mercredi 15 avril 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 766

13 AVRIL 2015...

Cette page concerne l'année 766 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

ORDONNATEUR ET PROGRAMMATEUR DU CHANT GRÉGORIEN



Chrodegang de Metz né dans le diocèse de Liège vers 712 et mort à Metz le 6 mars 766, est évêque de Metz. Il est appelé aussi Godegrand, Gundigran, Ratgang, Rodigang, Sirigang, fils de Sigramm et de Landrade, cette dernière appartenant à la famille des Robertiens. Il est l’un des acteurs de la renaissance Carolingienne.

D'origine aristocratique : il serait le fils de Landrade de Hesbaye, sœur de Robert Ier de Hesbaye, un ancêtre des Capétiens. Il fait ses études à l’abbaye de Saint-Trond.
Elevé à la cour de Charles Martel où il exerce la charge de notaire, puis il devient chancelier de Charles Martel en 737, poursuivant sa carrière à la cour sous Pépin le Bref. Il devient le 37e évêque de Metz, alors capitale de l’Austrasie, le 1er octobre 742.
Et contribue à l’essor des monastères dans son diocèse, transforme le monastère de Saint-Hilaire en monastère Bénédictin, et y fait déposer une relique de Saint Nabor ce qui (par évolution du langage) lui vaut au monastère puis à la ville qui se construit autour l’appellation de Saint-Avold...

« Sous les Carolingiens, grâce à Saint Chrodegang et à Drogon, le diocèse connaît une des plus brillantes périodes de son histoire : Les paroisses urbaines et rurales se multiplient et les monastères soumis aux règles de Saint Colomban et de Saint Benoît s’implantent des rives de la Moselle à celle de la Sarre et de la Blies. Saint Chrodegang, légat pontifical pour le royaume des Francs (754), attache son nom à une règle canoniale, à la réforme de la liturgie, et à celle du chant religieux. »

Quelque temps après la mort de Charles Martel, Pépin le Bref, fils et successeur du roi, ne veut consentir à son sacre, qu'à condition qu'il continue d'exercer la charge de ministre d'état. Le Saint sait allier les devoirs que cette double dignité lui impose. Il ne perd rien de son humilité , de sa douceur, de son recueillement, et de la simplicité qui règne dans tout son extérieur.

A la mort de Boniface, il remplace celui-ci comme légat du pape en Germanie et continue son œuvre d’évangélisation. Attentif à la piété des prêtres de son diocèse, il ranime l’esprit de ferveur des premiers siècles, fait du chapitre de sa cathédrale une communauté régulière, donne à ses chanoines et à ses clercs une règle exemplaire. Il montrera le même zèle pour l’observance religieuse dans les monastères de son vaste diocèse et fondera, vers 749, la célèbre abbaye de Gorze, qu'il confie à son frère Gundeland en 759.

Quoiqu'il soit obligé de vivre à la cour, il ne change rien à la simplicité des habits qu'il a coutume de porter, il continue aussi de macérer son corps par les jeûnes, les veilles et l'usage du cilice. Son amour pour la mortification va si loin, qu'il n'accorde à la nature que ce qui lui est absolument nécessaire.
Sa charité pour les pauvres ne connaît point de bornes : Il pourvoie aux besoins d'une multitude innombrable de malheureux, protège les veuves et les orphelins, qui le regardent comme leur père et leur tuteur.

Pépin le Bref, devenu Roi de France, députe Chrodegang vers le Pape Étienne III, pour l'inviter à passer en France , afin de se délivrer de l'oppression des Lombards. Le Saint se charge lui-même de conduire le Souverain-Pontife, et lui fait traverser les Alpes sans danger. Étienne est reçu avec les plus grandes marques d'honneur. Le Roi n'a pas plus tôt appris qu'il allait entrer dans ses états , qu'il envoie son fils aîné pour l'accompagner jusqu'à Pont-sur-Yonne, en Champagne , où il se rend en personne pour le recevoir. Le Pape étant sur le point d'arriver en cette ville, Pépin le Bref va au-devant de lui, descend de cheval, se prosterne avec toute sa famille et les Seigneurs de sa cour, et marche quelque temps à pied, par respect pour le Saint-Père. Étienne III se retire dans le monastère de Saint-Denis , en attendant que ses affaires prennent une tournure plus heureuse.

En 766, il ramène de Rome les reliques de Saint Gorgon et les dépose à Gorze. Il prend également part à la création de l’abbaye de Lauresheim, fondée dans le diocèse de Worms par un de ses cousins, Cancor de Hesbaye, et sa mère... Attentif à la vie de ses prêtres, il ranime chez eux l’esprit de ferveur de la première communauté de Jérusalem et fait du chapitre de la cathédrale une communauté régulière.
Il montre le même zèle pour l’observance religieuse dans les monastères de son vaste diocèse, dans son église cathédrale, il forme une communauté de chanoines qu’il accoutume à vivre dans un cloître, selon une règle en partie inspirée de la règle de Saint Benoît, appelée « Regula vitae communis », plus connue sous le nom de « Regula canonicorum ».

Lorsque Benoît s'éteint le 21 mars 547, trois monastères – Terracine, Subiaco, le Mont-Cassin (suivent la règle Bénédictine). Des dizaines d'autres viendront s'y ajouter :
En Italie, en Germanie et en pays Anglo-Saxon, conquis par les Bénédictins au synode de Whitby, en 664.
L'extraordinaire vitalité monastique du VIIIe siècle aboutit rapidement à un foisonnement et à une diversité des pratiques et observances tels que certains princes d'Église lucides essaient d'endiguer l'anarchie en remettant en vigueur la Règle de Saint Benoît. C'est notamment le cas à Metz où Saint Chrodegang, primat des Gaules au temps de Pépin le Bref, organise la vie de son chapitre cathédral selon une Regula canon

Monsieur Fleury a donné un abrégé de la règle entière qui a été insérée dans les Annales de Le Cointe , t. V, et dans les dernières éditions des conciles.

Dans une fonction aussi sublime que celle de faire l'office des anges, en chantant les louanges du Seigneur, et d'être établis médiateurs entre le ciel et la terre. Puissent ceux qui sont attachés au service des autels, ne jamais oublier l'éminente dignité de leur état ! Rien ne sera plus propre à les entretenir dans cette sainteté de vie, dans cette pureté de cœur, et dans ce détachement de toutes les créatures, qui doivent les distinguer du commun des fidèles. On ne les verra plus soupirer qu'après les choses de Dieu, et leur vertu n'aura plus rien à craindre du souffle empesté du vice.

En 753, il est choisi par Pépin le Bref et l’assemblée générale des États du royaume pour conduire le pape Étienne II durant son voyage en Austrasie.
Les Lombards envahissant les états pontificaux, il organise la fuite du pape vers Saint-Denis. Ce dernier, satisfait de ses services, lui accorde le pallium et le titre d’archevêque en succession de Boniface de Mayence mort en 754, ce qui fait de lui le chef de l’Église Franque. C’est probablement à l’occasion de son voyage à Rome que Chrodegang découvre le chant vieux-romain. Il donne aux chanoines des collégiales et des cathédrales une règle de vie fraternelle. Il élabore une synthèse de ce chant avec le chant gallican, d'où la naissance du chant messin, l’ancêtre du chant grégorien, que Cyrille Vogel appelle « un cérémonial romano-franc ou romanogermanique ». Il crée la Scola cantorum vers 754, convainquant Pépin le Bref de faire adopter par le concile de Quierzy-sur-Oise la liturgie Romaine.

Les chantres doivent veiller avec le plus grand soin à ne point flétrir par le vice le don qui leur a été concédé par la grâce divine, mais, au contraire, à le parer d'humilité, de sobriété, de désintéressement et de tous les autres ornements des vertus exemplaires : Eux dont le chant élève les âmes du peuple présent « aux offices vers la commémoration et l'amour des choses célestes non seulement en raison de la sublimité des paroles, mais également de la suavité des mélodies qui les accompagnent.
Il importe en effet que le chantre, selon la tradition de nos pères, se distingue et s'illustre tant par sa voix que par son art [arte] afin d'inspirer les âmes des auditeurs par la beauté de son chant. Les chantres, par conséquent, ne s'estimeront pas supérieurs aux autres en s'enorgueillissant du don qui leur a été accordé, mais collaboreront avec humilité... Et, ils feront preuve aussi bien de réserve que de modestie dans l'accomplissement du service divin. Ainsi, que leur prestation soit fonction du nombre de clercs, de l'importance de la cérémonie et du temps disponible, et qu'ils dirigent les voix des autres « participants ». En outre, qu'ils prononcent correctement et avec soin les syllabes des paroles.

Quant à ceux qui sont moins doués pour cet art, il est préférable, jusqu'à ce qu'ils soient mieux instruits, qu'ils se taisent, plutôt que de chanter de manière erronée et d'entraîner les autres à chanter faux... Et que la psalmodie, à l'église, soit exécutée non pas à la hâte, ni avec des voix « trop » fortes, confuses et indisciplinées, mais avec sobriété, clarté et humilité : Ceci afin que l'esprit des exécutants soit nourri de la beauté des psaumes, et que l'ouïe des auditeurs soit charmée par la qualité de l'exécution.
En effet, bien qu'il soit de mise que les chants de certains offices soient exécutés d'une voix puissante, dans la cantillation des psaumes, toutefois, un tel style d'exécution doit être évité.

Par ailleurs, qu'une équipe de frères d'âge mûr et d'une conduite exemplaire soit formée et, à date fixe et à tour de rôle, se joignent à l'école des chantres, afin que ceux qui ont l'obligation d'apprendre « le chant » ne perdent pas leur temps ou ne se complaisent dans des discussions inutiles. Quant aux chantres qui persistent dans leur orgueil et qui refusent d'enseigner aux autres l'art que la grâce divine leur a elle-même enseigné, qu'ils soient jugés avec une extrême sévérité afin qu'une fois redressés et corrigés, ils veillent à dispenser aux autres le talent qu'ils ont reçu de Dieu lui-même.

BEGUINES
En 757, il participe au concile de Compiègne.

En 765, il préside le concile d’Attigny : une assemblée générale du haut clergé Franc, où se retrouvent 27 archevêques et évêques et 17 abbés. Il a part à presque toutes les affaires importantes de son temps.

Il mourra l'année suivante après avoir gouverné le diocèse de Metz pendant 23 ans.

En 817, le concile d’Aix-la-Chapelle précise la règle de Chrodegang, mais en se montrant moins strict au sujet de la pauvreté. Ses reliques sont transférées à l’abbaye de Gorze puis à l’abbaye de Saint-Symphorien, pour des raisons de sécurité. Elles y sont conservées jusqu’à la Révolution, où elles sont dispersées. Il en reste aujourd’hui une part à la cathédrale.

La Vie de Chrodegang, le Panégyrique et les Miracles de Gorgon ont été rédigés à Gorze dans le dernier tiers du Xe siècle, ils se font écho entre eux, mais entretiennent également des rapports étroits avec la Vie de Jean de Gorze, ils sont ici présentés, édités et traduits en Français pour la première fois. L'ensemble constitue ainsi une riche documentation pour la connaissance de l'histoire de l'abbaye, mais aussi pour celle de l'évêché de Metz, dont la carrière politique de Chrodegang (déjà célébré par Paul Diacre), ses nombreuses fondations et rénovations, sa réforme canoniale et liturgique, assurèrent le rayonnement.

SAINT CHRODEGANG
Tropaire de saint Chrodegang, ton 6
Né dans l'ardente cité Liégeoise et formé à son école de chant,
tu entras comme moine à l'abbaye de Sint Truiden,
puis de Charles Martel tu devins le chancelier.
Appelé à être le pasteur de l'Église de Metz,
tu y devins aussi le père de cette divine cantilène,
qui de chant Messin finit par s'appeler chant Grégorien,
et s'éleva dans toutes les églises et cathédrales,
en cette sublime louange qui convient à la sainte Trinité.
Que Dieu nous sauve par tes saintes prières, Chrodegang notre père...

Un magnifique ensemble médiéval travaille sur ce chant Messin. J'en ai le premier album, les interprétations sont splendides.



Chrodegang de Metz — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Chrodegang_de_Metz
Chrodegang de Metz, né dans le diocèse de Liège vers 712 et mort à Metz le 6 mars 766, fut évêque de Metz. Il est appelé aussi Godegrand, Gundigran, ...
Termes manquants : année
Vies des pères des martyrs et des autres principaux ...
https://books.google.fr/books?id=0iYPAAAAQAAJ
Alban Butler, ‎abbé Godescard - 1828
176; et Meurissc , Hist. des évéques de Metz, I. 2. l'an 766. Chrodegang , issu d'une famille très-illustre, naquit dans le Brabant , nommé alors Hasbain. Il passa ses premières années dans l'abbaye de Saint-Trond, où il se rendit fort habile ...
Chrodegang de Metz (v. 712-766) : Regula canonicorum ...
www.musicologie.org/publirem/hmt/hmt_chrodegang.html
Apparenté à la famille de Charlemagne qui lui confia l'évêché de Metz, berceau des Carolingiens, Chrodegang est l'un des principaux réformateurs des ...

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