12 FÉVRIER 2015...
Cette
page concerne l'année 826 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol
SAINT THÉODORE VICTIME DES ICONOCLASTES.
Le
dimanche 11 novembre 826, meurt en exil, au monastère Bithynien de
Saint-Tryphon, après une vie toute de lutte et de souffrance pour la
vraie foi, l'illustre higoumène de Stude, Théodore, une des gloires
les plus pures de l'Orient catholique... Catholique, Théodore l'est
foncièrement et tout d'une pièce, catholique intransigeant et
nullement libéral. C'est vraiment ce qu'on appelle un caractère.
Contre
toutes les attaques de l'hérésie, contre les atténuations des
habiles et les compromissions des faibles, il défend avec un courage
inlassable et au prix des plus dures persécutions la pureté du
dogme, la sainteté de la morale et la rectitude de la discipline. Sa
figure rayonnante du triple éclat de l'ascèse, de la doctrine et du
martyr, illumine l'aurore si triste du IXe siècle Byzantin qui aura
un couchant plus triste encore. Les amis de l'Orient chrétien se
doivent de ne pas laisser passer dans l'oubli le 11e centenaire de la
mort de ce héros, mais de le saluer de leurs louanges et de leurs
prières.
Et
tous ceux qui s'intéressent à l'œuvre sainte de l'unité
chrétienne trouvent en lui un patron qualifié. Car, que fait-il
pendant toute sa vie, sinon de lutter contre le schisme et ses
causes, sinon de rappeler à ses compatriotes que le centre de
l'unité ecclésiastique se trouve à Rome, que l'évêque de cette
ville, successeur de Saint Pierre, est investi de la suprême
juridiction sur l'Église universelle, et qu'il est l'infaillible
gardien de l'orthodoxie ?
Quelques
années à peine avant l'apparition de Photius, Théodore proclame à
Byzance, avec une netteté qui ne laisse rien à désirer, tous les
privilèges du Siège Romain. Les Échos d'Orient ont déjà présenté
à leurs lecteurs, par la plume du R. P. Salaville, le florilège
suggestif de ses déclarations sur ce sujet. Il suffit de le relire
pour voir que le nom même de Saint Théodore Studite est la
condamnation de ce schisme déplorable.
Le
11 novembre de cette année, nos frères séparés d'Orient vont
célébrer dans leurs offices les louanges de Théodore. Ils vont le
saluer comme l'intrépide défenseur de la vérité, la colonne et le
soutien de la foi orthodoxe, le guide inspiré de l'orthodoxie, le
docteur de la piété, le flambeau de l'univers qui, par ses
enseignements , a éclairé tous les fidèles, la lyre du
Saint-Esprit, etc...
Ils
vont épuiser en son honneur la magnificence des titres et des·
épithètes. Ou ce langage signifie quelque chose, ou ce n'est qu'une
phraséologie menteuse. Pour un esprit logique il n'est point d'autre
alternative. Par les saints qu'elle célèbre, la liturgie grecque
est la condamnation la plus expresse qui se puisse imaginer du
schisme oriental.
Quand
on chante Saint Jean Chrysostome, Saint Léon de Rome, Saint Grégoire
le Grand, Saint Maxime le Confesseur, Saint Jean Damascene, Saint
Théodore Studite et tant d'autres, si l'on connaît leur doctrine et
si l'on est conséquent, on ne peut qu'être catholique.
Comme
tous les Saints authentiques, Théodore a pour la Sainte Vierge une
dévotion cordiale, une piété vraiment filiale. Cette piété, il
l'inculque aux nombreux moines dont il est le Père spirituel... La
Sainte Théotocos ( mère du fils de Dieu) n'est nulle part mieux
chantée et honorée qu'au couvent de Stude. On sait que c'est là,
et du vivant même de Théodore, que prend naissance la coutume de
joindre à chaque strophe des canons de l'office divin un tropaire
spécial en l'honneur de la Mère de Dieu appelé théotokion.
S'envolant de ce saint asile, les premiers theotokia gagnent les
autres monastères, et bientôt tout l'Orient. Théodore en compose
lui-même un grand nombre.
Théodore
Studite ou Théodore le Studite (ou le Stoudite), c'est-à-dire le
moine du Stoudion (monastère de Constantinople), né à
Constantinople en 759, mort sur l'île de Prinkipo le 11 novembre
826, est une des plus grandes figures de l'Église Byzantine.
C'est
un saint chrétien fêté le 11 novembre (dormition) et le 26 janvier
(translation de ses reliques dans le monastère du Stoudion).
Sinon
les informations viennent principalement de l'œuvre même de
Théodore, notamment les oraisons funèbres de sa mère Théoctiste
et de son oncle Platon, et son abondante correspondance (560 lettres
conservées, à partir de 796, jusqu'à sa mort).
Théodore
est né d'une une famille de très hauts fonctionnaires : Son père
Photin est tamias tôn basilikôn chrêmatôn (c'est-à-dire sans
doute sacellaire, ministre des finances). Une trentaine de membres de
sa parenté sont connus dans les documents de l'époque, dont
Théodote, la deuxième femme de l'empereur Constantin VI. Il reçoit
une éducation soignée, conforme à son rang social, dans les
disciplines enseignées à l'époque : La grammaire, la rhétorique
et la prosodie antique, la logique d'Aristote. Sa mère Théoctiste
est autodidacte (étant restée très jeune orpheline, son éducation
a été négligée), mais elle passe une partie de ses nuits à
s'instruire en lisant le Psautier, très soucieuse de l'éducation de
ses enfants.
L'oncle
maternel Platon (735-814), lui-même haut responsable de
l'administration fiscale, a abandonné son office pour embrasser la
vie religieuse en 759, année de naissance de Théodore, et vit
ensuite comme moine au monastère des Symboles en Bithynie. Il semble
qu'à cette époque la famille, bien que très pieuse, n'ait pas
vraiment pris position sur la question du culte des images.
Vers
780, après la mort de l'empereur Léon IV, Platon rend visite à la
famille de sa sœur à Constantinople, et persuade tout le monde de
se convertir à la vie monastique : Théodore, son père Photin, ses
deux frères Joseph et Euthyme et 3 frères de Photin partent avec
lui pour la Bithynie où il fondent, sur son ancienne propriété de
Boskytion, à l'emplacement d'un oratoire pré-existant. un nouveau
monastère appelé Sakkoudion. Platon en est l'higoumène, et
Théodore son bras droit.
Les
femmes de la famille (dont Théoctiste et sa fille) sont aussi
entrées en religion à Constantinople.
À
partir de l'élévation de Taraise au patriarcat, en 784, les moines
du Sakkoudion soutiennent l'entreprise de restauration du culte des
images, accomplie avec le deuxième concile de Nicée en 787.
Peu
après ce concile, Théodore est ordonné prêtre par Taraise.
En
794, il devient formellement higoumène du Sakkoudion, tandis que son
oncle Platon se retire de toute activité et se voue au silence...
La
même année, l'empereur Constantin VI décide de répudier son
épouse Marie d'Amnia pour épouser la koubikoularia (suivante) de
celle-ci, Théodote, qui est devenue sa maîtresse (cousine de
Théodore).
Les
accusations portées contre Marie d'Amnia étant fumeuses, le
patriarche Taraise a tenté quelque temps de résister, mais
finalement il cède et autorise le nouveau mariage, célébré non
par lui-même, mais par Joseph, un prêtre de Sainte-Sophie.
C'est
alors que Théodore, intrépide défenseur de la vérité et de la
morale catholique contre le concubinage scandaleux de l'empereur
Constantin VI et contre l'hérésie des iconoclastes ou briseurs
d'images se pose en défenseur de l'« acribie »,
l'application stricte de la loi religieuse, sans considération des
circonstances ni des personnes : Il dénonce le mariage illégitime
et exigee l'excommunication du prêtre Joseph et de tous ceux qui
ont, après sa forfaiture, maintenu avec lui la communion (ce qui
concerne apparemment l'empereur, le patriarche et toute la cour).
Constantin
semble avoir tenté d'amadouer Théodore et Platon, qui, par le
mariage litigieux, sont devenus ses parents par alliance : Prenant
les eaux aux thermes impériaux de Pruse, il les invite à venir le
rencontrer, mais ils refusent.
Ulcéré,
l'empereur envoie des troupes au Sakkoudion pour les arrêter,
disperser les moines et fermer le monastère... Théodore est fouetté
et exilé avec 10 autres moines à Thessalonique, Platon est
incarcéré à Constantinople.
Les
exilés arrivent à Thessalonique en mars 797, mais n'y restent pas
longtemps : En août de la même année, Constantin est renversé et
a les yeux crevés sur l'ordre de sa propre mère Irène, qui annule
aussitôt les condamnations.
Le
prêtre Joseph est destitué, et Théodore reçoit au palais par
l'impératrice (qui, ayant pris le pouvoir, se fait appeler
« empereur »). Ainsi prend fin provisoirement l'histoire
assez embrouillée qui est restée dans l'histoire sous le nom de
« schisme mœchien » (du grec moichios, « relatif à
un adultère »).
Théodore
et ses compagnons retournent au Sakkoudion, mais bientôt, en 798 ou
799, Irène invite Théodore et Platon à venir s'installer à
Constantinople pour relever l'ancien monastère Saint-Jean de
Stoudios, fondé au Ve siècle par le dignitaire de ce nom, mais
à l'époque, semble-t-il, à peu près abandonné. Cette proposition
est peut-être en partie motivée par les raids qu'effectuent alors
les Arabes en Asie Mineure, et qui arrivent désormais jusqu'en
Bithynie, mais il faut dire aussi que le monachisme prôné par
Théodore est fort peu porté à l'isolement dans un désert et à la
rupture avec la vie sociale, et qu'en tout cas l'installation en
milieu urbain ne le contrarie en rien.
Théodore
se lance dans des travaux très importants, fait construire une
bibliothèque, un scriptorium et plusieurs ateliers pour assurer
l'auto-suffisance du monastère de Stoudios dont il fait rapidement
le plus important de la capitale. Il met en place autour de lui une
congrégation, dont font partie le Sakkoudion et au moins 3 autres
monastères, et qu'il dirige par un courrier abondant acheminé
régulièrement par ce qui ressemble à une poste privée.
Les
homélies qu'il adresse trois fois par semaine à ses moines (les
catéchèses) deviennent vite célèbres. Il fait du monastère
refondé l'un des centres les plus influents du monachisme byzantin,
et en propose, sur plusieurs points, un nouveau modèle, différent
du monachisme oriental des siècles précédents.
En
février 806, le patriarche Taraise meurt et il faut pourvoir à son
remplacement. L'empereur Nicéphore Ier choisit un haut fonctionnaire
laïc, son homonyme, à qui on fait franchir en quelques jours tous
les échelons de la hiérarchie ecclésiastique (on avait du reste
procédé de même en 784 pour Taraise, qui, avant son élévation au
patriarcat, était prôtoasêkrêtis, chef de la chancellerie
impériale, comme son successeur l'a été). Les Stoudites élèvent
immédiatement une protestation publique, qui provoque
l'incarcération de Théodore et de Platon pendant 24 jours.
Peu
après, l'empereur demande au nouveau patriarche Nicéphore de
réhabiliter l'ex-prêtre Joseph, sans doute parce qu'il a tenu avec
succès le rôle d'intermédiaire dans les négociations qui suivent
la rébellion de Bardane le Turc (803). Le patriarche tient sur la
question un synode auquel Théodore assiste, et qui décide la
réintégration de Joseph dans le sacerdoce.
Théodore
ne fait aucune objection sur le moment... Vers la même époque (en
806 ou 807), Joseph, le frère de Théodore, est nommé archevêque
de Thessalonique par le patriarche Nicéphore.
C'est
au début de 808 que Théodore fait savoir qu'il refuse de
reconnaître comme valide la réhabilitation du prêtre Joseph, et
qu'il refuse d'entrer en communion, non seulement avec lui, mais avec
tous ceux qui communient avec lui, ce qui, implicitement, inclue
l'empereur et le patriarche.
Dans
une lettre ouverte, il offre de venir s'expliquer devant l'empereur,
et de se prosterner devant lui comme empereur. Le souverain ignore
cette offre. À la fin de l'année 808, Joseph, frère de Théodore,
vient à Constantinople et séjourne au monastère de Stoudios. Il
refuse, comme archevêque de Thessalonique, d'assister à la messe de
Noël à Sainte-Sophie, en conséquence, il est immédiatement
destitué de son titre épiscopal... Peu après, Théodore, Joseph et
Platon sont arrêtés, un synode tenu en janvier 809 les déclare
schismatiques, ils sont relégués dans les îles des Princes
(Théodore à Chalki, Joseph à Proti, Platon à Oxeia). C'est le
deuxième acte du « schisme mœchien ».
Cette
relégation n'empêche pas Théodore de demeurer très actif par voie
de lettres, et de continuer en fait à diriger sa congrégation.
En
juillet 811, l'empereur Nicéphore Ier meurt à la guerre, et son
successeur Michel Ier Rhangabé abroge les condamnations. Le prêtre
Joseph est à nouveau destitué, et le patriarche Nicéphore et les
Stoudites se réconcilient superficiellement.
Cependant
l'higoumène et le patriarche continuent à représenter deux
orientations opposées. L'empereur annonce son intention de réprimer
deux groupes d'hérétiques présents en Asie Mineure, les Pauliciens
et les Athingans consultés sur la légitimité d'appliquer la peine
de mort aux hérétiques, le patriarche Nicéphore répond par
l'affirmative, Théodore par la négative (« Les hérétiques
doivent être convertis et non tués »). De même, Kroum, le
khan des Bulgares, ayant proposé de conclure la paix moyennant un
échange de déserteurs, le patriarche conseille à l'empereur
d'accepter, tandis que Théodore le presse de refuser, car cela
signifie livrer des chrétiens à un païen.
Dans
les deux cas l'avis de Théodore prévaut, mais avec de fâcheuses
conséquences dans le second : à la fin de 812, Kroum s'empare de la
ville de Mésembrie et en massacre les habitants chrétiens.
Le
4 avril 814, Platon meurt dans le monastère de Stoudios, après une
longue maladie. L'oraison funèbre que Théodore compose en cette
occasion (appelée parfois Vie de saint Platon) est notre principale
source d'information sur l'histoire de sa famille.
Au
printemps 814, le nouvel empereur Léon V l'Arménien manifeste son
intention de rétablir l'iconoclasme comme doctrine officielle, et il
charge Jean le Grammairien et Antoine Cassymatas, évêque de
Syllaion, de réunir les documents pour justifier cette décision.
Le
patriarche Nicéphore s'oppose vigoureusement à ce projet et groupe
autour de lui de fermes partisans du culte des images... Le jour de
Noël 814, une dispute (contradicton) est organisée devant
l'empereur entre iconoclastes, dirigés par Jean le Grammairien, et
iconophiles, menés par le patriarche Nicéphore. Théodore et son
frère Joseph, présents, se rangent dans le camp des iconophiles.
En
mars 815, le patriarche Nicéphore est déposé et exilé dans un
monastère de Bithynie. Le 25 mars, dimanche des Rameaux, les
Stoudites défilent dans la vigne de leur monastère, au vu de tout
le voisinage, en portant des icônes. Le nouveau patriarche désigné,
Théodote Cassitéras, tient un synode à Sainte-Sophie en avril et
proclame la restauration de l'iconoclasme. Aussitôt Théodore envoie
partout des lettres appelant à se révolter contre la décision du
synode. Il est arrêté et conduit dans la forteresse de Métopa au
bord du lac d'Apollonia près de Pruse... Comme il parvient à
maintenir le contact avec ses partisans, toujours par lettres, il est
transféré un an plus tard (avril ou mai 816) dans la forteresse de
Bonéta située en Anatolie centrale (près du lac salé
d'Aci-Tuz-Göl). Mais ça ne l'empêche pas de correspondre encore,
ayant visiblement de nombreux appuis : Quand l'empereur Léon V
ordonne qu'il soit fouetté, ses geôliers refusent de s'exécuter.
En
817, Théodore écrit au pape Pascal Ier et aux patriarches
d'Antioche et de Jérusalem pour les appeler à tenir un concile et à
condamner l'iconoclasme... Cette fois, en ordonnant de le fouetter,
l'empereur s'assure de l'exécution de son ordre : Théodore est
tellement malmené qu'il doit rester alité. Après son
rétablissement, il est conduit à Smyrne (fin mai-début juin 819).
Le
jour de Noël 820, Léon V est assassiné à Sainte-Sophie... Et
Théodore libéré (janvier 821). Il écrit deux lettres au nouvel
empereur Michel II, dont les iconophiles espèrent qu'il rétablisse
le culte des images. Mais une audience au palais, à laquelle
Théodore assiste, n'aboutit qu'à lui faire dire qu'il compte
laisser l'Église comme il l'a trouvée, et qu'il permet aux moines
de vénérer les icônes, mais seulement en dehors de la capitale.
Théodore
retourne en Anatolie, où il continue la lutte en faveur du culte des
images, mais on ignore le détail de ses actions dans ses dernières
années.... Il a participé en 823 ou 824 à une réunion d'une
centaine d'iconodoules, avec notamment l'ermite Joannice et les
métropolites de Chalcédoine et de Nicée, mais des tiraillements
semblent s'y être exprimés dans le parti.
Il
proteste aussi, en 823, contre le mariage de Michel II avec la fille
de Constantin VI, Euphrosyne, qu'il fait extraire d'un couvent, mais
sur un ton bien moins virulent qu'au temps du « schisme
mœchien ».
Dans
les dernières années, il réside un temps dans la péninsule de
Saint-Tryphon, près de Chalcédoine, puis sur l'île de Prinkipo.
C'est là qu'il meurt le 11 novembre 826, après avoir, dit-on, dicté
son « testament » (en fait des instructions pour un
supérieur de monastère) à son disciple et successeur désigné
Naukratios. Ses restes, avec ceux de son frère Joseph, sont
transférés au monastère de Stoudios le 26 janvier 844, après la
restauration du culte des images.
Le
monachisme oriental a traditionnellement une forme assez
individualiste et anarchique, il consiste d'autre part souvent en une
rupture totale ou quasi totale avec la société, sur le modèle des
anachorètes Égyptiens comme Saint Antoine, dont la Vie, attribuée
à Athanase d'Alexandrie, est l'une des principales sources
d'inspiration de tout le mouvement monastique oriental.
Cette
tradition, à l'époque de Théodore, est représentée avec éclat
par l'ermite Joannice du mont Olympe de Bithynie.
Il
arrive à Théodore d'exprimer son admiration et son estime pour lui,
mais il conseille explicitement à ses moines de ne pas suivre son
exemple. Il y a à cette époque une certaine opposition entre le
modèle de retrait du monde représenté par les moines « olympiens »
et le monachisme urbain et impliqué dans les controverses incarné
par les moines « stoudites ».
Mais
il existe aussi dans le monde Grec, avant Théodore, une tradition de
monachisme plus communautaire : A la suite de Pacôme le Grand,
Basile de Césarée, sans rédiger vraiment de règle, a préconisé
pour les moines la vie en commun, l'obéissance à l'higoumène,
l'obligation du travail (manuel ou intellectuel), plus importante à
ses yeux que les grandes austérités chères aux Pères du désert,
et un programme quotidien de prières minutieusement réglé.
Au
temps de Justinien, les moines ont reçu obligation de vivre dans des
monastères communautaires, avec un seul réfectoire et un seul
dortoir, soumis à la juridiction de l'évêque du lieu, les
dérogations sont très limitées. L'une des principales références
de Théodore est Dorothée de Gaza, réformateur monastique du
VIe siècle, plus proche de lui que Basile de Césarée...
Le
rôle et la responsabilité de l'higoumène sont considérés comme
essentiels : Il a renoncé à sa famille et à ses biens pour se
consacrer entièrement à sa communauté, dont il est le « Père »
spirituel. Dans tous ses actes, il prend conseil des moines les plus
anciens. Il est assisté d'un adjoint, appelé le « second »
(deuteros), et de préposés aux différents domaines : Un économe,
un préposé à la discipline, un responsable de la musique
religieuse, etc..., selon le principe de la division des tâches.
Le
monastère est strictement enclos et organisé comme une unité
auto-suffisante. Le travail, manuel ou intellectuel, est obligatoire
pour tous, et il y a des corvées auxquelles nul n'échappe
(pétrissage de la pâte à pain, déchargement des bateaux, ou
travaux saisonniers). Dans le monastère stoudite, le travail est un
critère de ferveur, il est la « messe du moine ».
D'autre part, la possession d'esclaves est exclue pour les moines
(cf. Ep., I, 10 : « Tu n'acquerras pas comme esclave, ni
pour ton usage personnel, ni pour le monastère qui t'es confié, ni
pour tes champs, l'être humain fait à l'image de Dieu : ce
n'est permis qu'à ceux qui vivent dans le siècle »)...
Le
monastère est une véritable ruche, avec des laboureurs, des
jardiniers, des menuisiers, des tisserands, des cordonniers, des
maçons, des infirmiers, des scribes... Ces derniers sont devenus
célèbres pour la qualité de leurs manuscrits, et ont joué un
grand rôle, sinon dans l'invention, du moins dans la diffusion de la
minuscule cursive qui remplaça l'ancienne onciale dans presque tous
les manuscrits Byzantins.
Théodore
Studite — Wikipedia fr.wikipedia.org/wiki/Théodore_Studite
Théodore
Studite ou Théodore le Studite (ou le Stoudite), c'est-à-dire le
moine du ..... des dernières années de la vie de Théodore, entre
821 et 826 ; la seconde ... La primauté de saint Pierre et du
Pape d'après saint ...
www.persee.fr/web/.../rebyz_1146-9447_1914_num_17_104_4108
de
S Salaville - 1914 - Cité 3 fois - Autres articles
Saint
Théodore Studite, né à Constantinople en 759, mort en exil au ...
le ι 1 novembre 826, a précédé d'une génération seulement
Photius, puisque ce trop .... des âmes fortes, et pendant vingt
années il dirige la résistance à des lois dont les ...
La
doctrine mariale de saint Théodore Studite
www.persee.fr/web/.../rebyz_1146-9447_1926_num_25_144_4588
de
M Jugie - 1926 - Cité 1 fois - Autres articles
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années à peine avant l'apparition de Photius, Théodore proclame à
... d'après saint Théodore Studite (759- 826) i>, dans les
Echos d'Orient, t.
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