mardi 14 avril 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 767


12 AVRIL 2015...

Cette page concerne l'année 767 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA PERSÉCUTION DE CEUX QUI NE VEULENT PAS RENIER LES ICÔNES,

NICEE
Constantin II est patriarche de Constantinople du 8 août 754 à sa déposition le 30 août 766, il est exécuté en octobre 767. Avant son accession au patriarcat, moine, et un temps évêque de Syllaion (près de l'actuelle Antalya, en Pamphylie). Il n'occupe plus son siège d'évêque en 754, pour une raison inconnue. Son prédécesseur Anastase est mort en janvier de cette année, et entre le 10 février et le 8 août a lieu le concile de Hiéreia, qui adopte officiellement l'iconoclasme comme un dogme de l'Église Byzantine. Pendant la durée de ce concile l'empereur Constantin V s'abstient de désigner un nouveau patriarche, et la présidence est assurée principalement par le métropolite d'Éphèse, Théodose, fils de l'ex-empereur Tibère III. Le 8 août a lieu la séance finale solennelle au palais des Blachernes, où l'horos du concile est lu et l'empereur acclamé. C'est pendant cette séance que Constantin V présente à l'assistance le nouveau patriarche de Constantinople qu'il a choisi, et fait avaliser ce choix. Le 27 août, au Forum, l'empereur et le patriarche côte-à-côte font donner lecture à la population des décisions du concile.

Constantin de Syllaion est un moine austère, qui devient le conseiller spirituel de l'empereur. Pendant les années suivantes, aucune persécution contre les adversaires de l'iconoclasme n'a lieu, bien que beaucoup de moines expriment leur opposition, mais les succès militaires de l'empereur contre les Bulgares lui assurent le soutien de l'opinion publique. L'ermite Étienne le Jeune, établi sur le mont Auxence, près de Chalcédoine, devient le porte-voix de l'opposition au concile, et peut-être de revendications monastiques plus générales ; il a des admirateurs et des disciples jusque parmi les dignitaires de la cour. Exaspéré, et craignant sans doute un complot, l'empereur le fait arrêter vers 763 et enfermer d'abord dans un monastère de Chrysopolis, puis sur l'île de Proconnèse. Il est conduit en 765 dans la prison de Phialê, à Constantinople, et interrogé par l'empereur lui-même. Condamné à mort, il est finalement exécuté le 20 novembre 765. Des mesures de répression sont prises contre les partisans d'Étienne, et contre les moines en général. Tous les détenteurs d'une charge civile ou ecclésiastique, le patriarche compris, doivent alors prêter serment de ne pas vénérer d'icônes.

En juin-juillet 766, Constantin V organise une nouvelle expédition contre les Bulgares, mais la flotte qu'il a envoyée le long de la côte de la mer Noire est prise dans une tempête et détruite, une bonne partie des équipages noyée. De retour dans la capitale, l'empereur doit affronter la défaveur de l'opinion. Pendant des jeux organisés à l'Hippodrome, il ordonne une parade humiliante de moines et de nonnes se tenant par la main. Quelques jours plus tard, un complot est découvert parmi les plus hauts dignitaires de la cour : 19 sont d'abord arrêtés, y compris le Logothète du Drome, son frère le commandant de la garde des Excubiteurs ( gardes d'élites), et 3 stratèges de thèmes. Les 2 premiers sont décapités, les autres aveuglés.
La poursuite de l'enquête implique l'éparque de Constantinople, Procope, et le patriarche Constantin II. Tous deux sont arrêtés et incarcérés, le patriarche le 30 août, d'abord dans le palais de Hiéreia, sur la rive asiatique du Bosphore, puis dans une des Îles des Princes. Il est déposé et remplacé le 16 novembre par l'eunuque Nicétas.

Les évêques qui ont élu un successeur au siège vacant de Constantinople, Constantin, évêque de Sylaeum (Constantin II, 754-66), une créature du gouvernement, prêt à poursuivre la même politique. Les décrets sont publiés dans le Forum, le 27 août, 754. Après cela, la destruction des icônes est poursuivi avec un zèle renouvelé.
Tous les évêques de l'empire sont tenus de signer les Actes du synode et à jurer de faire disparaître des icônes dans leurs diocèses.
Les Pauliciens sont maintenant bien traités, tandis que les icônes et les moines sont farouchement persécutés.
MOSAÏQUE ICONOCLASTE
Au lieu de tableaux de saints, les églises sont décorées avec des images de fleurs, de fruits et d'oiseaux, de sorte que le peuple murmure qu'ils ressemblent à des épiceries ou des magasins d'oiseaux.

Un moine Pierre est flagellé à mort le 7 Juin 761.
L'abbé de Monagria, Jean, qui refuse de marcher sur une icône, est ligoté dans un sac et jeté à la mer.
En 767 André, un moine Crétois, est fouetté et lacérée à mort.
En Novembre de la même année un grand nombre de moines sont torturé à mort de diverses manières.

L'empereur a tenté d'abolir le monachisme (comme le centre de la défense des images), les monastères sont transformés en casernes, l'habit monastique est interdit, le patriarche Constantin II bien qu'autrefois moine, a rejoint le clergé séculier.
Les reliques sont déterrés et jetés à la mer, l'invocation des saints interdite.

En 766 l'empereur tombe sous le coup de son patriarche, il est flagellé et décapité puis remplacé par Nicétas I (766-80), naturellement lui aussi un serviteur obéissant du gouvernement Iconoclaste.

Pendant ce temps les pays où le pouvoir des empereurs est contesté pour n'avoir pas pas gardé l'ancienne coutume ont brisé la communion avec le patriarche iconoclaste de Constantinople et ses évêques.

Cosmas d'Alexandrie, Théodore d'Antioche, et Théodore de Jérusalem sont tous les défenseurs des Saintes Icônes en accord avec Rome...

Il faut attendre une dizaine d'années après le concile de Hiéria pour voir la persécution iconoclaste battre son plein (dix ans de répit relatif que l'on doit à la menace Bulgare. Mais une fois la menace éloignée, Constantin V se tourne de nouveau vers ce problème des images, ce qui ne manque pas de renforcer la persécution. Cette persécution atteint d'ailleurs des sommets entre 764 et 767.
Dans les églises on détruit les images et on les remplace par des dessins géométriques, des paysages, des épisodes de chasse, etc... La persécution touche surtout les moines Byzantins, qui se sont révélés les défenseurs les plus acharnés du culte des icônes, persécution d'autant plus violente que le monachisme représente une force très importante dans l'Empire d'Orient, avec le caractère démocratique de son recrutement qui lui assure le soutien de l'opinion populaire... Constantin V les considère alors comme ses principaux adversaires.

Il interdit aux monastères de recruter des novices, il oblige les moines à rompre leurs vœux et les emprisonne. Dans ces circonstances, il n'est pas étonnant de voir de nombreux moines Grecs se réfugier à Rome, où le pape Paul 1er (757-767) les accueille avec bienveillance. L'incompréhension entre l'Orient, du moins sa classe dirigeante, et l'Occident s'avère plus vive que jamais, d'autant qu'au grand dépit de l'empereur Byzantin, Rome s'est encore davantage émancipée du pouvoir politique de Constantinople, et ce dès 754, en se jetant dans les bras du roi des Francs pour se protéger des Lombards, que la faiblesse militaire de Byzance est désormais bien incapable de repousser.

Pour conclure ce chapitre sur les persécutions, il est bon également de donner quelques exemples en vue de cerner leur intensité, en voici deux :
Tout d'abord, une énumération qui est donnée au deuxième concile de Nicée des maux endurés par les défenseurs des images, et spécialement par les moines :
« Comment pourrions-nous décrire les maux qui fondent sur la terre entière et les supplices qui frappent les hommes pieux, les troubles, les angoisses, les persécutions, la prison, le fouet, les chaînes, les coups, l'exil : On crève les yeux, on coupe le nez ou la langue, on brûle la barbe ou le visage, enfin on tue des hommes.
Citons l'événement suivant : en 765, on va jusqu'à organiser à l'Hippodrome un défilé de moines et de religieuses, ils y sont livrés aux insultes de la foule !
Enfin, cette décision ultime de Constantin V : Son interdiction, et ce en contradiction avec le concile de Hiéria, de dire des prières adressés à la Vierge et aux saints... »

En conclusion, on peut légitimement penser que l’Église est en train de revivre les persécutions des premiers siècles de son histoire... La mort de Constantin V va amener un changement de politique.
Le patriarche de Constantinople a approuvé tous les sentiments et toutes les barbaries de l'empereur : Voici comment il en est récompensé :
Sous un prétexte frivole, il est tout-à-coup disgracié, déposé et relégué dans une île sauvage ».
Le prince, sans se soucier de remplir aucune forme canonique, lui donne pour successeur, un nommé Nicétas , eunuque, d'origine Esclavonne. Occupé dans sa jeunesse au service des femmes, il sait à peine lire... Cependant, grâce à la recommandation de quelques dames de la cour, le patriarche qui vient d'être proscrit, lui a conféré la prêtrise, et l'a attaché à l'une des églises de la capitale.

Le malheureux patriarche Constantin II, éprouve, depuis 13 mois, dans son exil, les traitements, les plus inhumains, lorsque l'empereur apprend qu'il a révélé une conversation secrète qu'ils ont eu ensemble. Outré de colère, il ordonne de le ramener à Constantinople, après lui avoir fait donner tant de coups de bâton, qu'il ne peut plus se tenir debout, il le fait porter, en litière, dans l'église de Sainte-Sophie , pour y subir la honte de la dégradation. On le jette sur les marches du sanctuaire, et, en présence de tout le peuple assemblé par ordre de l'empereur, un secrétaire de la cour lit à haute voix un libelle d'accusation, dont il lui frappe le visage à chaque article qu'il prononce. Pendant ce temps-là Nicétas est assis sur le trône pontifical, et préside à l'ignominieux traitement que reçoit son bienfaiteur.

La lecture achevée, Nicétas prend en main le libelle, et ayant fait porter l'infortuné prélat dans la tribune de l'église, où plusieurs bras le soutiennent debout pour le montrer au peuple, il y fait monter un de ses suffragants, qui prononce l’anathème, le dépouille des habits épiscopaux, et l'apostrophant en termes outrageants, le chasse de l'église, le faisant marcher à reculons.
Le lendemain, jour des jeux du cirque, on lui arrache la barbe, les sourcils et les cheveux, et l'ayant revêtu d'une courte robe de laine sans manches, on lui fait traverser le cirque sur un âne, conduit par son neveu, à qui l'on a coupé le nez.

Le peuple et les factions l'accablent d'injures et d'opprobres. Arrivé à l'extrémité de la carrière :
On le jette en bas de sa monture.
On le foule aux pieds.
On le fait asseoir sur une pierre près de la borne, pour y recevoir, tant que dure le spectacle, les outrageantes railleries des cochers qui passent devant lui.

Après tant d'insultes atroces, il est jeté en prison, où il demeure comme oublié pendant plus de 6 mois. Enfin on termine ses souffrances en le conduisant à l'amphithéâtre, le patriarche, ayant reçu le fouet, avoir été promené en public sur un âne, la tête tournée vers la queue, est finalement décapité... Elle est attachée au milliaire, et sert de spectacle au peuple pendant 3 jours. Le cadavre est jeté au lieu destiné à renfermer ceux des criminels...

La mort de Saint Étienne d'Auxence
L'accusateurs iconoclaste lance, c'est Etienne d'Auxence qui est le chef des Abominables.
A peine l'a-t-il nommé , que cette troupe sort en fureur, faisant un bruit effroyable, et court à la prison où ils crient aux gardes :
Donnez-nous Étienne d'Auxence... Il s'avance hardiment, et leur dit :
Je suis celui que vous cherchez.
Aussitôt ils le jettent par terre, attachent des cordes aux fers qu'il a aux pieds, et le traînent dans la rue, le frappant sur la tête et le corps à coups de pieds, de pierres et de bâtons.
En sortant de la première porte du prétoire, comme il rencontre l'oratoire de Saint Théodore, il s'appuie des mains contre terre, et levant un peu la tête , tourne les yeux vers le ciel pour donner au Saint Martyr un dernier adieu.

Un des persécuteurs, nommé Philomathe, dit :
Voyez cet Abominable qui veut mourir comme un martyr. Il court à des pompes qui sont là pour remédier aux incendies : et tirant un grand piston de bois, il en frappe le saint sur la tête et le tue.

Philomathe tombe aussitôt, grinçant les dents et agité par le démon qui le tourmentera jusqu'à la mort.
On continue de traîner le corps de Saint Étienne, en sorte que ses doigts tombent, ses côtés se brisent, son sang arrose le pavé on lui jette contre le ventre une grosse pierre , qui l'ouvre en deux, ses intestins sortent et traînent sur le sol.
On le frappe encore tout mort qu'il est, les femmes mêmes s'en mêlent, ainsi que les enfants que l'on fait sortir des écoles par ordre de l'empereur pour courir après avec des pierres.
Si quelqu'un rencontrant ce corps n'en fait autant, il est accusé comme ennemi de l'empereur. Ceux qui le traînent étant arrivés à la place du Bœuf, un cabaretier qui fait frire du poisson, croyant le saint encore vivant, lui donne un grand coup de tison, qui fait éclater le crâne et rependre la cervelle...

Un homme vertueux nommé Théodore, faisant semblant de tomber, ramasse la cervelle, l’enveloppe dans son mouchoir et continue à suivre, pour voir où on jette le corps supplicié. Le peuple des bourreaux étant arrivé au monastère où vit la sœur du saint, veut l'en faire sortir et l'obliger à le lapider de ses propres mains... Prévenue elle s'est enfermée dans un sépulcre obscur, ils n'ont pu la trouver.
L’HIPPODROME DE BYZANCE
Enfin ils jettent le corps dans la fosse qui a été l'église de Saint Pelage martyr et dont l'empereur a fait la sépulture des criminels et des païens.

Puis ils vont raconter leur bel exploit à l'empereur qui les reçoit avec joie, s'étant mis à table avec eux il éclate de rire au récit des circonstances de cette mort... C'est le 28 novembre 767.

Théodore, qui a ramassé une partie du crâne et de la cervelle du martyr, porte ces précieuses relique au monastère de Dius dont l'abbé la déposera secrètement dans le sanctuaire de l'église... Quelque temps après Théodore est accusé près de l empereur comme adorateur des images et envoyé en exil en Sicile, avec sa femme et ses enfants.

Constantin II de Constantinople — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Constantin_II_de_Constantinople
Constantin II est patriarche de Constantinople du 8 août 754 à sa déposition le 30 août 766, et est exécuté en octobre 767. ... Son prédécesseur Anastase est mort en janvier de cette année, et entre le 10 février et le 8 août a lieu le concile de .
Précis de l'histoire du Bas-Empire; ou, Anecdotes de ...
https://books.google.fr/books?id=CI5CAAAAYAAJ
1806 - ‎Byzantine Empire
Année 767. Le patriarche de Constantinople avait approuvé tous les sentimeus et toutes les barbaries de l'empereur : voici comment il en fut récompensé.
Histoire ecclésiastique
https://books.google.fr/books?id=vWZHimMBxfYC
Claude Fleury, ‎G. Le Roy ((Caen)) - 1781
La même année 767 , le sixième d'Octobre , au commencement de l'indiction sixième , l'empereur fit amener à C. P. le patriarche Constantin , de Piste du Prince ...

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