samedi 8 octobre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 230

17 SEPTEMBRE 2016...

Cette page concerne l'année 23O du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UN HISTORIEN AUX ÉCRITS RIGORISTES

DION CASSIUS
Dion Cassius, (né vers 155 et mort après 229.) de son vrai nom Cassius Dio Cocceiabus, naît à Nicée, en Bithynie (d'origine Grec, il écrit tous ses ouvrages en grec et non en latin.).
Issu d'une famille sénatoriale, il occupe d'importantes charges tout au long de sa carrière : Sénateur sous Commode, préteur sous Pertinax, consul sous Sévère Alexandre, ainsi que gouverneur d'Asie et d'Afrique...

Grâce à ce statut, Dion Cassius profite de nombreux voyages à Rome et en Italie tout en préservant un mode de vie grec.
Selon des sources tardives, d'époque Byzantine, étant par sa mère, le petit-fils (ou le neveu) de Dion Chrysostome, mais cette tradition n'est pas acceptée par tous les auteurs. Si elle est vraie, c'est par cette parenté que s'explique son cognomen Dio, ainsi que le second cognomen, assez mal attesté, de Cocceianus. On lui donne d'habitude le prénom Lucius, ou parfois Claudius (qui normalement n'est pas un prénom) sur la base d'une inscription de Macédoine.
Il suit très probablement les leçons des sophistes, il apprend la rhétorique et la philosophie, puis part vers Pergame pour continuer ses études et les finir à Rome où il apprend le droit Romain, ce qui lui permet de devenir avocat.
Sa situation familiale le prédestine à suivre le cursus honorum. S'attachant l'estime de celui-ci en écrivant et en lui envoyant son premier écrit : Sur les rêves et présages, ouvrage qui montre que l'avènement de l'empereur a été annoncé auparavant. Cette légitimation du nouveau détenteur du pouvoir ne manque pas de plaire à celui-ci d'autant que le jeune auteur lui dédie ensuite le récit des Guerres civiles (197) qui ont permis à l'empereur d'accéder au pouvoir. Après quelques années en dehors de Rome (certainement avec la fonction de gouverneur dans une province), il prend les fonctions de consul suffect dans la capitale en 205-206.

En 235, il quitte le monde de la politique, et se retire à Nicée, la cité dont il est originaire.
La plus importante œuvre de Dion Cassius est son Histoire Romaine, retraçant l'histoire de Rome, de l'arrivée d'Énée dans le Latium jusqu'à 229 après Jésus Christ (date du consulat de Dion Cassius.). Cette œuvre magistrale, composée de 80 livres, coûte 10 années de recherche à son auteur, puis encore 10 années de rédaction.
Cependant, cette œuvre ne nous est parvenue que très fragmentée. Les 36 premiers livres ne nous sont parvenus que par fragments, les livres XXXVII à LX sont à peu près intacts, mais nous n'avons que des fragments et l'Abrégé de Xiliphin pour les derniers livres (Xiliphin est un moine Byzantin du XIe siècle, qui fait une abréviation de la dernière partie de l’œuvre de Dion Cassius.).

L'Histoire Romaine de Dion Cassius, bien qu'elle soit d'une bonne rédaction et très complète (du moins à l'époque antique.), n'est cependant pas exempte de menus défauts. En effet, l'idée de démocratie n'est pas apprécié par Dion Cassius, comme chez ses compatriotes Orientaux. C'est pour cette raison que certaines phases de l'histoire de Rome sont survolées par l'auteur (les harangues de Cicéron, la lutte entre César et Pompée, etc.), alors que d'autres sont traitées bien plus en détail (la prise de pouvoir d'Auguste, la mise en place de l'Empire, etc.).

Enfin, certaines sources font mention d'autres ouvrages dont Dion Cassius a été l'auteur, que nous avons perdu aujourd'hui : Parmi ceux ci, une biographie du philosophe Arrien, ainsi que l'Enodia (un récit de voyages.). 

Dion Cassius brillant haut fonctionnaire, discret mais efficace, sait garder sa place dans une époque de fréquents changements de dynastie. Toujours très proche des empereurs, amicus principis (ami du prince) et habitué des salons de Julia Domna, l'épouse de Septime Sévère qui s'entoure de sophistes et hommes de lettres.

En 222, il reprend des fonctions, après 16 ans d'absence, en tant que proconsul d'Afrique, puis part pour la Dalmatie (223-225) et la Pannonie supérieure (225-229) afin de mater les émeutes de soldats.

En 229, il est consul éponyme avec l'empereur lui-même, honneur suprême du cursus honorum. Puis, quelque peu haï pour sa sévérité, Dion Cassius se retire à Nicée.

Dion Cassius est en outre un grand écrivain produisant plus de 80 livres retraçant les 973 ans de la vie de Rome, de sa fondation à Alexandre Sévère en 229. Ne sont conservés intégralement que les livres 37 à 60, soit de 68 av. J.-C. les autres ne sont connus que par des abréviateurs comme les Byzantins Xiphilin et Zonaras.

Prenant modèle sur Thucydide, Dion Cassius va pourtant s'en détacher en partie. Deux temps structurent l'œuvre, les cinquante premiers livres sont dédiés aux 723 premières années de Rome, de sa fondation à la bataille d'Actium en -31 et les trente derniers aux 250 années impériales.
Une nette différence se fait sentir entre les deux. La période impériale est bien plus privilégiée que l'autre.
Dion Cassius défend la position des sénateurs au sein d'une monarchie qui ne leur laisse finalement que peu de place. Le dialogue fictif entre Mécène et Agrippa au livre 52 permet à Dion Cassius de faire le point sur les différents régimes mais l’œuvre entière témoigne d'un souci constant de préciser la nature du régime politique de Rome, le fonctionnement de ses institutions et ses évolutions.

Grâce à son expérience politique, Dion Cassius est un témoin important de son époque et un précieux commentateur des aspects politiques de l'Histoire et il ne faut pas dédaigner son témoignage sur des périodes plus anciennes et notamment sur les institutions républicaines. Sa version des faits peut parfois mettre au jour une tradition disparue chez les autres historiens. L'œuvre de Dion Cassius est une des sources majeures pour la connaissance de la période impériale et notamment celle de l'époque de l'auteur puisque les détails fourmillent.
En ce qui concerne la guerre des Gaules, les sources de Dion sont contemporaines des faits et s'appuient sur les récits de témoins oculaires. Le récit de la bataille de Sabis (livre 39, 2) montre que les sources de Dion Cassius sont des notices remontant à des officiers de la VIIIe ou de la XIe légion.

Sur le plan esthétique, l'Histoire de Dion Cassius emprunte certains traits à Thucydide (emploi d'un style attique et récurrence d'une structure binaire). Son modèle par son goût du merveilleux et par la place qu'il ménage aux prodiges et aux présages et, par ailleurs, son écriture, qui repose beaucoup sur la pratique de la rhétorique et sur les schémas enseignés, ont nuit à sa réputation historiographique. La valeur historique de son œuvre et l'intérêt de ses choix de composition sont au centre des recherches actuelles, ce qui contribue fortement à la réhabilitation de cet historien.

Toutes ces œuvres sont donc un véritable trésor de la période Romaine, même s'il faut toutefois prendre du recul par rapport à ses propos qui ne sont pas toujours objectifs du fait de son rôle et de ses origines. Les récits des historiens Romains postérieurs au règne de Néron, tels Dion Cassius, Tacite et Suétone, soulèvent une multitude d'interrogations sur la fiabilité de ces témoignages de « seconde main ».

Il commence son œuvre historique en écrivant une biographie de Commode puis une de Trajan en qui, certains historiens, voient une redite de son « histoire ».
«…voilà pourquoi je n'est pu laisser ce premier ouvrage isolé et l'insérer dans cette histoire, afin de rédiger en écrit, dans un seul corps d'ouvrage, tout ce qui s'est passé depuis l'origine jusqu'au moment où il plaira à la Fortune. »  Dion Cassius, liv. LXXII, 23. Publié sur le site méditerranée »

Il commence son œuvre historique en écrivant une biographie de Commode puis une de Trajan en qui, certains historiens, voient une redite de son « histoire ».
Sur Commode : « …comme ce sont des choses faites par l'empereur, des choses que j'ai vues et entendues moi-même en détail, pour y avoir assisté, et dans lesquelles j'ai parlé, j'ai cru de mon devoir de n'en rien cacher et de les transmettre au souvenir de la postérité, de même que s'il s'agit des événements les plus grands et de la plus haute importance. Sur le reste aussi des événements d'alors, je serai plus minutieux dans mon récit que pour ce qui précède, attendu que j'y ai pris part et que je ne connais, parmi ceux qui sont capables d'en écrire convenablement l'histoire, personne qui en soit aussi exactement informé que moi. » Dion Cassius, liv. LXXII, 18. Idem

Il en a fait une aussi sur Arrien qui s'est malheureusement perdue. Les quelques succès qu'il remporte sur ces œuvres lui donnent l'idée d'écrire une « histoire Romaine » qui, elle aussi, à l'identique de ses autres œuvres sont inspirées par un « démon » ou un « génie » selon ses propres dires.
« …afin de rédiger en écrit, dans un seul corps d'ouvrage, tout ce qui s'est passé depuis l'origine jusqu'au moment où il plaît à la Fortune. Cette déesse m'encourageant à écrire l'histoire lorsque je me tiens sur la réserve et que je crains de m'en charger, me fortifiant dans des songes lorsque la difficulté me faisait renoncer à mon entreprise, et me donnant la flatteuse espérance que, dans la suite, le temps laissera subsister mon œuvre sans la ternir en rien, j'ai eu, vraisemblablement, en elle un surveillant pour régler ma conduite dans la vie, et c'est pour cette raison que je lui suis dévoué. »  Dion Cassius, liv. LXXII, 23. Publié sur le site « méditerranée » 

Elle va de l'arrivée d'Enée en Italie jusqu'au règne de Sévère Alexandre, sous forme de postface pour cet empereur, sinon elle s’arrête avec la fin d'Héliogabale.
« J'ai lu à peu près tout ce que divers historiens ont écrit sur les Romains, mais je n'ai pas tout inséré dans mon ouvrage : J'ai dû choisir et me borner... Si j'ai fait usage des ornements du style, autant que mon sujet le comporte, ce n'est pas une raison pour révoquer en doute ma véracité, comme cela est arrivé à l'égard d'autres écrivains : Car je n'ai rien négligé pour unir le mérite du style à l'exactitude historique. Je commence mon récit à l'époque où la lumière brille dans les traditions qui nous sont parvenues sur la terre que nous habitons, je veux dire sur la contrée où Rome a été fondée. »  Préface de Dion Cassius.

Cet essai devait figurer dans un volume collectif consacré à l’autobiographie politique dans le monde Gréco-Romain, mais divers délais éditoriaux n’ont pas permis son inclusion. Michel Christol, Antony Hostein, Benoît Rossignol et François Villeneuve ont contribué à améliorer cette étude par leur relecture attentive et leurs suggestions.

Les guerres contre les pirates et contre Mithridate.
La conjuration de Catilina.
La conquête de la Gaule.
Les troubles politiques où Cicéron, Clodius et Milon jouent le principal rôle, sont esquissés à grands traits : L'historien a hâte d'arriver aux événements qui le préoccupent.
La lutte entre César et Pompée.
Les maux de la guerre civile,
La crise décisive qui commence à la dictature de César et finit au principat, sont racontés avec plus de détail. Ainsi le veulent les convictions politiques de Dion : Il est du nombre de ces Orientaux qui, appelés dans le sénat Romain, s'efforcent de faire prévaloir les idées monarchiques.
A leur sens, la voie la plus sûre pour y parvenir, est de présenter le tableau énergique des malheurs qu'entraînent les excès de la liberté...
Écoutez avec quelle satisfaction mal contenue il expose les changements accomplis par Auguste : « Voilà, dit-il, comment Rome reçoit une constitution meilleure, et bien plus propre à assurer son salut. (je suis d'accord avec lui) Elle n'aurait pu être sauvée, si elle avait continué de vivre sous un gouvernement démocratique.
Les mêmes convictions dictent le célèbre discours de Mécène. L'époque impériale est pour Dion une époque de prédilection. Aussi , raconte-t-il longuement les règnes d'Auguste et de Tibère : Il en est de même sans doute des suivants.
Malheureusement, après le règne de Tibère, son ouvrage, qui nous aurait fourni d'abondants secours pour les temps où l'histoire Romaine devient stérile, nous est parvenu fort abrégé.

Dion manque d'originalité, mais il s'efforce de marcher sur les traces des grands modèles, et il puise, dans son commerce avec les plus beaux génies de la Grèce antique, un style et un ton qui le placent bien au-dessus de ses contemporains.
Les portraits d'Annibal, de Viriathe, de Scipion l'Africain, rappellent la manière de Thucydide, la description de la bataille de Pharsale ne dépare pas les récits de Tite-Live, et le récit de la guerre de Sextus Pompée peut figurer à côté des plus belles pages de Polybe. Enfin, le tableau de l'élévation et de la chute de Séjan présente plus d'un trait digne de Tacite. Une analyse rapide justifie cette assertion...

Séjan, par une fatale. ressemblance de mœurs et de caractère, a mérité l'affection de l'empereur : Les dignités lui sont prodiguées, des statues s'élèvent en son honneur, les personnages les plus illustres, les consuls eux-mêmes, vont à l'envi saluer, chaque matin, l'heureux favori.
Bientôt l'ombrageux Tibère se sent effacé : Dans son ministre il ne voit plus qu'un rival, dont la perte est sur-le-champ résolue, mais il dissimule : Il veut parer sa victime, pour rendre sa vengeance plus éclatante. Il nomme donc Séjan consul, et le proclame le confident de ses pensées, dans ses lettres, dans ses entretiens, il ne l'appelle plus que son cher Séjan.
Le peuple se laisse prendre au piège : Partout il érige au favori des statues d'airain, à côté de celles de l'empereur : Sur les théâtres, 2 sièges d'or sont destinés l'un au maître, l'autre au ministre, désormais unis dans le même culte. On s'empresse autour de lui, on se bat à sa porte, chacun craint de ne pas être vu, ou d'être vu le dernier.
L'empereur, qui a tout observé, croit que le moment de frapper est enfin venu. Par une conduite capricieuse, il commence à détacher le peuple et le sénat de leur idole, puis il fait répandre le bruit que Séjan va être investi de la puissance tribunitienne.
En même temps, il envoie à Rome Naevius Sertorius Macrin (non non ce n'est pas l'ancêtre du ministre), nommé secrètement chef des cohortes prétoriennes, à la place de Séjan. Macrin arrive, de nuit, dans la capitale de l'Empire, et se rend incontinent chez le consul Memmins Régulus, qu'il met dans la confidence des projets de l'empereur.
Aux premiers rayons du jour, il court au mont Palatin, où le sénat s'est réuni, dans le temple d'Apollon. Séjan ne siège pas encore : Macrin le rencontre, et comme le favori parait fort affligé de n'avoir point reçu des lettres de son maître, Macrin, pour le consoler, lui annonce, loin de tout témoin, qu'il est chargé de le revêtir de la puissance tribunitienne : Séjan , transporté de joie, s'élance dans le sénat. Cependant Macrin a fait connaître aux prétoriens le décret qui les met sous son commandement : Il leur ordonne de s'éloigner, et les remplace par les gardes de nuit... Il entre aussitôt dans le sénat, remet aux consuls la lettre de l'Empereur, sort avant qu'ils n'en donnent lecture, et, après avoir chargé Lacon de veiller en ce lieu à la tranquillité publique, il se rend auprès des prétoriens, pour prévenir lui-même tout désordre de leur part...
En ce moment, on lit dans le sénat la lettre de l'Empereur, elle est longue, et composée avec la plus perfide habileté. Les griefs contre Séjan ne sont pas présentés collectivement : Au début, Tibère parlait même d'autre chose. Venait ensuite un léger blâme dirigé contre le favori : Puis il est encore question d'un tout autre sujet. Enfin Séjan est attaqué de nouveau, et l'Empereur déclare que 2 sénateurs dévoués à son ministre, et ce ministre lui-même, doivent être mis en prison... Alors quel subit changement ! Ces mêmes sénateurs qui, avant la lecture du message impérial, font entendre des acclamations en l'honneur de Séjan prêt à recevoir la puissance tribunitienne, quittent leurs sièges. Ne voulant plus se trouver à côté de celui qu'ils se glorifiaient naguère d'avoir pour ami. Les tribuns du peuple et les préteurs l'entourent pour l'empêcher de sortir, dans la crainte qu'une émeute n'éclate, s'il se montre hors du sénat.

La lecture de la lettre est à peine terminée, et déjà 1 000 clameurs retentissent contre Séjan : Les uns le maudissent, parce qu'il leur a fait du mal, les autres, parce qu'ils le redoutent, ceux-ci désavouent leur ancienne amitié, ceux-là expriment la joie que leur cause sa chute...
Enfin il est entraîné hors du sénat et conduit en prison par Régulus, escorté des autres magistrats.
Ce récit est suivi de quelques réflexions. Ici on laisse parler l'historien :
« Jamais plus mémorable exemple de la fragilité humaine n'a prouvé qu'il n'est permis à personne de s'enorgueillir. Ils mènent en prison, comme le plus faible des mortels, celui que, dès l'aurore, ils ont tous accompagné au sénat, comme un homme beaucoup plus puissant qu'eux !
Naguère il leur paraissait digne de 1 000 couronnes, et maintenant ils le chargent de chaînes, naguère ils lui ont servi de cortège, comme à leur maître, et maintenant ils le gardent comme un fugitif, et ils arrachent de ses mains le voile dont il veut couvrir sa tête.
Ils l'ont décoré de la toge bordée de pourpre, et maintenant ils le frappent sur la joue ! Ils se sont prosternés à ses pieds, ils lui ont offert des sacrifices comme à un dieu, et maintenant ils le conduisent à la mort ! Le peuple aussi, accouru sur son passage, lui reproche avec 1 000 imprécations la mort de plusieurs citoyens, et se moque des rêves de son ambition. Il renverse toutes ses statues, les fant voler en éclats et les traîne dans la boue, comme pour assouvir sa fureur sur Séjan lui-même, qui peut voir à quels supplices il est réservé.
On le met en prison : Bientôt après, que dis je ? Le jour même, le sénat s'assemble dans le temple de la Concorde, situé prés delà : Profitant de l'état des esprits, et ne voyant autour de Séjan aucun prétorien, il le condamne à la peine capitale. Séjan est donc précipité du haut des gémonies, livré pendant 3 jours aux insultes de la populace, et enfin jeté dans le Tibre. »

L'intérêt du récit, le choix et la sobriété des détails, la convenance et la mesure du style, placent cette narration à côté des plus belles pages des historiens de l'antiquité.
A la vérité, Dion en a peu d'aussi remarquables, mais, ne l'oublions pas, il vit à une époque où la littérature grecque n'enfante guère que des rhéteurs et des sophistes.
Élevé à leur école, il sent le besoin de se dépouiller de la maille Bithynienne, et de combattre l'influence de son siècle par l'étude des modèles. Il s'attache donc à Thucydide, comme Appien à Xénophon : S'il ne peut triompher des défauts de son éducation et de son temps, ses efforts ne sont pas toujours impuissants.
GENEALOGIE DES CÉSARS
De Thucydide à Dion, il y a toute la distance qui sépare le génie du talent de l'imitation, mais quand il s'agit d'un écrivain qui jette un dernier éclat sur une littérature dont l'antique splendeur ne doit renaître qu'à la voix des défenseurs du christianisme, ne faut-il pas tenir compte des circonstances qui agissent sur son esprit et sur son style ? A ce point de vue, Dion est encore un digne représentant de la muse de l'histoire. S'il n'a pas l'énergie de Thucydide, la pureté, la douceur et l'abondance de Xénophon, il se montre avec avantage à côté d'Appien, et il est bien supérieur à Hérodien, qui lui-même ne doit pas être confondu avec les fastidieux compilateurs de l'Histoire Auguste.

 Dion Cassius — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dion_Cassius
Dion Cassius, en latin Lucius (ou Claudius) Cassius Dio (Cocceianus ?) (Nicée, Bithynie, v. ... Après quelques années en dehors de Rome (certainement avec la fonction de gouverneur dans une province), il prit les fonctions de consul suffect ...

La pratique de l'autobiographie politique aux IIe-IIIe siècles - Persée
www.persee.fr/doc/ccgg_1016-9008_2009_num_20_1_1691
de F Chausson - ‎2009 - ‎Autres articles
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