11 DÉCEMBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 145 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
CHRÉTIENTÉ ET GNOSTICISME
« La gnose (du grec gnosis =
connaissance révélée) développée au IIe et IIIe siècle est une
doctrine ésotérique, proposant à ses initiés une voie vers le
salut par la connaissance de certaines vérités cachées sur Dieu,
le monde et l'homme. Dans ces théories, l’homme est un être
divin, qui par suite d'un événement tragique, est tombé sur terre
d'où il peut se relever pour retourner à son état premier par la
Révélation.
Dès
les temps apostoliques, l’enlise s'oppose à la gnose pour les
raisons suivantes : Bien que reconnaissant le Christ comme porteur de
la Révélation, elle en nie la réalité historique (docétisme),
elle nie la création comme œuvre de Dieu lui-même et refuse
l'Ancien Testament, elle évacue l'attente chrétienne de
l'accomplissement eschatologique. »
Le gnosticisme se caractérise principalement par la croyance que les hommes sont des âmes divines emprisonnées dans un monde matériel créé par un dieu mauvais (le démiurge).
A ses adeptes, le gnosticisme promet une connaissance secrète du royaume divin. Des étincelles ou graines de l'Être divin (éons) tombant de ce royaume transcendant dans l'univers matériel, qui est tout entier la proie du mal, et sont emprisonnées dans les corps humains. Réveillé par la connaissance, l'élément divin de l'humanité peut retourner vers ce qui est sa place normale, le royaume céleste transcendant.
La mythologie gnostique pourrait tirer son origine de spéculations de sectes juives basées en Syrie et en Palestine à la fin du Ier siècle après J.-C., qui ont elles-mêmes été influencées par des religions dualistes Perses, notamment le mazdéisme.
Fondé au IIIe siècle par le Perse Mani (ou Manès), le manichéisme est l'une des formes tardives et syncrétistes du gnosticisme.
Les gnostiques expliquent l'origine de l'univers matériel par la chute de l’esprit dans la matière. A partir du Dieu originel inconnaissable, une série de divinités inférieures est générée par émanation. La dernière de ces divinités, Sophia (Sagesse), conçoit le désir de connaître l'Être Suprême Inconnaissable. Ce désir illégitime donne le jour à un dieu mauvais et difforme, le démiurge, qui crée l'univers. Les étincelles divines qui habitent l'humanité tombent dans cet univers. Le Dieu suprême envoie un émissaire (Christ-Jésus) révéler aux parcelles divines leur vraie nature et les aider à retrouver leur unité perdue pour qu’elles puissent s’extraire du monde corrupteur...
Le gnosticisme se caractérise principalement par la croyance que les hommes sont des âmes divines emprisonnées dans un monde matériel créé par un dieu mauvais (le démiurge).
A ses adeptes, le gnosticisme promet une connaissance secrète du royaume divin. Des étincelles ou graines de l'Être divin (éons) tombant de ce royaume transcendant dans l'univers matériel, qui est tout entier la proie du mal, et sont emprisonnées dans les corps humains. Réveillé par la connaissance, l'élément divin de l'humanité peut retourner vers ce qui est sa place normale, le royaume céleste transcendant.
La mythologie gnostique pourrait tirer son origine de spéculations de sectes juives basées en Syrie et en Palestine à la fin du Ier siècle après J.-C., qui ont elles-mêmes été influencées par des religions dualistes Perses, notamment le mazdéisme.
Fondé au IIIe siècle par le Perse Mani (ou Manès), le manichéisme est l'une des formes tardives et syncrétistes du gnosticisme.
Les gnostiques expliquent l'origine de l'univers matériel par la chute de l’esprit dans la matière. A partir du Dieu originel inconnaissable, une série de divinités inférieures est générée par émanation. La dernière de ces divinités, Sophia (Sagesse), conçoit le désir de connaître l'Être Suprême Inconnaissable. Ce désir illégitime donne le jour à un dieu mauvais et difforme, le démiurge, qui crée l'univers. Les étincelles divines qui habitent l'humanité tombent dans cet univers. Le Dieu suprême envoie un émissaire (Christ-Jésus) révéler aux parcelles divines leur vraie nature et les aider à retrouver leur unité perdue pour qu’elles puissent s’extraire du monde corrupteur...
Les
gnostiques assimilent le dieu du Mal au Dieu de l'Ancien Testament
qu'ils interprètent comme le récit des efforts de ce dieu pour
maintenir l'humanité dans l'ignorance et le monde matériel et pour
punir leurs tentatives d'appropriation de la connaissance.
C'est
ainsi qu'ils comprennent l'expulsion d'Adam et Eve hors du paradis,
le Déluge et la destruction de Sodome et de Gomorrhe.
Les gnostiques chrétiens refusent d'identifier le Dieu du Nouveau Testament, père de Jésus, et le Dieu de l'Ancien Testament, et ils élaborent une interprétation non orthodoxe du ministère de Jésus.
Les gnostiques chrétiens refusent d'identifier le Dieu du Nouveau Testament, père de Jésus, et le Dieu de l'Ancien Testament, et ils élaborent une interprétation non orthodoxe du ministère de Jésus.
MARIE MADELEINE |
Les gnostiques rejettent donc les souffrances et la mort expiatrices du Christ, ainsi que la résurrection du corps. Ils rejettent aussi d'autres interprétations littérales et traditionnelles des Évangiles.
Des rites visent à faciliter l'ascension de l'élément divin de l'âme humaine vers le royaume spirituel, le plérôme (pleroma), composé d'une succession d'éons (en grec = émanations) procédant d'un être divin primordial.
Des hymnes et des formules magiques sont récités pour tenter d'obtenir une vision de Dieu, d'autres formules sont récitées au moment de la mort pour chasser les démons, de crainte qu'ils ne capturent l'esprit pendant son ascension et ne l'emprisonnent à nouveau dans un corps.
La doctrine selon laquelle le corps et le monde matériel sont mauvais amène certaines sectes à renoncer au mariage et à la procréation. D'autres gnostiques prétendent que du fait que leur âme est totalement aliénée à ce monde, peu importe ce qu'ils font... Les gnostiques rejettent généralement les commandements moraux de l'Ancien Testament qu’ils considèrent comme faisant partie de la stratégie du mauvais dieu pour prendre l'humanité au piège.
Certaines sectes gnostiques refusent tous les sacrements, tandis que d'autres observent le baptême et l'eucharistie, qu'elles interprètent comme les signes de l'éveil de la gnose.
Les borborites, borboriens, koddiens, phibioniens ou phibionites, font consister leur philosophie dans une débauche effrayante.
Basilide
est un gnostique paléochrétien qui enseigne à Alexandrie au début
du IIe siècle. Élève à Antioche de Ménandre, un disciple de
Simon le Magicien, il écrit sa propre version des Évangiles, des
commentaires sur ceux-ci en 24 volumes, l'Exegetica, et enseigne un
syncrétisme reprenant entre autres l'enseignement de Saint Pierre et
Saint Matthias ainsi qu'un dualisme influencé par le zoroastrisme.
Ayant un grand nombre d'adeptes, les Basilidiens, persistent jusqu'au
IVe siècle. Basilide a pour fils et disciple Isidore, le
Gnostique.
Historiquement,
on ne le connaît que par les écrits de ses détracteurs chrétiens,
Agrippa Castor, Irénée, Clément d'Alexandrie et Hippolyte de Rome,
aux témoignages desquels on ne sait précisément quel crédit
accorder...
Pour
expliquer le mal, il imagine 365 cieux habités par des intelligences
de différents degrés, et prétend que notre monde a été créé
par des intelligences du dernier ordre.
Il
admet 2 âmes dans le même homme pour expliquer les combats de la
raison et des passions, et croit à la métempsycose. Il crée le
fameux Abraxas, symbole ou talisman formé des lettres qui expriment
le nombre 365, le nombre le plus agréable à la Divinité.
Il
a rédigé un évangile qui s'est perdu, et professe la transcendance
absolue de Dieu, de qui la Pensée, puis la Parole, puis la Prudence,
la Sagesse et la Force ont émané. De là sont sortis les anges et
les puissances constituant le premier ciel, puis les 365 cieux qui
séparent Dieu du groupe des anges les plus modestes, lesquels ont
créé le monde et se sont réparti entre eux les peuples.
Yahvé,
le Dieu paléo-testamentaire, est un personnage querelleur et
autoritaire qui a semé le désordre et dont le peuple est
constamment agressif.
Dieu
intervient alors en envoyant dans le monde sa Pensée comme Christ.
À
tous les niveaux, sauf le plus élevé, l’ignorance conduit chacun
des êtres célestes intermédiaires à se prendre pour le Dieu
Suprême. Le salut est apporté par la Connaissance (Gnôsis) révélée
par le Christ et les maîtres inspirés. Avec cette gnose, le Mal est
surmonté puisqu’il n’est que l’œuvre du méchant Yahvé...
La
souffrance des justes est vue comme une expiation pour les péchés
de chacun des croyants.
Le
gnosticisme est un système de pensée dualiste qui regroupe des
doctrines variées du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient qui
se caractérisent généralement par l'affirmation que les êtres
humains sont des âmes divines emprisonnées dans un monde matériel
créé par un dieu mauvais ou imparfait appelé Démiurge. Le
mouvement connut son apogée au cours du IIe siècle.
Le
Démiurge, représenté sous la forme d'un archange, est considéré
comme l'incarnation du mal ou comme un créateur bon mais imparfait.
À l'opposé de cette divinité créatrice néfaste, il existe un
autre être suprême plus éloigné (Dieu) incarnant le bien.
Ainsi,
aux yeux des adeptes du gnosticisme, l'homme est prisonnier du temps,
de son corps, de son âme inférieure et du monde, ils en concluent :
« Je suis au monde, mais je ne suis pas de ce monde », de ce
point de vue, le monde et l'existence dans le monde apparaîtront
mauvais parce qu'ils sont mélange de deux natures et de deux mondes
d'êtres contraires et inconciliables. Les adeptes du gnosticisme
opposent l’Esprit et la matière et par conséquent Dieu et
l’homme.
Le
gnosticisme ne doit pas être confondu avec la gnose chrétienne avec
laquelle il est en totale opposition. Contrairement aux adeptes du
gnosticisme, les gnostiques chrétiens défendus par les pères de
l'Église croient que, par la connaissance de soi, l'homme peut
trouver Dieu en lui.
La
matière (le corps, le monde, etc.) ne sont pas rejetés, au
contraire, l'acceptation de la matière participe à la
transformation intérieure du fidèle et à sa divinisation
(Theosis).
D'inspiration
chrétienne, le gnosticisme est qualifié d'hérésie par les Pères
de l'Église de ce qui va devenir la « Grande Église » chrétienne.
Irénée de Lyon, dans la deuxième moitié du IIe siècle dans
sa Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur (ou Contre
les hérésies) en a laissé le témoignage antique le plus important
et le nom qui leur restera. Il est possible que certains de ces
groupes aient revendiqué le terme de gnostique. Mais celui-ci
désigne également les Pères de l'Église qui les ont combattus. La
confusion est restée dans l'historiographie gnoséologique, et le
mot gnostique est encore employé pour désigner les adeptes
dualistes du gnosticisme.
Jusqu'au
milieu du XXe siècle on ne dispose que de très peu de sources
directes sur les gnostiques dualistes, celles-ci ayant été
falsifiées ou détruites.
Les
principaux témoignages sur les adeptes du gnosticisme viennent de
leurs détracteurs. La découverte en 1945 de la bibliothèque de Nag
Hammadi (avec une première traduction complète en 1977), dont
l'évangile de Judas fait partie, a permis de renouveler la recherche
sur le sujet.
Les
sectes gnostiques dualistes disparaissent presque complètement à
partir du IIIe siècle, mais leurs doctrines influenceront
d'autres religions comme le manichéisme, le marcionisme et le
catharisme.
En
1966 se tient à Messine un colloque au sujet de la Gnose. Parmi ses
différents objectifs se trouvent la définition d'un programme pour
la traduction de la bibliothèque de Nag Hammadi récemment acquise
et le besoin d'arriver à un consensus sur la définition du terme
Gnosticisme. C'est une réponse à la tendance dominante depuis le
XVIIIe siècle d'utiliser le terme « gnostique » non pas
en relation à ses origines, mais plutôt comme une catégorie
interprétative pour des mouvements philosophiques et religieux
contemporains.
Par
exemple en 1835 le spécialiste du Nouveau Testament Ferdinand
Christian Baur a construit un modèle de développement du
gnosticisme culminant avec la philosophie religieuse de Hegel, ou
encore plus récemment les tentatives du critique littéraire Harold
Bloom d'identifier des éléments gnostiques dans la religion
Américaine contemporaine, ou l'analyse de Eric Voegelin des pulsions
totalitaristes à travers le filtre interprétatif du gnosticisme...
Au
sujet de gnosticisme, la conférence aboutit au prudent consensus
suivant :
« Dans
le document de conclusion de Messine, la proposition est de désigner
sous le nom de gnosticisme, par l'application simultanée des
méthodes historiques et typologiques un groupe particulier de
systèmes du deuxième siècle, et d'utiliser le terme « gnose »
pour définir une conception de la connaissance, indépendamment des
époques, décrite comme une « connaissance des mystères
divins réservée à une élite ». » — C.
Markschies, Gnosis: An Introduction, p. 13.
En
substance, il a été décidé que le gnosticisme devient un terme
spécifique historiquement, réservé aux mouvements gnostiques
répandus au IIe siècle, alors que la gnose sera un terme
universel pour désigner un système de connaissances réservées à
une élite privilégiée... Cependant, cet effort de clarté apporte
aussi une certaine confusion conceptuelle, car le terme historique
gnosticisme est une invention moderne, alors que le terme gnose a une
histoire : On appelait gnosticisme ce que les anciens
théologiens ont appelé Gnose… Le concept de Gnose inventé à
Messine est presque inutilisable dans un sens historique. Du fait de
ces problèmes, les ambiguïtés sur la définition précise du
gnosticisme ont persisté. Néanmoins l'utilisation de gnosticisme
dans un sens historique, et de Gnose dans un sens universel, est
restée courante. Mais même l'utilisation de « gnosticisme »
pour désigner une catégorie de religions du IIe siècle et
IIIe siècle a récemment été remis en question. En
particulier dans l'ouvrage de Michael Allen Williams Repenser le
gnosticisme (Rethinking Gnosticism: An Argument for the Dismantling
of a Dubious Category), dans lequel l'auteur examine les termes qui
définissent le gnosticisme en tant que catégorie, et en les
comparant précisément avec le contenu des textes gnostiques (en
particulier ceux de Nag Hamadi).
Williams
affirme que les fondements conceptuels de la catégorie gnosticisme
sont hérités des hérésiologues. L'accent a trop été mis sur le
dualisme, sur le rejet du corps et de la matière et sur
l'anticosmisme, sans que ces hypothèses aient été « testées »
correctement. Ce faisant, Williams juge la catégorisation douteuse,
et conclut que le terme doit être remplacé pour mieux refléter les
mouvements qu'il comprend. Les remarques de Williams ont suscité le
débat, mais à ce jour sa proposition de terme de remplacement
« tradition biblique démiurgique » n'a pas été
largement reprise.
La
plupart des essais anciens, faute de pouvoir s’appuyer sur des
documents originaux, héritent des erreurs d’appréciation des
réfutateurs chrétiens qui combattent les gnostiques aux IVe et
Ve siècles. Ces textes parfois se recopient les uns les autres,
et sans tenir compte des mythologies orientales sur les vestiges
desquelles le gnosticisme s'est développé.
L'une
des principales sources concernant le gnosticisme est Irénée de
Lyon (IIe siècle). Il décrit dans les détails les doctrines
gnostiques dualistes qu'il combat, de manière à prouver qu'il n'y a
que peu de choses en commun entre le dualisme et la gnose qu'il
défend. À cette époque, des gnostiques grecs se font baptiser,
mais tiennent à concilier leurs doctrines avec leur nouvelle
religion.
L'une
des principales différences entre gnose et christianisme tient à la
conception du Salut. Le christianisme exotérique le propose à tous
tandis que la gnose, dans son ésotérisme, le réserve aux initiés.
Les
plus anciens témoignages des réfutateurs datent du Nouveau
Testament qui dénonce les hérésies et les faux prophètes, dont
Simon de Samarie et le diacre Nicolas.
Pour
la période jusqu’au IIIe siècle, on ne possède que les
récits des hérésiologues, c'est-à-dire les réfutateurs des
gnostiques dualistes.
L’établissement
d’une histoire précise des mouvements gnostiques est impossible à
cause de ce flou, et des livres dont les titres changent d’une
version à l’autre et dont les véritables auteurs restent
anonymes. Très peu de monuments ou objets relatifs aux gnostiques
furent retrouvés.
Sur
la période du IIIe au Ve siècles, les sectes se sont étendues
en Égypte, où le sable conserve des écrits en copte. C’est
pourquoi on retrouve, à partir de 1800, des textes dans les
nécropoles Égyptiennes.
L’Évangile
de Marie, le Livre secret de Jean et la Sophia de Jésus-Christ ont
été achetés en 1896 en Égypte, dans un même lot de parchemins.
En décembre 1945, plus de 40 écrits perdus sont retrouvés dans une
jarre à Nag Hammadi, dont en premier lieu des écrits de sectes
Orientales, mais aussi des apocryphes chrétiens et des gnostiques.
Cependant, cette bibliothèque n’est qu’un « instantané »
de la pensée gnostique de l'époque, les textes y étant constamment
remaniés et modifiés.
Bien
qu'il soit inexact de le qualifier de gnostique, l'Évangile selon
Jean contient pour certains quelques éléments laissant à penser à
une influence ou à des croisements possibles avec le gnosticisme.
En
revanche, il est fort possible qu'il utilise un style gnostique pour
contredire la gnose. Par exemple, il ne condamne pas le monde
matériel, il affirme que Dieu veut sauver ce monde matériel et il
encourage les lecteurs à rester dans le monde même s'ils ne sont
pas de ce monde.
Le
Logos est avec Dieu et Il est Dieu (Ch1,v1); affirmation cohérente
avec la philosophie grecque et la gnose, en revanche plus bas il
affirme « et le logos se fait chair et habite parmi nous »
affirmation incohérente vis a vis de la philosophie grecque et
provocatrice vis a vis de la gnose du Ier siècle qui affirme
que le Logos est inatteignable hors la connaissance d'une petite
élite des élus illuminés. Il y a donc un dialogue dialectique dans
l’évangile de Jean qui utilise une logique gnostique pour
déqualifier la gnose. Probablement l’auteur prend aussi le nom de
Jean pour essayer de protéger la jeune foi chrétienne d'un système
de pensée qui commence et qui deviendra presque dominante dans le
IIe et IIIe siècles.
Trois
hypothèses principales ont été proposées faisant remonter
l'origine du gnosticisme au Ier siècle:
La
première, émise notamment par Adolf von Harnack fait du gnosticisme
une hellénisation du christianisme naissant.
Le
gnosticisme peut aussi être un retour aux sources orientales du
christianisme, ou un syncrétisme oriental.
Enfin
le gnosticisme pourrait être d'origine juive, car il intègre des
traditions issues du judaïsme hellénistique.
En
effet, la vision des gnostiques est celle d'une dualité, développée
d'une façon incroyablement variée et qui peut paraître paradoxale.
Elle diffère cependant des doctrines de leur époque sous 3 formes :
La
cosmogonie
L'anthropologie
L'eschatologie
Comme
le dit Ioan P. Couliano :
« Les
doctrines religieuses de l'époque connaissent 3 variantes, fixant le
rôle de l'homme dans l'univers (le Cosmos). »
« Ce
monde a été créé pour cet homme » et cet homme a été créé
pour ce monde (variantes bibliques)
« Ce
monde a été créé comme cet homme » et « cet homme a
été créé comme ce monde » (variantes platoniciennes).
Mais
la conception des gnostiques est au contraire :
« L'homme
a été créé contre le monde. »
On
peut qualifier cette attitude d'« anti-cosmisme ».
Les
gnostiques, à l'image des « initiés » de ce temps,
voient en Jésus, non un personnage historique, né d'une vierge et
capable de marcher sur les eaux mais un être mythique, et le but de
tout initié chrétien est de devenir un Christ.
Force
est de constater que l'on retrouve des éléments gnostiques en marge
des grandes religions, mais souvent en leur sein même et il en est
de même dans le christianisme naissant.
Elaine
Pagels a remarqué que les similitudes entre le gnosticisme et le
bouddhisme ont incité certains universitaires à s'interroger sur
leurs relations mutuelles et à se demander « si le « bouddha
vivant » pourrait justement dire ce que l'Évangile de Thomas
attribue au Jésus vivant, pour peu que les noms soient changés ».
Bien qu'intriguée, elle soutient à juste titre qu'une telle
ressemblance n'est pas concluante, des traditions parallèles pouvant
apparaître dans des cultures différentes sans qu'il y ait
d'influence directe.
Selon
les témoignages des historiens anciens, c’est dans un cadre
géographique allant de la vallée du Jourdain à l’Asie Mineure
que les communautés gnostiques se manifestent à l’époque des
apôtres. Simon par exemple enseigne la Gnose. On retrouve la trace
des Nicolaïtes à Samarie, Nicolas à Antioche. Leur réflexion sur
des textes de l’Ancien et du Nouveau Testament, dont certains
considérés aujourd’hui comme apocryphes, marqués de
l’hellénisme. Parmi ces livres, le livre des Jubilés et le Livre
d'Hénoch sont parmi les plus significatifs.
Vers
120, les gnostiques gagnent Alexandrie, autour de Basilide,
Carpocrate et Valentin (Valentinus ou Valentinius). Valentin se rend
à Rome, où sa gnose voit là ses mythes Orientaux d’une exégèse
philosophique mêlée de christianisme. À Rome, des sectes fortement
influencées par les éléments Orientaux continuent d’affluer. Les
sectes se propagent, notamment en Espagne. On peut mesurer
l'influence du gnosticisme à la force et au nombre de ses
réfutations.
En
Iran : Mani opère une vaste synthèse des nombreux
enseignements connue sous le terme Manichéisme, et Audi, un chrétien
qui se sépare de l’Église après Nicée. De l’Orient, le
gnosticisme s’étend jusqu’ en Chine.
On
retrouve aussi :
Les
kantéens en Iran,
Les
séthiens disciples de Simon le Magicien qui formèrent un groupe
important,
Les
barbélognostiques, les archontiques, les ophites (ou naassènes) aux
pratiques hérités des mystères grecs,
Il
est difficile de déterminer la manière dont resurgissent et d'où
proviennent les idées gnostiques. A-t-on affaire à une filiation
ininterrompue et souterraine qui relie les époques ?
On
les trouve chez les grands précurseurs que sont Platon ou Pythagore,
et elles ont perduré jusqu'à Hegel de nos jours.
Elles
semblent procéder, comme le dit Joseph Campbell, d'une même
« anatomie », c'est-à-dire de quelque chose d'inhérent
à la nature humaine. Campbell croit que toutes les religions du
monde, tous les rituels et les déités n'ont que les « masques »
d'une seule et même vérité transcendante, laquelle est
« insaisissable » (inconnaissable). Il décrit le
christianisme et le bouddhisme, comme un niveau de perception
au-dessus des « oppositions binaires » telles que le bien
et le mal. De telles conceptions unificatrices sont parfois mal
reçues.
L'idée
gnostique est présente au sein du bouddhisme, du judaïsme (Kabbale)
et plus tard de l'Islam avec l'ismaélisme.
Elle
circule parmi les bogomiles et cathares du Moyen Âge, sans qu'on
sache s'ils descendent de groupes gnostiques ayant survécu depuis
l'Antiquité, ou s'il s'agit de résurgences suscitées par la
transmission d’écrits gnostiques déguisés en apocryphes
chrétiens.
Les
survivances de la gnose la plus philosophique se décèlent dans la
littérature alchimique, notamment les textes attribués à Hermès
Trismégiste. Peut-on dire que la gnose, avec la légende d'Hiram, sa
résurrection et sa mort, fait partie des racines de la
franc-maçonnerie ?
De
même, il y a intercommunication entre la littérature juive
kabbalistique et certaines doctrines du gnosticisme hellénisé.
Aux
confins de la Mésopotamie et de l’Iran certaines sectes survivent
jusqu'au XIIe siècle. On trouve, en effet, une influence du
gnosticisme chez les musulmans chiites, mais aussi dans la foi druze.
On
trouve des traces de pensée gnostique chez les ranters, le
Libre-Esprit et divers mouvements millénaristes.
Le
dualisme n'est d'ailleurs pas une spécificité des gnostiques des
premiers siècles mais se retrouve dans le zoroastrisme, bien
antérieur, et dans de nombreux cultes à mystères autour du bassin
Méditerranéen.
Le
sens du mot « gnostique » ne revêt pas la même
signification en Islam où ce terme est quasiment équivalent à
mystique.
Ainsi,
les soufis se désignent souvent par le terme « gnostique »
au sens de « possesseur de la connaissance de Dieu »,
cette connaissance étant conforme aux dogmes musulmans mais dans un
état plus « avancé ».
Ainsi,
stricto sensu, le gnostique musulman est un musulman et non un
hérétique
Comme
le dit Elaine Pagels, « Ce sont les vainqueurs qui écrivent
l'histoire... à leur façon. Il n'est pas étonnant qu'ils soient
les premiers à en définir les termes... Ensuite ils démontrent que
leur triomphe était historiquement inévitable ou, en termes
religieux, qu'ils sont guidés par le Saint-Esprit. » L'opinion
courante veut que le gnosticisme soit une branche déviante de ce qui
va devenir le christianisme.
L'idée
dominante est que le gnosticisme est une adaptation juive des anciens
Mystères païens.
La
future religion d'État instituée par Constantin s'est ainsi
purifiée et séparé d'éléments déviants. S'appuyant sur la foi
plus que tiède de Constantin, elle ferme les temples antiques,
interdisant les cultes à Mystères et détruisant ou falsifiant les
textes. Ces textes ont peut-être pu donner une vision différente de
l'antiquité, de la Gnose et du Gnosticisme.
Le
principe féminin a un rôle important dans les éons, des figures
féminines vont jouer des rôles prophétiques, les gnostiques ne
semblent pas considérer la femme comme inférieure à l’homme.
Mais le retour de l’élément féminin à sa contrepartie masculine
reste une condition indispensable à l’accès à la perfection
céleste, et Sophia est responsable de l’erreur qui a conduit la
chute vers la matière. Par exemple, l'Évangile de Marie-Madeleine
accorde à la figure de celle-ci une place au moins aussi importante
qu'aux apôtres.
145
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/145
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Basilide (date incertaine).
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