mercredi 22 avril 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 759

20 AVRIL 2015...


Cette page concerne l'année 759 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LORSQUE LES WISIGOTHS APPELLENT LES FRANCS A LA RESCOUSSE...

En 719, la ville est conquise par les troupes arabo-berbères musulmanes des Omeyyades venues de la péninsule Ibérique et dirigées par le 3e gouverneur d'Espagne, al-Samh. Les Omeyyades en font la capitale d'une éphémère province pendant 40 ans sous l'autorité de Cordoue. Sous la domination musulmane, Narbonne devient Arbûna, le siège d'un wâli, capitale d'une des cinq provinces d'al-Andalus, aux côtés de Cordoue Tolède, Mérida et Saragosse. L'historien Égyptien Mohamed Abdallah Inane situe cette province au nord des Pyrénées, incluant les côtes Méditerranéennes jusqu'aux Bouches-du-Rhône, il ajoute que les principales villes de cette province sont Narbonne (Arbuna), Carcassonne ( Qarqachouna), Béziers (Bazyih), Nîmes (Nimah) , Agde (Ajda) et Castelsarrasin (Majlounah) Les musulmans octroient aux autochtones chrétiens et juifs le statut de dhimmi, autorisation de professer leur religion moyennant tribut et un statut subalterne dans la société (Dispositions qu'ils prennent systématiquement à chaque fois qu'ils deviennent prioritaire dans un pays). En outre, ils font venir d'Afrique du Nord des familles entières avec femmes et enfants afin d'élargir les bases de leur occupation (cela aussi est une coutume qui perdure). On connaît un certain nombre de walis, gouverneurs de la province Narbonnaise. Le premier est Abd al-Rahman ibn Abd Allah al-Rhafiqi nommé en 720. Ensuite, Athima vers 737, Abd-er-Rahman el Lahmi à partir de 741, Omar ibn Omar vers 747. Le dernier gouverneur est Abd-er-Rahman ben Ocba (756-759) qui continue à gouverner les territoires encore soumis aux Musulmans, des Pyrénées jusqu'à Tortose sur l'Ebre.

Depuis la province Narbonnaise et pendant 40 ans, les Arabes lancent plusieurs raids vers le nord de la Gaule, remontant la vallée du Rhône, ils mènent des excursions jusqu'en Aquitaine et Bourgogne lors notamment de la bataille de Bordeaux.

Au VIIIe siècle, Narbonne dispose toujours des murailles héritées de l'époque Romaine, chantées par l'évêque Sidoine Apollinaire en 465. Selon une histoire locale connue des Narbonnais, les Sarrasins sont entrés dans la ville par surprise, à l'automne 719, profitant de l'ouverture des portes en cette période de vendanges. Ce qui explique pourquoi la ville, en dépit de ses ouvrages défensifs, est si facilement conquise et si longue à reprendre...

A la faveur des troubles occasionnés par la fondation d'un khalifat particulier en Espagne, les chrétiens de la Septimanie en profitent en liguant leurs efforts pour s'affranchir du joug musulman, et bientôt les Arabes, réfugiés dans Narbonne, la plus forte place de la province, ont à combattre à la fois les habitants chrétiens de cette ville, et les insurgés des autres villes qui ne cessaient de les assaillir.

Le roi des Francs, que les chrétiens appellent à leur secours et à qui ils livrent Nîmes, Maguelone, Agde et Beziers, vient assiéger dans leur dernier asile les infidèles, qui résistent pendant 7 ans encore derrière les remparts de Narbonne.
Le chef musulman fait mettre à mort les hommes ayant tenté de défendre la cité, déporter leurs femmes et enfants en Espagne et laisse une petite garnison.
En 734 al Fihrî arrive en poste à Narbonne et consolide l'autorité du pouvoir califal sur la région puis, en 735, conquiert Arles grâce au ralliement de Mauronte, duc de Marseille. À ce moment-là les Francs mettent le siège devant Narbonne.
Les Wisigoths qui résistent toujours dans les environs de Narbonne (Minervois, Razès) indiquent aux troupes de Charles Martel comment couper en deux l'armée arabe en marche qui va se porter au secours de Narbonne assiégée, en empruntant le défilé de la Berre qui débouche des Corbières entre Portel et Sigean.

Elle est définitivement évacuée en 759 à l'arrivée de Pépin le Bref. Il est difficile d'apprécier l'importance du peuplement musulman au nord des Pyrénées. Les musulmans se sont-ils établis comme en Al-Andalus, avec un véritable projet de peuplement, ou bien leur présence s'est-elle limitée au stationnement de contingents militaires dans les principales villes ?
L'historien Paul Diacre (VIIIe siècle) indique que les Sarrasins ont pénétré dans la province Aquitaine de Gaule accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants, comme pour l'habiter. C'est peu crédible car il n'existe aucun vestige archéologique de présence musulmane à Narbonne, en dépit d'une controverse sur la présence d'une mosquée, et de toute façon les Arabes n'ayant séjourné à Narbonne que 40 ans, leur héritage ne peut qu'être minime.
Toutefois, d'un point de vue historique et militaire, on peut dire que Narbonne (et non Poitiers) est le coup d'arrêt de la conquête musulmane en Occident chrétien, car Narbonne est la première base de peuplement et d'installation en Gaule. La victoire précoce des Francs sur la Berre a donc évité une trop longue installation musulmane, à l'inverse de ce que connaîtra l'Espagne.

Ensuite, toutes les expéditions au nord de Narbonne sont des razzias sans lendemain et non des entreprises de soumission ou de peuplement !?.
Les géographes arabes ont gardé le souvenir de la Narbonne musulmane, comme Zuhrî, au XIIe siècle qui donne une description de la ville à cette époque :

« Sur la côte, à l'est de Barshalûna (Barcelone), il y a la ville d’Arbûna (Narbonne). C'est le point extrême conquis par les musulmans sur le pays des Francs. On y trouve une statue sur laquelle est inscrit : « Demi-tour, enfants d'Ismaël, ici est votre terme ! Si vous me demandez pourquoi, je vous dirai ceci : Si vous ne faites pas demi-tour, vous vous battrez les uns les autres jusqu'au jour de la Résurrection. »
Cette ville est traversée en son milieu par un grand fleuve, c'est le plus grand fleuve du pays des Francs, un grand pont l'enjambe. Sur le dos de l'arche, il y a des marchés et des maisons. Les gens l'utilisent pour aller d'une partie de la ville à l'autre. Entre la ville et la mer, la distance est de deux parasanges [environ 10 km]. Les navires venant de la mer remontent le fleuve jusqu'en aval de ce pont. Au centre de la ville, il y a des quais et des moulins construits par les anciens, personne ne pourrait plus en bâtir de semblables. »
Les musulmans quittent la ville en 793 mais poursuivirent leurs raids jusqu'en 1020...

En 759, Pépin achève la conquête de la Septimanie, commencée par Charles Martel. Narbonne, capitale des musulmans, est prise, contraignant les envahisseurs à quitter définitivement la Gaule. Après Poitiers il ne reste plus aux musulmans que Narbonne, que Charles échoue à reprendre en 737 malgré sa victoire à Sigean. Le maire du palais décède 4 ans plus tard, et la prise de la ville est l’affaire de Pépin le Bref son fils, et, premier roi Carolingien. La date de la prise de Narbonne n’est pas certaine, les sources arabes la fixe à 752 tout comme les Annales de Metz (mais les Annales de Metz indiquent aussi que la ville est reprise sous Abd al-Rahman Ier, or celui n’a accédé au pouvoir qu’en 756). La Chronique de Moissac place l’événement en 759, date communément admise.

Selon les Annales de Metz la ville a été prise suite à 3 assauts successifs tandis que la Chronique de Moissac insiste sur la complicité de la population indigène qui s'étant soulevée contre les occupants ont ouvert les portes de la cité aux Francs. Il semble bien en effet qu’à partir de 750 la présence musulmane dans la région se voit remise en cause par les Narbonnais pour une raison restée inconnue :
Persécutions religieuses ?
Accroissement de la fiscalité ?
L’émir Abd al-Rahmân a envoyé, là encore, une armée de secours sous la direction d’un certain Sulaymân mais elle a été écrasée avant d’avoir pu rejoindre la ville.

Les musulmans ont désormais été repoussés au-delà des Pyrénées et les difficultés intérieures en al-Andalus ne permettent pas de mener d’autres grandes expéditions en Gaule.
Aucun combat n’oppose par la suite les musulmans et les Francs sous le règne de Pépin. Quelques musulmans subsistent peut-être isolés ici et là mais plus aucune place forte n’est alors en leur possession... Il faut attendre la fin du IXe siècle pour voir des corsaires musulmans au service de l’émirat de Cordoue s’établir en Francie Occidentalis, à la Garde-Freinet, pour mener des raids aussi bien terrestres que maritimes.

Voici l’Histoire vraie de la France qui a forgé son âme en repoussants les assauts de l’Islam en Fille aînée de l’Église, depuis les derniers Mérovingiens :
Les musulmans y sont entrés pour la première fois en 714.
Ils se sont emparés de Narbonne, qui est devenue leur base.
Ont pratiqué des razzias méthodiques.
LES MUSULMAN SORTENT DE NARBONNE
Ravagé le Languedoc de 714 à 725.
Détruit Nîmes en 725.
Ravagé la rive droite du Rhône jusqu’à Sens.

En 721, une armée musulmane de 100.000 soldats met le siège devant Toulouse, défendue par Eudes, le duc d’Aquitaine.
On parle peu de cette bataille de Toulouse parce qu’Eudes est Mérovingien.
Les musulmans ont conclu alors qu’il est dangereux d’attaquer en contournant les Pyrénées par l’est, ils vont mener leurs nouvelles attaques en passant à l’ouest des Pyrénées.
15 000 cavaliers musulmans ont pris et détruit Bordeaux.
Les Pays de la Loire.
Le siège devant Poitiers, pour être finalement arrêtés par Charles Martel et Eudes en 732.

Les musulmans survivants se sont dispersés en petites bandes et ont continué à ravager l’Aquitaine. De nouveaux soldats les rejoignaient de temps en temps pour participer aux pillages. (Ces bandes n’ont finalement été éliminées qu’en 808, par Charlemagne).
Les ravages à l’est ont continué jusqu’à ce qu’en 737.

En 759 enfin, Pépin le Bref reprend Narbonne et écrase définitivement les envahisseurs musulmans. Ces derniers se dispersèrent en petites bandes, comme à l’ouest, et continuent à ravager le pays, notamment en déportant les hommes pour en faire des esclaves castrés, et les femmes pour les introduire dans les harems d’Afrique du Nord, où elles sont utilisées pour engendrer des musulmans.
« Coran dans une main, cimeterre dans l'autre, ils envoient femmes et enfants en esclavage, ils sont des centaines de milliers d'arabes et de berbères, ils transforment les églises et les synagogues en mosquées. »
Ces clichés ne sont pas issus d'une chronique hyperbolique du Moyen-Âge mais d'un livre tout récent qui se vend en piles dans les gares et où un comédien à succès (sans doute un « humoriste » de plus qui prétend raconter l'histoire de « L'Hexagone »).

Ceux qui n'imaginent pas le passé de la France comme un bloc s'intéressent aussi de plus en plus à cette période. Ils constatent qu'il aurait pu se constituer un Occident musulman et se demandent jusqu'à quelles limites aurait été poussé le dar-el-islam ?

Narbonne, certainement, en aurait été. Et, là, c'est un autre débat qui est agité par les tempéraments régionalistes : Les habitants de notre futur Midi ne considèrent-ils pas, à l'époque, les Francs venus du Nord eux aussi comme des envahisseurs, à l'instar des musulmans ?... Ce n'est pas parce que les faits sont lointains que les ressentiments sont éteints. Pépin agrandit son royaume de la Septimanie, enlevée aux musulmans (752 - 759),

D’autre part, Alfonse-le-Catholique, dans les Asturies , relève la monarchie des Goths, et il chasse successivement les Sarrasins d’Astorga, de Léon et de Galice. Après « trente ans » de servitude, les Goths s’agitent pour recouvrer leur indépendance. Tous les riches propriétaires, tous les hommes dont les pères ont occupé des emplois sous les rois Wisigoths, mettent en état de défense les lieux forts qui se trouvent dans leur patrimoine, arment leurs paysans, réunissent tous leurs moyens de résistance, et tandis qu’ils « annoncent ouvertement leur haine pour ces maîtres auxquels ils ont du obéir, les Sarrasins s’enferment dans la ville de Narbonne, capitale de la Septimanie abandonnant les campagnes... Ils croient conserver leur souveraineté sur toute la province, s’ils se maintiennent en possession de cette place force. Le Wisigoth Ansémond, qui s’est fait reconnaître comme seigneur par les villes de Nîmes, Maguelonne, Agde et Beziers, se déclare volontairement sujet de Pépin.

Les Francs n’ont nullement perfectionné l’art des sièges, tandis que les Sarrasins, instruits par toutes les sciences des peuples les plus civilisés, ont réuni pour la défense de Narbonne tout ce qui semble devoir rendre cette ville inexpugnable.

Cependant les chrétiens sont encore en plus grand nombre que les Musulmans dans Narbonne : Après de longs combats, fatigués d’une guerre ruineuse, ils s'entendent avec les Wisigoths, leurs compatriotes, qui se sont déjà soumis aux Francs, ils se font promettre par Pépin III la conservation de leurs droits, de leurs lois et de leur juridiction, puis, tombant tout a coup sur les Sarrasins qui gardent les remparts, ils les massacrent, et ouvrent leurs portes aux Francs.
Il y a alors 7 ans que la guerre durcit autour des murailles , et 40 ans que Narbonne obéit aux Musulmans. C’est ainsi que la « Septimanie », comprenant
presque tout le Languedoc, est pour la première fois réunie à la monarchie Franque. Pendant toute la durée du règne des Mérovingiens, elle a obéi aux Wisigoths , et elle a souvent même été désignée sous le nom d’Espagne , parce qu’elle dépend d’un monarque Espagnol.Tous les seigneurs Goths ou Romains qui ont des possessions dans cette province , et qui n’ont point été dépouillés par les Musulmans, traitent avec les Francs aux mêmes conditions que ceux de Narbonne.

Les comtes de chaque ville sont confirmés ou nommés de nouveau par le roi, des privilèges considérables sont accordés aux églises, que « la domination des Sarrasins a réduites à une grande pauvreté, et le Languedoc peut, dès cette époque, fonder ses droits et ses privilèges sur les traités volontaires et les services réciproques par lesquels il se sont uni à la France.

Une autre partie non moins importante de l’ancienne monarchie des Wisigoths, après avoir été soumise par les premiers rois Mérovingiens, a recouvré son indépendance, et oppose aux prétentions de Pépin une jalousie nationale bien plus profonde que celle qu’excite la rivalité du commandement...


Les familles des conquérants du Nord qui se sont établis parmi les Aquitains, ou se sont éteintes, ou ont adopté le langage et les mœurs du reste de la population. Ce reste est Romain ou Gaulois de nom, et peut-être d’origine. Il a conservé la langue de Rome, non sans la corrompre plusieurs des arts d’une « ancienne civilisation, des habitudes plus efféminées, et un caractère moins belliqueux que celui des peuples Germaniques : Il se passe plusieurs siècles encore avant que cette différence de valeur ne s'efface entièrement.

Les Aquitains, qui se croient civilisés, détestent les Francs qu'ils imagines comme des barbares.
La révolution qui a élevé les Carolingiens, et qui les a entourés de soldats d’Austrasie, a donné un caractère plus Germanique encore à la monarchie des Francs.





Bataille de la Berre — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_Berre
La bataille de la Berre ou bataille de Birra se déroule en 737 et oppose le Royaume franc au Califat omeyyade. Elle s'inscrit dans la campagne menée par ...
Contexte - ‎Déroulement - ‎Conséquences - ‎Références
La fin de la présence musulmane en Gaule - Fdesouche
www.fdesouche.com › Culture
20 mars 2011 - III. La prise de Narbonne (752 ou 759). Il ne reste plus aux musulmans que ... par la suite les musulmans et les Francs sous le règne de Pépin. Traces: mémoires musulmanes en coeur de France
https://books.google.fr/books?isbn=2970068206
Georges A. Bertrand, ‎Marielle Martiniani-Reber - 2009 - ‎Art, French
Date Monde européen chrétien Monde byzantin puis arabo-musulman 680 700 ... de l'émirat omeyyade de cordoue 759 reprise de Narbonne par Pépin le Bref ...

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