27
FEVRIER 2015...
Cette
page concerne l'année 811 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
UN
GRAND EMPEREUR S’ÉTEINT
CHARLEMAGNE |
Les
biographes de Charlemagne ont tracé son portrait. Il a le corps
ample et robuste, une taille élevée mais sans excès, les yeux
grands et vifs, le nez un peu fort, le visage riant.
Sa
santé est vigoureuse jusqu'à ses dernières années, il souffre
alors d'accès de fièvre, en arrive même à boiter. Il est sobre, a
horreur de l'ivresse, s'habille simplement, à la mode Franque.
L'équitation, la chasse sont ses grands plaisirs.
Il
se marie fort souvent et a de nombreux enfants. Si on ajoute à cette
liste Rhodaïde, née d'une concubine dont on ne sait pas le nom, on
arrive à un chiffre de 18 enfants connus.
Charlemagne
n'a jamais consenti à se séparer de ses filles, à les marier, mais
la conduite de quelques-unes d'entre elles ont laissé à désirer.
Parmi ses fils, 3 seulement, les fils d'Hildegarde, sont de naissance
légitime.
En
806, par un acte dont le texte nous est parvenu, Charlemagne partage
entre eux ses États. Ce partage est sans effet, par suite de la mort
de Pépin et de Charles.
Au
commencement de janvier 814, comme il passe l'hiver à
Aix-la-Chapelle, il est atteint d'une forte fièvre, puis d'une
pleurésie, et, après 7 jours de maladie, il meurt le 28 janvier.
L'empereur
fait, dans l'année 811, un nouveau testament qu'Éginard rapporte
avec détails et en entie,r par cet acte Charlemagne laisse les deux
tiers de son mobilier et de ses trésors aux métropoles et aux
pauvres, en même temps il déclare que Bernard garde pour son
partage le royaume d'Italie, Louis , roi d'Aquitaine, doit régner
sur tous ses autres États.
Les
infirmités de la vieillesse font, de jour en jour, sentir à
l'invincible Charles, que le temps qui détruit tout, va triompher de
lui, il veut que Louis, son fils unique, lui succède, sur le trône
impérial comme sur celui des Francs : Son génie pénétrant
comprend le danger d'accroître l'influence du Saint Siège, s'il
laisse au pape l'apparence d'un droit sur cette couronne.
Les
Romains sont alors si méprisés que leurs suffrages ne peuvent être
ni désirés ni comptés. L'empereur veut donc que son successeur ne
doit son élévation qu'aux suffrages du peuple de Francie.
LOUIS LE DÉBONNAIRE CHARLEMAGNE ET SAINT GUILHEM |
Au
printemps de l'année 813, il convoque l'assemblée nationale à
Aix-la-Chapelle, et y fait venir le roi d'Aquitaine : Là, il le
présente au clergé, aux ducs, aux comtes, aux seigneurs, au peuple,
et après leur avoir rappelé,dans un discours touchant, ses travaux,
ses exploits, la gloire qu'il doit à leurs efforts, à leur courage
et à leur dévouement, il leur demande si, pour perpétuer cette
gloire, pour assurer leur prospérité et pour consolider le trône
impérial relevé par eux, ils veulent, dès ce moment, associer
Louis à l'empire.
La
Chronique de Moissac dit que cette proposition est accueillie avec
une satisfaction générale et approuvée par des acclamations
unanimes. Le dimanche suivant, l'assemblée se tient dans l'église.
Louis, proclamé par les Francs empereur d'Occident, jure, en
présence des grands et du peuple, de régner suivant les lois, et
Charles, après lui avoir recommandé solennellement le sort de ses
sujets et celui de sa famille, lui ordonne d'aller prendre à l'autel
une couronne d'or qu'on y a placée et de la poser lui-même sur sa
tête.
Ce
fait mémorable et incontesté suffit pour réfuter les étranges
assertions du cardinal Baronius et des auteurs ultramontains qui
affirment que Charles a reconnu et laissé au pape le droit de
disposer de l'empire...
L'affaiblissement
graduel des forces du monarque lui fait éprouver un désir jusque-là
inconnu à son âme active, le désir de la paix, aussi, pendant la
dernière année de sa vie, il ne s'occupe que du soin de la
consolider, quoiqu'alors toutes les circonstances paraissent se
réunir pour favoriser son ambition.
L'empereur
Nicéphore vient de périr en combattant les Bulgares, et ne laisse à
son successeur qu'un sceptre brisé.
Le
Nord, déchiré par des factions, est la proie des querelles de deux
rivaux qui se disputent le trône de Godefroi.
Les
Sarrasins et les Visigoths ont épuisé leurs forces par des guerres
continuelles, et si Charlemagne avait encore conservé, à cette
époque, le feu, la vigueur et la témérité de sa jeunesse, il
aurait pu, sans éprouver de grands obstacles, et plus facilement que
Théodose, achever alors la conquête du monde Romain.
Mais
ce grand astre penche vers son couchant, bientôt il disparaît :
l'Europe, replongée dans ses ténèbres, voit promptement cette
puissance colossale tomber en débris, elle ne conserve de sa gloire
que de faibles rayons et de grands souvenirs.
COURONNE DE CHARLEMAGNE |
En
vain tout se réunit pour rappeler aux hommes leur néant, et pour
les avertir de la fragilité des grandeurs humaines, orgueilleux
pygmées, ils oublient que le plus puissant et le plus célèbre
d'entre eux n'occupe qu'un point imperceptible dans l'infini : Aussi
de tous temps on les a vus croire et dire que la chute d'un grand
roi, d'un héros, d'un guerrier fameux, troublant l'ordre de
l'univers , est annoncée par des prodiges.
Les
contemporains de Charlemagne prétendent avoir vu une foule de
présages précéder sa mort :
Peu
temps avant cet événement, disent-ils, on a vu des éclipses de
lune et de soleil.
Charles
marchant contre les Danois, une flamme, s'élançant du ciel, passe
rapidement de sa droite à sa gauche, au même instant sa cuirasse se
détache, son cheval tombe mort, et le javelot qu'il tient à la main
est brisé.
Un
soudain incendie détruit le pont de Mayence,
Les
souterrains du palais impérial retentissent longtemps d'un bruit
sourd, la galerie qui se trouve entre le palais et la chapelle
s'écroule.
Le
globe d'or qui brille au-dessus de l'église est frappé par la
foudre. Un éclair fait disparaître les mots « Charles
Prince » d'une inscription placée dans la même église.
Mais
des indices plus certains se préparent... De funestes événements :
Charles
est âgé de 71 ans, sa faiblesse augmente chaque jour, son
infatigable activité, caractère distinctif de tous les hommes
célèbres, lutte seule encore contre les coups de la mort qui
approche.
Jusque-là,
étranger au repos, on l'a vu sans cesse en mouvement pour
entreprendre de longs voyages, pour livrer de fréquents combats,
pour préparer des lois, pour méditer et discuter de vastes projets
de réforme et d'administration :
Tantôt
il trace des routes, creuse des canaux, élève des édifices, tantôt
il parcourt les côtes, visite les provinces, équipe des flottes,
court au-devant des requêtes, répare des injustices, et, d'une
extrémité à l'autre de son vaste empire, rétablit ou maintient
l'ordre par sa présence fréquente et toujours imprévue, mais,
lorsque l'âge et la paix le condamnent à l'inaction, la chasse lui
conserve seule quelque exercice, en offrant à son esprit une
dernière et faible image de la guerre...
Ne
croyant point à la médecine il n'appelle point son secours. Au
commencement de janvier, comme il sort du bain, la fièvre le
saisit... Pendant sa durée il ne prend aucune nourriture, son
aumônier Hildebad lui administre les sacrements, le signe de la
croix est son dernier mouvement et son dernier effort, il expire en
prononçant ces mots :
« in
marins tuas commendo spiritum meum. ... »!
Ce
grand homme qui a donné son nom à son siècle et à sa race,
descend dans la tombe avec la gloire de la France le 28 janvier 814,
il est dans sa 72e année.
Gibbon
et Voltaire, oubliant trop les mœurs du siècle où vivait ce
prince, et les obstacles qu'il avait à vaincre, ont adressé à sa
mémoire des reproches rigoureux, ils ont dit que sa trop grande
déférence pour le clergé, la prompte mort de son frère, le sort
ignoré de ses neveux, son amour trop excessif pour les femmes, sa
passion pour les conquêtes et pour les conversions, la rigueur de
ses édits intolérant, l'établissement de la dîme, et le massacre
de plusieurs milliers de Saxons, sont autant de nuages qui ternissent
sa brillante renommée.
Un
autre écrivain plus juste et moins sévère, M. de Sacy, convient
que, si Charlemagne eût vécu dans un siècle moins grossier, il
aurait égalé Marc-Aurèle.
Ce
qui est certain, c'est que son règne, à jamais célèbre, est
devenu une ère nouvelle pour l'Europe moderne :
L'Église
lui doit son indépendance,
L'empire
d'Occident sa renaissance.
Les
sciences et les arts leur réveil.
La
Germanie sa civilisation.
La
France son repos et sa grandeur.
Tous
les trônes, toutes les familles illustres, toutes les institutions
et tous les corps célèbres de l'Europe, s'efforcent avec orgueil de
prouver que leur origine remonte à Charlemagne, on lui attribue même
la création de la pairie et de l'université, qui ne seront
cependant fondées que sous la 3e race de nos rois.
Restaurateur
de l'ordre public, de la justice et de la discipline.
Réformateur
du clergé, ferme appui de la religion.
Protecteur
des lettres.
Soutien
du pauvre et de l'opprimé contre les grands.
Défenseur
des libertés nationales.
Vainqueurs
des Sarrasins.
Conquérant
de l'Allemagne et de l'Italie.
L'Europe
le nomme « Grand ».
L'Église
le met au nombre des saints.
PIÈCE DU JEU D’ÉCHEC DE L’EMPEREUR |
Son
génie échauffant l'imagination des chroniqueurs, des poètes, des
romanciers, ils le présentent tous, et même jusqu'à nos jours,
comme un météore colossal et brillant, environné de prestiges,
entouré d'un cortège fabuleux d'enchanteurs, de paladins, de fées
et de magiciens.
Sa
mémoire reste si longtemps chérie que, plusieurs siècles après la
chute de sa dynastie, le mariage d'un de nos rois avec une princesse
qu'on croit descendue de lui, excite en France une joie universelle.
Mais,
de tous les éloges prodigués à ce monarque, le plus honorable
peut-être est celui d'un auteur contemporain, historien de Louis le
Débonnaire, cet éloge, que, hors les Saxons, tous les peuples de
l'empire répètent, ne contient que ce peu de mots : « L'homme
juste est mort ».
https://books.google.fr/books?id=wqYBAAAAYAAJ
CHARLEMAGNE,
roi de France et empereur d'Occident. ... L'empereur fit, dans
l'année
811
, un nouveau Nouveau testament
qu'Éginard rapporte avec détail et ...
https://books.google.fr/books?id=11ATAAAAQAAJ
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, ROI DE FRANCE ET EMPEREUR d'oCCIDEXT ; BERNARD , ROI ... iNnuveau
L'empereur fit, dans l'année
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