4
AVRIL 2015...
Cette
page concerne l'année 775 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
MANIFESTATIONS MYSTÉRIEUSES D’ÉVÉNEMENT COSMIQUES INDÉTERMINÉS.
En
examinant le tronc de cèdres bimillénaires, des chercheurs ont mis
en évidence une spectaculaire augmentation du taux de carbone 14
entre 774 et 775. La signature sur Terre, d'un événement cosmique
exceptionnel... Mais lequel ? Les astrophysiciens imaginent tous les
scénarios.
Quelle
étrange question, n'est-ce pas ? étrange, insolite, déconcertante
et, disons-le, assez inattendue dans les pages d'un magazine de
science peu porté sur les quêtes médiévales.
Le
fait est que, depuis cet été, de nombreux scientifiques sont saisis
d'un même vertige : Qu'a-t-il bien pu se passer sur la planète
Terre en 775 ? Personne ne se serait jamais interrogé, et
encore moins tourmenté, si une équipe de l'université de Nagoya ne
venait de recueillir un mystérieux message venu tout droit du VIIIe
siècle... Un message retrouvé dans le tronc de deux vénérables
cèdres du Japon, lesquels trônent depuis 2 millénaires sur l'île
Japonaise de Yakushima...
De quoi s'agit-il exactement ? Eh bien, des résultats de l'analyse des anneaux de croissance de ces deux arbres. En effet, entre le cerne formé lors de la belle saison (de fin mars à fin août) de l'an 774 et celui des beaux jours de 775, la teneur en carbone 14 du bois a bondi de manière inexplicable. Or, ce pic incroyablement acéré n'est autre que le reflet de la composition de l'atmosphère terrestre de l'époque. Du jamais vu, sinon que « ce signal ressemble fort à ceux générés, dans les années 1950 et 1960, par les essais d'armes nucléaires à l'air libre, relève Fusa Miyake, l'une des auteurs de l'étude. C'est bien la preuve qu'un phénomène de courte durée et libérant une grande énergie s'est produit vers 775 ». Faute de bombe atomique disponible au Moyen-Âge, des causes naturelles sont à rechercher. On sait déjà que l'isotope carbone 14 est engendré sur Terre par l'impact des rayons cosmiques sur la haute atmosphère, l'équipe de Nagoya a, par ailleurs, mis la main sur une carotte de glace de l'Antarctique présentant, autour de l'an 775, un sursaut de beryllium 10, isotope lié au rayonnement spatial. « Il s'est donc passé un événement cosmique majeur, dévoile la chercheuse du laboratoire de l'environnement Soleil-Terre de Nagoya. Seulement, nous n'avons pas pu en identifier la cause ».
Ainsi,
il y a 1237 ans, quelque chose d'assurément spectaculaire se serait
produit dans le ciel des hommes. Autant dire, un phénomène digne de
figurer dans les annales ! Problème, et non des moindres : Les
chercheurs Japonais admettent n'avoir rien retrouvé de probant dans
lesdites annales de 774-775. « Dans les sources narratives des
Carolingiens, on retrouve bien une sécheresse en 772 et une famine
en 779, mais aucun phénomène naturel marquant en 774-775 »,
reconnaît de son côté le médiéviste Philippe Depreux, professeur
à l'université de Limoges.
Dès lors, quel crédit accorder au témoignage recueilli dans deux arbres d'une même forêt ? Publiée le 3 juin dernier dans la revue Nature, cette courbe déchaîne les passions. D'autant que les experts des variations de Carbone 14 dans les cernes d'arbres millénaires ne sont guère coutumiers des résultats fracassants. Cette activité obscure vise essentiellement à calibrer les datations des archéologues ou des climatologues. Des disciplines qui se projettent 15.000 ans en arrière et se contentent de courbes mondiales assez grossières, dont chaque point représente la moyenne, mesurée sur une décennie, pour une centaine de pins Américains, de Chênes Allemands et Irlandais. « Les chercheurs s'épargnent de reconstituer l'évolution fine du Carbone 14, année après année, pour la bonne raison que l'on ne s'attend à aucune variation brutale », justifie Édouard Bard, professeur au Collège de France, spécialiste mondial de la calibration du radiocarbone.
Si il a bien constaté une poussée substantielle du 14C entre les années 760 et 785, aucun scientifique n'a imaginé jusqu'à présent autre chose qu'une montée progressive. Les cycles d'activité solaire ou les variations d'intensité du champ magnétique terrestre ont bien une influence sur le niveau de cet isotope, mais rien de fulgurant. « La forme du signal trouvé par ces Japonais pose une question, soupire le climatologue... Est-il réellement aussi abrupt et asymétrique ? Dès lors, on pourrait tout imaginer »..
Dans
un mélange d'excitation et d'incrédulité, les chercheurs
ressortent pour vérification leurs plus beaux échantillons de bois
multi-millénaire, de carottes de glaces polaires et autres vieux
grimoires d'astronomie.
De
nouvelles publications sont imminentes. Et les langues commencent à
se délier. En effet, lors d'une réunion organisée à huis clos au
Collège de France, début juillet, un expert Allemand du
radiocarbone a confirmé le pic de 775 !
Et
il n'est pas le seul. Mike Baillie, paléoécologue de renom à
l'université Queen's (Irlande du Nord), nous confie que lui aussi a
déjà obtenu, « sur un chêne Irlandais fossile, des mesures
montrant un fort enrichissement en carbone 14 à cette même période,
résultat que je n'ai pas osé publié, faute d'avoir pu le
reproduire sur un autre arbre ». Intrigué, ce spécialiste des
catastrophes historiques s'est néanmoins plongé dans ses
manuscrits. Une tâche ardue, tant « le VIIIe siècle est un
âge obscur, dont il reste peu de traces écrites fiables ».
Mike Baillie est finalement tombé sur une petite pépite de Roger de
Wendover, historien Anglais bien documenté du début du siècle.
Que
dit-il ?
« L'an
de Notre Seigneur 776, des signes enflammés et effrayants ont
été observés dans les cieux après le coucher du soleil ».
Voilà qui est, au minimum, intrigant... Or, à la suite de la
révélation de l'affaire, un lecteur de Nature s'est empressé de
signaler un autre témoignage, concernant cette fois l'année 774,
dans l'antique Chronique Anglo-Saxonne.
Au
milieu des récits de batailles et de successions royales, en trouve
en effet ceci :
« Cette
année est également apparu dans les cieux un crucifix rouge, après
le coucher du Soleil ». Des « signes enflammés et
effrayants » en 776, et maintenant un « crucifix rouge »
en 774... Autant de propos sibyllins, pétris de religiosité ou
d'illusions d'optique.
« Ces
écrits ne nous renseignent pas non plus sur la durée du phénomène
: A-t-il été observé l'espace d'une seconde dans un flash ou duré
plusieurs mois ? », se demande Jacco Vink, astrophysicien des
hautes énergies à l'université d'Amsterdam... Mystère et boule de
feu...
Que
s'est-il donc passé dans le ciel vers 775 ? Les astronomes se
perdent en conjectures... Le premier cataclysme cosmique auquel les
experts pensent est l'explosion dans notre galaxie d'une étoile en
fin de vie, une supernova ! En effet, l'astre à l'agonie bombarde
alors à ses environs des rayons gamma susceptibles de former du
Carbone 14 dans notre atmosphère, donc dans les arbres.
Or,
en 775, la Terre compte déjà quelques observateurs assidus du ciel,
essentiellement en Asie :
Les
astronomes officiels de l'Empire Chinois sont ainsi chargés de
surveiller la voûte céleste. Une supernova brillant de mille feux
ne leur échappe pas (on parlait alors d'étoile invitée)...
Seulement, les quelques archéoastronomes habitués à décrypter ces
manuscrits asiatiques n'ont rien trouvé à cette date...
A
moins que le fameux « crucifix rouge » des Anglo-Saxons,
visible au crépuscule, signe le déclenchement d'une supernova juste
derrière le Soleil ? « Pourquoi pas, évalue Matthieu Renaud,
du laboratoire Univers et particules de Montpellier. Sauf que le
phénomène dure en général plusieurs mois et serait donc
fatalement apparu au gré de la révolution terrestre autour du
Soleil ».
Ce
manque de traces écrites est d'autant plus troublant que les indices
essaimés sur Terre en 775 augurent une explosion cent fois plus
énergétique, ou alors beaucoup plus proche, que la formidable
supernova de l'année 1006... Dont il reste dans les écrits nombre
de témoignages ébahis. Troublant, mais pas rédhibitoire, en effet,
argumente Matthieu Renaud,
« Un
nuage de poussières interstellaires peut faire écran à la lumière
d'une supernova, jusqu'à la masquer totalement. C'est ainsi que la
supernova Cassiopée A, dont on sait grâce aux outils modernes
qu'elle a explosé autour de 1680, n'a vraisemblablement été
remarquée par personne sur Terre à l'époque »...
Par
ailleurs, les quelques civilisations anciennes qui auraient pu
apercevoir des supernovæ depuis l'hémisphère Sud n'ont laissé a
priori aucun témoignage. Une lacune immense. En résumé, l'éclat
d'une supernova peut tout à fait passer inaperçu.
Il
n'empêche : Ces explosions stellaires ont laissé derrière elles
des vestiges à la portée de nos outils modernes. « Il serait
étonnant que les restes d'une supernova aussi récente et proche
échappent à nos détecteurs à rayons X et ondes radio, insensibles
aux poussières », s'insurge David Burrows, de l'université de
l’État de Pennsylvanie. Même si, oppose Matthieu Renaud, « une
explosion ultra-violente peut céder la place, 1.300 ans plus tard, à
des vestiges aux signaux ridiculement faibles ». L'éventuelle
supernova de 775 doit donc être tout à la fois violente, invisible
et indétectable. « Cela commence à faire beaucoup, admet
l'astronome. A moins que explosion ait pris une ampleur telle que nos
appareils ne soient plus capables de la distinguer, autrement dit,
nous aurions le nez dedans !
Une hypothèse pour le moins audacieuse... Jean-Luc Atteia, du Centre d'étude spatiale des rayonnements (Toulouse), préfère miser sur une catégorie A particulière de supernovæ qui agonisent dans un dernier souffle ravageur, un « sursaut gamma » : « Cela concerne les étoiles très massives, de 30 à 100 fois plus lourdes que le Soleil, dont le cœur disparaît dans un trou noir en quelques secondes, pendant lesquelles il émet force rayons gamma ». L'énergie ainsi libérée correspond au cataclysme mystère de 775. Le hic, rétablit le chercheur, « c'est qu'un tel événement ne se produit dans notre galaxie que tous les 100.000 à 1.000.000 d'années, et encore faut-il que ce souffle gamma soit dirigé vers la Terre ». Hypothèse hautement improbable, donc.
Supernova, sursaut gamma... Depuis le début, Jacco Vink n'y croit pas : « Le spectre de leurs rayons me semble incapable de générer un tel pic de carbone 14 ».
Une hypothèse pour le moins audacieuse... Jean-Luc Atteia, du Centre d'étude spatiale des rayonnements (Toulouse), préfère miser sur une catégorie A particulière de supernovæ qui agonisent dans un dernier souffle ravageur, un « sursaut gamma » : « Cela concerne les étoiles très massives, de 30 à 100 fois plus lourdes que le Soleil, dont le cœur disparaît dans un trou noir en quelques secondes, pendant lesquelles il émet force rayons gamma ». L'énergie ainsi libérée correspond au cataclysme mystère de 775. Le hic, rétablit le chercheur, « c'est qu'un tel événement ne se produit dans notre galaxie que tous les 100.000 à 1.000.000 d'années, et encore faut-il que ce souffle gamma soit dirigé vers la Terre ». Hypothèse hautement improbable, donc.
Supernova, sursaut gamma... Depuis le début, Jacco Vink n'y croit pas : « Le spectre de leurs rayons me semble incapable de générer un tel pic de carbone 14 ».
Alors
quoi ? Le chercheur Néerlandais défend une autre idée, celle de
l'éruption d'un magnétar, du nom de ces étoiles à neutrons dotées
d'un champ magnétique colossal et promptes à dégoupiller. « Leurs
éruptions de rayons gamma peuvent être si puissantes qu'elles sont
de nature à laisser une trace dans notre atmosphère »,
veut-il croire. Sans pour autant que le commun des mortels ne s'en
rende compte. Le scénario de ce tsunami galactique s'est d'ailleurs
déjà vérifié : Le 27 décembre 2004, tous les télescopes et
satellites d'observation ont été saturés par le flash surpuissant
d'un magnétar situé à 50.000 années-lumière. « Un magnétar
plus proche pourrait expliquer le mystère de 775 », insiste
Jacco Vink.
A
moins que le coupable ne soit tout bonnement... le Soleil ! Car, dans
ses coups de colère, notre étoile est aussi capable d'accabler la
Terre de protons bourrés d'énergie, lesquels forment ensuite du
carbone 14... Ainsi que des aurores boréales. Bon sang, mais c'est
bien sûr ! Et si l'énigmatique « crucifix rouge » était
une manière de décrire ces aurores boréales ? Pas si simple,
hélas : Pour provoquer les symptômes retrouvés dans les
arbres et la glace, il faut, selon l'équipe de Nagoya, une tempête
solaire 1.000 fois plus intense que celles observées jusqu'à
présent.
Un
tel ouragan est-il possible ? A vrai dire, souligne Daniel Baker,
directeur du Laboratoire de physique atmosphérique et de l'espace
(université du Colorado), « nous ne disposons que de 4 siècles
de suivi de l'activité solaire, depuis Galilée et son observation
des taches en 1610 : C'est trop court pour cerner les possibilités
extrêmes de notre étoile. Il reste que « cette super-éruption
paraît très difficile à envisager, soupèse Guillaume Aulanier, de
l'Observatoire de Paris. Cela ne se produit que sur des étoiles très
jeunes, ou qui tournent très vite. Voir un tel phénomène sur notre
étoile serait aussi improbable que d'imaginer tous les vents de la
Terre se réunir en un seul point pour former une super-tornade ».
Ce spécialiste de la météo spatiale ose un autre script :
« Il
se peut qu'en 775 se soit produite une tempête de protons assez
banale, mais que le bouclier magnétique terrestre ait fait défaut à
ce moment là, victime d'un orage géomagnétique ».
« C'est
une idée intéressante, mais cette configuration produit trop peu de
carbone 14 », déclare Ilya Usoskinis, responsable de la
station de mesure du rayonnement cosmique à l'université d'Oulu
(Finlande) :
Non,
pour cet éminent spécialiste des effets du Soleil, l'explication
est tout autre, « Les scientifiques Japonais ont commis une
importante surestimation dans leur modèle. D'après mon analyse,
l'événement de 775 ne serait « que » de 30 à 45 fois
plus puissant que la plus terrible tempête solaire observée, celle
du 23 février 1956 ».
Si
bien que « le phénomène reste extrême, sans être
inenvisageable », conclut-il.
Moins
époustouflant, ce scénario n'en fait pas moins frémir. Car si une
telle tornade de protons se déroulait aujourd'hui, nul doute qu'elle
serait remarquée : La totalité des satellites en orbite
tomberait alors en rade, nombre de pays se trouveraient privés de
communication radio, etc...
Éruption
solaire homérique, supernova toute proche, sursaut gamma dirigé
vers nous, magnétar furieux, ou bien « un autre phénomène
inconnu », ose Fusa Miyake... Si les signaux recueillis dans
les cèdres du Japon sont confirmés, cette grande enquête cosmique
s'annonce passionnante. Au-delà de la pure curiosité scientifique,
les chercheurs gardent en tête la grande vulnérabilité de nos
technologies modernes aux rayons cosmiques. « Nous commençons
à réaliser qu'un phénomène très « méchant » s'est
peut-être produit, phénomène que nous n'avions pas pu observer
dans notre histoire récente, sermonne Mike Baillie. Une seule chose
est sûre :
Si
cela se reproduit, notre civilisation électronique en sera ébranlée.
D'où la question, pour mieux s'y préparer : Que s'est-il vraiment
passé en l'an 775 ?
L’année
775 où le ciel nous est tombé sur la tête !
De
petites quantités de carbone-14 (aussi noté 14C) sont constamment
produites dans la haute atmosphère terrestre, où le bombardement de
rayons cosmiques transforme une partie de l’azote-14 (atomes
d’azote dont le noyau est constitué de 7 protons, obligatoire pour
que ce soit de l’azote) et de 7 neutrons (en carbone-14) 6 protons
et 8 neutrons. Les noyaux de 14C étant instables, un des neutrons
finit par se retransformer en proton (50 % de chances après 5 700
ans), ce qui ramène l’atome à sa case départ (14N). Comme le
bombardement des rayons cosmiques est relativement stable et
uniformément distribué, autour de 1 partie par 1 000 milliards, la
teneur de l’air en carbone-14 l’est aussi, ce qui en fait une
excellente « horloge » pour dater les vestiges d’être
vivants, car ce carbone radioactif entre dans la chaîne alimentaire
en étant capté par les plantes lors de la photosynthèse. Les être
vivants renouvellent ainsi constamment leur « stock » en
fabricant des sucres ou en mangeant des plantes. En mesurant la
radioactivité du 14C restant dans les vestiges d’origine
biologique, on peut estimer le moment où l’organisme est mort, et
donc a cessé de consommer cet isotope instable.
Or
une équipe Japonaise a mesuré une hausse de 1,2 % de la teneur des
arbres en 14C dans les cernes de croissance correspondant à l’an
775, ce qui est environ 20 fois plus que la variabilité naturelle du
carbone-14. Il faut donc, explique ce compte-rendu, qu’une source
extraordinaire de cet isotope ait accru la teneur en 14C de tout
l’atmosphère terrestre, mais bien malin qui trouvera de quoi il
s’agit.
Il
faut un énorme afflux additionnel de rayon gamma (une partie des
rayons cosmiques à l’origine du 14C) provenant d’une supernova
(une étoile qui meurt) ou d’une éruption solaire gargantuesque,
mais ni l’un ni l’autre ne semble vraisemblable...
Une
équipe internationale d'astrophysiciens a repris toute l'enquête.
Et leurs travaux, publiés récemment, révèlent qu'il n'y a plus
besoin de faire appel à des phénomènes exotiques pour expliquer ce
qui s'est passé en l'an 775.
Ils
ont démontré que les modèles utilisés par les Japonnais sont
erronés, ce qui les a conduits à surestimer la puissance du
phénomène d'un facteur de 5.
A
ces niveaux corrigés d'énergie, une tempête solaire redevient
possible et s'impose par conséquent comme l'hypothèse de loin la
plus probable. Même après réévaluation cette tempête solaire
reste la plus violente jamais détectée de toute l'histoire...
Si
une grande partie de ce mystère est dévoilé, cela conserve tout
son intérêt scientifique. En effet, qu'adviendrait il d'une telle
éruption si cela avait lieu aujourd'hui ?
« Un
orage magnétique de cette ampleur pourrait nous mettre KO, »
affirme Lika Guhathakurta, spécialiste en physique solaire de la
NASA. « La société moderne s'appuie sur des systèmes
sophistiqués tels que les réseaux électriques intelligents, les
GPS, et les communications par satellite, qui sont tous vulnérables
aux tempêtes solaires. »
Selon
un rapport de 2008 de la National Academy of Sciences, un événement
solaire exceptionnel comme il en est recensé tous les 100 ans
pourrait avoir un impact économique égal à l'ouragan « Katrina »
puissance 20 !
Mais
à notre époque moderne il en irait bien autrement. Les pannes en
cascade des lignes à haute tension et transformateurs électriques
intercontinentaux priveraient la Terre d'électricité pendant des
semaines, voire des mois avant que les ingénieurs puissent réparer
les avaries. La navigation aérienne et par bateau serait privée de
GPS, les satellites seraient mis hors services, les réseaux
bancaires et financiers s'arrêteraient de fonctionner, avec toutes
les conséquences qu'on peut imaginer pour le commerce, bref : Un
scénario catastrophe à l'ère du tout informatique...
Et
un tel épisode ne serait que peu de chose face à une tempête
solaire 20 fois plus puissante, comme celle qui peut s'être abattue
sur Terre en l'an 775.
Selon
le cosmologiste Adrian Melott, de l'Université de Lawrence (Kansas -
Etats-Unis), et Brian Thomas, astrophysicien à l'Université
Washburn de Topeka (Kansas - États-Unis).
A
l'époque, l’événement n'a pas été catastrophique, vu l'absence
de technologies, « mais dans notre cas, les victimes se
compteraient par centaines de millions et l'Humanité ferait un bond
en arrière de 150 ans... » souligne Adrian Melott.
Heureusement,
nous avons des moyens d'atténuer les effets d'une tempête solaire
majeure grâce à des protections intégrées et des mises hors
tension automatiques des réseaux.
Les
cernes des arbres permettant de faire une sorte de photo année après
année de la quantité de carbone-14 présent, cela revient alors à
suivre l’évolution du flux de rayons gamma nous arrivant chaque
année.
Pour
expliquer l’origine de ce phénomène mystérieux, les chercheurs
Japonais proposent deux hypothèses : Soit une très forte
éruption solaire ou bien une grosse explosion de supernova très
proche de nous. Pour en arriver à ces deux hypothèses, nos
chercheurs ont étudié de très près les cernes juste voisines de
celle de 775, et ils ont pu déterminer avec certitude que
l’événement à l’origine de cette brutale augmentation de
carbone-14 s’est déroulé sur moins d’un an. Un tel événement
aussi rapide ne pouvait être qu’un phénomène de ce type.
Ce
qui a renforcé leur idée est l’existence de traces d’un autre
isotope, lui aussi d’origine cosmogénique, le Be-10, présent en
quantité un peu trop grandes dans les glaces de l’Antarctique vers
cette même époque (mais la datation y est plus délicate). Le
phénomène serait donc bien global à l’ensemble de la planète.
Alors
comment trancher entre éruption solaire monstrueuse et supernova
très proche ? Et bien il suffit de chercher des traces, des
résidus sur la base de phénomènes similaires connus. Ils se sont
penchés par exemple sur les supernovæ bien connues de 1006 et de
1054 (devenue depuis la nébuleuse du crabe) et ont montré qu’il
n’y a pas la moindre augmentation de carbone-14 pour ces années-là…
Puis ils ont calculé l’énergie totale des rayons gamma qui ont
été émise par une telle supernova si elle était à la même
distance que SN 1006 (2 kpc 6,17135516
× 10 puissance 19 mètres
). Résultat : 3 × 1051 erg, soit 100 fois plus que ce
que produit une supernova normale. Donc cette hypothétique supernova
devrait être beaucoup plus proche que 2 kpc…
C’est
alors que l’on cherche les rémanents de supernova qui sont situés
à de telles distances relativement proches, et on en trouve aucun…
D’autre
part, aucune mention historique de quelque civilisation que ce soit
ne fait état vers 775 de l’apparition d’une telle étoile qui
serait visible en plein jour.
Reste
alors la piste de l’éruption solaire, qui est aussi appelé
« Solar Proton Event ». Les physiciens ont simulé les
interactions des protons solaires en prenant en compte tous les
effets de champs magnétiques possibles et imaginable, pour calculer
l’énergie totale des protons nécessaire pour la production de
cette fameuse augmentation de carbone-14. L’énergie estimée, à
l’arrivée sur Terre est de 8 × 1025 erg, ce qui implique
une énergie au point de départ (sur le Soleil) de 2 × 1035 erg,
ce qui doit être comparé avec l’énergie d’un SPE classique qui
n’est que de 1029 à 1032 erg, donc 2000 à 2 millions fois plus
énergétique…
Ils
en déduisent qu’il se pourrait qu’un SPE soit à l’origine
d’une augmentation de carbone-14 dans les arbres simultanément
avec une augmentation de Be-10 dans la glace, mais il faudrait que le
spectre en énergie soit beaucoup plus « dur » (à haute
énergie) que ce qui a jamais été observé. Mais comme le soleil
n’est pas susceptible de connaître des super-éruptions de par ses
caractéristiques, et qu’aucune trace de super éruption n’existe
(extinction massive d’espèces, aurores exceptionnelles, trou
d’ozone non anthropique, …) cette hypothèse est finalement très
peu probable...
La
conclusion que donnent les chercheurs Japonais est qu’ils ne savent
pas. Ils peuvent juste dire qu’ils sont certains qu’un événement
extrêmement énergétique a eu lieu sur Terre en 775 mais sans en
connaître l’origine.
Ils
attendent maintenant de l’aide de futures recherches à la fois
historiques (des mentions dans des manuscrits anciens), physiques
(études des isotopes dans les glaces antarctiques) et bien sûr
astrophysiques avec la recherche de rémanents de supernova qui
seraient encore non détectés…
Mystère
de l'An 775 : Éruption Solaire - PLANÈTE GAÏA
planete.gaia.free.fr
› ... › SYSTÈME SOLAIRE › SOLEIL
Si
l'événement cosmique de l'an 775 a perdu une grande partie de son
mystère, ... de reconstituer l'évolution fine du Carbone 14, année
après année, pour la ...
L'année
775 où le ciel nous est tombé sur la tête
www.laterredufutur.com/.../472-lannee-775-ou-le-ciel-nous-est-tombe-s...
3
juin 2013 - Ce serait l'année 775 de l'ère chrétienne, d'après
une étude qui vient de paraître dans Nature et qui a trouvé une
concentration anormalement ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire