25 FÉVRIER 2015...
AFFAIBLISSEMENT
DE BYZANCE A CAUSE DE MAUVAIS TACTICIENS
La
bataille de Versinikia (en bulgare : Битката при
Версиникия, en grec : Μάχη της Βερσινικίας)
entre les forces de l’empire Byzantin et celles de l’empire
Bulgare près de la cité d’Andrinople (aujourd’hui Édirne) en
Turquie. Elle est également connue sous le nom de deuxième bataille
d'Andrinople pour la première voir « bataille d'Andrinople ».
Ce siège de Constantinople par le Khan Kroum (en bulgare, Крум)
est une tentative avortée de prendre la ville lors des guerres du
début du IXe siècle entre Bulgares et Byzantins.
Après
la bataille de Versinikia ou deuxième bataille d’Andrinople le 22
juin 813, qui est une défaite pour les Byzantins, la cavalerie de
Kroum les poursuit et amplifie cette déroute, et Kroum avance sur
Constantinople, qu’il assiège, avec ses armées terrestres. Michel
Ier Rangabé est forcé d’abdiquer et devient moine, devenant le
troisième empereur Byzantin abattu par Kroum en quelques années..
Bien
que les Bulgares soient beaucoup moins nombreux que les Byzantins,
ils réussissent à gagner la bataille. L’une des conséquences est
le renversement de Michel Ier Rangabé (811-813) par Léon V
l’Arménien. Cette nouvelle victoire contribue à renforcer la
position des Bulgares qui ont déjà réussi à vaincre Nicéphore
Ier 2 ans auparavant. Après cette bataille, les Bulgares contrôlent
de facto l’ensemble de la Thrace Orientale jusqu’au traité de
815 à l’exception de quelques châteaux-forts demeurés aux mains
des Byzantins. Pour la première fois la route vers Constantinople
leur est ouverte. Toutefois la mort de leur khan (empereur), Kroum,
survenue pendant la préparation du siège de la capitale Byzantine
le 13 avril 814 devait mettre fin à cet espoir...
La
défaite de l’armée commandée par le basileus Nicéphore I à
Pliska en 811 a laissé l’empire Byzantin dans une dangereuse
position d’infériorité. Staurakios, le fils de l’empereur et
son héritier légitime, gravement blessé durant la bataille est
déposé l’année suivante par un coup d’État qui porte au
pouvoir le curopalates (intendant du palais) de Nicéphore I, Michel
Rangabé.
Les
Bulgares, qui ont également subi de lourdes pertes tant en hommes
qu’en matériel durant cette guerre, doivent réorganiser leurs
forces avant d’entrer à nouveau en campagne l’année suivante.
Ils se concentrent à la fois sur la Thrace et sur la vallée du
Strymon. Après s’être emparés de nombreuses villes ils en
déportent la population vers la Bulgarie au delà du Danube... La
férocité de ces attaques jette une telle consternation dans les
populations locales que plusieurs villes se vident de leurs habitants
avant même d’être attaquées. Les efforts de résistance de
Michel Ier s’avèrent inutiles, après avoir monté une armée pour
se porter au devant des forces bulgares, il doit retourner en hâte à
Constantinople pour faire face à une conspiration.
LE MUR DES BLACHERNES |
Pendant
ce temps, les Bulgares continuent leurs attaques en Thrace jusqu’à
l’automne 812, moment où ils se voient offrir la paix. La
délégation Bulgare aux pourparlers est conduite par Dobromir, mais,
selon Théophane, l’empereur Byzantin refuse de conclure la paix
« sur l’avis de ses ignobles conseillers ». Toutefois
les vraies raisons de ce refus doivent plutôt être cherchées dans
le paragraphe 3 du traité de 716 qui stipule que « les
réfugiés (émigrants et déserteurs) des 2 camps devront être
remis à leurs autorités respectives s’ils complotent contre
celles-ci ». Cet article s’est avéré fort utile pour les
Byzantins tant que leurs empereurs étaient en position de faiblesse,
mais la situation s’est inversée après la crise de l’empire
Bulgare au milieu du VIIIe siècle. En retour, les Bulgares assiègent
Mesembria (aujourd’hui Nessebar). Grâce à un immigrant arabe, ils
ont réussi à se doter d’excellentes machines de siège et ils
prennent rapidement la ville où ils trouvent 36 de ces siphons qui
permettent de lancer le feu grégeois ainsi qu’une grande quantité
d’or et d’argent.
En
dépit de la perte de Mesembria, les Byzantins se refusent toujours à
faire la paix. Au cours de l’hiver 812-813, le khan Krum fait
d’intenses préparatifs pour attaquer Byzance dont Michel Ier
renforce la défense. En février 813, les Bulgares font plusieurs
raids en Thrace qui sont rapidement repoussés par les Byzantins.
Michel Ier y voyant une victoire « attestant de la protection
divine » prépare une contre-offensive.
Les
Byzantins lèvent une armée imposante composée de troupes venant de
partout dans l’empire, y compris les gardes du col de Syrie. La
campagne doit être retardée en raison de mécontentement au sein
des troupes, mais peut enfin quitter Constantinople en mai. Ce départ
est l’occasion de réjouissances publiques et la population, ayant
à sa tête l’impératrice, accompagne les troupes jusqu’à
l’extérieur des murs de la cité. Les commandants se voient offrir
des présents et on invoque la protection divine sur l’empereur et
les forces chrétiennes.
L’armée
Byzantine se dirige vers le nord mais ne fait aucun effort pour
reprendre Mesembria. Le 4 mai, une éclipse solaire jette la panique
parmi les troupes Byzantines et affaiblit leur moral. Elles
établissent leur camp aux environs d’ Andrinople dont elles se
mettent à piller le voisinage même s’il s’agit de territoire
Byzantin. Le même mois, le khan Kroum se dirige également vers
Andrinople. En juin, les deux armées se retrouvent face à face non
loin de la petite forteresse de Versinikia au nord d’Andrinople.
Selon certains historiens de l’époque comme Jean Skylitzès dans
le Synopsis Historion l’armée Byzantine est de 10 fois supérieure
en nombre (certains écrivains vont jusqu’à 20 fois) à l’armée
Bulgare. En dépit d’une exagération manifeste, il est certain que
les forces Byzantines surpassent leurs ennemis en nombre. Les
Bulgares adoptent par conséquent une attitude défensive. Mais en
dépit de leur supériorité numérique, logistique et stratégique,
les forces Byzantines ne passent pas à l’attaque. Des deux côtés,
la tension et la peur augmentent après une attente de 13 jours, en
armure, sous le soleil de plomb de la Thrace... À la fin, ce sont
les nerfs des commandants Byzantins qui cèdent les premiers.
Certains d’entre eux veulent attaquer à tout prix et, le 22 juin,
le strategos de Macédoine, Jean Aplakès, s’adresse en ces termes
à l’empereur :
« Combien
de temps allons-nous encore attendre et mourir ? Je vais
attaquer le premier avec l’aide de Dieu, suivez-moi avec bravoure.
La victoire sera nôtre puisque nous (Byzantins) les surpassons de 10
fois en nombre ».
La
bataille est de courte durée : Le matin du même jour, les
Byzantins passent à l’attaque. Aplakès et ses hommes attaquent
les premiers. Ils réussissent à infliger quelques pertes aux
Bulgares, mais le gros des troupes Byzantines est trop effrayé pour
les suivre. Les Byzantins n’arrivent même pas à résister à la
première contre-offensive Bulgare : Lorsque le khan Kroum
avance avec la cavalerie lourde contre le flanc gauche des Byzantins,
ceux-ci s’enfuient immédiatement. L’escouade Anatolienne est la
première à se sauver, suivie immédiatement de l’ensemble de
l’armée... De telle sorte que les soldats d’Aplakès se
retrouvent séparés de leurs compatriotes et que, la plupart d’entre
eux, y compris leur commandant, périssent. La bataille se déroule
dans une vallée, lorsque les Bulgares réalisent que l’ennemi
retraite bien qu’il soit sur les hauteurs, ils croient d’abord à
un piège. En fait, les Bulgares ne s’attendent absolument pas à
une victoire aussi facile et hésitent d’abord à poursuivre les
Byzantins. Mais lorsqu’ils se rendent compte que l’ennemi
s’enfuit bel et bien, ils lancent la cavalerie lourde à leur
poursuite. Nombre de Byzantins périssent dans la fuite alors que
d’autres cherchent refuge dans différentes forteresses qui tombent
l’une après l’autre aux mains des Bulgares. Certains réussissent
à rejoindre Constantinople... Les principaux généraux Byzantins,
l’empereur et Léon l’Arménien à leurs têtes, sont parmi les
premiers à quitter le champ de bataille. Les Bulgares s’emparent
du camp Byzantin et récoltent un riche butin en or et en armement.
Par
la suite, les chroniqueurs Byzantin Genesius et Théophane
Continuatus font porter la responsabilité de la défaite sur les
épaules de Léon l’Arménien, prétendant que celui-ci a
délibérément ordonné la fuite des unités qui ne sont pas encore
engagées dans la bataille. De nombreux spécialistes comme J.B.
Bury, Steven Runciman, Georges Ostrogorsky, R.J.H. Jenkins, Warren
Treadgold, etc..., partagent ce point de vue alors que d’autres
parmi lesquels Vasil Zlatarski et divers spécialistes Grecs, le
rejettent se référant à une histoire différente rapportée dans
les textes de Genesius aussi bien que de Theophanes Continuatus.
La
défaite de Versinikia aggrave la situation déjà précaire de
Byzance et donne au khan Kroum l’occasion de lancer des attaques
dans les environs immédiats de Constantinople. Elle doit aussi
sceller le sort de Michel I Rangabé qui doit abdiquer et se retirer
dans un monastère... Léon V l’Arménien (813-820) s’empare du
trône. Énergique et homme de caractère (contrairement à son
prédécesseur), il prend immédiatement les mesures nécessaires
pour défendre Constantinople contre une attaque Bulgare qu’il
croit imminente.
Rien
n’empêche plus l’armée Bulgare d’arriver jusqu’à
Constantinople qu’elle atteint effectivement sans rencontrer de
résistance. Plusieurs citadelles de Thrace demeurent aux mains des
Byzantins dont Andrinople qui est assiégée par le frère de Kroum.
Le
17 juillet 813, Kroum lui-même atteint les murs de Constantinople et
installe son camp sans être inquiété. À la vue des habitants de
Constantinople, Kroum qui est également grand prêtre offre des
sacrifices au dieu Bulgare Tanga, et organise un rituel païen à
base de sacrifices d'animaux et d'humains afin d'impressionner les
assiégés et les forcer à se rendre... Après quoi les Bulgares se
mettent à creuser des tranchées tout le long des murs de la cité...
Puis Kroum fait une dernière offre de paix.
Léon
V accepte en apparence de négocier, tout en espérant tuer Kroum par
traîtrise et éliminer ainsi le danger que le Bulgare représente
pour l’empire Byzantin. C'est ainsi qu'au cours des négociations,
les Byzantins se mettent à lancer des flèches sur les délégués
Bulgares, tuant nombre d’entre eux dont le kavkhan ou quelqu’autre
haut dignitaire, mais sans atteindre Kroum lui-même.
Furieux
de ce geste de traîtrise, Kroum ordonne que toutes les églises,
monastères et palais hors de Constantinople soient rasés, que les
prisonniers Byzantins soient massacrés et que les richesses des
palais soient mises sur des charrettes et envoyées en Bulgarie.
Puis, il fait raser toutes les forteresses Byzantines aux abords de
Constantinople et de la mer de Marmara. Les châteaux et villages de
la Thrace Orientale sont pillés et l’ensemble de la région
dévastée.
Kroum
retourne ensuite à Andrinople pour aider les forces qui assiégeant
la ville. À l’aide de mangonneaux (sorte de catapultes) et de
béliers, ils obligent la ville à se rendre. Les Bulgares font
quelque 10 000 prisonniers qu’ils relocalisent en Bulgarie, au nord
du Danube. Il en font de même de quelque 50 000 autres prisonniers
de Thrace qui y sont également envoyés. Kroum retourne en Bulgarie
au cours de l’hiver pour faire d’imposants préparatifs en vue de
l’assaut final contre Constantinople. Les machines de siège
doivent être transportées vers Constantinople sur 5 000 charrettes
recouvertes de fer et tirées par quelque 10 000 bœufs. Toutefois,
le khan meurt au cours de ces préparatifs, le 13 avril 814...
On
ignore où se trouve exactement la forteresse de Versinikia. Aux
dires de Théophane, le château est situé à quelque 60 kilomètres
du camp de Michel Rangabé à Andrinople. À la même distance, au
nord, se trouve le village de Malomirovo dans les environs duquel on
a découvert une ancienne inscription Bulgare datant du règne de
Kroum. Elle nous renseigne sur la division de l’armée Bulgare
pendant la campagne de 813 : L’aile gauche sous le
commandement du kavkhan Irtais est concentrée sur la côte à
Anchialus (aujourd’hui Pomorie) et à Sozopol alors que les
quartiers généraux de l’aile droite se trouvent dans la région
de Beroe (aujourd’hui Stara Zagora) sous le commandement de
l’ichirgu-boil Tuk. Le centre, commandé par Kroum en personne, est
probablement situé dans la région où se trouve de nos jours la
ville d’Elhovo, près de Malamirovo. On croit que l’armée
Byzantine pour sa part avait pris position sur les hauteurs de
Derventski, situées de nos jours sur la frontière entre la Turquie
et la Bulgarie.
Deuxième
bataille d'Andrinople — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Deuxième_bataille_d'Andrinople
Elle
est également connue sous le nom de deuxième bataille d'Andrinople
(pour ... gravement blessé durant la bataille fut déposé l'année
suivante par un coup d'État ... Au cours de l'hiver 812-813, le khan
Krum fit d'intenses préparatifs pour ...
Siège
de Constantinople (813) — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Siège_de_Constantinople_(813)
Après
la bataille de Versinikia ou deuxième bataille d'Andrinople le 22
juin 813, qui ... le troisième empereur byzantin abattu par Kroum en
quelques années.
Deuxième
bataille d'Andrinople
tous-les-faits.fr/bataille_de_versinikia
Elle
est également connue sous le nom de deuxième bataille d'Andrinople
(pour la ... L'une des conséquences fut le renversement de Rangabé
(811-813) par ... gravement blessé durant la bataille fut déposé
l'année suivante par un coup ...
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