jeudi 20 octobre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 216

1er OCTOBRE 2016...

Cette page concerne l'année 216 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

L'IBERIE ORIENTALE ET L'IBERIE OCCIDENTALE

LES DEUX IBERIE
L'Ibérie, dont on parle ici, est surnommée Asiatique, pour la distinguer de l'Espagne, qui est l'Ibérie d'Europe. Ce n'est pas que Plutarque ait jamais rien dit de pareil. Mais un autre Plutarque, qui s'appelle le Géographe, parlant de Bacchus, dit qu'il lève une armée de Pans et de Satyres, et qu'il subjugue les Indiens (Hindoux). Il ajoute qu'ayant soumis l'Ibérie, il laisse Pan pour y commander, que celui-ci lui donne son nom, et l'appelle Pania, d'où est venu ensuite le nom de Spania. il est visible que Plutarque parle ici de l'Espagne ou Ibérie Européenne, et non point de l'Ibérie Asiatique. Cette dernière est aujourd'hui en Géorgie.

La dynastie Arsacide (ou Arshakuni) dirige le Royaume d'Arménie de 54 à 428. Elle est issue d'une branche des Parthes Arsacides. Ceux-ci règnent par intermittence tout au long des chaotiques années qui suivent la chute de la dynastie Artaxiade jusqu'en 62, lorsque Tiridate I d'Arménie débute son 2e règne en Arménie...
Un royaume complètement indépendant est créé plus tard par Vologèse II (ou Valarsaces ou Valarses ou Vagharshak, 180-191).
2 des plus importants événements de la dynastie Arsacide dans l'histoire Arménienne sont la conversion de l'Arménie au Christianisme par Saint Grégoire l'Illuminateur, en 301, et la création de l'alphabet Arménien par Mesrop Mashtots, en 405.

En 191, après la mort de son père, Vologèse II devient donc Roi des Parthes, il cède alors l'Arménie à l'un de ses fils, Khosrô I le Grand (ou Khosrov ou Chosroês ou Chosroes, qui devient son vassal.
En Parthie Vologèse II (V) réprime une tentative d’usurpation du trône de la part d'Osroès II qui s’est proclamé Roi en Médie en 190.
Il doit ensuite faire face, en 195, à l’attaque de l'Empereur Romain Septime Sévère (193-211) qui lui reproche d'avoir soutenu son compétiteur, Pescennius Niger, lors de son accession au trône.
L'Empereur Romain avance en Mésopotamie en 195 et occupe Nisibe. Vologèse II (V) repousse son Général Lucius Verus, mais Septime Sévère fait le siège de la capitale Parthe, Ctésiphon, qu'il prend et pille en 199, capturant des Parthes pour les vendre comme esclaves... Comme nous le précise, Rouben Paul Adalian, Khosrô I craignant pour son royaume envoie des cadeaux et des otages à Septime Sévère. Considéré comme un monarque client de Rome et se retrouve sous la protection « appuyé » de Septime Sévère et son successeur Caracalla (198-217).
Vologèse II (V) réussit à s'enfuir et tente, en vain, de conquérir la forteresse arabe d'Hatra d'Al-Jazirah).
TBILISI
Dans les sources Arméniennes, Khosrô I est souvent confondu avec son célèbre petit-fils Khosrô II. On sait peu de chose sur sa vie avant qu'il ne devienne Roi d'Arménie. Les auteurs classiques le présentent comme un monarque neutre envers Rome.
 
En 202, les Parthes rétablissent la paix avec Rome, qui conserve la Mésopotamie Occidentale, mais laissent l'Arménie sous leur domination. Chez ces derniers, suite à de graves problèmes de succession entre les 2 fils de Vologèse II (V) : Vologèse VI (207/8-218 ou 228) et Artaban V (216-224) une guerre civile éclate.
Selon Richard G.Hovannisian, en Arménie, entre 214 et 216, sans que l'on en connaisse la raison, Khosrô I et sa famille sont retenus en détention par les Romains ce qui provoque un soulèvement majeur dans le pays contre Rome. En 215, l'Empereur Caracalla avec son armée envahit l'Arménie pour mettre fin à l'insurrection.
En 216/217, lorsque Khosrô I meurt, son fils Tiridate II se voit accorder la couronne Arménienne par l'Empereur Caracalla.

Selon la Chronique géorgienne, il est le fils d'un roi arsacide Vologèse V, Grand-Roi des Parthes de 191 à 207 et roi d'Arménie de 180 à 191 — et de la sœur du roi d'Ibérie Amazap II.
Il devient roi après la défaite et la mort de son oncle qui, vainqueur des armées Ossètes, est devenu un tyran.
Il a épousé Sepelia, la fille d'un logothète (grand trésorier Grec). Celle-ci fait ériger une statue d'Aphrodite dans la capitale Géorgienne, Mtskheta.
Rev Ier a également prohibé les sacrifices humains en Géorgie, d'où son surnom de Juste.
Il a eu pour successeur son fils Vatché Ier.
   Rev I le juste est porté au pouvoir sur le trône d'Ibérie par son père le Roi d'Arménie, Vologèse II (180-191, futur Vologèse V des Parthes), après la défaite de son oncle Amazap II, à la demande des nobles Ibères. Il n'est connu exclusivement que par des Chroniques Médiévales Géorgiennes. Il inaugurera la dynastie Arsacide d'Ibérie. Selon la tradition Rev I, quoique païen, est favorable à la doctrine Chrétienne.

La région jadis, habitée par quelques tribus qui font partie du peuple appelé « Ibères » (les Ibères Orientaux) par les anciens auteurs. Plus tard, les indigènes nomment leur propre pays la « Karthlie », d'après le chef mythique des Ibères, Karthlos, fils de Targamos, qui vient s'installer dans le Caucase avec sa famille après l'épisode de la tour de Babel...

Les Meskhètes, mentionnés par différents historiens classiques, et leurs possibles descendants, les Saspères (mentionnés par Hérodote), peuvent jouer un rôle crucial dans la consolidation des tribus habitant la région. Les Meskhètes s'établissent petit à petit vers le Nord-Est, fondant par la même occasion des colonies. La principale colonie est Mtskheta, (future capitale du royaume d'Ibérie), dirigée par un mamasakhlissi (« chef de la maison », en géorgien).
La source médiévale géorgienne Moktsevay Karthlisay (Conversion de la Karthlie) parle d'un certain Azon et de son peuple, qui vient de l'Aryan-Karthlie (la Karthlie Persane), le lieu des origines des Proto-Ibères qui est dominé par les Achéménides jusqu'à la chute de l'Empire Perse. Une autre source géorgienne, la Karthlis Tskhovréba (Vie de la Karthlie), prétend qu'Azon est un officier d'Alexandre le Grand, qui massacre la famille régnante de Mtskheta et qui conquiert la région, avant d'être vaincu à son tour par le prince Pharnabaze.
L'histoire de l'invasion d'Alexandre le Grand en Ibérie, même si celle-ci est entièrement inventée par les historiens médiévaux, fait toutefois réfléchir sur la crédibilité à accorder à la légende selon laquelle la monarchie Ibère s'est établie durant la période Hellénistique et sur le désir des auteurs Géorgiens de créer une filiation entre Alexandre le Grand et la Géorgie.

Les 2 siècles suivants voient une continuation de l'influence Romaine sur la région, mais sous le règne de Pharasman II (116-132), l'Ibérie regagne quelque peu de son ancien pouvoir...
(Vologèse), son fils, bâtit un grand bourg, dans le district de Passen, là où l’Araxe et le Mourts mêlent leurs eaux, et appelle ce bourg de son nom, Valarsavan (Vagh'arschavan). C'est dans ce lieu que sa mère lui a donné le jour, tandis qu'elle se rend à sa résidence d'hiver dans l'Ararad.
Il entoure d'un rempart le bourg fortifié de Vartkès, situé sur le fleuve K'asakh. On l'appelle aussi Ville-Nouvelle. Vagharsch meurt après un règne de 20 ans. Sous son règne, les peuplades du nord, les Khazirs et les Passils s'étant ligués pour faire une incursion par la porte de Djor, sous la conduite de leur roi Vnaseb Sourhab (119), franchissent, le fleuve Cyrus et fondent de ce côté-ci. Vagharsch s'étant porté à leur rencontre, avec une masse de population et d'hommes de guerre, les poursuit jusqu'au-delà du défilé de Djor. Là, les ennemis se ralliant, engagent un nouveau combat, dans lequel ils sont repoussés et mis en fuite par la bravoure des Arméniens, le roi Vagh'arsch périt percé par les traits d'habiles archers.

Après lui, règne Khosrov (Chosroès) son fils, la 3e année d'Artaban (Ardavan) roi de Perse. Khosrov, ayant aussitôt rassemblé les troupes Arméniennes, franchit la grande montagne (le Caucase) pour tirer vengeance de la mort de son père. Ayant défait par l'épée et la lance ces vaillantes nations, il se fait remettre un homme sur cent d'entre les principaux, et, en signe de sa domination, il érige une colonne portant une inscription grecque.

A la tête de ces forces immenses, Khosrov s'avance contre Ardaschir, le bat, et le met en fuite, il lui enlève l'Assyrie et les autres contrées de résidence royale. Alors Ardaschir se sauve loin de Khosrov, vers les confins de l'Inde. Abattu par ces revers, il prodigue les promesses à ses satrapes, pour inciter l'un d'eux à le délivrer de son adversaire, soit par le poison, soit par le glaive s'engageant à donner pour prix de ce service de riches présents, et le second rang, immédiatement après lui, dans toute l'étendue du pays des Ariens...
Anag, de la famille Sourénian-Bahlav, séduit par ces promesses, consent à immoler Khosrov, et feignant une rupture avec Ardaschir, s'enfuit vers le roi d'Arménie. Parvenu dans la plaine d'Ardaz, il prend gîte non loin de la Porte du saint apôtre Thaddée.
Après 2 ans passés en Arménie et dans le cours de la 3e, Anag assassine Khosrov. Ce prince aura régné 48 ans.
Dès lors Ardaschir peut envahir sans obstacle le pays. Ayant chassé les troupes Grecques, il le saccage et en pille la plus grande partie, y impose ses lois et fixe pour limites des fossés qu'il fait creuser.

Après la mort de Khosrov, Ardavazt (Artabaze), satrape de la race des Mantagounis, ayant pris avec lui Tiridate, fils du roi, se réfugie sur le territoire Grec.
Une femme chrétienne, nommée Sophie, nourrice du jeune Grégoire, le sauve en l'emportant à Césarée de Cappadoce. Ce descendant de la race Bahlav est élevé dans cette ville et voué à la foi de Jésus-Christ.

On oublie trop souvent qu’en matière d’histoire et de mythologie, rien n’est ce qu’il paraît. Avec cet article surprenant, on vous invite à découvrir une autre Ibérie, une sorte d’alter ego aux antipodes, qui a rêvé de nous dans le passé…
… qui nous rêve dans le présent et auquel nous ne sommes jamais parvenus à répondre.
Un miroir qui se dresse indemne devant nous comme un énigme colossale : Il y a eu une autre Ibérie ? Où ? Quand ? Quelle est sa relation avec nous ?

Au début des années 80, Adolfo J. Domínguez Monedero, un éminent professeur d’université de Madrid, écrit dans la revue Lucentum un article dans lequel il dit : « On ne peut comprendre le concept d’Ibérie, appliqué à la Péninsule Ibérique, sans se référer aux Ibères et à l’Ibérie Orientale ».
Il en ressort qu’aujourd’hui encore, nous restons sans comprendre ni le concept d’Ibérie, ni celui d’Ibères, puisque pour 90 % de la population, sinon plus, l’existence de cette autre Ibérie Orientale est totalement inconnue. Pourtant, l’existence dans le monde antique d’une région appelée Ibérie à l’autre bout de la Méditerranée, faisant miroir à celle d'Europe, est bien attestée depuis longtemps, au moins depuis l’époque d’Hérodote. De fait, elle figure sur les cartes du monde conventionnelles (avec son nom d’Ibérie écrit grand et clair) au moins jusqu’aux premières décennies du XVIIIe siècle.
Cette Ibérie « Orientale », également appelée « Caucasienne » et « Pontique » se trouve au pied du Caucase, qui constitue sa limite nord, et s’étend entre cette cordillère et le bassin du fleuve Araxe plus au sud.
La mer Noire sert de frontière à l’ouest, et la mer Caspienne à l’est.
La région appelée « Pontique », de « pont », précisément parce qu’elle est un passage forcé pour les populations qui veulent passer de l’Europe à l’Asie ou de l’Asie à l’Europe par terre.

Par cette région sont passé, par exemple, les ancêtres de Zarathoustra, et avec eux les traditions qui ont ensuite donné lieu à l’Avesta.
Et de cette région partent et passent ceux qui, plus tard, selon l’hypothèse la plus plausible, étendent les langues indo-européennes dans toute l’Europe.
Du point de vue Grec, qui est en définitive le nôtre, et d’après ce qui se dégage de leurs mythes, l’Ibérie est la région adjacente au royaume de la Colchide, la terre de Médée et de la Toison d’Or.
Elle est habitée, aux dires de Strabon, par des tribus Scythes très belliqueuses, dont certaines sont semi-sédentarisées et connaissent la culture des céréales et la façon de construire des maisons en les couvrant de tuiles...

Strabon appelle ces Scythes georgos, « agriculteurs », d’où dérive probablement le nom actuel de Géorgie, pays qui, conjointement à l’Arménie, l’Azerbaïdjan et une partie de la Cappadoce, occupe actuellement le territoire de l’ancienne Ibérie Caucasienne.
De la relation qui a pu exister entre cette Ibérie et celle d'Occident, on méconnaît pratiquement tout, en Espagne tout du moins. Ce qui, d’une part, n’en est pas moins tragique, et de l’autre, met en évidence le peu que on sait de l' Histoire et combien pourtant on se vante de bien la connaître.
La plupart des chercheurs ont l’audace de douter ouvertement de son existence, imputant la confluence des noms à une « simple homonymie anecdotique »... Et c’est, malheureusement, l’une des raisons qui a le plus freiné les progrès de la recherche. En son temps, Strabon lui-même signale l’abondance d’or existant dans les deux régions comme l’un des traits d’union entre elles... L’orfèvrerie très fine de ce métal est un trait qui caractérise les deux extrémités de la Méditerranée (on y trouve les trésors ibéro-tartessiens d’Évora, La Aliseda ou El Carambolo, et ceux que conserve à son tour le Musée national de Géorgie). Il semble que cette équivalence de noms engendre chez les érudits modernes plus de perplexité que d’intérêt.

Pourquoi deux régions géographiquement si éloignées partagent, le même nom, a obligé les quelques personnes qui se sont intéressées à la question à aborder celle-ci d’un point de vue quelque peu inhabituel. Elles ont été obligées de faire appel au mythe, un concept controversé chez les historiens.
Prenant comme base la mythologie, les plus hardis ont conjecturé que le transfert éventuel du nom d’un bout à l’autre de la Méditerranée est le fait des Grecs. En particulier, on soutient que c’est l’Ibérie Caucasienne, la plus proche et la plus connue des Grecs, qui donne son nom à la Péninsule Ibérique.

Le manque de résultats pour confirmer cette théorie par la voie archéologique ou documentaire a conduit la plupart des spécialistes à opter, comme nous le disions, pour le scepticisme, de sorte que la question se trouve aujourd’hui en suspens. Personne non plus n’a eu l’idée d’inclure dans les manuels scolaires une donnée quelconque à ce sujet, aussi brève soit-elle… On ne sait jamais, quelqu’un aurait peut-être envie d’essayer de percer le mystère.

Les populations actuelles de ce qui correspond au territoire de l’ancienne Ibérie Caucasienne, même si elles ne vont pas jusqu’à s’appeler Ibères, continuent au moins de tenir compte de leur relation de parenté avec les Ibères Occidentaux. On peut le constater chez les auteurs et les chercheurs Géorgiens et Arméniens de presque toutes les époques.
Le témoignage de Jean Chardin, voyageur et explorateur Français qui voyagait à cheval entre le XVIIe et XVIIIe siècles et dont l’œuvre volumineuse rapporte l’anecdote du roi de Géorgie qui lui a demandé un jour :
« Comment va mon cousin, le roi d’Espagne ? ».
U NE MAISON A RATCHA
Ou celui du cartographe Géorgien, Timote Gabashvili, qui vivait lui aussi au XVIIIe siècle et qui insistait sur le fait que « Kartueli » et « Shpanieli » sont synonymes (Kartli étant le nom employé depuis le Moyen-Âge pour la région centrale de Géorgie). Et même avant cela, il semble que dans les versions géorgiennes les plus anciennes de l’Hexaméron de Basile de Césarée (Cappadoce), on peut trouver la mention surprenante de « Géorgiens de l’ouest » en référence aux habitants de l’Ibérie Occidentale.

Comme on le voit, il existe divers témoignages de l’existence d’une relation étroite entre Ibérie et Ibérie : pourquoi personne ici, en Occident, ne s’est intéressé à en suivre les traces ?
Les chercheurs ont préféré se centrer sur l’analyse de la mythologie Grecque (beaucoup plus accessible que l’Arménienne d’ailleurs. Pourquoi se compliquer la vie ?). Parmi ceux qui se sont intéressés à la question se distingue un Français, Pierre Moret, dont les travaux ont considérablement élargi la liste des noms présents à la fois d’un côté et de l’autre de la Méditerranée.
Parmi les nouvelles « homonymies » ou les noms existant en double, nous en trouvons certains aussi significatifs que celui des Bébryces du Bosphore, que l’auteur met en relation avec les Bébryces (Berybraces) Pyrénéens.
Rappelons ici la légende du Roi Bébryx, père de Pyrène. Rappelons-la parce que Pyrène, héritière du trône de son père et « mariée » à Hercule (Héraclès) a de celui-ci plusieurs enfants, dont l’un est Hispan ou Hispano, qui hérite du royaume tombant du côté sud des Pyrénées, et qui a à son tour une fille… appelée Ibérie !

En réalité, Hérodote reprend un mythe fondateur appartenant aux Scythes Hellénisés installés sur les rives du Pont, voisins donc de l’Ibérie Caucasienne. Dans ce mythe, on peut voir comment eux aussi se croient descendants d’Hercule, qui est passé par là à son retour de l’île d’Érythie après avoir volé les bœufs de Géryon (!) et s'est uni à une princesse, moitié femme, moitié serpent, qui vivant au fond d’une grotte en Hylée.
Il en a 3 enfants qui, comme dans le cas de la légende Espagnole, héritent du royaume par leur mère.

La tradition écrite et la mythologie Caucasienne ne sont pas les seules à révéler l’existence d’une relation entre les deux Ibérie. En ce sens, la toponymie actuelle du Caucase est elle aussi révélatrice.
Prenons par exemple le fleuve Kouban, qui se jette dans la mer Noire près des montagnes du Caucase. Ce fleuve portait anciennement le nom de Hipan (très semblable à Hispan et Hispanie) et comme par « hasard », il naît précisément dans le mont Elbrouz (très semblable à Ebro-Èbre et à Ibère). Et toujours en relation avec le mot Hispanie, il existe une multitude d’endroits, passés et présents, qui contiennent la racine –pan–, comme la ville légendaire de Panopolis.

On a toujours accusé les Grecs de toutes ces répétitions de noms à l’une et l’autre extrémité de la Méditerranée ainsi que les Phocéens d’Asie Mineure pour certaines plus spécifiquement, en argumentant que les mythes d’Hercule et celui des Argonautes cadrent et justifient le transfert des noms d’un endroit à l’autre. L’auteur français précité écrit que « La forte composante itinéraire des deux grands cycles mythiques d’Héraclès et des Argonautes a permis aux Grecs de matérialiser les connexions. » Et plus loin, « On le voit, tout se conjugue pour donner sens à la double Ibérie. » .
LAC DE SHAORI
Cette théorie se heurte à plusieurs obstacles, notamment celui de n’avoir pas envisagé la possibilité que ces deux grands cycles contiennent en abondance des matériaux, des traditions et des légendes qui ne sont absolument pas grecs, et qui, très probablement, sont même antérieurs à l’existence des Grecs archaïques en tant que peuple. Ce sont des mythes qui se réfèrent à une époque bien plus ancienne, bien avant que les Grecs n’existent, une époque antérieure même, et de loin, à l’émergence des villes et des céréales, une époque où on en était encore à la domestication du bétail et à l’amélioration des conditions de base pour la vie ainsi qu’au renforcement des liens sociaux les plus élémentaire. Ainsi, il apparaît que les deux mythes d’Hercule et des Argonautes doivent être considérés comme des mythes adaptés et adoptés par les Grecs, et pas comme des « mythes grecs » à proprement parler.
De fait, pour les peuples de la côte syro-palestinienne, qui se trouvent géographiquement juste en face de la côte Espagnole, les mythes d’Hercule, qu’ils appellent Melkart, sont tout autant les leurs que ceux d'autres peuples.
Vu de cette façon, de cette autre rive, il est évident que les analyses réalisées à ce jour (du point de vue mythologique) se sont par trop fondées exclusivement sur la tradition grecque.

Analysant la question à partir de là et suivant le même schéma de raisonnement, on pourrait parfaitement affirmer que ceux qui ont donné le nom aux deux Ibérie sont les peuples établis sur la côte de Canaan. Et avec de solides raisons, puisque dans leur tradition, on trouve la racine -ber-, qui forme I-ber-ia, et puisque, eux aussi, jouissent d’une réputation méritée d’excellents marins avant même les Grecs et furent présents aux deux extrémités du monde connu, tout comme les Grecs.
De plus, leur contact avec les peuples de l’Ibérie Caucasienne, c’est-à-dire les peuples de la région encadrée a grosso modo par les fleuves Koura et Araxe, était infiniment plus étroit que celui qu’ont eu les Grecs, si l’on considère les dernières découvertes archéologiques.
Par conséquent, il faudrait sérieusement envisager la possibilité que, pour les Grecs, leurs propres mythes leur sont en grande partie voilés du fait d’une multitude de références géographiques, politiques, sociales et religieuses absolument étrangères à eux, d’où la nécessité d’oracles pour les interpréter... De fait, ce sont les oracles, quels qu’ils soient, qui dirigent l’expansion grecque par la mer. Et aussi bien du point de vue des Grecs que de celui des habitants de la côte de Canaan, nous devrions envisager la possibilité que leurs mythes respectifs aient été « empruntés à d’autres » ou « apportés par d’autres ». Dans ce cas, les mythes qui relient les deux Ibérie, comme le mythe de la « Toison d’Or », seraient de provenance Ibère, transmis par les populations descendant de la région des fleuves Koura et Araxe : Les royaumes mythico-historiques de Colchide, Ibérie et Arie, et le royaume historique postérieur d’Ourartou/Ararat.

Semblent avoir fait partie de ces « autres » diffuseurs de mythes, les Hébreux, dont on situe l’origine dans le célèbre mont Ararat (en Ibérie Caucasienne) et qui disent descendre d’un patriarche appelé Eber, que les érudits ont souvent interprété comme une région géographique périphérique par rapport aux grands empires qui dominaient le Haut Euphrate. D’autres grands diffuseurs de la tradition des deux Ibérie peuvent avoir été les Hourrites, les Amorites, les Hittites Cappadociens, les Chaldéens d’Ibérie…
Nous voyons ainsi comment le problème du nom d’Ibérie semble remonter beaucoup plus loin dans le temps que certains historiens semblent croire.
Ceci paraît mettre en évidence la très grande ancienneté des routes qui autrefois sillonnèrent la méditerranée d’un bout à l’autre, d’une Ibérie à l’autre, puisque les premières traces des cultures Koura-Araxe remontent au IIIe millénaire avant J.-C. L’archéologie elle-même est sur la piste et, depuis plusieurs années, des études viennent défendre le fait que ces routes méditerranéennes, qu’utiliseront plus tard, après la guerre de Troie, les Grecs et les Phéniciens précisément, existaient déjà avant eux.
Attribuer aux Grecs la transmission du nom d’Ibérie semble, d’un côté ou de l’autre, inapproprié. Tout ce qu’il y a dans le monde méditerranéen n’est pas uniquement Grec, Romain et Phénicien. Il y a d’autres filières à explorer.


Ibérie et Géorgie - Antikforever
antikforever.com/Asie_Mineure/Divers/colchide_b.htm
Rev I le juste (ou Rew ou Rev Mart'ali, en Géorgien : რევ I მართალი, 189 à ... Son fils Vatché I (ou Vač'e ou Vache ou Vach'e ou Watche, en Géorgien : ვაჩე I, 216 ..... Le Roi passa les dernières années de sa vie en guerre et en exil, appelant ...

Chronologie de la Géorgie du Caucase — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_la_Géorgie_du_Caucase
Cette chronologie historique retrace l'histoire de la Géorgie du Caucase. .... 216 : Vatche Ier, fils de Rev Ier, devient roi à la mort de son père. ... mais il meurt au cours de l'année et l'idée est abandonnée par son successeur Léon I. 458 : selon ...

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