lundi 24 octobre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 214

3 OCTOBRE 2016...

Cette page concerne l'année 214 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

L'OSMOSE DIFFICILE ENTRE LES MÉSOPOTAMIENS ET ROME.

Vers 204, Abgar IX se convertit au christianisme. À la suite de cette conversion, le christianisme syriaque se développe autour d'Édesse et de nombreux monastères sont construits, en particulier celui de la colline, le Torâ-dOurhoï.
En 216, sous le règne d'Abgar X Severus Bar Abgar (IX), l'empereur Romain Caracalla s'empare définitivement du petit royaume, qui devient une province Romaine.
Cependant on a trouvé des monnaies au nom d'un Ma'Nu IX Bar Abgar (X) Severus et d'un Abgar XI Farhat Bar Ma'Nu avec sur l'autre face la tête de l'empereur Romain Gordien III le Pieux, ce qui laisse supposer aux spécialistes que les Romains laissent encore quelque temps des souverains en place...

En 216, Caracalla s'empare par traîtrise de Severus Abgarus IX, le roi d'Osroène et d'Edesse, l'envoie prisonnier à Rome et fait d'Edesse et du royaume une colonie Romaine.

En mai, l'empereur entre en Arménie et fait prisonnier le roi Khosro Ier et toute sa famille.

En été, les troupes Romaines dirigées par le comédien ou danseur Théocrite selon la volonté de Caracalla, sont battues en Arménie.

En fin d'année, Caracalla demande la main de la fille du roi Artaban V, franchit le Tigre, et avec toute l'armée romaine rejoint la Mésopotamie pour les noces impériales, près de Ctésiphon. Mais, Caracalla donne le signal, les légionnaires massacrent les convives Parthes... L'empereur viole les tombeaux des rois d'Adiabène qu'il prend pour ceux des Arsacides, ravage un morceau de la Médie et retourne en Mésopotamie à Edesse.

Les colonies Romaines sont des établissements créés par l’État Romain et destinés au contrôle d’un territoire récemment conquis, à la différence des colonies Puniques, comptoirs commerciaux, ou des colonies Grecques, colonies de peuplement.

Les premières colonies en Italie relaient les fondations de la Ligue Latine, et sont avant tout des garnisons placées en des points stratégiques, sur le front ou les axes de la conquête Romaine.
Ensuite, des colonies agraires comme à Ariminum offrent de nouvelles terres aux citoyens.

La multiplication des guerres au IIe siècle crée aussi des problèmes de mobilisation, et là encore la solution va concourir au mouvement de colonisation : À l’armée de citoyens de classe aisée ou moyenne se substitue une armée de volontaires prolétaires et ruraux, qui attend tout de son chef : Solde, butin, cadeaux lors des triomphes et à la démobilisation, des terres lors d’assignations coloniales.
Les fondations directes de colonies Latines se raréfient, avec l’octroi de la citoyenneté Romaine à tous les citoyens latins d’Italie.
Les colonies Romaines sont au fil du temps un puissant facteur de romanisation, grâce aux colons Italiens ou originaires de provinces bien romanisées parlant le latin.
Leur rôle de modèle de civilisation urbaine et leur activité économique facilitent l’intégration des populations soumises. Des colonies sont aussi créées dans les territoires Orientaux, sur des cités existantes, qui dans ce cas conservèrent leur civilisation Grecque.
Sur une période de plusieurs siècles, la politique Romaine de fondation de colonies ne connaît qu’exceptionnellement des problèmes, ce qui traduit son succès d’ensemble :
En 123 av. J.-C., projet des Grecques de fondation d’une colonie sur les ruines de Carthage. Impie en raison de la malédiction de 146 av. J.-C. prononcée sur ces ruines, le projet coûte la vie à son auteur, interrompu par décret en 121 av. J.-C.
Jules César le réalise au siècle suivant en fondant la Colonia Julia Carthago.

En 132, le projet d'Hadrien de relever les ruines de Jérusalem par une colonie Colonia Aelia Capitolina suscite une nouvelle révolte des Juifs.

BAS-RELIEF
De même, après 212 et la constitutio antoniniana, « Les gentilices romains..., les noms Romains apparaissent surtout dans les textes publics (honorifiques ou de fondation de tombeau), alors que les textes privés (religieux ou funéraires à l’intérieur des tombes) ne les mentionnent que rarement. La situation était fort différente auparavant, car le nombre de citoyens Romains à Palmyre peut surprendre par sa modestie pendant les 2 premiers siècles de notre ère. Si l’on ôte de la liste les Palmyréniens qui servent ou ont servi dans l’armée Romaine, il ne reste qu’une dizaine de noms, sans doute ceux de notables qui ont rendu d’insignes services aux autorités romaines.

Les officiers de l’armée Romaine sont bien implantés dans la société de la ville, et certains, selon un processus courant, ont reçu la citoyenneté locale et exercent des magistratures, carrières procuratoriennes équestres,....

Palmyre, colonie Romaine depuis Caracalla, reproduit la norme institutionnelle, et le nombre d’officiers équestres qui en sont issus est un bon exemple de cette intégration. En même temps, peu d’entre les soldats palmyréniens de l’armée Romaine sont attestés sur place comme vétérans, le nombre de citoyens avant 212 est faible. Palmyre est certes devenue colonie, mais cela ne va pas sans ambiguïté, car elle n’est pas seulement colonie, mais « métro-colonie », comme Pétra et sans doute Émèse et Antioche, ce qui peut être compris comme l’adaptation d’une formule sémitique. Malgré l’intégration ancienne à l’Empire et en dépit de forts signes d’attachement, on a toujours l’impression que l’éloignement de Palmyre et la force de sa culture propre ont permis de préserver son caractère original. L’étude de l’architecture palmyrénienne donne d’ailleurs la même impression...

Les fouilles récentes de Zeugma ont révélé une cité dont certaines villae et leurs mosaïques (datées du IIIe siècle) n’ont rien à envier à celles de la capitale provinciale, Antioche. De ce point de vue, évidemment, la cité de Séleucie-Zeugma apparaît beaucoup plus intégrée aux courants qui traversent l’Empire que ses voisines méridionales comme Doura. Le témoignage des découvertes céramiques indique que Séleucie/Zeugma participe alors aux grands courants d’échanges méditerranéens, même s’il existe aussi des productions locales. Comment aurait-il pu en être autrement alors que la ville a accueilli pendant près de deux siècles une légion, la IV Scythica « Legio IV Scythica,..., et qu’elle se situe sur un point de passage entre l’Empire Romain et son voisin Arsacide ? Comme à Doura, la présence de l’armée Romaine a été un facteur de romanisation, même si la situation était sans doute un peu différente. La ville est une fondation hellénistique qui est restée plus longtemps que Doura dans le royaume Séleucide.

Les résultats des fouilles n’ont pour l’instant été publiés que sous forme préliminaire, mais on peut d’ores et déjà en tirer quelques enseignements, en particulier un développement de la ville au début de la période Romaine, ou à la rigueur à l’extrême fin de l’époque hellénistique. « Chronique.... Le caractère hellénique est marqué aussi par l’existence d’institutions civiques ou de concours attestés au moins aux IIe et IIIe siècles ». Pendant la période Romaine, époque sur laquelle on est le mieux renseigné, l’onomastique de la ville est un mélange de noms grecs (en majorité), sémitiques et latins. Quel que soit le type de nom, il y a peu de variations dans le style et l’iconographie des reliefs funéraires. Pour l’unité du point de vue de l’art funéraire de... qui constituent la majorité du corpus épigraphique. Toute conclusion sur une éventuelle stratification.... Zeugma appartient à une région dont le faciès culturel est caractéristique, proche de celui de Hiérapolis ou d’Europos/Karkémish.

Comme Nisibe, Édesse a eu une certaine importance sous les Séleucides, avant d’être conquise et de devenir la capitale d’une petite principauté arabe qui, à son tour, passe sous contrôle Romain. L’hellénisation de la ville est difficile à apprécier, au moment où elle est transformée en colonie. À part quelques chroniques tardives qui donnent des renseignements épars, on a peu de sources sur l’Édesse des Abgarides. On suppose sans risque que les institutions d’une cité grecque ont disparu, pour autant qu’elles aient jamais vraiment existé. Ainsi, à Doura, il est possible que la ville ait seulement existé tardivement... : la Chronique d’Édesse, dans son récit de l’inondation de 201, mentionne des officiers royaux, scribes ou commissaires La Chronica minora, I, Corpus Scriptorum Christianorum.... La transformation en colonie dans les années qui suivent la conquête, ainsi que celle de Harran, ont pourtant dû s’appuyer sur une population au moins en partie hellénisée. On sait qu’ elle existe à Harran, au début de l’époque.... C’est sans doute dans cette élite bilingue qu’ont puisé les autorités Romaines lors de la « colonisation » de la ville. Parmi eux se trouvent Marcus Aurelius Abgar, fils de Ma’nû, et Abgar, fils de Hapsaî, stratèges (= duumviri) de la ville d’après un contrat de vente daté de 243 et découvert à Doura-Europos. À ce moment, la ville possède les institutions normales d’une colonie et la population est divisée en tribus, elle l’est également à Harran, d’où est originaire Lucius Aurelius Tiro, l’acheteur.

Quelques années plus tard, les actes officiels de Marcopolis sont en grec, mais les souscriptions restent en araméen, ce qui atteste un bilinguisme général au moins parmi les élites. On peut donc, grâce à ces documents, avoir l’impression d’assister à la marche même de la romanisation dans ces confins de l’Empire. Le maintien et le retour de la monarchie Abgaride pendant une courte période peuvent être la conséquence de la politique habituelle de Rome de confier les régions peu hellénisées à des dynastes locaux, avec des intervalles pendant lesquels la province repassait sous contrôle Romain, souvent pour punir un souverain indiscipliné. C'est le cas par exemple de la Commagène voisine au cours du Ier siècle.
Pour l’Osrhoène, Dion Cassius (LXXVIII, 12,1) témoigne de l’adoption forcée des coutumes romaines sous l’impulsion d’un souverain qui peut être soit Abgar le Grand, soit son fils Abgar Severus, et qui est destitué en 212 par Caracalla. La destitution et les méthodes brutales de romanisation d’Abgar ne sont peut-être pas à mettre en rapport, comme une lecture trop rapide de Dion Cassius pourrait le laisser penser. Il est en tout cas probable que cette politique doit à l’origine avoir l’aval de Rome.

Les phénomènes actifs de résistance à Rome sont très difficiles à mettre en évidence. Il est par exemple probable qu’existaient à Édesse, dans le courant du IIe siècle, un parti s’appuyant sur Rome et un autre sur les Parthes, dans une lutte pour le pouvoir, sans doute au sein même de la famille royale. Ce conflit relève donc plutôt de l’histoire politico-militaire, et on ne sait pas quelle est la participation des populations locales. On peut éventuellement proposer que des phénomènes de ce type soient à l’origine de la déposition par Caracalla de Abgar Severus qui aurait pu adopter une position pro-iranienne. Il y a dans la population d’Édesse une partie (de l’élite du moins) qui est pro-romaine, savoir si d’autres sont fortement opposées à ce mouvement est plus difficile à entrevoir d’après les sources disponibles, même si cela est probable.

De même, le banditisme est assez mal documenté dans la région après la conquête Romaine, à l’exception principale de Palmyre dont le commerce est menacé par les nomades. Le banditisme est bien attesté en Judée et en Arabie,.... Le fait que la province ait été une zone frontière sensible et donc pourvue de garnisons puissantes a pu contribuer à cette impression de sécurité. La steppe est quant à elle plus difficile à contrôler efficacement, malgré le rôle joué par les Palmyréniens.

En fait, l’image qui apparaît est celle d’une région dans laquelle quelques notables, et parmi eux les vétérans, doivent se sentir Romains, ou au moins le disent en cas de recours à l’administration. Le reste de la population n’a pas le temps d’être influencé en profondeur par la romanisation. La suite de l’histoire de la région montre que l’influence gréco-romaine ne doit pas être entièrement nulle (la culture syriaque en est un bon exemple), mais les textes montrent surtout ce que F. Millar appelle « la présence visible de l’Empire. S’il y a dans la région peu de traces d’hostilité de principe à Rome, cela ne veut pas dire qu’il n’y en a jamais eu, mais l’attachement aux traditions locales ainsi que leur résistance sont marquants, aussi bien à Palmyre qu’à Doura ou Édesse
Toutes les zones rurales dans lesquelles des vétérans se sont installés et qui sont sous le contrôle de l’administration militaire Romaine ont vu la naissance d’un milieu où la romanisation est en cours, mais loin d’être achevée. Plus à l’est, sur les bords du Tigre, on pense en particulier à l’inscription bilingue gréco-araméenne d’un vétéran « A Roman veteran.... Là comme ailleurs, la présence de Rome crée une nouvelle culture qui emprunte fortement à celle de l’Empire, mais il ne s’agit en aucun cas d’un oubli des valeurs et de l’héritage qui constituent le fond culturel propre à la région. De manière caractéristique, un vétéran appelé Antonius Domitianus dédie un autel au maître des dieux, appelé Zeus olympien en grec et Marahallé en araméen, mais le nom araméen apparaît aussi dans la version grecque sous la forme translittérée Marhªaºllh. Le défunt étant peut-être originaire de Mésopotamie, comme le supposent les premiers éditeurs du texte, mais il peut aussi s’agir d’un soldat installé là après une carrière militaire dans la région.



214 — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/214
Cette page concerne l'année 214 du calendrier julien. Page d'aide sur l'homonymie Pour 214 ... Janvier : Édesse obtient le statut de colonie romaine après la déposition par Caracalla de son roi Abgar IX Sévère. Printemps : Caracalla décide ...
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La romanisation de Palmyre et des villes de l'Euphrate - Cairn.info
https://www.cairn.info/revue-annales-2004-2-page-313.htm
de JB Yon - ‎2004 - ‎Cité 7 fois - ‎Autres articles
Quelques années plus tard, exactement entre 132 et 147, un grand caravanier du nom de ..... de la ville au début de la période romaine, ou à la rigueur à l'extrême fin de l'époque hellénistique .... souverain qui peut être soit Abgar le Grand (VIII), soit son fils Abgar Severus (IX), et qui fut destitué ..... 212-214 (SEG, XIV, 829).

Classica et Orientalia - JStor
https://www.jstor.org/stable/pdf/4197076.pdf
datant des dernieres annees de Hatra, que M. David Oates edite sous le titre : A Note on .... l'expedition de Severe Alexandre etait alors terminee depuis deux ans et, sans qu'il y ait eu ... En quittant Rome au printemps de 214 Caracalla partait, nouvel. Alexandre ... de la capture d'Abgar IX d'Edesse et du roi d'Arm6nie par .

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