mercredi 11 février 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 828

10 FÉVRIER 2015...


Cette page concerne l'année 828 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol 

VOYAGE ET INSTALLATION DE SAINT MARC A VENISE

Une Histoire mystique et politique de Venise en 3 phases
Otto Demus, spécialiste de la question, distingue 3 phases fondamentales :

1. - Du Ve au début du IXe siècle :
La fondation apostolique et le culte du Saint sont liés à Aquilée et Grado

2. - De 828 à la fin du XIIe siècle :
L'arrivée du corps de Saint-Marc à Venise donne l'impulsion à cette nouvelle phase, une phase caractérisée par l'intérêt des Vénitiens pour les reliques elles-mêmes.

3. - De 1204 au début du XIVe siècle
En 1204 c'est la prise de Constantinople, une date clé de l'histoire de Venise.

Saint Marc est l’un des quatre Évangélistes, et le premier à avoir écrit son Évangile et le seul à s’être basé sur les paroles d’un des apôtres : Saint Pierre dont il est le disciple à Rome au Ier siècle. Après avoir recueilli son enseignement, Marc part fonder l’église Africaine et devient le premier évêque d’Alexandrie. Une cité mythique, terre de grandes écoles théologiques et de nombreux Pères de l’Église du début du christianisme. Selon la légende, Marc y serait mort en martyr. Il y est alors enterré et vénéré. Et c’est en 828 qu’intervient Venise…

La Sérénissime n’est alors qu’une petite puissance émergente. Mais elle est désireuse d’asseoir son pouvoir et de gagner son indépendance face à Rome et à Byzance. Il lui faut un symbole fort. Elle décide alors, ô sacrilège, de voler les reliques du saint à Alexandrie. Et c’est ainsi que deux marchands vénitiens partent à l’aventure, pour l’Égypte. Arrivés sur place, ils y enlèvent la dépouille de saint Marc en la descendant du sommet d’un rocher...

Le symbole de Saint-Marc est alors élevé au même niveau que les instances dirigeantes du pouvoir politique Vénitien.

Pendant cette période, l'emblème et la légende vont être amplifiés et les « révélations célestes » concernant la légende vont croître et se multiplier.

Cette phase de mythogénèse vénitienne prendra fin au début du XIVe siècle.

L'église primitive de Saint-Marc est achevée c'est un martyrium à plan central avec coupole qui renfermes « les reliques ».

Les hypothèses sont toutefois nombreuses sur la véritable structure de la première église de Saint-Marc.... Celle qui prévaut aujourd'hui est celle d'un « sacellum » en croix. En effet, à cette époque, il est d'usage que les martyria dédiées aux Apôtres aient un plan en croix.

De plus comme nous l'avons indiqué plus avant, le père fondateur de la basilique Saint-Marc, Giustiniano Partecipazio, vit à Constantinople lorsqu'il est élu Doge de Venise ce qui conforte encore cette hypothèse qui s'accorde également avec ce qui se fait alors à Constantinople au plan religieux et architectural. On pense également, comme pour San Zaccaria, construite par le même Doge Partecipazio, que le sol de l'église est constitué d'une grille et permet ainsi aux fidèles d'apercevoir sous leurs pieds la relique du corps de Saint-Marc...

Cette hypothèse d'un martyrium en « puits », comme la partie centrale de celui de Saint Jean d'Éphèse à Constantinople, un « puits sacré », également comme à San Zaccaria, avec un double escalier pour y descendre, est également fort probable.

En 826, la ville de Venise, qui a alors comme Patron Saint Théodore Tiron, se cherche un nouveau puissant protecteur céleste pouvant rivaliser avec Rome et son Saint Patron l'apôtre Pierre.
Deux marchands Vénitiens, sont payés par Giustiniano Participazio, onzième doge de Venise, pour aller voler ses reliques dans la petite chapelle de Bucoles où elles se trouvent depuis sa mort.

C’est l’histoire officielle de la translation des reliques de Saint-Marc, telle que l’ont fait écrire les notables de Venise, telle qu’elle apparaît dans les merveilleuses mosaïques couvertes d’or de la basilique.

Selon la légende vénitienne, donc, les reliques de Saint Marc sont ramenées d’Alexandrie en 828 par deux célèbres marchands Vénitiens : Andrea dit « Rustico » da Torcello et Buono tribun da Malamocco.

Elles sont accueillies avec ferveur à Venise, car non seulement elles vont attirer les pèlerins de toute l’Europe, mais aussi parce que l’histoire Vénitienne raconte que Saint Marc, est venu évangélisé le peuple Vénitien au Ier Siècle. Il devient ainsi le patron et l’emblème de la ville sous la forme d’un lion ailé qui brandit une épée et tient entre les pattes un livre ouvert sur lequel on peut lire : « Pax Tibi Marce Evangelista Meus »,  Paix à Toi ô Marc Mon Évangéliste.

Le corps est ramené en 828, or, les écrits les plus anciens à propos de la translation à Venise datent de 1050. Les mosaïques de la basilique, qui racontent l’histoire avec force détails, sont de la fin du XIe siècle, voire même du début du siècle suivant...

Pourtant, dans toute la chrétienté, il est admis avant le Xe siècle que l’on peut honorer le corps de Saint Marc dans la lagune de Venise. Andrea dit « Rustico » da Torcello à ramené le corps de l’évangéliste dans son île où est édifié une église dédiée à Saint-Marc, ce qui est attesté par le testament du doge Giustiniano Partecipazio en 829...

Une mosaïque de la basilique Saint-Marc rappelle la tradition rocambolesque de la translatio de Saint Marc issue d'un genre littéraire caractéristique de la littérature hagiographique, le récit de translation : Les navigateurs Vénitiens substituent dans le tombeau le corps de l'évangéliste avec celui de Saint Claude et cachent aux autorités portuaires musulmanes les reliques dans un panier au milieu de couches de feuilles de chou et de viande de porc (viande taboue pour les Musulmans), technique culinaire en vigueur dans les campagnes de Vénétie.

Le 31 janvier 828, les deux marchands remettent les reliques au doge qui les installe dans une chapelle ducale attenante au palais des Doges, la future basilique Saint-Marc.

Alors voilà, une fois le corps volé, qu’en advient-il ? Le corps de Saint Marc est enveloppé dans la toile des voiles d’un navire sur lequel il est embarqué. Dans le tympan, il arrive à Venise, accueilli par le clergé et les Vénitiens. Enfin, il est conduit au Palais des Doges. Les reliques du saint sont aujourd’hui toujours présentes à l’intérieur de l’édifice.

Ce n’est que plus de deux siècles plus tard que les marchands du Rialto se sont approprié la dépouille du saint, et de l’histoire de la translation qui est devenue une légende à la gloire de leur puissance commerciale, et qu’ils en ont écrit une histoire réinventée, en lettres d’or sur les murs de l’immense basilique byzantine. Quand le corps du saint arrive, le siège ducal à été transféré de Malamocco à Rialto, depuis moins de deux décennies.

Les riches marchands patriciens ont donc parachevés ainsi leur prise de pouvoir sur la lagune, en détenant enfin le pouvoir politique et spirituel, ainsi qu’en s’octroyant, par malice, une importante aura dans le monde chrétien occidental... L’église de San Michele couramment appelée Sant’Angelo di Zampenigo, et son monastère, est un ancien lieu de culte de Torcello dont il ne reste plus de trace aujourd’hui. Le lieu où il est supposé avoir été construit fait l’objet de fouilles.

Il est à noter que Saint Marc serait venu évangéliser la région vénitienne au Ier siècle par bateau et aurait fait naufrage dans la lagune qui va donner naissance en 452 à la Sérénissime.

Un ange lui est alors apparu et lui dit : « Paix sur toi Marc mon évangéliste, tu trouveras ici le repos »...
Saint Marc devient le Saint Patron de la ville avec le lion comme symbole (tétramorphe), au même titre que l'ange pour Saint Matthieu, l'aigle pour Saint Jean et le taureau pour saint Luc. Lors de la reconstruction de la basilique commencée en 1063, les reliques sont perdues mais selon la tradition sont miraculeusement retrouvées en 1094 après 3 jours de jeûne, un des piliers du bras droit du transept s'effritant et révélant la présence d'un bras du saint lui-même qui indique la présence des reliques. Les reliques sont alors placées dans un sarcophage dans la crypte de la nouvelle basilique puis sous le maître-autel de la basilique au XIXe siècle.

Le vol de ces reliques par les Vénitiens empoisonne durant des siècles les relations entre l'Église latine et l'Église copte orthodoxe.
En juin 1968, le pape Paul VI décide finalement de restituer la ou les reliques aux coptes (selon les autorités religieuses Vénitiennes, il s'agit d'une « relique de contact » donnée au Vatican par le patriarche de Venise Giovanni Urbani et non de toutes les reliques de la basilique Saint-Marc qui sont restées en place), cette dernière reposant aujourd'hui sous l'autel de la cathédrale Saint-Marc au Caire.
La Saint-Marc est fêtée tous les ans le 25 avril, l'Église orthodoxe de Grèce le célébrant également le 27 septembre.

Dans un manuscrit 512, conservé au musée provincial de Torcello, et qui décrit le dioscèse de Torcello au XIIe siècle, il est écrit : Parmi les différents lieux de culte, se distingue Sant’Angelo, flanquée d’un couvent de bénédictins qui a été fondé après la consécration de l’église... Vittorio Piva parle d’une construction de l’église au Xe siècle, mais sans apporter d’élément de preuve.

Dans le premier tiers du XIVe siècle, quand les moniales de Sant’Angelo se réunissent pour nommer un procurateur, la totalité de la communauté. Autour d’elles les campaniles s’effondrent, les complexes monastiques retournent à la ruine.

En 1439, les quelques religieuses qui survivent encore à Sant’Adriano di Constanziaca viennent se joindre à elles. Le 16 Janvier le complexe monastique a été rattaché au monastère de Sant’Ariano, puis il passe à celui de San Girolamo. Ces nombreuses fusions des communautés monastiques n’empêche pas le déclin de toute cette partie de la lagune, les îles se vident, puis, faute d’entretiens, sombrent dans les eaux de la lagune, entraînant dans leur disparition toute une civilisation désormais oubliée...

Dans un document de 1672, conservé dans le Fond San Girolamo des Archives di Stato di Venezia on a retrouvé un acte d’achat d’une vigne par Giulio Malvicini, sur le terrain où il y avait les restes de l’église. Le propriétaire avait construit un petit oratoire (apparemment en 1668) dédiée à Saint Michel Archange, qui a été placée sous le haut patronage de sa famille. La visite pastorale en 1678 le décrit comme un bel immeuble, avec des sols carrelés et le toit en bois, à l’intérieur, il n'y a qu'un seul autel, orné de statues et de tableaux, ses cloches, qui sonnent d’une musique claire et argentine, ont même donné son nom au hameau encore appelé « le Campanelle ».

A ce document est également joint une carte du vignoble avec la représentation de l’église.

En 1735, l’oratoire est signalé abandonné, et au XVIIIe réduit à l’état de ruine.
Les fouilles archéologiques menées au XIXe siècle, a permis de relever un grand nombre d’objets, notamment de l’époque romaine.

Parmi ces objets, une clef portant une inscription qui n’a jamais pu être déchiffrée, et un bas-relief en marbre dit du « Mitra cadente »
Les premières informations concernant Sant’Antonio di Torcello sont au monastère de San Giorgio Maggiore dans un document daté de janvier 1216.
Dans ce contrat, Marco, l’abbé du monastère concède à frère Tommaseo, prêtre et moine, certaines terres de l’île. La zone en question est défini comme terra et aqua super labente, décrivant une situation particulièrement difficile à vivre en raison de la submersion continue et périodique de ces terres par la marée... Le document présente aussi les indications géographiques utiles pour identifier ce lopin de terre. Les limites ont été établies comme portu de Maioribus, la vinea Beta, le vinee qui sont détenues par Domenico Orio et un côté de la Vigna Beta qui est devenue marécageuse.
La basilique Saint-Marc (en italien : basilica di San Marco), à Venise, est la plus importante basilique de Venise. Construite en 828, reconstruite après l'incendie qui ravage le palais ducal en 976, elle est, depuis 1807, la cathédrale du patriarche de Venise. Elle est située sur la place Saint-Marc, dans le quartier de San Marco qui lui doivent leur nom.
Il ne reste donc qu'une chose à faire : monter une expédition discrète et arracher le cadavre à son tombeau. Ce qui est fait. En Alexandrie, deux marchands (on suppose mandés par le Doge, d'autres parlent d'une famille pratiquant la Nigre Mance) A son arrivée le Saint est d'abord présenté au doge, et non à l'évêque. Son ultime séjour ne doit pas être l'église épiscopale mais l'église d'état, la chapelle des doges qui jouxte le palais ducal... Le vol des reliques ont été effectué pour des raisons d'état : Renforcer la position du doge vis à vis de Rome, selon la formule historique : « Siamo Veneziani, poi Cristiani » (Nous sommes vénitiens d'abord, et chrétiens ensuite)... Cette prise de position a séparé Rome de Venise pendant toute l'histoire de la République.
Le trésor le plus célèbre de Venise se trouve derrière le maître-autel, il s'agit de la Pala d'Oro, retable d'or incrusté de perles, cloisonné de 80 émaux et serti de 3 000 pierres précieuses et semi précieuses d'un mètre sur trois, qui est réalisé en 978 par des orfèvres de Constantinople pour le doge Pietro Orseolo. Ce splendide retable n'est exhibé que pour les cérémonies religieuses. Il est en outre entouré de mystère du fait des étranges mécanismes qui permettent son ouverture. Le style occidental est constamment soutenu par le style Byzantin. Il y a aussi comme points particuliers sur la façade sud de l'édifice, la présence de deux piliers dits de Saint Jean d'Acre, qui proviennent en fait d'une église de Constantinople. La basilique est flanquée au nord-est d'une petite église, San Teodoro, dédiée au premier Saint Patron de la ville.


Turricellum | Olia i Klod
https://oliaklodvenitiens.wordpress.com/tag/turricellum/
29 avr. 2013 - C'est l'histoire officielle de la translation des reliques de Saint-Marc, telle que ... donc, les reliques de Saint Marc furent ramenées d'Alexandrie en 828 par deux ... Le lieu où il était supposé être construit fait l'objet de fouilles. .... de Saint-Cyprien de Mestre, en 1246, l'année où la propriété passa sous la …

Venise - Saint Marc
beledon.free.fr/vampire/venise/venisequasanmar.htm
La seule exception à cette règle est la place Saint Marc, la fierté des Vénitiens. ... patron de Venise avant l'arrivée dans la ville des reliques de Saint Marc en 828. ... Le vol des reliques avait été effectué pour des raisons d'état : renforcer la ...
Termes manquants : année

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