lundi 17 octobre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 222

25 SEPTEMBRE 2016...

Cette page concerne l'année 222 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UN GRAND TYRAN DÉBAUCHE


HÉLIOGABALE EN VENUS
Bien que subissant la damnatio memoriae, Héliogabale dont les statues ont été renversées et les dédicaces martelées, est connu par un ensemble de représentations ou de dédicaces qui ont échappé à cette entreprise d'effacement de la mémoire : Bien que court, son règne est marqué par la dédicace que les habitants de Lugdunum (aujourd'hui Lyon) lui accordent dans le Sanctuaire fédéral des 3 Gaules... Un bloc de pierre, retrouvé lors de la destruction du pont de la Guillotière à Lyon, mesurant 57 cm x 180 cm x 55 cm, donne une inscription restituée par les archéologues Amable Audin et Pierre Wuilleumier :
[«  [I]mp(eratori) Caes(ari), div[i] / Antonioni Magn[i / fi]l(io), divi Sever(i) n[ep(oti), / [M(arco)] Aurel(io) Anton[i/no] / Pio Felici, Aug(usto), / [pont]if(ici) max(imo), trib(unicia) p[ot(estate) / I[II, co(n)s(uli) III; proco(n)s(uli), pa/tri patriae, / [c] ives RomaniinTri/[b]us Provinci(is)Galli(i)s / [c] onsistentes public(e) / posuerunt, curantib(us / allectis isdemq(ue) sum/[m]is curatoribus Iulio / [S]aturnino prov(inciae) Lugud(unensis) / [...]ilio Sabino provinc(iae / [Belgic]ae, Aventinio Veris/ [simo pr]ovinci(iae) Aquitanic(ae). »]

[« À l'empereur César Marc Aurèle Antonin, fils d'Antonin le Grand divinisé, petit-fils du divin Sévère, pieux, heureux, auguste, grand pontife, revêtu de la 3e puissance tribunitienne, consul pour la 3e fois, proconsul, père de la patrie, les citoyens romains résidant dans les 6 provinces de Gaule, ont élevé (cette statue) officiellement, par les soins des allecti et à la fois summi curatores, Julius Saturnius de la province de Lyonnaise, … ilius Sabinus, de la province de Belgique, Aventinius Verissimus, de la province d'Aquitaine. »]

Probablement datée des années 220-221, la dédicace mentionne l'existence d'un organisme fédéral qui participe au culte impérial du sanctuaire des 3 Gaules. Les fonds de cette association sont gérés par les allecti, également summi curatores. Les provinces sont énumérées dans leur ordre hiérarchique : Lyonnaise, Belgique, Aquitaine.
Le cabinet des médailles de Paris possède un camée représentant Héliogabale nu, se présentant dans de « triomphantes dispositions intimes », sur un char tiré par quatre femmes nues et à quatre pattes. L'Histoire Auguste mentionne le fait dont les historiens pensent qu'il est grandement exagéré. Ce camée donne foi aux rites naturistes et orgiaques qui se déroulent au cours du culte du Dieu solaire instauré par l'Empereur où les ébats sexuels semblent avoir tenu une grande place...

Jamais il n’aurait pu être décider à écrire la vie d’Héliogabale Antonin, qui est aussi appelé Varius, et à faire connaître au monde que les Romains ont eu pour prince un pareil monstre, si déjà avant lui ce même empire n’avait eu les Caligula, les Néron et les Vitellius.
LES ROSES D’HÉLIOGABALE
Mais puisque la même terre produit le poison qui tue et le blé qui fait vivre, offre le remède à côté du mal, et donne naissance au serpent et à la cigogne, on établira dans son esprit la compensation, puisque, pour opposer à de si monstrueux tyrans, il a pu voir Auguste, Vespasien, Titus, Trajan, Adrien, Antonin le Pieux, Marc-Aurèle.

On comprend en même temps quels sont les jugements des Romains, les bons empereurs ont régné longtemps et n’ont été enlevés au monde que par mort naturelle, tandis que les autres sont tués, traînés ignominieusement, flétris comme tyrans : Leurs noms même ne se prononcent qu’à regret. Ainsi, après la mort violente de Macrin et de son fils Diadumène, qui partage l’empire avec lui, et a reçu le nom d’Antonin, le pouvoir se trouve déféré à Varius Héliogabale, parce qu’il passe pour être fils de Bassianus.
Cet Héliogabale est prêtre de Jupiter ou du Soleil, et s’est arrogé le nom d’Antonin, soit comme une preuve de son appartenance à cette famille, soit parce qu’il sait que ce nom est tellement cher aux peuples que Bassien même, le parricide a été aimé, à cause de ce nom. Il est d’abord appelé Varius, puis Héliogabale, comme prêtre du dieu Elagabal dont il a apporté le culte avec lui de Syrie, et auquel il élève un temple dans Rome à l’endroit même où l’on voyait auparavant la chapelle de Pluton. Enfin, à son avènement au trône, il se fait appeler Antonin, dernier empereur de ce nom.

Tellement dévoué à Semiamira sa mère, qu’il ne fait rien dans la république sans la consulter, tandis qu’elle, vivant en courtisane, s’abandonne dans le palais à toutes sortes de désordres... Aussi ses rapports connus avec Antonin Caracallus laissent naturellement quelques doutes sur l’origine de Varius ou Héliogabale. Certains vont jusqu’à dire que le nom de Varius lui a été donné par ses condisciples comme étant né d’une courtisane et, par conséquent, du mélange de plusieurs sangs. On raconte de lui qu’après la mort d’Antonin, qu’il regarde comme son père assassiné par la faction de Macrin, il se réfugie dans le temple du dieu Elagabal, comme dans un asile, pour se soustraire à la cruauté de Macrin, qui, avec son fils, exerce dans l’empire toutes sortes de débauches et de scélératesses.

Revenons à Antonin Varius, arrivé au poste d'empereur, il envoie à Rome des députés, pour exciter tous les ordres de l’État et même le peuple au nom d’Antonin, qui n’est pas pour lui comme pour Diadumène un simple prénom, mais à qui il semble devoir son origine, puisqu’il signe Antonin fils de Bassianus, il fait naître ainsi un violent désir de voir sa personne régner. Il a pour lui la faveur dont le peuple accueille toujours les nouveaux princes qui succèdent à des tyrans, mais faveur qui ne se soutient que par des vertus éminentes, et que les princes médiocres perde bien vite.
Enfin, dès que les lettres d’Héliogabale sont lues dans le sénat, on fait des vœux pour Antonin, on prononce des imprécations contre Macrin et contre son fils ; Antonin est d’une voix unanime proclamé empereur, et, comme il est dans la nature des hommes de se laisser facilement aller à croire véritable ce qu’ils désirent, tous les cœurs croient à ses vertus. (c'est ce qui c'est passé en 2012 ou beaucoup on voulu goûter à nouveau au socialisme et ont cru qu'un homme falot, envieux et égoïste ferait des miracles, 5 ans plus tard, nous sommes à un niveau bien plus bas et désespéré qu'à cette date, et ce personnage ose encore parader et nous affirmer que c'est lui le meilleur)
Sitôt qu’il fait son entrée dans Rome, sans plus s’occuper de ce qui se passe dans la province, il fait construire et consacrer à Elagabal un temple sur le mont Palatin auprès du palais impérial, il se propose d’y faire transporter la statue de Junon, le feu de Vesta, et le Palladium, et les boucliers anciles, enfin tous les objets de la vénération des Romains, afin qu’à Rome on n’adore aucun autre dieu que le sien. Il dit en outre que les religions des Juifs et des Samaritains, ainsi que le culte du Christ, seront transportés en ce lieu, pour que les mystères de toutes les croyances soient réunis dans le sacerdoce d’Elagabal. (le nôtre c'est a une laïcité exacerbée et dévoyée qu'il voue toutes ses forces)
Lors de la première assemblée du sénat, il fait demander sa mère... À son arrivée elle est appelée à prendre place à côté des consuls, et prend part à la signature, c’est-à-dire qu’elle est témoin de la rédaction du sénatus-consulte... De tous les empereurs il est le seul sous le règne duquel une femme, avec le titre de clarissime, a accès au sénat pour tenir la place d’un homme. Il établit aussi sur le mont Quirinal un petit sénat, ou sénat de femmes, dans un lieu où se tenait auparavant la réunion des dames Romaines aux fêtes solennelles seulement, réunion à laquelle ne sont admises que les femmes de consuls qu’on a honorées des ornements consulaires, c’est une concession qu’ont faite nos anciens empereurs, en faveur de celles surtout qui n’ont pas leurs époux anoblis pour qu’elles ne restent pas elles-mêmes sans distinction... Mais ce sénat sémiamirique n’enfante que des édits ridicules sur les modes des femmes : On y décide de l'habillement de chacune, quelle femme cédera le pas à telle autre, quelle est celle qui doit attendre le baiser de l’autre, à qui est réservée la voiture, à qui le cheval de selle, à qui l’âne, et parmi celles qui ont le droit de voiture, qui peut y atteler des mules, ou seulement des bœufs, parmi celles qui ont le droit de monture, si la selle sera en pelleterie, en os, en ivoire ou en argent, enfin qui aura le droit de porter à sa chaussure de l’or ou des pierreries... (Quelle est celle qui aura les honneurs de l’Élysée ou du voyage présidentiel et qui « oh » indicible faveur sera sa concubine puisque ce monsieur ne veux en aucun cas convoler en justes noces)

Dans un hiver que l’empereur passe à Nicomédie, et comme il s’y comporte de la manière la plus dégoûtante, admettant les hommes à un commerce réciproque de turpitudes, les soldats se repentent bientôt de ce qu’ils ont fait, et se rappellent avec amertume qu’ils ont conspiré contre Macrin, pour faire ce nouvel empereur : Ils pensent donc à porter leurs vues sur Alexandre, cousin de ce même Héliogabale, et auquel le sénat, après la mort de Macrin, a conféré le titre de César... Qui peut supporter un prince qui prête à la luxure toutes les cavités de son corps, quand on ne le souffre pas dans les bêtes elles-mêmes ? Enfin il en vient au point de ne plus s’occuper d’autre chose dans Rome, que d’avoir des émissaires chargés du soin de rechercher exactement les hommes les mieux conformés pour ses goûts abjects et de les introduire au pal
LES DAMES DE LA FAMILLE SÉVÈRE
ais pour qu’il puisse en jouir.
Il se plait en outre à faire représenter chez lui la fable de Pâris... Lui-même y joue le rôle de Vénus, et, laissant tout à coup tomber ses vêtements à ses pieds, entièrement nu, une main sur le sein, l’autre sur les parties génitales, il s’agenouille, et élevant la partie postérieure, il la présente au compagnon de sa débauche, arrangeant aussi son visage, comme on peint celui de Vénus, son corps parfaitement poli, regardant comme le principal avantage qu’il peut tirer de la vie de se faire juger apte à satisfaire les goûts libidineux du plus grand nombre possible.

Il trafique des honneurs, et des dignités, de la puissance, tant pour lui que pour ses gens et pour les ministres. Il confère la dignité de sénateur sans aucun discernement d’âge, de cens, de noblesse, ne reconnaissant d’autre mérite que l’argent, (les mêmes critères président aujourd'hui dans le choix des ministres tous plus ou moins incompétent inefficaces ou véreux) il vend les charges de préfets de tribuns, d’ambassadeurs, de généraux d’armée, et jusqu’aux intendances et autres offices du palais... Les cochers Protogène et Gordius sont d’abord ses compagnons dans les courses de chars, puis ses complices dans tous les actes de sa vie.
Il aime un certain Hiéroclès avec tant de passion, que, chose honteuse à rapporter, il lui baise les parties naturelles, disant qu’il célèbre ainsi les mystères de Flore...
Il commet un inceste avec une vestale, profanant les choses les plus révérées du peuple Romain en enlevant les simulacres des dieux. Il veut éteindre le feu sacré.
Et ce n’est pas seulement les religions de Rome qu’il veut abolir, mais, s’efforçant d’établir dans le monde entier le culte unique de son dieu Elagabal, il pénètre, sacrilège par la corruption de ses mœurs et s’accompagnant de gens aussi impurs que lui, dans le sanctuaire de Vesta, où n’ont accès que les vierges consacrées et les pontifes, ayant voulu enlever le simulacre de la déesse, il prend pour véritable une statue qui, malgré son apparence, n’est qu’une fausse idole substituée par la grande vestale, mais, n’y trouvant rien d’extraordinaire, il la brise en éclats : Ce qui ne fait rien perdre à ce culte, parce qu’on en a, dit-on, fait faire plusieurs semblables, afin qu’on ne puisse jamais emporter la véritable... Il enlève néanmoins une statue, qu’il croit être le Palladium, et l’ayant fait dorer, il la place dans le temple de son dieu.

Il se fait aussi initier aux mystères de la Mère des dieux, et s’arroge le taurobole, afin de pouvoir enlever la statue de la déesse et surprendre tout ce qui sert à son culte et que l’on tient inviolablement caché aux profanes.
SARCOPHAGE DE SÉVÈRE ALEXANDRE
On le voit dans le temple au milieu d’eunuques fanatiques, agiter sa tête en tous sens, se lier les parties de la génération, faire enfin tout ce que font ordinairement les galles, puis, la statue de la déesse une fois enlevée, il la transporte dans le sanctuaire de son dieu... Il représente Vénus pleurant Adonis, avec tout l’appareil de gémissements et de contorsions qui caractérise en Syrie le culte de Salambo, il donne ainsi lui-même un présage de sa fin prochaine, déclarant hautement que tous les dieux ne sont que les ministres du sien, assignant aux uns le titre d’officiers de sa chambre, à d’autres celui de ses valets, à d’autres enfin différents emplois près de sa personne.
Il veut faire enlever du temple de Diane à Laodicée les pierres qu’on appelle Divines, qu’Oreste y a placées, celle même de la déesse qu’il a mise dans son sanctuaire.
Oreste, toutefois, ne s’est pas contenté d’y apporter une seule statue de Diane, ni d’en avoir mis en un seul endroit, mais il en a mis plusieurs en différents lieux. Après s’être purifié suivant une réponse de l’oracle, dans les eaux de l’Èbre, Oreste a bâti sur ses bords, à l’endroit où il se joint à deux autres fleuves une ville que de son nom il a appelé Oresta et que doivent ensanglanter de fréquents sacrifices humains...
Il sacrifie aussi des victimes humaines, et fait recueillir à cet effet par toute l’Italie des enfants nobles et beaux ayant leurs pères et leurs mères afin, sans doute, que la douleur soit plus grande pour chacun des parents. S’entourant de toutes sortes de magiciens qui travaillent chaque jour avec lui, encouragés par ses exhortations, et les actions de grâces qu’il rend aux dieux de leur avoir trouvé des amis, quand ils consultent les entrailles des enfants, et écorchent les victimes suivant le rite de leur nation.
Quand il reçoit la dignité de consul, ce n'est ni des pièces d’or ou d’argent, ni des pâtisseries, ni des viandes découpées, mais des bœufs engraissés, des chameaux, des ânes et des cerfs, qu’il fait distribuer au peuple disant qu’il est de la dignité impériale de le traiter ainsi.
Il attaque avec acharnement la réputation de Macrin, et surtout celle de Diadumène, à cause du nom d’Antonin qu’il a pris, l’appelant Pseudo-Antonin, par allusion au Pseudo-Philippe, et par dépit de lui entendre donner les titres de très vaillant, très bon, très grave, très sévère tandis qu’il est fort adonné à la débauche.
Enfin il force plus d’un historien de sa vie, a écrire les choses les plus infâmes, les plus révoltantes sur son avidité pour les plaisirs.
Il établit des bains publics dans les bâtiments du palais, et en même temps y admet le peuple, afin de connaître ceux qui sont le mieux conformés pour ses goûts dépravés. Et il s’attache à faire rechercher dans toute la ville, jusque parmi les matelots, sous le nom de monobèles, ceux dont la virilité paraît le plus prononcée...

Voulant porter la guerre chez les Marcomans, qu’Antonin a glorieusement défaits, on lui dit que c’est par le moyen des Chaldéens et des Mages, et en employant des enchantements, que Marc Antonin les a maintenus dans la soumission et dans l’amitié du peuple Romain. En vain demande-t-il quelles sont les paroles magiques employées, et en quel lieu elles sont consignées, on les fait disparaître : On sait trop bien qu’il ne les recherche que pour en détruire le charme et renouveler ainsi la guerre, dans l’espérance, surtout, d’accomplir l’oracle qu’il connaît, d’après lequel la guerre des Marcomans sera terminée par un Antonin : Prétention d’autant plus ridicule, que ce nom qu’il profane il se l’est arrogé par usurpation, et que, objet de la risée publique, on ne l’appelle que Varius ou Héliogabale. Or, il est trahi surtout par ceux qui s’affligent de se voir préférer d’autres hommes plus riches et mieux conformés qu’eux pour subir ses turpitudes. C’est alors que l’on commence à penser à se défaire de lui...

HÉLIOGABALE
Les soldats ne peuvent souffrir qu’un pareil fléau se voile du titre d’empereur : Ce sont d’abord des conversations secrètes, puis ils parlent hautement dans les cercles, penchant tous pour Alexandre, que déjà le sénat a déclaré César en même temps que Macrin, cousin de cet Antonin : Car ils ont pour aïeule commune Varia, d’où le nom de Varius donné à Héliogabale.
Un certain Zoticus est si puissant, que tous les autres grands officiers le traitent comme le mari de leur maître.
En outre, ce même Zoticus, abusant de ce titre de familiarité, donne de l’importance à toutes les paroles et actions d’Héliogabale, ambitionnant les plus grandes richesses, faisant aux uns des menaces, aux autres des promesses, trompant tout le monde, et quand il sort de la chambre du prince, allant trouver chacun, pour leur dire : « J’ai dit telle chose de vous, voilà ce que j’en ai entendu sur votre compte... Telle chose doit vous arriver, » comme font tous les gens de cette sorte, qui, admis auprès des princes à une trop grande familiarité, vendent la réputation de leur maître, qu’il soit mauvais ou bon, et grâce à la sottise ou à l’inexpérience des empereurs, qui ne s’aperçoivent de rien, se repaissent du plaisir de divulguer des infamies.
Il se marie et consomme le mariage, ayant un garçon de noce qui lui criait, « Perce, enfonce » et cela pendant que Zoticus est malade. Il demande ensuite aux philosophes et aux personnages les plus graves, si dans leur jeunesse ils se sont laissé faire les mêmes choses que lui, et cela dans les termes les plus éhontés : Car jamais il ne renonce aux paroles déshonnêtes, allant jusqu’à représenter des obscénités avec ses doigts, habitué qu’il est à oublier toute pudeur dans les assemblées et en présence du peuple.

Choisissant parmi les affranchis des gouverneurs de provinces, des ambassadeurs, des proconsuls, des chefs militaires, il souille toutes les dignités en les conférant à ce qu’il y a de plus ignoble en dissolution. (une indépendantiste avérée est bien devenue « garde des sceaux » avec les résultats épouvantables que nous subissons et qui ne sont pas prêt de se calmer)
Ayant invité à des vendanges des amis de distinction, il s’assoit auprès des corbeilles, et se met à demander à chacun des plus graves personnages, s’ils sacrifient encore à Vénus. A mesure que les vieillards rougissent, il s’écrie : « Il a rougi, cela va bien, » prenant ainsi pour signe d’approbation leur silence et la rougeur qui leur monte au front. Voyant enfin tous les plus anciens rougir et se taire, parce que leur âge ou leur dignité repousse une telle indiscrétion, il se tourne vers les plus jeunes, et se met à leur faire toutes les questions possibles. Recevant de ceux-ci du moins des réponses analogues à leur âge, il commence à être plus gai, et dit que c’est là célébrer les fêtes de Bacchus d’une manière digne de ce dieu. C’est lui, dit-on, qui imagine qu’aux fêtes de la vendange il a été permis aux esclaves de débiter sur leurs maîtres, et en leur présence, des vers burlesques, tels que lui-même en a composés, et surtout en grec... La plupart sont rapportés par Marius Maximus dans la Vie d’Héliogabale. Parmi les amis dépravés qui l’entourent, il y a des vieillards, et des espèces de philosophes, qui mettent sur leur tête des coiffes à réseau, qui disent se prêter à certaines turpitudes, qui se vantent enfin d’avoir des maris.
On pense généralement qu’ils inventent ces mensonges pour entrer plus avant dans les bonnes grâces du prince par l’imitation de ses vices. (!!!)
Il nomme préfet du prétoire un danseur qui a été histrion dans Rome, met à la tête de ses gardes de nuit le cocher Gordius, et nomme commissaire des vivres Claudius Censor, toutes les autres charges sont distribuées suivant que l’énormité de leur membre lui rend les gens recommandables... Il établit procurateurs du vingtième sur les successions un muletier, un coureur, un cuisinier et un serrurier.
Toutes les fois qu’il se rend soit au camp, soit au sénat, il se fait accompagner de son aïeule Varia, dont nous avons parlé plus haut, afin que son autorité lui donne plus de dignité, puisqu’il en a si peu par lui-même

À travers tous les maux inséparables d’une vie si désordonnée, il fait éloigner de lui Alexandre, qu’il a adopté, disant qu’il se repent de cette adoption : Il mande au sénat de lui retirer le titre de César, mais le sénat à cette proposition garde un silence absolu, car Alexandre est un excellent jeune homme, qui, plus tard, se montrera digne de l’empire, mais n’est pas assez vicieux aux yeux de son père adoptif.

Il commandite des gens pour l’assassiner, et voici le plan qu’il adopte : Il feint d’être épris d’amour pour un nouveau jeune homme, et se retire dans les jardins de la Vieille Espérance, laissant au palais sa mère, son aïeule et son cousin. L’ordre est donné d’égorger pendant ce temps ce jeune prince vertueux et si nécessaire à la république.
Il adresse à l’armée une lettre par laquelle il commande d'ôter à Alexandre le titre de César.
Il envoie dans les camps couvrir, de boue les inscriptions de ses statues, comme on a coutume de faire pour les tyrans.
Il dépêche aussi aux gouverneurs du jeune prince, avec promesse de biens et d’honneurs, l’ordre de le faire mourir de la manière qu’ils voudront, soit au bain, soit par le poison, soit par le fer...

Mais les méchants ne peuvent rien contre l’innocence : Aucune violence ne peut amener qui que ce soit à se charger d’un pareil crime, au contraire, les traits qu’il prépare aux autres se tournent contre lui-même, et il est tué par ceux qu’il a chargés de commettre le meurtre.
Aussitôt qu’on voit les inscriptions des statues souillées de boue, la fureur des soldats est à son comble : Les uns veulent qu’on se porte au palais, les autres qu’on aille aux jardins où est Varius, afin de venger Alexandre, et de chasser du sein de la république cet homme impur, qui médite le parricide. Arrivés au palais, ils trouvent Alexandre avec sa mère et son aïeule, ils les gardent avec la plus grande sollicitude, puis les emmènent dans le camp. Semiamira, la mère d’Héliogabale, inquiète sur le sort de son fils, les suit à pied.

LE TEMPLE D'HELIOGABALE
De là on part pour les jardins, où l’on trouve Varius se préparant à une course de chars, tout en attendant avec anxiété la nouvelle de la mort de son cousin. Épouvanté par le bruit soudain des soldats, il se cache dans un coin et se couvre d’une tapisserie qui est à l’entrée de sa chambre. Il envoie des officiers, les uns pour apaiser les soldats dans le camp, les autres pour calmer ceux qui ont déjà pénétré dans les jardins.
Antiochianus, l’un de ces officiers, va donc trouver les soldats qui sont entrés dans les jardins, et parvient à les détourner du projet de tuer l’empereur, en leur rappelant leur serment, parce qu’ils sont en petit nombre, et que la plupart de leurs compagnons, retenus par le tribun Aristomaque, sont restés avec l’étendard.

Mais, au camp, les soldats répondent aux instances de l’officier, qu’ils épargneront Héliogabale s’il éloigne de sa personne les hommes débauchés, les cochers et les histrions, et s’il revient à un genre de vie plus honnête, qu’ils tiennent surtout à ce qu’on fasse disparaître ces hommes qui, au grand regret de tous, ont acquis tant de pouvoir auprès de lui, et qui pour des futilités, pour une vaine fumée, font trafic de toutes ses faveurs.
Alors Hiéroclès, Gordius et Murissimus sont éloignés, ainsi que deux amis sans honneur, qui de sot qu’il est le rendent plus sot encore.
En outre, les soldats recommandent aux officiers du palais de ne pas souffrir qu’il continue plus longtemps son genre de vie, de faire garder à vue Alexandre, pour qu’aucune violence ne lui soit faite, de ne permettre aucun rapprochement entre le jeune César et les amis de l’empereur, afin d’éviter qu’il ne devienne l’imitateur de ses turpitudes... Héliogabale redemande avec instance Hiéroclès, l’homme le plus impudique, et invente chaque jour de nouveaux pièges contre César.
Enfin, aux calendes de janvier, ayant été tous 2 ensemble désignés consuls, il ne veut pas paraître en public avec son cousin. À la fin, comme son aïeule et sa mère lui disent que les soldats menacent d’attenter à sa vie s’ils ne voient pas la concorde régner entre les cousins, en prenant prétexte, vers la 6e heure, il part pour se rendre au sénat, en ayant soin d’y appeler son aïeule, qu’il conduit jusqu’à son siège. Refusant ensuite d’aller au Capitole unir ses vœux à ceux de César et faire les sacrifices publics : Tout le reste des cérémonies est achevé par le préfet de la ville, comme si les consuls étaient absents.

Il ne diffère pas plus longtemps la mort de son cousin, mais craignant que le sénat ne porte ses vues sur quelque autre, si lui-même le tue, il ordonne que le sénat quitte la ville sur-le-champ. Ceux même qui n’ont ni voitures ni domestiques reçoivent l’ordre de partir sans délai : Les uns louent des porteurs, les autres prennent les montures qu’ils trouvent.
Sabinus, personnage consulaire, auquel Ulpien dédie ses ouvrages, étant resté dans la villa, Varius appelle un centurion, et lui commande à voix basse de tuer le sénateur. Mais le centurion, qui est un peu sourd, croit qu’on lui ordonne de le chasser de la ville, ce qu’il fait. Ainsi Sabinus doit la vie à l’infirmité d’un centurion.
Il éloigne de lui, comme homme de bien, le jurisconsulte Ulpien, ainsi que le rhéteur Silvinus qu’il a donné à César pour maître. Silvinus est même mis à mort, Ulpien est conservé... Les soldats, surtout les prétoriens, soit qu’ils craignent une vengeance pour ce qu’ils ont tenté contre Héliogabale, soit à cause de la haine dont ils se voient l’objet, conspirent pour délivrer la république, et commencent par faire périr les complices du prince par différents genres de supplices, les uns en leur arrachant les entrailles, les autres en les empalant, afin que leur mort ait quelque conformité avec leur vie...

Après cela on l’attaque lui-même ouvertement, et enfin il est tué dans des pièces privés où il s’est réfugié.
COURS MÉTRAGE DE 1911
Traînant ensuite son cadavre sous les yeux du peuple, les soldats l’outragent au point de le jeter dans un égout... Cet égout se trouvant trop étroit, on le traîne dans tous les coins du Cirque, puis on le précipite dans le Tibre par-dessus le pont Émilien, après lui avoir attaché des poids, pour qu’il ne reviennent pas sur l’eau, et ne puisse jamais recevoir de sépulture. Son nom d’Antonin est effacé par ordre du sénat... On ne laisse subsister que ceux de Varius Héliogabale : Après sa mort, on lui donne ceux de Tibérien, de Traîné, d’Impur, et beaucoup d’autres encore, suivant qu’on veuille désigner les différentes actions qu’on lui attribue.
Des travaux publics faits sous son règne, il ne reste que le temple du dieu Elagabal, que les uns disent être le Soleil, les autres Jupiter, le nouvel amphithéâtre reconstruit après l’incendie, et des bains dans le quartier Sulpicius, qui ont été commencés par Antonin fils de Sévère.
Et même les bains d’Antonin ont été inaugurés par Caracallus, qui va lui-même s’y baigner, et y admettre le peuple, mais les portiques manquent : Leur construction est commencée par cet Antonin supposé, et achevée par Alexandre.

Premier homme privé à couvrir ses lits d’étoffes d’or. Il distingue ses repas d’été par différentes couleurs, par exemple, aujourd’hui vert pré ou vert de mer, demain bleu d’azur, et ainsi, en variant de couleur de jour en jour, pendant tout le cours de l’été.
Le premier a avoir des marmites à réchaud en argent, ainsi que des chaudrons du même métal. Depuis il a des centaines de vases d’argent sculptés, dont plusieurs représentent des images fort obscènes. Le premier il imagine le vin au mastic, le vin au pouliot et toutes ces inventions que le luxe a conservées.
Le vin rosat est avant lui, mais il y ajoute des pommes de pin concassées pour le rendre plus odorant.
En général, on ne fait mention d’aucune de ces boissons avant Héliogabale, dont toute la vie n'est employée qu’à la recherche des plaisirs.
C’est lui qui le premier fait faire des saucisses de poissons, par exemple d’huîtres de plusieurs sortes, de conques marines, de langoustes, de homards, et de scilles. Il parsème de roses ses salles à manger, les lits et les portiques, et se promène sur les fleurs de toute sorte, lys, violettes, jacinthes et narcisses. Jamais il ne prend un bain sans y verser des parfums exquis ou du safran. Il ne couche volontiers que sur des coussins remplis de poils de lièvre ou de plumes prises sous l’aile des perdrix, et change souvent d’oreillers.

Il témoigne plus d’une fois un tel mépris pour les sénateurs, qu’il les appelle des esclaves en toge, le peuple Romain n’est pour lui que le cultivateur d’un fonds de terre, et il ne compte pour rien l’ordre des chevaliers. Souvent, après dîner, il invite le préfet de la ville à venir boire avec lui, ainsi que les préfets du prétoire, et, s’ils refusent, il les y fait contraindre par les maîtres des offices. Il a le projet d’établir dans chaque ville, en qualité de préfets, de ces gens qui font métier de corrompre la jeunesse (la dernière invention du nôtre étant d'ouvrir des salles de shoot) : Rome en avait eu 14 et aurait continué, décidé qu’il est à élever aux honneurs tout ce qu’il y a de plus abject et les hommes des plus basses professions... Il a des lits en argent massif, tant pour manger que pour coucher. Il se fait servir souvent, à l’exemple d’Apicius, des talons de chameaux, des crêtes prises sur des coqs vivants, des langues de paons et de rossignols, parce que c’est, dit-on, un préservatif contre la peste. (???)

On rapporte qu’il donne des naumachies sur des lacs creusés de main d’homme qu’il a remplis de vin, et que les manteaux des combattants sont parfumés d’essence d’énanthe, qu’il conduit au Vatican des chars attelés de quatre éléphants, après avoir fait détruire les tombeaux qui gênent son passage, que dans le Cirque, pour son spectacle particulier, il fait atteler aux chars quatre chameaux de front.
On rapporte qu’il fait rassembler des serpents par des prêtres de la nation des Marses, et qu’avant le jour, au moment où le peuple a coutume de se réunir pour célébrer les jeux, les ayant lâchés tout à coup, un grand nombre de personnes sont victimes de la morsure de ces reptiles et du désordre inséparable de la fuite.
Il a une tunique toute tissée d’or, une de pourpre, et un manteau de Perse si chargé de pierreries, qu’il fléchit, sous le poids du plaisir.
Les poissons qu’il se fait servir sont toujours cuits à une sauce azurée comme l’eau de la mer, et conservent la couleur qui leur est naturelle. Il a pendant quelque temps des bains de vin rosat, avec des roses, y boit avec tous les siens et parfume de nard les étuves. Il met du baume au lieu d’huile dans les lampes...
Établissant dans sa maison des lupanars pour ses amis, ses créatures et ses serviteurs.
À son souper il ne dépense jamais moins de cent sesterces, c’est-à-dire trente livres d’argent. Quelquefois même, toute supputation faite, il y dépense trois mille sesterces.
H2LIOGABALE EN GRAND PRÊTRE

Le premier des Romains, a se servir de vêtements tout de soie (auparavant on n’employait que des étoffes mi-soie). Jamais il ne touche de linge lavé, disant que c’est bon pour les mendiants. Il paraît souvent en public, vêtu de la dalmatique, et se donnant les noms de Scipion et de Fabius Gurgès, parce qu’il porte le même vêtement sous lequel, pour la répression de leur luxe, Fabius et Cornelius sont, étant jeunes, montrés par leurs pères aux yeux du peuple. Il ramasse au Cirque, au théâtre, au stade, dans les bains et partout, toutes les courtisanes, qu’il réunit dans un édifice public, et qu’il harangue comme s’elles étaient des soldats, les appelant braves camarades, son discours roule sur la diversité des postures et des plaisirs. Ensuite il fait entrer dans cette assemblée de vieux entremetteurs recueillis de toutes parts, ainsi que les jeunes garçons et les jeunes hommes les plus voués à la débauche, et, s’étant avancé vers les courtisanes en habit de femme, le téton découvert, puis vers les hommes en posture de jeune garçon qui se prostitue, il leur annonce, comme à des soldats, qu’après l’assemblée il leur ferait une largesse de 3 auréus, et les engage à demander pour lui aux dieux des sujets dignes de leur être recommandés. Il plaisante aussi avec ses serviteurs, au point de leur ordonner, moyennant récompense, de lui apporter mille livres de toiles d’araignées,
et l’on raconte qu’il en recueille ainsi 10 000 livres. Et bien d'autres turpitudes encore...

Héliogabale — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Héliogabale
Héliogabale ou Élagabal (Varius Avitus Bassianus) (v. 203 - 11 mars 222 ) est empereur .... Après trois années de règne, Héliogabale bénéficie encore du soutien de l'armée. Il le perd par maladresse. En juillet 221, sa grand-mère, Julia Maesa ...

VARIUS AVITUS BASSIANUS ÉLAGABAL - Encyclopædia Universalis
www.universalis.fr/encyclopedie/varius-avitus-bassianus-elagabal/
Empereur romain, ayant régné de 218 à 222, Élagabal (ou Héliogabale) doit son ... Élagabal (ou Héliogabale), le nouveau prince, se rend à Rome l'année ..

Histoire Auguste : Vie d'Héliogabale. - retour à l'entrée du site
remacle.org/bloodwolf/historiens/histaug/heliogabale.htm
(de J.-C. 218-222). I. Jamais je n'aurais pu me décider à écrire la vie d'Héliogabale Antonin, qui fut aussi appelé Varius, et à ...... Il envoyait aux parasites, par ses officiers de bouche, et comme provision pour l'année, des vases remplis de ...

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