dimanche 19 février 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 140


15 DÉCEMBRE 2016...

Cette page concerne l'année 140 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

REPRÉSENTATIONS SCULPTURALES DE FAUSTINE MAJOR.

Annia Galeria Faustina, dite Faustina Maior ou Faustine l'Ancienne (v. 100 - v. 140), est une impératrice romaine, épouse d'Antonin le Pieux (empereur de 138 à 161).
Issue d'une famille Romaine d'origine Espagnole, elle est la fille du consul Marcus Annius Verus. Sa mère est Rupilia Faustina, vraisemblablement une petite-nièce de Trajan. Aînée d'une fratrie de 3 enfants avec Marcus Annius Libo, consul éponyme en 128, et Marcus Annius Verus, qui atteint la préture avant de décéder tôt, en l’an 124, après avoir épousé Domitia Lucilla Minor et avoir eu comme enfant le futur empereur Marc Aurèle et Annia Cornificia Faustina.
Elle est la nièce de Vibia Sabina, la femme d’Hadrien, et élevée à Rome lieu de sa naissance.

Elle épouse Antonin le Pieux entre 110 et 115. Leur mariage est heureux et ils ont 4 enfants :
Marcus Aurelius Fulvius Antoninus (mort avant 138), une inscription posthume a été trouvée dans le mausolée d'Hadrien à Rome.
Marcus Galerius Aurelius Antoninus (mort avant 138), une inscription posthume a aussi été trouvée dans le mausolée d'Hadrien à Rome et son nom est inscrit sur une pièce impériale grecque.
Aurelia Fadilla (morte en 135), épouse d'Aelius Lamia Silvanus ou Syllanus, n'a pas d'enfant et son inscription posthume a été trouvée en Italie.
Annia Galeria Faustina Minor ou Faustine la Jeune (entre 125/130-175), future impératrice Romaine, épouse son cousin maternel, le futur empereur Marc Aurèle. C'est leur seule fille à vivre jusqu'à l'âge adulte.

Le 10 juillet 138, son oncle Hadrien meurt et son mari devient le nouvel empereur, en tant qu'héritier de fils adoptif d'Hadrien. Elle devient alors impératrice et le sénat lui accorde le titre d'Augusta.
Très respectée et renommée pour sa beauté et sa sagesse. L'Histoire Auguste la critique pour « son excessive franchise » et sa « légèreté ». Tout au long de sa vie, elle participe à des actions de charité envers les pauvres et pour l'éducation des enfants Romains, particulièrement les filles.

Lorsque Faustine meurt en 140, Antonin est désolé et honore sa mémoire de différentes manières. Il la fait diviniser lors d'une apothéose et fait construire un temple en son honneur sur le Forum Romain, et fait frapper de nombreuses monnaies a son effigie avec l’inscription DIVA FAVSTINA (« Divine Faustine »).
Antonin crée aussi des écoles pour les orphelines Romaines appelées Puellae Faustinianae (« les filles de Faustine »).

En 2008, des archéologues trouvent une colossale tête en marbre sur le site de l'ancien Sagalassos en Turquie, appartenant à Faustine.

Au mois de septembre 1939, M. Alphonse Kann a fait don au Musée des Antiquités Nationales de 3 objets d'un haut intérêt, tant par leur valeur artistique que par leur rareté dans notre archéologie : Ce sont 2 boucles de ceinture de la période des grandes Invasions, l'une recouverte d'un décor d'argent niellé, l'autre rehaussée de pierres de couleurs serties sur une chape d'or, puis, le buste de femme en cristal de roche.

L'emplacement exact où est découvert le buste, reste incertain : Au cours du Ier siècle et pendant la première moitié du IIe siècle, Bagacum, le chef-lieu des Nerviens, apparaît comme un centre industriel important, avec ses ateliers de bronziers, de potiers, et ses fabriques de mosaïques. Aux XVIe et XVIIe siècle, les cabinets d'amateurs se disputent les dépouilles de Bavai, au siècle dernier, les Musées de Lille, de Douai, de Bruxelles, de Mariémont, du Louvre, du Cabinet des Médailles et de Saint-Germain, recueillent les documents extraits, sans soin ni méthode, de cette riche mine d'antiquités.
L'exploitation des sablières, situées en bordure de la route qui mène à Cambrai, dans le quartier de la gare, a fourni le marché des antiquités de bibelots de premier ordre.
Peut-être le buste en cristal de roche a-t-il été découvert dans une de ces sablières dont la surveillance archéologique a toujours été complètement négligée. Mais, pour vraisemblable que soit cet essai de doter d'un état civil moins imprécis notre buste, ce ne peut être là qu'une hypothèse, et c'est, avec la provenance indiquée par le vendeur qu'il a été enregistré au Musée des Antiquités Nationales (n° 77800).

La pièce n'est, du reste, pas isolée, car la découverte de monuments de cette nature n'est pas exceptionnelle dans la Gaule Septentrionale. Là, les populations ont aimé, avec le développement de la civilisation Romaine, à s'entourer de choses précieuses : Armes de luxe, orfèvreries, pierres dures sculptées.
Le buste, lors de son entrée au Musée, est très mutilé. Une brisure l'a, dès l'antiquité, atteint au point le plus fragile, le cou, le séparant en deux morceaux.
Pour remédier à cet accident, on doit alors pratiquer, à travers la masse de cristal constituant la tête, un étroit canal qui traverse de part en part et dans lequel était fixée une tige de métal raccordant le cou.
Cette perforation qui, à sa sortie, pénètre à travers le chignon, a entraîné la disparition des torsades qui en constituaient le milieu... La preuve de l'ancienneté de la réparation est donnée par son irrégularité même.
De nouveaux accidents ont provoqué des restaurations contemporaines, dont le résultat a été de modifier l'aspect général de la figure. C'est alors que le torse a été percé à travers toute sa hauteur, à l'aide de moyens techniques autrement perfectionnés, une petite ouverture a été creusée à la
partie inférieure de la tête.
Mais les réparations ne se sont pas arrêtées à ces tentatives pour réunir le torse à la tête. Les surfaces brisées présentent des arêtes coupantes ou piquantes il faut de s'fforcer de les atténuer.
Un emploi abusif de la meule amène la disparition de ce qui peut encore subsister du cou... Quant à la tête, elle est amputée de toute sa partie postérieure jusqu'à une hauteur de 0 m. 02 du chignon.
Le visage n'a pas été plus respecté. Le nez mutilé a subi une grossière retaille en triangle, si ridiculement conduite que le profil est désormais concave, la pointe du menton prononçant une saillie de 0 m. 003...
Ces restaurations sont d'autant plus regrettables que le buste a été taillé dans un bloc de cristal très pur. Les quelques givrures, dont les plus apparentes affectent le torse et la partie droite du visage, sont en relations avec les perforations pratiquées. D'autres encore apparaissent aux commissures des paupières, à gauche, et zèbrent le nez en son milieu.

Sur le torse, taillé en forme de grosse navette convexe (longueur, 0 m. 12 ; haut., 0 m. 07), deux demi-globes, en assez fort relief, occupent l'emplacement des seins, dont les auréoles sont indiquées par deux minuscules dépressions. A la partie supérieure, vers les épaules, la surface du cristal a été meulée sur 0 m. 02 de longueur, pour l'application d'ornements, probablement en métal, dont les supports traversent obliquement le torse grâce à deux perforations passablement maladroites. D'après les faibles traces encore apparentes, le cou, large de 0 m. 035, dessine un ovale régulier.

Malgré les injures subies, la tête (haut., 0 m. 082) conserve encore une réelle individualité qui permet d'identifier avec certitude le personnage représenté. Le visage ferme, aux joues pleines, est caractérisé par la petitesse du menton et de la bouche bien modelée, mais pincée, à la lèvre inférieure quelque peu avancée.
Les grands yeux, aux lourdes paupières, s'abritent, sous de larges arcades sourcilières.
Le front, haut, est en partie recouvert par les ondulations d'une abondante chevelure que partage une raie médiane.
De la naissance de la nuque, part une grosse natte qui remonte en arrière, pour s'enrouler par trois fois au sommet de la tête, en un lourd et épais chignon.
En avant des oreilles, deux bouclettes dessinent un petit accroche-cœur. Quelques frisons retombent sur la nuque.
La précision et la minutie, selon lesquelles ont été traités visage et chevelure, contrastent avec la simplicité voulue de l'exécution du torse... Malgré les difficultés présentées par la taille, aucun détail caractéristique de ce qui peut préciser l'individualité d'une physionomie n'a été négligé.
Le lapicide s'était efforcé d'obtenir un portrait, et il y a entièrement réussi, puisque, malgré les graves mutilations, on reconnaît dans le buste une image nouvelle d'Annia Galeria Faustina, Faustine l'Ancienne, épouse d'Antonin le Pieux, morte en 141 de notre ère.

L'iconographie de cette impératrice étant une des plus assurée, on dispose ainsi d'éléments de comparaison précis pour l'identification de notre buste. Celui-ci présente, par rapport aux portraits déjà connus de Faustine l'Ancienne, des ressemblances qui ne sont pas contestables. Les analogies sont particulièrement accusées avec les bustes en marbre conservés aux Musées du Capitole et du Vatican, et, à l'exception de quelques détails, avec les effigies monétaires : petite bouche aux coins relevés, menton effilé, yeux en partie voilés par la paupière supérieure, grand front que n'arrivent pas à couvrir les épais bandeaux d'une chevelure, dont l'ordonnance en un diadème de tresses
superposées représente un moment de la mode féminine au IIe siècle.
Cette coiffure est celle que porte Faustine l'Ancienne sur les portraits que l'on peut dater des dernières années de la vie de l'impératrice : Bustes du
Vatican, d'El Djem (Thysdrus), de la Glyptothèque Ny Carlsberg, du bas-relief de l'apothéose d'Antonin et de Faustine, sur la face méridionale de la base de la colonne Antonine (Jardin de la Pomme de Pin, au Vatican).

En avant, les cheveux ne sont plus divisés par une raie, mais ordonnés en une rangée de bouclettes plaquées en franges sur le front et encadrant le visage jusqu'aux oreilles qui restent dégagées. Au-dessus, 3 grosses coques médianes se détachent des mèches relevées et à peine ondulées qui se rassemblent sous un énorme postiche en forme de turban, plus large au sommet qu'à la base.
Cette coiffure est fort éloignée de la simplicité du chignon de torsades de notre buste en cristal de roche et, par sa complication, rappelle « ces ouvrages cousus et tissés » que raille Tertullien. Elle se rapproche sensiblement de la coiffure portée par Domitia Lucilla, mère de Marc- Aurèle, d'après les bustes des Musées de Cherchel, Hanovre, Madrid. Sur un certain nombre de frappes, la princesse porte le voile réservé aux femmes de la maison impériale qui ont reçu la consécration, et ce détail reparaît sur le bas-relief de l'apothéose, comme sur un petit buste en calcédoine saphirine du Cabinet des Médailles, à Paris, et sur la statue de Bengazi.
Le buste en cristal de roche du Musée des Antiquités Nationales est antérieur aux effigies monétaires et aux bustes de la Collection Chatsworth et du Cabinet des Médailles. Mais, comme eux, il se place, entre les années 138, début du règne d'Antonin le Pieux, et décembre 141, époque pendant laquelle on s'accorde à placer la mort de Faustine l'Ancienne.

Bien que d'après ses effigies, celle-ci paraisse être restée, pendant ses 4 années de règne, fidèle à un même type de coiffure, il n'est pas impossible de tenter un essai de classification des variantes présentées sur quelques-uns de ses portraits.
On a pour guide M. Wegner qui s'est attaché, dans un récent mémoire, à déterminer les étapes notables dans les coiffures des dames Romaines, pendant la première moitié du IIe siècle de notre ère.
Le buste en cristal de roche et les portraits du même groupe présentent un arrangement plus matronal, devant lequel s'est effacé la coiffure de la jeune femme. Cet aspect matronal (femme mariée dans l'antiquité romaine) apparaît encore plus accentué sur le buste de la Collection Chatsworth. Les monnaies de Diva Faustina paraissent témoigner d'une étape ultime : Le turban postiche a disparu, et l'impératrice a repris le chignon de nattes. Mais ces deux petites nattes latérales ne sont-elles pas un souvenir de celles qui retombent
(Musée de Cherchel), du chignon.

Le buste de Faustine l'Ancienne n'est plus qu'une pièce de vitrine, fort incomplète et réduite au motif principal d'un objet d'art, dont il n'est peut-être pas impossible de restituer l'ordonnance primitive. Diverses hypothèses sont à envisager. Quelques-unes doivent aussitôt être écartées. L'importance de la figurine interdit de la considérer comme ayant fait partie de la décoration de diadèmes ou de bandeaux de front on ne peut également la faire entrer dans l'ornementation de meubles ou de coffrets. Il n'est pas moins difficile d'y voir le couronnement d'un sceptre.
Aux premiers siècles de l'Empire, les sceptres sont surmontés d'un globe, d'une fleur, d'images de la déesse Roma ou de l'empereur régnant, ce n'est que sous le Bas-Empire qu'apparaissent les effigies des membres de la famille impériale.

L'explication la plus logique, quant à l'utilisation de notre buste, est fournie par la présence des 2 perforations traversant obliquement le torse de part en part légèrement au-dessous de l'emplacement des épaules, l'une et l'autre destinée au passage de l'armature d'un support et d'un encadrement métalliques.
Le Musée du Louvre conserve l'un de ces socles de bronze, fait de 2 cornes d'abondance nouées et recourbées (larg., 0 m. 14 ; haut., 0 m. 08), au revers duquel court une rainure pour l'insertion d'une figurine en ronde-bosse. Trois bustes de Mercure du Cabinet des Médailles, des Musées de Saint-Germain et de Berlin font connaître le dispositif reliant l'image à son support.
A la base de ces 3 figurines, on retrouve les mêmes cornes d'abondance, en partie masquées par des feuilles d'acanthe ou de chêne, qui se croisent en sautoir entourant la base du torse, tandis que les extrémités supérieures, remplies de fruits, se dressent de part et d'autre de la tête.
On ne manquera pas de songer aussi au Mercure de bronze du Musée de Namur, trouvé dans la Villa d'Anthée et récemment étudié par M. P. Lambrechts. Il est arrondi aussi à la partie inférieure du buste, et présenté sur 2 cornes d'abondance entre-croisées, qui se rejoignent au-dessus d'un globe-support. M. P. Lambrechts n'a pas connu l'existence des autres exemplaires signalés ici.

L'art romain du IIe siècle après J.-C. montre un certain goût pour cet arrangement, consistant à encadrer la tête du personnage d'attributs ou de motifs variés : Cornes d'abondance, rameau floral, animaux et, parfois même, parties empruntées aux corps des êtres fabuleux représentés.

Faustine l'Ancienne — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Faustine_l'Ancienne
Annia Galeria Faustina, dite Faustina Maior ou Faustine l'Ancienne (v. 100 - v. 140), est une impératrice romaine, épouse d'Antonin le Pieux (empereur de 138 à ...
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Buste en cristal de roche : Faustine l'Ancienne - Persée
www.persee.fr/doc/piot_1148-6023_1941_num_38_1_1949
de R Lantier - ‎1941 - ‎Cité 5 fois - ‎Autres articles
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Vous avez consulté cette page le 15/02/17.

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