24 FÉVRIER 2015...
Cette
page concerne l'année 814 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
APERÇU DE LA VIE TRÉPIDANTE DE CHARLEMAGNE
Charlemagne,
du latin Carolus Magnus, ou Charles Ier dit « le Grand »
dans la nomenclature qui commence avec Clovis Ier, né le 2 avril
742, 747 ou 748 mort le 28 janvier 814 à Aix-la-Chapelle, roi des
Francs et empereur. Il appartient à la dynastie des Carolingiens, à
laquelle il a donné son nom. Fils de Pépin le Bref, et de la reine
Bertrade (Berthe au Grand Pied) il est roi des Francs à partir de
768, devient par conquête roi des Lombards en 774 et est couronné
empereur à Rome par le pape Léon III le 25 décembre 800, relevant
une dignité disparue depuis la chute de l'Empire Romain d'Occident
en 476.
La
date et le lieu de naissance de Charlemagne sont l’objet de
controverses, en raison de l’absence de renseignements concordants
dans les documents d’époque. On dispose d’une indication sur le
jour de sa naissance : Un calendrier du début du IXe siècle
de l'abbaye de Lorsch indique que la naissance de Charlemagne a eu
lieu « le 4 des nones d'avril », soit le 2 avril.
En
ce qui concerne l’année, il existe trois possibilités : 742,
747 ou 748.
Les
sources
La
date de 742 se fonde sur un énoncé d’Eginhard, selon lequel
Charlemagne est mort dans sa 72e année.
Mais
il apparaît qu'Eginhard paraphrase la Vie des douze Césars de
Suétone, de sorte que l'âge qu'il attribue à Charlemagne n'est pas
totalement fiable...
Cette
absence de certitude concernant l’année de sa naissance est
probablement liée au fait que Pépin et Berthe ne se sont mariés
(religieusement) qu’en 743 ou 744. Par conséquent, la naissance de
Charlemagne est, du point de vue de l’Église, illégitime en 742,
légitime en 747/748.
Un
autre aspect concerne son âge lors des événements de sa jeunesse :
26 ans ou 20 ans en 768 à son avènement.
La
date de 742, retenue de longue date (notamment par le père Anselme)
a été remise en question en 1973 par Karl Ferdinand Werner.
Cependant, des écrits postérieurs maintiennent la validité de la
date de 742.
- 747 : Karl Ferdinand Werner en 1973, dans un article consacré à ce sujet, Pierre Riché en 1983 récusant catégoriquement, sans argumentation, la date de 742 et la bâtardise de Charlemagne, Geneviève Bührer-Thierry en 2001, sans argumentation, Stéphane Lebecq.
- 748 : Cette date est retenue par certains historiens.
Divers
lieux ont été évoqués : Aix-la-Chapelle, Quierzy-sur-Oise,
Ingelheim am Rhein selon Godefroi de Viterbe.
Le
lieu de la naissance de Charlemagne n'est mentionné dans aucune
source d'époque. La plus ancienne indication, qui concerne
Ingelheim, vient de Godefroi de Viterbe (auteur Italien du
XIIe siècle) et est retenue par certains auteurs.
Un
autre lieu de naissance envisagé est Quierzy-sur-Oise qui est une
ancienne villa royale Mérovingienne dans l'Aisne, entre Noyon et
Chauny. Ses parents s'y sont mariés. Cette petite commune a été
entre 600 et 900, capitale de la Francie. De nombreux événements
s'y sont produits, dont 3 conciles.
Selon
d'autres historiens, Charlemagne aurait vu le jour en Austrasie, en
particulier dans l'actuelle région de Liège, à Herstal ou Jupille,
résidence la plus fréquente de Pépin le Bref et de certains
ancêtres des Carolingiens, notamment Pépin le Gros, le père de
Charles Martel.
Les
renseignements jusqu’à son avènement sont limités. Charlemagne
est mentionné pour la première fois dans un diplôme de 760
concernant l’abbaye de Saint-Calais. En ce qui concerne la période
du règne de son père, on sait que Charlemagne a pris part à un
certain nombre d'événements.
Il
est à la tête de la délégation qui accueille le pape Étienne III
en Champagne en 754, et il est peu après sacré par le pape, en même
temps que son frère Carloman.
Il
participe aux opérations en Aquitaine en 767-768 et il est avec sa
mère dans le cortège qui ramène Pépin le Bref malade à
Saint-Denis.
En
ce qui concerne son éducation, on retient qu’il n’a pas appris à
écrire jeune, puisqu’il s’y exerce à l’âge adulte.
Mais
il s’agit peut-être de calligraphie, plutôt que d’écriture
basique.
En
revanche il sait lire et connaît le latin. Sa langue maternelle est
le francique...
Même
si le caractère de Charlemagne n'avait été porté à faire des
conquêtes, la disposition des grands de l’État lui aurait appris
que le seul moyen de conserver la paix de son royaume est de les
occuper sans cesse à la grandeur du trône, afin qu’ils n’aient
pas le loisir de se lier pour leurs propres intérêts...
Les
peuples d’Aquitaine sont les premiers qui essaient de se rendre
indépendants.
Charlemagne
marche contre eux avec une armée peu nombreuse, mais il compte sur
Carloman son frère, auquel l’Aquitaine appartient en partie, et
qui, par conséquent, est obligé de s’unir à lui.
Carloman
se trouve en effet au rendez-vous, à la tête de ses troupes, les
soupçons qu’il a conçus de l’ambition de Charlemagne lui
faisant craindre de tomber en sa puissance avec l’élite de ses
guerriers, il rebrousse chemin... Dans cet abandon imprévu, qui ne
peut qu’exciter les peuples à la révolte, Charlemagne n’hésite
pas un moment, sans compter le nombre de ses soldats, ni celui de ses
ennemis, il poursuit sa route, livre bataille, remporte une victoire
complète (770), met ordre aux affaires d'Aquitaine avec une
promptitude, une prévoyance qui révèlent le grand homme et le
politique habile, et déconcertent les princes tributaires de la
France, qui croient pouvoir profiter de la jeunesse du monarque pour
se dégager de la foi jurée...
Lorsqu’il
se trouve seul maître des territoires de son père, il forme le
projet de soumettre les Saxons. Ces peuples, encore païens, occupent
une grande partie de l’Allemagne, et, comme tous les barbares pour
qui l’indépendance est le premier des biens, ils préfèrent le
pillage à des établissements fixes, ont plusieurs chefs, et forment
plusieurs tribus rarement disposées à s’unir pour le même
intérêt...
Charlemagne
commence à leur faire la guerre en 772, et n’achève de les
soumettre qu’en 804...
Charlemagne
a de plus à combattre les Lombards, les Huns, les Sarrasins, les
Bretons, les Danois...
La
grandeur de ses États rendant les révoltes faciles, il lui faut
faire autant d’efforts pour conserver que pour acquérir. Sa
cruauté envers les Saxons ressemble au désespoir, son indulgence à
leur égard prouve que, pressé par d’autres affaires, il trouve
bonne toute conciliation qui lui permette de s’éloigner avec
honneur.
Tandis
qu’il se bat sur les bords du Weser, le pape Adrien implore son
secours contre Didier, roi des Lombards, qui vient de reprendre
Ravenne. Le danger est pressant, il accourt, et, toujours servi par
la victoire, il se saisit de la personne de Didier, l’envoie finir
ses jours dans un monastère, et se fait couronner roi de Lombardie
(774)...
Charlemagne
passe bientôt en Espagne (778) au secours d’un des chefs Sarrasins
qui se disputent l’empire de ces belles contrées, il assiège et
prend Pampelune, se rend maître du comté de Barcelone.
Les
mauvaises dispositions des peuples d’Aquitaine ayant décidé
Charlemagne à leur donner un roi particulier, il choisit le plus
jeune de ses fils, Louis, connu sous le nom de Louis le Débonnaire.
De
même, les efforts continuels des Lombards et même des Grecs pour
reconquérir l’Italie, et le peu de fidélité qu’il trouve dans
les grands auxquels il a confié le pouvoir, lui font sentir la
nécessité de les rallier autour du trône, et il leur donne pour
roi Pépin, le second de ses fils : L’aîné, qui porte le nom
de Charles, reste près de lui pour le seconder dans ses
expéditions...
Il
a un autre fils, qui se nomme aussi Pépin : C'est même le
premier de ses enfants... Soit qu’il eût pour lui une partie de
l’aversion qui l’a décidé à répudier sa mère.
Soit
qu’en effet ce jeune prince, mal fait de corps, mais d’une belle
figure et d’un esprit actif, eût mérité la haine de son père,
il n’eut aucune part dans le gouvernement. Les mécontents
s’unissent à lui, le mêlant dans une conspiration bientôt
découverte, il ne conserve la vie qu’en se consacrant à Dieu dans
un monastère...
A
son retour d’Espagne, Charlemagne part combattre les Saxons :
Chaque
année cette expédition se renouvelle... De là il passe à Rome
pour faire couronner par le pape ses deux fils, Pépin et Louis
(780), confirmant ainsi lui-même les peuples dans la croyance que le
chef de la religion peut seul rendre le pouvoir royal légitime et
sacré...
Il
est impossible de suivre ce prince dans toutes ses expéditions
militaires, dans toutes les courses qu’il entreprend pour apaiser
des révoltes qui se renouvellent sans cesse il suffit de remarquer
que l’année 790, (22e) est la première qu’il passe sans prendre
les armes, et que cette paix ne durera que jusqu’au printemps de
l’année suivante...
Plus
sa puissance s’étend, plus il doit penser à reprendre le projet
formé par son aïeul Charles Martel de rétablir l’empire
d’Occident, aussi l’impératrice Irène, qui règne à
Constantinople, afin de prévenir le partage de l’empire, fait
proposer à Charlemagne d’unir leurs enfants, ce qui aurait mis de
nouveau le monde sous une seule domination... Sa proposition est
acceptée, mais lorsque l’ambition conduit Irène à détrôner son
fils et à s’emparer du pouvoir, elle fait offrir sa main à
Charlemagne... Cette union bizarre, que l’ambition seule peut
concevoir et accueillir, aurait présenté un nouveau spectacle au
monde, si l’impératrice n’avait été renversée...
Charlemagne
se fait couronner empereur d’Occident, l’an 800, par le pape Léon
III, est déclaré César et Auguste, on lui décerne les ornements
des anciens empereurs Romains toutes les formes consacrées sont
suivies...
Charlemagne,
après avoir fait un de ses fils moine, a le malheur de perdre, en
810, Pépin, qu’il a créé roi d’Italie, l’année suivante,
Charles, l’aîné, suit son frère au tombeau, il ne lui reste de
fils légitime que Louis, roi d’Aquitaine, qu’il associe à
l’empire en 813, son grand âge et ses infirmités lui faisant
pressentir que le terme de sa carrière approche.
En
effet, il meurt le 28 janvier 814, dans la 71e année de son âge, et
la 47e de son règne. Par son testament, fait en 806, confirmé par
les seigneurs Francs assemblés à Thionville, et signé par le pape
Léon III, Charlemagne partage ses États entre ses trois fils. « Ce
qui est à remarquer, dit le président Hénault, c’est que ce
prince laisse à ses peuples la liberté de se choisir un maître
après la mort des princes, pourvu qu’il soit du sang royal. »...
Mais
le plus singulier, c’est la disposition portant que : Si un
différend survient entre les 3 successeurs, ils auront recours, non
à la bataille ou la preuve par duel, mais au jugement de la croix...
Ce jugement consiste, dans les affaires douteuses, à conduire à
l’église 2 hommes qui s’y tiennent debout, les bras biens en
croix, pendant la célébration de l’office divin, et gain de cause
est donné à celui des 2 partis dont le champion est resté le plus
longtemps immobile dans cette attitude. C’est ce qu’on appelle le
jugement de Dieu...
Ce
prince, toujours victorieux, verse des larmes en pensant au mal que
les peuples du Nord feraient un jour à la France : « Si,
malgré ma vigilance, disait-il, ils insultent les côtes de mes
États, que sera-ce donc après ma mort ? » Il sent trop
tard que ces mêmes Saxons, qu’il a réduits à chercher un asile
dans les climats les plus âpres, reviendront exercer contre son
royaume de cruelles représailles, et entraîneront à leur suite
d’autres barbares, toujours faciles à exciter par l’appât du
butin : L’avenir ne justifia que trop ses craintes...
Aucun
monarque n’a été plus loué que Charlemagne, il a réuni en sa
faveur les guerriers, les évêques, les hommes de loi et les gens de
lettres.
Les
politiques lui ont reproché d’avoir tout réglé dans l’État,
excepté la succession au trône, qu’il laisse à la merci des
factions, et d’avoir multiplié ces assemblées où le pouvoir
royal s’affaiblit nécessairement, ce qui ne s’accorde pas avec
l’étendue donnée à l’empire... Il surmonte tous les obstacles
par son génie, son courage, son activité, et l’art de distribuer
les récompenses, mais il ne consolide rien, et, pour lui succéder
avec la même gloire, la même sûreté pour le trône et pour la
Francie, il eut fallu lui ressembler.
Malheureusement
il est le dernier héros de sa race. En parvenant à rétablir
l’empire d’Occident, il a accompli le dernier projet formé par
sa famille, il ne reste plus qu’à conserver. La politique de Pépin
n’ayant jamais eu d’autre but que celui d’acquérir, l’héritier
de Charlemagne se trouve sans règle pour se diriger...
Suivant
les historiens contemporains, Charlemagne est l’homme le plus haut
de taille et le plus fort de son temps :
« Il
ne porte en hiver, dit Eginhard, qu’un simple pourpoint fait de
peau de loutre, sur une tunique de laine bordée de soie.
Il
met sur ses épaules un sayon de couleur bleue, et il se sert pour
chaussures de bandes de diverses couleurs. »
Suivant
le même historien, Charlemagne est enterré à Aix-la-Chapelle. On
le descend dans un caveau, où il est assis sur un trône d’or,
revêtu des habits impériaux, du manteau royal et du grand chaperon
de pèlerin qu’il portait dans tous ses voyages à Rome il a la
couronne sur la tête, il est ceint de son épée, tient un calice à
la main, a son livre d’Évangiles sur les genoux, son sceptre et
son bouclier d’or à ses pieds... Le sépulcre ayant été rempli
de pièces d’or et parfumé d’odeurs, on le scelle, et par-dessus
est élevée un superbe arc de triomphe, sur lequel on grave cette
épitaphe :
« Ici
repose le corps de Charles, grand et orthodoxe empereur, qui étendit
glorieusement le royaume des Francs, et le gouverne heureusement
pendant 47 ans. »
Charlemagne
mérite le titre de restaurateur des lettres, il attire en Francie,
par ses libéralités, les savants les plus distingués de l’Europe
entre autres : Alcuin, dont il se fait le disciple,
Pierre
de Pise, qui prend le titre de grammairien de Charlemagne.
Paul
Warnefrid, connu sous le nom de Paul Diacre, qui lui enseigne la
littérature grecque et latine.
Sur
les conseils d’Alcuin Charlemagne établit une académie dans son
palais.
Il
assiste aux séances avec tous les savants et les beaux esprits de sa
cour : Leidrade, Théodulphe, les archevêques de Trèves et de
Mayence, et l’abbé de Corbie.
On
lit dans les lettres d’Alcuin, que tous les membres de cette
académie ont pris des noms particuliers, analogues à leurs talents
ou à leur goût pour quelque ancien auteur : l’un s’appelle
Damétas, l’autre Homère, un troisième Candidus ;
Charlemagne a choisi le nom de David... Il se fait honneur d’être
membre de cette société littéraire, la première qu’on ait vue
dans les Gaules, et donne son avis sur les sujets qu’on y discute.
Charlemagne
a amené d’Italie des maîtres de grammaire et d’arithmétique,
il les établit dans les principales villes de ses États, et fait
ouvrir des écoles de théologie et d’humanités dans les
cathédrales et dans les monastères.
Il
écrit à Lulle, disciple de Saint Boniface, apôtre d'Allemagne, et
son successeur sur le siège de Mayence :
« Disposez-vous,
vénérable père, à instruire vos enfants dans les arts libéraux,
afin qu’en cela vous satisfassiez nos ardents désirs, etc... »
Alcuin,
Paul Diacre et Pierre de Pise composent des pièces de vers latins,
de différents mètres et sur divers sujets, pour amuser ou instruire
le monarque... Dans une de ces pièces en vers trochaïques,
Charlemagne dit à Paul Warnefrid : « En grec, vous êtes
un Homère, en latin, un Virgile, en hébreu, un Philon, dans les
arts, un Tertulle... Nuit et jour vous vous occupez à m’enrichir
l’esprit de littérature, tant latine que grecque. Nous vous
faisons de grands remerciements de ce que vous entreprenez de former
dans la science du grec ceux que nous vous avons confiés. C’est
une gloire pour nos États : Nunc surrexit gloria. »
Lebeuf
attribue cette pièce à Pierre le grammairien, et, si elle n’est
pas de Charlemagne lui-même, on voit qu’elle a dû être écrite,
en quelque sorte, sous sa dictée.
Ce
prince est en correspondance avec Paulin, patriarche d’Aquilée,
qui lui dédie plusieurs de ses ouvrages. Il ne dédaigne pas de
proposer ou de deviner des énigmes, selon l’usage de son temps...
On a de lui une lettre toute énigmatique, adressée à Paul
Warnefrid. Cependant plusieurs historiens modernes ont avancé que
Charlemagne, qui montrait tant de goût pour les sciences, et qui
parlait plusieurs langues, ne savait pas écrire, pas même signer
son nom, et ils s’appuient sur ce passage d’Eginhard :
« Tentabat
et scribere, tabulasque et codicillos ad hoc in lectulo, sub
cervicalibus, circumferre solebat, ut quum tempus vacuum esset, manum
effingendis litteris assuefaceret. »
Mais
suivant Ceillier, le texte d’Eginhard signifie seulement que
Charlemagne essaie d’imiter les beaux caractères des manuscrits de
sa bibliothèque, et qu’il ne peut y parvenir, s’étant exercé à
ce travail dans un âge trop avancé.
Ce
prince consacre tous ses loisirs d’hiver à la lecture. Il fait
mettre sous le chevet de son lit la Cité de Dieu de saint Augustin.
On lui lit à table les ouvrages des Pères, ou les vies des rois,
ses prédécesseurs.
Toute
la belle saison étant consacrée à des voyages ou à des
expéditions militaires.
Saint
Grégoire a réglé le chant religieux qui a été introduit en
Occident par Saint Ambroise.
En
Francie, ce chant n’est qu’une psalmodie pesante et monotone.
Charlemagne fait venir des chantres de Rome. Il y a dès lors des
notes pour le chant, des écoles sont ouvertes, et un capitulaire
ordonne que le chant grégorien soit reçu dans toutes les églises
de Francie.
Charlemagne
veut aussi introduire dans ses États la liturgie romaine. Le clergé
qui tient aux anciennes coutumes, montre quelque résistance.
Plusieurs églises cèdent à l’autorité du monarque, d’autres
font un mélange des deux liturgies romaine et gallicane.
Charlemagne
prescrit, mais sans pouvoir l’établir, l’uniformité des poids
et des mesures.
C’est
à lui qu’est due la manière de compter par livres, sous et
deniers.
Ce
grand prince a conçu le projet de joindre le Rhin au Danube, et
l’Océan au Pont-Euxin. Ce projet ne paraît pas d’une exécution
bien difficile, toute l’armée est employée à creuser un canal.
Les travaux ont été conduits jusqu’à 2 000 pas, lorsque les
pluies, l’éboulement des terres, et le défaut de connaissances
qu’on a depuis acquises, font d’abord interrompre, et ensuite
abandonner cette noble entreprise.
Mais
les arts, protégés par Charlemagne, élèvent d’autres
monuments :
La
ville d’Aix-la-Chapelle, devenue le siège de l’empire, doit à
ce prince son origine et son éclat, elle prend son nom d’une
chapelle magnifique qu’il a fait construire avec les plus beaux
marbres transportée à grands frais de Rome et de Ravenne. Les
portes de ce temple sont de bronze, et son dôme surmonté d’un
globe d’or massif.
Rien
n’égale, à celle époque, en grandeur et en magnificence, le
palais de Charlemagne. On y voit, disent Eginhard et le moine de
Saint-Gall, d’immenses portiques, de superbes galeries, des salles
pour les diètes des grands vassaux, pour la tenue des parlements,
des conciles et des synodes, des appartements pour tous les officiers
de l’empire, pour les députés des provinces et les ambassadeurs :
Tout le palais est disposé, pour que, de sa chambre, Charles puisse
voir tous ceux qui entrent dans les autres appartements... Mais ce
qu’on admire le plus est le riche portique qui conduit du palais à
la basilique.
L’art
y déploie toute son industrie, et le prince toute sa magnificence.
Charlemagne
fait aussi construire des thermes, ouvrage admirable de la nature et
de l’art. Ils sont si spacieux et si abondants en eaux chaudes, que
plus de 100 personnes peuvent y nager ensemble.
C’est
l’un des exercices les plus ordinaires du monarque, il l'exerce non
seulement avec les rois ses enfants, mais souvent avec ses officiers
et les seigneurs de sa cour, quelquefois même avec ses soldats, et
l’auteur de sa biographie remarque qu’il y excelle par-dessus
tout.
Il
a aussi à Seltz, en Alsace, un palais non moins magnifique, et c'est
là qu’il reçoit les ambassadeurs de Nicéphore avec un appareil
dont les Orientaux eux-mêmes n’ont point d’exemple.
C'est
à Charlemagne que la Francie doit ses premiers progrès dans la
marine. Il relève le phare de Boulogne, et fait creuser plusieurs
ports, il favorise l’agriculture, et s’immortalise par la sagesse
de ses lois.
Sa
renommée remplit l’Orient :
Il
reçoit les députés du patriarche de Jérusalem,
Les
ambassadeurs des empereurs Nicéphore et Michel.
Deux
ambassades que lui envoie Aroun Al-Rachyd, le plus célèbre des
califes abbassides.
Il
assemble des conciles, des parlements, publie les Capitulaires :
Les Livres Carolins, et fait admirer en lui le conquérant et le
législateur.
LINCEUL DE CHARLEMAGNE |
Les
ouvrages de Charlemagne sont :
1° Ses Capitulaires, recueillis par Ansegise, abbé de Saint-Wandrille, mort en 822, et par Benoît le lévite, ou diacre de Mayence, mort en 845.
1° Ses Capitulaires, recueillis par Ansegise, abbé de Saint-Wandrille, mort en 822, et par Benoît le lévite, ou diacre de Mayence, mort en 845.
Ces
Capitulaires sont dressés, pour la plupart, à Aix-la-Chapelle, en
805 et 806. Ils sont remarquables en ce que plusieurs ont été
renouvelés par Louis XIV...
2° Des lettres, nous citerons : Celle qu’il écrit ad Frastradam reginam de victoria Avarica, anno 791, elle est dans le recueil des historiens de Duchesne, et celle qu’il adresse à Pepin, son fils, roi d’Italie.
La
Lettre à Élipand et aux autres évêques d’Espagne :
Charlemagne
les conjure de s’en tenir à la foi de l’Église catholique, et
de ne pas se croire plus savants qu’elle.
La
Lettre à Alcuin : cette lettre prouve que Charlemagne
connaissait bien les rites ecclésiastiques.
3° Une Grammaire.
4° Son testament.
5° On attribue à Charlemagne quelques poésies latines, telles que l’Épitaphe du pape Adrien, le Chant de Roland, etc...
6° Les Livres Carolins : Charlemagne n’en est point l’auteur, mais il permet qu’on les publie sous son nom, ils sont composés contre le second concile de Nicée, qui décide la question des images.
3° Une Grammaire.
4° Son testament.
5° On attribue à Charlemagne quelques poésies latines, telles que l’Épitaphe du pape Adrien, le Chant de Roland, etc...
6° Les Livres Carolins : Charlemagne n’en est point l’auteur, mais il permet qu’on les publie sous son nom, ils sont composés contre le second concile de Nicée, qui décide la question des images.
Europe
- Les papes
Zacharie (741), Étienne II (752), Paul Ier (757), Étienne III (767), Adrien Ier (772), Léon III (795-816) - Les rois Asturiens
Alphonse Ier (739), Fruela Ier (757), Aurelio (768), Silo (774), Mauregat (783), Bermude Ier (789), Alphonse II (791-842)
Monde
Byzantin
- Les empereurs
Constantin V (741), Léon IV (775), Constantin VI (780, régence d'Irène), Irène (797), Nicéphore Ier (802), Staurakios (811), Michel Ier (811), Léon V (813-820)
Monde
musulman
- Les califes
Marwan II (744), dernier calife omeyyade, Al-Saffah (750), premier calife abbasside, Al Mansur (754), Al-Mahdi (775), Al-Hadi (785), Haroun ar-Rachid (786), Al-Amin (809), Al-Mamun (813-833) - Les gouverneurs et émirs de Cordoue
Yusuf al-Fihri (747), gouverneur, Abd al-Rahman Ier (756), premier émir omeyyade de Cordoue, Hicham Ier (788), Al-Hakam Ier (797-822)
Charlemagne
et Pépin le Bossu. Annales de Fulda, Xe siècle.
- 9 octobre 768 : Avènement de Charles et de Carloman, rois des Francs.
- 769 : Révolte de l'Aquitaine qui se soumet après la menace faite aux Vascons (Basques) qui lui livre le duc rebelle. L'Aquitaine fait partie du royaume de Charlemagne.
- 771 : Mort de Carloman
- 773 : Campagne en Lombardie, début du siège de Pavie
- 774 : Prise de Pavie, Charlemagne roi des Lombards
- 776 : Expédition dans le Frioul, campagne en Saxe
- 777 : Expédition dans le duché de Bénévent, campagne en Saxe : assemblée de Paderborn, ambassade du gouverneur de Saragosse (Suleyman al-Arabi)
- 778 : Naissance de Louis, expédition en Espagne : Saragosse, Pampelune ; Roncevaux.
- 779 : Capitulaire de Herstal, disette
- 780 : Expédition dans le duché de Bénévent
- 781 : Voyage à Rome : Couronnement de Louis (Aquitaine) et de Pépin (Italie)
- 782 : Insurrection des Saxons ; Süntel, Verden
- 783 : Mort de Berthe et d’Hildegarde de Vintzgau, mariage avec Fastrade de Franconie, campagne en Saxe
- 785 : Fin de l’insurrection Saxonne, soumission de Widukind, capitulaire Saxon
- 785 : Soumission des Frisons
- 787 : Révolte de Tassilon en Bavière, expédition dans le duché de Bénévent
- 788 : Soumission de la Bavière, éviction de Tassilon
- 789 : Admonitio generalis, soumission des Wilzes
- 789-790 : Il établit une marche de Bretagne
- 790 : Second capitulaire Saxon, aucune campagne militaire en 790
- 791 : Campagne contre les Avars, conquête de l’Istrie
- 792 : Conspiration de Pépin le Bossu, Libri carolini
- 793 : Révolte des Saxons incursion Sarrasine en Septimanie, famine, capitulaire de Ratisbonne
- 794 : Mort de Fastrade et remariage avec Liutgard, concile de Francfort
- 795 : Campagne contre les Avars, Léon III pape
- 796 : Soumission des Avars de Pannonie
- 797 : Soumission de la Saxe, troisième capitulaire Saxon, ambassade de Charlemagne à Haroun al-Rachid
- 798 : Ambassade Byzantine (Irène), ambassade Asturienne (Alphonse II), concile d’Aix (contre l’adoptianisme)
- 799 : Attentat contre Léon III, voyage de Léon III à Paderborn (été)
- 800 : Mort de Liutgard, tournée de Charlemagne en Gaule (Boulogne, Tours) puis voyage à Rome
- 25 décembre 800 : Charlemagne couronné empereur d’Occident
- 801 : Ambassade Byzantine (Irène), prise de Barcelone (Louis)
- 802 : Ambassade d'Haroun al-Rachid (éléphant), capitulaire des missi dominici
- 803 : Soumission des Avars , ambassade Byzantine (Nicéphore)
- 804 : Soumission définitive des Saxons après 32 ans de guerres, Léon III à Reims, puis Aix-la-Chapelle
- 805 : Conquête de la Vénétie (Pépin), campagne en Bohême (Charles), famine, capitulaire de Thionville
- 806 : Projet de partage de l’empire, reconquête de la Vénétie par les Byzantins
- 808 : Insurrection des Wilzes, bataille de Taillebourg contre les Sarrasins
- 809 : Concile d’Aix (question du Filioque)
- 810 : Mort de son fils Pépin, ambassade Byzantine (Nicéphore), Charlemagne s'installe définitivement à Aix-la-Chapelle.
- 811 : Mort de son fils Charles, capitulaire de Boulogne (marine)
- 812 : Campagne contre les Wilzes, ambassade Byzantine : Michel Ier reconnaît Charlemagne comme empereur d’Occident
- 813 : Association de son fils Louis à l'empire.
- 28 janvier 814 : Mort de Charlemagne à Aix-la-Chapelle.
CHARLEMAGNE ET PÉPIN |
Selon
les lettrés de l'époque, comme Alcuin, le prince idéal doit avoir
un but religieux, et lutter contre les hérétiques et les païens, y
compris hors des frontières.
Mais
il doit aussi avoir un but politique : Ne pas se contenter de la
dignité royale, et devenir empereur d'Occident.
Léon
III va dans ce sens, mais pour lui le pouvoir spirituel l'emporte sur
le pouvoir temporel...
Certains
textes sont aussi consacrés à des points concernant la doctrine,
principalement :
- le rejet de l'iconoclasme Byzantin ;
- Le rejet de l'adoptianisme, doctrine soutenue à ce moment par certains évêques de l'Espagne musulmane, comme Elipand, archevêque de Tolède,
- la querelle du Filioque
Il s'agit d'une modification du Credo, la phrase : « L'Esprit Saint procède du Père » (ex Patre) devenant « L'Esprit Saint procède du Père et du Fils » (ex Patre Filioque). La nouvelle formulation, en cours dans les Églises d'Espagne et de Gaule, est à l'origine d'un débat avec le patriarcat de Constantinople, particulièrement aigu dans les années 807-809.
Charlemagne
- La France pittoresque
www.france-pittoresque.com
› Rois, Présidents
4
févr. 2010 - Naissance Charlemagne, mort roi Charlemagne,
couronnement ... En effet, il mourut le 28 janvier 814, dans la 71e
année de son âge, et la 47e …
Charlemagne
(vers 742 – 814) - France.fr
www.france.fr/hommes-et-femmes.../charlemagne-vers-742-–-814.html
Grand
conquérant, protecteur de l'Église, Charlemagne (Carolus Magnus)
est le plus prestigieux souverain de la dynastie carolingienne à
laquelle il donne son ...
Charlemagne
(742 - 814) - L'empereur du renouveau ...
www.herodote.net/Charlemagne_742_814_-synthese-1891.php
29
janv. 2014 - Charlemagne, l'empereur du renouveau occidental -
Charlemagne a jeté ... D'ailleurs, depuis les années 770, les papes
ne prennent même ...
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