lundi 24 octobre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 213

4 OCTOBRE2016...

Cette page concerne l'année 213 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

COMMENT UN GRAND EMPIRE PERD DE SA PUISSANCE.

La Rhétie, aussi appelée Rhétie-Vindélicie, est une province de l’Empire Romain, habitée dans le Tyrol par les Rhètes et en Bavière par les Vindéliciens, elle correspond de nos jours au canton actuel des Grisons, au Tyrol, au Sud de la Bavière, à l'Est du Württemberg et au Nord de la Lombardie (Valteline).

Conquise en 15 av. J.-C. par Drusus et Tibère, la province impériale de Rhétie est divisée au IVe siècle entre la Rhétie I (capitale Coire) et la Rhétie II (capitale Augusta Vindelicorum).

La frontière nord de la province constitue également la frontière entre l’Empire Romain et la Germanie connue sous le nom Germania Magna. À l’ouest, la Rhétie est limitrophe de la province de la Gaule Belgique (Gallia Belgica), puis après sa division sous Domitien (81-96) à la Germanie Supérieure ou Haute Germanie (Germania superior), qui devient la Séquaine (Maxima Sequanorum). Plus au sud-ouest, elle touche les Alpes Pennines (Vallis Poenina ou Alpes Graiae et Poeninae). À l’est elle fait frontière avec la Norique (Noricum).
Au sud se trouve le diocèse d’Italie qui comprend les Alpes cisalpines (Gallia transpadana), la Vénétie (Venetia) et l’Istrie (Histria)

Les noms de la province ainsi que ceux de ses subdivisions subséquentes et de ses capitales administratives reflètent les noms des tribus qui, selon les sources romaines, habitent la majeure partie de la province c’est-à-dire les Rhètes pour la Rhétie et les Vendéliques pour la Vendélique avant la conquête de ces territoires par Drusus et Tibère lors de la bataille de Constance en 15 av. J.C.

Les Rhètes sont établis au nord de la ligne Côme-Vérone dans les Alpes. Certains auteurs dans l’Antiquité les croyaient apparentés aux Étrusques, ce que tend à confirmer de nos jours diverses analyses comparées d’inscriptions étrusques et rhètes. Cependant, on exclut maintenant l’hypothèse qu’il se soit agi d’un peuple Celte (ou même non indo-germanique). Les auteurs Romains les décrivent comme « guerriers », enclins à faire des razzias chez les peuples voisins, ce qui parait un motif insuffisant pour expliquer les campagnes militaires Romaines dans les Alpes.

Sur le même territoire habitent des Celtes comme les Venostes (dans l’actuel Vinschgau) ou les Vénètes (peuple indo-germanique mais non Celte) qui ont donné leur nom à la Vénétie (arrière-pays de Venise), quoique la région du Bodensee (Lac de Constance) soit parfois aussi appelé Lacus Venetus...
Au cours de son expédition dans les Alpes, Drusus rencontre en 15 av. J.C. les Breuni qui doivent donner leur nom au Col de Brenne. Strabon les décrit comme des Illyriens (peuple indo-germanique, donc non Celte).
Du point de vue archéologique, ceux-ci peuvent aussi être assimilés aux Rhètes, lesquels sont pendant un certain temps considérés comme un mélange de Celtes et d’Illyriens.

Les Vindéliciens sont établis dans ce qui est aujourd’hui le Voralberg et l’Allgäu et leur territoire s’étend possiblement jusqu’à l’Inn et au Danube.
Les conquérants Romains les considèrent comme des Celtes. Plusieurs tribus sont inféodées aux Vendéliciens parmi lesquelles les Brigantii (dans la région de Bregenz), les Estiones (région de Kempten), les Licates (vallée du Lech) et plus à l'est les Catenates, les Cosuanetes et les Rucinates.
Tout comme les Rhètes et les Breunis, ils sont considérés comme particulièrement belliqueux et voleurs.

Une des pierres du Tropaeum Alpium (Trophée des Alpes) érigé près de ce qui est aujourd’hui Monaco donne la liste des peuples des Alpes Occidentales soumis par Auguste (les Rhètes n'y figurent donc pas).

Sous le règne de l’empereur Tibère (14-37) ou sous celui de Claude (41-54), les territoires situés entre la partie Occidentale du lac de Constance, le Danube et l’Inn, de même que le nord du Tyrol, sont réunis, d’abord en un district militaire, puis en une province qui prend le nom de « Rhétie et Vindélicie », et par la suite de « Rhétie ».

L’empereur Claude, pour défendre la frontière du Danube, fait ériger une série de châteaux forts sur la rive sud du fleuve allant de sa source jusqu'aux environs de Ravensburg, appelée Via iuxta Danuvium. Elle est reliée directement à Augsbourg et au nord de l’Italie par la Via Claudia.

Vers 43, le Valais qui fait partie de la province en est détaché pour former la province dite Vallis Paenina (Alpes Pennines) souvent reliée aux Alpes Graiae (Alpes Grecques).
Dans les années subséquentes, la Rhétie se développe en annexant progressivement le territoire dit des Champs Décumates entre le Rhin et le Danube.

À partir de Domitien (81-96), on entreprend la construction du limes de Rhétie (Rätischen Limes en allemand), frontière protégeant les territoires revendiqués par Rome non signalée par des cours d’eaux ou autres caractéristiques géographiques identifiables.

Vers 90, est construit le camp fortifié de Gunzenhausen, le point le plus au nord du limes, aujourd’hui en Bavière. La construction est achevée sous Antonin le Pieux (138-161).

Ainsi, la Rhétie s’étend non seulement pour couvrir le territoire des Vindéliciens et plus au nord sur le territoire où se sont établis les Rhètes, mais également et encore plus au sud de la vallée de l'Inn dans les territoires proprement Italiens (l’ancienne Gallia Cisalpina). C’est ainsi qu’elle annexe la Valteline (vallée de la rivière Adda et de ses affluents) qui forme plus tard la province de Gallia Transpadana et la région connue aujourd’hui comme le Trentin-Tyrol du sud, divisée par la suite pour constituer la Vénétie et l’Istrie. Ces derniers font déjà partie des territoires conquis avant le passage des Alpes en 15 av. J.-C.). C’est probablement sous l’empereur Trajan (98-117), que la ville d’Augusta Vindelicorum (ou Augusta Vindelicum, aujourd’hui Augsbourg) devient la capitale de la Rhétie.
On croit que le siège du gouverneur est jusqu’à cette date situé à Cambodunum, aujourd’hui Kempten.
Une légion Romaine (Legio III Italica) y est stationnée sous l’empereur Marc Aurèle, au plus tard en 180. Le gouverneur (legatus Augusti propraetore) est au siècle suivant un sénateur ayant rang de patricien.

À partir du IIIe siècle, la Rhétie se trouve directement exposée aux attaques Germaniques, principalement des Alamans. Lors des premiers affrontements en 213 et, par la suite, en 233-235, Caracalla puis Maximin le Thrace leur infligent des défaites telles qu’ils mettent une génération avant d’attaquer de nouveau.

Toutefois, la crise que traverse l’empire au IIIe siècle conduit à une retraite des points les plus avancés de la frontière. Les troupes stationnées en Rhétie sont réduites pour aller rejoindre les forces combattant les Goths et les Sassanides à l’est de l’empire.

En 258, les Alamans détruisent les fortins du limes rhéno-danubien et lancent des raids dévastateurs en Gaule, en Espagne et en Italie.

Au printemps 259, Gallien les bat près de Milan, mais doit leur abandonner les Champs Décumates : Les Alamans s’installent dans ce saillant d’où ils passent facilement le Rhin ou le Danube menaçant directement la Gaule de l’Est, la Rhétie et l’Italie du Nord. La frontière est progressivement ramenée de facto au Danube au nord, à l’Iller à l’ouest jusqu’au lac de Constance et au Haut-Rhin. Les troupes qui y sont stationnées près de Güntzbourg y demeurent jusqu’à ce qu’Odoacre ordonne leur départ en 488...

Les Chattes (latin chatti) ou Cattes, peuple Germanique ancien, qui s'est établi au début de l'ère chrétienne dans la région du cours supérieur de la Weser et de l'Eder. Redoutables fantassins, ils donnent naissance à l'actuelle Hesse (Hattes ou Hesse) et à la Franconie au-dessus du Main. Les Bataves seraient un rameau issu des Chattes... Cités par Pline l'Ancien, vers 75, comme membres d'une fédération ethnique commune avec les Suèves et Chérusques.
Excepté le nom de celle-ci (les Herminones) on ignore à peu près tout ce qui la concerne : La nature même de cette alliance reste obscure. On sait aussi que les Bataves font originellement partie des Chattes, comme les Mattiaques (Tacite, Germania), mais ces derniers se tournent assez vite vers Rome plutôt que vers les peuples demeurés « libres » de la Germanie intérieure...
S’attaquer au Sénat, achever son discrédit et sa ruine, c'est supprimer le faible et dernier obstacle qui s’oppose encore à la toute-puissance de l’armée. Et, par une conséquence inévitable, c’est préparer la ruine de l’armée elle-même...
Les historiens Romains ont reproché à Sévère d’avoir détruit la discipline. Le reproche est surprenant adressé à ce maître impérieux. Il est justifié néanmoins, sinon dans le présent, au moins pour l’avenir. Le système repose tout entier sur l’armée d’une part, sur un corps de fonctionnaires tirés de l’ordre équestre d'autre part. Car la dépossession des sénateurs, en tant que fonctionnaires, suit la déchéance du Sénat, en tant qu’assemblée politique, et de plus en plus les postes qui leur ont été réservés sont envahis par les chevaliers.
Il est vrai que ce personnel, envahi à son tour par les officiers retraités, ne sont au fond qu’une émanation et un dédoublement de l’armée, qui en dernière analyse, est l’unique support de l’État.

Il n’en faut pas tant pour qu’elle se croit autorisée à en disposer à son gré. Les mœurs militaires sont mauvaises.
Les soldats savent se battre, mais l’usage des gratifications, du donativum, qui s’est développé outre mesure, échauffe leurs convoitises.
Le péril éclate dans toute son intensité quand disparaît l’homme qui, assez imprudent pour le créer, s’est trouvé assez fort pour le contenir.

Jusqu’alors ce sont, (Pertinax à part), les pires empereurs qui ont succombé dans les séditions.
Maintenant c’est le plus honnête qui est le plus exposé. Qu’il fasse un effort pour ramener ses troupes au devoir, un ambitieux surgira pour les ameuter contre lui, quitte à être renversé lui-même, un peu plus tard, par un nouvel attentat.

VESTIGE DU MUR DE RETHIE
Les Alamans et les Francs ne sont pas très redoutables par eux-mêmes. Ils n’ont jamais résisté à des troupes bien commandées et en nombre suffisant. Mais l’armée Romaine, rongée par l’indiscipline et sans cesse détournée de la guerre étrangère par la guerre civile, est de plus compromise par sa faiblesse numérique.
Elle n’a jamais eu que les effectifs strictement nécessaires, les empereurs s’étant ingéniés de tout temps pour alléger les charges qu’elle impose au trésor. (Tiens tiens que c'est pénible de s’apercevoir que jamais les leçons de l'histoire ne sont retenues... encore aujourd'hui en 2017 on affaiblit dangereusement les armées Européennes on les emploie à des missions perdues d'avances et qui devraient être menées par les forces des pays concernées, cela avec des matériels obsolètes et mal entretenus)
Elle se trouve maintenant tout à fait inférieure à ce que les circonstances réclament... L’armée Germanique, depuis que les 8 légions dont elle s’est composée d’abord ont été successivement réduites à 4, ne comprend plus que 20 000 combattants, avec quelques milliers d’auxiliaires, le tout sur une ligne de 600 kilomètres au moins.
Il est vrai qu’elle peut être renforcée par d’autres corps, et c’est là-dessus en effet qu’on a compté... (c'est toujours dangereux de donner à des étrangers la clé de l'armurerie sans compter qu'on se trouve redevable de leur secours, le merci est parfois bien plus cher que le maintien de la possibilité de se défendre seul) Malheureusement le double ennemi qui a surgi sur les bords du Danube et de l’Euphrate rend cette ressource fort aléatoire. Trop souvent c'est l’armée du Rhin, déjà si appauvrie, qui doit combler les vides, du côté des Perses ou des Goths.

Les armées se déplacent d’ailleurs moins facilement qu’autrefois.
A mesure que prévaut le principe du recrutement local, elles deviennent plus sédentaires, moins aptes à se dépayser.
Et, dans le pays même où elles se tiennent cantonnées, elles sont alourdies par la masse des impedimenta... Enfin elles sont mal fournies en cavalerie. Sur une frontière aussi étendue, avec des troupes aussi peu nombreuses et peu mobile, un adversaire hardi, alerte, opérant par petites bandes, a bien des avantages. Il se dérobe par la rapidité de ses marches. Il se glisse à travers le réseau des légions.
Cette barrière franchie, il n’a plus devant lui que des villes ouvertes, des populations paisibles, sans force organisée, sans habitude militaire, sans initiative... Ainsi sont rendues possibles les incursions qui, à intervalles plus ou moins rapprochés, désolent la Gaule jusqu’à la fin de la domination Romaine.

La première attaque des Alamans est repoussée en 213 par Caracalla (211-217). Il n’y a pas entre Septime Sévère et son successeur le même contraste monstrueux qu’entre un Marc-Aurèle et Commode. C’est bien le type paternel qu’on retrouve dans le fils, grossi et dégénéré.
Caracalla tient de son père une violence de caractère qui éclate en passions brutales et en actes atroces. Il a hérité aussi de ses goûts militaires et, jusqu’à un certain point, de ses talents comme administrateur et comme général.
L’or qu’il sème, après ses victoires, entretient la division parmi les vaincus et lui permet de recruter, dans leurs rangs, des alliés et des soldats. On le voit entouré de cavaliers Germains qui lui servent de gardes du corps et qu’il appelle ses lions. Il commet, nous dit son biographe, de nombreux attentats contre les cités Gauloises et contre les individus. Mais il rétablit la sécurité sur la frontière pour une vingtaine d’années. On sait qu’il emprunte aux Gaulois et qu’il impose autour de lui le vêtement d’où l’on a tiré le sobriquet sous lequel il est connu dans l’histoire.

L’empereur, après une guerre contre les Cennes, qui lui vendent la paix, entre comme ami et allié sur les terres des Alemans. Il y fait construire quelques forts, dont les Barbares s’inquiètent peu, puis il rassemble tous les jeunes gens de la nation, comme pour les prendre à sa solde, et les fait massacrer par ses troupes qui les ont enveloppés.
Ces Alemans ne sont point un seul peuple, mais la réunion de toutes les anciennes tribus qui habitaient entre le Mein et les Alpes.

La zone frontière fortement marquée par l'armée, entre le Rhin et le limes de haute Germanie et de Rhétie (désignée par Tacite comme Agri decumates, Champs Décumates) a joui pendant bien plus de 100 ans d'une période de paix, depuis les guerres Germaniques de l'empereur Domitien, si l'on fait abstraction de petits conflits régionaux.
La Pax Romana se fonde sur un système de limes fonctionnels, à l'abri duquel peuvent s'établir des petites villes prospères, avec une administration civile (civitates) ainsi qu'un système de couverture en surface par des villae rusticae. Les troupes casernées dans les forts du limes avec leurs animaux de monte et de trait garantissent une forte demande constante pour des productions agricoles et garantissent en même temps un système fonctionnel économique, administratif et colonial.

Dans le Taunus, le limes a été renforcé par des forts supplémentaires : Holzhausen, Kleiner Feldberg et Kapersburg. Beaucoup de villas romaines et des chefs-lieux de civitas n'ont été construites couramment en pierre qu'à partir du début du IIIe siècle. Des agressions marquantes dans la vie de la zone frontière ne peuvent être remarquées qu'à partir du IIIe siècle, alors que l'armée, en raison d'affrontements internes à Rome, ne peuvent plus garantir la sécurité nécessaire. Les forces armées Romaines à la fin du IIe siècle n'ont pas été affaiblies par des événements comme la révolte de Maternus l'Usurpateur. Le service dans les troupes auxiliaires, qui assurent le service de garde sur le limes, et qui confère la citoyenneté Romaine après 25 ans, devient sans intérêt, à la suite de l'édit de Caracalla qui supprime cette clause d'ancienneté. Dans la Germanie, hors du territoire impérial, à partir des nombreuses petites tribus Germaniques se sont formées les grandes confédérations des Francs et des Alamans, adversaires nouveaux et redoutables.

La campagne de Caracalla en 213 a pu stabiliser la situation pour quelques années. Il est possible que c'est le prétexte pour l'érection du monument triomphal du Limestor de Dalkingen. Mais déjà, l'attaque des Alamans de 233 à 235 a eu des conséquences catastrophiques sur la zone frontière.



213 — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/213
Cette page concerne l'année 213 du calendrier julien. Sommaire. 1 Événements; 2 Naissances ... La guerre est déclarée contre les Germains. ... Avant la fin de l'année, Caracalla visite un sanctuaire du dieu guérisseur Apollon Grannos à ...

Chute du limes de Germanie — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chute_du_limes_de_Germanie
On entend par chute du limes de Germanie l'abandon par les Romains vers le milieu du III e ... Ceci finit par conduire dans les années à partir de 259/260 à l'abandon définitif .... de Caracalla en 213 a pu stabiliser la situation pour quelques années. .... du fort a été séparée dans ce but par un nouveau mur transversal solide.

Rome sous la dynastie des Severes
miltiade.pagesperso-orange.fr/rome-les-severes.htm
Au début de l'année 195, Sévère ravage Antioche et installe son Quartier ... A la fin de l'été, Septime Sévère quitte Rome pour faire la guerre aux ... Caracalla remporte un succès contre les Germains en Rétie et porte le ... En 213, l'empereur voyage en Gaule Narbonnaise et à la fin de l'été, franchit le limes Raeticus.
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