samedi 29 octobre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 212

5 OCTOBRE2016...

Cette page concerne l'année 212 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

DISPARITION EXPRESSE DE GETA.

L'EMPEREUR GETA
Geta (Lucius Publius Septimius Antoninus Geta) (27 mars 189 - 26 décembre 211) est un empereur Romain. D'origine Berbère par son père Septime Sévère, il participe avec son frère aîné Caracalla aux campagnes de son père, lequel, à sa mort, les désigne tous deux pour lui succéder. Comme les 2 frères se haïssent depuis leur enfance, Caracalla accuse Geta de complot et l'assassine aidé par une troupe de centurions alors qu'il se réfugie dans les bras de sa mère au bout d'une année de règne commun. Il fait ensuite effacer son nom et son image de tous les monuments publics (notamment de l'arc de triomphe de Septime Sévère toujours debout au Forum romanum) et de toutes sortes de documents (damnatio memoriae). Geta reçoit la même éducation que son frère. Il semble de caractère plus modéré, plus réfléchi, mais ses mœurs semblent aussi dissolues. Les sénateurs et l'armée le préfèrent à Caracalla.

Sur son lit de mort Septime Sévère ordonne que ses fils se partagent le pouvoir et règnent ensemble, en bonne entente fraternelle.
La dernière partie de ce souhait reste lettre morte car, depuis le berceau, et sans que personne ne sache trop pourquoi, les deux frères ne peuvent se supporter. En fait, aucun synonyme du mot « haine » n'est assez fort pour exprimer le désamour que Caracalla et Geta se portent mutuellement.
Jamais deux frères ne se vouent une telle inimitié. C'est bien simple, dès qu'ils s'aperçoivent, ils se sautent à la gorge !

Dès le 4 février 211, date de la mort de leur père, l'empereur Septime Sévère, Caracalla et Geta gouvernent ensemble l'empire. Lorsqu'ils quittent la Bretagne où ils ont accompagné leur père dans sa campagne contre les Calédoniens, pour regagner Rome, ils ne voyagent jamais ensemble, ils ne mangent jamais à la même table, ils ne dorment jamais sous le même toit, tant ils craignent l'épée ou le poison de l'autre...
A Rome, toute communication entre leurs palais respectifs est murée. Et s'ils doivent se rencontrer pour une raison ou une autre, ce n'est qu'entourés de gardes du corps.
La rue, le cirque, le théâtre, la cour se partagent à leur tour entre partisans de Caracalla ou de Geta. Chaque faction se demande lequel des 2 frères parviendra à éliminer l'autre et attend ce moment, car chaque jour qui passe montre à l'évidence qu'il leur est impossible de gouverner avec un pouvoir égal tout en étant absolument indépendants l'un de l'autre.
Les monnaies que l'on frappe à cette époque et qui exaltent la Concorde entre les 2 frères sous le regard approbateur de leur mère, ne font pas illusion. A un moment donné, on envisage même la partition de l'empire :
L'Europe et l'Afrique Occidentale à Caracalla, avec Rome pour capitale,
L'Asie et l’Égypte à Geta avec Alexandrie ou Antioche pour capitale. Leur mère, l'impératrice Julia Domna, indignée de voir l’œuvre de son mari mise à mal, fait rompre ces pourparlers...

C'est Caracalla qui réussit à éliminer son frère Geta. L'impératrice cherche par tous les moyens à réconcilier ses 2 fils, à les faire collaborer en bonne intelligence. Caracalla feint de se plier à son désir... En tant qu'aîné, il lui appartient de donner l'exemple.
Il accepte de rencontrer son frère dans les appartements de sa mère. L'entrevue a lieu le 12 ou le 26, voire le 27 février 212. Alors qu'ils s'entretiennent tous les 3, un commando de centurions à la solde de Caracalla réussit à enfoncer la porte et à poignarder Geta que sa mère cherche à protéger en l'entourant de ses bras. Sitôt ce forfait accompli, Caracalla se réfugie dans le camp des prétoriens, leur faisant croire qu'il vient d'échapper à un attentat fomenté par son frère, mais que plus prompt que lui, il l'a tué. Cette version ne convainc les prétoriens que lorsque Caracalla les couvre d'argent. Celui-ci interdit à sa mère de pleurer son fils et élimine tous ses partisans.
Papinien, célèbre juriste que Septime Sévère a nommé préfet du prétoire et qui, durant les 7 dernières années du règne de l'empereur, l'a conseillé, reçoit de Caracalla l'ordre de justifier, dans un discours, ce forfait.
Il refuse d'obéir en répondant. « Il est plus facile de commettre un fratricide que de le justifier ». Il paie de sa vie ce refus.
Tant que l'empereur Septime Sévère est là pour tenir ses 2 chiots enragés éloignés l'un de l'autre, il n'y a pas trop de dégâts. Les choses commencent à se gâter quand cet empêcheur de s'égorger en rond s'éteint, puisque les soldats exigent que les volontés de l'empereur défunt soient respectées et que les 2 frères gouvernent conjointement, l'inéluctable affrontement peut encore être légèrement retardé... Pour apaiser les inquiétudes des légions, Geta est couronné empereur avec son frère aîné Caracalla, et les 2 princes, apparemment unis comme les doigts d'une main, mettent un terme aux opérations militaires en Grande-Bretagne... La paix signée et l'armée démobilisée, la famille impériale au grand complet s'en est retrouver, un an après la mort de Septime Sévère, en son palais romain.
Mais ne parlons pas de douceur du foyer, ni de quiétude apaisante des pénates familiales, car ce qui doit arriver arrive : Un beau matin, Caracalla, ivre d'une colère irraisonnée quoique longuement ressassée, surgit dans les appartements de son frère Geta et l'égorge comme un porc, malgré les supplications et les pleurs de leur mère, couverte du sang de la victime.
Même ce fratricide ne suffit pas à éteindre toute la haine accumulée par Caracalla à l'encontre de Geta. Non content d'avoir tué son frère, il fait exécuter sommairement tous ses amis, tous ses conseillers, toutes ses relations. Il supprime également des registres officiels toute référence au règne de son malheureux frère et fait marteler toutes les inscriptions où son nom figure. En outre, toute personne qui, en présence de Caracalla, prononce le nom maudit du pauvre Geta, se voit impitoyablement et immédiatement condamné à mort !

Cette épuration explique pourquoi nous ne connaissons pas grand-chose ni de la vie, ni du caractère de Geta. Tout ce que l'on peut, sans guère de chance de se tromper, présumer de ce prince c'est qu'il est probablement moins cruel que Caracalla … Il faut dire qu'il est bien difficile d'égaler en cruauté le frère du malheureux Geta.
Julia Domna semble n’avoir fait aucun reproche à son fils aîné. Caracalla reste le seul maître de l’Empire.
Après l’assassinat de son frère Geta, Caracalla oblige le Sénat à voter la « damnatio memoriae », mesure consistant à faire disparaître toute représentation écrite, politique ou juridique de celui qui est visé. Sur les bas-reliefs le visage de Geta est mutilé, sur l’arc de triomphe de Septime Sévère à Rome le nom de Geta est effacé, les statues sont martelées, et même sa face est arasée sur les monnaies.
Caracalla et Geta, âgés respectivement de 23 et 22 ans.

La borne milliaire découverte à Desvres (62) à l’automne 2004, entre le 25 octobre et le 2 novembre, porte un texte de six lignes demeurées presque intactes et d’une ligne manquante révélant la titulature de l’empereur Septime Sévère (193-211), et la mention de ses deux fils Caracalla et Géta :
[ Imp(eratori) Caes(ari) L(ucio) Sept(imio) Sever/o Pio Perti(naci) Aug(usto), Arabic(o) / Adiab<e>(nico), Part(hico) Max(imo), P(atri) P(atriae), co(n)s(uli) III / et Imp(eratori) Caes(ari) M(arco) Aur(elio) Anto/<ni>no Pio Fel(ici), co(n)s(uli) et ??(ucio) / Sept(imio) Geta(e) [nob(ilissimo) Caes(ari)], a [ Tar(venna) XIV l(eugas)].

Or on a la chance de pouvoir préciser ce texte car, lors de la restauration de cette borne, il a été possible de replacer un certain nombre d’éclats de pierre récupérés sur place. De ce fait, pour la fin des lignes 4 et 5, il semble que l'on puisse apporter quelques détails supplémentaires.
La lecture de ce nom qui appartient à la nomenclature de Caracalla, fils de Septime Sévère, cité après son père et qui a causé du souci au lapicide maladroit. Ce dernier a gravé ANTO, ligne 4, puis devait écrire....
BORNE MILLIAIRE
Le nom du frère de Caracalla, Géta, apparaît ensuite sur l’inscription, à la fin de la ligne 5, ses noms et titres étant séparés de ceux de son frère par la conjonction de coordination « et », visible en ligature, entre deux beaux éléments de ponctuation. Il ne reste ensuite qu’une haste verticale avec empattements en haut et en bas, que l’on appelle apices, et qui doit inévitablement correspondre à l’initiale d’un prénom, car le prénom des citoyens Romains apparaît systématiquement abrégé dans les inscriptions. Le premier problème à résoudre réside dans le prénom à restituer, car Géta a porté dans sa vie deux prénoms : Celui de Publius et celui de Lucius. Cette modification n’est pas fondamentale en soit, mais a déjà fait couler de l’encre parmi les épigraphistes pour déterminer la chronologie de ce changement. La première impression a été d’envisager de placer l’éclat de pierre contenant la boucle d’un B ou d’un P, qui a pu être récupéré, précisément à cette place et d’en faire en conséquence un P, pour Publius. Cependant, cette boucle peut aussi s’adapter à la ligne suivante au titre porté par Géta de Nobilissimus Caesar, abrégé NOB CAES, emporté par le godet de la pelleteuse.
Pour trancher faute d’avoir pu à ce moment-là rassembler tous les éclats de pierre, nous avons essayé d’affiner notre étude. En effet, il faut d’abord préciser la fourchette chronologique déterminée ici non par la puissance tribunicienne, qu’il est normal de trouver sur ce type de document contenant la titulature impériale, mais par les autres éléments à savoir la mention des consulats : Le troisième pour Septime Sévère et le premier pour son fils Caracalla. Ce repère nous amène à placer cette borne à partir de 202 et avant 205, date à laquelle Caracalla entre dans son second consulat, soit entre 202-204. Selon Dietmar Kienast, qui reprend les occurrences de ces titulatures impériales, le prénom que ce prince porte alors est celui de Lucius, puis après 205 celui de Publius.

En effet, le frère de Septime Sévère porte précisément le prénom Publius comme leur père. Sur le frère de Septime Sévère, P. Septimius Geta,.... Oncle et neveu étant homonymes, il n’est possible de les distinguer sur la pierre que par la carrière déjà bien avancée de l’oncle... Les contemporains s’y sont d’ailleurs laissés prendre.... Ce dernier meurt vers 203-205.... Il s’ensuit que pendant une courte durée, entre 195 et 205, Géta a opté pour le prénom Lucius.
LE CHÂTEAU SAINT ANGE
Cette mesure, réclamée par Caracalla, désormais seul au pouvoir, est très largement relayée par sa propagande, car il a l’intention d’effacer la popularité de son frère afin d’éviter tout soulèvement. D’où la difficulté à établir une règle stricte car, les bornes de cette période (202-204) où nous pourrions lire son nom, ont toutes été arasées et les éditeurs ont proposé la restitution du prénom Lucius. En outre, le texte des bornes milliaires est aussi connu pour n’être pas toujours bien fiable car le formulaire de ces documents est loin d’être toujours rigoureux et peut contenir un certain nombre d’anomalies que l’on met souvent sur le compte des lapicides locaux.

La restauration de la borne laisse désormais entrevoir un retour sur la première hypothèse, car des éclats récupérés et assemblés permettent de donner plus de poids à la lecture d’un P plutôt que celle d’un L. Ce prénom utilisé au tout début du règne de son père et après 205 était déjà présent dans un certain nombre d’inscriptions dès 200, restituable sans doute sur les bornes de l’actuelle Normandie. Il faut donc modifier ce point dans l'analyse, sans pour autant changer les données concernant ce personnage, ni les autres hypothèses émises sur la partie manquante...
L'actuel château Saint-Ange à Rome, ancien Mausolée d'Hadrien et des derniers Antonins a été l'ultime demeure des cendres de Septime Sévère.

Quatre bustes accolés deux à deux et en regard. A gauche, Septime Sévère et Julia Domna sa femme. L’empereur porte la couronne radiée et est vêtu de la cuirasse recouverte par le manteau fixé sur l’épaule par une fibule ronde; Julia Domna est assimilée à Junon ou Vénus, voilée et coiffée de la stéphané. Son profil apparaît à l’arrière-plan, dépassant légèrement celui de l’empereur. Face à eux, les bustes de leurs fils Caracalla et Géta, le premier lauré montrant son dos de trois quarts traversé par le baudrier, l’épaule gauche couverte par l’égide; le visage de son frère, plus avancé, fait face à celui de sa mère. Monture en or à petites fleurs émaillées. Comme la tête de Caracalla est laurée, tandis que celle de Géta est nue, nous avons la certitude que ce remarquable camée a été exécuté entre les année 198 et 209. C'est-à-dire pendant la période où Caracalla est le seul associé à l'empire par son père et élevé à la dignité d'Auguste.
Ce camée a été acheté par le roi louis XIV au président de Harlay en 1674.


Publius Septimius Geta — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Publius_Septimius_Geta
Geta (Lucius Publius Septimius Antoninus Geta) ( 27 mars 189 - 26 décembre 211 ) est un empereur romain, ... de centurions alors qu'il se réfugiait dans les bras de sa mère ,, au bout d'une année de règne commun. ... 212, titulature à sa mort : Imperator Caesar Publius Septimius Geta Augustus Britannicus, Tribuniciae ...

211- 212 Publius Septimius Geta - accueil
college.belrem.free.fr/emperom/geta/geta.htm
Pour apaiser les inquiétudes des légions, Geta fut couronné empereur avec son frère aîné ... PUBLIUS SEPTIMIUS GETA dit GETA (né en 189, mort en 212).
Termes manquants : année

Borne milliaire de l'empereur Septime Sévère et de ses fils trouvée à ...
https://www.cairn.info/revue-du-nord-2006-5-page-213.htm
de C Hoët-Van Cauwenberghe - ‎2006 - ‎Autres articles
Borne milliaire de l'empereur Septime Sévère et de ses fils trouvée à .... au début de l'année 212 [7][7] Géta fut vraisemblablement assassiné à l'extrême fin.

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