14 DÉCEMBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 141 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
UN
TEMPLE QUI A TRAVERSE LE TEMPS DE DIVERS FAÇON
.
IMPLANTATION DANS LE FORUM. |
Le
temple d'Antonin et Faustine (en latin : Templum Antonini et
Faustinæ) est situé sur le côté nord de la Via Sacra à l'entrée
du Forum Romain. Construit le long de la Via Sacra, juste à l'Est de
la basilique Aemilia, au nord de l'antique Regia. par Antonin le
Pieux en l'honneur de son épouse déifiée, l'impératrice Faustine,
décédée en 141.
Le
temple sur décret du Sénat. Antonin le Pieux le dédie au culte de
sa défunte épouse Faustine qui a été déifiée comme le montre
l'inscription dédicatoire sur l'architrave
(DIVAE • FAUSTINAE • EX • S • C).
À
la mort de l'empereur, en 161, le temple est de nouveau dédié,
cette fois en l'honneur d'Antonin le Pieux et de Faustine, à
l'instigation de Marc Aurèle. La première ligne de l’inscription
dédicatoire mentionnant le nom de l'empereur défunt est ajoutée à
cette occasion sur la frise de l'entablement.
Des
statues honorifiques sont placées dans le temple, en l'honneur de
Titus Pomponius Proculus Vitrasius Pollio en 176, de Marcus Basseus
Rufus peu après et de Gallienus Saloninus vers le milieu du
IIIe siècle... Le temple doit sa relative bonne conservation à
sa transformation en église durant le Moyen Âge. En effet, l'église
San Lorenzo in Miranda est installée dans la cella du temple au
cours des VIIe et VIIIe siècles, mais son existence n'est attestée
que depuis le XIe siècle, mentionnée dans le Mirabilia Urbis
Romae.
Les
traces obliques encore visibles aujourd'hui sur les fûts des
colonnes sont laissées lors d'une tentative d'abattre le portique
pour récupérer les matériaux ou pour détruire ce qui reste d'un
temple païen.
Au
moment de la construction de l'église, le terrain est plus haut
d'environ 12 mètres par rapport à son niveau antique et les
colonnes, constituées d'un seul bloc, sont en partie enterrées.
Vers
1429 ou 1430, le pape Martin V fait don de l'église à l'Universitas
Aromatorium (collège de chimistes et d'herboristes).
Des
chapelles latérales sont ajoutées.
LE TEMPLE D'ANTONIN ET DE FAUSTINE |
En
1536, l'église est en partie démolie et les chapelles latérales
sont supprimées afin de retrouver l'aspect de l'ancien temple avant
la visite de l'empereur Charles Quint.
L'église
visible aujourd'hui a été reconstruite en 1602 par Orazio Torriani,
avec une seule nef et 3 nouvelles chapelles latérales, à un niveau
surélevé de plusieurs mètres du fait de l'ensablement progressif
de la zone du Forum.
Des
fouilles archéologiques sont entreprises en 1546, en 1810 puis à
intervalles de temps régulier depuis 1876.
Elles
ont permis de dégager le temple partiellement enterré, rendant
l'accès impossible à l'église par la porte en bronze qui donne du
côté de la Via Sacra, étant donné qu'il y a une différence de
niveau de 6 mètres environ par rapport au sol du pronaos, et de 12
mètres par rapport à la Via Sacra.
Les
fouilles ont mis au jour non loin du temple une nécropole archaïque
datant du Xe siècle av. J.-C., baptisée Nécropole du
temple d'Antonin et Faustine.
Aujourd'hui,
il reste toutes les colonnes du pronaos.
En
plus des traces laissées par les cordes sur les fûts, on peut voir
des graffitis chrétiens datés pour les plus anciens du IVe siècle
et une représentation d'Hercules et du Lion de Némée, sujet
inspiré de statues qui devaient se trouver aux alentours.
L'escalier
antique a été remplacé par une construction plus récente en
brique. On peut voir des vestiges des murs de la cella en pépérin,
à l'intérieur de l'église.
La
frise et l'architrave de l'entablement ont en partie survécu mais il
reste très peu de vestiges de la corniche.
Le
temple s'élève sur un grand podium constitué de blocs de tuf. Un
autel en brique recouvert de marbre est construit au milieu des
marches de l'escalier qui relie le pronaos à la Via Sacra.
Le
temple est prostyle hexastyle (la
façade a un portique de six colonnes)
avec deux colonnes latérales et des piliers engagés dans le mur
extérieur de la cella qui sont recouverts de plaques de marbre
blanc. Les colonnes corinthiennes sont en marbre cipolin et font
17 mètres de haut pour 1,5 mètre de diamètre à la base.
Les chapiteaux de marbre blanc supportent un entablement en marbre
blanc également, celui-ci repose sur un stylobate, et on y monte par
un escalier de 21 marches. Le portique offre 6 colonnes de front et 3
de côté, mesurant 14 mètres de hauteur, les fûts, en marbre
cipolin, sont monolithes, avec bases et chapiteaux en marbre blanc.
L'entablement ne porte ni denticules ni modillons. La frise, composée
de griffons, de rinceaux et de candélabres, est d'une admirable
exécution.
L'inscription
dédicatoire est divisée en deux parties. La première ligne,
ajoutée après, est taillée sur la frise du temple. La deuxième
ligne, mais la première à avoir été inscrite, est taillée sur
l'architrave. On peut lire :
DIVO
• ANTONINO • ET
DIVAE • FAVSTINAE • EX • S • C
DIVAE • FAVSTINAE • EX • S • C
« Ce
temple a été construit en l'honneur du divin Antonin et
la divine Faustine sur décret du Sénat (S•C pour senatus-consultum). »
la divine Faustine sur décret du Sénat (S•C pour senatus-consultum). »
La
cella, construite avec des blocs de pépérin disposés en opus
quadratum, abrite les statues colossales de l'empereur et de son
épouse dont des fragments seulement ont été retrouvés.
En
1811, on commence le déblaiement, mais elles n'ont été
complètement dégagées que lors des fouilles de 1876, qui ont mis
cette partie du Forum Romain dans l'état où on la voit encore à
présent. Les soubassements du temple ayant été mis à nu jusqu'à
une hauteur qui correspond à un peu plus de la moitié de l'escalier
environ, on ne peut plus accéder sur le sol même du portique
antique, c'est- à-dire s'approcher des bases des colonnes, qu'en
escaladant une montée peu aisée, formée par des débris de
substructions anciennes.
Avant
1876, un pont que le pape Grégoire XVI avait fait construire à la
hauteur des 2 rues voisines, et qui est aujourd'hui détruit, donnait
accès à l'église moderne par une porte au milieu de la façade qui
regarde le Forum. Il n'est pas inutile de rappeler ces diverses
circonstances pour expliquer comment, en regardant de très-près les
colonnes de ce temple et leurs bases, nous avons pu y découvrir tout
récemment des représentations et des inscriptions qui ont échappé
à la vue des explorateurs.
Il
s'agit de plusieurs graffiti, c'est-à-dire d'images ou de paroles
tracées à la pointe sur des monuments non destinés à cet usage,
sur des murs de maisons, des marches d'escaliers, des colonnes de
temples.
FAUSTINE L'ANCIENNE |
Le
nom de graffito éveille généralement l'idée d'un trait fait sur
le stuc, on comprend très-bien qu'un oisif, qu'un soldat dans un
corps de garde ait tracé en passant et sans effort des lettres ou
des figures sur l'enduit des murailles avec un instrument pointu
quelconque. Mais lorsqu'on trouve de ces inscriptions ou de ces
représentations sur le marbre, évidemment non faites par un homme
du métier, ni avec les instruments du métier, comme dans le cas qui
nous occupe, peut-on dire que le procédé ait été le même ? Ce
n'est plus ici une œuvre faite en courant à cause de l'imperfection
de l'instrument, on a dû plusieurs fois revenir sur le même tracé,
c'est cependant encore sans doute avec le style que ces
représentations ont été faites.
Le
« style » est un instrument de fer très-aigu,
très-résistant, et assez dangereux pour pouvoir devenir un
instrument de torture.
Lorsque
Prudence décrit le martyre de Saint Cassien, il représente tous les
écoliers armés de styles contre leur ancien maître :
Adest
acutis agmen armatum stylis.
Et
plus bas :
Inde
alii stimulus et acumina ferrea vibrant Hinc foditur Christi
confessor, et inde secatur.
Un
pareil instrument peut bien probablement aussi être employé à
tracer des traits sur le marbre, pour vaincre peu à peu la
résistance de la pierre, on doit commencer à dessiner les contours
par une série de petits points très-rapprochés, de sorte qu'il est
ensuite facile de les unir par un trait continu. C'est le cas que
présentent nos graffiti, ils offrent cet intérêt tout spécial
qu'on y saisit sur le vif le travail de la main qui a tracé ces
figures, certaines parties n'ont pas été achevées, mais les traits
y sont indiqués par un pointillé très-fin.
Sur
ces colonnes en particulier, le style peut-être a eu d'autant moins
difficilement prise, qu'il est bien probable qu'elles aient été
attaquées par le grand incendie qui ravage toute cette partie du
Forum sous le règne de Commode. Elles ont encore des tons fauves
qu'il est difficile d'expliquer autrement que par le feu... Le
marbre, sous cette action dévastatrice, doit acquérir une
friabilité relative que l'on peut constater aujourd'hui, et qu'il ne
faut peut-être pas attribuer uniquement à un enfouissement de
plusieurs siècles.
Un
morceau de marbre s'étant détaché de la colonne, on a restitué au
fût sa forme exactement cylindrique en maçonnant quelques briques
et en les recouvrant de stuc.
Les
moulures de la base sont restaurées de même.
ANTONIN LE PIEUX |
Sur
l'une des moulures de la base de la 4e colonne de face, en partant de
la gauche, on voit très-grossièrement dessiné en creux par deux
fois, mais d'une manière très-visible, le monogramme du Christ,
accompagné des deux lettres symboliques A et C. Ces monogrammes
mesurent de 5 à 7 centimètres de diamètre. L'un d'eux est entouré
d'une circonférence, vraisemblablement pour figurer la couronne qui
accompagne souvent ces représentations, en souvenir de la victoire
remportée par le nom du Christ.
En
dehors de l'intérêt qui s'attache à la présence de ces signes en
un tel lieu, ces monogrammes n'offrent rien de remarquable : L'oméga
y a la forme onciale très-nettement accusée, la seule qui se trouve
sur les monuments authentiques des premiers temps du christianisme.
Ces deux monogrammes se placent chronologiquement dans des limites de
temps assez étroites.
Après
l'année 409, les exemples du chrisme constantinien ayant cette forme
deviennent de la plus grande rareté. D'autre part, les 2 lettres AGO
commencent à faire leur apparition dans les inscriptions en 355
peut- être, sûrement en 360. C'est donc dans un espace d'une
cinquantaine d'années au plus que peuvent se placer ces 2 graffiti.
Sur
une autre colonne, qu'on peut dire tapissée de graffiti figurés,
malheureusement à peine déchiffrables pour la plupart, nous avons
cru reconnaître deux branches d'une croix grecque d'environ 5
centimètres, de diamètre, entourée d'un cercle, comme celle que M.
de Rossi a vue dans le cimetière de Callixte. C'est dans les
premières années du Ve siècle que la croix quadrata ou grecque
commence à succéder peu à peu au chrisme constantinien. C'est, en
épigraphie chrétienne, un canon établi par tous les monuments
datés, et confirmé par tous les monuments dont l'âge peut être
fixé approximativement, que cette forme de croix ne se trouve sur
aucun avant l'an 400.
Voilà
donc, dans un lieu inattendu, tout un ensemble de monuments
chrétiens, qu'à certains indices on peut placer sur la limite du
IVe et du Ve siècle.
Faut-il
admettre qu'à cette époque-là l'ancien temple d'Antonin et
Faustine avait été transformé en un monument chrétien ? Ou bien,
comme il semble plus probable, ne faut-il voir dans la présence de
ces inscriptions et de ces symboles qu'une preuve de l'expansion
universelle du christianisme à cette époque, favorisée par les
lois et par l'action énergique de Théodose ?
Dans
la célèbre mosaïque trouvée en 1835 près de Tusculum, et qui
décore aujourd'hui le parquet de la grande salle de la villa
Borghèse, parmi les nombreuses représentations relatives aux
combats des gladiateurs, il en est une que le groupe de notre
gladiateur luttant contre le tigre rappelle point par point. Il n'est
pourtant pas nécessaire de supposer qu'il y ait la moindre relation
entre cette mosaïque et le graffito. Ces luttes d'hommes et
d'animaux sont pour les anciens un spectacle si fréquent, et les
graffiti de gladiateurs sont si nombreux, qu'on peut très-bien
croire ici à la représentation d'une lutte vue à quelques mètres
de là, dans l'amphithéâtre Flavien, plutôt qu'à la reproduction
d'un original célèbre : On a sans doute le reflet d'un spectacle
familier et cher aux Romains. Bien qu'il soit impossible d'assigner
avec précision une date à notre graffito, peut-être peut-on le
placer vers la fin des Antonins : La main qui a tracé ces lignes
naïves savait évidemment encore dessiner.
Après
le milieu du IIIe siècle, on a quelque peine à retrouver des traces
de ce talent, si mesquin qu'il soit, l'homme qui a dessiné cette
Victoire avait certainement le sentiment de l'art antique, il
reproduisait peut- être dans ses traits généraux une statue
célèbre.
A
côté de ces quatre grandes figures qui semblent se rapporter à une
seule composition, on remarque une grossière caricature, une tête
et une poitrine informes, en quelques lignes brutales.
A
un autre endroit de la colonne, on aperçoit une petite tête
dessinée avec beaucoup plus de finesse : Les cheveux paraissent
crépus. Dans ces deux têtes qui sont de profil, l'œil est mis de
face, comme le font les enfants.
La
photographie n'a pu reproduire ce qu'on peut apercevoir encore d'un
autre graffito de cette même colonne : une tête, probablement de
femme, assez nettement visible, par les plis relevés d'une tunique.
La tête offre cette intéressante particularité qu'elle est
environnée de rayons, régulièrement dessinés, au nombre de 7.
On
sait que Sérapis, Phaëton, Attis, Diane, etc. sont souvent
représentés avec une couronne semblable, notre graffito est
d'ailleurs trop mal conservé pour qu'on puisse identifier cette
figure, c'est peut-être l'image de quelque divinité solaire ou
lunaire.
Le
dernier de nos graffiti est en même temps le plus grand : Il mesure
0m,20. Il semble qu'on ait là sous les yeux une image d'empereur,
dans un costume conventionnel d'apparat. Sur la tête, on aperçoit
assez distinctement les traces d'un diadème, le corps est revêtu
d'une grande toge, largement drapée, ramenée en partie sur le bras
gauche, et retombant de là en larges plis.
Les
pieds sont chaussés du calceus patricius, qui est aussi la chaussure
de nombreuses statues impériales. Cette sorte de brodequin monte
jusqu'à mi-jambe, on distingue très-nettement les enroulements de
la courroie autour de la tige du brodequin.
Le
bras droit étendu à la hauteur de la taille parait porter une
patère, quant à la main gauche, qu'on devine plutôt qu'on ne la
voit, appuyée sur la hanche, elle supporte la toge en même temps
qu'elle soutient un objet allongé, un peu recourbé, plus évasé
dans sa partie supérieure, de forme conique, et qui nous parait en
un mot figurer une corne d'abondance. De semblables attributs, un
pareil arrangement dans les draperies, ce diadème, ce mouvement de
tout le corps qui semble porter sur la jambe droite, tout cela ne
fait-il pas songer à ces statues d'apparat dont l'époque impériale
n'est pas avare ?
L'auteur
de ce graffito a reproduit vraisemblablement une de ces images qu'il
avait chaque jour sous les yeux et qui a frappé son imagination.
Plus haut, le groupe du gladiateur et du tigre est comme un reflet de
la vie quotidienne des Romains, ici, nous avons le reflet d'une
impression artistique, ressentie devant une grande statue d'aspect
décoratif.
Ces
graffiti du temple d'Antonin et Faustine ont amené à nous occuper
des représentations analogues sur les monuments antiques.
Leur
nombre n'étant pas très-grand, on a pu en dresser une sorte de
catalogue, il n'a pas la prétention d'être complet, et c'est
presque à Rome seule qu'il emprunte tous ses monuments.
Il
peut pourtant avoir l'avantage d'appeler l'attention sur des graffiti
peu connus ou encore inédits, et de mieux faire saisir sur le vif
tout un côté de la vie intime et de l'art populaire dans
l'antiquité.
Les
graffiti figurés peuvent être répartis en 6 divisions, suivant la
nature du sujet qu'ils représentent :
1°
portraits et caricatures.
2°
sujets de genre.
3°
scènes empruntées aux jeux du cirque.
4°
représentations navales.
5°
emblèmes et allégories.
6°
reproductions d’œuvres d'art.
Toute
une classe de graffiti qu'on peut appeler figurés a été laissée
de côté : ce sont les tavole lusorie, que l'on rencontre presque à
chaque pas, avec d'autres images, d'hommes armés, d'animaux, sur les
dalles de la basilique Julia, sur les marches du temple de Vénus et
Rome, etc.
Le
R. P. Bruzza a réuni tous ces petits monuments, et prépare à ce
sujet un mémoire. il y a déjà consacré un article très-curieux
dans le Bulletin de la commission d'archéologie municipale de 1877.
On
néglige de même tous les graffiti figurés concernant les sujets
chrétiens que peuvent fournir les catacombes.
Temple
d'Antonin et Faustine — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Temple_d'Antonin_et_Faustine
Le
temple d'Antonin et Faustine (en latin : Templum Antonini et
Faustinæ) est un temple romain situé sur le côté nord de la Via
Sacra à l'entrée du Forum Romain. Il a été construit par Antonin
le Pieux en l'honneur de son épouse déifiée, l'impératrice
Faustine, décédée en 141.
Termes
manquants : année
Graffiti
figurés du temple d'Antonin et Faustine, au Forum romain ...
www.persee.fr/doc/mefr_0223-4874_1881_num_1_1_6349
de
MG Lacour-Gayet - 1881
Les
superbes colonnes de marbre cipolin qui formaient le portique du
temple d'Aiitonin et Faustine (aujourd'hui l'église de S. Lorenzo in
Miranda) ne sont ...
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