21
SEPTEMBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 226 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LA
DYNASTIE SEVERIENNE EN CONTINUITÉ DE LA DYNASTIE ANTONINE.
JULIA MAESA |
Comment
une dynastie peut-elle en remplacer une autre ? La question est
posée chaque fois que la direction de l’empire Romain passe d’une
famille à une autre. Au-delà de la conquête du pouvoir lors des
guerres civiles, il importe au nouvel empereur de faire accepter le
règne de sa famille. Les monnaies des Sévères permettent d’étudier
les stratégies mises en œuvre pour réaliser cette transition
dynastique. La légitimation de la famille sévérienne passe par la
mise en scène du lien fictif avec la dynastie antonine, mais aussi
la sacralisation de la maternité de Iula Domna et la revendication
d’une continuité dynastique de Septime Sévère à Sévère
Alexandre. L’iconographie et les textes des monnaies sévériennes
procèdent donc d’un double message, celui de la continuité
antonine et de l’établissement d’un nouveau règne. D’émission
monétaire en émission monétaire, la famille sévérienne se
construit l’image d’une dynastie dont la continuité est, en soi,
facteur de légitimité.
Julia
Maesa (vers 170 - 226), d'origine Syrienne, impératrice romaine de
218 à 226. Belle-sœur de Septime Sévère, tante de Caracalla,
elle organise l'arrivée au trône de ses petits-fils, Héliogabale
et Sévère Alexandre.
Julia
Maésa : Soeur de Julia Domna. Grand mère d'Heliogabale qu'elle
élève au rang d'empereur. Maîtresse d’une fortune considérable,
se révèle capable d’imposer son autorité aux soldats non
seulement par ses largesses, mais par l’ascendant de cet esprit
viril que se transmettent les Syriennes. Femme de grand mérite, elle
meurt en 226, regrettée par tous.
Née
dans la seconde moitié du IIe siècle (vers 170), Julia Maesa
est la fille (aînée ?) de Julius Bassianus, grand-prêtre
d'Emèse (aujourd'hui Homs, en Syrie), et la sœur de Julia Domna.
Elle
épouse Gaius Julius Avitus Alexianus, un sénateur Romain de rang
équestre, d'origine Syrienne, dont elle a 2 filles : Julia
Soaemias Bassiana et Julia Avita Mamaea.
Quand
sa sœur Julia Domna, épouse Septime Sévère, devient impératrice
à partir de 193, Julia Maesa va s'installer à Rome avec sa fille
Julia Soaemias. À la mort de son neveu en 217 l'empereur Caracalla,
rapidement suivie de celle de sa sœur Julia Domna soit de maladie
soit par suicide, elle retourne à Emèse où son petit-fils Varius
Avitus Bassianus, fils de Julia Soaemias, a été fait grand-prêtre
du dieu Élagabal. (ou El Gabal (grec Elagabalos, latin Elagabalus)
dieu de l'Antiquité, adoré à Émèse en Syrie Romaine (aujourd'hui
Homs). Il s'agit d'un dieu solaire dont le culte est attesté au
IIe siècle et au IIIe siècle.) Le nouvel usurpateur
Macrin ne l'exile pas et l'autorise à conserver sa fortune.
Selon
Dion Cassius, en 218, de retour en Syrie, elle s'entend avec
Eutychinanos Comazon, préfet de camp de la Legio III Gallica, pour
renverser l'empereur Macrin et faire proclamer Auguste son
petit-fils, âgé de 14 ans.
Elle
utilise une partie de sa fortune à réaliser cette victoire en
payant les soldats. Elle répand le bruit que ce dernier n'est pas le
fils du mari de Julia Soaemias, mais de Caracalla qui a eu une
liaison avec sa cousine...
La
mutinerie de la IIIe Légion réussit, Maesa et sa fille Soemias se
trouvent sur le champ de bataille et descendent de leurs chars pour
exhorter les soldats à se battre.
Macrin
est battu et tué, et Julia Maesa part s'installer à Rome avec sa
famille : Julia Soaemias, le jeune Bassianus renommé « Marcus
Aurelius Antoninus Pius » (l'empereur Héliogabale), son autre
fille Julia Mamaea avec son fils Alexianus.
Héliogabale
honore Julia Maesa en lui attribuant le titre d'Augusta avia Augusti
(Augusta, grand-mère d'Auguste). Elle entre avec Soemias au sénat
avec le nouvel empereur, elle y donne son avis comme membre de la
compagnie, et elle est nommée à la tête du sénatus-consulte comme
ayant assisté à sa rédaction : Il s'agit d'un exemple unique
dans l'histoire Romaine, aucune autre princesse n'a revendiqué ces
prérogatives.
De
fait, de 219 à 221, Julia Maesa dirige les affaires de l'Empire avec
Comazon, nommé préfet du prétoire. Son petit-fils l'empereur
Héliogabale ne s'occupe que de questions religieuses, car ses
fonctions de grand-prêtre du dieu Élagabal passent pour lui avant
celles d'empereur.
Assez
vite, Héliogabale se rend odieux à une bonne partie de la noblesse
sénatoriale et de la garde prétorienne. Sa grand-mère tente de le
raisonner mais sa mère soutient son comportement.
Après
son mariage avec une vestale, pour prévenir une révolte, Julia
Maesa persuade Héliogabale d'adopter comme César (associé et
successeur désigné) son jeune cousin de 14 ans, Alexianus, renommé
Severus Alexandre (l'empereur Sévère Alexandre).
En
222 Héliogabale revient sur cette adoption et cherche à éliminer
son « fils » (en fait son cousin). Avec la bénédiction
de Julia Maesa, une mutinerie des prétoriens éclate en faveur de
Sévère Alexandre. Héliogabale et sa mère Julia Soaemias sont
assassinés, et Julia Maesa fait proclamer Auguste son autre
petit-fils, prétendant qu'il est lui aussi le fils de Caracalla qui
a eu aussi une liaison avec son autre cousine Julia Mamaea...
(c’était un fieffé coquin) Le sénat
décrète l'interdiction aux femmes d'assister à ses délibérations.
Julia
Maesa reste la dirigeante de fait de l'Empire pendant la première
partie du règne de Sévère Alexandre. A sa mort c'est sa fille
l'impératrice Julia Mamaea, mère de l'empereur, qui prend sa
succession... Elle est déifiée comme sa sœur Domna.
Les
évènements historiques montrent que Julia Maesa a véritablement le
pouvoir à Rome durant le règne d'Héliogabale et durant le règne
de Sévère Alexandre. Pourtant, toutes les monnaies au nom de Julia
Maesa sont attribuées au règne d'Héliogabale mais aucune n'a été
assignée au règne de Sévère Alexandre.
On
conserve de nombreuses monnaies de Maesa de type Pudicitia,
représentant la Pudeur assise. Ces monnaies exposent un portrait
très vieilli de la grand-mère de l'empereur et le revers ne
présente jamais l'étoile, élément caractéristique du monnayage
d'Héliogabale.
Les
monnaies de type Felicitas offrent aussi un visage âgé de Julia
Maesa mais une étoile dans le champ au revers permet d'attribuer ce
type au règne d'Héliogabale.
LE TEMPLE DE VESTA. |
À
partir des années 200, les portraits de Septime Sévère et Julia
Domna s’éloignent de la norme antonine. Ceux de l’empereur
adoptent le type dit « Sérapis », caractérisé par une
barbe abondante divisée en quatre. De retour de leur voyage en
Égypte, les Sévères mettent ainsi en avant leur dévotion au dieu
alexandrin. Les portraits de l’impératrice affichent quant à eux
des coiffures monumentales, vraisemblablement des perruques à la
mode Syrienne. Leur regard retrouve des expressions volontaires et
abandonnent les yeux levés vers le ciel, synonymes de contemplation
philosophique. Les monnaies mettent de plus en plus en avant les 2
fils du couple impérial et c’est en tant que famille que les
Sévères assurent désormais la prospérité.
La
bonne entente du couple impérial est garante d’une concordia
aeterna, qui relève avant tout de l’idéal philosophique. Julia
Domna et ses fils représentent la felicitas saeculi tandis que
Caracalla et Géta, parce qu’ils promettent à l’Empire une
succession paisible, incarnent l’aeternitas imperii.
Aucun
de ces thèmes n’est spécifiquement sévérien, cependant, et
cette expression numismatique n’est que l’aboutissement d’une
évolution entamée dès Auguste.
La
dynastie sévérienne est en revanche la première à se targuer de
compter 3 Augustes dont le monnayage met en avant la virtus. Sur un
aureus de l’année 209, les 3 empereurs sévériens chevauchent
côte à côte et lèvent la main droite, dans un geste qui rappelle
celui de la statue équestre de Marc Aurèle, reproduite elle aussi
sur des aurei. On peut également rapprocher cette représentation
des jeunes princes sévériens d’une monnaie figurant
Commode
à cheval, levant la main droite. La mise en avant de la famille de
Septime Sévère et la construction de son image dynastique
s’appuient donc toujours sur une iconographie et des thèmes
antonins, qu’elle modifie pour mieux servir son propos. La
centralité de la famille impériale dans l’État Romain permet de
la présenter comme la pierre d’achoppement de la société
impériale. De sa solidité et de sa continuité dépendent le
bonheur de ses sujets. La domus impériale reçoit de fait les
épithètes, Augusta, sacra et divina qui marque son lien ambiguë
avec le divin. L’aura religieuse qui entoure la personne du prince
s’étend à ses fils, futurs Augustes, et à son épouse,
l’Augusta.
L’évolution
chronologique de la propagande sévérienne se retrouve dans celle du
système numismatique mis en place autour de Julia Domna et de la
place de sa maternité dans l’État romain. Pendant la guerre
civile, l’impératrice reçoit le titre de mater castrorum, déjà
porté par Faustine la Jeune, titre qui étend sa bienveillance, mais
aussi son autorité maternelle à l’armée dans son ensemble. Ses
monnaies évoquent la fecunditas comme une vertu essentielle d’une
impératrice associée à Vénus et Vesta. C’est donc en tant que
mère des futurs souverains que Julia Domna sert la propagande
sévérienne des guerres civiles. La mise en scène de la famille de
Septime Sévère est un argument en sa faveur dans la concurrence
entre sénateurs.
Une
fois Septime Sévère au pouvoir, Julia Domna devient mater
Augustorum et est représentée en Cybèle. Ici, la maternité de
l’impératrice prend donc un sens religieux qu’il faut rapprocher
de ses origines Syriennes. À la mort de Septime Sévère, en 211,
elle reçoit les titres de Pia et Felix, miroirs de ceux de Caracalla
et symboles de sa position à la tête de l’État. Après
l’élimination de Géta, le lien iconographique entre Julia Domna
et Cybèle permet de faire glisser la légende de mater Augg
(ustorum) à mater deum, titre dont on ne sait plus s’il concerne
Cybèle ou Julia Domna. Enfin, dans la dernière étape de cette
évolution, Julia Domna s’attribue les titres de mater senatus et
de mater patriae, pendant du titre masculin, pater patriae, en usage
depuis Auguste. Par glissement de proche en proche, Julia Domna est
devenue la mère de l’État Romain. Le titre de mater senatus,
quant à lui, fait une nouvelle fois écho au règne de Commode qui
s’est proclamé pater senatus.
La
construction de la maternité de Julia Domna comme élément de la
structure étatique transfère le lien dynastique de la fiction
antonine à la réalité sévérienne puisqu’elle met en avant, non
pas le passé de la famille, mais son avenir et la promesse d’un
retour de l’Âge d’Or. Signe de cette évolution, les portraits
numismatiques de Julia Domna s’éloignent de plus en plus des
canons antonins.
Ses
coiffures sont désormais ouvertement des perruques très imposantes,
son buste diadémé s’appuie sur un croissant de Lune. Pendant
féminin de la couronne radiée des empereurs, ce croissant symbolise
le lien entre l’Augusta et l’éternité impériale et exprime
clairement son statut de parèdre du prince, associé, lui, au
Soleil. Julia Domna transmet ce type monétaire aux autres femmes de
la dynastie dont une partie de la propagande repose sur le lien
dynastique entre princesses Syriennes. Les Sévères produisent donc
une iconographie qui les rattache constamment à la famille antonine,
mais permet également d’ancrer la famille sévérienne sur le
trône en donnant à la maternité des impératrices un caractère
sacré.
Assassiné
en 217, Caracalla ne laisse pas d’héritier. Julia Domna meurt peu
de temps après et tout porte à croire que la dynastie sévérienne
est éteinte... Macrin, le nouvel empereur, doit cependant faire face
à la branche Syrienne de la famille. Une courte guerre civile,
occasion de nouveaux exercices de propagande, en résulte.
Le
jeune cousin de Caracalla, Varius Avitus Bassianus, dit Héliogabale,
s’attache le soutien des soldats en se présentant comme son fils.
Selon Dion Cassius , pour prouver sa filiation, « on porte
Avitus, qu’on désigne déjà sous le nom de Marcus Aurelius
Antoninus, autour des remparts et on exhibe des portraits de
Caracalla quand il était enfant […] ». Le commentaire
d’Hérodien sur l’événement est révélateur. Selon lui, les
soldats sont convaincus de la ressemblance entre Caracalla et
Héliogabal, « parce que c’est ce qu’ils veulent voir ».
Il s’agit donc moins de montrer les portraits de Caracalla pour
démontrer le lien filial que de donner une justification aux choix
des soldats.
La
fiction généalogique ainsi entretenue est à nouveau validée par
un consensus. Elle permet aux soldats de se battre par fidélité
pour la mémoire de Marcus Aurelius Caracalla et non pour l’or que
leur promet Marcus Aurelius Héliogabale.
Enfin,
ce dernier prend le nom de Marcus Aurelius Antoninus, ce qui achève
de l’identifier au prince assassiné. L’accession au trône du
jeune prêtre d’Émèse n’est donc pas une rupture, mais est
présentée comme une restauration de la famille sévérienne, cette
domus divina naturellement appelée à gouverner Rome...
La
mort de Macrin et la victoire du parti sévérien ne suffisent pas à
assurer le pouvoir d’héliogabale qui doit, pendant près d’un
an, faire face à d’autres candidats à l’empire. Sa propagande
reprend alors le thème de la continuité dynastique dans sa
titulature et ses portraits. Cependant, plutôt que de se conformer
aux attentes des Romains et d’adopter l’apparence d’un Antonin,
il se présente à eux dans sa tenue de grand prêtre du dieu dont il
porte le nom. Selon Hérodien « il porte les vêtements les
plus chers, tissés de pourpre et d’or, et se pare de colliers et
de bracelets. Sur sa tête, il porte une couronne en forme de tiare,
brillante d’or et de pierres précieuses... L’effet produit est
quelque part entre les habits sacrés des Phéniciens et la tenue
luxueuse des Mèdes. » L’Histoire Auguste (Antoninus
Heliogabalus, XXIII, 3-4) souligne l’incongruité de son apparence
pour ses sujets : « Il porte des tuniques toutes en or,
d’autres de pourpre, d’autres encore constellées de pierreries à
la mode Perse […] Il a des joyaux jusque sur ses chaussures,
certains même gravés, ce qui suscite l’hilarité générale
[…] ».
Loin
des postures militaristes ou philosophiques adoptées par ses
prédécesseurs, Héliogabale conserve dans son apparence une
magnificence qui impose le respect aux populations sémitiques, mais
que les auteurs contemporains rejettent comme décadente et
efféminée. Conscient de la révolution idéologique que sa tenue
impose, il cherche à préparer les Romains à cette apparence
extravagante...
Contrairement
à celle de Caracalla, la mort d’Héliogabale ne menace pas le
pouvoir de sa famille. Sa succession est assurée par son cousin et
fils adoptif, Sévère Alexandre. Durant leur court règne commun,
les monnaies d’Alexandre mettent en avant une religion
traditionnelle. Elles représentent les attributs des prêtres
Romains (patère, couteau, etc.) et associent la pietas du jeune
César à des pratiques résolument classiques. Les dieux qui
apparaissent sur ses monnaies sont, de même, incontestablement
romains. Jupiter apparaît sur 8 % d’entre elles, contre 1,5 %
pour le règne d’Héliogabale, Mars en occupe 12 %, contre 2 %
chez Héliogabale, Sol, divinité liée au prince depuis Auguste, est
représenté sur 8 % des monnaies de Sévère Alexandre, donc
plus souvent que sur celles d’Héliogabale (5 %). Jupiter est
volontiers doté de l’épiclèse Ultor, justicier, qui renvoie à
la restauration, toute relative mais exploitée à des fins de
propagande, de la religion traditionnelle romaine. Le dieu est aussi
invoqué pour son action protectrice, sous ses épiclèses de
Conservator et de Propugnator. Sévère Alexandre se place donc sous
la protection de Jupiter quand ses prédécesseurs lui ont préféré
des dieux originaires des provinces de l’empire, comme Sérapis ou
Élagabal. Ce choix s’inscrit dans une propagande de retour à la
norme antonine. Sévère Alexandre gouverne avec le Sénat, non
contre lui, sous la protection de Jupiter Capitolin. Selon une
pratique désormais coutumière, le jeune prince prend le nom de
Marcus Aurelius Severus Alexandre qui lui permet de se rattacher à
la fiction dynastique antonine, mais aussi au souvenir de Caracalla,
ce nouvel Alexandre si apprécié des soldats. Encore une fois, les
Sévères cherchent à perpétuer la fiction collective de la
continuité dynastique...
En
s’appropriant la propagande commodienne, les Sévères en valident
les prémices et les conséquences logiques. Le plus noble des
princes naît dans la maison impériale, domus Augusta, sacra ou
divina, et cette hérédité lui donne droit à l’empire. Cette
évolution, idéologique plus que fonctionnelle, impose aux empereurs
du IIIe siècle un nouveau mode de légitimation. La victoire
militaire qui fonde le titre d’Imperator ne suffit plus à
s’assurer le pouvoir. Il faut désormais être lié par le sang à
la famille des Antonins.
Or
ce lien familial ne peut être prouvé que par un certain « air
de famille ». C’est donc l’apparence du prince qui lui
permet de démontrer sa légitimité. La propagande iconographique
des monnaies sévériennes montre, mais ne démontre pas un lien
dynastique inexistant et reconstruit à chaque génération. Elle
peut convaincre, mais, surtout, elle autorise celui qui la reçoit à
se convaincre de la vérité de l’image et de ses implications
politiques...
[Loin
d’accéder à cette responsabilité de l’extérieur, comme les
empereurs qui, avant moi, se sont glorifiés d’avoir conquis leur
fonction, je suis le seul à être né dans une demeure impériale.
Les langes qui m'ont reçu ne sont pas communs : Dès que je
suis sorti du ventre maternel, c'est la pourpre impériale qui m’a
accueilli, et le soleil me voit simultanément homme et empereur].
(Un rien prétentieux le jeune homme)
Mise
en place par Septime Sévère dans le contexte des guerres civiles et
de la concurrence généalogique avec Clodius Albinus, la fiction de
la parenté antonine est d’autant plus acceptable qu’elle fournit
à l’Empire une stabilité qui lui fait en réalité défaut.
RUINES DU CIRCUS MAXIMUS ROME |
La
généalogie fictive des Sévères simplifie la compréhension de la
succession impériale. Elle est plus acceptable puisqu’elle se
conforme à la faveur que les dieux accordent au peuple Romain dont
l’Empire doit être éternel. Dans ce sens, la mise en scène du
lien dynastique permet de montrer une fiction qui s’avère, pour
ses contemporains, plus cohérente, donc plus légitime, que la
réalité. Au fantasme du choix du meilleur promulguée par les
Antonins succède celui d’une hérédité impériale, intangible,
invisible, mais observable, pour celui qui le veut, dans les monnaies
que les citoyens de l’Empire manipulent tous les jours et avec
lesquelles l’empereur paie ses soldats. En affirmant leur
appartenance à la dynastie antonine, Septime Sévère et sa famille
mettent en avant l’immuabilité du pouvoir impérial. En montrant
qu’un Antonin est toujours sur le trône, ils démontrent
l’éternité de Rome. La mise en scène de la continuité
dynastique n’est pas, au IIe siècle, une supercherie, mais
une nécessité. De proche en proche, elle fait remonter la famille
régnante jusqu’à Auguste, donc jusqu’à la maison d’Énée,
dont les poètes ont promis qu’elle régnera toujours.
Julia
Maesa — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Julia_Maesa
Julia
Maesa (vers 170 - vers 224), d'origine syrienne, est impératrice
romaine de 218 à (env.) 224. Belle-sœur de Septime Sévère, tante
de Caracalla, elle ..
Démontrer
sa légitimité : le lien dynastique dans les monnaies ...
https://mondesanciens.revues.org/1636
de
V N’Guyen-Van - 2016
226.
5Plus que les motivations politiques du rattachement des Sévères
aux Antonins, .... 9À partir des années 20047, les portraits de
Septime Sévère et Julia Domna ... La domus impériale reçoit de
fait les épithètes, Augusta, sacra et divina59 ..
Julia
Maesa — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Julia_Maesa
Julia
Maesa (vers 170 - vers 224), d'origine syrienne, est impératrice
romaine de 218 à (env.) ... Héliogabale honora Julia Maesa en lui
attribuant le titre d'Augusta avia Augusti (Augusta, grand-mère
d'Auguste). Elle entra avec Soemias au ...
Termes
manquants : année
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire