mardi 7 avril 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 774

 5 AVRIL 2015...

Cette page concerne l'année 774 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UNE ANSCHLUSS AU MOYEN-ÂGE

Pour les Langobards ou Lombards, qui ne sont entrés dans le sein de la catholicité qu’afin de la déchirer plus à l’aise, l’heure de la crise suprême est proche. En ce temps-là même Desiderius, par une politique tout à la fois perfide et provocatrice, semble vouloir hâter et justifier d’avance l’arrêt sévère qui va bientôt effacer son royaume du nombre des États indépendants... Sans cesse en butte aux tracasseries, aux violences de cet homme fatal, le pape Étienne III meurt à la peine après 3 ans et demi de pontificat (1er février 772). Adrien Ier, noble Romain, lui succède 8 jours après (9 février). Le roi Lombard, dit Anastase, s’empresse d’envoyer des ambassadeurs exprimer au nouveau pape son intention de vivre avec lui dans une étroite alliance.
« Moi aussi, je le veux », répond le très bienheureux pontife, conservons la paix avec tous les chrétiens, je serai constamment fidèle aux traités conclus avec votre roi Desiderius, et je m’attacherai à maintenir l’alliance entre les Romains, les Francs et les Lombards.

Un tel programme ne prend pas en compte l’insidieux monarque. La Francie d’abord y est de trop... Une des principales raisons de cette guerre, provient des liens qui unissent les familles royales Franques et Lombardes. Quand Pépin le Bref meurt, ses fils Charles (Charlemagne) et Carloman lui succèdent. Si le jeune Charlemagne n’est pas encore marié, il entretient une liaison avec une Franque dont il aura un fils dit-on bossu se prénommant Pépin. Quant à Carloman, il est marié à Gerberge, fille de Didier et en a deux fils. Didier dispose alors de précieux atouts : Il peut diviser les Francs en utilisant ses petits-fils et provoquer des révoltes contre Charlemagne. Le Lombard peut aussi se présenter comme le défenseur de la veuve et de l’orphelin. Quant aux traités entre les deux cours Italiennes, le seul dont lui importe l’exécution ne figure justement pas dans les archives de Latran... C’est cette prétendue convention verbale, aux termes de laquelle Christophe et Sergius se sont engagés, au nom du Saint-Siège, à payer une indemnité considérable pour son concours au renversement de l’antipape Constantin. On ne sait si ce concours, qui a abouti à la tentative d’intrusion du moine Philippe, mérite la reconnaissance de la papauté restaurée.
Dans tous les cas, les négociateurs ont toujours nié la clause pécuniaire.
Leurs dénégations à ce sujet et le refus d’Étienne III de ratifier le marché de condottiere invoqué par Desiderius, ont poussé ce dernier à d'atroces représailles. La violence ne lui ayant rapporté aucun profit, il veut essayer la ruse vis-à-vis d’Adrien Ier. Par là ces doucereuses avances... Le premier point pour lui, est d’empêcher l’intervention de Charlemagne dans les affaires d’Italie, soit en lui créant d’assez graves embarras dans son propre royaume, soit, par quelques tortueuses pratiques, en le brouillant avec le pape.

Il sait qu’il aura vite fait de se débarrasser de la république Romaine quand elle sera réduite à ses seules ressources.
Aussi, le récent affront fait à sa fille ajoutant le stimulant de la vengeance personnelle aux calculs de l’intérêt politique, s’attache-il avec passion et sans mystère à tous les projets de démembrement de la trop puissante monarchie transalpine.

La cour de Pavie est le rendez-vous naturel, le centre de ralliement et le foyer d’intrigues de tous les ennemis du trône Carolingien. Hunald, le vieux duc dépossédé d’Aquitaine, y est déjà réfugié, lorsque la veuve et les fils de Carloman, avec leur cortège d’exilés volontaires, y viennent à leur tour chercher asile...

Circonstance adroitement exploitée qui permet d’exciter en faveur de ces princes déchus le patriotisme vivace et turbulent des Aquitains, la fierté ombrageuse des leudes de Neustrie, Charlemagne, aura bien assez à faire de se défendre contre les deux tiers peut-être de ses sujets, et force lui sera d’abandonner l’État pontifical à la merci de son ambitieux voisin...

Desiderius, qui ne reçoit d’informations que des réfugiés et des conspirateurs, connaît mal l’esprit et les ressources de la Francie unifiée, de même que le caractère de son jeune roi.
PAPE ADRIEN Ier
Il connaît mal aussi le nouveau pape, car il n’attend de son aveuglement, en retour de banales assurances d’amitié, qu’une collaboration active à la réussite d’un plan dont le Saint-Siège sera la première victime... Ce que Desiderius demande, en effet, à Adrien Ier c’est le sacre des fils de Carloman, et il a tout mis en œuvre, la feinte et la trahison, pour l’attirer à une entrevue, ou, pour mieux dire, à un guet-apens, d’où il se flatte de ne le laisser sortir qu’après avoir obtenu de gré ou de force l’onction royale aux 2 innocents prétendants...

Le cubiculaire (Le chef des diacres) Paul Afiarta, l’agent encore non démasqué des conspirations Lombardes autour du gouvernement papal, répond du succès de l’entreprise. Comme le souverain pontife, instruit par l’expérience de son prédécesseur, n’est pas homme à se livrer sans garantie entre les mains de Desiderius, et qu’il oppose à toutes les séductions la résistante fermeté du diamant, Paul jure de l’amener quand même à l’entrevue, même la corde au cou...
Le procédé, en effet, n’a pas de quoi effaroucher sa scélératesse. On découvre justement sur ces entrefaites à Rome qu’il vient d’en user de même avec l’infortuné Sergius, et qu’il l’a fait étrangler dans la prison où ce défenseur courageux et méconnu des droits du Saint-Siège languit depuis 2 ans.

Peu à peu ses coupables intelligences avec Desiderius sont mises au jour pendant qu’il est auprès de son patron, afin de remplir une mission qu’il a eu l’art de se faire confier par Adrien Ier.

Celui-ci prend aussitôt en grand secret des mesures pour faire arrêter inopinément le traître. Mais, l’archevêque de Ravenne, investi du gouvernement civil de l’exarchat, outrepasse les ordres qu’il a reçus, et, au lieu de renvoyer le prisonnier au tribunal du préfet de Rome, il le fait comparaître devant le consulaire de sa ville épiscopale... Le jugement, instruit à Rome, a prouvé le crime du cubiculaire. La peine capitale se profile ! Le pape, ignorant cette procédure sommaire, s’efforce de faire commuer le châtiment en exil perpétuel. Les excuses de l’archevêque n’obtiennent du pontife attristé que cette sévère réponse : Vous demeurez responsable de cette mort dans votre conscience et devant Dieu.

Cependant Desiderius ne s’en est pas tenu là ! Les droits des fils de Carloman, seul motif d’abord invoqué, n’ayant pas suffi, le roi a voulu l’intéresser plus directement.
En conséquence, moins de 2 mois après les premiers pourparlers, il envahit les possessions pontificales, et, met sous séquestre les places de Faenza, Ferrare et Comacchio, comprises dans la donation de Pépin.
Bientôt l’exarchat tout entier est livré à la dévastation :
A Blera, quand surviennent les troupes Lombardes, tous les habitants, hommes, femmes, vieillards et enfants, sont occupés aux travaux de la moisson. Les soldats de Desiderius massacrent tout, pillent la ville déserte et y mettent le feu. Le flot dévastateur s’avance rapidement jusqu’aux limites du duché de Rome...
Le pape se borne à réclamer quelques garanties indispensables et propres à sauvegarder la dignité de son rôle : Que votre maître, dit-il aux négociateurs Lombards, commence à donner en ma personne satisfaction au bienheureux Pierre... Si vous me jurez que Desiderius est prêt à remettre en mes mains les villes et territoires qu’il vient d’envahir, je consens à avoir avec lui une entrevue, soit à Pavie, soit à Pérouse ou même à Rome... S’il doute de ma parole, dites-lui que je l’autorise à réoccuper toutes les provinces usurpées dans le cas où, je refuserais de m’associer avec lui. Mais s’il ne fait d’abord cette restitution, je ne le recevrais pas ...

Desiderius accueille la députation porteuse de cette réponse avec un torrent d’injures et de menaces. Coupant court à des pourparlers où les faux-fuyants ne sont plus possibles, il déclare sa résolution d’aller à Rome même, dicter ses volontés à Adrien Ier. L'armée d’invasion est organisée. Ainsi les arrière-pensées de Desiderius se démasquent : il s’agit avant tout d’une revanche contre la Francie, et, en assiégeant Rome, c’est Charlemagne qu’il attaque.

On est alors au printemps de 773. Le Saint-Siège, persécuté depuis un an pour la cause de son patrice, lui a déjà adressé, au début du conflit, un appel demeuré sans réponse. Il faut un intérêt puissant pour que Charlemagne fasse ainsi attendre le pape. Il s'est alors trouvé aux prises avec un adversaire bien plus redoutable que les Lombards, non seulement pour la Francie, mais pour l’Église elle-même... Une coïncidence qui peut-être n’est pas fortuite, le jeune héros Carolingien se voit forcé de consacrer toutes les ressources de son empire à réprimer les agressions de la Saxe.

Il revient se reposer de cette laborieuse campagne à Héristal (Herstal) et y demeure jusqu’à Noël. Puis, se rapprochant du centre de son royaume, il va s’établir, pour y passer l’hiver, à Thionville. C’est là que les légats d’Adrien Ier viennent lui apprendre le péril du Saint-Siège. De fausses rumeurs lui ont fait croire que le conflit Italien est apaisé... L’adroit Lombard a répandu le bruit qu’il a restitué les villes enlevées au pape. Mais l’ambassade partie de Rome arrive à Thionville. Il n’y a pas un instant à perdre... Mais avant d’engager une lutte dont l’issue n’est pas douteuse, il se voit d’avance obligé de pousser jusqu’au bout les conséquences de la victoire et d’en finir avec cette monarchie Lombarde, cause des troubles de l’Occident chrétien, Charles veut épuiser toutes les voies d’accommodement. Il envoie à Desiderius une transaction sur la question même des possessions pontificales séquestrées.
Assez fort pour montrer de la condescendance sans être soupçonné d’hésitation, il essaie de calmer l’ambition du Lombard en désintéressant sa cupidité... Il lui offre en retour de l’abandon des places usurpées, la somme de 14.000 sols d’or (environ 1.260.000 francs de notre monnaie), montant de la prétendue créance dont ces places forment le gage...
Telles sont les propositions que 3 illustres personnages de la cour de Francie viennent apporter au moment où il va mettre le pied dans le duché de Rome.

Il est trop tard. Desiderius, plus aveugle encore qu’ambitieux, considère que c'est folie de céder à prix d’argent les riches provinces qu’il vient d’annexer à son royaume. Il refuse l’indemnité qui a servi de prétexte à la guerre... L’incident a au moins l’avantage d’arrêter l’invasion du duché. Il se replie aussitôt vers les Alpes au-devant de l’armée Franque... Mais l’exemple de son prédécesseur ne l’a pas éclairé. Il se flatte de barrer le passage, dans les défilés des montagnes, aux bataillons Carolingiens.
Toute la belle saison a été employée à ces négociations inutiles. Charles ne recule pas devant les difficultés d’une marche d’automne à travers les neiges des Alpes.

GUERRIER FRANCS
Le jeune roi des Francs est un Barbare illettré qui ne parle que le francique, la langue des Francs. Intelligent et énergique, il n'a de cesse de s'instruire. Il apprend le latin auprès des meilleurs clercs de son temps, dont le plus connu est le moine anglais Alcuin. Ce moine sera à l'origine de la « renaissance Caroligienne » et du retour en force du latin dans la culture occidentale.

Il publie le ban de guerre, et le mallum national, réuni à Genève, dans la Bourgogne Transjurane, approuve l’entrée en campagne immédiate.
Charles divise l’armée expéditionnaire en 2 corps :
L’un, sous les ordres de son oncle, le comte Bernard, fils naturel de Charles-Martel, qui se dirige sur l’Italie par le Valais et le mont Joux (grand Saint-Bernard), tandis qu’à la tête de l’autre le jeune roi descend en Savoie pour franchir les gorges du mont Cenis... Premier théâtre de ses débuts, 18 ans plus tôt.

C’est là encore que les Lombards, comme au temps d’Aistulf, ont concentré tous leurs moyens de résistance. Leur tactique est toujours la même : Des entassements de rochers, des palissades, des abatis d’arbres coupent les défilés. L’armée que Desiderius commande en personne se tient derrière ces ouvrages, comptant sur la rigueur de l’hiver pour empêcher les assaillants de renouveler cette fois la manœuvre de Pépin et de tenter l’escalade des hauts sommets couverts de neige. Les Francs, en effet, après avoir sondé les obstacles, bivouaquent sans les attaquer donnant des signes d’hésitation d’inquiétude... Charles, semblant reconnaitre l’inutilité de ses efforts, parlemente... 2 fois ses hérauts paraissent aux avant-postes ennemis, renouvelant au roi Desiderius, gonflé de ce premier succès, leurs offres d’indemnité qu’il n’a garde d’accepter. Tout cela n’est que feinte.

Pendant ce temps, la troupe de Bernard, ayant débouché sans obstacle dans le val d’Aoste, opère le long de la Doire Baltée un mouvement tournant dans la direction de Suse... Encore quelques jours à peine, et, les Lombards, acculés à leurs propres retranchements, prisonniers entre les flancs escarpés des glaciers, vont être réduits ou, à capituler en masse, ou à se faire écraser sous le tir croisé des projectiles ennemis. Voyant à temps le péril, mais, n’osant risquer la bataille en rase campagne, ils se débandent comme des vaincus et courent chercher un abri derrière les remparts des villes. Desiderius rallie à grand-peine quelques débris, avec lesquels il se jette dans sa capitale consternée et livrée ainsi sans combat à tous les hasards et à toutes les misères d’un siège... Adelgis, qui a donné le signal de la déroute, entraîne jusque dans Vérone une autre troupe de fuyards, parmi lesquels se trouvent Gerberge et ses enfants.

Les troupes Franques arrivent bientôt sous les murs de Pavie. A leur approche, raconte le moine de Saint-Gall, le roi Desiderius avec le duc Otker montent sur une tour très élevée, d’où la vue peut embrasser toute la campagne. D’abord paraissent des engins de guerre...
Desiderius demande à Otker : Charles est-il dans cette foule immense ?
Pas encore, répond celui-ci.
Apercevant ensuite les milices populaires rassemblées de tous les points du vaste empire, le Lombard finit par dire :
A coup sûr, Charles s’avance triomphant au milieu de ces masses profondes.
Non, pas encore, pas encore.
Le roi, se troublant, murmure:
Que pourrons-nous donc faire, s’il vient avec des forces plus considérables ? Vous ne comprendrez ce qu’est Charles, dit Otker, que lorsqu’il paraîtra. Pour ce qu’il adviendra alors de nous, je l’ignore...
Pendant qu’ils échangent ces réflexions arrive la garde royale, qui ne connaît jamais le repos.
Desiderius est stupéfait :
Pour le coup, voilà Charles ? interroge-t-il.
Pas encore.
Ensuite défilent en un brillant cortège les évêques, les abbés, les clercs de la chapelle palatine, puis les comtes.
A cet aspect, Desiderius, ne pouvant plus supporter la lumière du jour et sentant le froid de la mort, éclate en sanglots et balbutie péniblement : Descendons, cachons-nous dans les entrailles de la terre, loin de la face et de la fureur d’un si terrible ennemi.
Otker, tremblant aussi, lui qui connaît bien la puissance formidable de Charles dit :
Quand vous verrez la campagne se hérisser comme d’une moisson de lances, quand les flots assombris du Pô et du Tessin, ne réfléchissant plus que le fer des armes, auront jeté autour des remparts de nouveaux torrents d’hommes couverts de fer, alors vous reconnaîtrez que Charles est proche.
Il n’avait pas achevé ces paroles que soudain le couchant se voila d’un nuage ténébreux : On eût dit qu’un ouragan, déchaîné par Borée, obscurcissait la lumière du ciel.

A mesure que le roi avance, la lueur des épées projette sur la ville un jour plus sinistre que la nuit même. Charles est bientôt en vue, géant de fer :
Sur la tête un casque de fer.
Des gantelets de fer aux mains.
La poitrine et les épaules enveloppées d’une cuirasse de fer.
Sa main gauche brandit une lance de fer, tandis que la droite est étendue sur le fer de son invincible épée...
Son cheval même a la couleur et la force du fer.
Le fer couvre les chemins et la plaine, partout les rayons de soleil rencontrent l’éclat du fer... De la cité s’élève une clameur confuse. Que de fer, hélas ! que de fer !
Roi, crie Otker à son hôte, voici celui que vos regards cherchent depuis si longtemps. Et en prononçant ces mots, il tombe évanoui.

Charles établit ses quartiers autour des remparts, de manière à témoigner sa ferme résolution d’attendre aussi longtemps que nécessaire. Dès le premier jour, au rapport du moine de Saint-Gall, voyant l’impossibilité de forcer l’entrée de la ville, il dit aux chefs de son armée :
Commençons par faire une chose mémorable, afin qu’on ne nous accuse pas d’avoir passé ce jour dans l’oisiveté... Hâtons-nous de construire ici un oratoire où, si l’on ne nous ouvre bientôt les portes, nous puissions au moins assister au service divin.
A peine a-t-il donné cet ordre que les ouvriers qui le suivent partout se mettent en devoir de se procurer la chaux, les pierres, le bois et les autres matériaux. Dans l’espace de huit jours, si l’on en croit le récit de ce chroniqueur toujours enclin à l’exagération et à l’emphase, une basilique est achevée, avec ses murs, ses toits, ses lambris décorés de peintures... La guerre proprement dite étant achevée, et le séjour en Italie n’offrant plus aucun danger, le roi fait venir auprès de lui sa femme, Hildegarde, et ses deux jeunes enfants...

Toutes les places du royaume ont déjà fait leur soumission. Vérone seule, grâce à la présence du prince royal Adelgis, semble disposée à disputer son indépendance.
Le duc Otker, témoin de la terreur de Desiderius, s’est jeté à travers les lignes d’investissement de Pavie pour aller rejoindre Gerberge et chercher, dans l’entourage d’Adelgis, plus de confiance et un commandement plus résolu. Charlemagne se hâte de détacher de son armée de siège quelques troupes d’élite avec lesquelles il court abattre la seconde résistance, plus inquiétante que Pavie, puisque l’Adige met directement Vérone en communication, par l’Adriatique, avec l’empire Grec.
Adelgis, surpris n’essaie pas de soutenir le siège. A l’approche des Francs, il s’enfuit même de la ville, et, comme le cours du fleuve est gardé, il ne parvient qu’à grand-peine à gagner, par terre, les côtes de Ligurie. L’alliance est naturelle, et la cause devient commune, après de si longues rivalités, entre les deux puissances Lombarde et Byzantine, victimes l’une et l’autre de la même catastrophe pour avoir violé les droits du Saint-Siège et méconnu les destinées de l’Italie. Vérone, abandonnée à elle-même, se rend sur-le-champ. Gerberge et les compagnons de son exil, qui n’ont pu partager les périls de la fuite d’Adelgis, doivent se remettre à la discrétion du vainqueur, et dès lors on ne retrouve plus leur trace dans l’histoire...
SIÈGE DE PAVIE
Le siège de Pavie dure depuis 6 mois lorsque arrive la Semaine Sainte. Charlemagne résout d’aller célébrer les fêtes de Pâques dans la capitale de la catholicité. Il se met en route, avec un cortège d’évêques, d’abbés, de juges, de ducs et de comtes. Une troupe de cavaliers le suit. Le Samedi Saint il est aux portes de la basilique vaticane.
La surprise, la joie du très bienheureux pape Adrien Ier, en apprenant la prochaine arrivée du héros Francs, ne peuvent se décrire. Il envoie au-devant de lui le corps de la milice Romaine jusqu’à Novi. Toutes les corporations populaires (scholæ) de la cité, sous la conduite de leurs tribuns (magistri), viennent aussi se présenter au roi, en portant des palmes et en faisant retentir l’air d’hymnes d’allégresse et d’acclamations triomphales. Elles sont suivies du clergé et des fidèles des diverses paroisses, que guident les croix processionnelles, réservées aux réceptions officielles des patrices. A la vue des croix, Charlemagne descend de cheval, ainsi que toute son escorte, et fait à pied le reste du chemin... Le souverain pontife, entouré de son sénat sacerdotal, attend le roi au haut du portique de Saint-Pierre. Ils se saluent en s’embrassant, et le roi très chrétien, Charles, tenant la main droite du pontife, entre dans le temple vénérable de Saint Pierre. Après leur roi, les abbés, ducs, juges et comtes Francs se prosternent devant l’autel de la Confession de Saint Pierre, louant Dieu et proclamant à haute voix qu’ils doivent uniquement à l’intervention du Prince des apôtres leur victoire sur les Lombards.

Le très Saint pape et le très excellent roi se jurent mutuellement alliance et fidélité sur le corps du Prince des apôtres. Ils font ensuite leur entrée solennelle à Rome et se rendent à la basilique du Sauveur, au Latran, où ils passent ensemble la journée du Samedi Saint... C’est la première fois qu’un roi Franc, qu’un fils de ces barbares destructeurs de son ancien empire, paraît dans la Ville Éternelle... Le mercredi après Pâques, le jeune roi, logé dans les dépendances du Vatican, a avec le pape une conférence politique. Il s’agit, maintenant que la puissance Lombarde est abattue, de mettre enfin à exécution la donation de Quierzy, rédigée 20 ans auparavant, au nom du roi Pépin et de ses fils, associés à sa royauté et à son patriciat.

Au retour de Charles devant Pavie, la ville tient encore, mais, décimée par les maladies et la misère, la population est à bout d’énergie. Nul espoir de salut ne lui reste. En vain Desiderius et surtout Hunald veulent prolonger la résistance aussi longtemps que les mains exténuées des défenseurs peuvent soutenir une arme... La cause de ces ambitieux n’est pas celle du peuple. Le vieux duc d’Aquitaine périt victime de son exaltation aveugle et de la fureur des habitants, qui, pour le punir d’avoir exploité leur patriotisme au profit de ses propres intérêts, le lapident. Sans tenir compte de l’autorité de leur roi, les chefs lombards entrent en pourparlers, et Charles accorde à la place une capitulation honorable digne de son héroïque défense. Desiderius est livré au vainqueur par ses sujets avec toute sa famille, il a la vie sauve. Emmenés en France, lui, son épouse Ansa et une de leurs filles qui reste encore à leur foyer (Desiderata peut-être), tous trois choisissent le genre de vie qui convient à leur grande infortune, dans la paix du cloître.

Gerberge (VIIIe siècle), épouse de Carloman Ier, roi des Francs, et belle-sœur de Charlemagne.
On sait peu de chose au sujet de Gerberge, et selon certaines sources, remises en cause aujourd'hui par Christian Settipani, elle est la fille de Didier de Lombardie et d'Ansa. Ces références, la donnant comme fille de Didier de Lombardie, apparaissent être basées sur une confusion entre elle et sa belle-sœur Désirée de Lombardie qui est la deuxième épouse de Charlemagne.
Le fait qu'elle soit d'origine Franque est attesté par une lettre du pape Étienne III adressée à Charlemagne et à Carloman peu de temps après leur élévation sur le trône en octobre 768.

Cette lettre dit entre autres ceci :
« Grâce à la volonté de votre père Pépin le Bref, vous êtes tous deux unis par le mariage à deux ravissantes princesses Franques. »
Elle épouse Carloman vers 768 et deux fils, Pépin et Syagrius (connu sous le nom de saint Siacre), naissent de cette union. Dès la mort de son époux en décembre 771, Charlemagne annexe les territoires de son frère et, déshéritant ses neveux, devient l'unique monarque du royaume Franc. Voyant en cela une menace pour ses enfants, Gerberge, accompagnée de quelques seigneurs Francs, part se réfugier en Italie, auprès de Didier de Lombardie. Cette fuite en Italie est une des causes qui précipite la guerre entre Charlemagne et les Lombards.

A la mort de Carloman les hommes d’armes de son frère Charles se sont montrés dans les avenues, et les comtes, les abbés, les évêques, prenant peu garde aux enfants, sont venus, sans opposition, reconnaître Charlemagne. La veuve de Carloman, en voyant son domaine envahi, a cherché un asile avec ses enfants à la cour de son père. La difficulté d’accorder les dates à l’aide des documents incomplets du temps, empêche de savoir si la répudiation de Désidérade précède ou suit la mort de Carloman. Il semble indubitable que la répudiation a dû précéder la retraite de Gerberge. Sans doute, Didier aurait craint d’offenser Charles, en accueillant Gerberge, si déjà la répudiation de sa fille aînée ne lui eût fait regarder le roi comme un ennemi... En se posant comme le protecteur de la veuve et des enfants de Carloman, Didier espère se rattacher les seigneurs d’Austrasie et de Bourgogne, mais il se trompe : C’est une dynastie Austrasienne qui règne dans la descendance de Pépin d’Héristal et de Charles Martel. Toute l’Austrasie salue Charles quand il se présente pour régner, en se plaignant de l’injure que lui fait la veuve de son frère, qui cherche un appui près des Lombards... Le partage des deux frères n’a jamais été clairement connu : Peu importe que, durant ces 3 premières années, Charles ait régné sur le nord ou sur le midi, tout se perd bientôt dans l’empire qu’il fonde.
COL DE SUSE
Lorsqu’en 774 les armées Franques viennent à bout des Lombards, on ne sait ce qu’il advient de Gerberge et de son fils Pépin. En revanche, un manuscrit de Saint-Pons de Nice porte que Siagrius, le plus jeune des enfants, est élevé à l’abbaye de Saint-Pons, où s’y fait religieux, et que le pape Adrien Ier lui confère plus tard l’évêché de Nice.

Histoire reines de France, impératrices, épouses royales ...
www.france-pittoresque.com/spip.php?rubrique706
9 janv. 2013 - Histoire et vie des reines, impératrices, ayant gouverné le royaume ... épousa Théodebert en 533, avant d'être répudiée l'année suivante. .... Gerberge (née vers 750, morte en 774 (?)) .... Première femme de Charles le Chauve, Ermentrude était la petite-fille d'un seigneur puissant, Adalhard, ..... Anecdotes.
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Siège de Pavie (773-774) — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Siège_de_Pavie_(773-774)
Date, Septembre 773 - juin 774 ... À la mort de Carloman en 771, son épouse, Gerberge fuit le royaume avec ses enfants pour des raisons qui ne sont pas ...
Termes manquants : anné

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