mercredi 12 octobre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 226

21 SEPTEMBRE 2016...

Cette page concerne l'année 226 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !


LA DYNASTIE SEVERIENNE EN CONTINUITÉ DE LA DYNASTIE ANTONINE.


JULIA MAESA
Comment une dynastie peut-elle en remplacer une autre ? La question est posée chaque fois que la direction de l’empire Romain passe d’une famille à une autre. Au-delà de la conquête du pouvoir lors des guerres civiles, il importe au nouvel empereur de faire accepter le règne de sa famille. Les monnaies des Sévères permettent d’étudier les stratégies mises en œuvre pour réaliser cette transition dynastique. La légitimation de la famille sévérienne passe par la mise en scène du lien fictif avec la dynastie antonine, mais aussi la sacralisation de la maternité de Iula Domna et la revendication d’une continuité dynastique de Septime Sévère à Sévère Alexandre. L’iconographie et les textes des monnaies sévériennes procèdent donc d’un double message, celui de la continuité antonine et de l’établissement d’un nouveau règne. D’émission monétaire en émission monétaire, la famille sévérienne se construit l’image d’une dynastie dont la continuité est, en soi, facteur de légitimité.

Julia Maesa (vers 170 - 226), d'origine Syrienne, impératrice romaine de 218 à 226. Belle-sœur de Septime Sévère, tante de Caracalla, elle organise l'arrivée au trône de ses petits-fils, Héliogabale et Sévère Alexandre.

Julia Maésa : Soeur de Julia Domna. Grand mère d'Heliogabale qu'elle élève au rang d'empereur. Maîtresse d’une fortune considérable, se révèle capable d’imposer son autorité aux soldats non seulement par ses largesses, mais par l’ascendant de cet esprit viril que se transmettent les Syriennes. Femme de grand mérite, elle meurt en 226, regrettée par tous.

Née dans la seconde moitié du IIe siècle (vers 170), Julia Maesa est la fille (aînée ?) de Julius Bassianus, grand-prêtre d'Emèse (aujourd'hui Homs, en Syrie), et la sœur de Julia Domna.
Elle épouse Gaius Julius Avitus Alexianus, un sénateur Romain de rang équestre, d'origine Syrienne, dont elle a 2 filles : Julia Soaemias Bassiana et Julia Avita Mamaea.
Quand sa sœur Julia Domna, épouse Septime Sévère, devient impératrice à partir de 193, Julia Maesa va s'installer à Rome avec sa fille Julia Soaemias. À la mort de son neveu en 217 l'empereur Caracalla, rapidement suivie de celle de sa sœur Julia Domna soit de maladie soit par suicide, elle retourne à Emèse où son petit-fils Varius Avitus Bassianus, fils de Julia Soaemias, a été fait grand-prêtre du dieu Élagabal. (ou El Gabal (grec Elagabalos, latin Elagabalus) dieu de l'Antiquité, adoré à Émèse en Syrie Romaine (aujourd'hui Homs). Il s'agit d'un dieu solaire dont le culte est attesté au IIe siècle et au IIIe siècle.) Le nouvel usurpateur Macrin ne l'exile pas et l'autorise à conserver sa fortune.

Selon Dion Cassius, en 218, de retour en Syrie, elle s'entend avec Eutychinanos Comazon, préfet de camp de la Legio III Gallica, pour renverser l'empereur Macrin et faire proclamer Auguste son petit-fils, âgé de 14 ans.
Elle utilise une partie de sa fortune à réaliser cette victoire en payant les soldats. Elle répand le bruit que ce dernier n'est pas le fils du mari de Julia Soaemias, mais de Caracalla qui a eu une liaison avec sa cousine...
La mutinerie de la IIIe Légion réussit, Maesa et sa fille Soemias se trouvent sur le champ de bataille et descendent de leurs chars pour exhorter les soldats à se battre.
Macrin est battu et tué, et Julia Maesa part s'installer à Rome avec sa famille : Julia Soaemias, le jeune Bassianus renommé « Marcus Aurelius Antoninus Pius » (l'empereur Héliogabale), son autre fille Julia Mamaea avec son fils Alexianus.
Héliogabale honore Julia Maesa en lui attribuant le titre d'Augusta avia Augusti (Augusta, grand-mère d'Auguste). Elle entre avec Soemias au sénat avec le nouvel empereur, elle y donne son avis comme membre de la compagnie, et elle est nommée à la tête du sénatus-consulte comme ayant assisté à sa rédaction : Il s'agit d'un exemple unique dans l'histoire Romaine, aucune autre princesse n'a revendiqué ces prérogatives.

De fait, de 219 à 221, Julia Maesa dirige les affaires de l'Empire avec Comazon, nommé préfet du prétoire. Son petit-fils l'empereur Héliogabale ne s'occupe que de questions religieuses, car ses fonctions de grand-prêtre du dieu Élagabal passent pour lui avant celles d'empereur.
Assez vite, Héliogabale se rend odieux à une bonne partie de la noblesse sénatoriale et de la garde prétorienne. Sa grand-mère tente de le raisonner mais sa mère soutient son comportement.
Après son mariage avec une vestale, pour prévenir une révolte, Julia Maesa persuade Héliogabale d'adopter comme César (associé et successeur désigné) son jeune cousin de 14 ans, Alexianus, renommé Severus Alexandre (l'empereur Sévère Alexandre).
En 222 Héliogabale revient sur cette adoption et cherche à éliminer son « fils » (en fait son cousin). Avec la bénédiction de Julia Maesa, une mutinerie des prétoriens éclate en faveur de Sévère Alexandre. Héliogabale et sa mère Julia Soaemias sont assassinés, et Julia Maesa fait proclamer Auguste son autre petit-fils, prétendant qu'il est lui aussi le fils de Caracalla qui a eu aussi une liaison avec son autre cousine Julia Mamaea... (c’était un fieffé coquin) Le sénat décrète l'interdiction aux femmes d'assister à ses délibérations.

Julia Maesa reste la dirigeante de fait de l'Empire pendant la première partie du règne de Sévère Alexandre. A sa mort c'est sa fille l'impératrice Julia Mamaea, mère de l'empereur, qui prend sa succession... Elle est déifiée comme sa sœur Domna.
Les évènements historiques montrent que Julia Maesa a véritablement le pouvoir à Rome durant le règne d'Héliogabale et durant le règne de Sévère Alexandre. Pourtant, toutes les monnaies au nom de Julia Maesa sont attribuées au règne d'Héliogabale mais aucune n'a été assignée au règne de Sévère Alexandre.
On conserve de nombreuses monnaies de Maesa de type Pudicitia, représentant la Pudeur assise. Ces monnaies exposent un portrait très vieilli de la grand-mère de l'empereur et le revers ne présente jamais l'étoile, élément caractéristique du monnayage d'Héliogabale.
Les monnaies de type Felicitas offrent aussi un visage âgé de Julia Maesa mais une étoile dans le champ au revers permet d'attribuer ce type au règne d'Héliogabale.

LE TEMPLE DE VESTA.
À partir des années 200, les portraits de Septime Sévère et Julia Domna s’éloignent de la norme antonine. Ceux de l’empereur adoptent le type dit « Sérapis », caractérisé par une barbe abondante divisée en quatre. De retour de leur voyage en Égypte, les Sévères mettent ainsi en avant leur dévotion au dieu alexandrin. Les portraits de l’impératrice affichent quant à eux des coiffures monumentales, vraisemblablement des perruques à la mode Syrienne. Leur regard retrouve des expressions volontaires et abandonnent les yeux levés vers le ciel, synonymes de contemplation philosophique. Les monnaies mettent de plus en plus en avant les 2 fils du couple impérial et c’est en tant que famille que les Sévères assurent désormais la prospérité.
La bonne entente du couple impérial est garante d’une concordia aeterna, qui relève avant tout de l’idéal philosophique. Julia Domna et ses fils représentent la felicitas saeculi tandis que Caracalla et Géta, parce qu’ils promettent à l’Empire une succession paisible, incarnent l’aeternitas imperii.
Aucun de ces thèmes n’est spécifiquement sévérien, cependant, et cette expression numismatique n’est que l’aboutissement d’une évolution entamée dès Auguste.
La dynastie sévérienne est en revanche la première à se targuer de compter 3 Augustes dont le monnayage met en avant la virtus. Sur un aureus de l’année 209, les 3 empereurs sévériens chevauchent côte à côte et lèvent la main droite, dans un geste qui rappelle celui de la statue équestre de Marc Aurèle, reproduite elle aussi sur des aurei. On peut également rapprocher cette représentation des jeunes princes sévériens d’une monnaie figurant
Commode à cheval, levant la main droite. La mise en avant de la famille de Septime Sévère et la construction de son image dynastique s’appuient donc toujours sur une iconographie et des thèmes antonins, qu’elle modifie pour mieux servir son propos. La centralité de la famille impériale dans l’État Romain permet de la présenter comme la pierre d’achoppement de la société impériale. De sa solidité et de sa continuité dépendent le bonheur de ses sujets. La domus impériale reçoit de fait les épithètes, Augusta, sacra et divina qui marque son lien ambiguë avec le divin. L’aura religieuse qui entoure la personne du prince s’étend à ses fils, futurs Augustes, et à son épouse, l’Augusta.

L’évolution chronologique de la propagande sévérienne se retrouve dans celle du système numismatique mis en place autour de Julia Domna et de la place de sa maternité dans l’État romain. Pendant la guerre civile, l’impératrice reçoit le titre de mater castrorum, déjà porté par Faustine la Jeune, titre qui étend sa bienveillance, mais aussi son autorité maternelle à l’armée dans son ensemble. Ses monnaies évoquent la fecunditas comme une vertu essentielle d’une impératrice associée à Vénus et Vesta. C’est donc en tant que mère des futurs souverains que Julia Domna sert la propagande sévérienne des guerres civiles. La mise en scène de la famille de Septime Sévère est un argument en sa faveur dans la concurrence entre sénateurs.
Une fois Septime Sévère au pouvoir, Julia Domna devient mater Augustorum et est représentée en Cybèle. Ici, la maternité de l’impératrice prend donc un sens religieux qu’il faut rapprocher de ses origines Syriennes. À la mort de Septime Sévère, en 211, elle reçoit les titres de Pia et Felix, miroirs de ceux de Caracalla et symboles de sa position à la tête de l’État. Après l’élimination de Géta, le lien iconographique entre Julia Domna et Cybèle permet de faire glisser la légende de mater Augg (ustorum) à mater deum, titre dont on ne sait plus s’il concerne Cybèle ou Julia Domna. Enfin, dans la dernière étape de cette évolution, Julia Domna s’attribue les titres de mater senatus et de mater patriae, pendant du titre masculin, pater patriae, en usage depuis Auguste. Par glissement de proche en proche, Julia Domna est devenue la mère de l’État Romain. Le titre de mater senatus, quant à lui, fait une nouvelle fois écho au règne de Commode qui s’est proclamé pater senatus.
La construction de la maternité de Julia Domna comme élément de la structure étatique transfère le lien dynastique de la fiction antonine à la réalité sévérienne puisqu’elle met en avant, non pas le passé de la famille, mais son avenir et la promesse d’un retour de l’Âge d’Or. Signe de cette évolution, les portraits numismatiques de Julia Domna s’éloignent de plus en plus des canons antonins.
Ses coiffures sont désormais ouvertement des perruques très imposantes, son buste diadémé s’appuie sur un croissant de Lune. Pendant féminin de la couronne radiée des empereurs, ce croissant symbolise le lien entre l’Augusta et l’éternité impériale et exprime clairement son statut de parèdre du prince, associé, lui, au Soleil. Julia Domna transmet ce type monétaire aux autres femmes de la dynastie dont une partie de la propagande repose sur le lien dynastique entre princesses Syriennes. Les Sévères produisent donc une iconographie qui les rattache constamment à la famille antonine, mais permet également d’ancrer la famille sévérienne sur le trône en donnant à la maternité des impératrices un caractère sacré.
Assassiné en 217, Caracalla ne laisse pas d’héritier. Julia Domna meurt peu de temps après et tout porte à croire que la dynastie sévérienne est éteinte... Macrin, le nouvel empereur, doit cependant faire face à la branche Syrienne de la famille. Une courte guerre civile, occasion de nouveaux exercices de propagande, en résulte.
Le jeune cousin de Caracalla, Varius Avitus Bassianus, dit Héliogabale, s’attache le soutien des soldats en se présentant comme son fils. Selon Dion Cassius , pour prouver sa filiation, « on porte Avitus, qu’on désigne déjà sous le nom de Marcus Aurelius Antoninus, autour des remparts et on exhibe des portraits de Caracalla quand il était enfant […] ». Le commentaire d’Hérodien sur l’événement est révélateur. Selon lui, les soldats sont convaincus de la ressemblance entre Caracalla et Héliogabal, « parce que c’est ce qu’ils veulent voir ». Il s’agit donc moins de montrer les portraits de Caracalla pour démontrer le lien filial que de donner une justification aux choix des soldats.

La fiction généalogique ainsi entretenue est à nouveau validée par un consensus. Elle permet aux soldats de se battre par fidélité pour la mémoire de Marcus Aurelius Caracalla et non pour l’or que leur promet Marcus Aurelius Héliogabale.
Enfin, ce dernier prend le nom de Marcus Aurelius Antoninus, ce qui achève de l’identifier au prince assassiné. L’accession au trône du jeune prêtre d’Émèse n’est donc pas une rupture, mais est présentée comme une restauration de la famille sévérienne, cette domus divina naturellement appelée à gouverner Rome...

La mort de Macrin et la victoire du parti sévérien ne suffisent pas à assurer le pouvoir d’héliogabale qui doit, pendant près d’un an, faire face à d’autres candidats à l’empire. Sa propagande reprend alors le thème de la continuité dynastique dans sa titulature et ses portraits. Cependant, plutôt que de se conformer aux attentes des Romains et d’adopter l’apparence d’un Antonin, il se présente à eux dans sa tenue de grand prêtre du dieu dont il porte le nom. Selon Hérodien « il porte les vêtements les plus chers, tissés de pourpre et d’or, et se pare de colliers et de bracelets. Sur sa tête, il porte une couronne en forme de tiare, brillante d’or et de pierres précieuses... L’effet produit est quelque part entre les habits sacrés des Phéniciens et la tenue luxueuse des Mèdes. » L’Histoire Auguste (Antoninus Heliogabalus, XXIII, 3-4) souligne l’incongruité de son apparence pour ses sujets : « Il porte des tuniques toutes en or, d’autres de pourpre, d’autres encore constellées de pierreries à la mode Perse […] Il a des joyaux jusque sur ses chaussures, certains même gravés, ce qui suscite l’hilarité générale […] ».
Loin des postures militaristes ou philosophiques adoptées par ses prédécesseurs, Héliogabale conserve dans son apparence une magnificence qui impose le respect aux populations sémitiques, mais que les auteurs contemporains rejettent comme décadente et efféminée. Conscient de la révolution idéologique que sa tenue impose, il cherche à préparer les Romains à cette apparence extravagante...

Contrairement à celle de Caracalla, la mort d’Héliogabale ne menace pas le pouvoir de sa famille. Sa succession est assurée par son cousin et fils adoptif, Sévère Alexandre. Durant leur court règne commun, les monnaies d’Alexandre mettent en avant une religion traditionnelle. Elles représentent les attributs des prêtres Romains (patère, couteau, etc.) et associent la pietas du jeune César à des pratiques résolument classiques. Les dieux qui apparaissent sur ses monnaies sont, de même, incontestablement romains. Jupiter apparaît sur 8 % d’entre elles, contre 1,5 % pour le règne d’Héliogabale, Mars en occupe 12 %, contre 2 % chez Héliogabale, Sol, divinité liée au prince depuis Auguste, est représenté sur 8 % des monnaies de Sévère Alexandre, donc plus souvent que sur celles d’Héliogabale (5 %). Jupiter est volontiers doté de l’épiclèse Ultor, justicier, qui renvoie à la restauration, toute relative mais exploitée à des fins de propagande, de la religion traditionnelle romaine. Le dieu est aussi invoqué pour son action protectrice, sous ses épiclèses de Conservator et de Propugnator. Sévère Alexandre se place donc sous la protection de Jupiter quand ses prédécesseurs lui ont préféré des dieux originaires des provinces de l’empire, comme Sérapis ou Élagabal. Ce choix s’inscrit dans une propagande de retour à la norme antonine. Sévère Alexandre gouverne avec le Sénat, non contre lui, sous la protection de Jupiter Capitolin. Selon une pratique désormais coutumière, le jeune prince prend le nom de Marcus Aurelius Severus Alexandre qui lui permet de se rattacher à la fiction dynastique antonine, mais aussi au souvenir de Caracalla, ce nouvel Alexandre si apprécié des soldats. Encore une fois, les Sévères cherchent à perpétuer la fiction collective de la continuité dynastique...

En s’appropriant la propagande commodienne, les Sévères en valident les prémices et les conséquences logiques. Le plus noble des princes naît dans la maison impériale, domus Augusta, sacra ou divina, et cette hérédité lui donne droit à l’empire. Cette évolution, idéologique plus que fonctionnelle, impose aux empereurs du IIIe siècle un nouveau mode de légitimation. La victoire militaire qui fonde le titre d’Imperator ne suffit plus à s’assurer le pouvoir. Il faut désormais être lié par le sang à la famille des Antonins.
Or ce lien familial ne peut être prouvé que par un certain « air de famille ». C’est donc l’apparence du prince qui lui permet de démontrer sa légitimité. La propagande iconographique des monnaies sévériennes montre, mais ne démontre pas un lien dynastique inexistant et reconstruit à chaque génération. Elle peut convaincre, mais, surtout, elle autorise celui qui la reçoit à se convaincre de la vérité de l’image et de ses implications politiques...

[Loin d’accéder à cette responsabilité de l’extérieur, comme les empereurs qui, avant moi, se sont glorifiés d’avoir conquis leur fonction, je suis le seul à être né dans une demeure impériale. Les langes qui m'ont reçu ne sont pas communs : Dès que je suis sorti du ventre maternel, c'est la pourpre impériale qui m’a accueilli, et le soleil me voit simultanément homme et empereur]. (Un rien prétentieux le jeune homme)

Mise en place par Septime Sévère dans le contexte des guerres civiles et de la concurrence généalogique avec Clodius Albinus, la fiction de la parenté antonine est d’autant plus acceptable qu’elle fournit à l’Empire une stabilité qui lui fait en réalité défaut.
RUINES DU CIRCUS MAXIMUS ROME
La généalogie fictive des Sévères simplifie la compréhension de la succession impériale. Elle est plus acceptable puisqu’elle se conforme à la faveur que les dieux accordent au peuple Romain dont l’Empire doit être éternel. Dans ce sens, la mise en scène du lien dynastique permet de montrer une fiction qui s’avère, pour ses contemporains, plus cohérente, donc plus légitime, que la réalité. Au fantasme du choix du meilleur promulguée par les Antonins succède celui d’une hérédité impériale, intangible, invisible, mais observable, pour celui qui le veut, dans les monnaies que les citoyens de l’Empire manipulent tous les jours et avec lesquelles l’empereur paie ses soldats. En affirmant leur appartenance à la dynastie antonine, Septime Sévère et sa famille mettent en avant l’immuabilité du pouvoir impérial. En montrant qu’un Antonin est toujours sur le trône, ils démontrent l’éternité de Rome. La mise en scène de la continuité dynastique n’est pas, au IIe siècle, une supercherie, mais une nécessité. De proche en proche, elle fait remonter la famille régnante jusqu’à Auguste, donc jusqu’à la maison d’Énée, dont les poètes ont promis qu’elle régnera toujours.

Julia Maesa — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Julia_Maesa
Julia Maesa (vers 170 - vers 224), d'origine syrienne, est impératrice romaine de 218 à (env.) 224. Belle-sœur de Septime Sévère, tante de Caracalla, elle ..

Démontrer sa légitimité : le lien dynastique dans les monnaies ...
https://mondesanciens.revues.org/1636
de V N’Guyen-Van - ‎2016
226. 5Plus que les motivations politiques du rattachement des Sévères aux Antonins, .... 9À partir des années 20047, les portraits de Septime Sévère et Julia Domna ... La domus impériale reçoit de fait les épithètes, Augusta, sacra et divina59 ..

Julia Maesa — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Julia_Maesa
Julia Maesa (vers 170 - vers 224), d'origine syrienne, est impératrice romaine de 218 à (env.) ... Héliogabale honora Julia Maesa en lui attribuant le titre d'Augusta avia Augusti (Augusta, grand-mère d'Auguste). Elle entra avec Soemias au ...
Termes manquants : année


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