15
FEVRIER 2015...
Cette
page concerne l'année 823 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
MENACES
SUR CONSTANTINOPLE.
Omourtag
(en bulgare : Омуртаг), aussi Omortag ou Mortagon est
khan de Bulgarie de 13 avril 814 à 831.
Il
succède à son père Kroum, mort brutalement, mais manque
d’expérience politique. Les affaires d’État sont gérées par
des membres de la famille royale, Dukum, Ditseng et Tsok, qui
persécutent les chrétiens d’après les sources Byzantines. Le
règne d’Omourtag débute par une invasion de l’Empire Byzantin,
après le rejet de leurs offres de paix. Les Bulgares pénètrent
loin au Sud jusqu’à l’actuelle Babaeski, mais sont battus en
avril 816 par l’empereur Léon V, et Omourtag fuit le champ de
bataille avec seulement son cheval...
Le
khan Ormourtag envoie une délégation à Michel II, (Chronique de
Jean Skylitzès)... Omourtag conclut une paix de 20 ans avec les
Byzantins en 816, (gravée sur une colonne encore conservée de nos
jours)...
Les
deux souverains promulguent le traité avec les rites de leur
adversaire, ce qui scandalise la cour Byzantine. Le traité définit
la frontière entre les Empires Byzantin et Bulgare, le statut des
tribus Slaves, et les conditions d’échange des prisonniers.
Quand
Michel II s’empare du trône en 820, le traité de paix est
confirmé, et Omourtag aide l’empereur à abattre la rébellion de
Thomas le Slave en 823 ou 824... Au même moment, Omourtag se tourne
vers le Nord : Des inscriptions indiquent que son pouvoir
atteint le Dniepr au nord, franchi par ses troupes (campagne contre
les Khazars ou les Magyars) et la Tisza à l'ouest.
En
818, les tribus Slaves du Timocani, des Abodrites, et des Branicevci
se rebellent contre l’autorité et les impôts des Bulgares, avec
le soutien de l’empereur Franc Louis le Pieux.
En
824 ou 825, Omourtag établit des contacts diplomatiques avec la cour
franque pour résoudre ce conflit, mais devant l’absence de
coopération des Francs, il lance un ultimatum en 826 et envoie une
flotte qui remonte le Danube et reprend le contrôle du sud-est de la
Pannonie. À l’intérieur, Omourtag entreprend de vastes
constructions, afin de reconstruire Pliska, la capitale Bulgare
détruite par les Byzantins en 811, et de reprendre le développement
de centres régionaux, de palais et de fortifications. Omourtag
poursuit les persécutions contre les chrétiens, en particulier les
prisonniers de guerre Byzantins installés par son père Kroum au
nord du Danube. Cette persécution est motivée soit par les
destructions des Byzantins en 811, soit par le prosélytisme des
chrétiens captifs.
Il
déshérite son fils aîné, Enravota (ou Voin), qui se montre
favorable au christianisme il est martyrisé en 849 puis devient
Saint... Lui succède son fils Malamir. Son autre fils Sviniza est le
père de Pressian Ier...
Thomas
le Slave (v. 760 - octobre 823) est un chef militaire Byzantin du
IXe siècle particulièrement connu pour avoir mené une révolte
de grande envergure contre l’empereur Michel II l’Amorien.
D’origine Slave, cet officier vient de la région du Pont-Euxin
(dans le Nord-Est de la Turquie actuelle) et monte dans la
hiérarchie, de même que les futurs empereurs Léon V et Michel II,
sous la protection du général Bardanès Tourkos.
Après
l’échec de la rébellion de Bardanès en 803, Thomas tombe en
disgrâce jusqu’à l’intronisation de Léon V. C’est à ce
moment-là qu'il est élevé à un commandement militaire important.
Après le meurtre de Léon V et l’usurpation du trône par Michel
l’Amorien, Thomas le Slave se révolte et réclame le titre
impérial pour lui-même. Il parvient à s’assurer rapidement du
soutien des thèmes de l’Asie Mineure et conclut une alliance avec
le califat abbasside. Après avoir vaincu les troupes et la marine
des thèmes maritimes, il fait voile avec son armée vers
Constantinople pour l’assiéger.
Michel
II fait alors appel au khan Bulgare Omourtag qui envoie ses troupes
combattre l’armée de Thomas. Si les Bulgares sont repoussés, ils
parviennent à infliger de lourdes pertes aux rebelles qui finissent
par s’enfuir quand Michel II décide de se porter à leur
rencontre. Thomas trouve refuge à Arcadiopolis où il est finalement
capturé et exécuté.
La
rébellion de Thomas le Slave est l’une des plus importantes de
l’histoire de l’Empire Byzantin mais ses circonstances précises
restent floues du fait de la coexistence de récits historiques
concurrents, dont certains comprennent des faits inventés par Michel
II, de ce fait, la rébellion se voit attribuer différentes
motivations et forces agissantes :
L’Oxford
Dictionary of Byzantium résume ainsi : « La
révolte de Thomas a été diversement attribuée à une réaction
contre l’iconoclasme, à une révolution sociale ou une révolte
populaire, à une révolte des groupes ethniques non Grecs de
l’empire, aux ambitions personnelles de Thomas le Slave et à son
désir de venger Léon V ». De même, les conséquences de la
révolte, notamment sur la situation militaire de l’empire, sont
discutées... Le jour de Noël 820, Léon V est assassiné dans la
chapelle de son palais par des dignitaires dirigés par Michel
l'Amorien, qui devient empereur par la suite. Au même moment, Thomas
lance une rébellion dans le thème des Anatoliques.
Les
sources sont divisées quant aux raisons exactes de cette révolte :
Georges
le Moine, les sources hagiographiques et une lettre de Michel II à
l’empereur Louis le Pieux affirment que Thomas lance sa révolte
avant que Michel n’assassine Léon V. Cette chronologie est suivie
par les chroniqueurs tardifs comme Génésios, Théophane Continué
et Skylitzès, ainsi que de nombreux historiens modernes comme John
B. Bury ou Alexander Kazhdan...
Dans
son étude de la révolte de Thomas, Paul Lemerle considère que
cette chronologie a été développée par Michel II pour justifier
son usurpation, motivée par l’incapacité de Léon V à vaincre la
rébellion de Thomas le Slave.
En
outre, cela lui permet de se décharger de la responsabilité des
défaites subies par l'armée impériale lors des premiers stades de
la rébellion.
Des
études récentes reprennent les travaux de Lemerle et préfèrent
s’appuyer sur le texte de Syméon Le Logothète souvent considéré
comme la source la plus fiable du Xe siècle, ce texte rapporte
que Thomas s’est rebellé peu de temps après l’assassinat de
Léon V, en réaction à celui-ci.
L’empire
est divisé par ce qui est plus une lutte pour le trône entre deux
adversaires de force égale qu’une rébellion contre un pouvoir
établi :
Michel
l'Amorien détient Constantinople et les provinces Européennes, il
contrôle la bureaucratie impériale et a été couronné par le
patriarche de Constantinople mais a conquis le trône par un
meurtre...
Thomas
le Slave a la légitimité avec lui car il affirme venger l’empereur
assassiné, en outre, il a le soutien des thèmes d’Asie et plus
tard, d’Europe...
Thomas
le Slave est une figure connue et respectée en Asie Mineure où Léon
V jouit d’un soutien considérable. Au contraire, Michel est un
inconnu en dehors de la capitale. Ses succès militaires sont peu
notables. Il manque d’éducation et a des manières grossières.
Enfin, il est bègue ce qui lui vaut d’être déconsidéré et il
est réputé avoir des sympathies avec la secte hérétique des
Melchisédechiens dont sa famille est issue.
Les
récits Byzantins de la rébellion de Thomas affirment qu'il ne
réclame pas le trône en son nom propre mais en usurpant celui de
Constantin VI, un empereur déposé et tué par sa mère Irène
l'Athénienne en 797. La plupart des historiens modernes suivent
l'avis de Lemerle selon lequel cette idée est une invention plus
tardive. Il est possible que cette histoire ait pour origine Thomas
lui-même qui choisit d'être couronné sous le nom de Constantin.
Toutefois, aucune preuve ne peut soutenir cette thèse.
L'appropriation possible de l'identité de Constantin VI peut aussi
être liée selon certaines sources au fait que Thomas a été un
partisan des icônes, par opposition à Michel II, fervent partisan
de l'iconoclasme. Or, c'est sous Constantin VI que la vénération
des icônes est restaurée.
Néanmoins,
l'ambiguïté des sources, l'inclination de plusieurs thèmes
asiatiques pour l'iconoclasme et l'alliance de Thomas avec les Arabes
semblent plaider pour une opposition de Thomas envers les icônes.
Selon
l'opinion de plusieurs historiens modernes, elle ne constitue donc
pas une motivation importante dans la révolte de Thomas.
Génésios
et d'autres chroniqueurs affirment que Thomas gagne le soutien « des
Agarènes, des Indiens, des Égyptiens, des Assyriens, des Mèdes,
des Abasges, des Zygiens, des Ibères, des Cabires, des Slaves, des
Huns, des Vandales, des Traco-Gètes, de la secte du Manichéisme,
des Laziques, des Alains, des Chaldéens, des Arméniens et de toute
sorte d'autres peuples ». Cette interprétation a conduit des
historiens modernes à affirmer que la rébellion de Thomas
représente une révolte des groupes ethniques non-Grecs. Toutefois,
selon Lemerle, ce récit exagéré n'est qu'un texte de
désinformation... Néanmoins, il est presque certain que pourThomas
le Slave la présence d'éléments Basges, Arméniens et Ibères
dans son armée est mentionnée dans la lettre de Michel II à Louis
le Pieux.
Comme
commandant des Foederati, Thomas établit son quartier-général à
Amorium, la capitale du thème des Anatoliques. Bien que moins âgé
que le stratège du thème, sa rébellion recueille un profond
soutien en Anatolie. Rapidement, tous les thèmes asiatiques
soutiennent Thomas, à l'exception du thème des Opsikion, dirigé
par le patrice Katakylas, un neveu de Michel II et le thème des
Arméniaques dirigé par Olbianos. Le thème des Thracésiens hésite
à choisir son parti mais finit par soutenir Thomas. Les deux tiers
de l'armée d'Asie font allégeance à Thomas et les percepteurs qui
font aussi défection lui assurent plus de revenus que nécessaires.
La
première réponse de Michel II est d'ordonner à l'armée des
Arméniaques d'attaquer Thomas. Toutefois, elle est aisément vaincue
et Thomas traverse les régions Est des Arméniaques pour occuper la
région frontalière de Chaldée. Thomas ne peut envahir complètement
les Arméniaques du fait de l'action des Abbassides. Ces derniers
profitent de la guerre civile Byzantine pour lancer des raids
terrestres et maritimes contre le sud de l'Asie Mineure, où Thomas a
laissé quelques troupes... Plutôt que de se retourner pour
combattre ces raids, Thomas lance une invasion de grande envergure
contre le territoire des Abbassides au printemps de l'année 821,
soit en Syrie selon Bury, soit en Arménie arabe (selon Treadgold).
Thomas envoie un émissaire au calife Al-Ma’mūn qui est
suffisamment impressionné par sa démonstration de force pour
accepter de recevoir ses propositions. Il accepte d'autant plus
facilement qu'il doit faire face à une rébellion des Khurramites
dirigée par Babak Khorramdin. Thomas et Mamūn concluent un traité
de paix et d'alliance mutuelle.
Le
calife autorise Thomas à recruter des hommes dans les territoires
détenus par les Arabes et l'autorise à franchir la frontière et à
aller jusqu'à Antioche, où il est couronné empereur par Job, le
patriarche d'Antioche iconophile... En échange, Thomas promet de
céder des territoires litigieux et de devenir un vassal tributaire
du calife, bien que les termes exacts du traité soient flous. À peu
près au même moment, Thomas adopte un jeune homme d'origine
inconnue, qu'il nomme Constantin et le fait coempereur.
Dans
le même temps, Michel II essaie de gagner le soutien des iconophiles
en nommant un des leurs comme archevêque d'Éphèse mais son plan
échoue car ce dernier refuse d'être consacré par le patriarche
Antoine Ier Cassymatas, iconoclaste proclamé.
Dans
le but de consolider ses positions dans les deux thèmes asiatiques
qui lui sont restés loyaux, Michel annonce une réduction des taxes
de 25 % pour 821-822.
À
l'été 821, Thomas a consolidé ses positions en Orient bien que
l'Opsikion et les Arméniaques continuent de lui échapper. Il décide
alors de porter son ambition sur Constantinople, la seule position
lui conférant la légitimité suprême en tant qu'empereur. Thomas
rassemble ses troupes et réunit le ravitaillement. Il construit
aussi des machines de siège. Pour contrer la puissante flotte
impériale stationnée dans la capitale, il construit de nouveaux
navires pour renforcer sa propre flotte venant des thèmes maritimes
des Cibyrrhéotes et de la mer Égée.
Il
peut aussi espérer compter sur la marine du thème d'Hellas. Thomas
rappelle Grégoire Ptérotos, général et neveu de Léon V qui a été
exilé sur l'île de Skyros par Michel II. Il lui donne alors le
commandement de la flotte. En octobre, les flottes thématiques
loyales de Thomas ont fini de se rassembler à Lesbos et l'armée de
Thomas se met en route pour rejoindre Abydos depuis la Thrace. C'est
de cette ville qu'il a l'intention de rejoindre l'Europe... C'est à
ce moment-là que Thomas subit son premier revers de fortune. Avant
son départ pour Abydos, il a envoyé une armée dirigée par son
fils adoptif Constantin contre les Arméniaques. Constantin tombe
dans une embuscade tendue par le stratège Olbianos et périt dans la
bataille bien que son armée parvienne à se replier sans trop de
pertes.
La
tête tranchée de Constantin est envoyée à Michel II qui l'envoie
alors à Thomas à Abydos. Thomas ne se laisse pas impressionner par
ce revers mineur et traverse le détroit pour l'Europe entre la fin
octobre et le début du mois de novembre... Là, Thomas nomme comme
nouveau coempereur un personnage peu connu, un ancien moine nommé
Anastase que Thomas a aussi adopté
Anticipant
la progression de Thomas, Michel II s'est porté à la tête de
l'armée des thèmes de Thrace et de Macédoine dans l'arrière-pays
Européen de Constantinople. Il renforce les garnisons de plusieurs
forteresses pour s'assurer la loyauté de leur population. Au moment
où Thomas débarque, les populations Européennes l'accueillent avec
enthousiasme et Michel II est contraint de se replier vers
Constantinople.
Des
volontaires dont de nombreux Slaves se rallient à Thomas. Alors
qu'il se met en route vers Constantinople, des chroniqueurs
mentionnent que son armée a atteint le nombre de 80 000 hommes.
La capitale est défendue par la tagmata impériale renforcée par
des hommes venus des thèmes d'Opsikion et des Arméniaques. Michel
II ordonne de réparer les murs de Constantinople.
En
outre, il barre la Corne d'Or à l'aide d'une chaîne tandis que la
flotte impériale est chargée d'empêcher toute attaque de la cité
par la mer.
Toutefois,
au vu de l'attitude passive de Michel II, on peut en déduire que ses
forces sont inférieures à celles de Thomas Le Slave. (Warren
Treadgold estime les effectifs impériaux à 35 000 hommes).
La
flotte de Thomas est la première à arriver à proximité de
Constantinople. Elle ne rencontre aucune opposition de la part de la
flotte impériale et les rebelles parviennent à briser ou à
détacher la chaîne qui barre la Corne d'Or. Ils prennent ensuite
position près des bouches de la rivière Barbysos où ils attendent
l'arrivée de l'armée de Michel II. Ce dernier arrive au début du
mois de décembre. La vue de cette grande armée n'impressionne pas
les habitants de la capitale. À la différence des provinces, les
Constantinopolitains et la garnison soutiennent Michel II avec
fermeté. Pour encourager ses troupes, Michel II et son jeune fils
Théophile conduisent une procession le long des remparts en
transportant la Vraie Croix et le manteau de la Vierge Marie...
Après
avoir maté la résistance des cités aux alentours de la capitale,
Thomas se décide à attaquer Constantinople par 3 côtés. Il espère
que son assaut impressionnera les habitants et conduira à des
défections. Ses adjoints Anastasius et Grégoire Pterotos doivent
attaquer respectivement le mur théodosien et les murs maritimes...
Thomas se charge de l'assaut contre le quartier des Blachernes dont
les remparts sont moins impressionnants. Toutes les forces de Thomas
sont largement fournies en engins de siège et en catapultes. En
outre, sa flotte est dotée d'importantes quantités de feu grégeois
en plus de catapultes embarquées sur les navires. Toutefois, chacune
des attaques de Thomas échoue...
L'artillerie
des défenseurs s'avère supérieure et maintient les engins de
Thomas à distance des murs terrestres. De plus, les vents contraires
entravent la progression de la flotte qui ne peut mener la moindre
action significative. Thomas estime alors que des opérations en
plein milieu de l'hiver sont trop hasardeuses et ont peu de chance
d'être fructueuses. Il suspend donc toute offensive jusqu'au
printemps et fait replier son armée vers ses quartiers d'hiver.
Michel
II utilise ce répit pour faire venir des renforts supplémentaires
d'Asie Mineure et réparer les murs des Blachernes. Quand Thomas
revient lors du printemps, il décide de concentrer son attaque dans
le secteur des Blachernes. Avant l'offensive, Michel II grimpe au
sommet des remparts et s'adresse aux troupes de Thomas. Il les
exhorte à abandonner leur chef et leur promet l'amnistie s'ils font
défection. L'armée de Thomas voit cet appel comme un signe de
faiblesse et s'avance avec confiance pour lancer l'attaque.
Cependant,
une fois à proximité du mur, les défenseurs ouvrent les portes et
font une sortie... Cet assaut soudain repousse l'armée de Thomas. Au
même moment, la flotte impériale repousse les navires de Thomas
dont les équipages fuient vers le rivage en panique. Cette défaite
réduit les capacités navales de Thomas et s'il parvient à
maintenir le blocus de la capitale par terre, ses pertes ont
démoralisé ses troupes qui commencent à faire défection.
Grégoire
Pterotos dont la famille est prisonnière de Michel II se résout à
déserter. Il est suivi par une petite bande de soldats qui lui sont
fidèles. Il quitte le camp rebelle pour l'Ouest et envoie un moine
en informer Michel II. Toutefois, le moine ne parvient pas à
contourner le blocus et à atteindre la capitale. Dès qu'il apprend
cette défection, Thomas réagit promptement. Il prend la tête d'un
détachement et se lance à la poursuite de Grégoire. Il vainc sa
petite troupe et tue les déserteurs.
Thomas
exploite cette petite victoire et lui donne une valeur bien plus
importante. Il affirme ainsi avoir vaincu les troupes de Michel II
sur terre et sur mer. Il envoie des messages aux thèmes de Grèce
dont le soutien est fragile. Il demande l'envoi de navires
supplémentaires. Les thèmes répondent énergiquement et envoient
leurs escadres comprenant 350 navires. Une fois ces renforts arrivés,
Thomas décide de lancer un deuxième assaut contre les murs
maritimes de Constantinople...
Pendant
que la flotte originelle de Thomas s'attaque aux murs de la Corne
d'Or, l'escadre envoyée en renfort attaque la côte sud, faisant
face à la mer de Marmara. Toutefois, Michel II ne reste pas passif.
Sa propre flotte attaque la force envoyée par les thèmes de Grèce
peu après qu'elle soit arrivée à Byrida. Utilisant le feu
grégeois, la flotte impériale détruit la plupart des vaisseaux
rebelles et capture la plus grande partie des vaisseaux restants.
Seuls quelques hommes parviennent à s'échapper et à rejoindre les
forces de Thomas.
Par
cette victoire, Michel II acquiert le contrôle des mers mais l'armée
de Thomas garde la supériorité sur terre et continue de maintenir
un blocus autour de Constantinople. Plusieurs escarmouches mineures
s'ensuivent lors du reste de l'année, les forces de Michel partant
de la cité pour attaquer les troupes de Thomas. Bien que les 2 camps
proclament avoir obtenu quelques succès mineurs, aucun n'est en
mesure de prendre un avantage décisif.
Miche
II se tourne alors vers le voisin septentrional de l'empire, la
Bulgarie. Les deux pays sont liés par un traité de 30 ans signé
par Léon V. Le dirigeant Bulgare, Omourtag est ravi de répondre à
la demande d'aide de Michel II. Une vieille tradition rapportée par
Génésios et Théophane rapporte qu'Omourtag agi de son propre chef
et contre la volonté de Michel II mais cette version est unanimement
rejetée et considérée comme une histoire inventée ou soutenue par
Michel II ce dernier ne voulant pas être perçu comme quelqu'un
ayant encouragé les « barbares » à envahir l'empire...
L'armée bulgare envahit la Thrace probablement en novembre 822 (Bury
pense que l'attaque bulgare intervient au printemps 823) et progresse
vers Constantinople. Thomas lève alors le siège et marche à la
rencontre de l'ennemi avec son armée. Les deux forces se rencontrent
sur une plaine parcourue par un aqueduc près d'Héraclée.
Les
comptes-rendus de la bataille diffèrent. Les sources postérieures
affirment que Thomas a perdu la bataille mais le récit de Georges le
Moine, plus contemporain de la bataille, assure que Thomas « a
tué de nombreux Bulgares ». Étant donné le peu d'activités
des Bulgares après la bataille, les historiens modernes (à
l'exception notable de Bury) pensent que Thomas a gagné la bataille.
Quelle
que soit l'issue de la bataille, Thomas ne parvient pas à reprendre
le siège. Des deux côtés, les pertes ont été lourdes. La flotte
de Thomas qui a été laissée dans la Corne d'Or se rend à Michel
II durant son absence. Thomas met en place son camp dans la plaine de
Diabasis et passe l'hiver et le début du printemps à 40 kilomètres
à l'ouest de Constantinople... Si certains de ses hommes désertent,
la majorité lui reste fidèle. Finalement, à la fin du mois d'avril
ou au début du mois de mai 823, Michel II marche avec ses troupes
contre Thomas, accompagné des généraux Olbianos et Katakylas avec
de nouvelles troupes en provenance d'Asie Mineure. Thomas marche à
leur rencontre et choisit d'utiliser un stratagème pour tromper
l'armée impériale par la ruse. Ses hommes, ostensiblement
démoralisés, font semblant de fuir. Lorsque l'armée impériale
brise ses rangs en les poursuivants, les rebelles se retourne et
attaquent... Cependant, les troupes de Thomas sont réellement
lassées par ce conflit prolongé et leur soumission n'est pas
feinte. Beaucoup se rendent à Michel II tandis que d'autres fuient
vers les cités fortifiées aux alentours. Thomas trouve alors refuge
à Arcadiopolis avec un important groupe d'hommes. Son fils adoptif
Anastasius se replie avec des soldats loyaux à Bizye et d'autres
rebelles fuient à Héraclée et Panium.
La
reddition et l'humiliation de Thomas dans le manuscrit Skylitzès :
Michel
II assiège la ville où s'est réfugié Thomas mais il n'entreprend
aucun assaut. Il veut capturer la cité pacifiquement en épuisant
ses défenseurs. Sa stratégie est motivée par une politique visant
à démontrer sa miséricorde apparente dans le but de « préserver
le sang des Chrétiens » comme l'écrit Michel II lui-même
dans sa lettre à Louis le Pieux. Toutefois, selon les chroniqueurs,
il craint aussi de démontrer aux Bulgares que les fortifications des
villes Byzantines peuvent être vaincues. En Asie Mineure, les
partisans de Thomas espèrent détourner l'attention de Michel II en
permettant aux Arabes de lancer des raids dans les thèmes d'Opsikion
et des Optimates loyaux à l'empereur. Néanmoins, Michel II ne mord
pas à l'appât et maintient le blocus d'Aracadiopolis. Ses troupes
barrent la route pour la ville avec un fossé. Pour économiser les
provisions, les assiégés font sortir de la ville les femmes et les
enfants suivis des personnes âgées, des blessés et d'autres
personnes incapables de porter les armes. Après 5 mois de siège,
les partisans de Thomas sont contraints de se nourrir des chevaux
affamés. Certains commencent à déserter en descendant des remparts
de la cité. Thomas envoie des messagers à Byzie où le blocus est
moins rude. Il essaie de négocier l'envoi de renforts de la part
d'Anastasius. Toutefois, avant que tout accord soit conclu, les
troupes épuisées d'Arcadiopolis livrent leur chef en échange du
pardon impérial. Thomas est livré à Michel II assis sur un âne et
enchaîné. Il est contraint de se prosterner devant l'empereur qui
place son pied sur la nuque défaite de son rival... Il ordonne de
lui couper les mains et les pieds et de l'empaler... Thomas tente
alors de plaider la clémence avec ces mots : « Ayez pitié
de moi, oh véritable empereur ». Michel II réagit en lui
demandant de révéler si un de ses officiers aurait eu à négocier
avec lui. Avant que celui-ci ne puisse répondre, le Logothète du
Drome, Jean Hexaboulios, conseille à l'empereur de se méfier de
toute parole venant d'un rebelle vaincu. Michel II acquiesce et la
peine de Thomas est appliquée sur-le-champ.
Quand
les habitants de Bizye apprennent le sort de Thomas, ils livrent
Anastasius qui souffre le même destin que Thomas. À Panium et
Héraclée, les hommes de Thomas résistent jusqu'à ce qu'un séisme
n'endommage sérieusement les murailles de Panium en février 824,
contraignant les défenseurs à se rendre. Les dommages subis par la
ville d'Héraclée sont moins importants mais Michel II débarque des
troupes sur sa façade maritime, elle est contrainte de se rendre.
En
Asie Mineure, la plupart des partisans de Thomas se rendent
pacifiquement mais dans le thème des Cibyrrhéotes, la résistance
se poursuit jusqu'à ce qu'elle ne soit brisée par le stratège Jean
Echimos.
Dans
le thème des Thracésiens, les soldats de Thomas se mettent à
piller la région.
La
résistance la plus sérieuse se situe en Anatolie centrale et est
menée par 2 officiers ayant probablement servi Thomas comme
stratèges. Choireus a sa base à Kaballa, au nord-ouest d'Iconium et
Gazarénos Kolonéiatès a son quartier-général à Saniana, au
sud-est d'Ancyre. De leurs forteresses, ils rejettent les offres de
pardon de Michel II et les 2 titres de magistros. Toutefois, des
partisans de Michel II ne tardent pas à convaincre les habitants de
ces deux forteresses de fermer leurs portes aux 2 officiers. Choireus
et Kolonéiatès tentent de trouver refuge en territoire arabe mais
ils sont attaqués sur le chemin par des soldats impériaux qui les
capturent et les crucifient...
La
fin de la grande rébellion de Thomas le Slave est symbolisée par le
triomphe de Michel II en mai 824 à Constantinople. S'il exécute les
volontaires de l'armée de Thomas provenant du califat et aussi les
Slaves, le nombre total de personnes impliquées dans cette révolte,
la nécessité d'apparaître clément et d'épargner les vies
chrétiennes et le besoin de restaurer l'ordre interne dans son
empire contraignent Michel II à traiter les partisans de Thomas avec
indulgence. La plupart sont libérés après le triomphe dans
l'Hippodrome. Seuls les plus dangereux sont exilés dans les
territoires éloignés de l'empire. Dans l'objectif de discréditer
son adversaire, Michel II autorise une version officielle et
largement modifiée de la vie et de la révolte de Thomas le Slave.
Ce document est écrit par le diacre Ignatios et publié en 824. Ce
document devient rapidement la version la plus communément admise
des événements.
Malgré
ses qualités et le large soutien qu'il obtient et qui lui permet de
contrôler la majeure partie de l'empire, Thomas a échoué dans sa
rébellion.
Lemerle
dégage plusieurs facteurs explicatifs dans cette défaite. Les
thèmes asiatiques qu'il n'a pas pu soumettre ont fourni des renforts
à Michel II, la flotte de Thomas est de mauvaise qualité et
l'offensive Bulgare l'oblige à s'éloigner de la capitale en
affaiblissant son armée. Toutefois, l'obstacle le plus décisif sont
les murs imprenables de Constantinople...
THOMAS LE SLAVE |
Thomas
le Slave — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_le_Slave
760
- octobre 823) est un chef militaire byzantin du IX siècle
particulièrement connu ... Il situe la fuite de Thomas vers les
Arabes aux alentours de l'année 788 et ...
Istanbul
anciennement Byzance puis Constantinople
www.larousse.fr/encyclopedie/ville/Istanbul/125316
De
821 à 823, un général byzantin d'origine slave, Thomas, déclenche
une ... Quelques années plus tard, les Bulgares reprennent le chemin
de la capitale : le ... Thomas le Slave, biographie - Catégories
myhelptopicsforum.com/cuisine-et-gastronomie/thomas-le-slave.php
6
mai 2013 - Thomas le Slave était un général byzantin. ... la ville
et a dû se retirer dans le dell'823 de printemps en raison de
conditions météorologiques ... KHAN OMOURTAG (814 - 831) -THE
BUILDER - Bulgarian ...
trakia-tours.com/khan-omourtag-814-831-the-builder...
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816 Khan Kroum's son Khan Omourtag concluded a thirty-year peace with
Byzantium. The ceremony of signing the treaty in Constantinople in
816 was rather ...
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