Cette
page concerne l'année 767 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LA PERSÉCUTION DE CEUX QUI NE VEULENT PAS RENIER LES ICÔNES,
NICEE |
Constantin
de Syllaion est un moine austère, qui devient le conseiller
spirituel de l'empereur. Pendant les années suivantes, aucune
persécution contre les adversaires de l'iconoclasme n'a lieu, bien
que beaucoup de moines expriment leur opposition, mais les succès
militaires de l'empereur contre les Bulgares lui assurent le soutien
de l'opinion publique. L'ermite Étienne le Jeune, établi sur le
mont Auxence, près de Chalcédoine, devient le porte-voix de
l'opposition au concile, et peut-être de revendications monastiques
plus générales ; il a des admirateurs et des disciples jusque
parmi les dignitaires de la cour. Exaspéré, et craignant sans doute
un complot, l'empereur le fait arrêter vers 763 et enfermer d'abord
dans un monastère de Chrysopolis, puis sur l'île de Proconnèse. Il
est conduit en 765 dans la prison de Phialê, à Constantinople, et
interrogé par l'empereur lui-même. Condamné à mort, il est
finalement exécuté le 20 novembre 765. Des mesures de répression
sont prises contre les partisans d'Étienne, et contre les moines en
général. Tous les détenteurs d'une charge civile ou
ecclésiastique, le patriarche compris, doivent alors prêter serment
de ne pas vénérer d'icônes.
En
juin-juillet 766, Constantin V organise une nouvelle expédition
contre les Bulgares, mais la flotte qu'il a envoyée le long de la
côte de la mer Noire est prise dans une tempête et détruite, une
bonne partie des équipages noyée. De retour dans la capitale,
l'empereur doit affronter la défaveur de l'opinion. Pendant des jeux
organisés à l'Hippodrome, il ordonne une parade humiliante de
moines et de nonnes se tenant par la main. Quelques jours plus tard,
un complot est découvert parmi les plus hauts dignitaires de la
cour : 19 sont d'abord arrêtés, y compris le Logothète du
Drome, son frère le commandant de la garde des Excubiteurs ( gardes
d'élites), et 3 stratèges de thèmes. Les 2 premiers sont
décapités, les autres aveuglés.
La
poursuite de l'enquête implique l'éparque de Constantinople,
Procope, et le patriarche Constantin II. Tous deux sont arrêtés et
incarcérés, le patriarche le 30 août, d'abord dans le palais de
Hiéreia, sur la rive asiatique du Bosphore, puis dans une des Îles
des Princes. Il est déposé et remplacé le 16 novembre par
l'eunuque Nicétas.
Les
évêques qui ont élu un successeur au siège vacant de
Constantinople, Constantin, évêque de Sylaeum (Constantin II,
754-66), une créature du gouvernement, prêt à poursuivre la même
politique. Les décrets sont publiés dans le Forum, le 27 août,
754. Après cela, la destruction des icônes est poursuivi avec un
zèle renouvelé.
Tous
les évêques de l'empire sont tenus de signer les Actes du synode et
à jurer de faire disparaître des icônes dans leurs diocèses.
Les
Pauliciens sont maintenant bien traités, tandis que les icônes et
les moines sont farouchement persécutés.
MOSAÏQUE ICONOCLASTE |
Un
moine Pierre est flagellé à mort le 7 Juin 761.
L'abbé
de Monagria, Jean, qui refuse de marcher sur une icône, est ligoté
dans un sac et jeté à la mer.
En
767 André, un moine Crétois, est fouetté et lacérée à mort.
En
Novembre de la même année un grand nombre de moines sont torturé à
mort de diverses manières.
L'empereur
a tenté d'abolir le monachisme (comme le centre de la défense des
images), les monastères sont transformés en casernes, l'habit
monastique est interdit, le patriarche Constantin II bien
qu'autrefois moine, a rejoint le clergé séculier.
Les
reliques sont déterrés et jetés à la mer, l'invocation des saints
interdite.
En
766 l'empereur tombe sous le coup de son patriarche, il est flagellé
et décapité puis remplacé par Nicétas I (766-80), naturellement
lui aussi un serviteur obéissant du gouvernement Iconoclaste.
Pendant
ce temps les pays où le pouvoir des empereurs est contesté pour
n'avoir pas pas gardé l'ancienne coutume ont brisé la communion
avec le patriarche iconoclaste de Constantinople et ses évêques.
Cosmas
d'Alexandrie, Théodore d'Antioche, et Théodore de Jérusalem sont
tous les défenseurs des Saintes Icônes en accord avec Rome...
Il
faut attendre une dizaine d'années après le concile de Hiéria pour
voir la persécution iconoclaste battre son plein (dix ans de répit
relatif que l'on doit à la menace Bulgare. Mais une fois la menace
éloignée, Constantin V se tourne de nouveau vers ce problème des
images, ce qui ne manque pas de renforcer la persécution. Cette
persécution atteint d'ailleurs des sommets entre 764 et 767.
Dans les églises on détruit les images et on les remplace par des dessins géométriques, des paysages, des épisodes de chasse, etc... La persécution touche surtout les moines Byzantins, qui se sont révélés les défenseurs les plus acharnés du culte des icônes, persécution d'autant plus violente que le monachisme représente une force très importante dans l'Empire d'Orient, avec le caractère démocratique de son recrutement qui lui assure le soutien de l'opinion populaire... Constantin V les considère alors comme ses principaux adversaires.
Dans les églises on détruit les images et on les remplace par des dessins géométriques, des paysages, des épisodes de chasse, etc... La persécution touche surtout les moines Byzantins, qui se sont révélés les défenseurs les plus acharnés du culte des icônes, persécution d'autant plus violente que le monachisme représente une force très importante dans l'Empire d'Orient, avec le caractère démocratique de son recrutement qui lui assure le soutien de l'opinion populaire... Constantin V les considère alors comme ses principaux adversaires.
Il
interdit aux monastères de recruter des novices, il oblige les
moines à rompre leurs vœux et les emprisonne. Dans ces
circonstances, il n'est pas étonnant de voir de nombreux moines
Grecs se réfugier à Rome, où le pape Paul 1er (757-767) les
accueille avec bienveillance. L'incompréhension entre l'Orient, du
moins sa classe dirigeante, et l'Occident s'avère plus vive que
jamais, d'autant qu'au grand dépit de l'empereur Byzantin, Rome
s'est encore davantage émancipée du pouvoir politique de
Constantinople, et ce dès 754, en se jetant dans les bras du roi des
Francs pour se protéger des Lombards, que la faiblesse militaire de
Byzance est désormais bien incapable de repousser.
Pour
conclure ce chapitre sur les persécutions, il est bon également de
donner quelques exemples en vue de cerner leur intensité, en voici
deux :
Tout
d'abord, une énumération qui est donnée au deuxième concile de
Nicée des maux endurés par les défenseurs des images, et
spécialement par les moines :
« Comment
pourrions-nous décrire les maux qui fondent sur la terre entière et
les supplices qui frappent les hommes pieux, les troubles, les
angoisses, les persécutions, la prison, le fouet, les chaînes, les
coups, l'exil : On crève les yeux, on coupe le nez ou la langue, on
brûle la barbe ou le visage, enfin on tue des hommes.
Citons
l'événement suivant : en 765, on va jusqu'à organiser à
l'Hippodrome un défilé de moines et de religieuses, ils y sont
livrés aux insultes de la foule !
Enfin, cette décision ultime de Constantin V : Son interdiction, et ce en contradiction avec le concile de Hiéria, de dire des prières adressés à la Vierge et aux saints... »
Enfin, cette décision ultime de Constantin V : Son interdiction, et ce en contradiction avec le concile de Hiéria, de dire des prières adressés à la Vierge et aux saints... »
En
conclusion, on peut légitimement penser que l’Église est en train
de revivre les persécutions des premiers siècles de son histoire...
La mort de Constantin V va amener un changement de politique.
Le
patriarche de Constantinople a approuvé tous les sentiments et
toutes les barbaries de l'empereur : Voici comment il en est
récompensé :
Sous
un prétexte frivole, il est tout-à-coup disgracié, déposé et
relégué dans une île sauvage ».
Le
prince, sans se soucier de remplir aucune forme canonique, lui donne
pour successeur, un nommé Nicétas , eunuque, d'origine Esclavonne.
Occupé dans sa jeunesse au service des femmes, il sait à peine
lire... Cependant, grâce à la recommandation de quelques dames de
la cour, le patriarche qui vient d'être proscrit, lui a conféré la
prêtrise, et l'a attaché à l'une des églises de la capitale.
Le
malheureux patriarche Constantin II, éprouve, depuis 13 mois, dans
son exil, les traitements, les plus inhumains, lorsque l'empereur
apprend qu'il a révélé une conversation secrète qu'ils ont eu
ensemble. Outré de colère, il ordonne de le ramener à
Constantinople, après lui avoir fait donner tant de coups de bâton,
qu'il ne peut plus se tenir debout, il le fait porter, en litière,
dans l'église de Sainte-Sophie , pour y subir la honte de la
dégradation. On le jette sur les marches du sanctuaire, et, en
présence de tout le peuple assemblé par ordre de l'empereur, un
secrétaire de la cour lit à haute voix un libelle d'accusation,
dont il lui frappe le visage à chaque article qu'il prononce.
Pendant ce temps-là Nicétas est assis sur le trône pontifical, et
préside à l'ignominieux traitement que reçoit son bienfaiteur.
La
lecture achevée, Nicétas prend en main le libelle, et ayant fait
porter l'infortuné prélat dans la tribune de l'église, où
plusieurs bras le soutiennent debout pour le montrer au peuple, il y
fait monter un de ses suffragants, qui prononce l’anathème, le
dépouille des habits épiscopaux, et l'apostrophant en termes
outrageants, le chasse de l'église, le faisant marcher à reculons.
Le
lendemain, jour des jeux du cirque, on lui arrache la barbe, les
sourcils et les cheveux, et l'ayant revêtu d'une courte robe de
laine sans manches, on lui fait traverser le cirque sur un âne,
conduit par son neveu, à qui l'on a coupé le nez.
Le
peuple et les factions l'accablent d'injures et d'opprobres. Arrivé
à l'extrémité de la carrière :
On
le jette en bas de sa monture.
On
le foule aux pieds.
On
le fait asseoir sur une pierre près de la borne, pour y recevoir,
tant que dure le spectacle, les outrageantes railleries des cochers
qui passent devant lui.
Après
tant d'insultes atroces, il est jeté en prison, où il demeure comme
oublié pendant plus de 6 mois. Enfin on termine ses souffrances en
le conduisant à l'amphithéâtre, le patriarche, ayant reçu le
fouet, avoir été promené en public sur un âne, la tête tournée
vers la queue, est finalement décapité... Elle est attachée au
milliaire, et sert de spectacle au peuple pendant 3 jours. Le cadavre
est jeté au lieu destiné à renfermer ceux des criminels...
La
mort de Saint Étienne d'Auxence
L'accusateurs
iconoclaste lance, c'est Etienne d'Auxence qui est le chef des
Abominables.
A
peine l'a-t-il nommé , que cette troupe sort en fureur, faisant un
bruit effroyable, et court à la prison où ils crient aux gardes :
Donnez-nous
Étienne d'Auxence... Il s'avance hardiment, et leur dit :
Je
suis celui que vous cherchez.
Aussitôt
ils le jettent par terre, attachent des cordes aux fers qu'il a aux
pieds, et le traînent dans la rue, le frappant sur la tête et le
corps à coups de pieds, de pierres et de bâtons.
En
sortant de la première porte du prétoire, comme il rencontre
l'oratoire de Saint Théodore, il s'appuie des mains contre terre, et
levant un peu la tête , tourne les yeux vers le ciel pour donner au
Saint Martyr un dernier adieu.
Un
des persécuteurs, nommé Philomathe, dit :
Voyez
cet Abominable qui veut mourir comme un martyr. Il court à des
pompes qui sont là pour remédier aux incendies : et tirant un grand
piston de bois, il en frappe le saint sur la tête et le tue.
Philomathe
tombe aussitôt, grinçant les dents et agité par le démon qui le
tourmentera jusqu'à la mort.
On
continue de traîner le corps de Saint Étienne, en sorte que ses
doigts tombent, ses côtés se brisent, son sang arrose le pavé on
lui jette contre le ventre une grosse pierre , qui l'ouvre en deux,
ses intestins sortent et traînent sur le sol.
On
le frappe encore tout mort qu'il est, les femmes mêmes s'en mêlent,
ainsi que les enfants que l'on fait sortir des écoles par ordre de
l'empereur pour courir après avec des pierres.
Si
quelqu'un rencontrant ce corps n'en fait autant, il est accusé comme
ennemi de l'empereur. Ceux qui le traînent étant arrivés à la
place du Bœuf, un cabaretier qui fait frire du poisson, croyant le
saint encore vivant, lui donne un grand coup de tison, qui fait
éclater le crâne et rependre la cervelle...
Un
homme vertueux nommé Théodore, faisant semblant de tomber, ramasse
la cervelle, l’enveloppe dans son mouchoir et continue à suivre,
pour voir où on jette le corps supplicié. Le peuple des bourreaux
étant arrivé au monastère où vit la sœur du saint, veut l'en
faire sortir et l'obliger à le lapider de ses propres mains...
Prévenue elle s'est enfermée dans un sépulcre obscur, ils n'ont pu
la trouver.
L’HIPPODROME DE BYZANCE |
Puis
ils vont raconter leur bel exploit à l'empereur qui les reçoit avec
joie, s'étant mis à table avec eux il éclate de rire au récit
des circonstances de cette mort... C'est le 28 novembre 767.
Théodore,
qui a ramassé une partie du crâne et de la cervelle du martyr,
porte ces précieuses relique au monastère de Dius dont l'abbé la
déposera secrètement dans le sanctuaire de l'église... Quelque
temps après Théodore est accusé près de l empereur comme
adorateur des images et envoyé en exil en Sicile, avec sa femme et
ses enfants.
Constantin
II de Constantinople — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Constantin_II_de_Constantinople
Constantin
II est patriarche de Constantinople du 8 août 754 à sa déposition
le 30 août 766, et est exécuté en octobre 767. ... Son
prédécesseur Anastase est mort en janvier de cette année, et entre
le 10 février et le 8 août a lieu le concile de .
Précis
de l'histoire du Bas-Empire; ou, Anecdotes de ...
https://books.google.fr/books?id=CI5CAAAAYAAJ
1806
- Byzantine Empire
Année
767. Le patriarche de Constantinople avait approuvé tous les
sentimeus et toutes les barbaries de l'empereur : voici comment il en
fut récompensé.
Histoire
ecclésiastique
https://books.google.fr/books?id=vWZHimMBxfYC
Claude
Fleury, G. Le Roy ((Caen)) - 1781
La
même année 767 , le sixième d'Octobre , au commencement de
l'indiction sixième , l'empereur fit amener à C. P. le patriarche
Constantin , de Piste du Prince ...
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