1er FÉVRIER 2015...
Cette
page concerne l'année 837 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol
L'ICONOCLASMIE
N'A PAS PORTÉE BONHEUR A L'UN DE SES PLUS FERVENTS DÉFENSEURS.
THÉOPHILE DE PHRYGIE |
Jean
VII le Grammairien (en grec Ιωάννης Ζ΄ Γραμματικός,
Ioannes VII Grammaticos), appelé parfois Jean Hylilas, est un
patriarche de Constantinople ayant exercé ses fonctions du 21
janvier 837 au 4 mars 843. Il est mort avant 867.
Selon
le récit du continuateur de Théophane, c'est le fils du
« magicien » Pankratios et frère d'Arsaber, fait patrice
par l'empereur Théophile.
Cet
Arsaber n'est autre que le patrice homonyme, marié à Marie, une
sœur de l'impératrice Théodora, la femme de Théophile, et frère
d'Irène, mère du futur patriarche Photios...
La
chronique du pseudo-Syméon Magistros le dit né d'une obscure
famille d'origine Assyrienne, mais plus loin, comme le continuateur
de Théophane, il le déclare issu de la grande famille Byzantine des
Môrocharzanioi. Cependant, il est difficile d'en tirer des
renseignements utiles, car cette famille n'est connue que plus
tardivement.
Une
origine Assyrienne est aussi attribuée à l'empereur Léon V
l'Arménien, lequel est marié à une Théodosia, fille d'un Arsaber
qui est patrice et questeur en 802.
Il
est possible que Jean le Grammairien et le patrice Arsaber aient été
petit-fils par leur mère de ce premier Arsaber, et donc neveu par
alliance de Léon V l'Arménien.
REMPART DE BYZANCE |
Au
début de l'année 814, il est higoumène du monastère des Saints :
Serge et Bacchus, dépendant du palais impérial, il a été
auparavant lecteur et moine dans le monastère urbain des Hodêgoi et
destinataire de deux lettres de Théodore Studite, qui le montrent
non seulement iconodoule, mais peintre d'icônes.
Au
printemps 814, l'empereur Léon V l'Arménien le charge, avec Antoine
Kassymatas, évêque de Syllaion, de retrouver et réunir des textes
religieux soutenant la doctrine de l'iconoclasme, un travail qu'il
mène à bien jusqu'au mois de décembre de la même année :
Le
jour de Noël 814, une discussion est organisée au palais, en
présence de l'empereur, entre la commission iconoclaste et un groupe
de défenseurs des images menés par le patriarche Nicéphore, avec
notamment à ses côtés Théodore Studite.
Après
la déposition du patriarche Nicéphore, en mars 815, et la
convocation d'un synode destiné à proclamer l'iconoclasme comme
doctrine officielle, il n'est apparemment pas possible de le faire
élire à la succession, sans doute du fait de sa trop grande
jeunesse (il est probablement né vers 780), mais il reste l'homme de
confiance de l'empereur.
Jean
est renommé pour sa grande science (reconnue par son surnom de
Γραμματικός, qui signifie « professeur ») et
pour sa maîtrise rhétorique dans les débats relatifs à la
querelle des Images... Il est chargé par l'empereur Michel II de
l'instruction de son héritier Théophile, et c'est sous son
influence que celui-ci acquiert de fortes convictions iconoclastes.
À
l'avènement de Théophile, Jean est nommé synkellos, une position
qui fait de lui le successeur attendu du patriarche.
Un
nouveau synode est réuni dès 831 pour confirmer et rendre plus
rigoureux le bannissement des images, et l'intransigeance de
Théophile dans ce domaine est ensuite attribuée à l'influence de
son maître et mentor Jean.
En
830, Jean effectue une ambassade auprès du calife al-Mamun, mais il
n'empêcha que partiellement une guerre entre l'Empire Byzantin et
les Abbassides.
Il
rapporte les plans du palais abbasside de Badgad, et, après avoir
persuadé l'empereur Théophile de l'en charger, supervise la
construction d'un édifice semblable : Le palais de Bryas, « à
la ressemblance des architectures sarrasines », dans la
banlieue asiatique de Constantinople.
ARMEZ DE THÉOPHILE |
La
période de son patriarcat est très mal connue : Il accède à
cette dignité en 837 avec le soutien de Théophile ; le fait
que les sources iconodoules très virulentes contre sa personne ne
trouvent rien à dire sur les années où il est à la plus haute
responsabilité dans l'Église, semblent indiquer qu'il ne doit
vraiment pas se montrer intolérant.
La
mort prématurée de son ancien élève est suivie un peu plus d'un
an après par sa chute, sa déposition sur l'ordre de la veuve de
Théophile, Théodora, est le prélude à la fin de l'iconoclasme.
Jean
ne participe pas à la réunion tenue le 4 mars 843 chez le ministre
Théoctiste, il est déposé en son absence... Les détails donnés
par les écrivains postérieurs sur les circonstances de son retrait,
qui le représentent comme un imposteur ou un fou, sont fort peu
vraisemblables, en réalité, il doit seulement se retirer sans
opposer de résistance. Il aurait vécu ensuite jusqu'au début des
années 860, mais il ne joue plus aucun rôle public.
On
n'a conservé de Jean que quelques brefs fragments de texte cités
par ses adversaires, et il est connu essentiellement par les écrits
des iconophiles, généralement très hostiles à son endroit.
Dans
de très nombreux textes, il est présenté comme un magicien ou un
sorcier : le chroniqueur contemporain Georges le Moine l'appelle « un
autre Jannès ou Simon le Magicien, célèbre pour les lécanomancies,
les sorcelleries et les pratiques honteuses ».
Durant
plus d'un siècle (730-843), le monde Byzantin est bouleversé par la
querelle des Images (→ iconoclasme). Le conflit divise
l'Empire : les provinces orientales se déclarent iconoclastes
(contre le culte rendu aux représentations des saints, jugé
idolâtre), tandis que les provinces occidentales restent iconodoules
(défenseurs de ces images saintes). Au sein de la société
Byzantine, les images trouvent dans les moines leurs plus ardents
défenseurs.
À
la suite de premières mesures iconoclastes, l’empereur Léon III
prend officiellement position contre le culte des images en 730, au
cours d'un silention (réunion publique). Le patriarche Germain,
récalcitrant, est déposé, et la destruction des images commence...
Rome s'émeut et anathématise les iconoclastes. Léon III
riposte en soustrayant à la juridiction papale la Calabre, la Sicile
et l'Illyrie (ouest des Balkans).
Constantin V
mène la lutte avec encore plus de vigueur que son père. Il se livre
à une active propagande et le concile de Hiereia, dont les 338
membres sont tous acquis à sa cause, sanctionne la doctrine
officielle en 754 : La représentation des saints est interdite
et la vénération de leurs images prohibée.
L'empereur
s'emploie à appliquer ces décisions : On badigeonne les
icônes, on disperse les reliques et on leur substitue des peintures
profanes à sujet végétal et animal, surtout des décorations à la
gloire de l'empereur.
De
l’hostilité de Constantin V, les moines sont les principales
victimes : Des monastères sont sécularisés, leurs propriétés
confisquées, des moines et des religieuses sommés de se marier.
AMBASSADE BYZANTINE |
L'intransigeance
impériale va jusqu'à interdire le culte de la Vierge et des saints.
L'impératrice
Irène, pour sa part fervente iconodoule, prépare habilement la
restauration du culte des images, qu'elle fait sanctionner en 787 par
le second concile de Nicée, considéré comme œcuménique :
L'iconoclasme est condamné comme hérésie et la vénération des
icônes rétablie. Les moines recouvrent du même coup leurs
privilèges et leurs richesses.
Michel
III et sa mère Théodora
La
querelle se rallume sous Léon V : Les iconodoules
intransigeants sont malmenés et prennent la route de l'exil.
En
815, un concile iconoclaste réuni en la basilique Sainte-Sophie de
Constantinople rejette les décisions du concile de Nicée II et
ordonne la destruction des images.
Avec
Michel II, le mouvement iconoclaste connaît une accalmie, mais
la restauration des images n'est pas rétablie.
Théophile
leur livre un dernier combat : Une violente persécution se
déchaîne contre les iconodoules et notamment contre les moines,
mais le mouvement ne lui survit pas... Le 11 mars 843, un synode
réuni à Sainte-Sophie par la régente Théodora, mère de
Michel III, rétablit solennellement et définitivement le culte
des images.
Théophile
est un empereur Byzantin qui règne de 829 à 842. Il est le fils de
Michel II le Bègue, le fondateur de la dynastie Amorienne, et reçoit
une excellente éducation, en particulier de la part de Jean le
Grammairien, un ardent iconoclaste. Cette influence se retrouve dès
l'accession au trône de Théophile en 829 car il se révèle l'un
des plus ardents empereurs iconoclastes.
Quand
le jeune empereur Théophile accède au trône en 829, les Byzantins
et les Arabes sont en guerre de façon quasi-continuelle depuis
presque deux siècles. Théophile est un homme ambitieux et un
fervent défenseur de l'iconoclasme, une doctrine qui interdit de
reproduire des figures divines et de vénérer des icônes.
Il
cherche à renforcer son régime et à soutenir sa politique
religieuse par des succès militaires contre les Abbassides, le
principal adversaire de l'empire. Dans le même temps, les attaques
arabes contre l'Orient byzantin ne faiblissent pas. Ainsi, lors de
son règne, le calife Al-Ma’mūn lance plusieurs raids de grande
envergure. Il progresse aussi en Sicile où les musulmans
s'établissent de plus en plus solidement.
Confronté
à des complots iconophiles, Théophile rétablit, en juin 833, la
politique d'élimination des iconophiles et de toute autre personne
considérée comme hérétique, ce qui entraîne notamment des
arrestations de masse et des exils, des tabassages et des
confiscations de propriété. Aux yeux des Byzantins, Dieu semble
récompenser cette décision... En effet, Al-Ma'mun décède alors
qu'une nouvelle invasion de l'Asie Mineure Byzantine, qui doit être
la première étape vers une conquête de Constantinople, vient
d'être lancée. Son frère et successeur Al-Mu'tasim peine à
imposer son autorité, du fait notamment de la rébellion de la secte
religieuse de la Khurramiya dirigée par Babak Khorramdin.
Théophile
en profite pour remporter quelques victoires et renforcer son armée
avec l'arrivée de 14 000 partisans de la Khurramiya conduits
par Nasr (ce dernier, tout comme ses hommes, se convertit au
christianisme et prend le nom de Théophobos). Si les succès de
l'empereur ne sont guère spectaculaires, ils interviennent après
deux décennies de défaites et de guerres civiles sous des empereurs
iconophiles.
Théophile
utilise donc ses succès pour démontrer la justesse de sa politique
religieuse, manifeste puisqu'il dispose visiblement de la protection
divine, et pour associer sa personne à la mémoire de l'empereur
iconoclaste Constantin V et ses victoires. C'est dans cet esprit
qu'il introduit de nouvelles pièces frappés en grand nombre et sur
lesquels il est dépeint sous la forme classique de l'empereur romain
victorieux.
En
832, un édit impérial interdit strictement l'utilisation des
icônes, puis en 833, un décret ordonne l'arrestation de ceux qui ne
suivent pas l'Église officielle, notamment les Stoudites.
Les
récits des traitements cruels que reçoivent les récalcitrants sont
nombreux et sans doute parfois exagérés.
La
propre femme de l'empereur, Théodora, est une adoratrice des images,
ce qui entraîne des conflits avec son mari.
Théophile est un empereur assez controversé. Certains historiens en font un des souverains les plus capables de Byzance, d'autres au contraire un despote oriental au règne insignifiant. Ce qui est certain, c'est qu'il s'attaque avec courage à la corruption de son administration et s’attelle à l'assainissement des finances.
Un
incident frappe ainsi fortement ses contemporains : Un navire ayant
apporté des marchandises de Syrie dans le port de son palais,
Théophile fait demander à qui est destiné son chargement. Le
capitaine répond qu'il est pour l'impératrice. Théophile fait
brûler le navire et conseille à son épouse de faire ses achats au
marché de Constantinople pour ne pas priver l'État des taxes qui y
sont prélevées.
Sous son règne, les musulmans s'emparent de la quasi-totalité de la Sicile à l'exception de Syracuse. Palerme tombe ainsi en 831. Théophile réagit peu car il est occupé par la guerre, qu'il a déclenchée, contre les califes de Bagdad.
Sous son règne, les musulmans s'emparent de la quasi-totalité de la Sicile à l'exception de Syracuse. Palerme tombe ainsi en 831. Théophile réagit peu car il est occupé par la guerre, qu'il a déclenchée, contre les califes de Bagdad.
L'un
de ces réfugiés, Théophobos, épouse Héléna, la propre sœur de
l'empereur, et devient l'un de ses généraux... Ces réfugiés
poussent à la guerre contre Bagdad. Théophile est victorieux dans
un premier temps et son armée ravage la ville Syrienne de Zapetra,
ville natale du calife Al-Mu'tasim (837).
Ce
dernier riposte en levant une énorme armée (les chroniqueurs
parlent de 200 000 hommes), qu'il divise en deux corps d'armée, l'un
dirigé contre l'armée de Théophile et l'autre contre Amorium en
Phrygie, le berceau de la dynastie qui gouverne l'empire.
Théophile
est battu à Dasymon (838), son meilleur général, Manuel l'Arménien
étant tué dans l'affrontement. Quant à Amorium, elle tombe le 23
septembre 838, sans doute par trahison, et est rasée par les troupes
du calife.
L'élément déclencheur, La campagne Byzantine de 837 :
En
837, Théophile décide, sur l'exhortation de Babak soumis à une
forte pression, de profiter du fait que les Abbassides sont occupés
par la répression de la révolte khurramite pour mener une grande
campagne contre les émirats arabes frontaliers et soutenir, par la
même occasion, les Khurramites. Il rassemble une grande armée
comptant entre 70 000 et 100 000 hommes selon al-Tabari.
Elle envahit le territoire arabe dans les alentours du Haut Euphrate
et ne rencontre presque aucune résistance. Les Byzantins prennent
les villes de Sozopetra et d'Arsamosate et pillent les campagnes.
Ils
soutirent d'importantes rançons de la part de villes auxquelles ils
promettent en échange de ne pas les attaquer. Enfin, ils défont
plusieurs petites armées arabes. Alors que Théophile revient en
territoire Byzantin célébrer son triomphe et être acclamé au sein
de l'Hippodrome de Constantinople comme « champion
incomparable », les réfugiés de Sozopetra commencent à
arriver à Samarra, la capitale d'al-Mu'tasim. La cour du calife est
choquée par la brutalité et la hardiesse des raids.
En
plus d'avoir agi en collaboration avec les rebelles khurramites, les
Byzantins ont, au cours du sac de Sozopetra (qui serait selon
certaines sources le lieu de naissance du calife), tué tous les
prisonniers masculins et vendu les autres comme esclaves tandis que
certaines prisonnières ont été violées par les Khurramites au
service de Théophile.
Pour
pouvoir mener campagne contre les Byzantins, le calife règle d'abord
la question khurramite. En effet, l'expédition de Théophile n'a pas
suffisamment déstabilisé les Abbassides pour empêcher le général
Afchin, à la fin de l'année 837, de chasser de leurs forteresses
montagneuses Babak et ses compagnons : ce dernier s'enfuit en
Arménie mais il est trahi, livré aux Abbassides et finit par mourir
sous la torture.
Une
fois ce front réduit, Mu'tasim rassemble une importante armée à
Tarse. Selon la source la plus fiable, celle de Michel le Syrien,
elle compte 80 000 hommes dont 30 000 serviteurs ainsi que
70 000 animaux.
D'autres
historiens citent des chiffres plus importants. Ainsi, Al-Masudi
parle de 200 000 à 500 000 personnes. À la différence
des campagnes plus anciennes qui se contentent d'attaquer les forts
de la région frontalière, cette expédition a pour objectif de
s'enfoncer profondément en Asie Mineure pour atteindre Ancyre et
Amorium. C'est cette dernière qui est la principale cible, comme en
témoigne le fait que le calife ait pu faire inscrire le nom de la
cité sur les bannières et les boucliers de ses soldats...
SIÈGE D'AMORIUM |
La
ville est la capitale du puissant thème des Anatoliques et se situe
sur une position stratégique. À l'ouest du plateau Anatolien, elle
contrôle la principale route méridionale empruntée par les
invasions arabes. Elle est aussi le lieu de naissance de Michel II
l'Amorien, le père de Théophile
Du
fait de son importance stratégique, Amorium a souvent été la cible
des attaques arabes des VIIe et VIIIe siècles, et Al-Ma'mun, le
prédécesseur d'Al-Mutasim, avait prévu de l'attaquer avant de
mourir en 833.
Le
calife divise ses forces en deux parties : 30 000 hommes
dirigés par le général Afchin sont envoyés pour rejoindre les
forces de l'émir Omar al-Aqta et envahir le thème des Arméniaques,
au nord-est. Dans le même temps, l'armée principale dirigée par le
calife en personne doit envahir la Cappadoce en passant par les
Portes Ciliciennes (plateau d'Anatolie). Une partie de l'armée du
calife est détachée pour servir d'avant-garde, sous le commandement
du général Ashinas avec Itakh dirigeant l'aile droite, Ja'far ibn
Dinar al-Khayyat dirigeant l'aile gauche et 'Ujayf ibn 'Anbasa le
centre.... Il est prévu que les deux forces se rejoignent à Ancyre
avant de marcher ensemble sur Amorium.
Du
côté Byzantin, Théophile est très tôt mis au courant des
intentions du calife et quitte Constantinople au début du mois de
juin. Son armée inclut des hommes des Anatoliques et peut-être des
thèmes Européens. Les régiments d'élite de la tagmata ainsi que
les Khurramites sont aussi présents. Les Byzantins s'attendent à ce
que l'armée arabe, après avoir franchi les Portes Ciliciennes,
avance vers le nord et Ancyre pour se diriger ensuite vers le sud et
Amorium. Bien que les généraux Byzantins conseillent l'évacuation
de cette dernière ville, Théophile décide de renforcer la garnison
avec l'adjonction d'hommes de la tagmata des Excubites et de la Vigla
ainsi que d'Aétios, le stratège des Anatoliques.
Avec
le reste de son armée, Théophile se met en route pour s'interposer
entre les Portes Ciliciennes et Ancyre. Il campe sur la rive nord du
fleuve Halys, près de l'un de ses affluents majeurs.
Ashinas
traverse les Portes Ciliciennes le 19 juin et le calife et l'armée
principale font de même deux jours plus tard. L'armée arabe avance
lentement et avec précaution. Craignant une embuscade , apprenant
les préparatifs de l'empereur, Mu'tasim interdit à Ashinas de
pénétrer trop profondément en Cappadoce.
Le
général arabe envoie plusieurs détachements d'éclaireurs faire
des prisonniers et il apprend d'eux la présence de Théophile près
de la rivière Halys, où il attend l'arrivée des Arabes pour
déclencher la bataille
Théophile
apprend l'arrivée par l'est de l'armée secondaire arabe dirigée
par Afchin, armée qui comprend 30 000 hommes vers
mi-juillet. Il décide alors de se porter, avec 40 000 hommes
(soit plus de la moitié de son armée), à la rencontre la petite
force arabe.
Il
laisse l'autre moitié de ses troupes sous la direction d'un proche
avec pour mission d'empêcher toute traversée du fleuve. Apprenant
le départ de Théophile, le calife essaie de prévenir Afchin mais
l'empereur Byzantin est plus rapide et rencontre l'armée arabe lors
de la bataille d'Anzen, dans la plaine de Dazimon le 22 juillet.
Si
les Byzantins dominent les premiers affrontements, ils sont cependant
bientôt vaincus et dispersés. Théophile et sa garde sont cernés
et ne parviennent que de justesse à briser l'encerclement pour
s'enfuir.
Théophile
regroupe rapidement ses forces et envoie le général Théodore
Kratéros à Ancyre. Celui-ci trouve la cité complètement déserte
et reçoit l'ordre de renforcer la garnison d'Amorium à la place.
Quant
à Théophile, il est contraint de revenir à Constantinople. En
effet, des survivants de la bataille d'Anzen ont atteint
Constantinople et propagent une rumeur selon laquelle l'empereur
serait mort au combat.
Cela
entraîne la naissance de conspirations pour élever un nouvel
empereur sur le trône. Au même moment, les Khurramites regroupés
autour de Sinope se révoltent et déclarent leur chef Théophobos
empereur même si celui-ci est réticent. Heureusement pour l'empire,
Théophobos maintient une attitude neutre et ne fait aucun geste pour
affronter Théophile ou rejoindre Mu'tasim.
L'avant-garde
du calife dirigée par Ashinas atteint Ancyre le 26 juillet. Les
habitants qui ont trouvé refuge dans les mines environnantes sont
découverts et faits prisonniers après un bref combat contre le
détachement arabe dirigé par Malik ibn Kaydar al-Safadi. Ce dernier
leur permet de repartir libres après avoir appris de leur part la
victoire d'Afchin à Anzen.
Les
deux autres forces arabes atteignent Ancyre lors des jours suivants
et après avoir pillé la cité déserte, l'ensemble de l'armée se
tourne vers le sud et Amorium
L'armée
arabe est divisée en 3 corps. Ashinas dirige le corps situé à
l'avant, le calife celui du milieu et Afchin dirige l'arrière-garde.
Au cours de leur progression, ils pillent les campagnes et arrivent
devant Amorium 7 jours après leur départ d'Ancyre. Le siège de la
cité commence le 1er août. Dans le même temps, Théophile est
inquiet à l'idée de ne pouvoir empêcher la chute d'Amorium et
quitte Constantinople pour Dorylée. De là, il envoie une ambassade
à Mu'tasim.
Celle-ci
arrive peu avant ou lors des premiers jours du siège. Les
ambassadeurs assurent au calife que les massacres à Sozopetra ont
été exécutés en contradiction avec les ordres de l'empereur. Ils
promettent aussi que les Byzantins aideront à la reconstruction de
la ville, que les prisonniers arabes seront libérés et acceptent le
paiement d'un tribut.
Toutefois,
le calife refuse de négocier et contraint les ambassadeurs à rester
dans son camp pour observer le siège de la ville.
Les
fortifications de la ville sont solides et sont constituées d'un
mince rempart protégé par 44 tours et une large douve. Le calife
confie à chacun de ses généraux une portion du mur adverse. Les
assiégés et les assiégeants disposent d'un grand nombre d'engins
de siège et s'échangent des projectiles enflammés durant plusieurs
jours, tandis que les Arabes tentent de saper les fondations des
murailles.
Toutefois,
selon les récits arabes, un prisonnier arabe converti au
christianisme revient dans le camp du calife et l'informe qu'une
partie du rempart a été sévèrement endommagée par de fortes
chutes de pluie et que sa réparation a été sommaire du fait de la
négligence du commandant de la cité... Les Arabes décident alors
de concentrer leurs tirs sur cette section de la muraille et, après
2 jours de bombardement, ils parviennent à ouvrir une brèche. Les
Byzantins la défendent mais se rendent rapidement compte que leur
situation est désespérée... Aetios décide de tenter une percée
de nuit pour rejoindre Théophile.
Cependant,
le plan est abandonné après l'interception de ses messages à
l'empereur par les Arabes. Ces derniers renforcent leur vigilance
pour empêcher toute sortie et intensifient leurs assauts.
Les
Arabes se mettent alors à lancer des attaques répétées contre la
brèche mais les défenseurs tiennent bon.
Selon
al-Tabari, dans un premier temps, les catapultes manipulées par 4
hommes chacune sont placées sur des plates-formes mobiles et des
tours mobiles comprenant 10 hommes, chacune sont construites et
avancées jusque devant le fossé, qui est peu à peu comblé avec
des peaux de mouton (venant des animaux amenés par les Arabes pour
se nourrir durant le siège) et de la terre. Toutefois, le résultat
est peu concluant car les soldats craignent les tirs des catapultes
Byzantines et Mu'tasim doit ordonner que de la terre soit jetée sur
les peaux de mouton pour aplanir la surface jusqu'à la base du mur.
Une tour est poussée sur le fossé comblé mais est bloquée au
milieu de celui-ci et elle doit, avec les autres engins de siège,
être laissée sur place avant d'être brûlée.
Une
autre attaque dirigée par Ashinas le jour suivant échoue du fait de
l'étroitesse de la brèche et Mu'tasim finit par ordonner l'envoi de
plus de catapultes pour l'élargir. Le lendemain, Afchin et ses
troupes visent de nouveau la brèche, tout comme Itakh le
surlendemain.
Les
Byzantins sont progressivement usés par ces attaques successives et
après 15 jours de siège (la date varie selon les historiens
modernes et est soit le 12, le 13 ou le 15 août), Aetios envoie une
ambassade dirigée par l'évêque de la ville... Il offre sa
reddition en échange de la possibilité pour les habitants et la
garnison de quitter la ville.
Mutasim
refuse mais Boiditzès, le commandant Byzantin responsable de la
section de muraille détruite, décide de conduire des négociations
directes avec le calife avec la probable intention de trahir Aetios.
Il se rend dans le camp abbasside et laisse comme ordre à ses hommes
de se retirer jusqu'à son retour.
Pendant
que Boiditzès parlemente, les Arabes se rapprochent de la brèche.
Une fois le signal de l'attaque transmis, ils lancent l'assaut et
pénètrent dans la ville. Pris par surprise, les Byzantins
n'opposent qu'une résistance sporadique. Quelques soldats se
barricadent dans un monastère où ils sont brûlés par les Arabes,
tandis qu'Aetios et ses officiers trouvent refuge dans une tour avant
d'être contraints à la reddition.
La
cité est complètement mise à sac. La chronique Byzantine de
Théophane cite le chiffre de 70 000 morts et Al-Mas'udi celui
de 30 000. Le butin du pillage ainsi que les habitants
survivants sont répartis. La plupart sont donnés à l'armée en
tant qu'esclaves, tandis que les dirigeants civils et militaires de
la ville sont laissés à la disposition du calife. Après avoir
permis au représentant de Théophile de rejoindre ce dernier pour
l'informer de la chute d'Amorium, Mu'tasim brûle la cité dont seuls
les remparts restent relativement intacts
Peu
après le sac de la ville, Théophile envoie une seconde ambassade
menée par le tourmarque de Charsianon Basile apportant des cadeaux
et une lettre apologétique au calife. Elle offre aussi le paiement
d'une rançon de 6 500 kilos d'or et la libération de tous
les prisonniers arabes en échange de la libération des prisonniers
Byzantins de haut-rang.
Mu'tasim
exige en réponse la livraison de Théophobos et du domestique des
Scholes Manuel l'Arménien, qui ont quitté le service des Arabes
depuis plusieurs années. L'ambassadeur Byzantin refuse d'accéder à
sa requête et ne le pouvait pas car Théophobos est en pleine
révolte et Manuel pourrait avoir été tué. À la place, Basile
remet une deuxième lettre plus menaçante de Théophile qui provoque
la colère de Mu'tasim, qui préfère renvoyer les cadeaux de
l'empereur.
Parmi
les prisonniers Byzantins, le stratège Aetios est exécuté peu
après le siège, peut-être en représailles à la deuxième lettre
de Théophile comme le suggère l'historien Warren Treadgold. La
plupart des autres captifs sont échangés avec des prisonniers
arabes en accord avec la trêve de 841, mais les officiers et autres
personnalités importantes ne sont pas concernés. Après des années
de captivité sans espoir de rançon, ils sont contraints de se
convertir à l'islam. Ceux qui refusent sont exécutés à Samarra le
6 mars 845 et sont célébrés comme les 42 Martyrs d'Amorium par
l'Église orthodoxe.
Plusieurs
histoires apparaissent autour de Boiditzès et de sa trahison. Selon
la légende des 42 Martyrs, il se convertit à l'islam mais est aussi
exécuté par le calife aux côtés des autres captifs. Toutefois,
contrairement aux autres corps qui auraient flotté miraculeusement
sur le Tigre, le sien coule.
L'activité
diplomatique de Théophile s'oriente aussi vers la recherche d'alliés
potentiels contre la menace abbasside. Il envoie des ambassades à
l'empereur Louis le Pieux et à la cour d'Abd ar-Rahman II, l'émir
de Cordoue. Les ambassadeurs Byzantins sont reçus avec honneur mais
aucune aide concrète n'en ressort. L'échec diplomatique n'est
cependant pas de grande conséquence, dans la mesure où il apparaît
rapidement qu'Al-Mu'tasim ne peut exploiter à plein son succès
militaire.
En
effet, peu après la prise de la ville, le calife apprend qu'une
rébellion dirigée par son neveu, Al-Abbas ibn al-Ma'mun, embrase
son empire. Mu'tasim est dès lors contraint de mettre fin à sa
campagne et de rejoindre rapidement le califat.
Les
forteresses de la région d'Amorium sont laissées intactes et
l'armée de Théophile, basée à Dorylée, n'est pas attaquée.
L'armée
califale et son cortège de prisonniers prend la route menant
directement d'Amorium aux Portes Ciliciennes. Elle souffre de lourdes
pertes lors de sa marche forcée au travers des régions arides de
l'Anatolie Centrale. De nombreux captifs parviennent à s'échapper
tandis que 6 000 sont exécutés sur ordre du calife.
La
guerre qui se poursuit dans les années suivantes entre les deux
empires n'est que de peu d'ampleur, à coups de raids et de
contre-raids. Après quelques succès Byzantins, une trêve et un
échange de prisonniers (excluant les captifs de haut rang
originaires d'Amorium) sont décidés en 841.
La
conquête d’Amorium n’est pas seulement un désastre militaire
majeur et un échec personnel pour Théophile, incapable de défendre
sa ville natale : C’est aussi un traumatisme pour les
Byzantins qui résonne encore dans la littérature bien des années
plus tard.
Pour
autant, le sac d’Amorium ne modifie guère l’équilibre des
forces qui basculent peu à peu en faveur des Byzantins.
Dans
le domaine économique, malgré la guerre, son règne correspond à
une période prospère, encouragée par les dépenses de l'empereur
pour des grands travaux, dont la restauration des murs de
Constantinople et la construction d'un hôpital qui fonctionne
jusqu'à la chute de l'empire Byzantin.
Amateur
d'art et de musique, Théophile favorise la constitution d'une grande
université à Constantinople et favorise l'augmentation du nombre
d'ateliers de copistes.
Touché physiquement par la prise de sa ville natale, Amorium, et malade, Théophile meurt le 20 janvier 842. Son fils Michel III lui succède.
Touché physiquement par la prise de sa ville natale, Amorium, et malade, Théophile meurt le 20 janvier 842. Son fils Michel III lui succède.
Toutefois,
il discrédite fortement la doctrine de l’iconoclasme, ardemment
soutenue par Théophile. En effet, l’iconoclasme appuie largement
sa légitimité sur les succès militaires de ses partisans. De ce
point de vue, la chute d’Amorium contribue à son abandon peu après
la mort de Théophile en 842.
Dans
l'Antiquité, la ville d'Aura, devenue Amorium ou Amorion à l'époque
Romaine et Byzantine, se trouvait sur l'emplacement du village Turc
actuel de Hisarköy, à 12 km d'Emirdağ sur la route de
Davulga, dans la province d'Afyonkarahisar. Des fouilles
archéologiques y sont toujours en cours, et font régulièrement
l'objet de publications scientifiques...
Jean
VII le Grammairien — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Jean_VII_le_Grammairien
Jean
VII le Grammairien (en grec Ιωάννης Ζ΄ Γραμματικός,
Ioannes VII ... de Constantinople ayant exercé ses fonctions du 21
janvier 837 au 4 mars 843. .... mène à bien jusqu'au mois de
décembre de la même année : le jour de Noël 814, une ...
Persée
: Chronologie des patriarches iconoclastes du IXe ...
www.persee.fr/web/.../rebyz_1146-9447_1935_num_34_178_2828
de
V Grumel - 1935 - Cité 2 fois - Autres articles
La
chronologie des patriarches iconoclastes du ixe siècle est ainsi
établie par Vasiliev .... Nous ne nommons ces derniers que pour
indiquer que la date de 838, ...
Les
principaux acteurs de la Renaissance carolingienne
expositions.bnf.fr/carolingiens/reper/01.htm
À
la mort de ce dernier, en 816, il reçoit l'évêché de Lyon. ...
Devenu en 835-838 évêque de Lyon, il participe au synode de
Quierzy, où il s'oppose à ... il se fait remarquer par ses prises
de position iconoclastes contre les images ornant les ...
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24/01/15
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