30
SEPTEMBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 217 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
CARACALLA MÉGALOMANE ET VELLÉITAIRE
CARACALLA ENFANT |
188,
Naissance de Lucius Septimius Bassianus
196,
Nommé César par son père : Marcus Aurelius Antoninus Caesar
198,
Accède au titre d'Auguste avec son père : Imperator Caesar
Marcus Aurelius Antoninus Augustus
198,
A la suite de la victoire de son père sur les Parthes :
Imperator Caesar Marcus Aurelius Antoninus Pius Augustus Parthicus
Maximus
200,
Il prend le surnom de Felix : Imperator Caesar Marcus Aurelius
Antoninus Pius Felix Augustus Parthicus Maximus
209,
A la suite de la victoire de son père sur les Calédoniens (Écosse)
: Imperator Caesar Marcus Aurelius Antoninus Pius Felix Augustus
Parthicus Maximus Britannicus Maximus
211,
Devient : Imperator Caesar Marcus Aurelius Severus Antoninus Pius
Felix Augustus Parthicus Maximus Britannicus Maximus Germanicus
Maximus
217,
Titulature à sa mort : Imperator Caesar Marcus Aurelius Severus
Antoninus Pius Felix Augustus Parthicus Maximus Britannicus Maximus
Germanicus Maximus, Pontifex Maximus, Tribuniciae Potestatis XX,
Imperator III, Consul IV, Pater Patriae.
L'enfance
de Caracalla donne, les plus belles espérances... il ne peut
supporter le spectacle de malheureux livrés aux bêtes : L'histoire
raconte à peu près les mêmes traits pour Caligula et Néron !...
Cependant sa véritable nature se laisse voir dans sa jalousie et sa
haine pour son frère cadet Géta. Il suit son père dans ses
nombreuses campagnes, revêtu depuis 198 de la puissance
tribunicienne et du titre d'Auguste qui en font comme l'associé de
Septime-Sévère, on le trouve tour à tour dans la guerre contre les
Parthes (199-201), en Syrie, en Egypte, à Rome (203), où un arc de
triomphe (encore debout) est élevé sur le Forum cette même année
pour rappeler les campagnes de l'empereur et de ses deux fils
(Caracalla fait marteler plus tard sur ce monument le nom de son
frère Géta). Caracalla accompagne ensuite en 210 son père en
Bretagne et il assiste à ses derniers moments à Eboracum (York), en
211.
Caracalla,
empereur Romain, qui régna de 211 à 217 auteur de l'édit de
Caracalla qui étend la citoyenneté Romaine à tous les habitants de
l'Empire Romain. (Ce n'est pas forcement une
bonne idée)
D'origine
Punique et Berbère par son père Septime Sévère et Syrienne par sa
mère Julia Domna, il naît à Lugdunum (aujourd'hui Lyon), son père
étant alors gouverneur des Gaules. Baptisé Lucius Septimius
Bassianus, il devient par la suite Marcus Aurelius Antoninus, afin
d'être rapproché de la dynastie des Antonins... Son sobriquet de
Caracalla vient d'un type de vêtement gaulois à capuchon et manches
longues qu'il a coutume de porter dès l'âge de 12 ans.
Septime
Sévère associe ses fils Caracalla en 198 et Géta en 209 au trône
en les nommant Augustus.
Devenu
ainsi maître du monde Occidental à 23 ans, il veut faire écarter
du trône son frère Géta qui a été associé à l'Empire en 209,
mais devant l'opposition des légions, il doit renoncer à ce projet
: Rome a 2 empereurs à la fois. Elle ne les a pas longtemps.
Caracalla, de retour dans la capitale où il a rapporté les cendres
de son père, se défait de Géta par un assassinat précédé d'un
guet-apens... Il l'attire chez lui sous prétexte d'une
réconciliation et il le tue dans les bras de leur mère qui est
elle-même blessée (février 212).
Les
prétoriens parlent d'abord de venger ce crime, mais de larges
distributions les font bien vite changer d'avis.
Géta
est déclaré ennemi public, et tous ceux qui ont été ses amis ou
qui témoignent quelque regret de sa mort périssent en foule.
INTAILLE EN AMÉTHYSTE |
Dion
Cassius parle de 20 000 personnes mises à mort, la plus illustre de
ces victimes est le grand jurisconsulte Papinien, préfet du
prétoire, qui refuse, dit-on, de se déshonorer en composant
l'apologie du fratricide. Tels sont les débuts de ce prince « qui,
selon le mot de Dion Cassius, n'aima jamais personne », pendant
6 ans, Rome voit reparaître les plus mauvais jours de ses pires
tyrans, par une succession d'orgies, de débauches, de violences de
tout genre, qu'on peut se demander si Caracalla, qui a été
plusieurs fois malade, n'est pas devenu fou en sentant entre ses
mains la toute-puissance impériale, ses bustes se reconnaissent
entre tous par leur expression farouche.
À
la mort de Septime Sévère en 211, ses soldats tiennent à respecter
son testament, obligeant Caracalla à partager le pouvoir avec son
frère Publius Septimius Geta. Une fois la paix revenue, l'armée
démobilisée, et la famille impériale de retour à Rome, il
assassine lui-même Géta (son petit frère) d'un coup de glaive dans
la gorge... Devant les prétoriens puis devant le Sénat, il justifie
sa conduite en prétextant un complot fomenté par son frère.
Caracalla
ordonne ensuite au Sénat de prononcer la damnatio memoriae de Géta :
Il fait effacer le nom de son frère des monuments de Rome et
interdit même, sous peine des pires supplices, que celui-ci soit
prononcé en sa présence... Plus rien ne doit évoquer son
existence.
Il
se livre ensuite à une série de meurtres systématiques (20 000
selon Dion Cassius) ayant pour cible les amis, les relations et les
partisans de Géta ou de possibles compétiteurs (dont un petit-fils
de Marc Aurèle).
Sa
politique intérieure, inspirée par sa mère et les juristes de son
père, ne diffère guère de celle de Septime Sévère avec des
aspects plus égalitaires. Il est difficile de préciser quel est son
rôle personnel et l'on a tendance, comme aux temps de Néron ou de
Commode, à attribuer le meilleur à ses conseillers et le pire à
lui-même... D'une manière générale, Julia Domna dirige les
affaires intérieures et administratives et laisse à son fils la
conduite de la guerre.
Caracalla
voue une grande admiration à Alexandre le Grand au point de
s'identifier au conquérant Macédonien, se déclarant le « nouvel
Alexandre ».
À
Alexandrie, il rend hommage au tombeau d'Alexandre où se trouve le
corps momifié qu'il recouvre de son manteau impérial avant de le
faire fermer définitivement après son passage...
Il
constitue une armée de plus de 16 000 hommes équipés comme
les anciens phalangistes Macédoniens baptisée « phalange
d'Alexandre », ainsi qu'un « bataillon laconnien de
Pitana » constitué de jeunes Spartiates.
Il
remporte plusieurs victoires contre les Parthes, les « nouveaux
Perses », permettant l'annexion de l'Osrhoène.
Lors
de cette campagne en Orient, lui-même s'habille en vêtements
Macédoniens et demande à ses généraux de prendre le nom des
généraux d'Alexandre... (a peine mégalomane
le jeune homme mais au moins son modèle est un grand homme).
Le
déplacement de Caracalla à Alexandrie de décembre 215 à avril 216
est, malgré un accueil somptueux réservé par les alexandrins,
l'occasion de plusieurs massacres au sein de la population locale.
Les
raisons n'en sont pas claires : Ils sont peut-être motivés par
la préférence affichée de la population locale pour son frère
Géta ou encore par les émeutes ayant précédé sa venue. Mais
l'empereur, d'une susceptibilité maladive, semble également avoir
été l'objet d'une satire et de moqueries de la population pour son
identification à Alexandre ou encore pour sa petite taille.
(Décidément j'ai l'impression que plus ils
sont petits les hommes qui arrive à un quelconque pouvoir devienne
aussitôt des tyrans ceci doit sans doute compenser cela)
Un
premier massacre concerne une délégation religieuse venue à sa
rencontre que l'empereur a peut-être considéré comme une ambassade
alexandrine alors qu'il avait interdit toute ambassade depuis 213.
Selon Hérodien, l'empereur lâche ensuite ses troupes sur la ville,
qui la mettent à sac, se livrant à un massacre si épouvantable
« que les flots de sang, traversant l'esplanade, vont rougir
l'embouchure, pourtant très vaste, du Nil ».
Un
second massacre concerne les petits entrepreneurs de la ville qui
n'ont pas livré à temps des statues de l'empereur.
Enfin,
un 3e massacre prend place au printemps 216 qui concerne la jeunesse
Alexandrine qui s'est moqué des prétentions de Caracalla à
s'identifier à Alexandre et à se travestir à l'effigie de
l'illustre conquérant.
Ces
massacres sont en outre accompagnés d'un édit de 215 qui ordonne
l'expulsion massive des égyptiens de la ville...
Le
bilan des massacres est difficile à évaluer : Peut-être
15 000 morts, chiffre qui varie d'un historien à un autre. Le
chiffre de 100 000 morts est avancé...
Les
massacres ne touchent pas que la ville d'Alexandrie, mais aussi sa
banlieue, les villages alentours, et l'ensemble du delta du Nil.
L'élite et les intellectuels d'Alexandrie sont décimés. De
nombreux monuments ou édifices sont détruits... L'histoire de la
ville va être oubliée et ne plus être transmise au reste de la
population, de telle sorte que, par exemple, vers 300 on n'arrive
plus à situer où est le tombeau d'Alexandre le Grand.
Alexandrie
perd sa grandeur d'autrefois, et ne va plus être qu'un modeste port
qui transporte les céréales du pays vers le reste de l'empire.
Autre
conséquence : Le démotique (ou copte) s'impose comme la langue
majoritaire d'Alexandrie, et de toute l’Égypte, le grec déclinant
fortement au profit du latin. Il faudra attendre les débuts du
IVe siècle pour voir un ultime sursaut du grec à Alexandrie.
Caracalla
passe la plupart de son temps auprès de ses troupes et à la guerre.
Cependant,
il faut dire à son éloge qu'il a beaucoup voyagé, presque tout son
règne s'est passé dans les provinces. En 212, il visite la Gaule,
mais la brutalité de son gouvernement le rend odieux à ses
compatriotes. (je ne suis pas certaines qu'un
dirigeant en ballades incessantes soit à même de faire correctement
sa tâche gouvernementale voir l'histrion qui campe à l’Élysée)
À
partir de 213, Caracalla mène plusieurs campagnes contre les Alamans
à la fois sur le Rhin et sur le Danube. Victorieux sur le Main, il
prend le surnom de Germanicus Maximus et assure une vingtaine
d'années de paix au front Occidental, jusqu'au règne de Sévère
Alexandre.
En
216, il entre en guerre contre le royaume Parthe et envoie une armée
en Arménie. Lors de sa campagne, Caracalla demande la fille
d'Artaban IV en mariage. Il l'obtient et accompagné de toute son
armée, se rend en Mésopotamie pour célébrer les noces impériales.
Quand
la foule, civils et militaires confondus, est rassemblée pour la
fête, près de Ctésiphon, leur capitale, Caracalla donne un
signal... Le scénario du massacre d'Alexandrie se reproduit :
Les soldats Romains se ruent sur les Parthes et les égorgent en
masse. Le roi Parthe s'échappe de justesse et ne songe plus qu'à se
venger de la duplicité Romaine.
Sur
le plan de l'administration de l'empire Caracalla ne vaut guère
mieux que comme diplomate, il accorde en 212 la citoyenneté Romaine
(constitutio antoniniana) à tous les habitants libres de l'Empire.
Les
nouveaux citoyens peuvent conserver leur droit et leurs coutumes
aussi longtemps qu'ils le souhaitent : Cette mesure n'impose en
aucun cas le droit privé Romain, ce que prouvent divers exemples :
L'Égypte
a livré après 212 de nombreux documents où les nouveaux Romains
ont maintenu leurs traditions locales, égyptiennes et grecques.
Une
inscription datée du règne de Gordien III (238-244) donne
expressément aux coutumes locales valeur de lois
Justinien
dénonce en 535-536 la survivance en Mésopotamie du mariage
consanguin, tenu pour incestueux par les lois romaines, bien qu'en
295 Dioclétien et Maximien l'aient prohibé en termes très
énergiques...
Les
motifs de cet édit ont été très discutés avec d'autant plus
d'acharnement que les auteurs anciens en ont très peu parlé.
4
siècles plus tard, le principe de la citoyenneté universelle est à
ce point considéré comme allant de soi que le Code Justinien n'a
pas jugé utile d'en reprendre le texte. Nous en possédons une
unique copie dans le Papyrus Giessen 4012 qui commence ainsi :
« J'accorde la citoyenneté Romaine à tous les étrangers
domiciliés sur le territoire de l'Empire... ». Plusieurs
raisons semblent devoir être prises en compte :
Dion
Cassius, opposant de l'empereur, affirme que les pérégrins devenus
citoyens Romains doivent payer l'impôt sur les successions qui ne
pèse que sur les citoyens Romains et dont Caracalla vient de porter
le taux de 5 à 10 %, (lorsqu'un dirigeant
ne sait pas comment gérer correctement son pays il faut bien qu'il
se débrouille pour « équilibrer les comptes », tout est
bon alors pour engranger de l'argent et généralement c'est à
l'impôt, et aux taxes que l'on demande de pallier à l’incompétence
de l'état.)
Le
juriste Ulpien estime qu'un Empire où le statut des personnes est
plus uniforme allège la tâche des bureaux et des tribunaux.
Pourtant, le besoin de juristes et de notaires se fait sentir au
point que, pour satisfaire aux nouveaux besoins, s'organise l'école
de droit de Beyrouth. (en multipliant les
fonctionnaires, on multiplie les dépenses, et on creuse encore plus
les déficit)
Certains
historiens s'appuyant sur le Papyrus Giessen émettent l'idée que
Caracalla veut réaliser l'unité des fidèles devant les dieux de
Rome.
Pour
d'autres historiens, Caracalla éprouvant une véritable admiration
pour Alexandre le Grand : L'empereur entend sans doute régner
sur un monde unifié. L'édit a pour conséquence l'abandon de la
mention de la tribu dans l'état-civil et l'attribution à tous les
nouveaux citoyens des Tria Nomina.
Il
n'y a aucun fondement factuel et même anachronisme à voir dans cet
édit la volonté de créer une citoyenneté universelle. L'édit
reste cependant cité en exemple par les défenseurs, au XXIe siècle,
d'une extension des droits politiques à tous les habitants d'un pays
donné. (ce qui est une hérésie car pour se
dire citoyen d'un pays il faut le vouloir et le prouver et l'assumer
en toute bonne foi ! )
CARACALLA EMPEREUR |
Caracalla
devient au cours de son règne un véritable Tyran militaire
particulièrement impopulaire (sauf auprès des soldats). Alors qu'il
se rend d'Édesse à Parthia pour y faire la guerre, il est assassiné
près de Harran le 8 avril 217, d'un coup de glaive, par Martialis.
Le
préfet du prétoire Macrin, souvent soupçonné (à raison) d'avoir
commandité l'assassinat, lui succède.
Le
corps de Caracalla est incinéré (ou peut-être tout simplement
inhumé, car ses obsèques sont célébrées en toute discrétion),
et ses cendres sont placées dans le Mausolée d'Hadrien.
Antoninien
de Caracalla Empire Romain 215-217 apJC MERSON ...
www.or-change-numismatique.com/fiche-28833-antoninien-de-caracalla-215-217-ap...
Ref
Merson : 613. Antoninien de Caracalla. Cliquez pour agrandir.
Règne/Pays : Empire Romain Désignation : Antoninien de Caracalla
Année : 215-217 apJC
Caracalla
- Collection Frédéric Weber
www.fredericweber.com/CARACALLA/index_hill_8.html
Règne
seul de Caracalla, atelier de Rome, année 217. Campagnes orientales
(217). Pour Caracalla : ANTONINVS PIVS AVG GERM. Aurei. N°.
Photographie.
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