16
DECEMBRE 1914
I)
« Moins
de 10 jours avant Noël ! Approchez, approchez, Mesdames et
Messieurs ! »
La
neige tombe en gros flocons sur la rue du faubourg où se sont
installés les marchands. De chaque côté de la rue, des étals sont
dressés. Des camelots interpellent les passants à grands
cris :
« Jouets, dessins, crayons, j’ai tout ce qu’il vous faut, madame ! »
« Offrez des vêtements chauds à ceux que vous aimez ! Des prix extraordinaires, ici ! »
« Vins, alcools, venez préparer votre table de Noël ! »
« Jouets, dessins, crayons, j’ai tout ce qu’il vous faut, madame ! »
« Offrez des vêtements chauds à ceux que vous aimez ! Des prix extraordinaires, ici ! »
« Vins, alcools, venez préparer votre table de Noël ! »
L’approche
de Noël fait revivre le faubourg Saint-Jacques, dont les trottoirs
se repeuplent peu à peu. Si la foule qui les parcourt n’est pas
aussi dense qu’au Noël précédent, Lucien n’en est pas moins
heureux de voir le quartier sortir au moins pour un moment de la
torpeur dans laquelle la guerre l’a plongé. Autour de lui, des
femmes en manteau s’attardent sur les articles exposés, et
marchandent âprement avec les vendeurs. Les rares hommes présents
sont des vieillards ou, à l’inverse, des enfants qui se battent
joyeusement à coups de boule de neige.
« Approchez,
il y en aura pour tout le monde ! »
Au
coin de la rue, la foule se fait soudain plus dense. Lucien ne
parvient pas même à distinguer la charrette qui provoque une telle
cohue. Intrigué, il se fraie un chemin parmi les badauds. Il
découvre un petit personnage à la barbe en pointe, vêtu d’un
grand manteau blanc. Monté sur un escabeau, l’homme se débrouille
tant bien que mal face à toutes les mains qui lui tendent pièces et
billets.
« Tenez,
madame, merci à vous, vous faites une affaire ! dit-il d’une
voix fluette. Monsieur, êtes-vous servi ? Que vous faut-il ?
Ah, excellent choix ! Vous faut-il un reçu ? »
Lucien
reste coi devant les articles présentés au-dessus de lui. Il n’y
a là ni jouets, ni vêtements, ni quoi que ce soit que l’on puisse
trouver sous un arbre ou sur une table de Noël.
Il
n’y a là que des armes !
Fusils,
revolvers, couteaux et même cuirasses sont suspendus comme des
saucissons.
Les
acheteurs se battent presque pour emporter le dernier exemplaire d’un
pistolet Colt américain vendu dans une superbe boîte, tel un
magnifique jouet...
Le
marchand continue de s’époumoner, alors même qu’il sert ses
clients :
« Allez,
Messieurs-Dames ! Qu’allez-vous envoyer aux membres de votre
famille qui sont au front ? Qu’allez-vous envoyer à votre
fils, à votre mari ? Envoyez-leur quelque chose d’utile !
Ce revolver très simple d’entretien peut tuer son Boche à 400
mètres ! Cette cuirasse provenant directement des stocks de
l’armée Russe protégera votre garçon ou votre époux des balles
allemandes !... Et qui n’a pas sa baïonnette, la meilleure
amie du soldat ? »
Lucien
n’en croit pas ses yeux. Le négociant finit par le remarquer :
« Hé
bien, jeune homme, est-ce qu’il y a ici quelque chose qui vous
ferait plaisir ? dit-il en se penchant vers lui. Vous avez un
membre de votre famille au front ? Un ami, peut-être ?
Qu’est-ce qu’il vous faut ?
— Vous faites commerce d’armes ? Pour Noël ? » demande Lucien, estomaqué.
Comme
étonné de cette remarque, l’homme au manteau blanc se redresse et
désigne du pouce la rue derrière lui. À son grand étonnement,
Lucien distingue alors d’autres charrettes garnies d’armes autour
desquelles se presse aussi une foule compacte.
« C’est
un Noël de guerre ! explique le commerçant de sa voix de
crécelle. Franchement, à ceux que vous aimez, vous préférez
offrir un bibelot ou une arme qui leur donnera une chance de plus de
revenir vivants ? »
II)
16
décembre 1914. Vic sur Aisne
Voilà
qu’on nous bombarde ici !
L’obus
devient obsédant. On en a plein la tête de sa chanson fastidieuse !
Des
marmites (ô Badonviller, je te retrouve à Vic !), des marmites
donnent soudain de leur grosse voix durant que nous mangeons, 3
médecins et moi, de la compote de pêches en conserve dans l’étude
du notaire. Patatabroumm !… La gendarmerie vole en morceaux…
Bien
visé, Messieurs les Allemands…
D’autres
tombent sur d’anonymes pauvres maisons, les unes déjà blessées
et que cette nouvelle éventration achève, les autres que la joie
d’avoir échappé au premier bombardement tenait déjà et qui,
prises d’un beau courage, ouvraient depuis quelques jours leurs
volets l’un après l’autre. La nôtre qui porte déjà trois
blessures en son flanc n’attrape rien, que quelques lourds éclats
que notre cuisinier facétieux vient nous servir tout chauds sur un
plat, en guise, dit-il, de plum-pudding.
… Nous
avons eu aujourd’hui plusieurs hommes tués dans les tranchées :
ce sont ou des distraits ou des bravaches : Des distraits qui
ont dépassé de la tête la ligne de la terre protectrice, des
bravaches qui se sont montrés au-dessus de cette ligne « histoire
de voir des boches ». Tout ce qui dépasse la terre est
immédiatement touché d’une balle.
III)
Nettoyage
des armes, des effets et des équipements. Le soir nous nous mettons
en tenue de départ et nous couchons en alerte, sacs montés.
Courcelles est bombardé et plusieurs obus tombent auprès de notre
cantonnement. Un artilleur a la jambe coupée par un éclat... Le 30e
d’artillerie quitte Courcelles ce soir.
IV)
Chère
Eugénie
J’ai
reçu hier mardi le colis que tu m’as envoyé, contenant du
chocolat, des genouillères, un bon caleçon, du papier à lettres,
etc… Je t’en remercie sincèrement, surtout pour le caleçon, tu
as dû savoir que j’en avais demandé un à Aimée. Je l’ai mis
sur moi immédiatement, ainsi que les genouillères, et je m’en
trouve très bien.
Pendant
les 8 jours que j’ai passés dans les tranchées de première
ligne, couché sur la terre, plutôt sur la boue, car nos tranchées
ne sont couvertes que par les tentes que nous portons, j’avais
souvent froid aux jambes et aux genoux, plutôt qu’aux pieds, avec
ce bon caleçon, je serai garanti.
Comme
je l’écris à Aimée aujourd’hui même, nous sommes au repos
en arrière du front, et ce n’est pas trop tôt. Ce matin,
pendant 3 heures, j’ai gratté ma capote pour enlever la boue
qui y est collée, il y a des écailles d’1/2 centimètre
tout autour, de même pour le pantalon.
Quand
nous sommes relevés, pour revenir en arrière, ou pour aller
sur le front, nous passons par des chemins qui sont
tellement sales que tu ne peux pas t’en faire une idée.
Les plus sales de chez nous (la Forêt ou la Grande-Prairie),
sont des avenues auprès de ceux-là. Nous avons fait surtout
500 mètres dans 20 centimètres de boue liquide sans
pouvoir l’éviter, nous en avions plein nos chaussures. Ce n’est
plus le parquet de l’étude de Me. Parfait. Ce qui me
console, c’est que je supporte toutes ces fatigues sans
en trop souffrir.
Encore
une fois merci et bonjour affectueux.
Ton
frère, H. Moisy
V)
Journal
du Rémois Paul Hess (extraits)
« Nuit
et journée assez calmes. Quelques obus. »
Le
347e RI bombardé dans le pays Rémois
16
décembre 1914.-
Vers
9h45, violente canonnade dirigée sur tout le front du sous-secteur
du Linguet par des canons de divers calibres. Les tranchées de
gauche de 1ère ligne (tranchée de la Noé) ont été
particulièrement éprouvées par le tir d’obus de 21 cm. Un des
abris de cette ligne a été écrasé, et les boyaux de communication
en avant et en arrière de la même tranchée se sont éboulés en 3
endroits.
Un obus a éclaté à l’entré du boyau de mine et l’a obstrué. Nos pertes, qui n’ont pu être évaluées qu’après plusieurs heures de déblaiement, s’élèvent à 1 sous-officier (sergent Marcel Dardenne) et 7 hommes de la 24e Cie tués, et 6 hommes de la même Cie blessés.
Un obus a éclaté à l’entré du boyau de mine et l’a obstrué. Nos pertes, qui n’ont pu être évaluées qu’après plusieurs heures de déblaiement, s’élèvent à 1 sous-officier (sergent Marcel Dardenne) et 7 hommes de la 24e Cie tués, et 6 hommes de la même Cie blessés.
VI)
Bombardement
de Scarborough 3 vaisseaux de guerre Allemands bombardent 3 ports
Anglais de la mer du Nord : Scarborough, Whistby et Hartlepool,
une centaine de morts et 250 blessés...
L'amirauté
Anglaise annonce qu'un mouvement important de la flotte Allemande a
eu lieu ce matin dans la mer du Nord.
Les
villes de Scarborough et d'Hartlepool ont été bombardées. Les
flottilles Britanniques ont engagé le combat sur divers points.
«
Des habitants de Scarborough, arrivés à Hull, racontent que le
bombardement de la ville a commencé ce matin, à 8h. Plusieurs
édifices, disent-ils, ont été endommagés par les obus ennemis. »
VII)
France.
L’armée
anglaise a progressé en Flandre près de Wytschaete.
Les
forces Franco-Belges se sont avancées vers l’ouest aux environs de
Nieuport et au sud d’Ypres.
Les
Allemands ont bombardé à longue portée la gare de Saint-Léonard,
près de Saint-Dié, et attaqué vivement, mais sans résultat, nos
lignes à proximité de Thann, en Alsace.
Russie.
L’avantage
reste acquis aux Russes dans la région de Mlava, comme aussi sur la
Bzoura, près de Lovicz.
Les Serbes ont fait retraverser le Danube et la Save aux corps Autrichiens qui avaient pénétré dans leur pays.
L’ Angleterre prépare le remplacement du souverain égyptien transfuge Abbas II par son oncle Hussein Kamel, qui prend le titre de sultan.
Tout
lien de vassalité est rompu entre l’Egypte et la Turquie, le
premier de ces pays devenant un protectorat Britannique, dont le
cabinet de Londres dirige les relations extérieures.
VIII)
Situation
en France :
Dans
sa séance du jour, le conseil des ministres décide de demander aux
Chambres le vote d'un crédit de 300 millions, dans le but de venir
en aide aux populations des départements envahis. L'opinion publique
sera unanime à approuver cette résolution.
L'idée
d'une aide à apporter aux régions envahies, pour les dédommager
des pertes que l'invasion leur a infligées, n'est d’ailleurs pas
nouvelle, comme on serait peut-être tenté de le croire.
Sur
le plan militaire, le communiqué officiel indique que :
«
Nous avons progressé sur quelques points dans la région de
Vermelles. »
Pas
d'action d'infanterie sur le reste du front, mais tir très efficace
de notre artillerie lourde aux environs de Tracy-le-Val, sur l'Aisne
et en Champagne, ainsi que dans l'Argonne et dans la région de
Verdun.
En
Belgique, de Nieuport au sud d'Ypres : On annonce officiellement que
les troupes Franco-Belges débouchant de Nieuport occupent une ligne
allant de l'ouest de Lombaertzyde à la ferme Saint-Georges.
C'est
à Saint-Georges et au village voisin de Mannekensvere que l'ennemi
s'est accroché de longues semaines sur l'Yser, bombardant de là
avec son artillerie lourde Nieuport et, plus au sud-ouest,
Oost-Dunkerke.
Sur
le front qui s'étend au sud d'Ypres, et contre lequel l'ennemi a
massé des forces considérables, il est officiellement confirmé que
les troupes Françaises ont attaqué dans la direction de
Klein-Zillebeke, au sud-est d'Ypres, sur la route qui mène de cette
ville à Werwick.
Le
« Daily Mail » constate que les forces alliées qui ont
élargi le terrain, au nord-ouest, autour de Ramscapelle sont maîtres
actuellement des deux extrémités du croissant que constitue le
front en Flandre occidentale.
Le
« Telegraaf » signale des mouvements de troupes
Allemandes de grande envergure dans les Flandres occidentales.
D'après
ce journal, la plupart des villages entre Tournai et Lille ont été
évacués par la cavalerie.
Des
troupes de cavalerie et d'infanterie ont traversé Bruxelles, venant
probablement de la région de Lille et de Maubeuge.
La
plus grande partie de ces troupes se sont dirigées sur Namur. Les
officiers de l'état-major de Tournai sont arrivés à Bruxelles.
Pour
prouver un peu plus, s’il en est besoin, à ses lecteurs de la
France inoccupée l’impitoyable dureté de l’envahisseur, le
journal « Le Temps » publie une proclamation du maire de
Lille, du 3 novembre dernier. Elle a, pour le journal, le caractère
d'un document historique...
Mes
chers concitoyens,
En
plus du versement considérable que nous sommes obligés de faire
presque journellement pour l’entretien des troupes, l'autorité
militaire Allemande vient de m'informer que la ville doit verser,
comme contribution de guerre, une somme de plusieurs millions...
Nous
avions espéré que le désastre effrayant causé par le bombardement
nous aurait mérité un peu de pitié. Nous n'avons pu faire fléchir
la décision.
Cette
contribution doit être versée en espèces d'or ou d'argent ou en
billets de la Banque de France. Notre caisse municipale est vide, et
pour l'alimenter, il faut que nous fassions appel au concours de
tous.
Nous
ne vous demandons pas de donner, mais seulement de prêter à la
ville les sommes petites ou grandes, que vous pouvez avoir à votre
disposition.
Pour
les souscriptions n'excédant pas 500 francs, l'échéance se fera de
suite contre des bons communaux de la ville.
Pour
les souscriptions plus importantes, il vous sera délivré un reçu
échangeable contre des bons dans un délai maximum de 8 à 10 jours.
Les
versements seront reçus de 9h à midi et de 2h30 à 4h, dans les
bureaux suivants. (Suit la liste des établissements.)...
La
tâche que nous avons à remplir est profondément pénible et
douloureuse, je ne doute pas que vous aurez à cœur de la faciliter.
Charles
DELESALLE. »
IX)
Et
pendant ce temps à Paris, la préfecture lutte toujours contre
l’alcoolisme. Le Figaro :
«
Interdiction de l'absinthe : M. le préfet de police vient de prendre
de nouvelles décisions de fermeture de débits de boissons contre un
certain nombre de commerçants de Paris et de la banlieue qui ont
persisté à mettre en vente de l'absinthe ou des produits
similaires. »
X)
Le
gouvernement est rentré à Paris sans tambours ni trompettes. On
sait que le Conseil des ministres se tient de nouveau à l’Élysée,
mais le Président est invisible...
La
Chambre se réunit le 22. La question est de savoir s'il y aura
interpellations, discours, effets de tribune, ou si, comme au
Reichstag, on se contentera de voter les crédits demandés par le
gouvernement. Il y a environ 120 députés mobilisés sur 600 .
Ceux-là ont reçu un congé, mais il leur est interdit de siéger en
uniforme pour ne pas éclipser leurs collègues civils. C'est
tristement mesquin...
En
dépit de la trêve et de l' « union sacrée », la politique de
parti ne chôme pas. Le vieillard Clemenceau essaie une intrigue
contre Millerand.
Clemenceau
(qui a le type physique du mongol destructeur et l'esprit nihiliste)
serait enchanté de retrouver comme jadis, lorsqu'il était tombeur
patenté des ministères, le concours des conservateurs pour causer
un peu de ce gâchis où il se plaît.
Maurras
écrit ce matin à son sujet un article d'une grande force :
«
M. Clemenceau continue sa campagne contre le ministre de la Guerre,
démasquée depuis dimanche, elle revêt ce ton de rancune
personnelle qui donne quelquefois un petit intérêt aux propos du
sénateur du Var.
Son
article d'hier, composé dans un charabia intolérable, découvre çà
et là quelques phrases presque lisibles aux endroits où il est
question d'attraper « celui qui commande à tout le monde »,
et « l'homme investi » de « pouvoirs
extraordinaires », qui paraît vouloir oser se dérober à ses
observations et à ses conseils incohérents. Critiquant le service
de santé, les postes, l'habillement et rencontrant sans doute, de
temps à autre, une vérité comme on peut rencontrer une aiguille
dans une botte de foin, M. Clemenceau demande par deux fois qu'on
l'en remercie, qu'on ne soit pas ingrat et par dessus tout qu'on lui
reconnaisse « le droit de hausser son ambition à signaler à
l'impuissance des tout puissants la nécessité des réformes dont
les détourne une bien fâcheuse politique de la volonté ». Ce
pathos signifie qu'au bidet qu'il juge perclus, M. Clemenceau rêve
ardemment de substituer son roussin ataxique.
Conseillons-lui
de repasser à un autre moment. Le pays n'a pas le loisir de
renverser des ministres comme entre 1880-1892 ni de se payer une
crise d’État comme entre 1897 et 1899.
On
considère tout d'abord qu'en thèse générale un changement à la
tête des administrations de la guerre ne vaudrait rien.
On
constate ensuite que le titulaire actuel est estimé de beaucoup de
gens compétents.
On
se rend compte, en dernier lieu, que son adversaire n'est pas un être
sans valeur, car il représente au contraire une haute valeur
négative, un pouvoir de division, de décomposition et de ruines
tout à fait hors de pair.
Sa
longue carrière politique est d'un radical opposant qui, ayant tout
réduit en miettes, se trouve un beau jour prié de reconstruire et
de recoller, son ministère de 3 ans fut une honte. Quelques unes des
principales mesures qui ont affaibli notre armée datent de son
passage aux affaires.
Si
nous avons moins d'officiers et moins de soldats, si nos soldats sont
moins exercés, si nos canons se sont trouvés moins nombreux, nos
munitions moins abondantes, le ministère de 1906-1909 en est
largement responsable. Les années qui suivirent continuèrent à
montrer M. Clemenceau sous un aspect d'agitateur et d'agité sans
boussole.
Son
attitude est devenue si scandaleuse dans la période critique de la
fin août que tous les esprits indépendants se joignent à nous pour
demander que cet embusqué politique soit sommé de choisir entre le
Conseil de guerre et le Conseil des ministres.
Mais
il est trop tard aujourd'hui pour ce dernier poste. Ses incartades
lui ont enlevé toute autorité de gouvernement.
Il
doit être mis une bonne fois en demeure ou de se taire, ou d'avoir à
répondre de ses infractions aux lois qu'il a faites.
Quand
10 départements sont occupés par l'ennemi, il est inadmissible que
l'ordre public, condition de la défense nationale, puisse être à
la merci de l'humeur d'un particulier moins qualifié que tout autre
pour troubler la tâche héroïque de nos armées ou le patient
travail de nos administrations militaires.»...
Voilà
la haute conception de la politique nationale qu'a toujours eue et
que nous a apprise Maurras. La ligne où l'Action française s'est
trouvée naturellement placée pendant la guerre aura prouvé que ce
n'était pas par un vain mot que vous diriez n'être d'aucun parti,
sinon du parti de la France.
Guillaume
II est sérieusement malade. La « Woche », un grand
journal illustré Allemand, a donné une photographie du Kaiser qui
en dit long sur son état physique et moral. L'Empereur a vieilli de
10 ans depuis la guerre. Le Dr Lesage m'apprend que le médecin qui a
été appelé au palais royal de Berlin est un spécialiste du
cancer. Guillaume II a-t-il la même maladie que son père, ou bien,
en grand névropathe qu'il est, craint-il de l'avoir ?... Il est
difficile de calculer en ce moment l'influence que la mort de
l'Empereur pourrait avoir en Allemagne sur la guerre. •
XI)
L’échec
de Vienne, le raid maritime de Berlin :
Le
Grand quartier général Autrichien se décide enfin à reconnaître
sa défaite en Serbie et la perte de Belgrade. Néanmoins, les
généraux essaient de justifier la retraite de leurs troupes sans
vraiment convaincre : » Le mouvement de retraite de son aile
droite impliquant plusieurs modifications de la situation militaire,
on a jugé opportun d’évacuer Belgrade sans combat ». C’est
ce qu’on appelle une piètre justification qui est dépourvue de
toute logique et ne résiste pas à ceux qui ont étudié la
stratégie utilisée jusqu’alors par les hommes de François-Joseph
et ont analysé leur tactique... On maquille en réalité un échec
pour tenter de le rendre présentable.
En
revanche les Allemands ne sont pas dans cette situation. Ils osent
même accomplir un raid maritime contre les ports Anglais
d’Hartlepool, Whitby et Scarborough. Pour ce faire, ils usent de
cinq croiseurs de bataille, de quatre croiseurs légers et de deux
flottilles de torpilleurs sous le commandement de l’amiral Hipper.
Ces
ports qui sont ici visés sont des stations balnéaires et de
villégiatures. Ils n’ont aucune activité militaire ce qui
explique qu’ils sont plus faciles à approcher.
C’est
aussi pour Berlin, une manière d’instaurer l’insécurité parmi
la population civile Britannique. De fait, les services de secours
dénombrent 74 tués et près de 250 blessés.
8h10
à 4 km des côtes les cuirassés Allemands, ont ouvert le feu sur
les batteries Headland. Pendant la bataille deux facteurs ont compté
en faveur de la ville d'Hartlepool :
Le
premier un camouflage récent de la batterie Heugh... Et un feu
nourrit et prolongé sur les navires ennemis, de sorte que les
Allemands gênés par un bon nombre d'obus ont raté leur cible. La
seconde, c'est que dans le temps entre l'espionnage Allemand sur la
région et leur attaque, une des bouée du port a été déplacée
plus près de la rive.
Cela
a contraint les navires Allemands à s'approcher de la côte,
compte
tenu de la portée de leurs canons.
Les
3 navires Allemands étaient des unités de force de haute mer de
l'amiral von Hipper en reconnaissance composées des cuirassés :
Seydlitz, et Moltke et du croiseur blindé Blucher.
Face
à cette force massive armé d'un total de 12 canons se trouvent les
3 canons de la batterie Heugh et une flottille composée de 2
vedettes, 4 destroyers et un sous-marin basé dans le port...
Ce
matin, les 4 destroyers HMS Doon, HMS Waveney, HMS Test et HMS Moy
étaient déjà en mer, mais sans les croiseurs lance-torpilles HMS
qui étaient encore dans le port.
A
8h00 les 4 destroyers aperçoivent les navires Allemands, mais, leur
faible armement les empêche d'engager le combat... Seul le HMS Doon
tire une torpille qui, malheureusement, rate son but.
Les
premiers coups de feu ont atterri près de la batterie Heugh, tuant
uniquement un civil et 3 soldats... Lesquels deviennent les premiers
soldats tué sur le sol Anglais au cours de la Première Guerre
mondiale.
Deux
autres soldats sont tués par l'obus suivant, lequel a également
endommagé la ligne téléphonique entre les deux batteries, de sorte
que le commandant devra faire relayer les ordres par mégaphone. Cela
s'est avéré impossible en raison du bruit, donc un homme a été
envoyé en liaison entre le poste de commandement et la batterie pour
relayer les ordres verbalement.
La
Batterie du phare réussi à frapper le « Blucher »,
tuant 9 marins et causant des dommages au navire et à 2 de ses
canons.
Suite
à cela, le « Blucher » s'est placée dans une position
telle qu'il était impossible de l'atteindre.
3 bateaux de la défense côtière de la Colombie Britannique (2 croiseurs légers et un sous-marin) sont amarrés dans le Dock Victoria au moment de l'attaque...
3 bateaux de la défense côtière de la Colombie Britannique (2 croiseurs légers et un sous-marin) sont amarrés dans le Dock Victoria au moment de l'attaque...
Le
sous-marin est frappé au sortir du port, ce qui a ensuite bloqué
la voie pour les croiseurs derrière lui. Les rendant incapables de
participer à l'attaque suivante...
Deux
batteries ont riposté avec courage, sans cela les victimes parmi les
artilleurs auraient été beaucoup plus élevé.
Un
coup tiré de la batterie du phare semble avoir temporairement
désactivé le « Blucher » le forçant presque à
s'échouer.
Les
Allemands ont passé près d'une heure à bombarder sans relâche
Hartlepool expédiant 1 150 obus dans la ville, sur les gens
terrifiés, il semblait que le carnage ne se arrêterait jamais.
8h52
l'escadre allemande ayant tiré sa dernière charge, se retire aussi
rapidement qu'elle était apparue, et se retire dans les brumes de la
mer du Nord.
Laissant
102 morts dont 9 soldats, 7 marins, 15 enfants et 467 blessés. 7
églises, 10 bâtiments publics, 5 hôtels et plus de 300 maisons
endommagées.
Mais,
les Allemands ne se sont pas échappés complètement indemnes, la
batterie Heugh ayant tiré 123 coups principalement sur le
« Blucher » brisant son avant-pont, endommageant une
partie de ses armements...
Pour
leur bravoure au combat les capitaines de la batterie Heugh ont reçu
ensemble la médaille militaire et le sergent du phare aussi pour
bonne conduite. Le commandant a également reçu de nombreuses
félicitations...
Certains obus étant tombés sur les maisons, ont tués ou blessés gravement les habitants. D'autres ont été atteint mortellement dans les rues. Jusqu'à ce moment, aucun des habitants ne savaient ce qui se passaient et pensaient que le bruit était soit le tir de la batterie, ou une bataille navale en mer... Beaucoup prenaient leur petit-déjeuner, et se préparaient à commencer la journée. La première victime civile signalé fut une petite couturière de 17 ans, qui était à son travail.
Les
habitants de ces villes terrifiés par le bruit et la destruction, se
sont précipités pour s’abriter en sécurité serrant tout ce
qu'ils pouvaient porter. Certains se sont réunis à Ward Jackson
Park, ou dans les villages voisins, comme Elwick ou Hart.
Les
énormes canons ont tonné et ont ébranlé la ville, le gazomètre
explosant d'une façon spectaculaire et les obus éclatant partout
dans les rues et sur les maisons de la ville. Le « Evening
Gazette » a rapporté que, les projectiles explosaient partout,
semant la mort et la destruction »
Les
enfants ayant été regroupés en ligne et les bébés roulés dans
leurs poussettes vers la sécurité supposée du parc et les malades
alitaient ont été évacués dans des parties calmes plus éloignées
de la ville.
8h10
du matin, un grand nombre d'habitants étaient prêts pour l'école,
ou le travail, La plupart n'étant pas préparés à un tel réveil
parmi eux régnaient la terreur.
Ce
fut le seul champ de bataille WW1 au Royaume-Uni
L'attaque sur Hartlepools a pris 40 minutes, 8h10-8h50.
Les hommes de garnison De Durham et son infanterie légère ont été stationnés à la Batterie Heugh, sous le commandement du lieutenant-colonel Lancelot Robson.
L'attaque sur Hartlepools a pris 40 minutes, 8h10-8h50.
Les hommes de garnison De Durham et son infanterie légère ont été stationnés à la Batterie Heugh, sous le commandement du lieutenant-colonel Lancelot Robson.
La
bravoure résultant des bénévoles de la batterie de Heugh et celle
des habitants de la ville est aujourd'hui l'un des champs de bataille
historiques du Royaume-Uni, fêté chaque année le 16 Décembre.
XII)
Salonique,
le 14 décembre :
On
annonce de Constantinople que le gouvernement a ordonné la mainmise
sur les établissements scolaires religieux et laïques appartenant
aux sujets Français, Anglais et Russes. Les élèves seront
congédiés et les professeurs expulsés. Ces établissements seront
transformés en écoles Turques.
Les hôpitaux ont également été saisis et les médecins Turcs en ont pris la direction. Toutefois, à l'hôpital Français, les sœurs ont été autorisées à continuer à assurer leur service, et le conseil d'administration, essentiellement Français, garde le droit d'administrer. Le médecin Turc désigné pour administrer l'hôpital Français a simplement le titre de contrôleur général.
Les hôpitaux ont également été saisis et les médecins Turcs en ont pris la direction. Toutefois, à l'hôpital Français, les sœurs ont été autorisées à continuer à assurer leur service, et le conseil d'administration, essentiellement Français, garde le droit d'administrer. Le médecin Turc désigné pour administrer l'hôpital Français a simplement le titre de contrôleur général.
D.
R., « L'expulsion des Grecs d'Asie mineure », Le Temps,
mercredi 16 décembre 1914.
Les
persécutions dont les Grecs sujets Ottomans viennent d'être et sont
encore les victimes en Asie mineure et qui ont tout récemment
provoqué une protestation du gouvernement Hellénique, ne sont pas
des faits isolés, ni nouveaux, ils sont le fruit d'une politique et
la suite d'un grand mouvement qui, dès le mois de juin dernier, a
porté la dévastation sur une région s'étendant de l'est de la mer
de Marmara au sud de Smyrne, et qui a atteint plus de 120 000
personnes.
Ces
événements, qui ont précédé de quelques semaines à peine la
guerre Européenne, sont peu connus, les circonstances n'ont pas
permis, à l'époque, que ces crimes, perpétrés par la
jeune-Turquie, paraissent au grand jour.
Un archéologue Français, M. Félix Sartiaux, chargé de mission en Asie mineure par le gouvernement, donne dans (…) la Revue des deux mondes (…) une relation des événements dont il a été le témoin...
Un archéologue Français, M. Félix Sartiaux, chargé de mission en Asie mineure par le gouvernement, donne dans (…) la Revue des deux mondes (…) une relation des événements dont il a été le témoin...
XIII)
La
Grande Bretagne à l'époque avait la meilleure flotte du monde...
Le
1e corps de cavalerie était prêt à exploiter un premier succès et
l'armée Britannique devait coopérer à l'action, tout au moins avec
l'aide du corps Indien qui formait son aile droite.
L'attaque
proprement dite devait être lancée le 17 décembre, et comporter 3
phases successives :
Le
premier jour, on devait s'emparer de la crête Carency- La Targette,
Le
second jour, de la route Souchez-Arras.
Le
troisième jour, enfin, des hauteurs 140.
Ces
indications n'avaient rien de restrictif, au cas où notre avance
aurait pu être plus rapide.
Le
général de Maud'huy avait installé son poste de commandement à
Cambligneul.
XV)
Le
16 décembre, au 21e corps d'armée, la 58e division de réserve a
fait une attaque sur la voie ferrée Vermelles - La Bassée, au nord
de l'embranchement d'Annequin.
Cette
action avait surtout pour but de détourner l'attention de l'ennemi
du véritable front d'attaque et de l'obliger à déplacer ses
réserves.
Menée
par les 295e et 280e régiments d'infanterie, puissamment préparée
par l'artillerie de la 58e division et l'artillerie Anglaise,
l'attaque est déclenchée à 8h précédée par deux groupes francs
des régiments d'attaque.
Au
nord, le groupe franc du 295e pénètre dans le saillant ennemi et
une compagnie du même régiment prolonge son mouvement vers la
gauche, mais ne peut progresser au-delà.
Au
sud, la progression du groupe franc et des compagnies du 280e est
encore moins accentuée et le gain total, en fin de journée, n'est
que 150 à 300 mètres de terrain. La 58e division de réserve
s'organise et se prépare à reprendre l'attaque le lendemain.
Au
10e corps d'armée, une attaque à la tombée de la nuit a été
déclenchée sur Rausart, pour attirer les réserves ennemies dans
cette région. Cette attaque, qui ne devait pas être poussée à
fond, trouve les postes d'écoute ennemis évacués, mais est
accueillie par une vive fusillade partant de tranchées fortement
garnies, tandis que de nombreux projecteurs sont mis en action.
16
décembre 1914 | À la vie, à la guerre
www.alaviealaguerre.fr/16-decembre-1914/
Faubourg
Saint-Jacques, Paris. Lucien Ledoux. « Moins de dix jours avant Noël
! Approchez, approchez, Mesdames et Messieurs ! » La neige tombe en
gros
15
et 16 décembre 1914 : départ des tranchées de ...
www.nrblog.fr/.../15-decembre-1914-depart-des-tranchees-de-vauquois-...
15
déc. 2014 - Le mardi 15 décembre 1914 A 2 h nous quittons les
tranchées de Vauquois. Nous sommes remplacés par une compagnie du
4ème ...
L'histoire
en rafale » 16 décembre 1914 : l'échec de Vienne ...
lhistoireenrafale.blogs.lunion.presse.fr/.../16/16-decembre-1914-lechec-d...
16
décembre 1914 : l'échec de Vienne, le raid maritime de Berlin.
Posté le 16 décembre 2014 * Commentaire(0). Le Grand quartier
général autrichien se décide ... WW1 Bombardment 16 December
1914, East Coast ...
www.heughbattery.com/bombardment.html
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On
16 December 1914 when German warships bombarded Hartlepool, the
soldiers manning the Heugh Battery returning fire in 'anger' at the
three German ...
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