20
AVRIL 2015...
Cette
page concerne l'année 759 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LORSQUE
LES WISIGOTHS APPELLENT LES FRANCS A LA RESCOUSSE...
En
719, la ville est conquise par les troupes arabo-berbères musulmanes
des Omeyyades venues de la péninsule Ibérique et dirigées par le
3e gouverneur d'Espagne, al-Samh. Les Omeyyades en font la capitale
d'une éphémère province pendant 40 ans sous l'autorité de
Cordoue. Sous la domination musulmane, Narbonne devient Arbûna, le
siège d'un wâli, capitale d'une des cinq provinces d'al-Andalus,
aux côtés de Cordoue Tolède, Mérida et Saragosse. L'historien
Égyptien Mohamed Abdallah Inane situe cette province au nord des
Pyrénées, incluant les côtes Méditerranéennes jusqu'aux
Bouches-du-Rhône, il ajoute que les principales villes de cette
province sont Narbonne (Arbuna), Carcassonne ( Qarqachouna), Béziers
(Bazyih), Nîmes (Nimah) , Agde (Ajda) et Castelsarrasin (Majlounah)
Les musulmans octroient aux autochtones chrétiens et juifs le statut
de dhimmi, autorisation de professer leur religion moyennant tribut
et un statut subalterne dans la société (Dispositions qu'ils
prennent systématiquement à chaque fois qu'ils deviennent
prioritaire dans un pays). En outre, ils font venir d'Afrique du Nord
des familles entières avec femmes et enfants afin d'élargir les
bases de leur occupation (cela aussi est une coutume qui perdure). On
connaît un certain nombre de walis, gouverneurs de la province
Narbonnaise. Le premier est Abd al-Rahman ibn Abd Allah al-Rhafiqi
nommé en 720. Ensuite, Athima vers 737, Abd-er-Rahman el Lahmi à
partir de 741, Omar ibn Omar vers 747. Le dernier gouverneur est
Abd-er-Rahman ben Ocba (756-759) qui continue à gouverner les
territoires encore soumis aux Musulmans, des Pyrénées jusqu'à
Tortose sur l'Ebre.
Depuis
la province Narbonnaise et pendant 40 ans, les Arabes lancent
plusieurs raids vers le nord de la Gaule, remontant la vallée du
Rhône, ils mènent des excursions jusqu'en Aquitaine et Bourgogne
lors notamment de la bataille de Bordeaux.
Au
VIIIe siècle, Narbonne dispose toujours des murailles héritées de
l'époque Romaine, chantées par l'évêque Sidoine Apollinaire en
465. Selon une histoire locale connue des Narbonnais, les Sarrasins
sont entrés dans la ville par surprise, à l'automne 719, profitant
de l'ouverture des portes en cette période de vendanges. Ce qui
explique pourquoi la ville, en dépit de ses ouvrages défensifs, est
si facilement conquise et si longue à reprendre...
A
la faveur des troubles occasionnés par la fondation d'un khalifat
particulier en Espagne, les chrétiens de la Septimanie en profitent
en liguant leurs efforts pour s'affranchir du joug musulman, et
bientôt les Arabes, réfugiés dans Narbonne, la plus forte place de
la province, ont à combattre à la fois les habitants chrétiens de
cette ville, et les insurgés des autres villes qui ne cessaient de
les assaillir.
Le
roi des Francs, que les chrétiens appellent à leur secours et à
qui ils livrent Nîmes, Maguelone, Agde et Beziers, vient assiéger
dans leur dernier asile les infidèles, qui résistent pendant 7 ans
encore derrière les remparts de Narbonne.
Le
chef musulman fait mettre à mort les hommes ayant tenté de défendre
la cité, déporter leurs femmes et enfants en Espagne et laisse une
petite garnison.
En
734 al Fihrî arrive en poste à Narbonne et consolide l'autorité du
pouvoir califal sur la région puis, en 735, conquiert Arles grâce
au ralliement de Mauronte, duc de Marseille. À ce moment-là les
Francs mettent le siège devant Narbonne.
Les
Wisigoths qui résistent toujours dans les environs de Narbonne
(Minervois, Razès) indiquent aux troupes de Charles Martel comment
couper en deux l'armée arabe en marche qui va se porter au secours
de Narbonne assiégée, en empruntant le défilé de la Berre qui
débouche des Corbières entre Portel et Sigean.
Elle
est définitivement évacuée en 759 à l'arrivée de Pépin le Bref.
Il est difficile d'apprécier l'importance du peuplement musulman au
nord des Pyrénées. Les musulmans se sont-ils établis comme en
Al-Andalus, avec un véritable projet de peuplement, ou bien leur
présence s'est-elle limitée au stationnement de contingents
militaires dans les principales villes ?
L'historien
Paul Diacre (VIIIe siècle) indique que les Sarrasins ont
pénétré dans la province Aquitaine de Gaule accompagnés de leurs
femmes et de leurs enfants, comme pour l'habiter. C'est peu crédible
car il n'existe aucun vestige archéologique de présence musulmane à
Narbonne, en dépit d'une controverse sur la présence d'une mosquée,
et de toute façon les Arabes n'ayant séjourné à Narbonne que 40
ans, leur héritage ne peut qu'être minime.
Toutefois,
d'un point de vue historique et militaire, on peut dire que Narbonne
(et non Poitiers) est le coup d'arrêt de la conquête musulmane en
Occident chrétien, car Narbonne est la première base de peuplement
et d'installation en Gaule. La victoire précoce des Francs sur la
Berre a donc évité une trop longue installation musulmane, à
l'inverse de ce que connaîtra l'Espagne.
Ensuite,
toutes les expéditions au nord de Narbonne sont des razzias sans
lendemain et non des entreprises de soumission ou de peuplement !?.
Les
géographes arabes ont gardé le souvenir de la Narbonne musulmane,
comme Zuhrî, au XIIe siècle qui donne une description de la ville à
cette époque :
« Sur
la côte, à l'est de Barshalûna (Barcelone), il y a la ville
d’Arbûna (Narbonne). C'est le point extrême conquis par les
musulmans sur le pays des Francs. On y trouve une statue sur laquelle
est inscrit : « Demi-tour, enfants d'Ismaël, ici est
votre terme ! Si vous me demandez pourquoi, je vous dirai ceci :
Si vous ne faites pas demi-tour, vous vous battrez les uns les autres
jusqu'au jour de la Résurrection. »
Cette
ville est traversée en son milieu par un grand fleuve, c'est le plus
grand fleuve du pays des Francs, un grand pont l'enjambe. Sur le dos
de l'arche, il y a des marchés et des maisons. Les gens l'utilisent
pour aller d'une partie de la ville à l'autre. Entre la ville et la
mer, la distance est de deux parasanges [environ 10 km]. Les navires
venant de la mer remontent le fleuve jusqu'en aval de ce pont. Au
centre de la ville, il y a des quais et des moulins construits par
les anciens, personne ne pourrait plus en bâtir de semblables. »
En
759, Pépin achève la conquête de la Septimanie, commencée par
Charles Martel. Narbonne, capitale des musulmans, est prise,
contraignant les envahisseurs à quitter définitivement la Gaule.
Après Poitiers il ne reste plus aux musulmans que Narbonne, que
Charles échoue à reprendre en 737 malgré sa victoire à Sigean. Le
maire du palais décède 4 ans plus tard, et la prise de la ville est
l’affaire de Pépin le Bref son fils, et, premier roi Carolingien.
La date de la prise de Narbonne n’est pas certaine, les sources
arabes la fixe à 752 tout comme les Annales de Metz (mais les
Annales de Metz indiquent aussi que la ville est reprise sous Abd
al-Rahman Ier, or celui n’a accédé au pouvoir qu’en 756). La
Chronique de Moissac place l’événement en 759, date communément
admise.
Selon
les Annales de Metz la ville a été prise suite à 3 assauts
successifs tandis que la Chronique de Moissac insiste sur la
complicité de la population indigène qui s'étant soulevée contre
les occupants ont ouvert les portes de la cité aux Francs. Il semble
bien en effet qu’à partir de 750 la présence musulmane dans la
région se voit remise en cause par les Narbonnais pour une raison
restée inconnue :
Persécutions
religieuses ?
Accroissement
de la fiscalité ?
L’émir
Abd al-Rahmân a envoyé, là encore, une armée de secours sous la
direction d’un certain Sulaymân mais elle a été écrasée avant
d’avoir pu rejoindre la ville.
Les
musulmans ont désormais été repoussés au-delà des Pyrénées et
les difficultés intérieures en al-Andalus ne permettent pas de
mener d’autres grandes expéditions en Gaule.
Aucun
combat n’oppose par la suite les musulmans et les Francs sous le
règne de Pépin. Quelques musulmans subsistent peut-être isolés
ici et là mais plus aucune place forte n’est alors en leur
possession... Il faut attendre la fin du IXe siècle pour voir des
corsaires musulmans au service de l’émirat de Cordoue s’établir
en Francie Occidentalis, à la Garde-Freinet, pour mener des raids
aussi bien terrestres que maritimes.
Voici
l’Histoire vraie de la France qui a forgé son âme en repoussants
les assauts de l’Islam en Fille aînée de l’Église, depuis les
derniers Mérovingiens :
Les
musulmans y sont entrés pour la première fois en 714.
Ils
se sont emparés de Narbonne, qui est devenue leur base.
Ont
pratiqué des razzias méthodiques.
LES MUSULMAN SORTENT DE NARBONNE |
Ravagé
le Languedoc de 714 à 725.
Détruit
Nîmes en 725.
Ravagé
la rive droite du Rhône jusqu’à Sens.
En
721, une armée musulmane de 100.000 soldats met le siège devant
Toulouse, défendue par Eudes, le duc d’Aquitaine.
On
parle peu de cette bataille de Toulouse parce qu’Eudes est
Mérovingien.
Les
musulmans ont conclu alors qu’il est dangereux d’attaquer en
contournant les Pyrénées par l’est, ils vont mener leurs
nouvelles attaques en passant à l’ouest des Pyrénées.
15
000 cavaliers musulmans ont pris et détruit Bordeaux.
Les
Pays de la Loire.
Le
siège devant Poitiers, pour être finalement arrêtés par Charles
Martel et Eudes en 732.
Les
musulmans survivants se sont dispersés en petites bandes et ont
continué à ravager l’Aquitaine. De nouveaux soldats les
rejoignaient de temps en temps pour participer aux pillages. (Ces
bandes n’ont finalement été éliminées qu’en 808, par
Charlemagne).
Les
ravages à l’est ont continué jusqu’à ce qu’en 737.
En
759 enfin, Pépin le Bref reprend Narbonne et écrase définitivement
les envahisseurs musulmans. Ces derniers se dispersèrent en petites
bandes, comme à l’ouest, et continuent à ravager le pays,
notamment en déportant les hommes pour en faire des esclaves
castrés, et les femmes pour les introduire dans les harems d’Afrique
du Nord, où elles sont utilisées pour engendrer des musulmans.
« Coran
dans une main, cimeterre dans l'autre, ils envoient femmes et enfants
en esclavage, ils sont des centaines de milliers d'arabes et de
berbères, ils transforment les églises et les synagogues en
mosquées. »
Ces
clichés ne sont pas issus d'une chronique hyperbolique du Moyen-Âge
mais d'un livre tout récent qui se vend en piles dans les gares
et où un comédien à succès (sans doute un « humoriste »
de plus qui prétend raconter l'histoire de « L'Hexagone »).
Ceux
qui n'imaginent pas le passé de la France comme un
bloc s'intéressent aussi de plus en plus à cette période. Ils
constatent qu'il aurait pu se constituer un Occident
musulman et se demandent jusqu'à quelles limites aurait été
poussé le dar-el-islam ?
Narbonne,
certainement, en aurait été. Et, là, c'est un autre débat qui est
agité par les tempéraments régionalistes : Les habitants de
notre futur Midi ne considèrent-ils pas, à l'époque, les
Francs venus du Nord eux aussi comme des envahisseurs, à l'instar
des musulmans ?... Ce n'est pas parce que les faits sont lointains
que les ressentiments sont éteints. Pépin agrandit son royaume de
la Septimanie, enlevée aux musulmans (752 - 759),
D’autre
part, Alfonse-le-Catholique, dans les Asturies , relève la monarchie
des Goths, et il chasse successivement les Sarrasins d’Astorga, de
Léon et de Galice. Après « trente ans » de servitude,
les Goths s’agitent pour recouvrer leur indépendance. Tous les
riches propriétaires, tous les hommes dont les pères ont occupé
des emplois sous les rois Wisigoths, mettent en état de défense les
lieux forts qui se trouvent dans leur patrimoine, arment leurs
paysans, réunissent tous leurs moyens de résistance, et tandis
qu’ils « annoncent ouvertement leur haine pour ces maîtres
auxquels ils ont du obéir, les Sarrasins s’enferment dans la ville
de Narbonne, capitale de la Septimanie abandonnant les campagnes...
Ils croient conserver leur souveraineté sur toute la province, s’ils
se maintiennent en possession de cette place force. Le Wisigoth
Ansémond, qui s’est fait reconnaître comme seigneur par les
villes de Nîmes, Maguelonne, Agde et Beziers, se déclare
volontairement sujet de Pépin.
Les
Francs n’ont nullement perfectionné l’art des sièges, tandis
que les Sarrasins, instruits par toutes les sciences des peuples les
plus civilisés, ont réuni pour la défense de Narbonne tout ce qui
semble devoir rendre cette ville inexpugnable.
Cependant
les chrétiens sont encore en plus grand nombre que les Musulmans
dans Narbonne : Après de longs combats, fatigués d’une
guerre ruineuse, ils s'entendent avec les Wisigoths, leurs
compatriotes, qui se sont déjà soumis aux Francs, ils se font
promettre par Pépin III la conservation de leurs droits, de leurs
lois et de leur juridiction, puis, tombant tout a coup sur les
Sarrasins qui gardent les remparts, ils les massacrent, et ouvrent
leurs portes aux Francs.
Il
y a alors 7 ans que la guerre durcit autour des murailles , et 40 ans
que Narbonne obéit aux Musulmans. C’est ainsi que la
« Septimanie », comprenant
presque
tout le Languedoc, est pour la première fois réunie à la monarchie
Franque. Pendant toute la durée du règne des Mérovingiens, elle a
obéi aux Wisigoths , et elle a souvent même été désignée sous
le nom d’Espagne , parce qu’elle dépend d’un monarque
Espagnol.Tous les seigneurs Goths ou Romains qui ont des possessions
dans cette province , et qui n’ont point été dépouillés par les
Musulmans, traitent avec les Francs aux mêmes conditions que ceux de
Narbonne.
Les
comtes de chaque ville sont confirmés ou nommés de nouveau par le
roi, des privilèges considérables sont accordés aux églises, que
« la domination des Sarrasins a réduites à une grande
pauvreté, et le Languedoc peut, dès cette époque, fonder ses
droits et ses privilèges sur les traités volontaires et les
services réciproques par lesquels il se sont uni à la France.
Une
autre partie non moins importante de l’ancienne monarchie des
Wisigoths, après avoir été soumise par les premiers rois
Mérovingiens, a recouvré son indépendance, et oppose aux
prétentions de Pépin une jalousie nationale bien plus profonde que
celle qu’excite la rivalité du commandement...
Les
familles des conquérants du Nord qui se sont établis parmi les
Aquitains, ou se sont éteintes, ou ont adopté le langage et les
mœurs du reste de la population. Ce reste est Romain ou Gaulois de
nom, et peut-être d’origine. Il a conservé la langue de Rome, non
sans la corrompre plusieurs des arts d’une « ancienne
civilisation, des habitudes plus efféminées, et un caractère moins
belliqueux que celui des peuples Germaniques : Il se passe plusieurs
siècles encore avant que cette différence de valeur ne s'efface
entièrement.
Les
Aquitains, qui se croient civilisés, détestent les Francs qu'ils
imagines comme des barbares.
La
révolution qui a élevé les Carolingiens, et qui les a entourés de
soldats d’Austrasie, a donné un caractère plus Germanique encore
à la monarchie des Francs.
Bataille
de la Berre — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_la_Berre
La
bataille de la Berre ou bataille de Birra se déroule en 737 et
oppose le Royaume franc au Califat omeyyade. Elle s'inscrit dans la
campagne menée par ...
Contexte
- Déroulement - Conséquences - Références
La
fin de la présence musulmane en Gaule - Fdesouche
www.fdesouche.com
› Culture
20
mars 2011 - III. La prise de Narbonne (752 ou 759). Il ne reste plus
aux musulmans que ... par la suite les musulmans et les Francs sous
le règne de Pépin. Traces: mémoires musulmanes en coeur de France
https://books.google.fr/books?isbn=2970068206
Georges
A. Bertrand, Marielle Martiniani-Reber - 2009 - Art, French
Date
Monde européen chrétien Monde byzantin puis arabo-musulman 680 700
... de l'émirat omeyyade de cordoue 759 reprise de Narbonne par
Pépin le Bref ...
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