Cette
page concerne l'année 774 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
UNE ANSCHLUSS AU MOYEN-ÂGE
Pour
les Langobards ou Lombards, qui ne sont entrés dans le sein de la
catholicité qu’afin de la déchirer plus à l’aise, l’heure de
la crise suprême est proche. En ce temps-là même Desiderius, par
une politique tout à la fois perfide et provocatrice, semble vouloir
hâter et justifier d’avance l’arrêt sévère qui va bientôt
effacer son royaume du nombre des États indépendants... Sans cesse
en butte aux tracasseries, aux violences de cet homme fatal, le pape
Étienne III meurt à la peine après 3 ans et demi de pontificat
(1er février 772). Adrien Ier, noble Romain, lui succède 8 jours
après (9 février). Le roi Lombard, dit Anastase, s’empresse
d’envoyer des ambassadeurs exprimer au nouveau pape son intention
de vivre avec lui dans une étroite alliance.
« Moi
aussi, je le veux », répond le très bienheureux pontife,
conservons la paix avec tous les chrétiens, je serai constamment
fidèle aux traités conclus avec votre roi Desiderius, et je
m’attacherai à maintenir l’alliance entre les Romains, les
Francs et les Lombards.
Un
tel programme ne prend pas en compte l’insidieux monarque. La
Francie d’abord y est de trop... Une des principales raisons de
cette guerre, provient des liens qui unissent les familles royales
Franques et Lombardes. Quand Pépin le Bref meurt, ses fils Charles
(Charlemagne) et Carloman lui succèdent. Si le jeune Charlemagne
n’est pas encore marié, il entretient une liaison avec une Franque
dont il aura un fils dit-on bossu se prénommant Pépin. Quant à
Carloman, il est marié à Gerberge, fille de Didier et en a deux
fils. Didier dispose alors de précieux atouts : Il peut diviser les
Francs en utilisant ses petits-fils et provoquer des révoltes contre
Charlemagne. Le Lombard peut aussi se présenter comme le défenseur
de la veuve et de l’orphelin. Quant aux traités entre les deux
cours Italiennes, le seul dont lui importe l’exécution ne figure
justement pas dans les archives de Latran... C’est cette prétendue
convention verbale, aux termes de laquelle Christophe et Sergius se
sont engagés, au nom du Saint-Siège, à payer une indemnité
considérable pour son concours au renversement de l’antipape
Constantin. On ne sait si ce concours, qui a abouti à la tentative
d’intrusion du moine Philippe, mérite la reconnaissance de la
papauté restaurée.
Dans
tous les cas, les négociateurs ont toujours nié la clause
pécuniaire.
Leurs
dénégations à ce sujet et le refus d’Étienne III de ratifier le
marché de condottiere invoqué par Desiderius, ont poussé ce
dernier à d'atroces représailles. La violence ne lui ayant rapporté
aucun profit, il veut essayer la ruse vis-à-vis d’Adrien Ier. Par
là ces doucereuses avances... Le premier point pour lui, est
d’empêcher l’intervention de Charlemagne dans les affaires
d’Italie, soit en lui créant d’assez graves embarras dans son
propre royaume, soit, par quelques tortueuses pratiques, en le
brouillant avec le pape.
Il
sait qu’il aura vite fait de se débarrasser de la république
Romaine quand elle sera réduite à ses seules ressources.
Aussi,
le récent affront fait à sa fille ajoutant le stimulant de la
vengeance personnelle aux calculs de l’intérêt politique,
s’attache-il avec passion et sans mystère à tous les projets de
démembrement de la trop puissante monarchie transalpine.
La
cour de Pavie est le rendez-vous naturel, le centre de ralliement et
le foyer d’intrigues de tous les ennemis du trône Carolingien.
Hunald, le vieux duc dépossédé d’Aquitaine, y est déjà
réfugié, lorsque la veuve et les fils de Carloman, avec leur
cortège d’exilés volontaires, y viennent à leur tour chercher
asile...
Circonstance
adroitement exploitée qui permet d’exciter en faveur de ces
princes déchus le patriotisme vivace et turbulent des Aquitains, la
fierté ombrageuse des leudes de Neustrie, Charlemagne, aura bien
assez à faire de se défendre contre les deux tiers peut-être de
ses sujets, et force lui sera d’abandonner l’État pontifical à
la merci de son ambitieux voisin...
Desiderius,
qui ne reçoit d’informations que des réfugiés et des
conspirateurs, connaît mal l’esprit et les ressources de la
Francie unifiée, de même que le caractère de son jeune roi.
PAPE ADRIEN Ier |
Le
cubiculaire (Le
chef des diacres)
Paul Afiarta, l’agent encore non démasqué des conspirations
Lombardes autour du gouvernement papal, répond du succès de
l’entreprise. Comme le souverain pontife, instruit par l’expérience
de son prédécesseur, n’est pas homme à se livrer sans garantie
entre les mains de Desiderius, et qu’il oppose à toutes les
séductions la résistante fermeté du diamant, Paul jure de l’amener
quand même à l’entrevue, même la corde au cou...
Le
procédé, en effet, n’a pas de quoi effaroucher sa scélératesse.
On découvre justement sur ces entrefaites à Rome qu’il vient d’en
user de même avec l’infortuné Sergius, et qu’il l’a fait
étrangler dans la prison où ce défenseur courageux et méconnu des
droits du Saint-Siège languit depuis 2 ans.
Peu
à peu ses coupables intelligences avec Desiderius sont mises au jour
pendant qu’il est auprès de son patron, afin de remplir une
mission qu’il a eu l’art de se faire confier par Adrien Ier.
Celui-ci
prend aussitôt en grand secret des mesures pour faire arrêter
inopinément le traître. Mais, l’archevêque de Ravenne, investi
du gouvernement civil de l’exarchat, outrepasse les ordres qu’il
a reçus, et, au lieu de renvoyer le prisonnier au tribunal du préfet
de Rome, il le fait comparaître devant le consulaire de sa ville
épiscopale... Le jugement, instruit à Rome, a prouvé le crime du
cubiculaire. La peine capitale se profile ! Le pape, ignorant cette
procédure sommaire, s’efforce de faire commuer le châtiment en
exil perpétuel. Les excuses de l’archevêque n’obtiennent du
pontife attristé que cette sévère réponse : Vous demeurez
responsable de cette mort dans votre conscience et devant Dieu.
Cependant
Desiderius ne s’en est pas tenu là ! Les droits des fils de
Carloman, seul motif d’abord invoqué, n’ayant pas suffi, le roi
a voulu l’intéresser plus directement.
En
conséquence, moins de 2 mois après les premiers pourparlers, il
envahit les possessions pontificales, et, met sous séquestre les
places de Faenza, Ferrare et Comacchio, comprises dans la donation de
Pépin.
Bientôt
l’exarchat tout entier est livré à la dévastation :
A
Blera, quand surviennent les troupes Lombardes, tous les habitants,
hommes, femmes, vieillards et enfants, sont occupés aux travaux de
la moisson. Les soldats de Desiderius massacrent tout, pillent la
ville déserte et y mettent le feu. Le flot dévastateur s’avance
rapidement jusqu’aux limites du duché de Rome...
Le
pape se borne à réclamer quelques garanties indispensables et
propres à sauvegarder la dignité de son rôle : Que votre maître,
dit-il aux négociateurs Lombards, commence à donner en ma personne
satisfaction au bienheureux Pierre... Si vous me jurez que Desiderius
est prêt à remettre en mes mains les villes et territoires qu’il
vient d’envahir, je consens à avoir avec lui une entrevue, soit à
Pavie, soit à Pérouse ou même à Rome... S’il doute de ma
parole, dites-lui que je l’autorise à réoccuper toutes les
provinces usurpées dans le cas où, je refuserais de m’associer
avec lui. Mais s’il ne fait d’abord cette restitution, je ne le
recevrais pas ...
Desiderius
accueille la députation porteuse de cette réponse avec un torrent
d’injures et de menaces. Coupant court à des pourparlers où les
faux-fuyants ne sont plus possibles, il déclare sa résolution
d’aller à Rome même, dicter ses volontés à Adrien Ier. L'armée
d’invasion est organisée. Ainsi les arrière-pensées de
Desiderius se démasquent : il s’agit avant tout d’une revanche
contre la Francie, et, en assiégeant Rome, c’est Charlemagne qu’il
attaque.
On
est alors au printemps de 773. Le Saint-Siège, persécuté depuis un
an pour la cause de son patrice, lui a déjà adressé, au début du
conflit, un appel demeuré sans réponse. Il faut un intérêt
puissant pour que Charlemagne fasse ainsi attendre le pape. Il s'est
alors trouvé aux prises avec un adversaire bien plus redoutable que
les Lombards, non seulement pour la Francie, mais pour l’Église
elle-même... Une coïncidence qui peut-être n’est pas fortuite,
le jeune héros Carolingien se voit forcé de consacrer toutes les
ressources de son empire à réprimer les agressions de la Saxe.
Il
revient se reposer de cette laborieuse campagne à Héristal
(Herstal) et y demeure jusqu’à Noël. Puis, se rapprochant du
centre de son royaume, il va s’établir, pour y passer l’hiver, à
Thionville. C’est là que les légats d’Adrien Ier viennent lui
apprendre le péril du Saint-Siège. De fausses rumeurs lui ont fait
croire que le conflit Italien est apaisé... L’adroit Lombard a
répandu le bruit qu’il a restitué les villes enlevées au pape.
Mais l’ambassade partie de Rome arrive à Thionville. Il n’y a
pas un instant à perdre... Mais avant d’engager une lutte dont
l’issue n’est pas douteuse, il se voit d’avance obligé de
pousser jusqu’au bout les conséquences de la victoire et d’en
finir avec cette monarchie Lombarde, cause des troubles de l’Occident
chrétien, Charles veut épuiser toutes les voies d’accommodement.
Il envoie à Desiderius une transaction sur la question même des
possessions pontificales séquestrées.
Assez
fort pour montrer de la condescendance sans être soupçonné
d’hésitation, il essaie de calmer l’ambition du Lombard en
désintéressant sa cupidité... Il lui offre en retour de l’abandon
des places usurpées, la somme de 14.000 sols d’or (environ
1.260.000 francs de notre monnaie), montant de la prétendue créance
dont ces places forment le gage...
Telles
sont les propositions que 3 illustres personnages de la cour de
Francie viennent apporter au moment où il va mettre le pied dans le
duché de Rome.
Il
est trop tard. Desiderius, plus aveugle encore qu’ambitieux,
considère que c'est folie de céder à prix d’argent les riches
provinces qu’il vient d’annexer à son royaume. Il refuse
l’indemnité qui a servi de prétexte à la guerre... L’incident
a au moins l’avantage d’arrêter l’invasion du duché. Il se
replie aussitôt vers les Alpes au-devant de l’armée Franque...
Mais l’exemple de son prédécesseur ne l’a pas éclairé. Il se
flatte de barrer le passage, dans les défilés des montagnes, aux
bataillons Carolingiens.
Toute
la belle saison a été employée à ces négociations inutiles.
Charles ne recule pas devant les difficultés d’une marche
d’automne à travers les neiges des Alpes.
GUERRIER FRANCS |
Il
publie le ban de guerre, et le mallum national, réuni à Genève,
dans la Bourgogne Transjurane, approuve l’entrée en campagne
immédiate.
Charles
divise l’armée expéditionnaire en 2 corps :
L’un,
sous les ordres de son oncle, le comte Bernard, fils naturel de
Charles-Martel, qui se dirige sur l’Italie par le Valais et le mont
Joux (grand Saint-Bernard), tandis qu’à la tête de l’autre le
jeune roi descend en Savoie pour franchir les gorges du mont Cenis...
Premier théâtre de ses débuts, 18 ans plus tôt.
C’est
là encore que les Lombards, comme au temps d’Aistulf, ont
concentré tous leurs moyens de résistance. Leur tactique est
toujours la même : Des entassements de rochers, des palissades, des
abatis d’arbres coupent les défilés. L’armée que Desiderius
commande en personne se tient derrière ces ouvrages, comptant sur la
rigueur de l’hiver pour empêcher les assaillants de renouveler
cette fois la manœuvre de Pépin et de tenter l’escalade des hauts
sommets couverts de neige. Les Francs, en effet, après avoir sondé
les obstacles, bivouaquent sans les attaquer donnant des signes
d’hésitation d’inquiétude... Charles, semblant reconnaitre
l’inutilité de ses efforts, parlemente... 2 fois ses hérauts
paraissent aux avant-postes ennemis, renouvelant au roi Desiderius,
gonflé de ce premier succès, leurs offres d’indemnité qu’il
n’a garde d’accepter. Tout cela n’est que feinte.
Pendant
ce temps, la troupe de Bernard, ayant débouché sans obstacle dans
le val d’Aoste, opère le long de la Doire Baltée un mouvement
tournant dans la direction de Suse... Encore quelques jours à peine,
et, les Lombards, acculés à leurs propres retranchements,
prisonniers entre les flancs escarpés des glaciers, vont être
réduits ou, à capituler en masse, ou à se faire écraser sous le
tir croisé des projectiles ennemis. Voyant à temps le péril, mais,
n’osant risquer la bataille en rase campagne, ils se débandent
comme des vaincus et courent chercher un abri derrière les remparts
des villes. Desiderius rallie à grand-peine quelques débris, avec
lesquels il se jette dans sa capitale consternée et livrée ainsi
sans combat à tous les hasards et à toutes les misères d’un
siège... Adelgis, qui a donné le signal de la déroute, entraîne
jusque dans Vérone une autre troupe de fuyards, parmi lesquels se
trouvent Gerberge et ses enfants.
Les
troupes Franques arrivent bientôt sous les murs de Pavie. A leur
approche, raconte le moine de Saint-Gall, le roi Desiderius avec le
duc Otker montent sur une tour très élevée, d’où la vue peut
embrasser toute la campagne. D’abord paraissent des engins de
guerre...
Desiderius
demande à Otker : Charles est-il dans cette foule immense ?
Pas
encore, répond celui-ci.
Apercevant
ensuite les milices populaires rassemblées de tous les points du
vaste empire, le Lombard finit par dire :
A
coup sûr, Charles s’avance triomphant au milieu de ces masses
profondes.
Non,
pas encore, pas encore.
Le
roi, se troublant, murmure:
Que
pourrons-nous donc faire, s’il vient avec des forces plus
considérables ? Vous ne comprendrez ce qu’est Charles, dit Otker,
que lorsqu’il paraîtra. Pour ce qu’il adviendra alors de nous,
je l’ignore...
Pendant
qu’ils échangent ces réflexions arrive la garde royale, qui ne
connaît jamais le repos.
Desiderius
est stupéfait :
Pour
le coup, voilà Charles ? interroge-t-il.
Pas
encore.
Ensuite
défilent en un brillant cortège les évêques, les abbés, les
clercs de la chapelle palatine, puis les comtes.
A
cet aspect, Desiderius, ne pouvant plus supporter la lumière du jour
et sentant le froid de la mort, éclate en sanglots et balbutie
péniblement : Descendons, cachons-nous dans les entrailles de la
terre, loin de la face et de la fureur d’un si terrible ennemi.
Otker,
tremblant aussi, lui qui connaît bien la puissance formidable de
Charles dit :
Quand
vous verrez la campagne se hérisser comme d’une moisson de lances,
quand les flots assombris du Pô et du Tessin, ne réfléchissant
plus que le fer des armes, auront jeté autour des remparts de
nouveaux torrents d’hommes couverts de fer, alors vous reconnaîtrez
que Charles est proche.
Il
n’avait pas achevé ces paroles que soudain le couchant se voila
d’un nuage ténébreux : On eût dit qu’un ouragan, déchaîné
par Borée, obscurcissait la lumière du ciel.
A
mesure que le roi avance, la lueur des épées projette sur la ville
un jour plus sinistre que la nuit même. Charles est bientôt en vue,
géant de fer :
Sur
la tête un casque de fer.
Des
gantelets de fer aux mains.
La
poitrine et les épaules enveloppées d’une cuirasse de fer.
Sa
main gauche brandit une lance de fer, tandis que la droite est
étendue sur le fer de son invincible épée...
Son
cheval même a la couleur et la force du fer.
Le
fer couvre les chemins et la plaine, partout les rayons de soleil
rencontrent l’éclat du fer... De la cité s’élève une clameur
confuse. Que de fer, hélas ! que de fer !
Roi,
crie Otker à son hôte, voici celui que vos regards cherchent depuis
si longtemps. Et en prononçant ces mots, il tombe évanoui.
Charles
établit ses quartiers autour des remparts, de manière à témoigner
sa ferme résolution d’attendre aussi longtemps que nécessaire.
Dès le premier jour, au rapport du moine de Saint-Gall, voyant
l’impossibilité de forcer l’entrée de la ville, il dit aux
chefs de son armée :
Commençons
par faire une chose mémorable, afin qu’on ne nous accuse pas
d’avoir passé ce jour dans l’oisiveté... Hâtons-nous de
construire ici un oratoire où, si l’on ne nous ouvre bientôt les
portes, nous puissions au moins assister au service divin.
A
peine a-t-il donné cet ordre que les ouvriers qui le suivent partout
se mettent en devoir de se procurer la chaux, les pierres, le bois et
les autres matériaux. Dans l’espace de huit jours, si l’on en
croit le récit de ce chroniqueur toujours enclin à l’exagération
et à l’emphase, une basilique est achevée, avec ses murs, ses
toits, ses lambris décorés de peintures... La guerre proprement
dite étant achevée, et le séjour en Italie n’offrant plus aucun
danger, le roi fait venir auprès de lui sa femme, Hildegarde, et ses
deux jeunes enfants...
Toutes
les places du royaume ont déjà fait leur soumission. Vérone seule,
grâce à la présence du prince royal Adelgis, semble disposée à
disputer son indépendance.
Le
duc Otker, témoin de la terreur de Desiderius, s’est jeté à
travers les lignes d’investissement de Pavie pour aller rejoindre
Gerberge et chercher, dans l’entourage d’Adelgis, plus de
confiance et un commandement plus résolu. Charlemagne se hâte de
détacher de son armée de siège quelques troupes d’élite avec
lesquelles il court abattre la seconde résistance, plus inquiétante
que Pavie, puisque l’Adige met directement Vérone en
communication, par l’Adriatique, avec l’empire Grec.
Adelgis,
surpris n’essaie pas de soutenir le siège. A l’approche des
Francs, il s’enfuit même de la ville, et, comme le cours du fleuve
est gardé, il ne parvient qu’à grand-peine à gagner, par terre,
les côtes de Ligurie. L’alliance est naturelle, et la cause
devient commune, après de si longues rivalités, entre les deux
puissances Lombarde et Byzantine, victimes l’une et l’autre de la
même catastrophe pour avoir violé les droits du Saint-Siège et
méconnu les destinées de l’Italie. Vérone, abandonnée à
elle-même, se rend sur-le-champ. Gerberge et les compagnons de son
exil, qui n’ont pu partager les périls de la fuite d’Adelgis,
doivent se remettre à la discrétion du vainqueur, et dès lors on
ne retrouve plus leur trace dans l’histoire...
SIÈGE DE PAVIE |
La
surprise, la joie du très bienheureux pape Adrien Ier, en apprenant
la prochaine arrivée du héros Francs, ne peuvent se décrire. Il
envoie au-devant de lui le corps de la milice Romaine jusqu’à
Novi. Toutes les corporations populaires (scholæ) de la cité, sous
la conduite de leurs tribuns (magistri), viennent aussi se présenter
au roi, en portant des palmes et en faisant retentir l’air d’hymnes
d’allégresse et d’acclamations triomphales. Elles sont suivies
du clergé et des fidèles des diverses paroisses, que guident les
croix processionnelles, réservées aux réceptions officielles des
patrices. A la vue des croix, Charlemagne descend de cheval, ainsi
que toute son escorte, et fait à pied le reste du chemin... Le
souverain pontife, entouré de son sénat sacerdotal, attend le roi
au haut du portique de Saint-Pierre. Ils se saluent en s’embrassant,
et le roi très chrétien, Charles, tenant la main droite du pontife,
entre dans le temple vénérable de Saint Pierre. Après leur roi,
les abbés, ducs, juges et comtes Francs se prosternent devant
l’autel de la Confession de Saint Pierre, louant Dieu et proclamant
à haute voix qu’ils doivent uniquement à l’intervention du
Prince des apôtres leur victoire sur les Lombards.
Le
très Saint pape et le très excellent roi se jurent mutuellement
alliance et fidélité sur le corps du Prince des apôtres. Ils font
ensuite leur entrée solennelle à Rome et se rendent à la basilique
du Sauveur, au Latran, où ils passent ensemble la journée du Samedi
Saint... C’est la première fois qu’un roi Franc, qu’un fils de
ces barbares destructeurs de son ancien empire, paraît dans la Ville
Éternelle... Le mercredi après Pâques, le jeune roi, logé dans
les dépendances du Vatican, a avec le pape une conférence
politique. Il s’agit, maintenant que la puissance Lombarde est
abattue, de mettre enfin à exécution la donation de Quierzy,
rédigée 20 ans auparavant, au nom du roi Pépin et de ses fils,
associés à sa royauté et à son patriciat.
Au
retour de Charles devant Pavie, la ville tient encore, mais, décimée
par les maladies et la misère, la population est à bout d’énergie.
Nul espoir de salut ne lui reste. En vain Desiderius et surtout
Hunald veulent prolonger la résistance aussi longtemps que les mains
exténuées des défenseurs peuvent soutenir une arme... La cause de
ces ambitieux n’est pas celle du peuple. Le vieux duc d’Aquitaine
périt victime de son exaltation aveugle et de la fureur des
habitants, qui, pour le punir d’avoir exploité leur patriotisme au
profit de ses propres intérêts, le lapident. Sans tenir compte de
l’autorité de leur roi, les chefs lombards entrent en pourparlers,
et Charles accorde à la place une capitulation honorable digne de
son héroïque défense. Desiderius est livré au vainqueur par ses
sujets avec toute sa famille, il a la vie sauve. Emmenés en France,
lui, son épouse Ansa et une de leurs filles qui reste encore à leur
foyer (Desiderata peut-être), tous trois choisissent le genre de vie
qui convient à leur grande infortune, dans la paix du cloître.
Gerberge
(VIIIe siècle), épouse de Carloman Ier, roi des Francs, et
belle-sœur de Charlemagne.
On sait peu de chose au sujet de Gerberge, et selon certaines sources, remises en cause aujourd'hui par Christian Settipani, elle est la fille de Didier de Lombardie et d'Ansa. Ces références, la donnant comme fille de Didier de Lombardie, apparaissent être basées sur une confusion entre elle et sa belle-sœur Désirée de Lombardie qui est la deuxième épouse de Charlemagne.
Le fait qu'elle soit d'origine Franque est attesté par une lettre du pape Étienne III adressée à Charlemagne et à Carloman peu de temps après leur élévation sur le trône en octobre 768.
On sait peu de chose au sujet de Gerberge, et selon certaines sources, remises en cause aujourd'hui par Christian Settipani, elle est la fille de Didier de Lombardie et d'Ansa. Ces références, la donnant comme fille de Didier de Lombardie, apparaissent être basées sur une confusion entre elle et sa belle-sœur Désirée de Lombardie qui est la deuxième épouse de Charlemagne.
Le fait qu'elle soit d'origine Franque est attesté par une lettre du pape Étienne III adressée à Charlemagne et à Carloman peu de temps après leur élévation sur le trône en octobre 768.
Cette
lettre dit entre autres ceci :
« Grâce
à la volonté de votre père Pépin le Bref, vous êtes tous deux
unis par le mariage à deux ravissantes princesses Franques. »
Elle épouse Carloman vers 768 et deux fils, Pépin et Syagrius (connu sous le nom de saint Siacre), naissent de cette union. Dès la mort de son époux en décembre 771, Charlemagne annexe les territoires de son frère et, déshéritant ses neveux, devient l'unique monarque du royaume Franc. Voyant en cela une menace pour ses enfants, Gerberge, accompagnée de quelques seigneurs Francs, part se réfugier en Italie, auprès de Didier de Lombardie. Cette fuite en Italie est une des causes qui précipite la guerre entre Charlemagne et les Lombards.
Elle épouse Carloman vers 768 et deux fils, Pépin et Syagrius (connu sous le nom de saint Siacre), naissent de cette union. Dès la mort de son époux en décembre 771, Charlemagne annexe les territoires de son frère et, déshéritant ses neveux, devient l'unique monarque du royaume Franc. Voyant en cela une menace pour ses enfants, Gerberge, accompagnée de quelques seigneurs Francs, part se réfugier en Italie, auprès de Didier de Lombardie. Cette fuite en Italie est une des causes qui précipite la guerre entre Charlemagne et les Lombards.
A
la mort de Carloman les hommes d’armes de son frère Charles se
sont montrés dans les avenues, et les comtes, les abbés, les
évêques, prenant peu garde aux enfants, sont venus, sans
opposition, reconnaître Charlemagne. La veuve de Carloman, en voyant
son domaine envahi, a cherché un asile avec ses enfants à la cour
de son père. La difficulté d’accorder les dates à l’aide des
documents incomplets du temps, empêche de savoir si la répudiation
de Désidérade précède ou suit la mort de Carloman. Il semble
indubitable que la répudiation a dû précéder la retraite de
Gerberge. Sans doute, Didier aurait craint d’offenser Charles, en
accueillant Gerberge, si déjà la répudiation de sa fille aînée
ne lui eût fait regarder le roi comme un ennemi... En se posant
comme le protecteur de la veuve et des enfants de Carloman, Didier
espère se rattacher les seigneurs d’Austrasie et de Bourgogne,
mais il se trompe : C’est une dynastie Austrasienne qui règne
dans la descendance de Pépin d’Héristal et de Charles Martel.
Toute l’Austrasie salue Charles quand il se présente pour régner,
en se plaignant de l’injure que lui fait la veuve de son frère,
qui cherche un appui près des Lombards... Le partage des deux frères
n’a jamais été clairement connu : Peu importe que, durant
ces 3 premières années, Charles ait régné sur le nord ou sur le
midi, tout se perd bientôt dans l’empire qu’il fonde.
COL DE SUSE |
Histoire
reines de France, impératrices, épouses royales ...
www.france-pittoresque.com/spip.php?rubrique706
9
janv. 2013 - Histoire et vie des reines, impératrices, ayant
gouverné le royaume ... épousa Théodebert en 533, avant d'être
répudiée l'année suivante. .... Gerberge (née vers 750, morte en
774 (?)) .... Première femme de Charles le Chauve, Ermentrude était
la petite-fille d'un seigneur puissant, Adalhard, ..... Anecdotes.
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Siège
de Pavie (773-774) — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Siège_de_Pavie_(773-774)
Date,
Septembre 773 - juin 774 ... À la mort de Carloman en 771, son
épouse, Gerberge fuit le royaume avec ses enfants pour des raisons
qui ne sont pas ...
Termes
manquants : anné
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