lundi 24 octobre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 215

2 OCTOBRE 2016...

Cette page concerne l'année 215 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

SAINT CLÉMENT ET SON ÉVOLUTION : DE LA PHILOSOPHIE GRECQUE AU CHRISTIANISME


Saint Clément d'Alexandrie (Titus Flavius Clemens), saint et docteur de l’Église, a vécu vers la fin du IIe siècle, et dans les premières années du IIIe.
Son nom complet est Titus Flavius Clemens, homonyme du consul Romain qui a été exécuté en 95 sur l'ordre de Domitien, probablement parce qu'il était chrétien, descendant présumé de cette branche de la famille Flavienne. Il naît dans le sein du paganisme, mais à une époque où ce culte ne se soutient plus que par sa longue prescription. Clément fait ses premières études à Athènes, il les continue en Italie et en Asie Mineure, et vient les achever dans la capitale d’Égypte Alexandrie, école célèbre, où, de toutes les parties de l'empire, on vient étudier l'éloquence et la philosophie platonicienne, mais, ces sciences ont bien dégénéré depuis les siècles de Périclès et d'Auguste.
Les écoles d'Alexandrie, comme celles de Rome et d'Athènes, sont abandonnées aux déclamateurs et aux sophistes, les uns occupés à vendre des éloges aux flatteurs, les autres enfoncés dans de vaines disputes de mots... (ces écoles n'existent plus mais aujourd'hui il y a toujours des soi-disant philosophes qui à grand coup de flatterie de démagogie et de paroles creuses ont le même effet sur les dirigeants en quête de caresses dans le sens du poil, œuvrant également pour l'abrutissement de masse)

Flavius Clément succède à Panthène comme directeur de l'école d'Alexandrie, il a Origène comme élève.
Clément ne tarde pas à se dégoûter de la subtilité des uns, et de la bassesse des autres. Une éloquence nouvelle commence à s'élever avec une nouvelle religion. Des hommes qui semblent au-dessus des faiblesses humaines, et indifférents aux grandeurs du monde, qui, sans cesse menacés ou du mépris ou de la torture, trouvent dans leurs persécutions mêmes la source d'une énergie toujours croissante, et dans leurs opinions, des lumières supérieures à celles qui ont éclairé Platon, Démosthène et Cicéron, fixent alors l'attention des sophistes, qui les redoutent, (encore aujourd'hui), des empereurs, auprès desquels on les calomnie sans cesse, et des sages, qui cherchent de bonne foi la vérité. L'histoire, en nous affligeant du récit des crimes qui sont alors, comme dans tous les temps, ceux de la tyrannie, du fanatisme et de l'ambition, et de l’obscurantisme, nous offre le contraste de tant d'horreurs, dans le portrait fidèle et avoué des héros de l’Évangile.
Laharpe déclare : « L'histoire, nous présente en eux les plus touchants modèles des plus pures vertus, nous les fait voir réunissant la dignité du caractère à celle du sacerdoce, une douceur inaltérable à une fermeté intrépide, adressant aux empereurs le langage de la vérité, aux coupables celui de la conscience, à tous les malheureux celui des consolations fraternelles.
Les lettres les réclament à leur tour, et s'applaudissent d'avoir été pour quelque chose dans le bien qu'ils ont fait à l'humanité, et d'être encore aujourd'hui, aux yeux du monde, une partie de leur gloire. Elles aiment à se couvrir de l'éclat qu'ils ont répandu sur leur siècle, et se croient toujours en droit de dire qu'avant d'être des confesseurs et des martyrs, ils ont été de grands hommes, et qu'avant d'être des saints, ils ont été des orateurs. »...

Clément, dont l'esprit naturellement juste et le cœur droit cherchent également la lumière et la vérité, ne peut entendre parler de tels hommes sans chercher à les connaître, et ne peut les connaître sans les admirer.
Les leçons de Saint Pantène, catéchiste d'Alexandrie, achèvent de lui dessiller les yeux sur l'extravagance du culte de ses ancêtres, et sur la supériorité des dogmes du christianisme.
Il se fait baptiser, et bientôt après, il est choisi par l’Église d'Alexandrie pour remplacer Saint Pantène, que l'évêque Démétrius vient d'envoyer en mission dans les Indes (191). Son zèle et ses talents le rendent célèbre, et donnent à son école une vogue prodigieuse. Sa méthode consiste à instruire d'abord ses élèves de ce qu'il y a de plus judicieux dans la philosophie païenne, et principalement dans celle de Platon, dont il a été autrefois le partisan le plus zélé, et pour laquelle il conserve toujours un secret attachement.
Il insiste ensuite d'une manière particulière sur certains points de morale communs aux 2 religions, tels que les principes de la loi naturelle, la haine du crime, l'amour de la vertu, existence d'un Être suprême, l'immortalité de l'âme, etc. Puis il arrive par degrés à la doctrine évangélique, dont il développe, avec ses talents ordinaires, et les promeut sur toutes les doctrines philosophiques, et l'influence immédiate sur le bonheur des hommes.

L’ÉCOLE D'ATHENE
La persécution excitée par l'empereur Sévère l'atteint en l'an 202. Jugeant à propos de céder à l'orage, et d'épargner un crime de plus aux bourreaux des chrétiens, il abandonne son école et Alexandrie pour se réfugier en Cappadoce, de là il vient à Jérusalem, où la crainte des persécuteurs ne l'empêche pas de prêcher la foi avec un éclat qui peut lui devenir funeste. De Jérusalem il se rend à Antioche, la ville la plus considérable et la plus peuplée d'Orient, où le christianisme naissant a fait beaucoup d'adeptes, mais où les sophistes ont aussi beaucoup de partisans.
Clément en parcourt toutes les églises, a de longues et fréquentes conférences avec les principaux néophytes, éclairant les uns par l'étendue de ses lumières, fortifiant les autres par l'intrépidité de son courage, les édifiant tous par la modestie de sa conduite.
Enfin, la persécution cessant, il revient à Alexandrie, où il reprend ses fonctions de catéchiste, qu'il exerce jusqu'à sa mort en Cappadoce en 215, sous le règne de Caracalla.

Son œuvre majeure est une trilogie « destinée à soutenir la croissance spirituelle du chrétien ». D'abord une « exhortation s'adressant aux catéchumènes » où « le Logos Jésus-Christ encourage les hommes à prendre sérieusement le chemin de la vérité ».
Ensuite, une œuvre dans laquelle « le Christ est pédagogue, l'éducateur de qui par la grâce du baptême est devenu fils de Dieu ». Une œuvre enfin dans laquelle le Christ apparaît comme « le Maître qui propose les enseignements les plus profonds ».
Ainsi la « catéchèse clémentine accompagne-t-elle continuellement le cheminement du catéchumène et du baptisé vers les deux ailes que sont la foi et la raison, liées à une connaissance profonde de la vérité qu'est le Christ. Seule cette connaissance de la personne qui est la vérité constitue la Gnose authentique ».
Il rappelle aussi que « la doctrine selon laquelle la finalité de l'homme est le retour à Dieu n'est possible qu'en s'assimilant à lui, selon la marque reçue lors de la Création, lorsqu'il est déjà image de Dieu. Cette similitude lui permet de connaître la réalité divine, à laquelle l'homme adhère par la foi et la pratique des vertus, et le conduire à la contemplation de Dieu ».
Ces vertus sont d'abord « la liberté de la passion et de l'amour qui garantit l'union avec Dieu ».
Pour Clément, « l'idéal éthique de la philosophie antique, qui signifie la libération des passions, s'approche et se conjugue avec l'amour et l'assimilation en Dieu, tel un cheminement de perception de la véritable Gnose ».
Eusèbe, Photius, Saint Jean Chrysostome et autres ont prononcé de grands éloges pour son savoir et sa vertu... Ces éloges justifiés par ses ouvrages tous écrits en grec :
1° Hypotyposes, ou Instructions, on pense généralement que Saint Clément compose cet ouvrage, dont il ne nous reste que des fragments, peu de temps après sa conversion, et dans un temps où, peu instruit encore des dogmes de la religion chrétienne, il croit possible de les concilier et de les arranger avec les principes de la philosophie platonicienne.
Cette erreur, qui lui a été souvent reprochée, est excusable, et doit être facilement pardonnée, à cause du zèle et de la bonne foi du jeune catéchumène.

2° Son Proteptricon ad gentes, ou Exhortations aux gentils, a pour objet de faire ressortir l'absurdité de leur culte par une comparaison établie et suivie avec le culte des chrétiens. Saint Clément parle, dans cet ouvrage, des dieux du paganisme, comme en a parlé un des écrivains les plus éloquents de nos jours, qui n'a pas craint de les appeler « des dieux abominables, qu'on eût punis ici-bas comme des scélérats, et qui n'offrent pour tableau du bonheur suprême que des forfaits à commettre et des passions à contenter. »
L'Exhortation aux gentils, quoi qu'ayant cessé d'avoir de l'intérêt pour nous dans son objet, se fait néanmoins lire encore avec plaisir, tant par l'élégance du style que par le grand nombre de faits curieux qu'elle renferme, dont l'auteur doit la connaissance à ses voyages, et qu'il fait merveilleusement servir à l'appui de ses raisonnements. (Voyez L. Cousin.)

3° Les Stromates, ou Tapisseries. C'est un recueil en 8 livres, sans méthode et sans suite, de pensées chrétiennes et de maximes philosophiques, que l'auteur parait avoir écrites au jour le jour, et destinées à lui servir de répertoire et comme de supplément à sa mémoire. Il y traite pêle-mêle divers sujets de morale, de métaphysique et de théologie.
On ne peut lire cet ouvrage de suite, mais on y trouve, comme dans tous les écrits du même auteur, des observations judicieuses et des faits importants pour l'histoire.
Dans le 6e livre, par exemple, il trace le portrait du véritable chrétien, auquel il donne le nom de gnostique, qui signifie savant ou illuminé. Il distingue dans le 7e livre les honnêtes gnostiques des hérétiques connus sous ce nom, et qui troublent alors l’Église par leur abominable doctrine sur la communauté des femmes et l'égalité des hommes. Il explique très bien la nature et l'étendue de chaque vertu théologale. Il apprend à ne pas confondre les superstitions avec la religion, le zèle avec le fanatisme, la résignation avec l'indifférence, l'humilité chrétienne avec la bassesse des sentiments, etc. (tant de choses oubliées ou décriées mais qui sont pourtant une règle évidente du bien vivre et de l'honnêteté)
On retrouve dans les Hypotyposes le secret penchant de Saint Clément pour le platonisme, mais ceux-la même qui lui font ce reproche avouent qu'il n'y a pas un endroit répréhensible qui ne puisse être interprété favorablement.

4° Quis dives salutem consequi possit ?, ou Quel riche sera sauvé ? C'est une explication des paroles que Jésus-Christ adresse à un jeune riche qui lui demande ce qu'il faut faire pour arriver à la perfection : « Allez, lui dit le Sauveur, vendez vos biens, distribuez-en le prix aux pauvres, et vous acquerrez un trésor dans le ciel. » Saint Clément pense que ces paroles ne doivent pas être prises à la lettre, qu'il n'est pas nécessaire, pour être sauvé, de renoncer aux biens de la terre, mais qu'il est indispensable d'en faire un bon usage, subsidiairement il y parle de l'amour de Dieu comme principe de vie, et de l'amour du prochain comme règle de nos actions.
ALEXANDRIE
Cet opuscule a été imprimé, a Paris, 1672 à Oxford, 1683, avec quelques autres fragments en grec et en latin, à Utrecht, avec un commentaire de C. Segaar, 1816, in-8°.

5° Le Pédagogue est un excellent traité de morale divisé en 3 livres. L'auteur s'attache à prouver, dans le 1er livre. que le législateur des chrétiens est aussi leur père et leur modèle, que tous les hommes, ayant besoin d'instruction pour connaître la vertu, et de vertu pour être heureux, ne peuvent puiser à une meilleure source qu'à celle des leçons de leur divin maître.
Dans le 2e livre, il trace des règles de tempérance, tant sous le rapport de l'hygiène que sous celui de la morale. Suivant sa doctrine, la nourriture la plus simple est aussi la plus saine, mais nous doutons que celle qu'il recommande ici comme la plus simple soit jamais introduite même parmi les anachorètes de notre temps, ou recommandée par nos médecins... Un seul repas, dit-il, ou deux tout au plus, suffisent par jour, savoir un déjeuner de pain sec et un verre d'eau, et un souper très frugal.
Il pense, contre les encratiques, (L'encratisme est l'une des nombreuses appellations par lesquelles les hérésiologues de la « Grande Église » désignent ce qui, selon eux, constitue une « déviance » de certains chrétiens, par rapport à l'attitude orthodoxe en cours de formation dans les premiers siècles de l'ère commune. Les chrétiens qui sont désignés du nom péjoratif d'Encratites (du grec εγκρατής enkratís signifiant continents) s’astreignent ou prônent un style de vie très ascétique.) que l'usage modéré du vin est permis, mais il l'interdit à tous les jeunes gens au-dessous de 30 ans.
Il s'élève, dans le même livre, contre le luxe de la table, des habits, des ameublements. Il défend, comme l'a fait depuis l'école de Salerne, de dormir plus de 6 heures par nuit, et jamais le jour.
Le 3e livre est principalement consacré à relever les avantages de la modestie chez les femmes. Nous terminerons cette analyse, en disant que c'est dans cet ouvrage, qui longtemps après a servi de modèle à celui de l'abbé Fleury, qu'on peut prendre une juste idée des mœurs et de la vie des premiers chrétiens.
Le style de Saint Clément, dans Le Pédagogue et dans L'Exhortation aux gentils, est toujours fleuri, souvent éloquent, quelquefois sublime, c'est la justice que lui rendent Eusèbe et Photius, mais on trouve de l'obscurité, de la négligence, et même de la dureté dans celui des Stromates et des Hypotyposes.
Saint Jérôme appelle Saint Clément le plus savant des écrivains ecclésiastiques Théodoret prétend que nul ne l'a surpassé en lumières et en éloquence.
Saint Alexandre de Jérusalem donne de grands éloges à la sainteté de sa vie. D'après tant et de si respectables témoignages, on a raison d'être surpris que le nom de ce saint docteur ne soit pas inscrit dans le martyrologe Romain, on l'est bien davantage encore d'apprendre que le savant Benoît XIV a publié, en 1749, une dissertation tendant à prouver qu'il n'y a pas de raison suffisante de l'y établir, mais ni l'autorité de Benoît XIV, ni celle du martyrologe Romain n'ont jamais empêché les églises de France de célébrer sa fête le 04 décembre, suivant le martyrologe et l'autorité d'Usuard.

La première édition des œuvres de Saint Clément d'Alexandrie est celle de P. Victorius, Florence, 1550, in-fol., grec et latin. Daniel Heinsius en a donné une à Leyde, 1616, in-fol., grec et latin, réimprimée à Paris, 1629, in-fol., mais la plus estimée est celle de Jean Potter, depuis archevêque de Cantorbéry, Oxford, 1715, 2 vol. in-fol.
On fait moins de cas de la réimpression qu'on en a donnée à Venise, 1757, 2 vol. in-fol., quoiqu'elle ait des augmentations. Il y a aussi une édition de Wurtzbourg, 1780, 3 vol. in-8°, et une de Leipsick, 1831-54, 4 vol. in-12.
Nicolas Fontaine a publié, en 1696, la traduction française d'une partie de ces œuvres, avec les opuscules de plusieurs autres Pères Grecs, 1 vol. in-8°.

Admettons que, par ignorance, faiblesse ou circonstance involontaire, on tombe dans des fautes ou des erreurs après avoir reçu le sceau et la rédemption, au point d'être totalement abattu, Dieu ne prononce pas pour autant une condamnation définitive ! Les portes restent ouvertes à tout homme qui se tourne en vérité vers lui de tout son cœur, et le Père reçoit avec une immense joie le fils qui se repent vraiment (Luc 15,20-24). Le repentir véritable consiste à ne plus retomber dans les mêmes fautes et à extirper complètement de l'âme celles qui ont entraîné une condamnation à mort, dès qu'elles sont été éliminées, Dieu vient de nouveau habiter en toi.
Clément d'Alexandrie s'appuie ici sur un dialogue de Platon mettant en scène Socrate (Première Alcibiade, 109 e) pour expliquer l'Évangile.

« Le juste recherche une découverte pleine d'amour et, dans son effort pour l'atteindre, il trouve le bonheur, à qui frappe à la porte, dit la Parole, on ouvrira demandez, et il vous sera donné (Luc 11, 9).
Car ceux qui s'emparent du Royaume ont été appelés violent (Mt 11, 12), parce qu'ils exploitent non la violence des controverses, mais celle de la continuité d'une vie droite et des prières ininterrompues.
S'arrêter à l'examen de son ignorance, voilà ce que doit d'abord apprendre celui qui marche selon la raison. l'ignorance a poussé à chercher, en cherchant, on trouve le maître, l'ayant trouvé, on a cru et, croyant, on a espéré, puis, par
l'amour, on s'assimile alors à l'aimé, se hâtant d'être ce qu'on a commencé par aimer.

Clément d'Alexandrie — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Clément_d'Alexandrie
Clément d'Alexandrie, Père de l'Église, est un lettré grec chrétien, né à Athènes vers 150 et ..... Clément d'Alexandrie a fait l'objet de nombreuses études, y compris dans les années les plus récentes. Voir sa notice dans CPG (Clavis Patrum ...

Saint Clément d'Alexandrie - Nominis - Eglise catholique en France
nominis.cef.fr/contenus/saint/10194/Saint-Clement-d-Alexandrie.html
215). Tite Flavius Clément qui succéda à Panthène comme directeur de l'école d'Alexandrie où il avait Origène comme élève. Il a laissé de nombreux écrits.
Termes manquants : année

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