phalasar Ier, (Tukulti-apil-Esharra Ier) doit faire campagne au nord vers le lac de Van et à l'ouest autour de Palmyre. Il fait aussi face aux Elamites et lutte à 2 reprises contre Babylone.

Son armée pénètre au pays d'Amourrou et en Syrie.
C'est la première fois depuis un siècle, qu'une armée Assyrienne franchit l'Euphrate.
Mais elle ne peut arrêter les Araméens qui poussent leurs incursions jusque sous les murs de Ninive.
L'Assyrie survit à ces menaces, par le développement de son armée et la modernisation de ses armes et de ses tactiques.

Au début du XIe siècle, les campagnes militaires de (Tiglath-Phalasar, le conduisent jusqu'à la mer Méditerranée. Il soumet les peuples du Tigre supérieur et il poursuit les Araméens jusqu'en Syrie, il oblige les villes Phéniciennes et le roi de Karkemish à payer tribut.
La frontière est repoussée jusqu'à la côte Phénicienne.
L'Assyrie transforme la guerre, telle qu'on la connaît dans l'Antiquité...

Son armée attaque par surprise, avec pour principal but le pillage, elle massacre les prisonniers suppliciés...
C'est une guerre totale. Ces victoires procurent aux Assyriens le contrôle des routes de commerce importantes, en particulier vers la Méditerranée.
Les guerres contribuent aussi à fournir au pays les matières premières dont il manque.
Une grave crise suit la mort de Tiglath-Phalasar Ier, ses conquêtes sont perdues après sa disparition.
Les Araméens, après avoir conquis Babylone, s'installent au cœur du pays Assyrien et dévastent les campagnes. C'est un coup d'arrêt à l'expansion assyrienne, pour plus d'un siècle.
L'époque néo-assyrienne
Même menacée dans son intégrité territoriale, l'Assyrie n'a pas perdu son potentiel militaire.
La lignée dynastique ininterrompue, assure à l'Empire une solide continuité politique et, malgré une noblesse turbulente, le pouvoir bénéficie d'une relative stabilité.
La conjoncture internationale est favorable.
La Babylonie subit la pression des Araméens,
l'Égypte, absente d'Asie depuis longtemps, est divisée entre pharaons Libyens sur le delta du Nil et grands prêtres d'Amon en Haute Égypte.
Les souverains Adad-Nirari II au Xe siècle, Tukulti-Ninurta II, et Assur-Nazirpal (Assur-natsir-aplil) II , au IXe siècle, profitent de cette conjoncture. 
 
La « reconquête » Assyrienne
Elle est progressive depuis la fin du Xe siècle. Il s'agit d'abord de contrôler les voies de communication vitales. Le roi Tiglath-Phalasar II doit repousser une attaque des Arméniens et réprimer des révoltes en Syrie.

Puis vient Assurnazirpal (Assur-natsir-apli) II, qui chaque année, mène ses armées en campagne, réprimant les rebellions avec une férocité impitoyable et fondant de nouveaux centres, renforçant ainsi la puissance Assyrienne... Il lance de nombreuses expéditions en haute Mésopotamie.
Assurnazirpal II atteint la Méditerranée, rançonnant au passage les cités Phéniciennes. Ces campagnes, par le pillage et  le paiement d’un tribut annuel, accroissent soudain le potentiel économique de l’Assyrie et assurent des rentrées régulières.

Assurnazirpal II fait construire une nouvelle capitale à Kalhu (site actuel de Nimrod). Une muraille longue de plus de 7 kilomètres est édifiée, enfermant une superficie de 360 hectares.
Une citadelle de 20 hectares domine le site.

La reconquête reprend avec Adad-Nirari II vers -912 -891 et Assur-Nazirpal II -884 -859.
En premier, le pouvoir réorganise l'armée qui est formée de corps de fantassins lourds, de cavaliers combattant avec l'arc et la lance, de chars de guerre et de remarquables services du génie équipés de machines (béliers, tours roulantes) et bien entraînés à la guerre de siège.
Une revanche est à prendre sur les Araméens, fixés dans les villes ou dispersée en Babylonie. Ils pillent les cités et les terrifient quand elles ne paient pas le tribut.
Adad-Nirarî II annexe un petit état Araméen centré sur Nisibis.
Son fils Tukulti-Ninurta II en fait de même autour de la cité d'Harran et dans la vallée centrale de l'Euphrate. Dès lors, les nomades, les cités Araméennes, les néo-Hittites et les Phéniciens subissent la puissance Assyrienne retrouvée. Assur-Nazirpal II étend la domination Assyrienne vers le nord et vers l'ouest, tout en se gardant d'attaquer ses puissants voisins :
L'Ourartou au nord.
La Babylonie au sud.
Salmanasar (Shulman-asharédu) III entreprend 32 campagnes durant les 35 années de son règne. Il se tourne vers l’Occident :
Syrie du nord.
Anatolie Méridionale
Cilicie.
Ces États, néo-Hittites ou Araméens sont faibles. En -856, après plusieurs campagnes, l'état Araméen du Bît Adini est vaincu et intégré à l'empire... l’Assyrie contrôle désormais jusqu’à la boucle de l’Euphrate.

Les campagnes vont au-delà, mais sans annexions. La confrontation avec les États de Syrie et de Palestine culmine à la bataille de Qarqar en Haute Syrie, sur l’Oronte.
En -853. Salmanasar est arrêté par une coalition de princes Araméens (Damas, Hamath), de Phéniciens et d’Égyptiens, alliés à Israël dont le roi Achab fournit le plus important contingent de chars sans oublier le chef d'Arabie Djendîb ou Gindigu ou Gindibu et ses 1 000 méharistes... C'est un échec cuisant et les Assyriens repartent sans tribut.
Ils reviennent en -842 et ont plus de succès, mais ne peuvent rester à Damas.

Salmanasar s’intéresse aussi à la Babylonie pour soutenir Marduk-zakir-shumi monté sur le trône en -854, contre son frère révolté.
Salmanasar, vainc le rebelle en -850 et impose son protectorat. Il mène aussi une campagne contre les Chaldéens du Sud, et revient en Assyrie chargé d’un lourd butin... A la fin du règne de Salmanasar III, un de ses fils se révolte contre lui, appuyé par la petite noblesse. Il est vaincu par son frère, Shamshi-Adad V (-823 à -811) qui doit récompenser ses partisans. Les successeurs sont affaiblis, tandis que les officiers supérieurs s'imposent et que la petite noblesse s'agite.

L'Assyrie perd son influence, elle est même menacée par l'Ourartu qui contrôle la Syrie du nord... L'empire est en sommeil pendant 75 années. Cependant Salmanasar IV doit entrer en campagne contre les Mèdes.

Tiglath-Phalasar (Toukoulti-apil-Esherra) III (-745 -727) qui vient au pouvoir par une révolte, décide de fonder un empire universel. Il conforte son autorité en réduisant le pouvoir des nobles et établit une armée permanente basée massivement sur des contingents étrangers.

Les Assyriens montent à cheval, sans selle ni étriers. Cette cavalerie remplace la charrerie. Il planifie ses campagnes dans le but d'annexer les territoires ennemis. Pour rompre leur cohésion, les peuples conquis sont déplacés et installés en Assyrie.
Il soulage l'empire de la pression des Araméens qui menace la région du Tigre central et chasse les Ourartéens de Syrie, leur capitale Turuspa (Van) est prise.
L'Ourartou est vaincu en -743 et ensuite il s'attaque à la Syrie.
Il annexe les états Araméens de Damas et d'Arpad et fait payer le tribut à Israël, à Juda et à plusieurs cités de Phénicie.
Il fait campagne contre les Mèdes vers -737.
A Babylone, en -729, il règne sous le nom de Poulou, instaurant un système de double monarchie.
La Syrie est complètement soumise.
La Palestine est occupée pour faire pièce aux Égyptiens.
Salmanasar V succède à son père Tiglat-Phalasar III en -726, mais ne règne que 5 ans. Il met le siège pendant 2 ans à Samarie.

Sargon II (Sharroukin), monte sur le trône à sa place, en -722. La capitale du royaume d’Israël, Samarie, tombe en -721, la population est déportée et remplacée par des Babyloniens, des peuples d'Arabie et des Hittites. Les princes Syriens et celui de Gaza, appuyés par une armée Égyptienne, se révoltent mais Sargon II triomphe à Qarqar et Raphia, les soldats du « pharaon Éthiopien » sont battus...
Israël et l'Arménie sont annexés.
En -720, un Chaldéen, Merodach-baladan profite de la vacance du trône pour s'installer à Babylone, aidé par l'Elam. La guerre éclate et la rencontre a lieu près de Dêr, et même si Sargon II s'annonce victorieux, il doit lutter 10 ans pour écraser la révolte de Babylone.
Une coalition du roi de Hamat (appuyée par le pharaon « Ethiopien ») est écrasée. Au nord, vers -719, il affronte le puissant Ourartu dont le roi Rousa 1er meurt au combat.
Le butin est considérable. Une seconde offensive se concrétise par l'élimination d'un allié d'Ourartou, Mettati après une longue résistance. Mais les forteresses Ourartéennes (Teishebaini, Erebuni) sont intactes.
Le roi Phrygien Mi-ta-a,( Midas pour les Grecs), vers -717, s'allie au roi Pisiri de Karkémish pour résister à la pression Assyrienne.

En 711 Sargon II prend Ashdod.

En 709, Sargon II mène une grande offensive contre les Moushkis. En 3 attaques, il prend leur 2 plus importantes forteresses, situées en haute montagne et ravage la région.
Les Moushkis demandent la paix à Sargon qui impose la présence d’un représentant Assyrien à la cour du roi Midas. Karkémish est annexée et, vers -707, Midas paie tribut à Sargon mais son royaume reste libre.
Les états néo-Hittites du Taurus, sont conquis ainsi que Chypre et la Phénicie. Ceci provoque un affranchissement des comptoirs de l'Ouest dont Carthage...

Les Cimmériens venus d'Ukraine sont repoussés. Sargon II est tué dans un combat en Anatolie, en -705.
La domination Assyrienne va de la Méditerranée au Golfe Persique.
Le fils de Sargon II, Sennacherib (Sîn-ahhê-eriba) (-704 à -681), provoque la révolte des Araméens et des Elamites en choisissant les rois de Babylone...

Le mouvement est comparable en Palestine et chez les Phéniciens dès la mort de Sargon II, les Égyptiens les soutiennent en envoyant Taharqa, le fils du pharaon commandant une petite armée qui se replie devant l'avance rapide des soldats Assyriens. Sennacherib réagit promptement.

En -701, Sidon est prise, puis Ascalon. Une bataille à Elteqeh, près d'Ashdod, permet à Sennacherib de briser l'alliance ennemie. La ville Palestinienne de Lakish, se rend après un siège en -701 et Sennacherib s'avance vers Jérusalem, alors Ezéchias, le roi de Juda paie un lourd tribut... L'armée Assyrienne poursuit sa campagne. Les points d'eau ayant été supprimés par Ezéchias, Sennacherib rentre à Ninive. La victoire des Assyriens à Kish oblige les Elamites à battre en retraite.

Il consacre beaucoup de temps à embellir sa capitale, au Nord, l'Ourartou et la Phrygie sont affaiblis par les Cimmériens. A nouveau l'Assyrie doit se défendre contre l'Elam qui envahit la Babylonie, après le pillage par les Assyriens de plusieurs villes Elamites.
Le conflit se termine par la bataille d'Hallullê, au bord du Tigre, en -691 que les Elamites remportent en infligeant de lourdes pertes aux Assyriens. Excédé, le roi d'Assyrie prend par surprise Babylone (-689) et les soldats pillent et massacrent aveuglément... Puis Sennacherib part vers l’Égypte. Hérodote raconte que la nuit, une immense invasion de rats affamés détruit le camp Assyrien et contaminent les soldats de la peste. Sennacherib y voit une punition divine et rentre à Ninive, le roi choisit comme successeur son cadet Asarhaddon, et est assassiné à l'instigation de son fils aîné, mais après 6 semaines de guerre civile, Asarhaddon (Assur-ah-iddin) devient roi à son tour (-680 à –669)... La mauvaise santé du roi, l'oblige à rester reclus. Babylone connaît la paix et renoue avec la prospérité.

La conquête de l’Égypte, commence à partir de -679 et demande de grands efforts à l'empire. Les Assyriens viennent en « libérateurs » des Égyptiens, face à la XXVe dynastie d’origine Nubienne. Ils se rendent maîtres de la Basse- Égypte (prise de Memphis en -671, perdue en -669, mais aucune de leurs conquêtes ne dure.

Asarhaddon meurt à Harran en -669. Sa succession est bien préparée :
Un engagement de fidélité est exigé de toute la population, qui ratifie le choix d’Assurbanipal (Assour-bân-appli) comme héritier sur le trône d’Assyrie, et de son frère jumeau Shamash-shum-ukîn sur celui de Babylonie.

En Égypte, le Delta et Thèbes sont occupés en -667, libérés vers -663, la « punition » en est la destruction de Thèbes la même année.
Les Assyriens sont maîtres des deux royaumes d’Égypte encore un dizaine d'années et en sont chassés par Shamash-shum-ukîn, toujours souverain de Babylonie, qui prend la tête des ennemis d'Assurbanipal II, c'est la guerre en -652.
Babylone est détruite vers -648 et la Mésopotamie est réunie par l'Assyrie. Assurbanipal II poursuit les Nabatéens qui ont soutenu son frère.
Pétra est pillée.
L'Elam est soumis après plusieurs campagnes. Suse, la capitale Elamite, est en ruine, tout l'Elam est bouleversé.
Psammetique 1er profite des guerres qui occupent les Assyriens pour les chasser avec ses mercenaires Grecs et ils remportent en -635 la victoire d'Ashdod, tandis que les Mèdes qui se sont soulevés sous la conduite de Phraorte sont vaincus et Phraorte est tué. La fin du règne d'Assurbanipal II est très sombre.

Les Scythes se font menaçants et ravagent la Palestine et l'Ourartu. Il choisit son fils Ashur-Ete-Ilani pour lui succéder. A sa mort en -627, une compétition féroce oppose les candidats au trône de Babylone, dont. Nabopolassar sort vainqueur.
Vers -625, il bat, dans une bataille près de Nippur, Ashur-Ete-Ilani qui trouve la mort. Le 2e fils d'Assurbanipal, Sin Shar-Iskhun, se fait proclamer roi d'Assyrie, pendant que Nabopolassar devient roi de Chaldée puis roi de Babylonie.
La fin de l'empire Assyrien
En -616, Nabopolassar, le roi de Babylonie, hésite à affronter seul l'Assyrie qui de son côté demande l'aide de l’Égypte, mais Psammetique 1er reste étranger au conflit. Un an après, les Mèdes envahissent l'Assyrie et Cyaxare prend la ville d'Arapha puis en  -614, met le siège devant Assur.
La ville est rapidement prise et pillée.
Les Mèdes et les Babyloniens s'allient, les Scythes les rejoignent et en -612, tous lancent un assaut contre Ninive. La capitale Assyrienne résiste 2 mois avant de devenir un monceau de ruines.
Sin Shar-Iskhun se réfugie à Haran qui tient face aux Babyloniens et aux Mèdes jusqu'en -610.
Assur-Uballith  II et les Assyriens se replient sur Karkemish, tandis que Nechao II, le pharaon Égyptien vient à leur secours. Il est retardé par la résistance de Josias le roi de Juda allié des Babyloniens qui trouve la mort à la bataille de Megiddo.
En -605, les dernières forces Assyriennes et l'armée Égyptienne commandée par Nechao II sont sévèrement battues par l'armée Babylonienne dirigée par Nabuchodonosor II à Karkémish...

L'empire Assyrien n'existe plus.
Le pays est divisé en deux parties :
La plaine de Suse pour les Babyloniens.
La région montagneuse d'Anshan pour les Mèdes.

La première période de l'histoire mythique de l'Assyrie semble aussi se confondre avec les données de la Babylonie. A l'époque historique, Babylone et Ninive forment tantôt des empires séparés, tantôt sont réunis sous un seul sceptre. Bérose nous retrace la suite des dynasties Assyriennes conservées dans les textes Arménien d'Eusèbe nous n'avons que celles qui se rattachent à l'Assyrie, tandis que la liste toute différente des dynasties Babyloniennes nous est transmise par un texte Babylonien.

Voici la liste de Bérose :
Rois Mèdes, 234 ans 2517-2283
Rois Elémites, 224 ans 2283-2059
Rois Chaldéens, 458 ans 2059-1601
Rois d'Arabie, 245 ans 1601-1356
Sémiramis, 42 ans 1356-1314
Rois Assyriens, 526 ans 1314-788
Phul, Teglathphalasar et Salmanassar 788-721
Les Sargonides 721-606
Le premier qui semble avoir pris le titre de roi d'Assyrie est un nommé Bel-Kapkapi, qui appartient peut-être à la dynastie nommée « arabe ». A celle-ci, semblent se rattacher Adasi et son fils Belbanu, dont Sargon dérive sa généalogie.
Ce temps est très obscur, l'Assyrie se débattait contre les Babyloniens, dont elle tentait de s'affranchir de plus en plus, au dire des textes d'origine Ninivite.

Nous connaissons parmi ces rois :
Assur-zakiv-sum , seigneur des pays, puis Assur-bel-nisisu (Assur est le maître de ses hommes),
Puzur-Assurle premier qui, s'intitule « roi d'Assyrie ».
Assur-uballit (Assur fait vivre),
Bel-nirar, Pudi-il, qui bâtit le palais royal le plus ancien que nous connaissions. Bin-nirar, Salmanassar Ier, qui bâtit le palais de Nimrud, et son fils Tuklat-Ninip qui conquit toute la Mésopotamie, jusqu'à la basse Chaldée.

Il se peut que ce premier Tuklat-Ninip, conquérant Assyrien, ait donné naissance à la légende de Ninus, et que sa femme ait été la Sémiramis dont parle la liste de Bérose. Sémiramis semble avoir régné à Babylone pendant 6 ans, avant le roi Chaldéen Saga saltias, car, après ce roi guerrier et victorieux, les Babyloniens s'emparent du pouvoir, en tuent le successeur Bel-kudurr-usur, et gardent le pouvoir jusqu'à ce que Ninip-abal-ekur, vers -1314, rétablisse l'indépendance et la puissance de la dysnastie Assyrienne.

Il est nommé le « grand Empire Assyrien » qui selon Bérose dure 526 ans, selon Hérodote 520 ans : donc les chiffres concordent. Nous sortons à partir de cette époque de l'incertitude chronologique.
Ninive périt en 606, par les efforts réunis de Cyaxarès le Mède, et de Nabopalassar, roi de Babylone. Ninive est effacée de la surface de la terre, comme dit Strabon, et Babylone prend sa place. A partir de cette époque, l'Assyrie elle-même a cessé de vivre, et ce n'est qu'à tort que le nom a été étendu par les Grecs à l'histoire de Babylone...
Telle est l'histoire de l'Assyrie proprement dite, telle qu'elle apparaît aujourd'hui dans sa vérité et sa réalité. Car les récits des Grecs, calqués sur les narrations fantaisistes des Perses, ont, pendant des siècles, réussi à forger une prétendue histoire de ce peuple, que archéologie  a fait revivre de nouveau.

Le vrai historien, Hérodote, ne semble pas avoir partagé les erreurs que Ctésias, le médecin du roi de Perse Artaxerxès II, a propagées dans le monde. Selon cette légende, l'Assyrie, la première des grandes dynasties de l'Asie, a été fondée par Ninus et sa femme Sémiramis, vers 2000 av. J.-C. Ninus, le puissant héros, assassiné par sa femme Sémiramis, conquérante, encore plus conquérante que son époux, puisqu'elle a porté les armes de Ninive jusqu'en Inde.
Grande par sa force, mais fameuse par sa débauche, elle a eu des rapports incestueux avec son fils Ninyas, roi efféminé comme la plupart de ses successeurs, qui de père en fils, en 30 générations, ont occupé le trône de l'Assyrie.
Sardanapale, désespéré, fini son existence velléitaire par un acte des plus courageux, en se brûlant dans son palais avec tous ses trésors et toutes ses femmes...
Dans toute cette légende, il y a un mélange de vrai et de faux, mais arrangé en forme de conte, comme plus tard on a brodé, au Moyen âge, en Orient et en Occident, des légendes mythiques autour de la vie d'Alexandre le Grand et de Charlemagne.

Comme pour faire écho à la petite exposition présentée au Musée de Leeds ( Grande Bretagne), au British Museum de Londres, et parmi les salles et périodes que y sont explorées, je retiens les incroyables pièces de leur collection Assyrienne.
Preuve que ces visites et ce genre de musée apportent beaucoup, on peut non seulement y admirer des trésors patrimoniaux de cette ancienne culture, mais on y apprend également énormément, pour peu que l'on ne soit pas un spécialiste de ces questions, évidemment.
Il est toujours absolument merveilleux de se retrouver devant un pan complet de l'histoire du monde que l'on connaît peu, et pas seulement dans un livre, ou dans un cours aride, mais bien devant des pièces maîtresses de cette culture. C'est le cas de l'empire Assyrien et de la collection du British Museum.

Parmi les nombreuses pièces du musée, les bas reliefs en plaques murales sont absolument spectaculaires... Représentations d'esprits protecteurs sous des formes d'humains à têtes d'animaux, scènes de palais ou description de conquêtes, scènes guerrières, les panneaux antiques nous racontent la vie et l'histoire de cet empire...

Une fascinante mise en parallèle.

Lors de la découverte de l'entrée du palais de Nimrod. Les archéologues ont fini par découvrir que la tête illustrée sur l'image, n'est que la partie excavée d'une pièce gigantesque :
Un lion ailé à tête d'humain, qui est lui-même partie d'une paire de créatures sculptées pour garder la porte monumentale du palais...
L'image donne l'échelle de cette grandiose sculpture. Quelques autres gardiens du même genre se retrouvent aujourd'hui dans divers musées (Louvre, MET), certains sont des chevaux ailés, d'autres des bœufs à tête d'homme, le British Museum en expose 4 de ce genre.
Quelques stèles permettent également de découvrir des pans de l'histoire des Assyriens. L'écriture (cunéiforme) étant largement utilisée, on a pu en apprendre énormément sur cet empire grâce à l'archéologie. Et c'est aussi d'une grande beauté, fresques admirables où figurent les chameaux et, les lions qui chassent l'antilope etc...
C'est une réalisation vraiment exceptionnelle que cette créature mystique. La présence du texte en cunéiforme ajoute à la fois du mystère et de la beauté.
Savoir que la sculpture en question remonte à des millénaires fourni la perspective nécessaire à prendre la vie avec recul en sortant de là.
Même si certaines pièces sont un peu moins bien préservées que d'autres, on ne peut qu'y admirer les détails, comme ici, dans les cheveux et la barbe du personnage, ou encore l'habile représentation de sa tête, qui se termine par une bouche et un œil de poisson. A noter également les détails de la main et du bracelet, en bas à droite... Un autre exemple aussi splendide, avec les mains et les détails de la barbe... Ainsi que le fait qu'il est accompagné de deux singes en laisse.

La plupart des pièces du British Museum proviennent des fouilles et découvertes dans l'ancienne ville de Nimrod, située non loin de Assur, la ville-état qui donne son nom à la culture et à l'empire Assyrien. La cité a prospéré autour de l'an 1000 avant J.C, pour atteindre son apogée avant la chute de l'empire, quelques 600 ans avant J.C.
Terminons ce trop court survol avec la réédition d'une photo publiée dans un éditorial de 2013 :
Il s'agit d'un lion colossal, gardant l'entrée du temple d'Ishtar, à Nimrod, qui date d'environ 2900 ans. Une fois de plus, on peut voir qu'il est couvert d'écriture cunéiforme. Le photographe a accentué l'échelle du lion en le captant avec une petite fille devant lui, qui semble captivée par une telle présence...
Cette visite récente, a permis de reprendre la discussion sur les musées et les pièces qui viennent de l'étranger. Dans le cas de ces sculptures Assyriennes, il y a fort à parier qu'elles n'auraient pas survécu à la modernité à leur emplacement original (aujourd'hui en Iraq). Pas qu'elles auraient nécessairement été détruites par les Irakiens, mais il est fort possible que les nombreux conflits dans la région auraient fini par détruire ces pièces... !!!

Petit aparté de ma part :
Permettez moi de dire que si certains déplorent que les musées occidentaux où autres se soient approprié les merveilles archéologiques au moins celles-ci sont encore pour quelques temps à l’abri des coups de folie de quelques demeurés fanatiques.
Chronologie :

La Mésopotamie au début de son histoire
- vers 3300 :
invention de l'écriture. Sumérienne au sud et Akkadienne au nord.
- vers 2000 :
premier royaume d'Assyrie (au nord).
premier royaume de Babylone (au sud) ; 1792-1750 : règne d'Hammourabi.
 
Époque néo-assyrienne
- 810-806 : régence de la reine Sammouramat (« Sémiramis »).
VIIIes. av. JC : Homère.
VIIIe-VIIe s. av. JC : Hésiode écrit La Théogonie, où l'on retrouve l'écho de nombreux mythes de Mésopotamie.
- 705-681 : règne de Sennachérib, fondateur de Ninive.
- 669-630 : règne d'Assurbanipal (« Sardanapale »).
- 612 : prise et destruction de Ninive par les Mèdes (Cyaxare) et par les Babyloniens (Nabopolassar).
 
Époque néo-Babylonienne (Dynastie Chaldéenne à Babylone)
- 626-605 : Nabopolassar.
- 605-562 : Nabuchodonosor II.
- 604: chute d'Ascalon (en Palestine) à laquelle participent des mercenaires Grecs à la solde de Nabuchodonosor II
- Alcée (639-562) écrit un poème sur son frère mercenaire à Babylone.
- 556-539 : Nabonide.
- 539 : prise de Babylone par les Perses.
 
Époque Perse (Dynastie des Perses Achéménides)
- 550-529 : Cyrus le Grand.
- 529-521 : Cambyse.
- 521-485 : Darius Ier le Grand
- 492-490 : Première guerre Médique, terminée par la victoire des Grecs à Marathon
- 485-465 : Xerxès.
- 482 : Xerxès réprime brutalement une tentative de soulèvement à Babylone.
- 480-479 : deuxième guerre médique, terminée par les victoires des Grecs à Salamine et à Platées
- 465-424 : Artaxerxès Ier.
- Vers 460 : Hérodote visite Babylone.
- Vers 446 : Première lecture en public à Athènes d'extraits de l'Enquête d'Hérodote
- 426 : pièce d'Aristophane, Les Babyloniens, jouée à Athènes
- 424-404 : Darius II.
- 404-359 : Artaxerxès II.
- 415-398 : Séjour de Ctésias de Cnide à la cour de Perse.
- 401 : Expédition des Dix-Mille, menée par Cyrus le Jeune contre son frère Artaxerxès il est accompagné d'une armée de mercenaires Grecs, dont Xénophon.
- Après 398 : Parution des Persica de Ctésias de Cnide
- 390 : Parution de l'Anabase de Xénophon
- 359-338 : Artaxerxès III.
- 336-331 : Darius III.
- 331 : Bataille d'Arbèles : Victoire d'Alexandre contre le roi Perse Darius III.
 
Époque Macédonienne
- 331-323 : Alexandre.
- 323-306 : période de conflits entre les successeurs d'Alexandre.
 
Dynastie Séleucide
- 306-280 : Séleucos Ier Nicator.
- 280-261 : Antiochos Ier Sôter.
- Entre 280 et 261 : Bérose, prêtre Babylonien, publie en Grec une histoire de son pays.
- 130 : Conquête Parthe.
 
Époque Parthe :
130 av. JC / 266 après : Les Parthes dirigent la Mésopotamie :
- Ier siècle av. JC : Diodore de Sicile et Strabon écrivent des sommes encyclopédiques qui comprennent un long passage sur la Mésopotamie.
 
A l'époque Parthe, la Mésopotamie est à la frange de l'empire Romain et y rentre parfois ponctuellement et partiellement :
- La Mésopotamie toute entière est conquise par Trajan lors de sa guerre contre les Parthes entre 114 et 117, mais cette conquête ne survivra pas à sa mort en 117.
- Lucius Verus, venu en Mésopotamie pour contrer une invasion des Parthes, prend leur capitale Ctésiphon (au sud de la Mésopotamie) en 165 et la pille, mais cette victoire n'a pas de suite.
- Nouvelle guerre contre les Parthes en 195-199 : Ctésiphon est de nouveau pillée et deux provinces Romaines sont créées au nord de la Mésopotamie « l' Osroène » et la « Mésopotamie »
266, conquête de la Mésopotamie par les Sassanides (ils règnent sur - l'Iran de 224 jusqu'à l'invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d'or pour l'Iran tant sur le plan artistique que politique et religieux). (les deux provinces Romaines du nord le resteront jusqu'au IVe siècle)...

Localisation  et  origines :
La dynastie Sassanide est une dynastie Perse originaire du Fār.
Elle est créé par Ardachêr I (ou Ardashir Babigan ou Artexerce ou Artaxerxès I, 224-241), un descendant d'une lignée de Prêtres de la Déesse Anahita à Istakhr, qui au début du IIIe siècle, a acquis le poste de Gouverneur de Perse (Persis, Pārs).
Son père Palik (ou Pāpağ ou Papag ou Papak ou Babak ou Babek, v.210-223), est à l'origine le dirigeant d'une petite ville appelée Kheir, mais a réussi, en 205, à déposer Gocihr, le dernier Roi des Bazrangids (Vassal des Parthes Arsacides) et s'est nommé lui-même comme le nouveau dirigeant.
Sa mère, Rodhagh, est la fille du Gouverneur de la province de Perse (Persis, Pārs). Le fondateur éponyme de la lignée d'Ardachêr I est son grand-père paternel, Sassan, qui est le Grand Prêtre du temple d'Anahita... Palik multiplie les effort pour obtenir le pouvoir local et échapper à l'attention du Roi Parthe Arsacide Artaban V (216-224) qui est impliqué dans une lutte dynastique avec son frère Vologèse VI (ou Balash ou Walakhsh, 207/208-228) en Mésopotamie.
Il est aidé dans son ascension par quelques Arsacides eux-mêmes et avec ses fils, Ardachêr I et Châhpûhr (ou Shapur ou Šāpūr), il réussit à étendre son pouvoir sur l'ensemble de la Perse .
Les événements qui débutent cette longue dynastie ne sont pas claires, en raison de la nature fragmentaire des sources.
Il est toutefois certain qu'à la suite de la mort de Palik, vers 210, Ardachêr I qui à l'époque, est le Gouverneur de Darabgird, s'engage dans une lutte pour le pouvoir contre son propre frère aîné Châhpûhr.
Ardachêr I déplace sa capitale plus au Sud de la Perse et base son pouvoir à Ardashir-Khwarrah (ou Firozâbâd ou Firuzabad, en Persan : « La Gloire d'Ardachêr » anciennement Gur).
La ville, est bien protégée par de hautes montagnes et est entourée par un haut mur d'enceinte circulaire incluant un grand palais, dont il reste des vestiges. Elle est facilement défendable par le biais de passages étroits. Elle devient le centre à partir duquel Ardachêr I lance son expansion. On divise en générale la période Sassanide en 4 :

▪ La construction :
De 205 à 310, correspondant à la constitution de l’Empire, au développement de l’agriculture et de l'urbanisme.
▪ Le premier âge d'or :
De 310 à 379 où l'on remarque un certain déclin et des difficultés face aux Hephthalites (les Huns).
▪ La période intermédiaire :
De 379 à 498.
▪ Le second âge d'or :
De 498 à 651, période marquée par un renouveau de la croissance, puis un rapide déclin jusqu'à la chute, de 622 à 651.

L'influence culturelle des Perses Sassanides s’étend bien au-delà des frontières territoriales de l'Empire jusqu'à atteindre l'Europe de l'Ouest, l'Afrique, la Chine et l'Inde et jouera un rôle de premier plan dans la formation de l'art médiéval, à la fois Européen et Asiatique.

Les Rois Sassanides sont instruits et friands de lettres et de philosophie : Khosrô I (531-579) a les œuvres de Platon (Philosophe Grec, 427-346) et d'Aristote (Philosophe Grec, 384-322) traduit en Pahlavi et les fait enseigner à Gundishapur.
Durant son règne de nombreuses annales historiques sont rassemblées, dont la seule survivante est le Karnamak-i Artaxshir-i Papakan (Actes d'Ardachêr), un mélange d'histoire et de romantisme qui sert de base à l'épopée nationale Iranienne, le Shāhnāma.
Lorsque l'Empereur Justinien I (527-565) ferme les écoles d'Athènes, 7 de leurs professeurs s'enfuient vers la Perse et trouvent refuge à la cour de Khosrô I.
Sous le règne de ce dernier, le collège de Gundishapur, qui a été fondé au IVe siècle, devient le plus grand centre intellectuel de l'époque. Il forme des étudiants et des enseignants de toutes les parties du monde.
Nestoriens et Chrétiens y sont reçus et travaillent à la médecine et à la philosophie.
Les néo-platonistes viennent aussi à Gundishapur. Les traditions médicales de l'Inde, de la Perse, de Syrie, de la Grèce s'y mêlent pour produire une école de thérapie florissante...

Artistiquement, la période Sassanide crée quelques-unes des plus hautes réalisations de la civilisation Perse. Beaucoup de ce qui sera connu plus tard sous le nom de « culture musulmane », y compris l'architecture et l'écriture, sont à l'origine tirée de la littérature Perse, l'art islamique, est le récupérateur de l'art Sassanide.
Avec la littérature, il est clair que l'art de la peinture s'épanouit sous les Sassanides.
Le prophète Mani a fondé une école de peinture et le poète al - Buhturi décrit les peintures murales dans le palais de Ctésiphon.
Lorsqu'un Roi Sassanide meurt, le meilleur peintre de l'époque est appelée à faire un portrait de lui pour une collection conservée dans le trésor royal...

Les  tissus
Peinture, sculpture, poterie et d'autres formes de décoration ont partagé leurs conceptions avec l'art textile Sassanide :
Soie, broderies, brocart, damas, se retrouve sur des couvertures, dans des abris, des tentes, sur des tapis et sont tissées avec patience et maîtrise des compétences.
Ils sont teints dans des teintes chaudes de jaune, bleu et vert.
Chaque Perse même les paysans et les Prêtres aspirent à se vêtir au-dessus de sa classe. Ils se présentent souvent avec de somptueux vêtements. Les deux douzaines de textiles Sassanides qui ont survécu sont parmi les plus précieux tissus qui existent... Ils sont admirés et imités de l'Égypte à l'Extrême-Orient et jusqu'au Moyen-âge.

Lorsque l'Empereur Byzantin Héraclius I (610-641) prend le palais de Khosrô II Purveez (591-628) à Dastagird, toutes les broderies délicates et un immense tapis sont parmi ses plus précieux butin... Le plus célèbre est le « tapis d'hiver », également connu sous le nom de « Khosrô de printemps ». Le motif vise à faire oublier l'hiver avec des représentations de scènes de printemps et d'été. Les fleurs et les fruits sont ornés de rubis et de diamants, les ruisseaux sont faits de perles placées sur un terrain  d'or.

La sculpture
La sculptures Sassanide à surtout été développée sous la forme de sculptures rupestres. Les sites les plus riches sont ceux de Taq-e Bostan et Naqsh-e Rostam. Ce type de sculpture est une tradition Iranienne qui va connaître son apogée sous les Sassanides. 38 reliefs sont connus, dont la majeure partie sont situés dans le Fars. 8 des 11 premiers Rois Sassanides se sont fait représenter sur un relief sculpté, puis 200 ans plus tard, Khosrô II a repris cette tradition...

Il s'agit d'un art qui glorifie la personne du Roi, qui est censé immortaliser le pouvoir, la gloire et la grandeur du souverain.
Les autres personnages comme les divinités, les dignitaires, les soldats, les prisonniers, les batailles etc... Ne sont que secondaires.
Ils sont destinés à mettre en valeur le personnage central qu'est le Roi. Ces sculptures sont de couleur, mais seulement quelques infimes traces de peinture restent encore visibles.
Il existe très peu de statues en pierre en ronde-bosse (Sculpture totalement réalisée en 3 dimensions observables sous n'importe quel angle) datant de l’époque Sassanide.
L'une des seules que l'on puisse citer est celle de Châhpûhr I (ou Shapur ou Šāpūr, 241-272) dans la grotte de Mudan-e Shapur, près de Bishapour, dont la hauteur dépasse les 7 m... Sa fonction est encore inconnue et les avis divergent : Lieu de sépulture, de culte du Roi défunt, fonction honorifique ?. Quoiqu'il en soit, on peut remarquer combien le costume royal et l’armement sont représentés de manière très détaillée.

Par contre, en métal on en trouve deux types :
Le premier consiste en un groupe de bustes royaux en bronze, ou en argent.
De grande qualité, ils prennent une place importante dans l’art Sassanide et mesurent en général 30 à 40 cm.
Il existes des éléments communs à ces bustes dont le principal est, une couronne à deux croissants (korymbos) avec une paire d’ailes de part et d’autre de la couronne.
La plus belle pièce de cette série est une tête en argent conservée au Metropolitan Museum of Art et parfois identifiée à Châhpûhr II (ou Shapur ou Sapor ou Šāpūr, 309-379).
Cette pièce est réalisée par martelage d’une seule feuille d’argent dont certaines parties sont ensuite travaillées au repoussé et d’autres ciselées.
La tête est surmontée d'une couronne crénelée avec des croissants de lune, tandis que des boucles d’oreilles ovoïdes et un collier de perles font office d'ornement.
La deuxième série est constituée de statuettes en bronze, mesurant 10 à 12 cm. de hauteur représentant des personnages masculins, portant un long pantalon bouffant et une courte tunique. Leur chevelure est séparée en deux touffes et une longue épée se balance entre leurs jambes.

L'argenterie
La vaisselle de métal, notamment d'argent, est sans doute une des productions les plus caractéristiques et les plus problématiques de l'Empire Sassanide. On connaît dans plusieurs textes des mentions sur la richesse des Rois et des vaisselles d’argent ont été découvertes aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles.
La plupart d'entre elles sont conservées au musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg.
Toutefois on éprouve des difficultés à distinguer les vaisselles Sassanides de celles des débuts de l’islam... On possède quand même actuellement un corpus étendu d’œuvres bien étudiées et datées avec plus ou moins de certitude. Ces pièces de vaisselle sont souvent utilisées pour des cadeaux diplomatiques, comme objets de commerce ou comme butin.
Elles ont pu être offertes parfois même plusieurs siècles après leur fabrication.
Les plats ne sont pas utilitaires, mais appartiennent à un art de cour, de propagande ou de munificence.
Par contre, les aiguières, vases, coupes hémisphériques ou elliptiques sont fonctionnels. On a pu établir une chronologie de ces vaisselles. Certaines comportent des scènes de chasse royale ou des portraits.
Entre le milieu du IVe et le Ve siècles, on note une diminution de la production.
À partir de Kavadh I (488-498) et Khosrô I (531-579), la production d'argenterie dans le royaume augmente à nouveau avec toujours des plats à l’effigie royale, mais aussi de nouvelles formes et de nouveaux décors figuratifs et non royaux : Des danseuses, des animaux, des plantes ou encore simplement des motifs géométriques. C’est également la période où naît une argenterie moins somptueuse, avec beaucoup de cuivre et un décor plus simples, à rapprocher de l’accroissement de la petite noblesse.

La production Sassanide se poursuit un peu après l’arrivée de l’islam dans les régions encore dominées par des souverains indépendants.

Plusieurs influences ont marqué l'argenterie Sassanide : On voit ainsi l'apparition de bols sur pied dérivés de modèles occidentaux, de bols ovales et aiguières dérivés de modèles Est-Iraniens et de la vaisselle à décor de nielle se rapprochant de la verrerie qui dénotent d'une influence de la Méditerranée Orientale.

Elles contiennent en général le poids en drachmes ou statères et le nom du propriétaire. Les matériaux dont se composent ces vaisselles peuvent être l'argent, dont la pureté et le poids varient en fonction de la pièce (centre de production dans la capitale ou provincial, destinataire) ou le bronze, avec beaucoup d’étain et qui imite la vaisselle d’argent, mais doit sans doute être attribuée à une période très tardive voire post-sassanide. Les techniques de décor sont elles aussi très variées. La plus sophistiquée consiste à insérer des éléments d’argent en relief dans une entaille dans la paroi du fond, mais le décor peut simplement être gravé et/ou ciselé. La dorure se fait au mercure, sur le motif au début (IIIe-Ve s.) puis sur le fond (Ve-VIIe s.) et parsemant les zones décorées pour les centres « provinciaux ».

La verrerie
Malgré de nombreux objets, la verrerie Sassanide reste difficile à séparer de celle des périodes précédentes et suivantes car peu d’œuvres proviennent de fouilles, ce qui rend la datation quasi-impossible.
La plupart des verres sont transparents, mais il existe des verres opaques colorés en bleu, en pourpre ou en vert. De nombreuses techniques, connues depuis longtemps, sont développées : Le soufflage, le soufflage dans un moule, le pressage dans un moule pour mise en forme, les taches et filets colorés, la taille à la meule, le polissage à froid pour le décor. Les formes sont assez comparables à celles du monde Romain.

L'architecture
Ce qui nous est parvenu des palais illustrent la splendeur dans laquelle ont vécu les Rois Sassanides. On peut citer les palais de Firuzabad (Ardashir-i Kurrahà) et Bishapour (Bay Shapur) dans le Fars et celui de la capitale Ctésiphon dans la province de Khvarvaran.
En plus des traditions locales, l'architecture Sassanide a été influencée par celle des Parthes, mais possède ses propres caractéristiques architecturales. Elle sont caractérisés notamment par des voûtes monumentales et des coupoles de pierre et de briques. Les Sassanides reprennent aussi le matériau traditionnel, la brique crue et des techniques de construction des Parthes.
Au cours de la période Sassanide, les voûtes atteignent des proportions énormes, en particulier à Ctésiphon. Dans la cité, l'arche de la grande salle voûtée, attribué au règne de Châhpûhr I (ou Shapur ou Šāpūr, 241-272), a une portée de plus de 24 m et atteint une hauteur de 36 m. Cette magnifique structure a fasciné les architectes de tous les siècles qui ont suivi sa conception et est considérée comme l'un des plus importants exemples de l'architecture Perse.
Les Perses ont  aussi à leur actif d'autres réalisations comme : Les iwans qui sont des halls voûtés ouverts sur un côté seulement par une grande arcade. Ils utilisent la même technique de voûtes que les voûtes paraboliques. Les iwans sont déjà utilisés à l'époque Parthe, mais ils sont devenus un élément majeur de l'architecture Sassanide. La coupole sur trompe constitue une grande avancée dans l'architecture Sassanide. En effet, la coupole circulaire est déjà connue des Parthes et des Romains (rotondes), mais le passage du plan carré au plan circulaire n’est maîtrisé pour la première fois que chez les Sassanides.
Ces coupoles sont souvent d’un diamètre élevé, atteignant 14 m dès le règne d’Ardachêr I (ou Ardashir Babigan , 224-241) dans son temple du feu.
Le dôme de chambre dans le palais de Firuzabad est le plus ancien exemple survivant de l'utilisation de coupole. La caractéristique unique de l'architecture Sassanide se distingue dans l'utilisation de l'espace. L'architecte Sassanide construit son immeuble très massif, d'où l'utilisation de murs de briques décorées et moulé en stuc sculpté.
La brique est aussi utilisée pour créer des éléments architecturaux ou décoratifs tels les escaliers, frises à festons, rosettes, faux arcs, linteaux avec armature de bois.
Les décors de stuc ne sont connus que depuis le début du XXe siècle et leur étude présente de grandes lacunes, en raison de la multiplicité des décors et des nombreuses disparitions notamment... Le plus ancien décor de stuc conservé est celui du complexe de Châhpûhr I à Bishapour. Les mieux préservés sont les exemples de Chal Tarkhan près de Rhagae (ou Rayy), de Ctésiphon et de Kish en Mésopotamie.
Les panneaux montrent : Des chiffres, des animaux mis en médaillons, des bustes humains et des motifs géométriques et floraux. À Bishapour certains des étages ont été décorées de mosaïques montrant des scènes de banquets. L'influence Romaine est ici très claire, les mosaïques ont d'ailleurs été posées par des prisonniers Romains.

La société
Les historiens pensent que la société Sassanide est divisée en 4 classes :
Les Prêtres (Atorbanan en Persan)
Les militaires (Arteshtaran, en Persan), Les secrétaires (Dabiran, en Persan) et les cultivateurs et artisans (Vasteryoshan-Hootkheshan, en Persan).
Le centre du système des castes est le Shāhanshāh (ou Shahinshah ou Šāhān šāh Ērān), régnant sur tous les nobles.
Les Princes royaux, les petits dirigeants de grandes propriétés et les Prêtres constituent ainsi une strate privilégiée et sont identifiés comme les Bozorgan.

Culture et organisation sociale
Culturellement, les Sassanides ont mis en place un système de stratifications sociales. Ce système est appuyé par le Zoroastrisme, qui est établi comme la religion d'État. Les Rois (ou Empereurs) Sassanides ont consciemment cherché à ressusciter les traditions Perse et essayé d'effacer l'influence culturelle Grecque.
La société Iranienne sous les Sassanides est parmi les plus florissantes de son époque. Elle rivalise avec la civilisation Byzantine.
Le nombre d'échanges d'intellectuels et de scientifiques entre les deux Empires est témoin de la concurrence et de la coopération de ces deux berceaux de la civilisation. En théorie la société Sassanide est une société qui peut maintenir la stabilité et la justice.
L'instrument nécessaire pour ce maintien est le monarque. Elle est en fait extrêmement complexe, avec des systèmes d'organisation sociale qui régissent de nombreux groupes différents au sein de l'Empire.
L'appartenance à une classe est fondée sur la naissance, mais il est possible pour un individu de passer à une autre classe sur la base du mérite.
La fonction du Roi est de faire en sorte que chaque classe reste à l'intérieur de ses limites, afin que la plus forte n'opprime pas les plus faibles.

Pour maintenir le bon fonctionnement de cet équilibre social, qui est l'essence de la justice royale, il faut que la monarchie soit glorifiée au-dessus de toutes les autres classes. Les Azadans ont formé une aristocratie de nombreux administrateurs, vivant essentiellement sur leurs petits domaines que le Roi leur octroie et encadre la masse des paysans. Ils fournissent la cavalerie qui est l'épine dorsale de l'armée Sassanide.

Le gouvernement
Les Sassanides créent un Empire à peu près de la taille de celui de leur « ancêtres » les Perses Achéménides, avec pour capitale Ctésiphon, dans la province de Khvarvaran, qui sert aussi de capitale pour les Parthes. Dans l'administration de cet Empire, les dirigeants Sassanides prennent le titre de Shāhanshāh (ou Shahinshah ou Šāhān šāh Ērān) « Le Roi des Rois » (ou Empereur comme on trouve quelque fois). Le titre Shāhanshāh est devenu Shāh, terme Persan pour un monarque (chef) qui est adopté dans beaucoup d'autres langues. Les Rois assument également la tutelle du feu sacré, symbole de la religion nationale.
Sur le territoire on trouvait aussi un certain nombre de dirigeants locaux, issus de la famille royale, connus sous le nom de Shāhrdar qui sont supervisés directement par le Roi. Le règne des Sassanides est caractérisé par une rigoureuse centralisation et planification urbaine, un fort développement agricole et de grandes améliorations techniques. Le Roi effectue une grande partie des affaires du gouvernement. Il est secondé dans sa tâche par un Vice-chancelier, le Vuzorg (Bozorg) Farmadar qui est en quelque sorte le chef de la bureaucratie. Dans le cadre de cette bureaucratie le sacerdoce Zoroastrien est extrêmement puissant.

Dans les autres classes sociales on trouve : Le chef des Mages (Classe des prêtres).
Le Mobadan Le commandant en chef
L'Iran (Eran) Spahbod Le chef des opérations économiques et des syndicats de commerçants.
Ho Tokhshan Bod et le Ministre de l'agriculture, Vastrioshansalar qui est aussi le chef des agriculteurs.

Tous ces gens sont bien sur inférieurs au Roi, l'homme le plus puissant de l'État Sassanide. Le monarque Sassanide agit généralement sur les conseils de ses Ministres, structurés sous forme de Conseil d'État.

En temps normal la fonction monarchique est héréditaire, mais le Roi peut la transmettre quelques fois à son fils cadet, ce qui fait que dans deux cas, le pouvoir suprême est détenu par des Reines.
En l'absence d'héritier direct disponible, les nobles et prélats choisissent un Roi, mais leur choix doit se limiter aux membres de la famille royale.
La noblesse Sassanide est un mélange d'anciens clans Parthes, de familles Perses aristocratiques, de familles de nobles et de celles de territoires soumis. Après la dissolution de la dynastie Parthe, on assiste à une recrudescence de familles de nobles.
Les Sept clans Parthes (ou sept maisons, en Persan : Haft Khandan), une aristocratie féodale prétendument « Parthe », reste très puissante alliée avec le tribunal Sassanide.
La religion
Les Sassanides mettent en place un système de stratification sociale. Ce système est appuyée par le Zoroastrisme, qui est établi comme la religion d'État. Les autres religions semblent avoir été largement tolérée, bien que cette hypothèse fasse l'objet de débats entres spécialistes.
Le Zoroastrisme Sassanide a une distinction claire des pratiques énoncées dans l'Avesta, les livres saints du Zoroastrisme.
Le clergé Zoroastrien Sassanide modifie la religion de manière à servir leur propre cause, créant d'importants malaise religieux.
La politiques religieuse des Sassanides contribue à l'épanouissement de nombreux mouvements de réforme religieuse, le plus important de ceux-ci étant le Mani Mazdak.

Sous les Sassanides, on note une évolution vers un dualisme entre Ahura Mazda (ou Spenta Mainyu ou Ormazd) et Ahriman (Angra Mainyu), les principes du bien et du mal qui sont expressément déclarés « jumeaux », au début se réunissent pour créer la vie et la mort et mettent en place la façon dont le monde doit être. Aucun des 2 n'est supérieur à l'autre. Ce dualisme reste présent dans l'islam chiite duodécimain.
La religion Zoroastrienne, créée vers 1000 av.J.C. par Zoroastre est un hénothéisme. Si elle comporte un Dieu principal, Ahura Mazda (Dieu du ciel), elle en reconnaît néanmoins d'autres, comme Anahita (Déesse guerrière et de la fécondité) et Mithra (Dieu du soleil et de la justice)...
Comme toute religion, le Zoroastrisme, aussi appelé Mazdéisme, comporte plusieurs rites liés aux principes fondateurs dont :
La vénération du feu éternel.
L'importance de la pureté rituelle, pas de pollution par le monde extérieur (Notamment dans les contacts avec les cadavres) ni par le monde intérieur (Comme lors des accouchements).
Cette recherche de pureté explique l'importance accordée aux ossements avec la coutume funéraire remontant aux Achéménides, qui consiste à laisser le corps être décharné par les charognards et à en récupérer les os.
Les rites consistent généralement en sacrifices animaux et en libations. On note le peu de représentations purement religieuses auxquelles donne lieu le culte Mazdéen sous les Sassanides...

L'armée
L'épine dorsale de l'armée Perse (Spah) pendant l'ère Sassanide est composée de 2 corps d'unités de cavalerie lourde : Les Clibanari et les Cataphractes (ou Cataphractaires).
Cette cavalerie spéciale, composée de l'élite des nobles formés depuis leur jeunesse pour le service militaire, est appuyée par la cavalerie légère, l'infanterie et les archers. La tactique Sassanide au combat est de perturber l'ennemi avec les archers, les éléphants de guerre et d'autres troupes, de manière à ouvrir des brèches que la cavalerie peut exploiter. L'armée Sassanides est célèbre pour cette cavalerie lourde, qui est copiée sur celle de l'armée Parthe, avec la différence que seulement quelques cavaliers sont équipés de lances.
La cavalerie plus légère n’est pas composée de Perses Sassanides, mais recrutée parmi leurs alliés et complétée par des mercenaires.
Les Gélaniens (Guilani), les Aghbaniens, les Hephthalites, les Kouchans et les Khazars sont les principaux pourvoyeurs de cette cavalerie légère ou moyennement cuirassée.

Le montant d'argent destiné par l'État au maintien de la caste chevaleresque des Asawaran (ou Azdan ou Azatan ou Azadan, « libres ») est très important, en retour, ceux-ci sont les plus grands défenseurs du trône en temps de guerre. Ils financent leur équipement et leur entraînement par les revenus d'un fief confié par le Roi et encadrent la masse des paysans.
Cette classe de nobles créée par les Parthes est reportée à l'État Sassanide où ils sont une force avec laquelle il faut compter.
Ils ont accompagné le Roi dans les guerres et ont fait preuve d'un grand courage et d'une grande discipline. Ils sont clairement les précurseurs et les fondateurs des « Chevaliers » de l'histoire arabe. Les Azadans ont jalousement gardé leur statut de descendants des anciens conquérants Aryens. Ils ont formé une aristocratie de nombreux administrateurs, vivant essentiellement sur leurs petits domaines et fournissant la cavalerie Sassanide.
Les plus prestigieux d'entre eux sont les Asawaran qui normalement décide de l'issue d'une bataille. En dépit de leur chute au VIIe siècle ap. J.C, leur héritage perdure en Europe, dans le Caucase, l'Inde et le monde musulman. Ils sont l'élite de cavalerie Perse Sassanide et les précurseurs d'autres grandes cavaleries, plus tard, comme : Les chevaliers Anglais, les cavaliers du Caucase, de l'Inde Suwar et les Turcs Tarkhans.

En fait, certaines des cavaleries lourdes musulmanes, tels que les Mamelouks, sont peut-être les descendants des Asawaran. Contrairement à leurs prédécesseurs, les Parthes, les Sassanides ont développé des machines de guerre pour tenir des sièges. Cette évolution sert à l'Empire dans les conflits avec Rome, dont le succès dépend de la capacité de prendre telle ou telle ville, ou points fortifiés. Les Sassanides développent également un certain nombre de techniques pour la défense de leurs propres cités contre les attaques.
Les sources d'Hérodote :

Les Chaldéens :
A l'origine, les Chaldéens sont une tribu qui vit en Chaldée, la région des Marais, au sud de la Mésopotamie. Les fondateurs de la dynastie qui règne à Babylone entre 626 et 539 av. JC (dont le célèbre Nabuchodonosor II) sont d'origine Chaldéenne: on parle donc de « dynastie Chaldéenne ». Après la chute de cette dynastie, le terme désigne l'élite intellectuelle de Babylone, probablement parce que la plupart de ses membres étaient effectivement d'origine Chaldéenne. Hérodote dit que les Chaldéens sont « des prêtres de Zeus-Bélos » (c'est-à-dire de Bêl-Mardouk) : Sans doute en effet la majorité de ces prêtres venaient-ils de l'élite intellectuelle des Chaldéens.
En ce qui concerne cette source, toutes les informations qu'Hérodote en a retiré sur le sanctuaire de Bêl-Mardouk se sont révélées conformes aux descriptions des tablettes cunéiformes et aux découvertes archéologiques.

Les Perses.
Nous pouvons supposer que les sources d'information Perses d'Hérodote sur Babylone lui sont venues essentiellement de deux hommes: Tritantaichmès, satrape (gouverneur) de Babylonie à l'époque où il a visité la ville et qu'il a probablement rencontré, et Zopyre, transfuge Perse dont Hérodote nous dit qu'il vient à Athènes. Les renseignements fournis par Tritantaichmès concernent les revenus de la Satrapie: il n'y a pas lieu de douter de leur véracité. Quant à Zopyre, si c'est bien lui à qui l'on doit le récit de la prise de Babylone par Darius (lors d'une de ses révoltes), le rôle capital qu'y joue son grand-père nous laisse à penser qu'il était bien renseigné sur les faits, mais aussi qu'il a pu quelque peu exagérer.

IVe-IIe s. av. JC : le règne des Séleucides
Les Séleucides sont les successeurs d'Alexandre pour toute la partie orientale de son empire. Cette dynastie règne de sa mort en 323 av. JC à la conquête des Parthes en 130 av. JC. Leur règne est une période fertile pour les relations culturelles et scientifiques entre la Mésopotamie et la Grèce.
Les nouveaux « Chaldéens » A cette époque, des Chaldéens se mettent à diffuser leur enseignement en grec.
D'autre part, des Grecs de retour de Babylone ou de Borsippa (ville très proche de Babylone, et où s'étaient également développées de nombreuses écoles rattachées aux sanctuaires, dans lesquelles les sciences étaient enseignées) prennent le nom de « Chaldéens » et font des disciples en Grèce.
Les souverains Séleucides, tout en favorisant l'hellénisation, encouragent le redéploiement de l'antique culture mésopotamienne.

IVe-IIIe s. av. JC : Bérose, un auteur Babylonien la réalité :
Bérose était un « Chaldéen », au sens de prêtre de Bêl-Mardouk (on a vu que, déjà à l'époque d'Hérodote, ces prêtres constituaient une élite intellectuelle, au point qu'il avait assimilé à eux tous les lettrés). Il est né avant 350 av. JC (il nous dit qu'il est contemporain d'Alexandre: il devait donc avoir au moins vingt ans quand celui-ci est arrivé à Babylone, en 331 av. JC) et mort après 281 av. JC (il a dédié son ouvrage en grec à Antiochus Sôter, souverain Séleucide qui régna de 281 à 261 av. JC). Bérose ayant certainement dans son entourage beaucoup de Grecs cultivés, dut être fort peiné de constater, en discutant avec eux, quelle fausse image ces derniers avaient de son pays : Il entreprit donc d'écrire en grec un ouvrage destiné aux Grecs, dans lequel il faisait justice de toutes les légendes qui ne cessaient de circuler chez les Grecs (Ninus, Sémiramis, Sardanapale, etc.), pour leur exposer avec exactitude l'histoire de la Mésopotamie, ses véritables mythes, sa géographie, ses sciences. De cet ouvrage, les « Babyloniaca », il ne nous reste plus que des fragments, cités par des auteurs Grecs ou Latins.
Si cet ouvrage avait eu autant d'audience que l'Enquête d'Hérodote, par exemple, il est certain que la vision de la Mésopotamie par les Grecs en aurait été radicalement changée. Malheureusement, ce ne fut pas le cas et il ne toucha qu'un public de spécialistes. Ses corrections surprirent peut-être un moment les Grecs, mais ils les oublièrent vite, témoins les mentions de Sémiramis après Bérose, où la légende loin d'être condamnée, est encore plus déformée...

La légende :
Ironie de l'histoire: Celui qui voulait combattre les légendes sur la Mésopotamie véhiculées par les Grecs devient lui-même une légende chez eux !
D'abord, son nom est devenu tellement célèbre (chez les érudits, s’entend !) qu'on lui attribue des théories astronomiques d'origine Babylonienne ou même Grecque, simplement parce que son nom et son origine faisaient autorité en la matière (rappelons que les Babyloniens sont les spécialistes de la science des astres).
Mais c'est aussi sa propre personne qui devient l'objet de légendes : il serait venu en Grèce même y instruire les Grecs, les Athéniens lui ont élevé aux frais de l’État une statue avec une langue dorée en plein gymnase, enfin il serait le père de la Sibylle de Cumes !

Ier s. av. JC : Diodore de Sicile et Strabon
La Mésopotamie fait désormais partie du monde connu et bien connu, et les écrits la concernant se multiplient. Théophraste (Ive-IIIe siècle av. JC) disciple d'Aristote, a consacré toute une page de son Histoire des Plantes à la fertilité du sol Babylonien.
Mais ce sont surtout, au Ier siècle a. JC, deux savants compilateurs qui nous offriront les plus longs passages sur la Mésopotamie.
Diodore de Sicile (90-20 av. JC), dans sa Bibliothèque historique, reprend comme on l'a déjà vu de longs passages de l’ouvre de Ctésias et il y ajoute des citations d'autres auteurs plus récents (mais il ignore totalement les corrections apportées par Bérose).
Strabon (64-20 a. JC), dans sa Géographie, adopte un point de vue très scientifique, exclut le merveilleux, et apporte de nombreuses informations concrètes (par exemple l'entretien des canaux d'irrigation dans les cultures mésopotamiennes), se rapprochant en cela de Xénophon.

Premiers siècles ap. JC : le rideau se referme

La conquête parthe
En 130 a. JC., les Séleucides sont chassés de Mésopotamie par les Parthes, qui resteront jusqu'en 266 ap. JC. Bien que ces derniers se prétendent sensibles au prestige de l'hellénisme, les Grecs qui s'y étaient établis quittent peu à peu la région. Et ils perdent bientôt tout contact avec la Mésopotamie.
Au IIe siècle les Romains y feront de nombreuses incursions, mais toujours éphémères et, les armes à la main, n'auront pas le temps de s'intéresser à la culture.

La fin du cunéiforme
Quant à la Mésopotamie, déjà depuis la conquête perse au VIe s. a. JC, son prestige est surtout tourné vers le passé (c'est l'ère des bibliothèques et des compilations, mais il n'y a plus guère de création), à cette époque, ses habitants finissent par se désintéresser complètement même de ce prestige passé.
Le dernier document que l'on ait retrouvé écrit en caractères cunéiformes date de 74. Il marque la fin d'une civilisation : En effet, l'écriture cunéiforme, transcrivant les langues sumérienne puis akkadienne, était utilisée en Mésopotamie depuis 3300 a. JC. A partir du moment où l'on cesse d'écrire en caractères cunéiformes, on cesse aussi de savoir lire, et c'est ainsi qu'en quelques dizaines d'années (autour du Ier siècle donc), les milliers de tablettes de Mésopotamie vont devenir indéchiffrables, et ce pendant presque deux millénaires.
La Mésopotamie, cessant de briller par sa culture et étant coupée du monde Grec par l'invasion Parthe, redevient très vite pour les Grecs terre de mythes et de légendes. On ne connaît plus guère de la Mésopotamie, dans le monde Gréco-Romain, que le terme de « Chaldéen », qui s'applique désormais à une sorte de « magicien charlatan » exploitant la superstition populaire.

Les érudits tardifs :
Seuls, dans leurs bibliothèques, quelques grands érudits s'émerveillent encore de la splendeur des Babyloniens :
Eusèbe de Césarée (260-340 ap. JC), un Père de l’Église, dans ses Chroniques, dont les 15 premiers chapitres sont une vaste compilation sur la Mésopotamie, inspirée en grande partie de Bérose et de ceux qui l'ont cité.
Damascius (né vers 480), néo-platonicien, dont un texte reproduit presque mot pour mot « l'Enuma Elish, » le poème Babylonien de la création.
Notons par ailleurs qu'à l'époque où écrit Damascius, les Babyloniens eux-mêmes ont probablement déjà tout oublié du contenu de « l'Enuma Elish » et du reste de leur glorieuse littérature. Cette citation étonnamment exacte à une époque où la culture Assyro-Babylonienne a disparu, où personne en Grèce ne s'en soucie plus, apparaît donc comme un sursaut presque anachronique.

Une merveille du monde: Les remparts de Babylone
Les remparts de Babylone apparaissent dans un grand nombre des listes des « Sept merveilles du monde », soit à la place des Jardins Suspendus, soit en plus (dans ces listes, on a donc 2 des 7 merveilles qui sont à Babylone !)
Hérodote, le premier, déclare que les remparts sont si larges qu'un char à quatre chevaux peut y passer. Ctésias en rajoute une couche en prétendant que deux chars à quatre chevaux peuvent s'y croiser. Ce chiffre est repris par la plupart des auteurs (Strabon, Quinte-Curce, etc.) tandis que d'autres font de la surenchère totalement fantaisiste, allant jusqu'à six chars (source inconnue citée par Diodore) !...

Nous avons vu plus haut une allusion aux remparts de Babylone dans une pièce d'Aristophane. Ces allusions se multiplieront dans la littérature Gréco-Romaine, notamment chez les poètes (Théocrite, Ovide, Lucain, etc.), comme métaphore des murailles solides et larges.

Une autre merveille du monde: les Jardins Suspendus :
Rappelons d'abord que ces Jardins n'ont rien d'exceptionnel : C'est une habitude chez les Mèdes et les Perses de créer ainsi de vastes jardins (nous dirions plutôt des parcs), les Grecs nous ont d'ailleurs transmis le mot « paradeisos », qui vient du mot persan pour dire « jardin » et qui a donné notre « paradis ». La mode s'en est transmise aux Assyro-Babyloniens : Rien d'étonnant, donc, à ce qu'on retrouve un exemple de ces jardins à Babylone. D'après Bérose, ils ont été construits par Nabuchodonosor (au VIe siècle avant JC) pour sa femme d'origine Mède.

L'astronomie-astrologie vue par les Grecs et les Romains
D'habiles scientifiques, en Mésopotamie, astronomie et astrologie sont les deux faces indissociables d'une seule et même science. Or, ce n'est pas du tout le cas dans le monde Gréco-Romain, où l'astronomie est le domaine des savants, tandis que l'astrologie intéresse plutôt le peuple et les superstitieux. C'est pourquoi certains auteurs Grecs et Romains, n'arrivant pas à faire la part des choses auront tendance à condamner en bloc la « science » des Chaldéens.
On trouve toutefois chez certains, comme Strabon et Diodore, un exposé assez complet et objectif de cette science et de son objet :
« Ayant observé les astres depuis les temps les plus reculés, ils en connaissent exactement le cours et l'influence sur les hommes et prédisent à tout le monde l'avenir. La doctrine qui est selon eux la plus importante concerne le mouvement des 5 astres que nous appelons « planètes » et que les Chaldéens nomment « interprètes ». Parmi les astres, ils regardent comme le plus considérable et le plus influent celui auquel les Grecs ont donné le nom de Kronos et qui est connu chez les Chaldéens sous le nom de Bélos. Les autres planètes sont Arès, Aphrodite, Hermès et Zeus ».[...]

Parmi les dieux conseillers il y a 12 chefs dont chacun préside à un mois de l'année et à un des 12 signes du zodiaque. Le Soleil, les Planètes et la Lune passent par ces signes. [...]
Chaque planète a son cours particulier, les planètes diffèrent entre elles par la vitesse et le temps de leurs révolutions. Les astres influent beaucoup sur la naissance des hommes et décident du bon et du mauvais destin : C'est pourquoi les observateurs y lisent l'avenir. Il ont fait, disent-ils, des prédictions à un grand nombre de rois, entre autres au vainqueur de Darius, Alexandre, et aux rois Antigone et Séleucus Nicanor, des prédictions qui paraissent toutes avoir été accomplies. Ils prédisent aussi aux particuliers les choses qui doivent leur arriver, et cela avec une précision telle que ceux qui en ont fait l'essai en sont frappés d'admiration et regardent la science de ces astrologues comme quelque chose de divin. [...]
Il suffit d'être convaincu que les Chaldéens sont plus que tous les autres hommes versés dans l'astrologie et qu'ils ont cultivé cette science avec le plus grand soin. » (Diodore, Bibliothèque Historique, II, 30 (2-7)).
On voit que la première partie de ce texte de Diodore concerne ce que nous appelons « astronomie » et la deuxième (à partir de « Les astres influent... ») ce que nous appelons « astrologie ». Quant aux prédictions aux particuliers dont il parle à la fin, nous allons voir plus loin qu'elles étaient en réalité très rares chez les astrologues Babyloniens.

Alexandre et les Chaldéens :
De nombreux auteurs (Arrien, Diodore, Plutarque, Appien, etc.) relatant la vie d'Alexandre rapportent les prédictions que lui firent les Chaldéens lors de son retour à Babylone en 323 a. JC : Il ne devait pas entrer dans la ville car il y trouverait la mort (de fait, c'est ce qui est arrivé!). Ces textes sont très intéressants, car ils insistent sur l'attitude ambiguë d'Alexandre (sans doute emblématiques semblables à celle de nombreux Grecs de son époque), partagé entre le respect envers une science antique et qui a fait ses preuves et une attitude critique et raisonnable digne de la philosophie Grecque.

Ainsi, quand il apprend la nouvelle, d'après Diodore,
« Alexandre est saisi d'effroi et, plus il réfléchit à leur réputation de sagacité, plus son esprit est troublé. » (Bibliothèque Historique, XVII, 112 (2-6)).
mais des philosophes Grecs de son entourage viennent le voir :
« Informés des motifs d'Alexandre, ils ont recours aux arguments efficaces qu'offre la philosophie et transforment si bien Alexandre qu'il se met à mépriser toute espèce de divination, celle en particulier que les Chaldéens tiennent en haute estime. C'est pourquoi - comme si son âme blessée avait été guérie par les discours des philosophes - le roi fait son entrée dans Babylone à la tête de son armée. » (Idem)

D'abord l'ouvrage de Cicéron, « De la divination » : Cet ouvrage ne se contente pas d'une ou deux allusions. C'est un véritable « manifeste » contre la divination superstitieuse, et les Chaldéens en sont un exemple privilégié, on les rencontre presque à chaque page, outre le chapitre qui leur est spécialement consacré. Mais la colère de Cicéron est telle contre ces astrologues Chaldéens (parmi lesquels il n'essaie même pas de distinguer les charlatans des « honnêtes devins ») qu'il s'en prend même à l'aspect purement astronomique de leur science. Il ne peut pas nier, puisque tout le monde le sait, que les Assyro-Babyloniens ont été les premiers à étudier le ciel et à faire des observations dont se sont inspirés les savants Grecs et Romains eux-mêmes.
« De fait, les Égyptiens et les Babyloniens, habitant la surface unie de vastes plaines où aucune éminence terrestre ne peuvent gêner l'observation du ciel, ont consacré tous leurs soins à la connaissance des astres. » (De la divination, I, 42).
Une autre allusion à l'astrologie Assyro-babylonienne ouvre l'une des plus célèbres odes d'Horace (celle qui se ferme sur la fameuse formule « carpe diem », « cueille le jour ») :
« Ne cherche pas à savoir, car cela est interdit, quelle est pour moi, quelle est pour toi, (ce qui me concerne et ce qui te concerne) »
La fin assignée par les dieux, Leuconoe, et, des Babyloniens
N'essaie pas les calculs [...]. » (Odes, I, 11).
Les « calculs Babyloniens » désignent les calculs destinés à établir les horoscopes.

En réalité, les horoscopes apparaissent très tard dans la divination Assyro-Babylonienne, pour laquelle les présages ne concernent que les affaires du pays ou la personne du souverain. Les premiers horoscopes connus apparaissent en Mésopotamie en 410 a. JC, ce qui est extrêmement tard par rapport aux débuts de l'astrologie dans ce pays, et l'on n'en a pas retrouvé plus de 32 en tout en Mésopotamie. Il n'est d'ailleurs pas impossible que cette pratique soit née de la demande de riches particuliers (sans doute Grecs ou Romains) qui souhaitent des prédictions sur leur avenir, à l'instar des souverains.
Strabon signale en tout cas que ceux qui exercent cette pratique ne sont pas approuvés par les autres.
Dans le monde Gréco-Romain, au contraire, le système des horoscopes provoque l'engouement des gens simples, au point que l'on finit par considérer les Chaldéens comme des spécialistes des horoscopes : C'est d'ailleurs un des points principaux que Cicéron leur reproche et les milliers d'années passées par les Babyloniens à observer les astres sont transformées chez lui en milliers d'années passées à observer les nouveau-nés !

La confusion entre « Mages » et « Chaldéens »
Les auteurs tardifs (à partir du Ier s. a. JC) Grecs et Latins parlent souvent, non pas de « Chaldéens », mais de « Mages Chaldéens ».
D'où la confusion qui se fait peu à peu dans l'esprit des Grecs entre les uns et les autres.
C'est cette confusion qui est à l'origine du célèbre épisode de l’Évangile selon Saint Matthieu dans lequel des « Mages d'Orient » ont été prévenus de la naissance de Jésus par l'apparition d'une étoile (Matthieu, II 1-12 et 16). L'observation des étoiles et les prédictions liées à la naissance sont des traits typiques de l'astrologie Chaldéenne telle que la conçoivent les Grecs, mais c'est le nom de « Mages » qui est ici appliqué aux tenants de cette astrologie.

Les charlatans :
Notre mot « magie » vient de ces « mages », non pas des authentiques prêtres Perses ni Babyloniens, mais des charlatans de toutes sortes, souvent Grecs ou Romains et qui se font appeler « mages chaldéens ». Nombreux sont les textes grecs ou latins où l'on trouve mention d'un « magicien Babylonien », d'un « vieux Chaldéen » ou d'un « étranger d'Assyrie » expert en pratiques magiques, y compris la confection de poisons !

Un récit de Lucien de Samosate est encore plus frappant. Du moins, dans Ménippe, est-on à Babylone, sur les rives du Tigre et de l'Euphrate. Mais dans L'Amateur de mensonges, il n'est pas besoin d'aller jusqu'à Babylone pour trouver un Chaldéen.
Dans ce récit, un homme a été mordu par une vipère et il ne lui reste plus qu'un souffle de vie. Quelqu'un suggère alors d'appeler « un Babylonien, l'un de ceux que l'on appelle « Chaldéen » » : Ce dernier ne se fait pas attendre et arrive juste à temps pour sauver le moribond, ce qui nous laisse à penser qu'il doit y avoir suffisamment de « Chaldéens » sur le territoire de l'Empire romain pour qu'on puisse toujours en trouver un en cas de besoin.
Lucien de Samosate, né en Syrie, a aussi vécu en Grèce, en Italie, et en Égypte : Il est donc difficile d'imaginer où il situe cette histoire, mais les circonstances doivent être relativement semblables dans ces différentes contrées qui appartiennent toutes, à l'époque, à l'Empire Romain.









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