lundi 17 octobre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 221

26 SEPTEMBRE 2016...

Cette page concerne l'année 221 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES MALHEUREUSES ÉPOUSES D’HÉLIOGABALE

BOUCLE D'OREILLE DE JULIA AQUILA SEVERA
26 juin, Rome (date probable, entre le 14 et le 30 juin) : Le jeune Alexianus (futur Sévère Alexandre) est adopté par son cousin Héliogabale et fait César. Le 10 juillet il est coopté parmi les Sodales Augustales.

Juillet (date probable) : Élagabal, jaloux de Alexianus, annonce sa destitution au Sénat et aux Prétoriens. Il recrute des sbires pour tuer le jeune homme, mais les Prétoriens révoltés envahissent l'hippodrome des jardins impériaux, où ils forcent l'empereur à réintégrer son cousin . l

Après le 29 août, Rome : Héliogabale épouse Annia Faustina après avoir répudié Julia Aquilia Severa...

Il était une fois, il y a 1 800 ans, dans la ville d’Émèse, l’ancienne Homs de la Syrie actuelle de Bachar al Assad, une jeune personne que l’on a fait passé pour le descendant d’un empereur... On lui fait épouser diverses femmes dont il ne semble pas particulièrement apprécier les relations, et à 14 ans, il entame la carrière d’un empereur fastueux qui après avoir entretenu une kyrielle de profiteurs, célébré  moultes orgies phalliques, finit massacré dans les toilettes de son palais.

Son arrière grand-père maternel Julius Bassianus, qui est aussi le beau-père de l’empereur Septime Sévère et le prince de la ville Syrienne d’Émèse, lui a légué les fonctions de grand prêtre du Dieu solaire El Gabal, vénéré dans sa ville… Ce qui explique le sobriquet malveillant que donneront plus tard à cet empereur des historiens latins forts critiques à son égard.
Notre Varius Héliogabale est donc à la fois prince Syrien, citoyen Romain, prêtre du Soleil et petit cousin de Caracalla.

Après le meurtre de cet empereur (8 avril 217), toutes les femmes de la branche Syrienne de la famille impériale, chassées de Rome, se replient dans leur fief d’Émèse. Il y a là : Julia Moesa, sa grand-mère , Julia Soaemia, sa mère et Julia Mammaea, sa tante et mère du futur empereur Alexandre Sévère... Et toutes complotent à qui mieux mieux contre Macrin, l’assassin présumé et successeur de leur bon parent Caracalla...

Or, les hasards de la génétique ont voulu que les traits du petit Varius Héliogabale soient un peu rassemblant à ceux son impérial cousin assassiné... Une telle coïncidence ne peut être qu’un signe du destin dont il faut impérativement tirer parti !
Ces dames d’Émèse, font donc courir la rumeur qu’en fait, le petit Varius est bien le fils légitime de Caracalla.

C’est un très gros mensonge… Mais comme ni Caracalla, ni le vrai père un patricien Romain nommé Sextus Varius Avitus, mort quelques années après la naissance de son fils, ne sont en mesure de rétablir la vérité, les anciens soldats de l’empereur assassiné mordent à l’hameçon ! « Si la mère Héliogabale elle-même confesse son adultère et la bâtardise de son fils, c’est qu’il doit y avoir anguille sous roche ». Et puis surtout, les légionnaires ont tellement envie d’accréditer cette fable…
L’empereur Macrin commence sérieusement à les ennuyer, lui qui vit dans le luxe, le calme, la volupté et la débauche à Antioche tandis qu’eux croupissent sous de pauvres tentes, parqués comme des bêtes de somme aux confins du désert Syrien !
JULIA AQUILLA SEVERA
Et, comble du comble, ce civil, qui ne connaît guère l’armée que par ouï-dire, a le culot d’exiger une discipline de fer… Des contraintes inhumaines auxquelles il est bien incapable de se plier lui-même !

La fiction de la naissance illustre du petit Varius Héliogabale est donc la bienvenue, elle permet à l’armée de se débarrasser du tyran en sauvegardant les apparences de la légalité.
Et les soldats, en masse, d’abandonner les infâmes campements où les cantonne Macrin pour venir, sous les murs d’Émèse, voir, entendre, applaudir et complimenter ce petit Héliogabale, qui ressemble tant à leur cher imperator Caracalla …

Macrin tente bien de réagir, mais les quelques maigres troupes qu’il parvient péniblement à rassembler pour affronter son jeune rival désertent sur le champ de bataille... L’assassin de Caracalla, abandonné de tous, s’enfuit et rattrapé, il est exécuté peu après, ainsi que son fils Diaduménien, qu’il a déjà présomptueusement désigné pour lui succéder.

Au mois de juin 218, le jeune Varius, qui a repris le nom de Marc Aurèle (Marcus Aurelius Antoninus) déjà abusivement porté [par] son père supposé Caracalla, se retrouve le seul maître de tout l’Empire Romain. Il a 14 ans.
Bien sûr, l’historien grec Hérodien (V, 6 : 1) indique bien qu’au début de son règne, Héliogabale « envoie à la mort un très grand nombre de personnages célèbres et riches, accusés auprès de lui, d’avoir désapprouvé et raillé son comportement »... Mais il y a tout lieu de croire qu’il ne s’agisse là que de la très classique « épuration politique » qui marque toujours la réussite du coup d’état d’un prétendant à l’Empire Romain

Héliogabale, fastueuse marionnette, laisse les rênes du gouvernement à sa grand-mère, Julia Moesa et à sa mère, Julia Soaemias.
Ce sont ces emprises féminines, la superstition de l’empereur, ses caprices enfantins, ses dépenses inconsidérées, ses mariages homosexuels, qui horripilent le plus les « vieux Romains » et précipitent sa chute.

Héliogabale commet alors la plus incroyable des stupidité. Confronté à une armée de plus en plus hostile, au lieu de calmer le jeu, il fait courir le bruit de la mort d’Alexandre, sans doute pour mieux évaluer la popularité de son cousin. C'est l’émeute : Peuple, Sénat et surtout l’armée se massent devant le palais pour demander des comptes à l’empereur (impératrice – prêtre(sse).
Heureusement, pour sauver sa tête, l’empereur peut exhiber devant tous un Alexandre bien vivant. La foule se calme un peu et commence même à se disperser. Mais le rancunier Héliogabale, dans un ultime caprice enfantin, fait arrêter les meneurs de la manifestation et les condamner pour crime de lèse-majesté.
Alors, la foule en colère envahit le palais, et c'est le carnage… Les favoris et les mignons de l’empereur sont littéralement dépecés, émasculés, empalés. C'est ensuite le tour de l’empereur qui est massacré.

Les historiens, anciens, considèrent qu’Héliogabale est, à l’instar de Néron, Domitien et Commode, un empereur dément, un « César fou ». Il se trouve pourtant un aspect de son règne moins incohérent que les autres : Il s’agit de sa politique religieuse.
JULIA PAULA
Le jeune empereur se considère, avant tout, comme le grand-prêtre de son dieu solaire El Gabal. À ce titre, il a voulu que le soleil d’Émèse domine, et à terme supplante, toutes les autres divinités.[…]

Dès lors, quoiqu’on puisse ironiser sur le ridicule mariage qu'Héliogabale célèbre entre deux cailloux : L’un représentant son dieu solaire d’Émèse et l’autre la divinité lunaire, acheminée à grands frais de Carthage... En matière de politique religieuse, le jeune empereur a donc le grand tort d’avoir raison trop tôt.

Malgré son souci de promouvoir le culte solaire, l’empereur laisse les Chrétiens en paix. Le rédacteur, anonyme et tardif (Ve siècle), de l’Histoire Auguste prétend bien qu’il a eu l’intention de transférer dans son temple du Soleil de Rome « les religions des Juifs, des samaritains et les rites chrétiens, afin que le clergé d’Héliogabale détienne les mystères de tous les cultes ».
Cette affirmation relève sans doute uniquement de l’imagination débridée de l’auteur de l’Histoire Auguste. Cependant, il n’en est pas moins fort vraisemblable qu’Héliogabale ait entendu parler de la religion chrétienne : Les Chrétiens étaient nombreux en Syrie et Anicet, pape de 155 à 166, était, comme lui, originaire d’Émèse.

Nous noterons aussi qu’après l’assassinat d’Héliogabale, la populace, qui vient de dépecer son empereur se livre à une violente chasse anti-chrétien où le pape Calixte perd la vie : Écharpé par la foule, on lui attache une pierre au cou et, en visant bien, on le jette d’une haute fenêtre dans un puits profond...
Ce massacre tend à prouver que les Chrétiens de Rome sont, pour le moins, considérés comme des amis et des alliés de l’empereur-grand-prêtre Héliogabale.

Une pierre antique vient à notre secours, et nous donne l’explication des cérémonies phalliques. C’est une cornaline gravée, qui représente la pompe phallique. Un char triomphal porte une espèce d’autel, sur lequel repose un Phallus, d’une grandeur colossale. Un génie s’élève au-dessus du simulacre et tient sur lui une couronne suspendue. Le char, ainsi que la figure du génie, sont entièrement abrités par un dais ou vaste draperie carrée, soutenue aux quatre coins par des piques, dont chacune est portée par une femme à demi nue.
Ce char est traîné par des boucs et des taureaux, sur lesquels sont montés des enfants ailés.
Il est précédé par un groupe de femmes sonnant de la trompette. Plus avant, et en face du char, est une forme caractéristique du sexe féminin, représentant le Sinus veneris. Cette forme, proportionnée au Phallus élevé sur le char, est maintenue par deux génies qui semblent indiquer au Phallus la place qu’il doit occuper.

Cette cérémonie terminée, les dames Romaines reconduisent dévotement le Phallus dans sa chapelle, qui devient célèbre, dans la suite, par l’édifice que fait élever dans le voisinage l’empereur Héliogabale, où il établit un sénat de femmes, chargées de décider sur des questions de galanteries et de débauches, et ces assemblées se tiennent à l’occasion de la fête du Phallus.

Les fêtes d’automne, consacrées à Bacchus, sont appelées Bacchanales, elles durent du 23 au 29 octobre. On y voit à peu près toutes les cérémonies pratiquées par les Grecs dans leurs Dionysiaques.
Lors des premiers temps de cette institution à Rome, les femmes seules président à cette solennité les hommes y sont admis ensuite, et les mystères nocturnes de Bacchus dégénèrent en débauches affreuses.
Outre tous les excès du libertinage, on y commet même des assassinats, des empoisonnements.
Les initiés forment une grande portion de la population de Rome, l’ordre public est menacé, et le sénat, en 564 de la fondation de cette ville, abolit les Bacchanales... Par la suite, du temps des empereurs, elles reparaissent avec une licence égale à celle des Dionysiaques de la Grèce.

An 219 – Héliogabale prend la route de Rome avec une procession qui transporte une pierre noire tombée du ciel [celle du Mouhammad de l’islam ?] sur un char d’or tiré par des chevaux blancs, qu’il conduit à reculons jusqu’au Palatin atteint durant l’été 219. « Il fait construire et consacre à Elagabal un temple sur le mont Palatin auprès du palais impérial, il y fait transporter tous les objets de la vénération des Romains : La statue de Junon, le feu de Vesta, le Palladium et les boucliers sacrés. […]
Les religions nouvelles d’Isis, de Sérapis, ou de Cybèle, de Mithra ou des Chrétiens ont leurs adorateurs à Rome, sans menacer pour autant le vieux panthéon Romain.
SÉVÈRE ALEXANDRE
Mais Héliogabale semble vouloir imposer son dieu comme unique, au-delà de son assimilation à Jupiter. Les Romains sont scandalisés lorsqu’il enlève la grande Vestale Aquilia Severa pour l’épouser, en désir de syncrétisme symbolique, « pour que naissent des enfants divins », dira-t-il au Sénat. Mais, peu porté sur la gent féminine, Héliogabale ne la touchera jamais et s’en séparera rapidement.

Ensuite, ses « mariages » homosexuels, notamment avec deux « colosses » grecs prénommés Hiéroclès et Zotikos, vont choquer les historiens Romains.
La fin de son règne le verra tout occupé à célébrer publiquement des orgies homosexuelles avec des prostitués mâles (exolètes) recrutés pour l’occasion, à en croire l’Histoire Auguste et Aurélius Victor.
Prodigue et démagogue, Héliogabale offre des fêtes au cirque et des combats d’animaux, il jette au peuple des objets précieux. Il reçoit, au milieu des histrions et des gitons, des convives à qui il offre des raffinements de table dignes de Cléopâtre, parfois agrémentés de surprises redoutables, quand les convives se réveillent de l’orgie dans une cage avec des lions ou des ours, supposés inoffensifs car « désarmés »

Les épouses D’Héliogabale (218-222)
Proclamé empereur à Emèse en Syrie en mai 218, l'empereur n’arrive dans la capitale qu’en septembre 219, en paradant plus en grand-prêtre Oriental qu’en empereur Romain, comme il se conduit d’ailleurs pendant tout son règne...
Alors peu après, dans l’effort d’améliorer les relations entre l’empereur et le Sénat réticent, et dans le but d’avoir un héritier, il épouse Julia Cornelia Paula, « la femme la plus noble des Romains » (selon Hérodien V 6-1), belle et cultivée, mais âgée d’environ 10 ans de plus (d’après ses portraits) que son époux, né en 203/204.
On a voulu en faire la fille du célèbre juriste Julius Paulus qui est exilé avec son collègue Domitius Ulpianus, sous Héliogabale. Le mariage est célébré par des largesses, des banquets, des combats de gladiateurs et le massacre d’animaux dont un éléphant et 51 tigres (selon Dion Cassius).
Elle est Augusta et sur les monnaies elle est nommée Julia Paula (le nom de Cornelia n’apparaît pas).
Malheureusement le couple reste stérile et, au bout de même pas un an de mariage, Julia Paula est répudiée pour le motif qu’elle a une tâche sur le corps... Elle est renvoyée à la vie privée avec perte du titre d’Augusta et des privilèges afférents.
Il épouse la prêtresse vestale Julia Aquila Severa, qu'il quittera en 220 pour
Annia Faustina la fille de Tib. Claudius Severus Proculus et probablement d’une Annia Faustina, petite fille de la sœur cadette de Marc Aurèle.
Le père, consul en 200, est de son côté le fils du consul II en 173, et de Annia Galeria Aurelia Faustina, une des filles de Marc Aurèle.
Ce mariage dépareillé, Faustine doit avoir près de 20 ans de plus que son impérial époux, permet de rattacher le « Faux Antonin » (comme l’appelle Dion Cassius) le nom officiel de l’empereur étant Marcus Aurelius Antoninus à la véritable lignée de Marc Aurèle. Il est d’ailleurs probable que ce mariage, comme celui de Julia Paula, ait été arrangé par la grand-mère du jeune empereur,
Julia Maesa, inquiète des répercussions du mariage avec la Vestale. Mais, dès l’automne 221, Héliogabale se sépare de Faustina.
Dion Cassius nous dit alors que l’empereur s'est uni à 2 autres femmes. Ces « épouses » de quelques jours n’ont ni le titre d’Augusta, ni monnaies à leur effigie. Au bout du compte, avant la fin de l’année 221, L'empereur a repris Julia Aquilia Severa avec laquelle il reste jusqu’à son assassinat en mars 222.

On ignore si Héliogabale a de vrais sentiments envers Severa ou s’il est davantage concerné par le symbolisme du mariage.
En tout cas il apparaît évident que l'empereur, prenant à cœur tout ce qu’il y a de plus scabreux dans les religions Orientales, a une vie sexuelle pour le moins perturbée qui l’empêche d’avoir des enfants. Aurelius Victor et l’Histoire Auguste affirment même qu’il a sacrifié sa virilité en imitation des prêtres de Cybèle. Il est probable qu’Héliogabale, circoncis, y songe, mais que, dans son désir d’avoir des héritiers, il se soit plutôt fait momentanément ligaturer les parties génitales. D’autre part on apprend qu’il aime jouer à l’homme et surtout à la femme avec Hiéroclès. On raconte aussi qu’Héliogabale a acheté 100.000 sesterces une courtisane de renom à laquelle il ne touche pas. Difficile dans ces conditions d’avoir une descendance.

Vox populi... Courrier "Emp romains" - Decembre 2005 (2/4)
www.empereurs-romains.net/empret62a.htm
11 déc. 2005 - Mais je crois bien qu'il est mort il y a déjà quelques années. ..... Au bout du compte, avant la fin de l'année 221, Elagabal avait repris ... D'autre part on apprend qu'il aimait jouer à l'homme et surtout à la femme avec Hiéroclès.

L'empereur Élagabal était-il un pervers ? – DOUBLE GENRE
https://doublegenre.wordpress.com/2016/04/.../lempeureur-elagabal-etait-il-un-perver...
11 avr. 2016 - Au bout du compte, avant la fin de l'année 221, Élagabal avait repris Julia ... qu'il aimait jouer à l'homme et surtout à la femme avec Hiéroclès.

Roman Emperors - DIR Alexander Severus
www.roman-emperors.org/alexsev.htm
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de HW Benario - ‎Autres articles
15 juin 2001 - Alexander Severus (A.D. 222-235). Herbert W. Benario. Emory University. A bust of the Emperor Alexander Severus (c)2001 Justin Paola .







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