10 DECEMBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 146 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LE
SPORTIF LE MIEUX PAYE DU MONDE.
CONDUCTEUR DE CHAR |
Si
vous vous intéressez à l'actualité, vous savez bien que les mêmes
sujets ressortent régulièrement, déclenchant les mêmes
commentaires et les mêmes réactions. Tel est le cas des salaires
perçus par les sportifs, qui suscitent des polémiques récurrentes.
Je pense évidemment aux footballeurs, les sommes perçues par Zlatan
Ibrahimovic et autres footballeurs défrayant souvent la
chronique. Mais même ces champions, avec leurs rémunérations de
plusieurs millions d'euros, font presque pitié si l'on compare leurs
revenus à ceux perçus par les stars du Circus Maximus...
Le
professeur de lettres classiques Peter
Struck, de l'Université de Chicago, s'est penché il y a
quelques années sur le cas d'un conducteur de char du IIe siècle,
un certain Gaius Appuleius Dioclès.
Au
cours de ses 24 ans de carrière (il prend sa retraite dans une
petite ville du Praeneste à l'âge de 42 ans, 7 mois et 23 jours
exactement), il a amassé la coquette somme de 35 863 120 sesterces,
soit, si l'on tente la comparaison, l'équivalent de 10,7 milliards
d'euros !... La somme nous est connue grâce à une inscription
monumentale érigée l'année de sa mort, en 146, par ses concurrents
(et néanmoins amis) et ses supporters.
Une
somme étourdissante, plus importante que l'héritage laissé par
Néron. Équivalant à 5 fois le revenu des gouverneurs de
province les mieux payés, elle aurait permis à cet ancien esclave
Espagnol illettré de nourrir toute la population Romaine en blé
pendant un an, ou de payer les salaires de l'ensemble de l'armée
impériale pendant plus de 2 mois. Rapporté aux forces armées
Américaines actuelles, ce chiffre correspond à 15 milliards de
dollars ! Sans compter que Dioclès
devait se passer des lucratifs contrats publicitaires que perçoivent
aujourd'hui les sportifs...
Né en 104 dans la province de Lusitania, Dioclès débute sa carrière d'aurige à l'âge de 18 ans, dans l'écurie des Blancs. Il remporte sa première course à 24 ans, et s'engage ensuite auprès des Verts avant de rejoindre l'équipe des Rouges, avec laquelle il accomplit tout le reste de sa carrière et remporte ses plus grandes victoires.
Né en 104 dans la province de Lusitania, Dioclès débute sa carrière d'aurige à l'âge de 18 ans, dans l'écurie des Blancs. Il remporte sa première course à 24 ans, et s'engage ensuite auprès des Verts avant de rejoindre l'équipe des Rouges, avec laquelle il accomplit tout le reste de sa carrière et remporte ses plus grandes victoires.
Au
total, il gagne 1 462 courses sur 4 257 disputées, et arrive 861
fois en 2e position.
Au
terme de sa carrière, il reçoit le titre de « Meilleur aurige
de l'Histoire ». Considéré comme le plus grand champion de sa
discipline, Dioclès
n'est pourtant pas celui qui a inscrit le plus souvent son nom au
palmarès, puisqu'un certain Pompeius
Musclosus a, lui, accumulé 3 599 victoires.
Ce
sont probablement les Grecs qui, les premiers, ont organisé des
courses de chars. Par l'intermédiaire des Étrusques, les Romains
ont adopté la discipline, en modifiant légèrement les règles.
Selon la légende, Romulus l'a introduite à Rome afin de détourner
l'attention des Sabins, alors qu'il projette d'enlever leurs femmes
et filles. Les courses de chars se tiennent à l'origine lors des
cérémonies funéraires, puis lors de fêtes religieuses et, dans
l'Antiquité tardive, les dignitaires de l'Église chrétienne les
considèrent comme une pratique païenne, à laquelle les chrétiens
doivent s'abstenir de participer ou même d'assister.
UN AURIGE |
Les
courses de chars sont l'un des divertissements les plus populaires à
Rome, dans toutes les classes sociales puisque le public réunit
l'ensemble de la population, depuis les esclaves jusqu'à l'Empereur
lui-même. Un engouement général certainement exacerbé par les
paris privés auxquels donnent lieu les courses ; illégaux en
théorie mais fréquents en pratique. (cette
pratique toujours condamné est toujours en vigueur aujourd'hui). Les
auriges sont affiliés à des équipes (un peu comme les écuries de
formule 1) qui investissent de fortes sommes dans leur formation et
dans l'acquisition des chevaux et de l'équipement.
Sponsorisées
par de riches citoyens, ces factions (factiones) sont au nombre de 4,
connues par les couleurs portées par leurs conducteurs :
Les
Rouges (russata)
Les
Blancs (albata)
Les
Bleus (veneta)
Les
Verts (prasina).
Domitien
crée 2 nouvelles factions, les Pourpres et les Or vifs, mais elles
disparaissent peu de temps après sa mort. Selon Tertullien,
il n'y a que 2 équipes à l'origine les Blancs et les Rouges,
représentant symboliquement l'hiver et l'été, mais devant l'essor
de la discipline et l'engouement qu'elle suscite, on leur adjoint les
Verts et les Bleus. D'autres sources racontent que les Blancs
apparaissent sous le règne d'Auguste,
et les Verts quelques années plus tard.
Au
cours du IIIe siècle, les Verts et les Blancs fusionnent, tandis que
les Rouges en font autant avec les Bleus, chaque spectateur prenant
le parti d'une des deux factions.
« Comment
tant de milliers d'hommes ont la puérile passion de revoir de temps
en temps des chevaux qui courent, et des hommes qui conduisent des
chariots... Encore s'ils prenaient plaisir à la vitesse des chevaux
ou à l'adresse des hommes, il y aurait quelque raison.
Mais
ils ne s'attachent aujourd'hui qu'à la couleur des habits de ceux
qui combattent, ne regardent, ou n'aiment que cette couleur.
Si,
dans le milieu de la course ou du combat, on fait passer d'un côté
la même couleur qui est de l'autre, on voit, dans le moment, leur
inclination et leurs vœux suivre cette même couleur, et abandonner
les hommes et les chevaux qu'ils connaissent de loin, qu'ils
appellent par leurs noms, tant une vile casaque fait d'impression, je
ne dis pas sur le petit peuple, plus vil encore que ces casaques...
Je dis même sur de fort honnêtes gens ». (Pline le Jeune,
« Lettres », IX - 6.)
Les
supporteurs s'attachent en effet à l'une des équipes, se proclamant
« partisans des Bleus », tout comme l'on se définit
aujourd'hui comme supporter de l'OM ou du PSG. Les rivalités
entre factions dépassent largement le cadre sportif, et revêtent
même souvent une signification politique.
Chaque
classe sociale soutient traditionnellement une couleur précise : Le
peuple est pour les Verts, le Sénat et les patriciens pour les
Bleus. Comme à Manchester, où les plus aisés soutiennent United et
les Lads, Man City !
BEN HUR |
La
préférence de l'Empereur n'est d'ailleurs pas innocente : Néron,
Commode ou Caligula prennent fait et cause pour les Verts, équipe
fétiche de la Plèbe, alors que selon Pierre Grimal, Vitellius fait
exécuter ces mêmes Verts, qui ont osé huer son équipe, les
Bleus...
Cette
tendance s'accentuera pendant l'Empire Byzantin, où les Bleus et les
Verts deviendront de véritable partis politiques doublés de milices
armées au point qu'en 532, l'Empereur Justinien manque d'être
renversé suite à une révolte menée par les Verts !
Dans
l'Empire Romain, les 4 équipes en compétition se livrent à une
lutte acharnée pour s'offrir les services des meilleurs conducteurs
de chars, dont la popularité dépasse probablement celle des plus
grands sportifs modernes. Le plus souvent issus des classes
inférieures de la société en général des esclaves se sont de
véritables rock stars, qui adoptent souvent un style « à la
grecque » : Cheveux longs et bouclés, rubans et bijoux.
Ils sont représentés sur de nombreux objets du quotidien (vaisselle, lampes à huile, jouets pour enfants, etc.) mais on érige aussi en leur honneur des statues et des inscriptions commémorant leurs exploits (comme celle dédiée à notre ami Dioclès). Toutefois, la carrière de ce dernier est exceptionnellement longue, alors les auriges meurent généralement très jeunes : Fuscus à 24 ans, Crescens à 22, Aurelius Mollicius à 20 ans.
Ils sont représentés sur de nombreux objets du quotidien (vaisselle, lampes à huile, jouets pour enfants, etc.) mais on érige aussi en leur honneur des statues et des inscriptions commémorant leurs exploits (comme celle dédiée à notre ami Dioclès). Toutefois, la carrière de ce dernier est exceptionnellement longue, alors les auriges meurent généralement très jeunes : Fuscus à 24 ans, Crescens à 22, Aurelius Mollicius à 20 ans.
L'un
des auriges les plus célèbres, un dénommé Scorpus qui a remporté
plus de 2 000 courses, meurt à 27 ans suite à une collision lors
d'une course. Voici l'épitaphe rédigée par le poète Martial :
« Je
suis ce Scorpus, la gloire du Cirque aux mille voix, qui est, ô
Rome, l'objet de tes applaudissements et fait un instant tes délices.
La Parque jalouse, quand elle me ravit au bout de 3 fois 9 ans,
pense, en comptant mes victoires, que je suis déjà vieux. »
(Martial, "Épigrammes", X - 53.)
Cette
faible espérance de vie s'explique : Dioclès et ses amis mettent
régulièrement leur vie en danger. L'équipement d'un conducteur de
char consiste simplement en une courte tunique de la couleur de son
équipe, des bandes de cuir autour de la poitrine, les bras et les
jambes, une protection pectorale, un casque en cuir et un fouet...
Dans la pratique, les cochers enroulent étroitement les rênes
autour de leur taille, afin de pouvoir utiliser tout le poids de leur
corps pour contrôler les chevaux ce qui est extrêmement dangereux.
En cas d'accident, et notamment dans les virages lorsque les roues
heurtent les bornes ou le mur central, le char risque de se renverser
et le conducteur, traîné sur le sol, est bien souvent piétiné par
les montures des autres concurrents... Les auriges portent donc
toujours sur eux un poignard, afin de pouvoir sectionner les rênes
et se libérer.
Les chars eux-mêmes différent sensiblement des chars militaires : Simples caisses de bois montées sur deux roues, ils sont conçus pour être aussi légers et petits que possible et n'offrent aucune protection au conducteur. Ils sont en général tirés par deux ou quatre chevaux (bigae ou quadrigae), bien qu'il existe aussi des « trigae », « sejuges » ou « septemjuges » (3, 6 et 7chevaux), moins fréquents.
À
l'époque de Néron, on mentionne même des attelages de 10 chevaux,
et on prétend que l'Empereur lui-même a conduit l'un de ces
« Decemjugis » lors des Jeux olympiques. Néron a
également tenté de remplacer les chevaux par des chameaux, tandis
que l'Empereur Héliogabale leur préfère les éléphants...
Louables tentatives pour donner un peu d'originalité aux courses de
chars, mais en vain : Les Romains préfèrent les chevaux, qui
connaissent aussi leur heure de gloire puisqu'on note scrupuleusement
les noms, races et pedigrees des plus illustres. Parmi les montures
favorites de Dioclès, on a ainsi retenu les noms de Abigeius,
Lucidus, Pompeianus, Cotynus et Galata, qui franchissent à eux cinq
445 fois la ligne d'arrivée en première position.
Les courses de chars se déroulent dans les cirques. Le plus célèbre est évidemment le Circus Maximus de Rome, situé entre les collines du Palatin et de l'Aventin. Sensé dater de l'époque archaïque, il a été reconstruit par Jules César autour de 50 avant J.C. Il peut accueillir 250 000 personnes, avec environ 650 m de long pour 125 m de large. La loge impériale, appelée le pulvinar, est directement reliée au palais.
Les courses de chars se déroulent dans les cirques. Le plus célèbre est évidemment le Circus Maximus de Rome, situé entre les collines du Palatin et de l'Aventin. Sensé dater de l'époque archaïque, il a été reconstruit par Jules César autour de 50 avant J.C. Il peut accueillir 250 000 personnes, avec environ 650 m de long pour 125 m de large. La loge impériale, appelée le pulvinar, est directement reliée au palais.
Les
épreuves, se tenant donc dans un cadre religieux (mais de plus en
plus, au fil du temps, comme simple divertissement), sont précédées
par un défilé animé par des musiciens et des danseurs costumés,
au cours duquel on exhibe les chars, ainsi que des représentations
des Dieux. Concrètement, le signal du départ est donné par le
magistrat présidant les jeux, qui lâche depuis la tribune un linge
blanc (la mappa), ou par des trompettes.
Sur
la piste se trouvent plusieurs portes à ressort (carceres),
légèrement décalées entre elles, derrière lesquelles attendent
les chars, et qui sont ouvertes dès le signal du départ.
« Enfin
le son de la trompette retentissante appelle les quadriges
impatients, et déjà les chars roulent dans l’arène. La foudre
impétueuse, la flèche lancée par le Scythe, le sillon que forme un
astre en sa chute, la balle agitée dans une fronde par un archer des
îles Baléares, ne traversent point les plaines de l’air avec
autant de rapidité. Les roues sillonnent le cirque, la poussière
s’élève et obscurcit les cieux. Tous à la fois les conducteurs
des chars, la poitrine penchée en avant, et jetés, pour ainsi dire,
hors de leurs sièges, pressent à coups redoublés leurs coursiers
et les frappent au-delà des flancs, on ne peut distinguer bientôt
s’ils sont portés par les timons ou par les chars. »
(Sidoine Apollinaire, « Poésies », 23.)
Une
course comporte 7 tours (soit environ 7,5 km), en référence aux 7
planètes du système de Ptolémée (la lune, Mercure, Vénus, le
soleil, Mars, Jupiter et Saturne). Toutefois, les courses sont
parfois plus courtes sans doute afin de pouvoir organiser davantage
d'épreuves au cours d'une journée.
« Celui-là
dans le cirque est couronné vainqueur / Dont le char par 7 fois
touche au but sans malheur. » (Properce, « Élégies »,
XXVI.)
Pour
effectuer le décompte des tours, on ôte à chaque fois un des œufs
ou dauphins de marbre, placés sur le mur divisant le cirque dans le
sens de la longueur (la spina). Au fil du temps, la spina devient de
plus en plus décorée, ornée de statues élaborées et
d'obélisques, mais ces décorations sont abandonnées car elles sont
si nombreuses et imposantes qu'elles obstruent la vue des spectateurs
placés dans les tribunes inférieures ! A chaque extrémité de la
spina se trouve un grande colonne (la meta), marquant le virage. Un
arbitre, monté sur un cheval, est chargé de veiller au respect du
règlement.
Chacune
des factions peut aligner jusqu'à 3 chars par course, ce qui permet
d'élaborer des stratégies collectives, les attelages coopérant
entre eux, par exemple en se liguant contre les adversaires en les
forçant à quitter l'intérieur de la piste. Les auriges s'efforcent
de se maintenir à la corde, au risque de heurter la spina.
« Ne
le vois-tu pas, quand précipités à l'envi dans la plaine les chars
dévorent l'espace et se ruent hors de la barrière ? Quand l'espoir
tend les jeunes gens et que les pulsations de la peur font battre
leurs cœurs palpitants ? Ils enlèvent leur attelage d'un coup de
fouet, et, penchés en avant, lâchent les guides, l'essieu vole
enflammé de l'effort, ils semblent tantôt se baisser, tantôt se
dresser dans l'espace, emportés par le vide de l'air, et monter à
l'assaut des brises. Point de trêve, point de relâche ! Un nuage de
poussière fauve s'élève, ils sont mouillés de l'écume et du
souffle de ceux qui les suivent tant l'amour de la gloire est grand,
tant ils ont la victoire à cœur ! » (Virgile, « Les
Géorgiques », III - 103.)
La
compétition atteint son paroxysme lors du dernier tour, encore
exacerbée par l'agitation des tribunes, où les spectateurs
manifestent violemment leur soutien à leur équipe préférée. Ils
ne se contentent pas d'encourager leurs favoris depuis les gradins :
Les recherches archéologiques prouvent que l'on jette aux
adversaires, sur la piste, des « amulettes de malédiction »...
garnies de clous ! Les accidents (appelés « naufrages »)
impliquant plusieurs conducteurs (la chute de l'un entraînant celle
de l'autre) sont alors nombreux, mettant d'autant plus en danger la
vie des auriges que les chevaux sont lancés à pleine vitesse.
« Un
de tes concurrents serre de près la borne pour abréger sa course,
tu parviens à le pousser adroitement, et son char, une fois emporté,
ne peut se replier au bout de la carrière, il t’avait devancé
sans art, et c’est en restant habilement en arrière que tu le
dépasses. Un autre, ébloui par les applaudissements, se laisse
emporter trop vite hors de la voie, il prend une direction oblique,
et s’amuse trop tard à exciter l’ardeur de ses coursiers,
pendant qu’il se rejette ainsi de côté, tu le devances, en ne
t’éloignant pas. Un troisième rival, par lequel tu es atteint et
qui se promet de te dépasser, heurte imprudemment ton char, les
coursiers s’abattent, leurs jambes s’embarrassent dans les roues,
les 12 rayons se resserrent, se remplissent, et le char, en fuyant,
brise les pieds des chevaux, lui-même, renversé, tombe de son
siège, et, le visage tout couvert de sang, il vient accroître ces
malheureux débris. » (Sidoine Apollinaire, « Poésies.)
Le
vainqueur de la course reçoit une couronne de feuilles de laurier et
une somme d'argent, grâce à laquelle il peut espérer, au terme de
nombreuses victoires, racheter sa liberté.
« L’empereur,
dans sa justice, ordonne aussitôt que l’on joigne des bandelettes
de soie aux palmes, des couronnes aux colliers, et que l’on
récompense le vainqueur, il fait ensuite distribuer aux vaincus des
tapis de différentes couleurs. » (Sidoine Apollinaire,
« Poésies ».)
Et
éventuellement devenir célèbre : Voir son nom ou son portrait
« tagué » par des fans sur les murs de la ville, ses
exploits célébrés par des statues ou des inscriptions gravées
dans le marbre, être loué par les plus grands poètes et
écrivains... Et passer ainsi à la postérité.
C'est ainsi que Gaius Appelius Dioclès est cité, quelques 2 000 ans après la fin de sa grande carrière. Qui sait si, dans 2 millénaires, un passionné de la civilisation du XXIe siècle ne consacrera pas un article à Thierry Henry, Rafael Nadal ou Jenson Button ?! Ami supporter du PSG, gardez précieusement votre maillot floqué « Ibrahimovic : Ce sera peut-être un jour la pièce-phare d'un musée archéologique !
C'est ainsi que Gaius Appelius Dioclès est cité, quelques 2 000 ans après la fin de sa grande carrière. Qui sait si, dans 2 millénaires, un passionné de la civilisation du XXIe siècle ne consacrera pas un article à Thierry Henry, Rafael Nadal ou Jenson Button ?! Ami supporter du PSG, gardez précieusement votre maillot floqué « Ibrahimovic : Ce sera peut-être un jour la pièce-phare d'un musée archéologique !
Les
courses sur les hippodromes sont peut être vieilles comme le monde,
ou en tout cas vieilles comme le premier homme qui a domestiqué un
cheval sauvage, a réussi à le monter et à partir au galop... Ce
premier homme dont le nom est inconnu, découvrait la griserie
immense de la vitesse. Qu'un seul de ses compagnons ait tenté de
l'imiter et de le rejoindre en galopant plus vite, et les courses ont
été inventées. Reste à délimiter le parcours et, pour corser la
difficulté, à le semer d'obstacles : Murs, rivières, haies.
La
grande fête des courses peut alors commencer, elle a eu tout de
suite ses héros : Les chevaux, les jockeys, les entraîneurs et les
propriétaires...mais aussi ses obscurs : Les lads, les parieurs et
les spectateurs !
Cirques modernes, les hippodromes symbolisent un rêve ancien et un rêve moderne. Ils sont le pain de quelques-uns, les jeux de beaucoup, et leur histoire est un fait social dont on n'a pas toujours mesuré la portée, qui tient les hommes en haleine et célèbre la beauté des chevaux et les risques inouïs pris par leurs cavaliers, le couple jockey-cheval formant un véritable centaure !!!
Cirques modernes, les hippodromes symbolisent un rêve ancien et un rêve moderne. Ils sont le pain de quelques-uns, les jeux de beaucoup, et leur histoire est un fait social dont on n'a pas toujours mesuré la portée, qui tient les hommes en haleine et célèbre la beauté des chevaux et les risques inouïs pris par leurs cavaliers, le couple jockey-cheval formant un véritable centaure !!!
Depuis plus de 3 000 ans les hommes organisent des courses de chevaux. La première dont l'histoire ait le souvenir, est celle que relate Homère dans l'Iliade. Lors de la prise de Troie à la fin du IIe millénaire avant Jésus-Christ, Hector tue dans le combat Patrocle, ami d'Achille, qui sera tué par ce dernier. Achille, vainqueur, organise des fêtes martiales et sportives dont une course de chars attelés de chevaux à laquelle prennent part 5 chefs de l'armée Grecque, ses amis.
Diomède,
le gagnant, se voit offrir une captive Troyenne, d'une extraordinaire
beauté...
Si grâce à Homère nous sommes assez bien renseigné sur la course d'Achille, il est difficile de préciser le moment à partir duquel les courses de chevaux figurent régulièrement aux programmes des Olympiades instituées par Hercule lui-même, selon les récits de Plutarque et de Diodore de Sicile, et organisées pour la première fois en 2735 av. J-C... C'est toutefois à partir de -776 seulement que sont instituées, tous les 4 ans, des Jeux Olympiques.
Henry Lee, publie en 1914 son Histoire des Courses de Chevaux, à laquelle on se réfère toujours, il avance que les quadriges resteront longtemps la règle jusqu'au déclin des courses de Byzance (Constantinople) à l'époque des Croisades.
Si grâce à Homère nous sommes assez bien renseigné sur la course d'Achille, il est difficile de préciser le moment à partir duquel les courses de chevaux figurent régulièrement aux programmes des Olympiades instituées par Hercule lui-même, selon les récits de Plutarque et de Diodore de Sicile, et organisées pour la première fois en 2735 av. J-C... C'est toutefois à partir de -776 seulement que sont instituées, tous les 4 ans, des Jeux Olympiques.
Henry Lee, publie en 1914 son Histoire des Courses de Chevaux, à laquelle on se réfère toujours, il avance que les quadriges resteront longtemps la règle jusqu'au déclin des courses de Byzance (Constantinople) à l'époque des Croisades.
Trois
types de courses figurent dans les compétitions olympiques : Les
courses de chevaux de selle depuis la 28e Olympiade, reconduites sans
interruption jusqu'à la disparition des Jeux (interdits par Théodore
Le Grand en 393) les courses de poulains à partir de la 23e
Olympiade, la « calpé » avec deux juments sans selle, le
conducteur sautant de l'une à l'autre.
Les hippodromes paraissent avoir été tous conçus sur le modèle de celui d'Olympie. Une piste de forme elliptique dont les auriges et les chevaux font plusieurs fois le tour. En un point du parcours, une borne resserre l’ellipse de la piste et accroît la difficulté, concurrents et chevaux risquant à chaque tour de tomber, de se blesser et de se tuer. Ce sera le cas, fréquemment, sur le fameux hippodrome de Byzance. L'honneur de gagner les courses étant seul en jeu, celles-ci attirent les personnages les plus illustres et les plus riches, désireux de briller sur l'hippodrome.
Les hippodromes paraissent avoir été tous conçus sur le modèle de celui d'Olympie. Une piste de forme elliptique dont les auriges et les chevaux font plusieurs fois le tour. En un point du parcours, une borne resserre l’ellipse de la piste et accroît la difficulté, concurrents et chevaux risquant à chaque tour de tomber, de se blesser et de se tuer. Ce sera le cas, fréquemment, sur le fameux hippodrome de Byzance. L'honneur de gagner les courses étant seul en jeu, celles-ci attirent les personnages les plus illustres et les plus riches, désireux de briller sur l'hippodrome.
Cimon
d'Athènes gagne par trois fois une course de quadrige et se fait
enterrer avec son équipage... Les chevaux de ces compétitions sont
soit des autochtones, soit importé du Caucase, de Perse, d'Arabie et
d'Égypte. Ceux d'Arabie sont les plus réputés. C'est dans la race
Kochlani que le roi Salomon puise l'essentiel de ses 40 000 chevaux.
Cette race produira 2 800 ans plus tard le fameux Darley Arabian qui
donnera naissance en Angleterre à de prestigieuses lignées.
C'est
à l'époque de l'Empire Romain qu'il faut faire remonter l'origine
des jeux hippiques, avec les fameuses courses de chars organisées
dans le cadre des jeux du cirque, qui sont l'objet d'énormes enjeux
(en latin, sponsio). Entraîneurs, jockeys, juges au départ, à
l'arrivée et, même, société d'encouragement, haras et poulinières
: Les Romains n'ont rien à envier aux organisateurs des courses
modernes.
«
Le cirque est l'image du ciel, il recèle en lui la figure et les
nombres des confins éthérés. Car les 12 ouvertures des portes d'où
s'élancent les chars, représentent les 12 mois et les 12
constellations que traverse dans sa course l'astre aux rayons d'or.
Les 4 chevaux évoquent les saisons, les 4 couleurs des factions, les
éléments.
L'aurige
comme Phébus attelle ses 4 coursiers. Quand les barrières s'ouvrent
et lancent en avant les chars, tous s'efforcent de boucler le circuit
jalonné par les bornes : Ces deux points équidistants indiquent le
coucher et le lever du soleil. »
« Entre eux se trouve le canal de l'Euripe, telle la vaste étendue des mers et, au milieu, dominant tout, l'obélisque qui marque le centre. A la lune est toujours vouée la bige (attelage de deux chevaux), au soleil, le quadrige, à Castor et Pollux, les chevaux seuls. Nos spectacles sont en harmonie avec les réalités divines et leur charme s'accroît de l'honneur reçu par les dieux. »
« Entre eux se trouve le canal de l'Euripe, telle la vaste étendue des mers et, au milieu, dominant tout, l'obélisque qui marque le centre. A la lune est toujours vouée la bige (attelage de deux chevaux), au soleil, le quadrige, à Castor et Pollux, les chevaux seuls. Nos spectacles sont en harmonie avec les réalités divines et leur charme s'accroît de l'honneur reçu par les dieux. »
380
000 spectateurs sur les gradins
Ce cirque décrit par les textes anciens, est en réalité le Circus Maximus de Rome. Il mesurait 670 m de long sur 215 de large et pouvait contenir plus de 380 000 spectateurs, ce qui laisse loin derrière, nos plus grands stades
Ce cirque décrit par les textes anciens, est en réalité le Circus Maximus de Rome. Il mesurait 670 m de long sur 215 de large et pouvait contenir plus de 380 000 spectateurs, ce qui laisse loin derrière, nos plus grands stades
actuels
! Mais en fait les cirques de province reproduisent, avec des
proportions moindres, les dispositions de celui de Rome pris comme
prototype. Contrairement à ce qui se passe au théâtre ou à
l'amphithéâtre, au cirque les hommes et les femmes assistent
ensemble au spectacle, les esclaves eux-mêmes y sont admis et
parient comme les autres.
Dans l'« Enéide », Virgile a décrit une de ses épreuves. « Les chevaux ne sont pas plus rapides accouplés dans la course des chars, quand ils se précipitent hors des loges et qu'ils dévorent l'espace, ni les cochers plus ardents quand, leurs attelages lancés, ils secouent les rênes flottantes et se penchent tout le corps en avant pour les en fouetter. Les applaudissements, les cris des spectateurs, les vœux des partis enthousiastes se répercutent dans toute l'arène, roulant par toute l'enceinte... »
«
Dans le cirque, écrit de son côté Ovide, le prêteur a lancé, des
loges ouvertes en même temps, les quadriges. Mon favori vaincra, les
chevaux même paraissent comprendre mes désirs. Hélas il a décrit
un bien grand cercle autour de la borne. Que fais-tu ? (Ovide feint
de s'adresser à l'aurige lui-même) Celui qui te suit l'a frôlée
de près et va te rattraper. Que fais-tu malheureux ? De grâce tire
d'une main vigoureuse sur la rêne gauche... »
L'État byzantin formé entre 330 et 395 dans la partie orientale de l'Empire Romain, devient après les invasions barbares le Nouvel Empire Romain d'Orient. Byzance hérite de Rome le goût des courses de chevaux qui s'y perpétue pendant un millier d'années, et deveindra à partir du règne de Justinien Ier (527-565) et Théodora, son épouse, une véritable passion collective touchant toutes les classes de la population.
L'État byzantin formé entre 330 et 395 dans la partie orientale de l'Empire Romain, devient après les invasions barbares le Nouvel Empire Romain d'Orient. Byzance hérite de Rome le goût des courses de chevaux qui s'y perpétue pendant un millier d'années, et deveindra à partir du règne de Justinien Ier (527-565) et Théodora, son épouse, une véritable passion collective touchant toutes les classes de la population.
Gaius
Appuleius Diocles — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaius_Appuleius_Diocles
Dioclès
(104-146) est l'un des plus fameux auriges de l'Antiquité. En 24 ans
de carrière, cet ... première course à 24 ans puis s'engage chez
les Verts pour trois ans avant de conclure sa carrière par quinze
années à courir pour les Rouges.
Gaius
Appuleius Diocles : le sportif le mieux payé de l'histoire -
Historizo
historizo.cafeduweb.com/.../12246-gaius-appuleius-diocles-sportif-mieux-paye-histoir...
9
nov. 2010 - Gaius Appuleius Diocles : le sportif le mieux payé de
l'histoire ... Chaque année, les médias publient une estimation des
mirobolants revenus ... que l'indique une inscription gravée sur un
monument érigé en 146 après J.C. Il ...
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