lundi 31 mars 2014

1141... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1141 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

JUDA HALEVI : D'ESPAGNE A JERUSALEM 1075/1141



Poète et philosophe célèbre, né en Espagne à la fin du XIe siècle et mort en terre d'Israël en 1141, Juda Halévi a marqué l'histoire et la culture juives, et plus particulièrement celles des Séfarades.
Son œuvre, qui se fait l'écho de ses voyages jusqu'à Jérusalem, des crises de son époque et de ses propres états d'esprit, reflète une ouverture culturelle et littéraire au monde islamique conjuguée à une solide identité juive en lutte pour sa survie en des temps difficiles.

En butte aux humiliations de la Croix et du Croissant dans l'Espagne chrétienne et musulmane, témoin de la diffusion parmi les juifs de la philosophie Gréco-Arabe dont il déplore le pouvoir de séduction et les ravages qu'elle provoque, Juda Hallévi, l'un des plus grands poètes de l'« âge d'or » Espagnol, est l'auteur d'un ouvrage et le promoteur d'une action qui lui assureront dans le judaïsme une place de premier plan.
Dans un livre devenu classique, il défend sa foi contre la philosophie, le christianisme et l'islam, et tente, contrairement à la plupart des philosophes Juifs du Moyen Âge, de mettre en lumière la spécificité de la religion et de fournir une interprétation de l'existence Juive. Ayant compris que « ni en Orient ni en Occident il n'existe pour tous un lieu d'espoir en qui l'on puisse se fier », il s'arrache non sans déchirement à l'Espagne, sa terre natale, et, bravant tous les risques part pour Sion qu'il a chantée en des vers émouvants (Les Sionides). La légende s'empare de l'homme...
Né à Tolède en Navarre (à l'époque, ville musulmane), Juda Hallévi descend vers le sud, en Andalousie, pour y parfaire ses connaissances, dans ce milieu de haute culture Juive, il est consacré grand poète. De nos jours encore, certaines de ses compositions sont récitées dans les synagogues. Après un séjour à Grenade et à Séville, il se rend en Espagne chrétienne, à Tolède, où il exerce la médecine. Après les déchaînements contre les Juifs en 1109, il s'installe à Cordoue. En 1140, il termine son Livre de l'argument et de la preuve pour faire triompher la religion méprisée, écrit en arabe et communément appelé Kuzari. Cet ouvrage, présenté sous forme de dialogue, s'inspire de la conversion de Kharars au judaïsme au VIIIe siècle. Il met en scène le roi des Khazars – ou Kuzari –, qui, tourmenté par le problème religieux, interroge tour à tour un philosophe, un théologien chrétien et un théologien musulman. Déçu par leurs réponses... Il se convertit au Judaïsme.
L'article suivant explore son attitude philosophique vers la Terre d'Israël. Sur ce sujet, cependant, Halevi est surtout connu pour une ligne de poésie qui a exprimé son désir intense pour la Terre Sainte: « Mon cœur est à l'Est et je suis à la fin de l'Occident. » Reproduit avec la permission de Continuum International Publishing Group de L'Encyclopédie de Judaïsme, édité par Jacob Neusner, Alan Avery-Peck, et William Scott...
Sans doute le premier penseur à proposer, une philosophie globale et systématique de la Terre d'Israël, dans son Sefer ha-Kuzari (II :9-24), Juda Halevi porte sur le statut unique de la terre sur trois niveaux
Halevi pose deux hiérarchies parallèles : une hiérarchie de niveaux de réalité (inanimé, végétal, animal, homme, prophète) et une hiérarchie des sols (la théorie des climats, entièrement développés à l'époque hellénistique, selon laquelle le pays a été divisé en sept régions climatiques, chacune avec unegéophysique caractéristique et des conditions astrologiques).
Les deux sommets des hiérarchies sont interdépendants et s'influencent mutuellement. Un Juif peut devenir un prophète que quand il ou elle est (ou fait référence à) la Terre d'Israël, qui est la région élite du quatrième climat, lui-même le meilleur de tous les climats possibles. La résidence sur le sol de la Terre d'Israël devient une condition nécessaire pour la perfection de tout Juif, et la prophétie peut exister que dans (ou pour) lui...
Ce principe est expliqué par la parabole d'un vignoble, qui peut prospérer que dans un sol montagneux. Un vignoble arraché à sa terre natale va dépérir et mourir. Le vignoble symbolise le peuple d'Israël, le sol, la terre d'Israël. Mais l'unicité de la terre d'Israël n'est pas seulement une question de climatologie. Les Juifs, qui ont besoin de la terre pour grandir et se développer, sont essentiellement et qualitativement différente des gentils, d'où la Terre d'Israël, aussi, a une qualité particulière qui est propice à l'apparition d'un nouveau niveau de réalité, les prophètes.
Juda Halevi a jeté les bases d'une exégèse de la Bible et du Midrash dans laquelle diverses questions sont basées sur l'importance de la terre d'Israël. Parfois, il parle sans hésiter de traditions midrashiques explicites afin de mettre en évidence les qualités exceptionnelles de la terre. Par exemple, il insiste sur le fait que Adam a été créé dans la terre d'Israël, contrairement aux traditions midrashiques qui déclarent que sa création est universelle (« sa poussière a été accumulée des quatre coins de la Terre ». 38a B. San).
Pour Juda Halevi, Caïn et Abel se sont battus pour savoir qui allait gouverner la Terre d'Israël, tandis que midrash ne parle que de deux motifs de substitution, contrôle du monde entier ou du site du Temple (Genèse Rabba 22)...
Juda Halevi pose ses bases sur l'importance de la terre d'Israël décisions halakhiques qui sont parfois contraires aux positions juridiques standard. Ainsi, il fait valoir que la ligne de date internationale doit passer par la Chine. Puisque la terre est ronde, il n'a pas de point milieu naturel, une opinion contraire à la perception biblique et rabbinique de la Terre d'Israël en tant que centre du monde.
Juda Halevi, met en revanche, la Terre d'Israël au milieu du monde habité (couvrant la zone de la Chine à l'Angleterre, car, bien sûr, les gens de l'Espagne de son époque ne sont pas au courant du Nouveau Monde). Halevi renforce cette perspective en situant la ligne de date en Chine, proposant ainsi que le temps du monde soit déterminée en conformité avec le principe que la terre d'Israël est au centre de la terre. Il fait également valoir que les jours commencent à la Terre d'Israël, quand le soleil se couche, le samedi soir, le jour à venir est d'abord appelé « dimanche » seulement 18 heures plus tard, ce sera dimanche en Chine. Ainsi toute la question des temps du monde dépend de la terre d'Israël.
En conséquence Juda Halevi a formulé une doctrine globale de l'importance de la terre d'Israël. Mais sa plus grande réussite intellectuelle est de définir le pays comme une condition nécessaire pour la perfection de tout Juif. Comme cette perfection dépend d'une série de facteurs qui sont indifférents à la raison (la contrainte génétique, selon laquelle seul un Juif peut devenir un prophète, la contrainte religieuse, selon laquelle seul l'accomplissement de tous les commandements de toutes les parties du peuple Juif rend possible la prophétie), la Terre d'Israël elle-même prend une dimension non rationnelle (il ne faut pas dire « irrationnel », car Halevi parle de différence, mais pas de rejet de la raison).
Juda Halevi a tiré beaucoup de la notion chiite de safwa, c'est-à- dire la supériorité religieuse unique ou inhérente, mais il a jeté les bases de l'idée du sol même de la Terre Sainte comme une composante nécessaire à la perfection personnelle et collective du Juif...
Cette doctrine devrait atteindre ses pleines implications extrêmes que dans un proche avenir, telle que développée par la kabbale [le mysticisme juif]. Quant au lien possible entre la conception de Juda Halevi de la Terre d'Israël, son immigration destinée à la terre, et son activisme messianique, dans le sens de l'appel à l'immigration réelle, les avis sont encore partagés...
On suggère que Juda ben Shmuel Halevi est né à Tolède, en Espagne en 1075. Il a souvent indiqué être né dans un territoire chrétien, ce qui indiquerait Tolède, qui a été conquise par Alphonse IV sur les musulmans dans l'enfance de juda Halévi (1086 ). Dans sa jeunesse, il semble avoir été à Grenade, le principal centre de la vie littéraire et intellectuelle Juive à l'époque, où il a trouvé un mentor en Moïse Ibn Ezra. Bien que l'on dit souvent qu'il a étudié à l'académie à Lucena, il n'existe aucune preuve à cet effet. Il à composé une courte élégie sur la mort de Isaac Alfasi, le chef de l'académie. Son aptitude en tant que poète a été reconnu très tôt, instruit dans l'étude juive traditionnelle, dans la littérature arabe, dans les sciences Grecques et la philosophie qui étaient disponibles dans l'enclave arabe. Adulte, il est médecin, renommé, et un des participants actifs dans les affaires communautaires juives. Pour au moins une partie de sa vie, il a vécu à Tolède et pourrait être liée à la cour, en tant que médecin. A Tolède, il se plaint d'être trop occupé avec la médecine pour se consacrer à la bourse, il a vécu dans différentes villes musulmanes du sud de l'Espagne.
Comme la plupart des intellectuels juifs de l'Espagne musulmane, Juda Halevi a écrit en prose et la poésie en arabe, en hébreu. Au cours de la « l'Âge d'Or Hébreu » du Xe au XIIe siècle il a été le plus prolifique des poètes hébreux et a été considéré par certains de ses contemporains, ainsi que par la critique moderne, comme le plus grand de tous les poètes hébraïques médiévaux, il a utilisé les modèles formels de la poésie arabe. Ses thèmes embrassent tous ceux qui sont en cours chez les poètes hébreux, odes, panégyriques, odes funèbres, poèmes sur les plaisirs de la vie, épigrammes gnomiques, et énigmes...
Il est aussi un auteur prolifique de vers religieux. Comme tous les poètes hébreux de son âge, il aspire à une diction strictement biblique, mais il tombe inévitablement dans les calques occasionnels de l'arabe. Son verset se distingue par une attention particulière de l'effet acoustique et de l'esprit.
On ne sait rien de la vie personnelle de Juda Halevi à l'exception du rapport dans ses poèmes qu'il a une fille et qu'elle a eu un fils, également nommé Juda, il pourrait avoir d'autres enfants.
La tradition ajoute que cette fille est mariée à Abraham Ibn Ezra, mais cela ne repose sur aucun élément de preuve, si Juda Halevi et Abraham Ibn Ezra se connaissent bien, nous le savons d'après les écrits de ce dernier.
Nous ne pouvons pas énumérer les différentes résidences de Juda Halevi en Espagne, il semble avoir vécu un temps à Tolède, à d'autres moments dans dans l'Espagne islamique. Il occupe une place d'honneur en tant que médecin, intellectuel et dirigeant communautaire. Néanmoins, en raison de l'évolution de sa pensée religieuse, il décide d'abandonner sa maison pour finir ses jours en Terre d'Israël. Ses motivations sont complexes. Sa piété personnelle intensifiée, le conduit à désirer de se consacrer entièrement à la vie religieuse. Les incertitudes du statut communautaire Juif dans la période de la Reconquista l'a amené à douter de l'avenir et de la sécurité de la position juive dans la diaspora. L'échec des mouvements messianiques pèsent sur lui. Son engagement antérieur à la philosophie comme un guide à la vérité a fait place à un engagement renouvelé en faveur de la foi dans la révélation... Il est venu à la conviction, dans son traité Kuzari, que le véritable accomplissement religieux n'est possible que dans la présence du Dieu d'Israël, qui, selon lui, est plus palpable dans la terre d'Israël et puis il vieilli. Contrairement à une théorie répandue, sa poésie montre hors de tout doute que son pèlerinage est un acte tout à fait individuel, et qu'il n'a pas l'intention de déclencher un pèlerinage de masse, Juda Halevi s'embarque pour Alexandrie.



Arrivée le 8 Septembre 1140, il est accueilli avec enthousiasme par des amis et des admirateurs. Il va ensuite au Caire, où il visite plusieurs dignitaires, dont le Nagid d’Égypte, Samuel ben Hanania, et son ami Halfon ben Nathaniel Halevi. Il ne se laisse pas convaincre de rester en Égypte, mais il revient à Alexandrie et s'embarque pour la Palestine le 14 mai 1141. On sait peu de chose du reste de son voyages. Il meurt au cours de l'été, sans doute après avoir atteint la Palestine... Est-ce une légende, mais on sait que Juda Halevi est tué après avoir été renversé par un cavalier arabe à son arrivée à Jérusalem.
Juda Halevi a traité de son pèlerinage en détail dans la poésie écrite au cours de sa dernière année, qui comprend le panégyrique de ses différents hôtes en Égypte, l'exploration de ses motivations religieuses, la description des tempêtes en mer, et les expressions de ses inquiétudes et de ses doutes. Nous sommes bien informés sur les détails de son pèlerinage grâce à des lettres qui ont été conservées dans le Geniza Caire. Les Poèmes et lettres portant sur ​​le pèlerinage de Juda Halevi sont traduites et explicitées par Raymond P. Scheindlin dans, Le Chant Distant de la Colombe (Oxford University Press, 2007)...
Le travail de la vie de Juda Halévi a été consacrée à la poésie et la philosophie. Poésie profane ou non-liturgique de Juda Halévi occupée par des poèmes d'amitié et d'éloge, il doit posséder une personnalité attrayante, car il s'est rassemblés autour, même dans sa première jeunesse, un grand nombre d'hommes illustres, comme Levi al-Tabban de Saragosse, le vieux poète Juda ben Abun, Juda ibn Ghayyat de Grenade, Moïse Ibn Ezra et ses frères Juda, Joseph, et ​​Isaac, le vizir Abu al-Hasan, Meïr ibn Kamnial, le médecin et poète Salomon ben Mu'allam de Séville, en plus de ses camarades de classe Joseph ibn Migas et Baruch Albalia, mais aussi avec le grammairien Abraham Ibn Ezra à Cordou, Juda Halévi a adressé un poème émouvant d'adieu à Joseph Ibn Zaddig, le philosophe et poète. En Égypte, où les hommes les plus célèbres lui ont fait une réception triomphale. Ses amis particuliers sont Aaron ben Josué Alamani à Alexandrie, le naguid Samuel ben Hanania au Caire, Halfon Halévi à Damiette, et un homme inconnu à Tyr, probablement son dernier ami... Dans la tristesse et la joie, dans l'esprit créatif il a touché les âmes de ces hommes, Juda Halévi a partagé leur sympathie, comme il le dit dans le début d'un court poème: « Mon cœur appartient, ô nobles âmes, à vous qui m'avez attiré par des liens d'amour »
Surtout tendre et plaintif est le ton de Juda Halévi dans ses élégies Beaucoup d'entre elles sont dédiés à des amis comme les frères Juda (n ° 19, 20), Isaac (n ° 21), et Moïse ibn Ezra (n ° 16), R. Baruch (n ° 23, 28), Meir ibn Migas (n ° 27), son professeur Isaac Alfasi (n ° 14), et d'autres... Dans le cas de Salomon ibn Farissol, qui a été assassiné le 3 mai 1108, Juda Halévi a soudainement changé son poème d'éloges (nos 11, 22) en un poème de lamentations (n ​​° 12, 13, 93 et ​​suiv.).
SA STATUT A CESAREE
La mortalité infantile due à la peste est élevé à l'époque de Juda Halévi et les 5 élégies écrites pour l'occasion de la mort d'un enfant. (Biographe Hillel Halkin l'hypothèse qu'au moins un de ces poèmes peut avoir été écrit en l'honneur de l'un de ses propres enfants qui n'a pas atteint l'âge adulte et dont le nom est perdu.
Joie, insouciance jeunesse, et jours heureux dans la vie trouvent leur expression dans ses chansons d'amour. Beaucoup d'entre elles sont des épithalames et sont caractérisées par une coloration du Proche-Orient brillant, ainsi que par une réserve chaste. En Égypte, où la muse de sa jeunesse a trouvé un glorieux « été indien » dans le cercle de ses amis, il a écrit son « chant du cygne » « merveilleuse est cette terre pour voir, avec ses prairies chargées de parfums, mais plus juste que tout pour moi est la mince Yon, douce jeune fille. Ah, rapide vol j'ai faim de temps restant, en oubliant que mes cheveux sont gris ».
Certaines des chansons à boire de Juda Halevi ont également été préservés.
Après une vie consacrée aux plaisirs mondains, Halévi vit une sorte de « réveil », un choc, qui a changé son regard sur le monde. Comme un type d'expérience initiatique, il se détourne de la vie frivole de plaisir, et sa poésie se tourne vers des thèmes religieux... 
Il semble que son expérience profonde est la conséquence de sa sensibilité aux événements de l'histoire qui se déroulent autour de lui. Il a vécu au cours de la première croisade et d'autres guerres. Il y a un nouveau type de fanatisme politico-religieux qui émerge dans le Christianisme contre le monde musulman et les Guerres Saintes se préparent, et Juda Halévi sait que ces tendances n'ont jamais été bonnes pour les Juifs. À l'époque, la vie est relativement « bonne » en Espagne pour la communauté Juive. Il peut soupçonner que les choses sont sur le point de changer pour le pire, cependant...
Si l'on peut parler de génie religieux, alors Juda Halévi doit certainement être considéré parmi les plus grands produits par le judaïsme médiéval. Aucun autre auteur, paraît-il, est venu si près de Dieu que Juda Halévi, aucun autre n'a su s'approcher d'aussi près, on se sent en sécurité dans son ombre. Parfois, le corps est trop étroit pour lui, l'âme aspire à son Père céleste, et à briser la coquille terrestre. Sans Dieu, son âme dépérit et il n'est plus en phase avec lui, sauf quand il le prie. La pensée de Dieu ne lui permet pas de repos, du début à la fin, elle est sa bien-aimée, et est son plus cher souci. Il occupe l'esprit du vieux poète, le sommeil, et la pensée, l'impulsion à la louange réveille Juda Halévi la nuit.
Après Dieu, le peuple Juif se tient proche de son cœur, leurs souffrances et leurs espoirs sont les siennes. Comme les auteurs de Psaumes, il enfonce volontiers sa propre identité dans celle plus large du peuple d'Israël, de sorte qu'il n'est pas toujours facile de distinguer la personnalité de l'orateur.
Souvent la fantaisie poétique de Juda Halévie trouve sa joie dans la pensée du « retour » de son peuple vers la terre promise. Il croit que la vie Juive Parfaite n'est possible que dans la Terre d'Israël. La période d'agitation politique vers 1130, quand l'Islam, si intensément haï par le poète, perd progressivement du terrain devant les armes victorieuses des chrétiens, donne raison à Juda Halévi d'espérer un tel retour dans un avenir proche. Juda Halévi n'a jamais perdu la foi en la délivrance éventuelle d'Israël, et dans « l'éternité » de son peuple. A ce sujet, il s'est exprimé dans la poésie :
Les poèmes de celui-ci (au total plus de 300). Le poème le plus long, et le plus complet étant « Kedushah », qui convoque tout l'univers à louer Dieu avec joie... Ces poèmes ont été réalisées sur tous les terrains, même aussi loin que L'Inde (Zunz, « Ritus », p 57.), et ils ont influencé les rituels des pays les plus éloignés. Même les karaïtes ont incorporé certains d'entre eux dans leur livre de prières, de sorte qu'il n'y a guère une synagogue dans laquelle les chansons de Juda Halévi ne sont pas chantés au cours du service. L'observation suivante sur des poèmes synagogal de Juda Halévi est faite par Zunz:
Comme le parfum et la beauté d'une rose sont à l'intérieur, et ne viennent pas de l'extérieur, donc avec Juda Halévi mots et passages de la Bible, riment, et, ne font qu'un avec l'âme du poème, comme dans de véritables œuvres d'art, et toujours en nature, on n'est jamais perturbé par quelque chose d'extérieur, arbitraire ou étranger.
Juda Halévi par ses vers a également embelli la vie religieuse de la maison. Ses hymnes aux sabbats doivent être mentionnés ici, l'un des plus beaux qui se termine par les mots:
« Le vendredi ma tasse déborde, Que reste béat de la nuit est de savoir, quand, dans tes bras, ma peine et le malheur sont-ils tous oublié, sabbat mon amour!
'Tis crépuscule, la lumière soudaine, distillée d'un visage doux, le monde est rempli, Le tumulte de mon cœur est apaisé - Car tu es venu, sabbat mon amour!
Apportez des fruits et du vin et chanter une mise joyeuse, criez,Venez dans la paix, O reposant septième jour ! » (sic)
Juda Halévi à utilisé les rimes compliquées des arabes dans ses poèmes, avec beaucoup de bon goût. Une critique plus tard, l'application d'une boutade talmudique de Juda Halévi, bien que ces formes sont venus à lui naturellement et sans effort, contrairement aux versificateurs mécaniques de son temps. Son élève Salomon Parhon, qui a écrit à Salerne en 1160, rapporte que Juda Halévi se repent avoir utilisé les nouvelles méthodes métriques, et a déclaré qu'il ne saurait pas à nouveau les employer. Que Juda Halévi ne les sent pas à leur place, et qu'il s'oppose à leur utilisation au moment même où ils sont en vogue, montre clairement son désir d'un art national Juif, indépendant dans la forme, ainsi que dans la matière.
Juda Halévi est reconnu par ses contemporains comme « le grand poète Juif national » et par tous les grands savants et écrivains en Israël.

JUDA HALLÉVI - Encyclopædia Universalis

www.universalis.fr/encyclopedie/juda-hallevi/
HALLÉVI JUDA (1075 env.-1141). En butte aux humiliations de la Croix et du ... Dans le Kuzari (1140), Judah Halevi imagina un dialogue entre un chrétien, ...

09/11/2010Révélation et philosophie chez Juda Halevi - Mediaserver

https://mediaserver.unige.ch/play/68910
Révélation et philosophie chez Juda Halevi (1075-1141). Identifiez-vous pour ajouter une information temporelle. loading... 0:00. Play Partager. 2808 vues ...

Judah Halevi: Biography from Answers.com

www.answers.com/topic/yehuda-haleviTraduire cette page
Judah ha-Levi or Judah Halevy , c.1075-1141, Jewish rabbi, poet, and philosopher, b. Tudela, Spain. His poems-secular, religious, and nationalist-are.


dimanche 30 mars 2014

1142... EN REMONTANT LE TEMPS







Cette page concerne l'année 1142 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

DE MANNEKEN-PIS A GODEFROID III DE LOUVAIN.

Godefroid ou Godefroy II de Louvain naît en 1107, fils de Godefroy Ier de Louvain et d'Ide de Chiny. Dès 1136 son père l'associe à la gouvernance du duché de Brabant, en 1136. Godefroy II de Louvain porte le titre ducal à partir de cette date...
En 1139 :
Godefroy Ier de Louvain meurt le 25 janvier, il est inhumé à l'abbaye d'Affligem. Après Godefroy Ier de Louvain, le titre de comte de Bruxelles n’apparaît plus dans le protocole diplomatique (dernière attestation en 1138) Godefroy II de Louvain devient Comte de Louvain et de Bruxelles, Landgrave ou Duc de Brabant, Marquis d'Anvers. Puis il épouse en 1139 Lutgarde ou Liutgarde de Sulzbach ou Soulzbach (1109-1163), fille de Bérenger II de Sulzbach, Comte de Sulzbach et Seigneur de Bamberg, et d'Adélaïde de Diessen Dame d'Ambros ou de Lechsgemünd. Leur enfant est :
  • Godefroid ou Godefroy III de Louvain (1140 ou 1142/1190), Comte de Louvain et de Bruxelles, Duc de Brabant, Marquis d'Anvers et Duc de Basse-Lotharingie ou de Lothier.
Liutgarde de Sulzbach est la sœur de Gertrude de Sulzbach, épouse de Conrad III de Hohenstaufen. Conrad III de Hohenstaufen lui confirme son titre de Duc de Brabant, refusant de laisser la Basse-Lotharingie à Henri II de Limbourg, fils de Waléran II de Limbourg. Conrad III de Hohenstaufen nomme Godefroy II de Louvain Duc de Basse-Lotharingie ou de Lothier sous le nom de Godefroy VI en 1140.
Les ducs font devant l'autel de Saint Georges dans l’Église le serment d'observer les privilèges du pays et ceux de la ville. Ensuite lorsque les chambres de Rhétorique et les Serments sont organisés, les confrères avec des flambeaux ardents et le magistrat conduisent le prince chevauchant un cheval blanc, vers l'église de Saint Pierre, où il jure d'observer les privilèges de l'Eglise et des Peetermans (Praticiens). Ensuite le peuple lui fait serment à son tour, et son cheval blanc passe au prévôt du chapitre de Saint Pierre. Le magistrat lui donne toujours des cadeaux en vin, en vases et en draps...
BLASON DU BRABANT
Refusant d'accepter la perte du duché de Basse-Lotharingie, Henri II de Limbourg attaque Godefroid II de Louvain qui réagit brutalement et le défait très rapidement.
Pendant son règne assez court il a encore affaire avec Henri de Limbourg , qui voit à regret passer la Lorraine à la maison de Louvain. Henri de Limbourg place des gens d'armes à SaintTrond mais Godefroid II marche de suite sur cette ville et sur Aix la Chapelle, et l'affaire en reste là. Avant de mourir il confirme toutes les donations faites par ses prédécesseurs à l'église de Saint Pierre..
Celui-ci meurt le 13 juin 1142 d'une maladie du foie. Il est inhumé dans l'église Saint-Pierre de Louvain.
Un règne aussi court ne peut rien fournir de particulier sur Louvain. La légende conte qu'au moment de sa mort tombe dans les environs de la ville une rosée , dont le goût était aussi doux que le miel !... (Godefroid de Bouillon Chroniques et légendes, 1095-1180 Jacques Albin S. Collin de Plancy 1842 (Extraits) XXXVI).
C'est la première mention trouvée sur l'inauguration de nos comtes. Devant l'endroit où est bâti en 1197 le couvent de Terbanck, se trouve une image de la Vierge placée entre deux anges. C'est devant cette image que les comtes ou ducs prêtent serment...
Godefroy III de Louvain, son fils mineur, devient Comte de Louvain et de Bruxelles, Landgrave (ou Duc) de Brabant, Marquis d'Anvers et Duc de Basse-Lotharingie ou Lothier sous le nom de Godefroy VII.
Henri II de Limbourg, occupé à se battre contre le seigneur de Fauquemont, ne reprend pas la lutte pour récupérer la Basse-Lotharingie.
Dès son avènement, des parents et des seigneurs Brabançons cherchent à profiter de son jeune âge pour se révolter, mettant ses domaines en proie à l'anarchie.
Testament de Godefroid II : Si l'histoire générale des Pays-Bas est trop souvent décousue au Moyen-Âge, elle présent au moins en brillants reliefs ce qu'il faut rassembler pour former une imposante galerie. Telles sont les scènes du XIIe siècle dont les cœurs poétiques sentiront tout le prix...
On lit, dans nos vieilles chroniques, que, le 5 juin de l'année 1142, une réunion extraordinaire de hauts personnages anime la Cour de la Sainte Abbaye d'Afflighem, présentant une pieuse et austère solitude, bâtie depuis 60 seulement, refuge sacré où Saint Bernard dit qu'il ne voie que des anges, quand partout ailleurs, dans cette rude époque, il trouve à peine des hommes. L'éclatante arrivée de cette cour, qui jette du mouvement et du bruit dans l'asile de silence, n'amène pourtant ni la joie, ni les fêtes. Tous ces nobles seigneurs paraissent dans le deuil. Les hommes d'armes qui encombrent les avenues portent la tristesse empreinte sur leurs visages. Si dans les sombres corridors on entend les pas pesants des gentilshommes et des archers, la voix humaine semble devenue muette, et sans la variété des costumes, les armures étincelantes et la multitude des hôtes, on eût pu croire l'abbaye d'Afflighem toujours habitée par ses seuls religieux.
Toutefois, l'empressement et l'inquiétude de toutes les physionomies révèle quelque chose de terrestre et l'attente d'un événement grave... Tout le monde se rend à la grande salle, attenante à la chapelle. C'est le lieu où l'abbé d'Afflighem, qui est seigneur souverain, donne ses audiences et règle sa justice, que tempère toujours la mansuétude. Là, en ce moment, sur un lit couvert de somptueuses draperies, où l'aiguille a brodé en or le lion de Brabant, se trouve un homme qui parait âgé de 35 ans. Il est pâle, défait, amaigri, et semble s'éteindre d'une maladie de poitrine...
Cet homme est Godefroid II, dit le Jeune, duc de Brabant, marquis d'Anvers et duc de Lotharingie. Une belle et noble dame, la jeune princesse Lutgarde, son épouse, est assise auprès du chevet, tenant sur ses genoux un enfant d'un an, l'espoir des Brabançons. Le prince malade soulève sa tête affaiblie, quand l'abbé d'Afflighem introduit les seigneurs convoqués, et Lutgarde essuie ses yeux rouges de larmes.
Les sires de Diest, de Wemmel, de Bierbeck et de Wesemaele se rangent à droite du lit, autour de la Duchesse. Arnulphe, comte d'Aerschot, sénéchal de Godefroid II, Herzo, son chambellan, Henri d'Asche, son porte-étendard, se placent en silence de l'autre côté. On voit entrer ensuite les sires de Dilighem, de Cobbeghem, de Zellick, de Dilbeck , de Bodeghem, de Lorebeck, de Berseele, de Haeren, de Lennick, de Droogenbosch, de Gaesbeck, de Ganshoren, de Masenseel, de Liedekerke, de Ravestein, les dames d'Anderlecht, de Brandenbourg, et la plupart des autres fidèles vassaux des ducs de Brabant, ceux de la puissante maison de Berthold, seigneurs de Grimberg, avoués de Malines, ont été appelés aussi... Mais sachant d'avance quelles sont les résolutions de Godefroid II, résolutions qu'ils ne veulent pas approuver, ils ne se présentent pas.
Tous leurs parents et tous les nombreux vassaux dont ils sont suzerains font défaut comme eux au rendez-vous d'Afflighem. Le comte d'Aerschot, au nom de son seigneur le noble duc de Brabant, ayant invité tous les assistants à s'asseoir, Godefroid II se met péniblement sur son séant, puis il dit lentement ces paroles, que l'abbé d'Afflighem écrit, à mesure qu'elles sont prononcées, pour conserver ainsi l'expression formelle des dernières volontés du bon duc, lequel entend les donner comme son testament :
« Chevaliers, mes fidèles vassaux et mes braves amis, j'avais espéré une plus longue vie au milieu de vous. Le Ciel en ordonne autrement, et je sens qu'il faut nous séparer. Il n'y a pas deux ans que mon père Godefroid Ier est mort. Illustré dans la Croisade et dans les travaux d'un long règne, le noble prince, qui a rehaussé son duché de Brabant par la dignité de duc de Lotharingie, repose dans cette pieuse abbaye d'Afflighem. J'ai voulu vous réunir ici, entre la tombe de mon père et le berceau de mon fils, pour donner plus de solennité à notre dernière entrevue...
« Je vous ai connus, dans tous les temps, loyaux et fidèles. Vous m'avez aidé à consolider dans les mains des ducs de Brabant ce titre de duc de Lotharingie, conquis par mon père. Aujourd'hui, chevaliers, jurez-vous de soutenir et de défendre mon fils Godefroid III, cet enfant que voici et qui va être votre prince ? Car je ne suis plus qu'une ombre. Mes fidèles, ce petit enfant que je vous laisse et qui devient votre duc ne peut encore vous entendre. Mais Dieu est là, et j'emporte vos serments dans son sein. »
Tous les vassaux se sont levés, le cœur ému et la larme à l'œil. Ils s'avancent successivement, d'un pas grave, mettent le genou en terre et jurent tous, sur la tête de l'enfant, qui leur souriait dans les bras de sa mère, de le protéger de leurs biens et de leurs vies, de l'aimer, de le servir comme leur duc, de le garder et de le maintenir, appelant sur eux l'anathème, si jamais ils tombent dans le parjure. La figure de Godefroid II se ranime, il reprend :
« Que Dieu vous rende, mes fidèles, la joie que vous me donnez, mais, vous le voyez, nos plus puissants vassaux ont méprisé notre appel. La maison de Berthold marche-t-elle donc à la félonie ? Les deux frères, Gauthier de Malines et Gérard de Grimberg, veulent la tutelle de mon fils. Puis-je confier le jeune duc de Brabant à cette famille si ambitieuse et si puissante, qui bientôt peut-être convoiteront le trône ducal ? »
« Je souhaite que notre enfant (car vous l'adoptez, chevaliers,) ne soit pas enlevé à sa noble mère. C'est l'unique prière qu'elle m'ait faite. Je lui nomme pour tuteurs, (si vous le trouvez bon,) les dignes seigneurs Gérard de Wesemaele, Jean de Bierbeck, Henri de Diest et Arnold de Wemmel. Je charge de gouverner son enfance le bon sire de Gaesbeck, notre ami à tous. Approuvez-vous ces choix, mes fidèles ? » Les vassaux du noble duc s'inclinent tous et jurent avec effusion de faire respecter ses dernières volontés. L'abbé d'Afflighem les ayant mises sur un parchemin, tous ceux des assistants qui savent écrire les signent, les autres y posent leurs sceaux... Le cachet de l'abbaye, qui porte les clefs de Saint Pierre unies aux armes ducales, ferme l'enveloppe de ce testament. Alors, le malade, faisant un nouvel effort, déclare que, se sentant mourir, et ne pouvant plus songer qu'au salut de son âme, il abdique en ce même moment le pouvoir, dont il espère n'avoir pas abusé, et qu'il le transfère à son fils, sur qui il appelle la bénédiction de Dieu. Aussitôt les hérauts-d'armes proclament le petit enfant duc sous le nom de Godefroid III. Tous les seigneurs et tous les chevaliers lui font hommage dans les mains tremblantes de sa mère et en présence des 4 tuteurs. La réunion se rend ensuite au réfectoire des moines, où une collation est préparée. Le petit enfant est assis à la place de son père; et tous les assistants boivent dans la même coupe « à son avenir ! » Le bon duc Godefroid II, à qui le dévouement de ses vassaux fidèles a causé une vive joie, se fait transporter à Louvain. Il y meurt 8 jours après...
A la nouvelle de cette mort, les deux frères de la maison de Berthold, qui, depuis 400 ans fiers et riches , se regardent comme souverains indépendants de Malines, quoique vassaux du duc de Brabant, et qui possèdent à Grimberg, près de Vilvorde, une forteresse réputée imprenable, les deux frères Gauthier et Gérard, furieux de ce qu'ils sont exclus de la tutelle du jeune duc, annoncent qu'étant les plus puissants du pays et par conséquent les plus intéressés à la paix publique, ils vont réclamer, les armes à la main, cette tutelle, qui ne peut leur être ôtée sans injure, ni remise en d'autres mains sans troubles... Ils ne parlent plus comme vassaux, au contraire ils profitent de l'occasion pour nier le devoir qui les lie au duché de Brabant, disant qu'ils tiennent de Pépin-le-Bref la seigneurie de Malines, et qu'ils n'en doivent qu'un hommage de forme à l'évêché de Liège, qui autrefois a protégé leur fief...
Lutgarde, la duchesse veuve, âgée de 24 ans, est une femme douce et timide. Elle s'épouvante pour son fils. Le Brabant, épuisé par la Croisade, n'a pas alors les grandes ressources qu'il a depuis, et les domaines populeux de la maison de Berthold s'étendent jusqu'à l'Escaut... Mais les tuteurs du petit duc sont des hommes dignes du choix honorable que le Souverain a fait d'eux, ils ne se troublent point. Ils font sommer les chefs insoumis de venir rendre le serment féodal et jurer la foi de service qu'ils doivent à leur prince... Leur message ayant été repoussé formellement, ils déclarent Gauthier de Malines et Gérard de Grimberg félons et rebelles. Des deux côtés on court aux armes, les seigneurs de Malines, dont l'opulence s'accroisse chaque jour par un vaste commerce, entretiennent des archers et gens de guerre en tel nombre, que leur ville s'appelle alors Malines-la-Belliqueuse... Ils rassemblent à la hâte tous les chevaliers qui leur sont attachés comme parents, comme alliés, comme vassaux, et tous ceux qui dépendent de leur maison par des intérêts de commerce... Ils ont bientôt une armée 3 fois plus nombreuse et plus formidable que celle de l'enfant-duc. Lutgarde et les 4 tuteurs, que des actes d'hostilité et de rébellion, commis du vivant même de Godefroid II, ont mis sur leurs gardes, lèvent toutes leurs forces. Le nombre de leurs hommes de guerre est petit, et comme on voit bien qu'avec de telles ressources on ne pourront soutenir une lutte qui promet d'être sérieuse et longue, Lutgarde, qui est une princesse de la maison de Luxembourg, rappelle à ses fidèles conseillers que :
Sa sœur Gertrude est femme de l'empereur Conrad III.
Sa sœur Germaine est l'épouse du prince héréditaire de Constantinople, Manuel-Comnène
Le jeune duc de Brabant, par elle ou par son père, est allié aux cours de France, d'Angleterre, de Hollande, de Flandre et de Hainaut ; « Il faut, ajouta-t-elle, réclamer les secours de tous ceux qui tiennent à nous. Ils ne laisseront pas l'orphelin sans défense... Si le comte de Luxembourg et de Namur, notre cousin, n'était occupé à nous remettre en paix avec le Limbourg, il viendrait à notre aide. Mais du moins envoyez des messagers à tous nos autres parents »
Des émissaires sont expédiés sur-le-champ.
Conrad III promet des troupes qui ne viennent point.
Manuel-Comnène ne donne que des paroles.
Le roi de France et les autres princes s'occupent uniquement des Croisades.
Thierry d'Alsace, comte de Flandre, quoiqu'il se livre aussi avec ardeur aux devoirs de la Guerre Sainte, est le seul qui prend intérêt à la cause de l'enfant. Mais les secours qu'il donne d'abord ne sont pas capables de sauver le Brabant... Il a sur ses terres une de ces bandes indisciplinées, que l'on voit dans le même temps en France, en Allemagne, en Angleterre et dans les Pays-Bas, sous les noms de Routiers, de Compagnies-Franches , de Grandes-Compagnies et de Brabançons, parce que le Brabant fournit au douzième siècle beaucoup de ces aventuriers. Ce sont des hommes de tous pays, échappés à la glèbe dans les Croisades, ils se réunissent en bandes nombreuses, vendent leurs services au premier prince qui a besoin de troupes et vivent de guerre et de pillage.
On en voit de très-vaillants dans les batailles. Mais ils sont souvent gens de bruit et de désordre plutôt que bons guerriers. Ceux que Thierry d'Alsace envoie comme soutiens du berceau de Godefroid III viennent de quelque expédition lointaine. Leur petit nombre et le mauvais renom qu'ils se sont fait dans le pays rassurent mal les chefs du Brabant... Les troupes aguerries et disciplinées des seigneurs de Malines se sont emparées de Vilvorde et des villages voisins, qu'elles ont livrés aux flammes. Elles portent la dévastation dans les campagnes et jettent la terreur jusqu'aux portes de Bruxelles. Les 4 tuteurs, renforcés de la bande fournie par Thierry d'Alsace, marchent à l'ennemi.
Gérard de Wesemaele, qu'on trouve nommé dans quelques titres d'alors maréchal de Brabant, est chargé du commandement de l'armée ducale. Il dispose habilement ses troupes, qui prennent confiance quand les aventuriers, voulant montrer qu'ils valent mieux que leur renommée, demandent à marcher à l'avant-garde et à soutenir le premier choc. La bataille se livre entre Vilvorde et Bruxelles. La poignée des auxiliaires intrépides se fait tailler en pièces, et la petite armée nationale du Brabant est repoussée par le nombre jusque dans Bruxelles, dont on se hâte de fermer les portes. La consternation devient générale... Il faut une prompte résolution, tout le monde sent que Thierry d'Alsace seul, dont les états touchent au Brabant, peut assez tôt donner d'autres secours. Mais comment les lui demander, après l'extermination si rapide du premier renfort qu'il a envoyé ?
Les 4 tuteurs, remettant la garde de Bruxelles et du jeune duc à Lutgarde et aux sires de Gaesbeck et de Horn, montent à cheval et se rendent à Alost. Le comte souverain d'Alost se montre favorable au Brabant. Ils trouvent chez lui Thierry d'Alsace, qui est son frère d'armes, car les deux princes se sont croisés ensemble. Ils lui exposent l'affreuse extrémité où sont réduits les Brabançons.
Mais malgré leur démarche, leurs supplications et les instances du comte d'Alost qui les appuie chaudement, Thierry déclare qu'il ne leur permettra de lever des hommes dans les Flandres qu'à une seule condition expresse et formelle, c'est que le jeune duc, lorsqu'il sera en âge, se reconnaîtra son vassal, et que présentement ses 4 tuteurs jurent et signent, scellé de leur sceau, cet engagement pris en son nom... Les bons chevaliers sentent leur cœur se serrer, de grosses larmes roulent dans leurs yeux, à cette proposition qui froisse l'orgueil de leur maître. Dans ces siècles où la fidélité commence à devenir héréditaire, on donne déjà ce nom à un enfant. D'un autre côté, ils considèrent avec effroi les pressants dangers de la patrie... Après les avoir laissés quelques instants, le comte d'Alost les prend à part et leur dit :
MAISONS DES DUCS DE BRABANT
« Vous ne pouvez hésiter. Les Berthold sont les plus forts; ils seront vainqueurs. Aimez-vous mieux que votre duc soit détrôné ou vassal des avoués de Malines, que vassal du noble comte de Flandre ? D'ailleurs, ajoute-t-il tout bas, vous vous engagez seuls. Le jeune duc n'a pas deux ans. Avant qu'il soit majeur, 16 années s'écouleront. En ce moment, Thierry d'Alsace, dont vous devez apprécier l'âme héroïque et loyale, est dans toute sa force et dans tout son orgueil... Il va reprendre le chemin de la Palestine, il puisera, dans les Saints Lieux, des sentiments plus chrétiens et quand le temps sera venu, vous obtiendrez de lui quelque transaction généreuse. Aujourd'hui, songez à sauver le pays et le trône ».
Les tuteurs ne balancent plus, Ils jurent, quoique en gémissant, et signent, sous leur responsabilité personnelle, une promesse de vasselage. Dès le lendemain, un appel fait aux Flamands par leur vaillant comte met sur pied en peu de jours une petite armée qui se dirige sur Bruxelles. Plusieurs chevaliers et bons personnages de la noblesse Flamande, engagés par Frédéric d'Alsace, frère de Thierry, tiennent à honneur de marcher à cette guerre. La Duchesse et les seigneurs du Brabant soupirent amèrement, lorsqu'ils apprennent les conditions imposées aux 4 tuteurs, mais personne ne leur en fait reproche, tant leur fermeté et leur sagesse sont révérées.
Les Berthold, sachant l'arrivée des Flamands, se retirent dans Grimberg et dans Malines, concentrant dans ces deux places toutes leurs troupes. Le sire de Wesemaele sort avec quelques détachements pour les harceler. Par représailles des dévastations qu'ils ont semées autour de Bruxelles, il saccage les environs de Grimberg et les faubourgs de Malines... il irrite ainsi les deux frères, à qui il veut montrer que les Bruxellois ne sont ni abattus, ni effrayés. Les deux seigneurs rebelles s'ébranlent donc, et on apprend tout à coup que leur armée, appuyée sur la redoutable forteresse de Grimberg, se déploie en avant de Vilvorde et prend position dans les plaines de Ransbeck, près de Trois-Fontaines. Cette armée est plus considérable encore que celle du petit duc, malgré ses auxiliaires Flamands. Les frères Berthold ont appris que le comte d'Alost, qui a promis son secours aux 4 tuteurs, lève des troupes à la hâte et se dispose à venir. Ils veulent livrer bataille avant l'arrivée de ce renfort... Wesemaele essaie en vain de gagner deux ou trois jours. Les Bruxellois, piqués par les sarcasmes des guerriers de Malines, déclarent qu'ils veulent le combat. Les Flamands ne témoignent pas moins d'impatience. Donc le 24 septembre, après avoir entendu la sainte messe, toute l'armée du petit duc de Brabant, (6 000 hommes), est passée en revue dans les rues de Bruxelles.
Comme tous ces guerriers, par de grands cris, demandent à voir l'enfant pour qui ils vont combattre, sa mère l'apporte dans ses bras et le présente aux troupes qui défilent devant lui. Il ne parle pas encore, mais sa beauté et les petits saluts gracieux qu'on lui a appris à faire avec gentillesse suffisent pour exciter un enthousiasme général... (Son berceau verra une victoire !) dit-on de toutes parts...
Tandis qu'on dispose tout pour sortir le lendemain matin avant le jour, le vieux sire de Gaesbeck vient trouver la Duchesse.
« Madame, lui dit-il, vous avez entendu les cris de l'armée. La journée de demain, si vous le voulez, sera décisive. Il faut pour cela que le jeune prince soit présent sur le champ de bataille ».
La Duchesse pâlit à ce mot. Elle presse son fils contre son sein, comme si elle craignait qu'on ne le lui ravît à l'instant même.
« Y pensez-vous ? dit-elle avec effroi. Sur le champ de bataille un enfant ! Oubliez-vous que ce champ de bataille peut devenir un champ de mort ? »
« Nos ennemis n'approcheront jamais du jeune duc, reprit le vieillard. Les Brabançons ne reculeront pas, lorsqu'ils verront au milieu d'eux le berceau de leur prince. »
« Nous irons donc », dit Lutgarde. Le jour suivant, aux premières lueurs de l'aurore, l'armée alliée, Brabançonne et Flamande, sort de Bruxelles en bon ordre. Elle se range au-dessus de Strombeck, s'appuyant sur la Senne, devant l'autre armée qui, dans son développement, occupe tout le fond de la plaine. Le hameau de Ransbeck, dépendant de Vilvorde et qui a donné son nom à la bataille, est presque entièrement détruit dans cette affaire. Il y a près de l'endroit qu'on appelle la Maison-aux-Cailles (Kwakkelhuys), en un lieu que traverse à présent le canal de Vilvorde, qu'on a percé depuis, un bouquet d'arbres devant lequel s'arrête le cortège qui amène l'enfant-duc au champ du combat, un jeune chêne très élancé s'avance comme une vedette sur la plaine. Le sire de Gaesbeck ôte le petit prince aux embrassements de sa mère, on suspend aux branches du chêne le berceau portant l'enfant, l'étendard de Brabant déployé au-dessus de cette jeune tête sacrée... La mère inquiète reste au pied de l'arbre, gardée par le sire de Gaesbeck et par quelques serviteurs dévoués qui, à cheval et bien armés, portent de grands boucliers pour protéger le berceau. L'armée s'étend au-devant de ce petit groupe et semble ainsi commandée par un enfant. Avant de tirer l'épée, le sire de Horn va proposer aux seigneurs de Malines de remettre la décision de la querelle au jugement de 12 vieux seigneurs choisis par les deux partis.
« Pourquoi, leur dit-il, voulez-vous ensanglanter la couronne naissante d'un enfant qui est votre suzerain et qui ne vous a fait aucune offense ? » Mais les frères de la maison de Berthold répondent fièrement que l'affaire ne pouvait plus se vider que par les armes. Ainsi, on sonne les trompettes, les soldats frappent leurs boucliers de leurs glaives et de leurs lances, on voit briller les haches d'armes, des grêles de pierres lancées par les frondes se croisent en tous sens avec les flèches et les bâtons aigus, espèces de javelines encore fréquentes alors...
La Duchesse tremblante couvre de ses regards humides le berceau de son fils. La mêlée devient si ardente, si acharnée, si terrible, que la nuit seule peut séparer les combattants, et l'on reconnaît que la présence du petit duc a ce jour-là balancé la victoire. Les Brabançons, 4 fois repoussés, ont 4 fois reculé jusqu'à l'arbre où est le berceau on ne peut les pousser plus loin... Cette bataille, reprise le lendemain , dure 3 jours entiers, furieuse et opiniâtre, et, pendant ces 3 jours, le berceau où siège le petit prince reste suspendu aux branches du chêne, bannière vivante, caressée par le vent, toujours en vue de l'armée...
Le Ciel, touché des angoisses de la mère, protège l'enfant dans ces longs périls. La victoire, après une lutte si constante, après des flots de sang versé, ne se décide pas encore. Vers le milieu du troisième jour, le comte d'Alost arrive sur le champ de bataille avec les siens. Alors l'ennemi plie et à la fin de la journée, le petit duc est salué par les cris de triomphe des Brabançons. Les rebelles ont battu en retraite.
Mais la part que le prince enfant a prise à la bataille de Ransbeck, avec des circonstances si naïves et si piquantes, doit rester dans les souvenirs. Les Bruxellois plusieurs fois ont remarqué que leur petit duc, semblant se plaire au grand spectacle qu'on lui donne, n'en a témoigné ni effroi, ni impatience. Seulement, de temps en temps il s'est levé, et se tenant debout, le visage tourné vers l'ennemi, il a satisfait fièrement à ce léger besoin que l'enfance ressent au moins sans rougir... Chaque fois que cet incident s'est produit, il a été accueilli par de joyeuses et bruyantes clameurs... On veut garder la mémoire de ces choses singulières... Sur le champ de bataille même, on décide qu'un monument en conserverait sa trace. Il est résolu qu'une petite statue sera élevée au noble enfant, dans la position ingénue où il a semblé le plus clairement laisser tomber ses mépris sur les rebelles. Le vote est unanime et spontané... On fait plus, on enlève le jeune chêne qui a porté le berceau, et qui devient ainsi cher et vénéré, on l'emporte à Bruxelles, on le replante à l'entrée d'une rue, appelée depuis la rue du Chêne, et c'est tout à côté qu'on élève la statue d'un enfant haut d'un pied et demi (ce monument, en pierre jusqu'à l'année 1648, et depuis en bronze par l'habile sculpteur Duquesnoy, se voit toujours à Bruxelles), dans la même place qu'il occupe depuis le XIIe siècle, protégé par une niche en coquille où l'on reconnaît encore la vieille prétention de rappeler un berceau. C'est le « Manneken-Pis », dont l'action produit une petite fontaine au moins fort originale, et auquel les traditions confuses ont fidèlement conservé le nom de Godefroid, mais sur lequel on a fait tant de contes et tant de suppositions, et que le peuple appelle toujours le plus ancien bourgeois de Bruxelles...
LE MANNEKEN-PIS
Retournons cependant à l'année 1142. Si la victoire de Ransbeck a affermi les droits et la puissance de l'enfant-duc. elle ne termine pas la guerre. On ne peut prendre la forteresse de Grimberg, où l'ennemi s'est réfugié et d'où il fait de temps en temps des sorties qui désolent le pays et le couvrent d'incendies et de brigandages. Gauthier Berthold part en 1147 pour la Croisade prêchée par Saint Bernard, mais son frère Gérard, que l'on dit le plus mauvais, reste et maintient les hostilités... Ce cruel état de choses durera jusqu'à la majorité de Godefroid III.

Godefroy II de Louvain - Histoire de l'Europe

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7 événements affichés, le premier en 1099 - le dernier en 1142. Mariage de Godefroy Ier de Louvain avec Ide de Chiny. Godefroy Ier de Louvain épouse en …

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Charles Piot - 1839
1142 — 1190. Godefroid II avait songé en mourant à la tutelle de son fils mineur Godefroid ill , qu'il confia aux soins de Henri de Diest , de Gérard de Wesemael ...

LA GARDIENNE DE LA 9e PORTE: Testament de Godefroid II

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28 nov. 2012 - On lit, dans nos vieilles chroniques, que, le 5 juin de l'année 1142, une réunion .... fidèles avait causé une vive joie, se fit transporter à Louvain.

samedi 29 mars 2014

1143... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1143 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

FOULQUES V D'ANJOU
Le royaume de Jérusalem, par ces temps-là, s'étire sur une bande littorale de 1 200 kilomètres de long pour 50 à 150 de large. Elle est limitée au nord par le comté d'Édesse (dont le maître est le comte Jocelyn) et par la principauté d'Antioche, gouvernée par Raymond de Poitiers, oncle de la légendaire Aliénor d'Aquitaine. Le roi de Jérusalem est Foulques V d'Anjou, un preux chevalier déjà dans la force de l'âge, aimé de ses sujets, respecté de ses ennemis, éperdument amoureux de sa jeune et pétulante épouse la reine Mélisande.
Le pays est en paix...

Foulques V d'Anjou devient Comte d'Anjou le 14 avril 1109. Il a fait preuve de grandes qualités militaires et politiques, sa correction et sa loyauté envers ses vassaux, ses succès en France et en Terre Sainte en font un des grands personnages du Moyen Age.



Foulques d'Anjou V le Jeune passe une bonne part de son activité en Anjou à rétablir l'ordre contre ses vassaux révoltés, en particulier ceux d'Amboise, à détruire les châteaux les plus dangereux, accomplissant au niveau de son territoire une tache semblable à celle du Roi Louis VI le Gros en Île de France.
Foulques V d'Anjou arrive à jouer un jeu d'équilibre entre Henri Ier Beauclerc, Duc de Normandie et Roi d'Angleterre, et Louis VI le Gros, Roi de France. Il prend l'Île Bouchard en 1109.
Foulques V d'Anjou épouse en 1109 ou 1110 Ermengarde ou Erembourg ou Eremburge du Maine, fille d'Hélie Ier de Beaugency, Comte de Beaugency, Comte du Maine, et de Mathilde de Château-du-Loir.
Ce mariage réunit définitivement le Maine à l'Anjou. Devenant Comte du Maine à la mort de son beau-père en 1110, et faisant alliance avec Robert II de Flandre et Louis VI le Gros, ils combattent le duc Henri Ier Beauclerc qui refuse de payer les traites de la rente annuelle accordée au Comte de Flandre en échange d'une aide qui lui a apportée. En diversion, Thibault IV de Champagne dresse les barons Français contre leur roi.



En 1112 Henri Ier Beauclerc veut faire revenir Guillaume Cliton, mais avec la complicité d'Hélias de Saint-Saens, le jeune homme se réfugie à la cour de Baudouin VII de Flandre Bientôt une coalition se crée entre les barons Normands mécontents et les ennemis d'Henri Ier Beauclerc, réclamant le duché de Normandie pour Guillaume Cliton. Cette revendication sert de prétexte à la rébellion Normande qui durera de 1112 à 1120. Elle est soutenue par :
  • Louis VI le Gros,
  • Foulques V d'Anjou,
  • Baudouin VII de Flandre.
En 1112, Henri Ier Beauclerc emprisonne Robert II de Bellême. On n'entendra plus jamais parler de lui. La même année avec l'aide de Louis VI le Gros et contre Henri Ier Beauclerc, Foulques V d'Anjou parvient à conserver le Maine. Foulques V d'Anjou prend Brissac.
En 1113, Foulques V d'Anjou renverse ses alliances et fiance Mathilde, sa fille, à Guillaume Aetheling, fils d'Henri Ier Beauclerc. Geoffroy V, dit le Bel ou Plantagenêt, naît le 24 août, fils de Foulques V d'Anjou et d'Eremburge du Maine.
En 1114, Foulques V d'Anjou assiste Henri Ier Beauclerc pour réduire dans le Perche un vassal de ce dernier qui s'est révolté. Naissance de Sybille d'Anjou fille de Foulques V d'Anjou et d'Eremburge du Maine.
En 1116, Foulques V d'Anjou est de nouveau l'allié du Roi de France Louis VI le Gros dans la lutte que celui-ci mène contre le Comte Thibault IV de Blois. Louis VI le Gros élimine Enguerrand de Coucy, un seigneur pillard d'Île-de-France
En 1117. Foulques V d'Anjou assiège Montbazon Rébellion en Normandie soutenue par Louis VI le Gros
En 1117 et 1118, Foulques V d'Anjou assiste Louis VI le Gros dans sa lutte contre le Duc de Normandie. Foulques V d'Anjou enlève au Duc de Normandie le château de Motte-Beuvron dans le Perche le 1er août 1118, puis prend Montbazon, en décembre Foulques V d'Anjou s'empare du château et de la ville d'Alençon.
En 1119 mort de Baudouin VII de Flandre à Roeselare ( Roulers) des suites d'une blessure, à la bataille de Bures-en-Brai qui oppose Henri Ier Beauclerc à Louis VI le Gros. Louis VI le Gros et Foulques V d'Anjou signent un accord avec Henri Ier Beauclerc. Charles de Danemark, fils de Canut IV de Danemark et d'Adèle de Flandre cousin de Baudouin VII lui succède, il est reconnu par les États convoqués à Rouliers comme successeur de Baudouin VII agonisant. Sa prise de couronne est néanmoins vivement contestée. La comtesse douairière Clémence de Bourgogne-Comté s'avère son opposante la plus acharnée, elle favorise son propre candidat, Guillaume d'Ypres.
Charles de Danemark vainc un à un tous ses rivaux :
  • Guillaume d'Ypres, fait prisonnier, est amadoué par quelques seigneuries et une somme d'argent.
  • Baudoin III de Hainaut, allié à Thomas de Coucy, est vaincu en bataille rangée.
  • Le comte Gauthier d'Hesdin est chassé et privé de ses états.
  • Hugues Champ d'Avoine voit les forteresses de son comté de St-Pol rasées.
  • Eustache III, Comte de Boulogne, doit finalement se tenir coi.
Après ces débuts guerriers, Charles de Danemark gagne rapidement une réputation de grande vertu et de générosité envers les pauvres, ce qui lui vaut son surnom de « bon ». Il est bon sans être faible, et est naturellement fort pieux. Sa réputation était telle que le siège impérial et le trône de Jérusalem lui sont tour à tour proposés. Mais il décline les deux offres, arguant qu'il préfère se consacrer au bonheur de ses sujets Flamands. Mariage de Guillaume d'Anjou avec Mathilde d'Angleterre
En mai 1119 Foulques V d'Anjou part en pèlerinage à Jérusalem . Il y acquiert une grande réputation. Barisan ou Balian Ier d'Ibelin le Vieux ou l'ancien, se rend en Terre Sainte probablement lors du premier pèlerinage de Foulques V d'Anjou. Sa famille est inconnue. On a parlé des vicomtes de Chartres, mais rien n'est prouvé. On a aussi émit l'hypothèse que Barisianus signifie habitant de Bari, en Italie.
le 25 avril 1120. La cathédrale du Mans est considérée comme pleinement achevée, Hildebert de Lavardin dédicace la cathédrale du Mans en présence de Foulques V d'Anjou. Grande pour l'époque, elle est comparable à la taille d'une grande église d'aujourd'hui. Ensuite, sous la bannière de son suzerain Foulques V d'Anjou, Geoffroy III de Vendôme prend part à la guerre de Louis VI le Gros contre les Anglais en Normandie. Ayant réussi à épargner la profanation aux reliques de Sainte Opportune et de Saint Chrodegand lors du pillage de l'abbaye d'Almenesches près d'Alençon, Geoffroy III de Vendôme obtient le droit de les rapporter à la collégiale Saint Georges.
En 1122 ou 1123 Guillaume Cliton épouse Sybille d'Anjou, fille de Foulques V d'Anjou, Comte d'Anjou et Tours, et d'Eremburge du Maine, Comtesse du Maine. Guillaume Cliton reçoit le comté du Maine. Louis VI le Gros et Foulques V d'Anjou sont de nouveau prêts à attaquer la Normandie, même si Charles de Danemark, Comte de Flandre, ne les soutient pas.
De 1122 à 1124, Louis VI le Gros mène en vain 3 campagnes contre Henri Ier Beauclerc pour soutenir les prétentions de Robert II Courteheuse et de Guillaume Cliton. Henri Ier Beauclerc déjoue leurs manœuvres, en demandant à son beau-fils, l'empereur Henri V de Franconie, de harceler Louis VI le Gros sur le flanc Est du royaume Franc.
En 1124. Henri Ier Beauclerc se rapproche alors de Foulques V d'Anjou et parvient, en 1124, à faire annuler le mariage de Guillaume Cliton et de Sybille d'Anjou. Eremburge du Maine, femme de Foulques V d'Anjou, meurt en 1126. Baudouin de Bourcq n'ayant pas de fils, a besoin d'un héritier pour lui succéder sur le trône de Jérusalem...
En 1127, Baudouin de Bourcq envoie Guillaume Ier de Bures, son connétable, et Gautier de Brisebarre, Seigneur de Beyrouth, demander conseil auprès de Louis VI Le Gros, pour trouver un époux à Mélisande de Jérusalem. Lutte de Geoffroy V Plantagenêt contre une révolte de ses barons en Anjou Foulques V d'Anjou règle ses affaires et cède toutes ses possessions en France dont le Comté d'Anjou, à son fils Geoffroy V Plantagenêt.
Début 1129 Il quitte la France et aborde à Saint-Jean-d'Acre au milieu du printemps 1129. Foulques V d'Anjou épouse le 2 juin Mélisande de Jérusalem, fille de Baudouin de Bourcq et de Morfia de Malatya.
En 1131 naissance de Baudouin III d'Anjou fils de Foulques V d'Anjou et de Mélisende de Jérusalem. Mort de Baudouin de Bourcq Roi de Jérusalem le 21 août 1131, reconnu roi sans difficulté par la Haute Cour du royaume, Foulques V d'Anjou et Mélisande de Jérusalem sont sacrés Roi et Reine au Saint Sépulcre le 14 septembre 1131. Foulques V d'Anjou doit lutter contre sa belle-sœur Alix de Jérusalem, Princesse d'Antioche, soutenue par Pons de Toulouse qui n'hésite pas à appeler à leur aide l'atabeg Zengi... Josselin II de Courtenay commence par soutenir les intriques d'Alix de Jérusalem, veuve de Bohémond II d'Antioche qui cherche à évincer Constance d'Antioche, sa fille, pour prendre le pouvoir. Foulques V d'Anjou doit intervenir pour mettre au pas les comploteurs et parvient à maintenir un équilibre entre les Francs et les Musulmans, Josselin II de Courtenay doit défendre Turbessel attaquée par Sawar, gouverneur d'Alep nommé par Zengi, et subit de nombreuses pertes.
En 1132, la forteresse de Montferrand est assiégée par une bande de Turcomans. Pons de Toulouse tente de leur faire lever le siège, mais subit un revers et doit se réfugier dans la forteresse. À l'annonce de cette nouvelle, Cécile de France n'hésite pas à se rendre à Jérusalem pour alerter Foulques V d'Anjou qui vient avec son ost et oblige les Turcomans à battre retraite.
En février 1134 Thierry III d'Alsace est veuf de Marguerite de Clermont-en-Beauvaisis. Sybille d'Anjou est veuve de Guillaume Cliton. À son arrivée en Palestine, Thierry III d'Alsace épouse Sybille d'Anjou, fille de Foulques V d'Anjou, Roi de Jérusalem, Comtesse du Maine... Hugues II de Jaffa est apparenté avec la reine Mélisande de Jérusalem et ils ont des liens d'amitié étroit. La rumeur le dit trop familier avec la reine et il entre en conflit avec un Foulques V d'Anjou jaloux. On dit aussi qu'Hugues II de Jaffa est arrogant et refuse de rendre hommage au roi. Peu à peu se forment deux camps, les partisans de Foulques V d'Anjou et ceux d'Hugues II de Jaffa,il semble qu'Hugues II de Jaffa et Romain du Puy, Seigneur d'Outre-Jourdain, se révolte contre Foulques V d'Anjou. Selon Guillaume de Tyr, Gautier Ier de Grenier, Seigneur de Césarée et beau-fils d'Hugues, l'accuse de trahison et de conspiration lors d'une séance de la Haute Cour. Hugues II de Jaffa réfute l'accusation, et il est décidé que l'accusation sera tranchée par un duel judiciaire. Quand le jour fixé pour le combat arrive, Hugues II de Jaffa ne vient pas, et est reconnu coupable par défaut... Hugues II de Jaffa s'allie aux Égyptiens d'Ascalon, et Foulques V d'Anjou assiège Jaffa. Les arrières vassaux d'Hugues II de Jaffa, entre autres son connétable Balian Ier d'Ibelin le Vieux, désertent son château et rallient le roi. Le châtiment habituel pour un tel crime est la confiscation des biens et l'exil permanent, mais les appuis d'Hugues II de Jaffa réduisent la peine à un exil de 3 ans. Alors qu'il attend à Acre le navire qui doit l'emmener en exil, un chevalier breton tente de l'assassiner. Il est blessé et son agresseur est arrêté, condamné et exécuté. Voulant couper court aux accusations d'avoir commandité le meurtre et aux risques d'émeutes, Foulques V le Jeune fait juger Hugues II de Jaffa par la Haute Cour des barons et ordonne que l'audition soit publique et qu'on ne lui coupe pas la langue, pour lui permettre de parler jusqu'au bout. La loyauté du roi dans cette affaire est reconnue par tous. Remis de ses blessures, Hugues II de Jaffa va en Apulée, où son parent Roger II de Hauteville le fait Comte de Gargan... Il y meurt peu après vers 1134. Mais le courroux de Mélisande de Jérusalem s'exerce longtemps sur les protagonistes, au point que certains craignent pour leur vie, avant qu'il ne finisse par s'apaiser.
Mélisande de Jérusalem profite de son ascendant sur Foulques V d'Anjou, son mari, pour lui faire autoriser le retour d'Alix de Jérusalem, sa sœur, à Antioche. Le nouveau patriarche d'Antioche, Raoul de Domfront, en lutte contre son clergé, trouve en Alix de Jérusalem une alliée et ne s'oppose pas à son retour. Foulques V d'Anjou trouve une parade à ce retour et à cette complaisance en négociant le mariage de Raymond Ier de Poitiers avec Constance d'Antioche. Le mariage a l'approbation de Raoul de Domfront, mais pas celui d'Alix de Jérusalem, mère de Constance d'Antioche à qui Raymond Ier de Poitiers a fait croire qu'il devait l'épouser... Raymond Ier de Poitiers, Prince d'Antioche, épouse vers 1136 Constance d'Antioche.
En 1136, Almaric ou Amalric ou Amaury Ier d'Anjou naît en 1136, fils de Foulques V d'Anjou et de Mélisande de Jérusalem.
C'est d'Alep que vient le danger...
Ce territoire est gouverné par l'atabeg Zenghi, chef de guerre puissant et sanguinaire sur lequel courent toutes sortes de légendes. On raconte qu'il est le fils de la margrave Ida d'Autriche, l'une des plus belles femmes de son temps, cavalière intrépide, qui est partie en croisade au début du siècle et qui a disparu le 5 septembre 1101 avec son escorte de chevaliers, sans laisser de trace... Un émir l'aurait emmenée prisonnière dans un harem… Et d'elle serait né Zenghi. Fils ou non de l'intrépide amazone, Zenghi terrorise la région, chrétiens et musulmans confondus...

En mars 1137 Pons de Toulouse attend Zengi au Mont-Pèlerin. La bataille reste indécise, quand Pons de Toulouse est fait prisonnier par des hommes de Zengi qui ont pénétré dans sa tente. Livré à l'atabeg, Pons de Toulouse meurt immédiatement exécuté. Raymond II de Tripoli devient Comte de Tripoli. Cécile de France demande Gibelet en douaire, mais reçoit Chastel-Rouge et Arzghan. Les Seldjoukides prennent ensuite la direction de Jérusalem où Foulques V d'Anjou rassemble ses troupes. Raymond II de Tripoli les poursuit et les surprend alors qu'ils assiègent Montferrand, mais Raymond de Tripoli est vaincu et emprisonné. L'émir de Damas, inquiet de la puissance montante de Zengi s'allie au royaume de Jérusalem et les 2 armées le défont et le repoussent.
En 1137, Foulques V d'Anjou s'allie aux Byzantins contre l’Émir Turc Zengi, de Mossoul. Il aide les habitants de la ville musulmane de Damas à se défendre contre Zengi. Foulques V d'Anjou fait construire le Krak de Moab pour défendre la partie sud de Jérusalem.
Un jour d'octobre 1138, il décide d'attaquer Damas. Mais il trouve les Damasquins en armes et se voit contraint de rebrousser chemin. Furieux, il marche sur Baalbek, qui dépend d'Unur, le vizir de Damas. Baalbek résiste farouchement. Zenghi promet alors la vie sauve aux assiégés s'ils capitulent...
Ils capitulent. Mais, violant les lois de la guerre, il fait écorcher vif le gouverneur, crucifier les Turcs de la garnison, et vend sur le marché d'esclaves les femmes et les enfants qui se sont réfugiés dans la garnison. Le massacre de Baalbek, perpétré par un musulman à l'encontre d'autres musulmans, révolte les Damasquins. Craignant pour sa ville, le vizir Unur fait appel au roi Foulques V de Jérusalem, qui mobilise son armée et marche sur Damas.

À sa vue, Zenghi lève le camp et s'enfuit prestement vers le nord. Des accords sont aussitôt conclus entre Jérusalem et Damas. Et une amitié sincère, basée sur la confiance et l'estime réciproques, scelle désormais les rapports entre le vieux roi Foulques et le vizir Unur...

En 1141, Foulques V d'Anjou fait construire un château à Yebna (actuelle Yavne), entre Jaffa et Ascalon, lieu qui est un point stratégique contrôlant la route venant de l'Égypte fatimide. Foulques V d'Anjou nomme Balian Ier d'Ibelin le Vieux comme seigneur. Celui-ci prend alors comme nom de famille la forme Française du nom de ce château, qui est « Ibelin ».
C'est le 10 novembre que tout bascule. Par la faute d'un lièvre... Ce matin-là, il prend fantaisie à la reine Mélisande de se promener dans la campagne qui entoure Saint-Jean-d'Acre. Le roi Foulques, qui nourrit pour sa reine la passion d'un jeune chevalier, s'empresse de l'accompagner. Il monte un superbe alezan, cadeau de son ami le vizir Unur. Soudain, un lièvre jaillit d'un buisson. Raide sur ses étriers, le roi tire son épée et se lance joyeusement à sa poursuite. Comme le lièvre le distance, il pique de l'éperon. Le malheur frappe à cet instant-là. Pour une raison inconnue, le cheval met le col entre ses jambes et fait panache. Le roi est projeté au sol et l'un des étriers lui fracasse le crâne. Les écuyers se précipitent à son secours. La reine aussi. À la vue de son époux qui gît dans une mare de sang, elle se laisse choir, pleure, hurle, se déchire le visage. Mais ses larmes n'y changent rien... Le roi est mort.
On enterre le roi Foulques au Saint-Sépulcre, à côté de Godefroy de Bouillon. Son fils Baudouin, âgé de 13 ans, est proclamé roi. Mais il est mineur. En attendant sa majorité, le Conseil du royaume confie la régence à la reine Mélisande. Malheureusement, la jeune veuve ne possède pas la sagesse du roi Foulques. Elle est intrigante, fourbe, coléreuse. Abandonnant toute vergogne, elle trempe dans des affaires tordues et sème la discorde... Ce dont Zenghi saura tirer grand profit.
Le 28 novembre 1144, il met le siège devant la ville d'Édesse, qui est située à l'extrême nord du royaume de Jérusalem. La place est réputée inexpugnable, mais la garnison est mal payée et le comte Jocelyn, qui rogne sur les dépenses pour augmenter ses revenus, a négligé les approvisionnements en nourriture et en matériel de guerre.... Zenghi le sait.

Il sait aussi que le royaume de Jérusalem, tombé en Quenouille (c'est à dire aux mains d'une femme), n'est pas en mesure de réunir rapidement une armée. Il a donc le champ libre. Il commence par bombarder la ville avec des pierrières et des mangonneaux. Les assiégés résistent, mais il n'en a cure : il a tout son temps. Il laisse les chrétiens s'agiter. Au bout d'une semaine, il fait creuser des galeries sous les remparts, les bourre de bois sec et y met le feu. Un pan de muraille s'écroule. Ses hommes s'engouffrent dans la brèche.
Édesse tombe le 25 décembre 1144. Pendant trois jours, la ville est livrée au pillage. Le massacre est épouvantable : 15 000 Édessiens sont tués ! Fidèle à sa réputation de « sanguinaire », Zenghi fait aligner sous les remparts les soldats Francs retenus prisonniers et convoque ses archers. Attachés les uns aux autres en une interminable file, les prisonniers vont servir de cible jusqu'au coucher du soleil...



HIStoire - Foulque V
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Foulque V 5 cinq comte d'Anjou roi de Jerusalem. ... Rois de Jerusalem, Roi de Jerusalem = Foulque d'Anjou Début : 21 août 1131 / Fin : 10 novembre 1143 ...

Fin du règne de Foulques d'Anjou - Textes historiques pour tous

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XV. (1138 -1143). Fin du règne de Foulques d'Anjou. L'armée impériale passa l'hiver en Cilicie. Au printemps, l'empereur invita le prince d'Antioche, le comte ...