23
SEPTEMBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 224 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
CHUTE
DE L'EMPIRE PARTHE
VOLOGESE V |
28 avril : Artaban V, dernier roi Parthe Arsacide, vaincu et tué à Hormizdaghan, au nord d’Ispahan par Adachîr Ier ou Ardachêr, qui entre triomphalement dans la capitale Parthe Ctésiphon à l'automne 226. Ardachêr, fils de Pâbag, petit-fils du mage Sassan, prince de Perse, fondateur de la dynastie des Sassanides, unifie la Perse et règne jusqu'en 241. Sassan, prêtre d’un temple de Stakhr, en Perside, se dit descendant de la dynastie Achéménide.
Artaban
V second fils du roi Vologèse V, règne sur la Médie et s'oppose à
son frère, le « Grand-Roi » Vologèse VI, qu'il détrône.
Devenu
« Grand-Roi », il soutient la guerre contre Caracalla
auquel il a refusé de donner sa fille comme épouse. Après le
meurtre de l'empereur Romain, il conclut la paix avec son successeur
Macrin.
Artaban
V est lui-même battu et tué le 22 ou 28 avril 224 à Hormizdaghan
par Artaxerce (Ardachîr Ier), fondateur de la dynastie des
Sassanides. Bien qu'Artaban laisse deux fils, Archak et Artavazde,
qui continuent de résister aux Sassanides pendant quelques années
encore, c'est avec lui que finit l'Empire des Parthes et la dynastie
des Arsacides en Perse .
Il
a eu trois enfants :
Arsace
XXX Vologèse V qui monte sur le trône en 191, pratique une
politique audacieuse, car il soutient Pescennius Niger, le gouverneur
de Syrie et ses 6 légions, le rival de Septime Sévère et Clodius
Albinus dans la période de guerre civile qui secoue l'Empire Romain.
En
194, Septime Sévère triomphe de Pescennius Niger, à Issos,
commence alors une courte campagne contre les Parthes, il conquiert
l'Osrhoène en 195.
Mais
Septime Sévère est encore contesté et après avoir éliminé
Pescennius Niger, il a sur sa route Claudius Albinus qu'il vainc en
197.
Peu
de temps après, Vologèse pense le moment venu pour reconquérir le
terrain perdu et entre en guerre contre les Romains...
Septime
Sévère repart en campagne, oblige Vologèse à lever le siège de
Nisibe et le suit jusqu'à Ctésiphon qu'il prend et pille en 198.
L'Osrhoène
devient une province Romaine sauf sa capitale Edesse et la cité de
Nisibe devient une colonie, mais les Romains échouent devant Hatra
(dans l'Irak actuel) en raison des ses fortifications imposantes.
Les
divisions entre princes Parthes reprennent avec les fils de Vologèse
V. En effet Vologèse VI et Artaban V sont en compétition pour le
trône. L'empereur Romain Caracalla entame une campagne en Orient et
profite de la mésentente entre Vologèse et Artaban pour s'emparer
de l'Osrhoène en 216 et faire de la cité d'Edesse une colonie.
Agissant
avec duplicité, Calligulla demande en mariage la fille d'Artaban et
vient avec son armée en Mésopotamie pour célébrer les noces. Une
fois tout le monde rassemblé, les soldats Romains tuent les Parthes
présents, Artaban s'échappe de justesse.
En
217, Caracalla est assassiné par son préfet du prétoire Macrin qui
lui succède. Artaban remporte deux victoires sur l'armée Romaine
près de Nisibe et Macrin accepte de traiter.
Artaban
obtient de bonnes compensations financières. Après 3 siècles de
conflits avec Rome, le royaume parthe est affaibli.
Un autre danger se profile, dans le Fars, Ardachir ou Ardechir ou Artaxerxes, gouverneur de Darabgerd, issu d'une famille noble, a commencé à soumettre par la guerre les roitelets voisins depuis 211. Il poursuit l'unification de l'Iran mais sommé par Artaban de rentrer dans le rang, il le défie... La rencontre a lieu à Hormizdaghan, près de Suse en 224. Ardachir triomphe des Parthes, Artaban est tué, et la majorité de l'aristocratie se rallie à sa cause. C'est la fin de la dynastie Parthe.
Un autre danger se profile, dans le Fars, Ardachir ou Ardechir ou Artaxerxes, gouverneur de Darabgerd, issu d'une famille noble, a commencé à soumettre par la guerre les roitelets voisins depuis 211. Il poursuit l'unification de l'Iran mais sommé par Artaban de rentrer dans le rang, il le défie... La rencontre a lieu à Hormizdaghan, près de Suse en 224. Ardachir triomphe des Parthes, Artaban est tué, et la majorité de l'aristocratie se rallie à sa cause. C'est la fin de la dynastie Parthe.
En
224, Ardachér s’est insurgé contre l’Arsacide Artaban V, qu’il
a éliminé, maintenant Ardachér désire se proclamer « Roi
des rois », il faut que le roi de Ctésiphon accepte son offre
ou Ardachér lui déclarera la guerre et l’éliminera comme
Artaban... Nous sommes en l’an 226.
Un
monument a été découvert à Suse en novembre 1947. Mutilé (les
faces des deux personnages) et réutilisé, probablement déjà à
l'époque Sassanide, il se trouve encastré dans un dallage qui
devait préserver, comme il semble, une conduite d'évacuation au bas
des pentes Est de la «Ville Royale ».
Le
bas-relief, sculpté sur une pierre calcaire grise carrée, mesure
0m90 sur 0m90 et 0m25 d'épaisseur.
A
gauche, le roi des rois, la tête ornée d'une haute mitre rehaussée
de pierreries, barrée verticalement en son milieu par un décor
connu déjà sur les mitres de certains rois Parthes et qui sont
également une rangée de perles. Cette coiffure est fixée sur le
front à l'aide d'un diadème dont les deux rubans descendent le long
du dos du souverain la figure est de face, les cheveux s'échappent
en 2 touffes de dessous du diadème et encadrent le visage à la
hauteur des yeux large ouverts. Le roi porte une moustache tombante
et une barbe en pointe indiquée par des stries.
Le
vêtement, une candys (sorte de manteau) richement ornée le long des
manches, autour des poignets et en bas des pans, de broderies à
médaillons hexagonaux, s'arrête aux genoux laissant voir de larges
pantalons ornés des mêmes broderies et serrés à la cheville avec
des rubans qui tombent de chaque côté de la chaussure. Le cou porte
un large collier composé de grosses pierres carrées.
VOLOGESE |
Artaban
est assis sur un trône à haut dossier, surmonté de créneaux, et à
accoudoirs dont n'est représenté en détail que celui de droite qui
semble se terminer par une tête de lion, cet accoudoir est ajouré
et comprend quatre barres verticales, derrière lesquelles une
cinquième incurvée semble indiquer le siège même. Ce meuble
monumental est soutenu par deux griffons ailés se tournant le dos et
regardant en arrière. Pour en simplifier l'exécution, ces animaux
ont été représentés de profil.
La
main gauche du roi est posée sur la poignée de son épée, mais,
par inadvertance, elle est figurée comme étant la main droite, dans
celle-ci, tendue
en
avant, se trouve une couronne que tient aussi, de l'autre côté, le
satrape de Suse.
Celui-ci,
debout et de face, ne porte pas de couvre-chef, et ses cheveux sont
des bouclettes rondes disposées en 4 rangées superposées en
demi-cercle, auréole autour de la tête et couvrant les oreilles
dont on ne voit que les lobes. Il porte un long justaucorps serré
d'une ceinture et brodé de la même façon que celui du monarque, à
une différence près, le motif qui orne son vêtement est plus petit
et ovale. Des pantalons à broderie médiane sont également serrés
aux chevilles par des rubans flottants qui encadrent le pied
également chaussé. Son bras gauche pend le long du corps, le bras
droit est tendu vers le roi des rois pour saisir l'anneau par où
passent déjà les doigts. Il est à remarquer que l'index de cette
main n'est plié qu'à moitié, ce qui peut être interprété, par
analogie avec les bas-reliefs Sassanides, comme un signe de respect.
Les
silhouettes des 2 personnages sont lourdes, trapues, et les
proportions des corps mal équilibrées : Les cous sont massifs, les
têtes trop grandes, l'avant-bras du satrape trop long. La plus
grande difficulté qu'a dû éprouvé le sculpteur est de représenter
le mouvement de torsion du corps du roi, difficulté dont il se tire
par un camouflage malhabile du bras gauche. Il en est de même pour
la représentation de face des pieds des sujets, que l'artiste a
imaginés comme si les personnages se trouvent plantés sur la pointe
des pieds, procédé dont on connaît l'utilisation sur certains
ivoires Byzantins.
Une
partie de cette bordure de même que l'espace resté libre entre les
deux personnages (au-dessus de leurs bras) est couverte d'une
inscription en pehlvi arsacide, qui débute dans l'angle droit, et
comprend 4 parties...
CARTE DU TERRITOIRE PARTHE |
Le
bas-relief d'Artaban V est le premier monument royal Parthe daté qui
soit sorti du sol Iranien et apporte un peu de lumière sur l'art de
cette dynastie, alors qu'elle est déjà agonisante. Il frappe par la
platitude de son relief et par le manque d'expérience de l'artiste.
Et pourtant, le classer pour cette raison comme une œuvre d'art
provinciale ne serait pas juste puisqu'il reflète les traditions de
l'art de cette époque et, en premier lieu, cette stricte frontalité
qui est ignorée sous les Achéménides, alors que le profil est de
règle, et qui est remplacée sous les Sassanides par l'image de
profil ou de 3/4.
Et
si notre monument porte par endroit un relief plus prononcé, le fait
est accidentel et dû au remploi. Il faut croire que, dans la
technique aussi, l'artiste reste fidèle à la formule en faveur à
son époque. On comprend mieux, grâce à ce monument d'Artaban V,
l'exécution du plus ancien bas-relief Sassanide, celui qu'Ardeshir
Ier fait sculpter sur les rochers de la gorge de Firouzabad et où il
se fait représenter en train de vaincre et de tuer Artaban V. Cette
œuvre d'art de la naissance de la dynastie tranche avec le reste des
monuments rupestres Sassanides postérieurs par le plat de son relief
et par la simple gravure de tous les détails, prouvant ainsi la
continuité encore persistante de la tradition artistique purement
Parthe, destinée pourtant à disparaître bientôt.
L'art
Parthe, si imparfaitement connu, est encore loin d'avoir révélé le
secret de ses manifestations qui semblent avoir été à faces
multiples, puisque c'est de cette même ville de Suse que provient
aussi la tête d'une reine à couronne crénelée. (F. Gumont y voit
le portrait de la reine Mousa). Certes, de 2 1/2
siècles
antérieure à notre monument, cette tète garde toute la fraîcheur
des courants Occidentaux. Faut-il croire qu'une sorte de renaissance
du nationalisme Iranien se fait jour, depuis le premier tiers du IIe
siècle de notre ère, en apparence depuis Mithridate II, et marque
également une nouvelle tendance dans l'art de l'époque ? C'est
ainsi, semble-t-il, qu'il faut interpréter la technique de
l'exécution du bas-relief d'Artaban V, qui pourtant provient de
cette cité de Suse, considérée comme profondément imprégnée des
traditions Helléniques.
Ceci
est d'autant plus surprenant qu'à cette même époque où l'art
Parthe se fraie sa propre voie et produit des œuvres comme celle que
nous publions, plus à l'Est, dans l'empire voisin des Kouchans,
encore puissant, l'art que cette dynastie permet de créer et qu'elle
favorise, et qu'on désigne sous le nom d'art gréco-bouddhique,
passe par la période de son apogée, avec les chefs-d'œuvre qu'on
connaît, aussi bien en ronde bosse qu'en haut et bas-relief...
ARTABAN V |
Le
scribe et surtout le lapicide qui exécute l'inscription sont loin
d'être à la hauteur de leur tâche. L'écriture est d'une inégalité
fâcheuse : C'est ainsi que, si les caractères des lignes du centre
qui donnent le nom et les titres des 2 personnages varient entre
3,5cm et 2cm de haut, ceux du bord droit n'ont que 2cm, et ceux du
bord gauche 1cm ou 0,5cm.
Dans
leur exécution, le soin est apporté surtout à cette partie
centrale qui est taillée dans la pierre, tandis que les mots du bord
gauche ne sont que gravés. L'impression qui se dégage est que le
lapicide se trouve embarrassé pour disposer tout le texte, qu'il
distribue mal, débutant dans l'angle droit, poursuivant sur le bord
supérieur, revenant dans la partie centrale, puis passant au bord
droit pour finir sur la bordure gauche.
L'exécution
de cette inscription contraste singulièrement avec la belle écriture
et la parfaite réalisation de l'inscription de Châpour I sur le
Qa'ba Zardousht à Naqsh-i-Roustam, de même qu'avec la lettre en
grec d'Artaban III, trouvée également à Suse et datant de 2
siècles avant ce monument. F. Cumont qui l'a publiée souligne la
« correction remarquable » aussi bien de son orthographe que
de sa langue et de son exécution. Le grec à Suse continue-t-il à
être pratiqué sous les derniers Arsacides avec autant de recherche
que plusieurs siècles auparavant, au détriment de la langue
nationale, ou bien
la
mauvaise exécution de notre inscription n'est-elle qu'accidentelle :
Due au désir d'aller vite et au fait d'avoir été confiée à un
artiste peu expérimenté et qui n'est pas des meilleurs ?
De
fait, Hufar, le satrape qui « donne » ce monument, ne
fait qu'en utiliser un autre, existant à Suse, celui-ci porte sa
propre inscription que Hufar fait enlever. Toute la partie médiane
du bas-relief, aussi bien au-dessus des bras qu'en dessous, de même
qu'une partie de la bordure supérieure, sont primitivement couvertes
d'une inscription qui est supprimée, non par martèlement, mais au
ciseau.
La
main qui a fait cette besogne est si peu habile que l'outil pénètre,
par endroit, très profondément dans la pierre. C'est à cause d'une
saignée faite au ciseau pendant ce travail préparatoire que le
lapicide qui grave l'inscription est forcé de séparer les dernières
lettres des mots. L'ancienne inscription n'a été qu'en partie
martelée le long de la bordure supérieure où ses restes sont
visibles dans le nom du mois et du jour. En enlevant l'inscription
qui occupe la partie centrale, l'artiste ne trouve même pas utile
d'arrêter son outil suivant une ligne droite, ce qui fait que la
bordure supérieure va en s'élargissant, de même, il ne cherche pas
à égaliser la surface labourée et à la rendre lisse avant qu'elle
ne reçoive un nouveau texte.
L'année
de l'érection du monument est de l'ère Séleucide qui commence,
comme on sait, à l'équinoxe de l'automne 312 avant Jésus-Christ,
donc, l'an 532 correspond à l'année 220-221 de l'ère chrétienne.
La nouvelle année Iranienne commence en 220 le 27 septembre, et le
mois de Spandar-mat qui est le douzième mois de l'année commence le
27 août. Le jour d'Adhur étant le neuvième du mois, la date du
monument tombe le 5 septembre 221. Ceci indique que le roi des rois
Artaban est Artaban V dont le père, mentionné par l'inscription,
est Vologèse IV.
Il
faut faire ressortir le fait que ce monument, où figure un souverain
Parthe ainsi que son satrape de Suse à nom purement Iranien, et où,
de plus, l'inscription est rédigée en pehlvi, est daté d'après la
supputation Séleucide, et non d'après l'ère Arsacide qui commence,
comme on sait, au printemps de l'année 248 avant Jésus-Christ.
La
raison en est-elle que le monument est élevé dans la ville de Suse,
dans cette Séleucie sur l'Eulaios, jalouse de son autonomie et où
le comput adopté par le monde Hellénique d'Asie prime sur celui qui
doit être normalement adopté par les sujets du roi des rois ? On
peut arriver à cette conclusion, comme l'a fait F. Cumont à la
lumière de la lettre d'Artaban III, envoyée par la chancellerie
royale de Ctésiphon et adressée aux magistrats et au peuple de la
ville de Suse.
BAS RELIEF D'ARTABAN |
Cette
lettre est datée suivant les deux computs : Parthe et Séleucide.
Mais sur un bas-relief où le roi figure avec son représentant
officiel qui est un haut dignitaire Iranien. Ceci semble indiquer (et
les monnaies des rois Parthes peuvent être invoquées à l'appui)
que l'habitude de supputer les années d'après l'ère Séleucide est
enracinée plus profondément en Iran au temps des Parthes-Arsacides
qu'on ne l'admet généralement. Retenons toutefois que si la date
est de l'ère Séleucide, le mois et le jour sont du calendrier
Iranien, et non Macédonien.
Le
scribe qui a rédigé l'inscription n'appelle pas le prince par le
nom d'Arsace que tous les rois Parthes adoptent au moment de leur
accession au trône et qui figure sur leurs monnaies.
C'est
aussi sous le nom d'Arsace qu'Artaban III est mentionné dans
l'inscription grecque. Toutefois, une autre inscription grecque en
l'honneur de Zamaspès, stratège de Suse, cite le roi Phraate IV
sous son propre nom, sans qu'on puisse savoir la raison qui guide les
scribes dans ces cas différents. Le nom du roi sur notre monument
est suivi de celui de son père, ce qu'on a l'habitude de relever
dans les inscriptions royales Sassanides, où, vraisemblablement, on
suit l'exemple donné par les souverains de la dynastie précédente.
Hufar
est le satrape de Suse, titre qui dans les inscriptions grecques de
cette ville est traduit par stratège. Avec Zamaspès, qui occupe ces
fonctions sous Phraatès IV, et Phraatès, sous Artaban III, on
connaît déjà 3 de ces personnages qui sont de purs Iraniens, la
personnalité officielle désignée pour cette haute fonction à
Suse, où elle représente le roi, doit donc être choisie parmi les
Iraniens de l'entourage du souverain et nantie de sa confiance.
L'inscription
d'Artaban V vient étayer la thèse défendue déjà par F. Gumont
concernant la dynastie de l'Élymaïde. De fait, la présence de
satrapes à Suse depuis Phraatès IV jusqu'à la fin du règne
d'Artaban V démontre que pendant 2 1/2 siècles et demi la ville
dépend directement du roi des rois et n'est pas assujettie à la
petite dynastie vassale qui débute avec le prince Kamnas- kirès
Ier, vers le milieu du IIe siècle avant Jésus-Christ. Le nombre
élevé de pièces de monnaie du royaume de l'Élymaïde, qu'on a
trouvées à Suse, indique des rapports commerciaux très suivis
entre cette ville et la petite principauté voisine. Il n'en reste
pas moins un fait acquis, c'est que, parmi les monnaies trouvées à
Suse, les plus nombreuses sont, non pas des émissions impériales
Parthes, mais des monnaies des « villes libres », qui attendent
encore un classement scientifique. Pour cette raison, il est permis
de supposer que Suse jouit, du moins durant une certaine période, de
ce privilège.
DÉTAIL DU BAS-RELIEF |
L'intérêt
principal qu'offre le bas-relief d'Artaban V réside dans les
renseignements d'ordre historique qu'on est en mesure d'en tirer. De
fait, il s'agit d'événements qui entraînent la chute de la
dynastie des Arsacides et l'avènement de celle des, Sassanides,
événements évoqués dans les chroniques des historiens arabes et
persans, mais pas d'une façon précise, que ce soit pour les dates
ou les lieux de bataille.
D'autre
part, toutes les chroniques puisent dans les sources Sassanides qui
cherchent, certainement, à amoindrir certains revers probables
d'Ardéshir et à amplifier ses succès...
Le
récit de Tabari mentionnant les 3 «batailles » entre Ardéshir et
les armées d'Artaban semble être historique, puisque Dion Cassius,
comme l'a déjà remarqué Gutschmid, parle aussi de trois rencontres
entre les troupes ennemies. On se demande, toutefois, à quel point
les soi-disant fondations de villes par Ardéshir, au cours des 2
premières rencontres, correspondent à la vérité, et s'il ne faut
pas rapporter ce souci d'urbanisme à une date postérieure, puisque
Ardéshir n'arrive pas à se maintenir dans la région de la Susiane
et en repart chargé du fruit de son pillage.
Ses
entreprises ressemblent plutôt à des razzias, surtout destinées
peut-être à tester les forces de l'adversaire. Ce qui importe,
c'est le but qu'il poursuit, c'est-à-dire envahir et si possible
conquérir la Susiane où il pénètre en suivant, comme le fait
savoir Tabari, la vieille route royale achéménide qui va de Suse à
Persépolis en passant par Ram-Hormuzd et Béhbahan.
La
date de la dernière bataille, qui coûte la vie à Artaban V,
établie par Nôldeke et fixée au 28 avril 224, semble être
définitivement acquise. Au contraire, on manque de précisions quant
à l'année où la rupture entre les deux princes devient définitive.
S.
H. Taqiradeh pense à l'année 223, tout en reconnaissant cependant
qu'une seule année serait un laps de temps trop court pour voir se
dérouler les 3 raids d'Ardéshir.
COURONNE PARTHE |
Le
nom du roi d'Ahwaz qui attaque Gôr sur l'ordre d'Artaban n'est pas
donné par la chronique de Tabari, mais elle connaît Nïrô-farr, le
prince d'Ahwaz qui combat Ardéshir lors de sa première attaque
contre Ahwaz, et qui doit remporter un succès, puisque Ardéshir se
replie dans sa province.
Dans
ce Nïrô-farr, il faut reconnaître, selon nous, Narge Hufar, le
satrape de Suse figuré sur le monument. L'inscription permet
d'établir qu'en septembre 221, Artaban se trouve à Suse où il
honore son satrape, qui, chargé vraisemblablement de la direction
des opérations militaires, se distingue au cours des événements de
peu antérieurs à l'érection du monument. Et, puisque Tabari cite
son nom à propos de la première attaque d'Ardéshir, il y a
beaucoup de chances que cette bataille ait eu lieu au début de
l'année 221.
Les
plans militaires d'Ardéshir comprennent sans doute l'occupation de
la Susiane qui ouvre la route vers Ctésiphon, capitale des
Arsacides. Nôldeke a raison quand il propose la Babylonie ou la
Susiane comme théâtre de la lutte entre les 2 princes, et ceci en
dépit de certaines sources anciennes qui parlent d'Ispahan ou de
Néhavend. Quoi d'étonnant à ce qu'on trouve Artaban à Suse aussi
bien en 221, après la première bataille, que, vraisemblablement, en
224 la veille de sa défaite et de sa mort. C'est donc dans cette
vieille cité si chargée d'un passé riche et glorieux que
s'organise l'ultime défense du royaume Arsacide sous le commandement
personnel du roi des rois, et c'est dans la Susiane que se décide le
sort de l'empire Parthe...
« Fier
comme Artaban » cette expression est d'origine
littéraire.
Artaban est ici un personnage important d'un énorme roman, une épopée historique (12 volumes, 4153 pages), intitulé Cléopâtre et écrit par Gautier de la Calprenède au milieu du XVIIe siècle.
Du succès de ce roman à l'époque n'est resté que la fierté et l'arrogance de son personnage, la sonorité de son nom ayant probablement aidé à la conservation de l'expression.
Artaban est ici un personnage important d'un énorme roman, une épopée historique (12 volumes, 4153 pages), intitulé Cléopâtre et écrit par Gautier de la Calprenède au milieu du XVIIe siècle.
Du succès de ce roman à l'époque n'est resté que la fierté et l'arrogance de son personnage, la sonorité de son nom ayant probablement aidé à la conservation de l'expression.
Artaban
V — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Artaban_V
Artaban
V (persan : اردوان
Ardavan) est le
dernier roi arsacide des Parthes. Il règne de 216 à 224. ... Bien
qu'Artaban laisse deux fils, Archak et Artavazde, qui continuent de
résister aux Sassanides pendant quelques années encore, c'est
avec ...
Un
bas-relief d'Artaban V avec inscription en pehlvi arsacide - Persée
www.persee.fr/doc/piot_1148-6023_1950_num_44_1_1993
de
R Girshman - 1950 - Cité 8 fois - Autres articles
Monuments
et mémoires de la Fondation Eugène Piot Année 1950 Volume 44
Numéro 1 ..... est Artaban V dont le père, mentionné par
l'inscription, était Vologèse IV. .... qui coûta la vie à Artaban
V, établie par Nôldeke et fixée au 28 avril 224, ..
MAHBOUL
GHORBA - pilas ou l'amour sacrifié - Chapitre 1 - Atramenta
www.atramenta.net/lire/oeuvre51072-chapitre432041.html
20
mars 2015 - En 224 après J.C., Ardachér s'est insurgé contre
l'Arsacide Artaban IV, ... Vers la fin de l'année 224, alors que le
roi Ardacher se trouvait dans ...
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