vendredi 14 octobre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 224

23 SEPTEMBRE 2016...

Cette page concerne l'année 224 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

CHUTE DE L'EMPIRE PARTHE




VOLOGESE V

28 avril : Artaban V, dernier roi Parthe Arsacide, vaincu et tué à Hormizdaghan, au nord d’Ispahan par Adachîr Ier ou Ardachêr, qui entre triomphalement dans la capitale Parthe Ctésiphon à l'automne 226. Ardachêr, fils de Pâbag, petit-fils du mage Sassan, prince de Perse, fondateur de la dynastie des Sassanides, unifie la Perse et règne jusqu'en 241. Sassan, prêtre d’un temple de Stakhr, en Perside, se dit descendant de la dynastie Achéménide.
Artaban V second fils du roi Vologèse V, règne sur la Médie et s'oppose à son frère, le « Grand-Roi » Vologèse VI, qu'il détrône.
Devenu « Grand-Roi », il soutient la guerre contre Caracalla auquel il a refusé de donner sa fille comme épouse. Après le meurtre de l'empereur Romain, il conclut la paix avec son successeur Macrin.

Artaban V est lui-même battu et tué le 22 ou 28 avril 224 à Hormizdaghan par Artaxerce (Ardachîr Ier), fondateur de la dynastie des Sassanides. Bien qu'Artaban laisse deux fils, Archak et Artavazde, qui continuent de résister aux Sassanides pendant quelques années encore, c'est avec lui que finit l'Empire des Parthes et la dynastie des Arsacides en Perse .
Il a eu trois enfants :
  • Archak ;
  • Artavazde ;
  • ARTABAN V
    Ziyanak de Perse.

Arsace XXX Vologèse V qui monte sur le trône en 191, pratique une politique audacieuse, car il soutient Pescennius Niger, le gouverneur de Syrie et ses 6 légions, le rival de Septime Sévère et Clodius Albinus dans la période de guerre civile qui secoue l'Empire Romain.

En 194, Septime Sévère triomphe de Pescennius Niger, à Issos, commence alors une courte campagne contre les Parthes, il conquiert l'Osrhoène en 195.
Mais Septime Sévère est encore contesté et après avoir éliminé Pescennius Niger, il a sur sa route Claudius Albinus qu'il vainc en 197.
Peu de temps après, Vologèse pense le moment venu pour reconquérir le terrain perdu et entre en guerre contre les Romains...
Septime Sévère repart en campagne, oblige Vologèse à lever le siège de Nisibe et le suit jusqu'à Ctésiphon qu'il prend et pille en 198.
L'Osrhoène devient une province Romaine sauf sa capitale Edesse et la cité de Nisibe devient une colonie, mais les Romains échouent devant Hatra (dans l'Irak actuel) en raison des ses fortifications imposantes.
Les divisions entre princes Parthes reprennent avec les fils de Vologèse V. En effet Vologèse VI et Artaban V sont en compétition pour le trône. L'empereur Romain Caracalla entame une campagne en Orient et profite de la mésentente entre Vologèse et Artaban pour s'emparer de l'Osrhoène en 216 et faire de la cité d'Edesse une colonie.

Agissant avec duplicité, Calligulla demande en mariage la fille d'Artaban et vient avec son armée en Mésopotamie pour célébrer les noces. Une fois tout le monde rassemblé, les soldats Romains tuent les Parthes présents, Artaban s'échappe de justesse.

En 217, Caracalla est assassiné par son préfet du prétoire Macrin qui lui succède. Artaban remporte deux victoires sur l'armée Romaine près de Nisibe et Macrin accepte de traiter.
Artaban obtient de bonnes compensations financières. Après 3 siècles de conflits avec Rome, le royaume parthe est affaibli.  
Un autre danger se profile, dans le Fars, Ardachir ou Ardechir ou Artaxerxes, gouverneur de Darabgerd, issu d'une famille noble, a commencé à soumettre par la guerre les roitelets voisins depuis 211.  Il poursuit l'unification de l'Iran mais sommé par Artaban de rentrer dans le rang, il le défie... La rencontre a lieu à Hormizdaghan, près de Suse en 224. Ardachir triomphe des Parthes, Artaban est tué, et la majorité de l'aristocratie se rallie à sa cause. C'est la fin de la dynastie Parthe.

En 224, Ardachér s’est insurgé contre l’Arsacide Artaban V, qu’il a éliminé, maintenant Ardachér désire se proclamer « Roi des rois », il faut que le roi de Ctésiphon accepte son offre ou Ardachér lui déclarera la guerre et l’éliminera comme Artaban... Nous sommes en l’an 226.

Un monument a été découvert à Suse en novembre 1947. Mutilé (les faces des deux personnages) et réutilisé, probablement déjà à l'époque Sassanide, il se trouve encastré dans un dallage qui devait préserver, comme il semble, une conduite d'évacuation au bas des pentes Est de la «Ville Royale ».
Le bas-relief, sculpté sur une pierre calcaire grise carrée, mesure 0m90 sur 0m90 et 0m25 d'épaisseur.
A gauche, le roi des rois, la tête ornée d'une haute mitre rehaussée de pierreries, barrée verticalement en son milieu par un décor connu déjà sur les mitres de certains rois Parthes et qui sont également une rangée de perles. Cette coiffure est fixée sur le front à l'aide d'un diadème dont les deux rubans descendent le long du dos du souverain la figure est de face, les cheveux s'échappent en 2 touffes de dessous du diadème et encadrent le visage à la hauteur des yeux large ouverts. Le roi porte une moustache tombante et une barbe en pointe indiquée par des stries.
Le vêtement, une candys (sorte de manteau) richement ornée le long des manches, autour des poignets et en bas des pans, de broderies à médaillons hexagonaux, s'arrête aux genoux laissant voir de larges pantalons ornés des mêmes broderies et serrés à la cheville avec des rubans qui tombent de chaque côté de la chaussure. Le cou porte un large collier composé de grosses pierres carrées.

VOLOGESE
Artaban est assis sur un trône à haut dossier, surmonté de créneaux, et à accoudoirs dont n'est représenté en détail que celui de droite qui semble se terminer par une tête de lion, cet accoudoir est ajouré et comprend quatre barres verticales, derrière lesquelles une cinquième incurvée semble indiquer le siège même. Ce meuble monumental est soutenu par deux griffons ailés se tournant le dos et regardant en arrière. Pour en simplifier l'exécution, ces animaux ont été représentés de profil.
La main gauche du roi est posée sur la poignée de son épée, mais, par inadvertance, elle est figurée comme étant la main droite, dans celle-ci, tendue
en avant, se trouve une couronne que tient aussi, de l'autre côté, le satrape de Suse.
Celui-ci, debout et de face, ne porte pas de couvre-chef, et ses cheveux sont des bouclettes rondes disposées en 4 rangées superposées en demi-cercle, auréole autour de la tête et couvrant les oreilles dont on ne voit que les lobes. Il porte un long justaucorps serré d'une ceinture et brodé de la même façon que celui du monarque, à une différence près, le motif qui orne son vêtement est plus petit et ovale. Des pantalons à broderie médiane sont également serrés aux chevilles par des rubans flottants qui encadrent le pied également chaussé. Son bras gauche pend le long du corps, le bras droit est tendu vers le roi des rois pour saisir l'anneau par où passent déjà les doigts. Il est à remarquer que l'index de cette main n'est plié qu'à moitié, ce qui peut être interprété, par analogie avec les bas-reliefs Sassanides, comme un signe de respect.

Les silhouettes des 2 personnages sont lourdes, trapues, et les proportions des corps mal équilibrées : Les cous sont massifs, les têtes trop grandes, l'avant-bras du satrape trop long. La plus grande difficulté qu'a dû éprouvé le sculpteur est de représenter le mouvement de torsion du corps du roi, difficulté dont il se tire par un camouflage malhabile du bras gauche. Il en est de même pour la représentation de face des pieds des sujets, que l'artiste a imaginés comme si les personnages se trouvent plantés sur la pointe des pieds, procédé dont on connaît l'utilisation sur certains ivoires Byzantins.
Une partie de cette bordure de même que l'espace resté libre entre les deux personnages (au-dessus de leurs bras) est couverte d'une inscription en pehlvi arsacide, qui débute dans l'angle droit, et comprend 4 parties...

CARTE DU TERRITOIRE PARTHE
Le bas-relief d'Artaban V est le premier monument royal Parthe daté qui soit sorti du sol Iranien et apporte un peu de lumière sur l'art de cette dynastie, alors qu'elle est déjà agonisante. Il frappe par la platitude de son relief et par le manque d'expérience de l'artiste. Et pourtant, le classer pour cette raison comme une œuvre d'art provinciale ne serait pas juste puisqu'il reflète les traditions de l'art de cette époque et, en premier lieu, cette stricte frontalité qui est ignorée sous les Achéménides, alors que le profil est de règle, et qui est remplacée sous les Sassanides par l'image de profil ou de 3/4.
Et si notre monument porte par endroit un relief plus prononcé, le fait est accidentel et dû au remploi. Il faut croire que, dans la technique aussi, l'artiste reste fidèle à la formule en faveur à son époque. On comprend mieux, grâce à ce monument d'Artaban V, l'exécution du plus ancien bas-relief Sassanide, celui qu'Ardeshir Ier fait sculpter sur les rochers de la gorge de Firouzabad et où il se fait représenter en train de vaincre et de tuer Artaban V. Cette œuvre d'art de la naissance de la dynastie tranche avec le reste des monuments rupestres Sassanides postérieurs par le plat de son relief et par la simple gravure de tous les détails, prouvant ainsi la continuité encore persistante de la tradition artistique purement Parthe, destinée pourtant à disparaître bientôt.

L'art Parthe, si imparfaitement connu, est encore loin d'avoir révélé le secret de ses manifestations qui semblent avoir été à faces multiples, puisque c'est de cette même ville de Suse que provient aussi la tête d'une reine à couronne crénelée. (F. Gumont y voit le portrait de la reine Mousa). Certes, de 2 1/2
siècles antérieure à notre monument, cette tète garde toute la fraîcheur des courants Occidentaux. Faut-il croire qu'une sorte de renaissance du nationalisme Iranien se fait jour, depuis le premier tiers du IIe siècle de notre ère, en apparence depuis Mithridate II, et marque également une nouvelle tendance dans l'art de l'époque ? C'est ainsi, semble-t-il, qu'il faut interpréter la technique de l'exécution du bas-relief d'Artaban V, qui pourtant provient de cette cité de Suse, considérée comme profondément imprégnée des traditions Helléniques.
Ceci est d'autant plus surprenant qu'à cette même époque où l'art Parthe se fraie sa propre voie et produit des œuvres comme celle que nous publions, plus à l'Est, dans l'empire voisin des Kouchans, encore puissant, l'art que cette dynastie permet de créer et qu'elle favorise, et qu'on désigne sous le nom d'art gréco-bouddhique, passe par la période de son apogée, avec les chefs-d'œuvre qu'on connaît, aussi bien en ronde bosse qu'en haut et bas-relief...

ARTABAN V
Le scribe et surtout le lapicide qui exécute l'inscription sont loin d'être à la hauteur de leur tâche. L'écriture est d'une inégalité fâcheuse : C'est ainsi que, si les caractères des lignes du centre qui donnent le nom et les titres des 2 personnages varient entre 3,5cm et 2cm de haut, ceux du bord droit n'ont que 2cm, et ceux du bord gauche 1cm ou 0,5cm.
Dans leur exécution, le soin est apporté surtout à cette partie centrale qui est taillée dans la pierre, tandis que les mots du bord gauche ne sont que gravés. L'impression qui se dégage est que le lapicide se trouve embarrassé pour disposer tout le texte, qu'il distribue mal, débutant dans l'angle droit, poursuivant sur le bord supérieur, revenant dans la partie centrale, puis passant au bord droit pour finir sur la bordure gauche.
L'exécution de cette inscription contraste singulièrement avec la belle écriture et la parfaite réalisation de l'inscription de Châpour I sur le Qa'ba Zardousht à Naqsh-i-Roustam, de même qu'avec la lettre en grec d'Artaban III, trouvée également à Suse et datant de 2 siècles avant ce monument. F. Cumont qui l'a publiée souligne la « correction remarquable » aussi bien de son orthographe que de sa langue et de son exécution. Le grec à Suse continue-t-il à être pratiqué sous les derniers Arsacides avec autant de recherche que plusieurs siècles auparavant, au détriment de la langue nationale, ou bien
la mauvaise exécution de notre inscription n'est-elle qu'accidentelle : Due au désir d'aller vite et au fait d'avoir été confiée à un artiste peu expérimenté et qui n'est pas des meilleurs ?

De fait, Hufar, le satrape qui « donne » ce monument, ne fait qu'en utiliser un autre, existant à Suse, celui-ci porte sa propre inscription que Hufar fait enlever. Toute la partie médiane du bas-relief, aussi bien au-dessus des bras qu'en dessous, de même qu'une partie de la bordure supérieure, sont primitivement couvertes d'une inscription qui est supprimée, non par martèlement, mais au ciseau.
La main qui a fait cette besogne est si peu habile que l'outil pénètre, par endroit, très profondément dans la pierre. C'est à cause d'une saignée faite au ciseau pendant ce travail préparatoire que le lapicide qui grave l'inscription est forcé de séparer les dernières lettres des mots. L'ancienne inscription n'a été qu'en partie martelée le long de la bordure supérieure où ses restes sont visibles dans le nom du mois et du jour. En enlevant l'inscription qui occupe la partie centrale, l'artiste ne trouve même pas utile d'arrêter son outil suivant une ligne droite, ce qui fait que la bordure supérieure va en s'élargissant, de même, il ne cherche pas à égaliser la surface labourée et à la rendre lisse avant qu'elle ne reçoive un nouveau texte.

L'année de l'érection du monument est de l'ère Séleucide qui commence, comme on sait, à l'équinoxe de l'automne 312 avant Jésus-Christ, donc, l'an 532 correspond à l'année 220-221 de l'ère chrétienne. La nouvelle année Iranienne commence en 220 le 27 septembre, et le mois de Spandar-mat qui est le douzième mois de l'année commence le 27 août. Le jour d'Adhur étant le neuvième du mois, la date du monument tombe le 5 septembre 221. Ceci indique que le roi des rois Artaban est Artaban V dont le père, mentionné par l'inscription, est Vologèse IV.

Il faut faire ressortir le fait que ce monument, où figure un souverain Parthe ainsi que son satrape de Suse à nom purement Iranien, et où, de plus, l'inscription est rédigée en pehlvi, est daté d'après la supputation Séleucide, et non d'après l'ère Arsacide qui commence, comme on sait, au printemps de l'année 248 avant Jésus-Christ.
La raison en est-elle que le monument est élevé dans la ville de Suse, dans cette Séleucie sur l'Eulaios, jalouse de son autonomie et où le comput adopté par le monde Hellénique d'Asie prime sur celui qui doit être normalement adopté par les sujets du roi des rois ? On peut arriver à cette conclusion, comme l'a fait F. Cumont à la lumière de la lettre d'Artaban III, envoyée par la chancellerie royale de Ctésiphon et adressée aux magistrats et au peuple de la ville de Suse.
BAS RELIEF  D'ARTABAN
Cette lettre est datée suivant les deux computs : Parthe et Séleucide. Mais sur un bas-relief où le roi figure avec son représentant officiel qui est un haut dignitaire Iranien. Ceci semble indiquer (et les monnaies des rois Parthes peuvent être invoquées à l'appui) que l'habitude de supputer les années d'après l'ère Séleucide est enracinée plus profondément en Iran au temps des Parthes-Arsacides qu'on ne l'admet généralement. Retenons toutefois que si la date est de l'ère Séleucide, le mois et le jour sont du calendrier Iranien, et non Macédonien.

Le scribe qui a rédigé l'inscription n'appelle pas le prince par le nom d'Arsace que tous les rois Parthes adoptent au moment de leur accession au trône et qui figure sur leurs monnaies.
C'est aussi sous le nom d'Arsace qu'Artaban III est mentionné dans l'inscription grecque. Toutefois, une autre inscription grecque en l'honneur de Zamaspès, stratège de Suse, cite le roi Phraate IV sous son propre nom, sans qu'on puisse savoir la raison qui guide les scribes dans ces cas différents. Le nom du roi sur notre monument est suivi de celui de son père, ce qu'on a l'habitude de relever dans les inscriptions royales Sassanides, où, vraisemblablement, on suit l'exemple donné par les souverains de la dynastie précédente.

Hufar est le satrape de Suse, titre qui dans les inscriptions grecques de cette ville est traduit par stratège. Avec Zamaspès, qui occupe ces fonctions sous Phraatès IV, et Phraatès, sous Artaban III, on connaît déjà 3 de ces personnages qui sont de purs Iraniens, la personnalité officielle désignée pour cette haute fonction à Suse, où elle représente le roi, doit donc être choisie parmi les Iraniens de l'entourage du souverain et nantie de sa confiance.

L'inscription d'Artaban V vient étayer la thèse défendue déjà par F. Gumont concernant la dynastie de l'Élymaïde. De fait, la présence de satrapes à Suse depuis Phraatès IV jusqu'à la fin du règne d'Artaban V démontre que pendant 2 1/2 siècles et demi la ville dépend directement du roi des rois et n'est pas assujettie à la petite dynastie vassale qui débute avec le prince Kamnas- kirès Ier, vers le milieu du IIe siècle avant Jésus-Christ. Le nombre élevé de pièces de monnaie du royaume de l'Élymaïde, qu'on a trouvées à Suse, indique des rapports commerciaux très suivis entre cette ville et la petite principauté voisine. Il n'en reste pas moins un fait acquis, c'est que, parmi les monnaies trouvées à Suse, les plus nombreuses sont, non pas des émissions impériales Parthes, mais des monnaies des « villes libres », qui attendent encore un classement scientifique. Pour cette raison, il est permis de supposer que Suse jouit, du moins durant une certaine période, de ce privilège.

DÉTAIL DU BAS-RELIEF
L'intérêt principal qu'offre le bas-relief d'Artaban V réside dans les renseignements d'ordre historique qu'on est en mesure d'en tirer. De fait, il s'agit d'événements qui entraînent la chute de la dynastie des Arsacides et l'avènement de celle des, Sassanides, événements évoqués dans les chroniques des historiens arabes et persans, mais pas d'une façon précise, que ce soit pour les dates ou les lieux de bataille.
D'autre part, toutes les chroniques puisent dans les sources Sassanides qui cherchent, certainement, à amoindrir certains revers probables d'Ardéshir et à amplifier ses succès...

Le récit de Tabari mentionnant les 3 «batailles » entre Ardéshir et les armées d'Artaban semble être historique, puisque Dion Cassius, comme l'a déjà remarqué Gutschmid, parle aussi de trois rencontres entre les troupes ennemies. On se demande, toutefois, à quel point les soi-disant fondations de villes par Ardéshir, au cours des 2 premières rencontres, correspondent à la vérité, et s'il ne faut pas rapporter ce souci d'urbanisme à une date postérieure, puisque Ardéshir n'arrive pas à se maintenir dans la région de la Susiane et en repart chargé du fruit de son pillage.
Ses entreprises ressemblent plutôt à des razzias, surtout destinées peut-être à tester les forces de l'adversaire. Ce qui importe, c'est le but qu'il poursuit, c'est-à-dire envahir et si possible conquérir la Susiane où il pénètre en suivant, comme le fait savoir Tabari, la vieille route royale achéménide qui va de Suse à Persépolis en passant par Ram-Hormuzd et Béhbahan.

La date de la dernière bataille, qui coûte la vie à Artaban V, établie par Nôldeke et fixée au 28 avril 224, semble être définitivement acquise. Au contraire, on manque de précisions quant à l'année où la rupture entre les deux princes devient définitive.
S. H. Taqiradeh pense à l'année 223, tout en reconnaissant cependant qu'une seule année serait un laps de temps trop court pour voir se dérouler les 3 raids d'Ardéshir.

COURONNE PARTHE
Le nom du roi d'Ahwaz qui attaque Gôr sur l'ordre d'Artaban n'est pas donné par la chronique de Tabari, mais elle connaît Nïrô-farr, le prince d'Ahwaz qui combat Ardéshir lors de sa première attaque contre Ahwaz, et qui doit remporter un succès, puisque Ardéshir se replie dans sa province.
Dans ce Nïrô-farr, il faut reconnaître, selon nous, Narge Hufar, le satrape de Suse figuré sur le monument. L'inscription permet d'établir qu'en septembre 221, Artaban se trouve à Suse où il honore son satrape, qui, chargé vraisemblablement de la direction des opérations militaires, se distingue au cours des événements de peu antérieurs à l'érection du monument. Et, puisque Tabari cite son nom à propos de la première attaque d'Ardéshir, il y a beaucoup de chances que cette bataille ait eu lieu au début de l'année 221.

Les plans militaires d'Ardéshir comprennent sans doute l'occupation de la Susiane qui ouvre la route vers Ctésiphon, capitale des Arsacides. Nôldeke a raison quand il propose la Babylonie ou la Susiane comme théâtre de la lutte entre les 2 princes, et ceci en dépit de certaines sources anciennes qui parlent d'Ispahan ou de Néhavend. Quoi d'étonnant à ce qu'on trouve Artaban à Suse aussi bien en 221, après la première bataille, que, vraisemblablement, en 224 la veille de sa défaite et de sa mort. C'est donc dans cette vieille cité si chargée d'un passé riche et glorieux que s'organise l'ultime défense du royaume Arsacide sous le commandement personnel du roi des rois, et c'est dans la Susiane que se décide le sort de l'empire Parthe...

« Fier comme Artaban » cette expression est d'origine littéraire.
Artaban est ici un personnage important d'un énorme roman, une épopée historique (12 volumes, 4153 pages), intitulé Cléopâtre et écrit par Gautier de la Calprenède au milieu du XVIIe siècle.
Du succès de ce roman à l'époque n'est resté que la fierté et l'arrogance de son personnage, la sonorité de son nom ayant probablement aidé à la conservation de l'expression.



Artaban V — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Artaban_V
Artaban V (persan : اردوان Ardavan) est le dernier roi arsacide des Parthes. Il règne de 216 à 224. ... Bien qu'Artaban laisse deux fils, Archak et Artavazde, qui continuent de résister aux Sassanides pendant quelques années encore, c'est avec ...

Un bas-relief d'Artaban V avec inscription en pehlvi arsacide - Persée
www.persee.fr/doc/piot_1148-6023_1950_num_44_1_1993
de R Girshman - ‎1950 - ‎Cité 8 fois - ‎Autres articles
Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot Année 1950 Volume 44 Numéro 1 ..... est Artaban V dont le père, mentionné par l'inscription, était Vologèse IV. .... qui coûta la vie à Artaban V, établie par Nôldeke et fixée au 28 avril 224, ..

MAHBOUL GHORBA - pilas ou l'amour sacrifié - Chapitre 1 - Atramenta
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20 mars 2015 - En 224 après J.C., Ardachér s'est insurgé contre l'Arsacide Artaban IV, ... Vers la fin de l'année 224, alors que le roi Ardacher se trouvait dans ...

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