dimanche 19 février 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 141

14 DÉCEMBRE 2016...

Cette page concerne l'année 141 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !


UN TEMPLE QUI A TRAVERSE LE TEMPS DE DIVERS FAÇON






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IMPLANTATION DANS LE FORUM.
Le temple d'Antonin et Faustine (en latin : Templum Antonini et Faustinæ) est situé sur le côté nord de la Via Sacra à l'entrée du Forum Romain. Construit le long de la Via Sacra, juste à l'Est de la basilique Aemilia, au nord de l'antique Regia. par Antonin le Pieux en l'honneur de son épouse déifiée, l'impératrice Faustine, décédée en 141.

Le temple sur décret du Sénat. Antonin le Pieux le dédie au culte de sa défunte épouse Faustine qui a été déifiée comme le montre l'inscription dédicatoire sur l'architrave (DIVAE • FAUSTINAE • EX • S • C).
À la mort de l'empereur, en 161, le temple est de nouveau dédié, cette fois en l'honneur d'Antonin le Pieux et de Faustine, à l'instigation de Marc Aurèle. La première ligne de l’inscription dédicatoire mentionnant le nom de l'empereur défunt est ajoutée à cette occasion sur la frise de l'entablement.

Des statues honorifiques sont placées dans le temple, en l'honneur de Titus Pomponius Proculus Vitrasius Pollio en 176, de Marcus Basseus Rufus peu après et de Gallienus Saloninus vers le milieu du IIIe siècle... Le temple doit sa relative bonne conservation à sa transformation en église durant le Moyen Âge. En effet, l'église San Lorenzo in Miranda est installée dans la cella du temple au cours des VIIe et VIIIe siècles, mais son existence n'est attestée que depuis le XIe siècle, mentionnée dans le Mirabilia Urbis Romae.
Les traces obliques encore visibles aujourd'hui sur les fûts des colonnes sont laissées lors d'une tentative d'abattre le portique pour récupérer les matériaux ou pour détruire ce qui reste d'un temple païen.
Au moment de la construction de l'église, le terrain est plus haut d'environ 12 mètres par rapport à son niveau antique et les colonnes, constituées d'un seul bloc, sont en partie enterrées.

Vers 1429 ou 1430, le pape Martin V fait don de l'église à l'Universitas Aromatorium (collège de chimistes et d'herboristes).
Des chapelles latérales sont ajoutées.

LE TEMPLE D'ANTONIN ET DE FAUSTINE
En 1536, l'église est en partie démolie et les chapelles latérales sont supprimées afin de retrouver l'aspect de l'ancien temple avant la visite de l'empereur Charles Quint.

L'église visible aujourd'hui a été reconstruite en 1602 par Orazio Torriani, avec une seule nef et 3 nouvelles chapelles latérales, à un niveau surélevé de plusieurs mètres du fait de l'ensablement progressif de la zone du Forum.

Des fouilles archéologiques sont entreprises en 1546, en 1810 puis à intervalles de temps régulier depuis 1876.
Elles ont permis de dégager le temple partiellement enterré, rendant l'accès impossible à l'église par la porte en bronze qui donne du côté de la Via Sacra, étant donné qu'il y a une différence de niveau de 6 mètres environ par rapport au sol du pronaos, et de 12 mètres par rapport à la Via Sacra.
Les fouilles ont mis au jour non loin du temple une nécropole archaïque datant du Xe siècle av. J.-C., baptisée Nécropole du temple d'Antonin et Faustine.
Aujourd'hui, il reste toutes les colonnes du pronaos.
En plus des traces laissées par les cordes sur les fûts, on peut voir des graffitis chrétiens datés pour les plus anciens du IVe siècle et une représentation d'Hercules et du Lion de Némée, sujet inspiré de statues qui devaient se trouver aux alentours.
L'escalier antique a été remplacé par une construction plus récente en brique. On peut voir des vestiges des murs de la cella en pépérin, à l'intérieur de l'église.
La frise et l'architrave de l'entablement ont en partie survécu mais il reste très peu de vestiges de la corniche.
Le temple s'élève sur un grand podium constitué de blocs de tuf. Un autel en brique recouvert de marbre est construit au milieu des marches de l'escalier qui relie le pronaos à la Via Sacra.

Le temple est prostyle hexastyle (la façade a un portique de six colonnes) avec deux colonnes latérales et des piliers engagés dans le mur extérieur de la cella qui sont recouverts de plaques de marbre blanc. Les colonnes corinthiennes sont en marbre cipolin et font 17 mètres de haut pour 1,5 mètre de diamètre à la base. Les chapiteaux de marbre blanc supportent un entablement en marbre blanc également, celui-ci repose sur un stylobate, et on y monte par un escalier de 21 marches. Le portique offre 6 colonnes de front et 3 de côté, mesurant 14 mètres de hauteur, les fûts, en marbre cipolin, sont monolithes, avec bases et chapiteaux en marbre blanc. L'entablement ne porte ni denticules ni modillons. La frise, composée de griffons, de rinceaux et de candélabres, est d'une admirable exécution.
L'inscription dédicatoire est divisée en deux parties. La première ligne, ajoutée après, est taillée sur la frise du temple. La deuxième ligne, mais la première à avoir été inscrite, est taillée sur l'architrave. On peut lire :

DIVO • ANTONINO • ET
DIVAE • FAVSTINAE • EX • S • C
« Ce temple a été construit en l'honneur du divin Antonin et
la divine Faustine sur décret du Sénat (S•C pour senatus-consultum). »
La cella, construite avec des blocs de pépérin disposés en opus quadratum, abrite les statues colossales de l'empereur et de son épouse dont des fragments seulement ont été retrouvés.

En 1811, on commence le déblaiement, mais elles n'ont été complètement dégagées que lors des fouilles de 1876, qui ont mis cette partie du Forum Romain dans l'état où on la voit encore à présent. Les soubassements du temple ayant été mis à nu jusqu'à une hauteur qui correspond à un peu plus de la moitié de l'escalier environ, on ne peut plus accéder sur le sol même du portique antique, c'est- à-dire s'approcher des bases des colonnes, qu'en escaladant une montée peu aisée, formée par des débris de substructions anciennes.

Avant 1876, un pont que le pape Grégoire XVI avait fait construire à la hauteur des 2 rues voisines, et qui est aujourd'hui détruit, donnait accès à l'église moderne par une porte au milieu de la façade qui regarde le Forum. Il n'est pas inutile de rappeler ces diverses circonstances pour expliquer comment, en regardant de très-près les colonnes de ce temple et leurs bases, nous avons pu y découvrir tout récemment des représentations et des inscriptions qui ont échappé à la vue des explorateurs.
Il s'agit de plusieurs graffiti, c'est-à-dire d'images ou de paroles tracées à la pointe sur des monuments non destinés à cet usage, sur des murs de maisons, des marches d'escaliers, des colonnes de temples.

FAUSTINE L'ANCIENNE
Le nom de graffito éveille généralement l'idée d'un trait fait sur le stuc, on comprend très-bien qu'un oisif, qu'un soldat dans un corps de garde ait tracé en passant et sans effort des lettres ou des figures sur l'enduit des murailles avec un instrument pointu quelconque. Mais lorsqu'on trouve de ces inscriptions ou de ces représentations sur le marbre, évidemment non faites par un homme du métier, ni avec les instruments du métier, comme dans le cas qui nous occupe, peut-on dire que le procédé ait été le même ? Ce n'est plus ici une œuvre faite en courant à cause de l'imperfection de l'instrument, on a dû plusieurs fois revenir sur le même tracé, c'est cependant encore sans doute avec le style que ces représentations ont été faites.
Le « style » est un instrument de fer très-aigu, très-résistant, et assez dangereux pour pouvoir devenir un instrument de torture.
Lorsque Prudence décrit le martyre de Saint Cassien, il représente tous les écoliers armés de styles contre leur ancien maître :
Adest acutis agmen armatum stylis.
Et plus bas :
Inde alii stimulus et acumina ferrea vibrant Hinc foditur Christi confessor, et inde secatur.
Un pareil instrument peut bien probablement aussi être employé à tracer des traits sur le marbre, pour vaincre peu à peu la résistance de la pierre, on doit commencer à dessiner les contours par une série de petits points très-rapprochés, de sorte qu'il est ensuite facile de les unir par un trait continu. C'est le cas que présentent nos graffiti, ils offrent cet intérêt tout spécial qu'on y saisit sur le vif le travail de la main qui a tracé ces figures, certaines parties n'ont pas été achevées, mais les traits y sont indiqués par un pointillé très-fin.

Sur ces colonnes en particulier, le style peut-être a eu d'autant moins difficilement prise, qu'il est bien probable qu'elles aient été attaquées par le grand incendie qui ravage toute cette partie du Forum sous le règne de Commode. Elles ont encore des tons fauves qu'il est difficile d'expliquer autrement que par le feu... Le marbre, sous cette action dévastatrice, doit acquérir une friabilité relative que l'on peut constater aujourd'hui, et qu'il ne faut peut-être pas attribuer uniquement à un enfouissement de plusieurs siècles.
Un morceau de marbre s'étant détaché de la colonne, on a restitué au fût sa forme exactement cylindrique en maçonnant quelques briques et en les recouvrant de stuc.
Les moulures de la base sont restaurées de même.
ANTONIN LE PIEUX
Sur l'une des moulures de la base de la 4e colonne de face, en partant de la gauche, on voit très-grossièrement dessiné en creux par deux fois, mais d'une manière très-visible, le monogramme du Christ, accompagné des deux lettres symboliques A et C. Ces monogrammes mesurent de 5 à 7 centimètres de diamètre. L'un d'eux est entouré d'une circonférence, vraisemblablement pour figurer la couronne qui accompagne souvent ces représentations, en souvenir de la victoire remportée par le nom du Christ.
En dehors de l'intérêt qui s'attache à la présence de ces signes en un tel lieu, ces monogrammes n'offrent rien de remarquable : L'oméga y a la forme onciale très-nettement accusée, la seule qui se trouve sur les monuments authentiques des premiers temps du christianisme. Ces deux monogrammes se placent chronologiquement dans des limites de temps assez étroites.
Après l'année 409, les exemples du chrisme constantinien ayant cette forme deviennent de la plus grande rareté. D'autre part, les 2 lettres AGO commencent à faire leur apparition dans les inscriptions en 355 peut- être, sûrement en 360. C'est donc dans un espace d'une cinquantaine d'années au plus que peuvent se placer ces 2 graffiti.

Sur une autre colonne, qu'on peut dire tapissée de graffiti figurés, malheureusement à peine déchiffrables pour la plupart, nous avons cru reconnaître deux branches d'une croix grecque d'environ 5 centimètres, de diamètre, entourée d'un cercle, comme celle que M. de Rossi a vue dans le cimetière de Callixte. C'est dans les premières années du Ve siècle que la croix quadrata ou grecque commence à succéder peu à peu au chrisme constantinien. C'est, en épigraphie chrétienne, un canon établi par tous les monuments datés, et confirmé par tous les monuments dont l'âge peut être fixé approximativement, que cette forme de croix ne se trouve sur aucun avant l'an 400.
Pour dater ce nouveau graffito , on a donc tout au moins une limite supérieure dans le temps.
Voilà donc, dans un lieu inattendu, tout un ensemble de monuments chrétiens, qu'à certains indices on peut placer sur la limite du IVe et du Ve siècle.
Faut-il admettre qu'à cette époque-là l'ancien temple d'Antonin et Faustine avait été transformé en un monument chrétien ? Ou bien, comme il semble plus probable, ne faut-il voir dans la présence de ces inscriptions et de ces symboles qu'une preuve de l'expansion universelle du christianisme à cette époque, favorisée par les lois et par l'action énergique de Théodose ?

Dans la célèbre mosaïque trouvée en 1835 près de Tusculum, et qui décore aujourd'hui le parquet de la grande salle de la villa Borghèse, parmi les nombreuses représentations relatives aux combats des gladiateurs, il en est une que le groupe de notre gladiateur luttant contre le tigre rappelle point par point. Il n'est pourtant pas nécessaire de supposer qu'il y ait la moindre relation entre cette mosaïque et le graffito. Ces luttes d'hommes et d'animaux sont pour les anciens un spectacle si fréquent, et les graffiti de gladiateurs sont si nombreux, qu'on peut très-bien croire ici à la représentation d'une lutte vue à quelques mètres de là, dans l'amphithéâtre Flavien, plutôt qu'à la reproduction d'un original célèbre : On a sans doute le reflet d'un spectacle familier et cher aux Romains. Bien qu'il soit impossible d'assigner avec précision une date à notre graffito, peut-être peut-on le placer vers la fin des Antonins : La main qui a tracé ces lignes naïves savait évidemment encore dessiner.
Après le milieu du IIIe siècle, on a quelque peine à retrouver des traces de ce talent, si mesquin qu'il soit, l'homme qui a dessiné cette Victoire avait certainement le sentiment de l'art antique, il reproduisait peut- être dans ses traits généraux une statue célèbre.
A côté de ces quatre grandes figures qui semblent se rapporter à une seule composition, on remarque une grossière caricature, une tête et une poitrine informes, en quelques lignes brutales.
A un autre endroit de la colonne, on aperçoit une petite tête dessinée avec beaucoup plus de finesse : Les cheveux paraissent crépus. Dans ces deux têtes qui sont de profil, l'œil est mis de face, comme le font les enfants.

La photographie n'a pu reproduire ce qu'on peut apercevoir encore d'un autre graffito de cette même colonne : une tête, probablement de femme, assez nettement visible, par les plis relevés d'une tunique. La tête offre cette intéressante particularité qu'elle est environnée de rayons, régulièrement dessinés, au nombre de 7.
On sait que Sérapis, Phaëton, Attis, Diane, etc. sont souvent représentés avec une couronne semblable, notre graffito est d'ailleurs trop mal conservé pour qu'on puisse identifier cette figure, c'est peut-être l'image de quelque divinité solaire ou lunaire.
Le dernier de nos graffiti est en même temps le plus grand : Il mesure 0m,20. Il semble qu'on ait là sous les yeux une image d'empereur, dans un costume conventionnel d'apparat. Sur la tête, on aperçoit assez distinctement les traces d'un diadème, le corps est revêtu d'une grande toge, largement drapée, ramenée en partie sur le bras gauche, et retombant de là en larges plis.
Les pieds sont chaussés du calceus patricius, qui est aussi la chaussure de nombreuses statues impériales. Cette sorte de brodequin monte jusqu'à mi-jambe, on distingue très-nettement les enroulements de la courroie autour de la tige du brodequin.
Le bras droit étendu à la hauteur de la taille parait porter une patère, quant à la main gauche, qu'on devine plutôt qu'on ne la voit, appuyée sur la hanche, elle supporte la toge en même temps qu'elle soutient un objet allongé, un peu recourbé, plus évasé dans sa partie supérieure, de forme conique, et qui nous parait en un mot figurer une corne d'abondance. De semblables attributs, un pareil arrangement dans les draperies, ce diadème, ce mouvement de tout le corps qui semble porter sur la jambe droite, tout cela ne fait-il pas songer à ces statues d'apparat dont l'époque impériale n'est pas avare ?
L'auteur de ce graffito a reproduit vraisemblablement une de ces images qu'il avait chaque jour sous les yeux et qui a frappé son imagination. Plus haut, le groupe du gladiateur et du tigre est comme un reflet de la vie quotidienne des Romains, ici, nous avons le reflet d'une impression artistique, ressentie devant une grande statue d'aspect décoratif.

Ces graffiti du temple d'Antonin et Faustine ont amené à nous occuper des représentations analogues sur les monuments antiques.
Leur nombre n'étant pas très-grand, on a pu en dresser une sorte de catalogue, il n'a pas la prétention d'être complet, et c'est presque à Rome seule qu'il emprunte tous ses monuments.
Il peut pourtant avoir l'avantage d'appeler l'attention sur des graffiti peu connus ou encore inédits, et de mieux faire saisir sur le vif tout un côté de la vie intime et de l'art populaire dans l'antiquité.

Les graffiti figurés peuvent être répartis en 6 divisions, suivant la nature du sujet qu'ils représentent :
1° portraits et caricatures.
2° sujets de genre.
3° scènes empruntées aux jeux du cirque.
4° représentations navales.
5° emblèmes et allégories.
6° reproductions d’œuvres d'art.
Toute une classe de graffiti qu'on peut appeler figurés a été laissée de côté : ce sont les tavole lusorie, que l'on rencontre presque à chaque pas, avec d'autres images, d'hommes armés, d'animaux, sur les dalles de la basilique Julia, sur les marches du temple de Vénus et Rome, etc.

Le R. P. Bruzza a réuni tous ces petits monuments, et prépare à ce sujet un mémoire. il y a déjà consacré un article très-curieux dans le Bulletin de la commission d'archéologie municipale de 1877.
On néglige de même tous les graffiti figurés concernant les sujets chrétiens que peuvent fournir les catacombes.


Temple d'Antonin et Faustine — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Temple_d'Antonin_et_Faustine
Le temple d'Antonin et Faustine (en latin : Templum Antonini et Faustinæ) est un temple romain situé sur le côté nord de la Via Sacra à l'entrée du Forum Romain. Il a été construit par Antonin le Pieux en l'honneur de son épouse déifiée, l'impératrice Faustine, décédée en 141.
Termes manquants : année
Graffiti figurés du temple d'Antonin et Faustine, au Forum romain ...
www.persee.fr/doc/mefr_0223-4874_1881_num_1_1_6349
de MG Lacour-Gayet - ‎1881
Les superbes colonnes de marbre cipolin qui formaient le portique du temple d'Aiitonin et Faustine (aujourd'hui l'église de S. Lorenzo in Miranda) ne sont ...

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