17 DÉCEMBRE 1914
I)
L'attaque
d'Ovilliers la Boiselle, le général Joffre, dans son instruction
générale n°8 du 8 Décembre 1914, prescrit 2 opérations
principales, l'une en Champagne, l'autre en Artois ainsi que des
actions secondaires. Ces actions secondaires ont pour but de « Fixer
l'adversaire, de détourner son attention et de préparer les actions
ultérieures. »
L'une de ces offensives secondaires doit avoir lieu sur le front de la 2e armée dont le 19e régiment d'infanterie fait partie depuis fin septembre. La directive étant « La 2e armée attaque en direction de Combles. »
Dans le cadre des préparatifs de cette offensive, le général de Castelnau commandant la 2e armée déclare : « Il sera indispensable de fixer, par une attaque sérieuse sur Pozières, les effectifs et l'artillerie ennemie de la région de Pozières, Ovillers, La Boisselle afin d'empêcher toute attaque sur le flanc gauche lors de notre action sur Montauban (Somme).
Le
village de La Boisselle étant très fortement organisé et trop bien
flanqué pour pouvoir être attaqué directement.
L'objectif
de cette attaque sera Ovillers et la crête nord, avec comme objectif
ultérieur Pozières... Elle partira du bois d'Authuile. ».
Merci
à A. Dubois pour la carte :
Cette
attaque sera menée par la 44e brigade (19e et 118e RI) de la 22e
division du 11e corps d'armée.
Le 19ème régiment d'infanterie, renforcé par un groupe de volontaires du 116e RI et un du 337e RI, eut pour mission l'attaque sur Ovillers. Le 118e RI devant mener l'attaque sur La Boisselle.
Le 19ème régiment d'infanterie, renforcé par un groupe de volontaires du 116e RI et un du 337e RI, eut pour mission l'attaque sur Ovillers. Le 118e RI devant mener l'attaque sur La Boisselle.
L'opération est fixée pour le 17 Décembre 1914 a 6h du matin, sans préparation d'artillerie pour obtenir le bénéfice de la surprise. Le 19e RI menant son attaque sur Ovillers à la fois par le saillant sud-est et par le nord, le 118e RI devant attaquer La Boisselle par le sud-ouest.
Malheureusement,
les Allemands ont vent du projet d'attaque. Leurs tranchées de 1ère
et 2e lignes sont pleines de défenseurs qui attendent nos troupes de
pied ferme. C'est sous un déluge de mitraille que le 19e régiment
d'infanterie doit avancer. L'artillerie ennemie bombarde constamment
les positions du 19e RI. De plus, la destruction des réseaux de fil
de fer en avant des lignes ennemies n'a pu être complètement
achevée.
Les
hommes se heurtent à ces obstacles infranchissables. Malgré tout,
vers 7h, ils réussirent a s'emparer d'un blockhaus situé en avant
d'Ovillers. Mais le 19e régiment d'infanterie est pris sous le feu
ennemi, impossible d'avancer, impossible de se replier. En fin de
matinée le blockhaus est repris. La bataille est perdue.
Plus de la moitié des hommes qui tentent de se replier en plein jour sont tués. Les quelques hommes qui peuvent se maintenir jusqu'à la nuit, profitent de l'obscurité pour rejoindre les lignes Françaises. Le 19e régiment d'infanterie est décimé. Il perd, ce 17 Décembre 1914, 19 officiers et 1138 sous-officiers et soldats tués, blessés, disparus, prisonniers.
II)
17
décembre 1914 Vic s/Aisne
Pas
d’obus.
Nous
sortons de la maison notariale en levant machinalement le nez vers le
ciel et en tendant la main : « Est-ce qu’il pleut ? »
Non, il ne pleut pas…
Il
a déjà bien plu sur la pauvre petite ville. Que de toits troués,
que de murs ouverts, que de vitres brisées ! Le vieux château
de Vic, construit pour résister aux plus lourds boulets, n’a pas
résisté à un obus de 150 qui lui a fait dans le flanc une affreuse
blessure.
Comme
mon pied m’empêche de « globe-trotter », comme dit le
colonel, je fais en boitillant mon tour de ville. Je vais écouter
les derniers potins de dame Moutarde. Dame Moutarde est la gardienne
de la maison où logent Plaisant et son drapeau. « Monsieur
Plaisant, fait-elle en embuant ses lunettes d’émotion, Monsieur
Plaisant ! un monsieur si bien !… Croyez-vous, Monsieur,
qu’il voudra bien me photographier ?- Mais certainement,
certainement, dame Moutarde » C’est une façon de me demander
de lui rendre ce service, car derrière sa lunette soudain désembuée
je la vois loucher sur mon kodak.
C’est
chez cette dame Moutarde que le colonel, qui y mange et loge,
consulte sur la direction des obus qui arrivent sur la ville… Elle
s’y entend, depuis 3 mois ! Dans sa rue, la rue du Jeu D’Arc,
il en est bien tombé une quinzaine...
Je
m’ennuie des tranchées. Vic en est tout près mais comme elles
sont loin de Vic !… J’y retournerai demain.
III)
En
Flandre, l'escadre Anglaise bombarde Westende (nord-est de
Lombaertzyde), les Belges repoussent une attaque sur Saint-Georges et
s'avancent sur L'Yser, nos troupes progressent au sud-est d'Ypres et
aux alentours de la Bassée. Nous refoulons encore des attaques en
Woëvre (bois de Mortmart) et en Haute-Alsace (ouest de Cernay).
Une escadre de croiseurs Allemands a opéré un bombardement sur la côte Anglaise, entre les embouchures de la Tyne et de l'Humber, à Hartlepool, Whitby et Scarborough; repoussée, elle est repartie dans la direction du nord-est. Cette canonnade a provoqué des pertes importantes.
La progression Serbe s'accentue en Bosnie. Au total, 60 000 Autrichiens ont été capturés par les armées du général Putnik, avec un formidable matériel.
Les Russes ont arrêté la marche des colonnes Autrichiennes qui essaient de franchir les Carpathes pour redescendre dans la plaine Galicienne. Ils ont repoussé en Prusse les Allemands qui se trouvent dans la région de Mlava. Une grande bataille se prépare dans les environs de Cracovie, où les adversaires concentrent d'énormes effectifs.
On signale de nouvelles mutineries des contingents Tchèques dans l'armée Autrichienne.
Le total des pertes Prussiennes, Bavaroises, Saxonnes et Wurtembourgeoises est évalué maintenant à 1.200.000 hommes.
IV)
On
apprend dans Le Figaro que « La Grande-Bretagne ayant informé le
gouvernement Français de son intention de proclamer le protectorat
Anglais sur l’Égypte, le gouvernement Français, s'inspirant de la
« Déclaration Franco-Anglaise concernant l’Égypte et le Maroc »,
du 8 avril 1904, a donné son adhésion à ce projet.
De
son côté, s'inspirant de la même « Déclaration », la
Grande-Bretagne a reconnu le protectorat Français sur le Maroc et
donné son adhésion au traité Franco-Marocain du 30 mars 1912.
Sur
le plan militaire, le ministère de la Guerre communique, « La
journée est marquée par une progression de notre part en Belgique,
au nord de la route d'Ypres-Menin, ainsi qu'au sud et au sud-est de
Bixschoote.
Dans
la région d'Arras, une offensive vigoureuse nous a rendus maîtres
de plusieurs tranchées devant Auchy-lès-La Bassée, Loos,
Saint-Laurent et Blangy. Sur ce dernier point, nous avons enlevé,
sur un front de plus d'un kilomètre, presque toutes les tranchées
de première ligne de l'ennemi.
Dans
la région de Tracy-le-Val, sur l'Aisne et en Champagne, notre
artillerie lourde a pris nettement l'avantage.
Dans
l'Argonne, les Allemands ont fait sauter une de nos tranchées au
nord du Four-de-Paris et ont essayé d'en déboucher avec 3
bataillons. Cette attaque d'infanterie et celle qu'ils ont menée à
Saint-Hubert ont été repoussées. »
Les
journaux Parisiens reviennent longuement sur l’événement majeur
de ce mois de décembre 1914, le bombardement des côtes Anglaises
par les croiseurs Allemands entre l'Humber et la Tyne, rivières dans
lesquelles stationnent habituellement des flottilles de torpilleurs,
voire de sous-marins.
Le
journal Le Temps, carte de l’Angleterre à l’appui, revient en
détails sur ces événements.
(…)
Au même moment, un croiseur dreadnought et un croiseur cuirassé,
arrivant en vue de Scarborough, lancent 50 obus qui causent de grands
dégâts.
(…)
Les navires Allemands sont restés environ une heure en vue du
littoral et ont été attaqués par des navires Anglais de patrouille
qui, relate un communiqué officiel « avons essayé de leur barrer
la route, mais les Allemands se sont enfuis à toute vapeur et, à la
faveur du brouillard, ils ont disparu ».
En
Belgique, les communiqués officiels de mercredi constatent que les
alliés ont repoussé les contre-attaques que les Allemands dirigent
sur les nouvelles positions conquises par les Belges et les Français
à Saint-Georges et qu'il y a une légère progression jusqu'à la
mer au nord-est de Nieuport et au sud-est d'Ypres.
Le
correspondant de guerre du Daily Chronicle rapporte qu'en 3 jours les
Allemands ont eu 24 000 hommes hors combat au nord et au sud d'Ypres.
Les
Alliés repoussent les violentes attaques dirigées par les Allemands
contre nos positions à Poekapelle, Langemark, Passchendaele et
Bixschoote, c'est-à-dire sur le front nord-est d'Ypres.
MADAME DE THÈBES |
La
campagne Russe : Le communiqué officiel de Petrograd indique que «
sur la rive gauche de la Vistule, les attaques opiniâtres des
Allemands durent toute la journée, empruntant la direction générale
de Kiernozia à Sochazcef (sur la Bzoura, à 65 kilomètres à
l'ouest de Varsovie). Sur les autres points du front, les
contre-attaques Russes continuent contre les positions de l'ennemi,
elles en entravent les déplacements vers la région où il porte son
attaque principale.
En
Galicie, les manœuvres Russes ont empêché la progression des
troupes Autrichiennes qui traversent les Carpathes.
Sur
le front oriental, les Allemands ont dirigé des offensives
repoussées sur Gumbinnen et sur Nikolaïken, au centre de la région
des lacs de Mazurie, la ligne Russe va de ces deux points vers Mlawa.
Le
journal Le Temps publie un article sur le bombardement d’Armentières
qui « a repris avec une violence particulière et s'est étendu
à tous les quartiers de la ville. Les bombardements précédents ont
déjà endommagé beaucoup d'usines, mais cette fois, les Allemands
ont employé des obus incendiaires qui ont détruit des maisons
particulières et la filature de lin Lourme et Dolez, où les dégâts
sont importants.
Attention
aux méfaits du tabac : Dans Le Temps, on peut lire une drôle de
mésaventure survenue à un fumeur néophyte qui l’emmena
directement devant monsieur le juge. « Avant de prendre sa faction
de sentinelle au domicile de son colonel, à la Chapelle-en-Serval
(Seine-et-Oise), le cavalier Édouard Ameline, du 25e dragons, a le
tort de fumer aussitôt après dîner, coup sur coup, deux cigares
qu'on venait de lui donner... Or, notre cavalier n'a pas l'habitude
de fumer, aussi la nicotine l’écœure-t-elle au point qu'il est
retrouvé affalé dans sa guérite.
Croyant
qu'il est ivre, ses chefs le déférent à l'autorité militaire, et
il comparait devant le conseil de guerre pour abandon de poste et
ivresse. Son avocat établit à l’audience que ce qui a été
considéré comme de l'ivresse n’est en réalité que le résultat
d'un violent malaise occasionné par la fumée. Il réussit ainsi à
faire acquitter son client. »
V)
Le
général Foch, qui commande le groupe provisoire du nord, arrive le
17 décembre, à 8h30, à Cambligneul, et prend en main la conduite
des opérations. Craignant que la préparation d'artillerie ne soit
insuffisante, il ordonne de n'entreprendre l'attaque du 33e corps sur
Carency que, lorsque l'attaque du 21e corps sur Notre Dame de Lorette
sera terminée.
Au
21e corps, l'attaque est lancée à 13h10, après une violente
préparation d'artillerie.
Le
21e bataillon de chasseurs, qui attaque dans le secteur de Noulette
(bois Boche), s'empare, à 16h, des tranchées de première ligne
ennemies sur presque tout son front d'attaque : A sa droite, le 20e
bataillon de chasseurs, après avoir été cloué au sol après un
bond de 100 mètres, parvient à prendre pied dans quelques éléments
de tranchées, quant au 17e bataillon, qui attaque sur la crête même
de Notre Dame de Lorette, il ne peut progresser...
La
92e division territoriale n'a poussé en avant que quelques postes
vers la fosse Calonne, et, à la 58e division, si la gauche ne peut
guère gagner qu'une centaine de mètres, le centre progresse
d'environ 500 mètres vers la fosse n°8
Au 10e corps d'armée, nous avons pu gagner du terrain à Saint-Laurent dont nous tenons la mairie et l'école, vers Blangy, progrès nuls.
La nuit interrompt nos attaques; mais l'ennemi réagit fortement et essaie, par de furieuses contre-attaques, de reprendre le terrain conquis. Prises sous nos feux d'infanterie et d'artillerie, ces contre-attaques échouent.
Au 10e corps d'armée, nous avons pu gagner du terrain à Saint-Laurent dont nous tenons la mairie et l'école, vers Blangy, progrès nuls.
La nuit interrompt nos attaques; mais l'ennemi réagit fortement et essaie, par de furieuses contre-attaques, de reprendre le terrain conquis. Prises sous nos feux d'infanterie et d'artillerie, ces contre-attaques échouent.
VI)
Je
suis allé communier ce matin avec Leroux. Jamais je ne m’en suis
senti plus le besoin que maintenant où s’approche l’heure du
combat. Je suis heureux aussi quand je peux emmener avec moi quelques
camarades, revenus de certaines erreurs passées.
A
7h30, nous faisons une marche de délassement dans les bois. Je suis
heureux de vivre et insouciant… Mais au loin, depuis le matin et
même le milieu de la nuit, le canon gronde formidablement, la
fusillade est terrible du côté de Suzanne, Albert. C’est le…
Corps qui attaque… Quand la bataille mugit ainsi dans le lointain,
l’on éprouve toujours une certaine angoisse : Des camarades
se font tuer ! Puisse leur sacrifice n’être pas inutile et
nous donner la victoire !
Beaucoup
d’avions, un ballon captif, un drachen (dragon ballon captif de
forme allongée et qui servait à l’espionnage) à l’horizon.
Dans la soirée, nous apprenons que nous avons enlevé Mametz et
Montauban : beau succès !
VII)
Au
fond, les diplomates les plus perspicaces en savent-ils beaucoup plus
long que Mme de Thèbes ?
Selon
le baron de Berckheim, qui est premier conseiller de l'ambassade de
France à Berlin, la guerre pourrait s'achever plus tôt qu'on ne le
pense : le mois d'avril lui paraît être l'époque à laquelle les
négociations de paix pourraient commencer.
Mais
ces négociations seront longues, ardues, pleines d'embûches.
Il
faudra que les belligérants gardent longtemps leurs armées sur le
pied de guerre. Nos soldats ne sont pas près de rentrer dans leurs
foyers...
La
célèbre voyante annonce qu'en 1915 l'Allemagne verra la guillotine
en permanence (la guillotine doit être une façon de parler car
l'instrument est bien Français), mais que l'ère révolutionnaire
surexcitera le patriotisme Allemand, à la façon de 1793. La
pythonisse reprend une idée que j'ai quelquefois développée en
réponse aux idylles de République Germanique dont se bercent
Vaillant et Compère-Morel. La rencontre m'amuse assez.
Mais
pour une révolution en Allemagne, faut-il compter sur les
socialistes qui se nationalisent à vue d’œil et se transforment
en nationaux-démocrates, à l'image des libéraux d'avant 1870,
devenus nationaux-libéraux après la guerre ?
Ou
bien est-ce sur le socialisme extrême, celui de Liebknecht et de
Rosa Luxembourg, qu'il faut se reposer ?
Liebknecht
a été seul, tout seul, ces jours-ci, à voter contre les crédits
de guerre au Reichstag et, pour ce fait, il est même menacé d'être
exclu du parti.
Comme
disait jadis à propos de Jaurès le prince de Bülow : « une
hirondelle ne fait pas le printemps ».
M.
de Berckheim disait encore que, depuis 3 ans, les avanies que
subissent les membres de l'ambassade de France à Berlin sont telles
que la position est devenue intenable.
On
m'affirme que le scandaleux article publié par le sénateur Gervais,
dans Le Matin, au mois d'août, a été écrit sur les indications du
ministre de la guerre Messimy.
Cet
article impute une conduite honteuse au feu à des contingents du
Var. Or Clemenceau est sénateur du Var. C'est contre lui, dont
l'influence est alors redoutée d'un certain nombre de radicaux, que
l'attaque était dirigée... On veut pouvoir dire : « Les
soldats de Clemenceau », comme on a dit, après l'affaire de
Lille : « Les troupes à Caillaux. » En somme, querelles
de couloirs et de factions par lesquelles on divise les Français.
VIII)
Un
budget pour le seul premier semestre 1915. La guerre ne faiblit pas
et en cette fin d’année, il est clair qu’il faut envisager la
poursuite du conflit en 1915 c’est pourquoi le Parlement doit voter
d’urgence les moyens qui permettent aux armées de remplir leurs
missions de défense du territoire et de combat contre l’ennemi
pour qu’il retourne derrière ses frontières. Les crédits qui
sont sollicités pour le premier semestre 1915 s’élèvent à 8 525
millions, en hausse de 5 929 millions en comparaison aux 6 premiers
mois de 1914.
Sur
cette enveloppe, les dépenses du ministère de la Guerre
représentent 6030 millions. Au nom du gouvernement, le ministre des
Finances Alexandre Ribot renonce à présenter un budget qui couvre
la totalité des dépenses de l’année à venir.
IX)
Nuit
assez mouvementée. Fusillade, canon. Bombardement dans la matinée...
Après-midi,
bombardement autour de l'hôtel de ville. Alors que nous sommes
tranquillement occupés à travailler, un obus arrive à l'entrée de
la rue de Pouilly, tout près de la maison Sevestre, en face des
Galeries Rémoises. Son explosion a fait vibrer les vitres du bureau
et cela nous fait sortir pour aller jeter un coup d’œil par la
salle des appariteurs. Au moment où j'approche de l'une de ses
fenêtres, un second projectile, tombant à peu près au même
endroit, éclate en masquant derrière une fumée noire et épaisse
le coin de la place où est la Banque de France, des gens qui se
trouvent dans ces parages se sauvent de tous côtés pour chercher un
abri.
D'autres
obus arrivent encore explosant autour de la mairie, l'un au coin de
la rue Thiers et de la rue des Boucheries, un autre rue de la Prison.
Etc...
M
le Dr Langlet, MM. Em. Charbonneaux, de Bruignac et Raïsac quittent
le bureau de l'administration faisant suite, à droite de la grande
salle et tout le personnel se répand, partie dans les couloirs ou la
salle des Pas-Perdus, partie dans les sous-sols.
A
partir de 21h, le bombardement reprend et dure toute la nuit.
Impossible de dormir. Chaque fois que je commence à m'assoupir, une
nouvelle explosion me ramène à la réalité des choses comme, de
temps en temps, une pluie de morceaux de tuiles ou d'ardoises dans la
petite cour de la maison rue Bonhomme, m'indique qu'un immeuble assez
proche vient d'être touché.
Décidément,
je ne puis guère compter me reposer pour le moment. J'écoute
attentivement les sifflements qui se suivent, voulant croire, après
chaque éclatement, que le bombardement pourrait cesser, non !
« Ils » continuent toujours à tirer.
Plusieurs
fois, je me demande s'il ne me va pas falloir me relever. Descendre à
la cave... Au sous-sol par un froid de loup ne me dit rien. J'attends
donc... et vers 6h du matin seulement, les derniers obus tombent
encore tout près. Le bruit sec d'un gros éclat frappant fortement
le pavé, devant le vitrage de la salle-à-manger où je suis si bien
installé, me fait lever cette fois, et, malgré un grand besoin de
sommeil, je dois considérer ma nuit comme terminée.
Il
a été envoyé plus de 200 projectiles sur la ville, depuis hier
soir et au cours d'une petite tournée que je tiens à faire avant de
renter au bureau, je m'aperçois que les engins dont j'ai si bien
entendu les explosions sont tombés rue Cérès, rue des Coumeaux,
rue Ponsardin aux caves Werlé, boulevard Lundy, etc...
X)
Le
jeudi, une perquisition a été faite chez le banquier monsieur Roth
Le Gentil.
La
lettre suivante a été adressée à la Mairie :
17
décembre 14
Référent
à mon entretien verbal de ce jour avec M. le Maire et aux
dispositions déjà prises, j'ordonne ce qui suit :
1°
En ce qui concerne le débit de viande à l'abattoir il faut en
premier lieu pourvoir aux besoins de l'armée et ensuite à ceux de
la ville de Cambrai.
2°
La viande des bêtes achetées par les bouchers de la main à la main
est fournie pour autant qu'elle est de qualité convenable par moitié
aux troupes.
3°
La viande de vache etc... qui est apportée des localités en dehors
de Cambrai pour être vendue devra être timbrée à l'abattoir. La
moitié de cette viande, et si besoin est, d'avantage pourra être
exigée par les troupes.
4°
Tous les différents concernant le débit de la viande sont jugés
par monsieur l'inspecteur Scholler.
Signé:
Schötll
XI)
Vers
11h un abri de la tranchée de droite « de la Noé » a
été démoli par un obus. Un homme a été légèrement blessé.
De 16h15 à 17h l'artillerie Allemande bombarde la ville, quelques obus de 150 tombent dans le quartier de la rue de [illisible], des obus de 210 éclatent vers la rue Cérès
Quelques
projectiles atteignent le quartier de la gare.
Ce
même jour, le Soldat Fernand Fournier décède des suites de maladie
à l'hôpital complémentaire B de Reims. Il est inhumé à la
Nécropole nationale de Sillery - Tombe 4641. Il avait 33 ans.
17
décembre 1914 - 4 Morts pour la France | La Grande ...
1418.lorient.fr/.../1914.../decembre-1914/17-decembre-1914-4-morts-p...
Matricule
276473/765. Classe 1912. Il disparaît au combat à Steenstraete
(Belgique), le 17 décembre 1914 à l'âge de 22 ans. Il habitait 47
rue de la Comédie à ...
Jeudi
17 décembre 1914 - Il y a 100 ans
www.il-y-a-100-ans.fr/.../jeudi-17-decembre-1914-l-angleterre-bombardee...
17
déc. 2014 - Jeudi 17 décembre 1914 : L'Angleterre bombardée,
Armentières ... Par la rédaction pour Il y a 100 ans - La Grande
Guerre, Publié le 17/12/ ...
17
Décembre 1914 ... Au fond, les diplomates les plus ...
lafautearousseau.hautetfort.com/.../11/.../17-decembre-1914-5495281.ht...
mercredi,
17 décembre 2014. 17 Décembre 1914 ... Au fond, les diplomates les
plus perspicaces en savent-ils beaucoup plus long que Mme de Thèbes
?
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