1er
DECEMBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 155 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LES
ANALYSES BIENVEILLANTES DU PAPE PIE Ier.
PAPE PIE Ier |
Pie
Ier est, selon la tradition catholique, le 10e évêque de Rome
siégeant sous le règne d’Antonin le Pieux, entre 140–142
environ et 155. Ses origines sont obscures, sans doute est-il
Frioulan (le Liber Pontificalis rapporte sa naissance à Aquilée) ou
Illyrien, certaines sources font de lui le frère d’Hermas,
l’auteur du Pasteur.
Son
pontificat est marqué par le développement des idées gnostiques,
propagées déjà sous le pontificat précédent par Cerdon et
Valentin d'Égypte. Ceux-ci reçoivent un renfort de poids avec
Marcion du Pont, qui remet en cause l’unicité de Dieu, l’Ancien
Testament ainsi que la double nature humaine et divine du Christ.
Pie
Ier dénonce ces positions hérétiques lors d’un synode à Rome.
Le marcionisme est dénoncé comme hérésie et Marcion est exclu de
l’Église vers 144.
Quant
à la lutte contre les idées défendues par les gnostiques, elle
reçoit sur le plan intellectuel et philosophique le renfort d’un
vrai dialecticien en la personne de Justin de Naplouse qui vient au
secours de l'évêque de Rome, moins à l’aise que son prédécesseur
Hygin dans ce genre de controverses.
La
tradition lui attribue la construction de la basilique
Sainte-Pudentienne de Rome en l’honneur de sa sœur qui porte ce
nom, hypothèse discutée...
Bien
qu’il ne soit pas prouvé qu’il soit mort pour sa foi chrétienne,
on le vénère comme un Saint-Martyr et fêté le 11 juillet. Sa
dépouille mortelle se trouve ensevelie non loin de celle de l’apôtre
Pierre sur la colline du Vatican
A l’exemple de Saint Hygin, il condamne les partisans de Cerdon, soutenus par un nouvel hérétique Marcion.
« Marcion,
dit Fleury, suivant la doctrine de son maître Cerdon, établit deux
principes, l’un bon, l’autre mauvais. Il prétend s’appuyer sur
ces paroles de l’Évangile : L’arbre qui fait de mauvais
fruits n’est pas bon, et l’arbre qui fait de bons fruits n’est
pas mauvais. Il se sert aussi de la parabole qui conseille de ne pas
coudre de drap neuf avec le vieux, et ne pas mettre le vin nouveau
dans de vieilles outres »
.
« (...)
Il rejette l’Ancien Testament comme ayant été donné par le
mauvais principe, et il compose un livre nommé les Antithèses, ou
contrariétés de la loi et de l’Évangile. Les sectateurs de cet
insensé s’abstiennent de la chair des animaux, et n’usent que
d’eau dans le sacrifice, poussant la haine de la chair, jusqu’à
s’exposer d’eux-mêmes à la mort, sous prétexte de martyre...
Cette
hérésie a un grand nombre de sectateurs : Elle s’étend
loin, et dure plusieurs siècles. » La condamnation prononcée
par Pie Ier vient fortifier le succès de l’excommunication
lancée par Saint Hygin.
Pie
Ier doit aussi combattre l’hérésie de Valentin, dont on ne sait
pas bien l’origine... Citons Fleury :
« D’abord
Valentin a prêché la foi catholique en Égypte, son lieu de
naissance, et ensuite à Rome même. C'est en l’île de Chypre
qu’il se pervertit, ayant de l’esprit et de l’éloquence, ce
qui lui a fait espérer l’épiscopat : Mais un autre a la
préférence, et, de dépit il se met à combattre la doctrine de
l’Église. Il a étudié les livres des Grecs, et particulièrement
la philosophie platonicienne. Ainsi, mêlant la doctrine des idées,
et les mystères des nombres, avec la théologie d’Hésiode et
l’Évangile de Saint Jean, le seul qu’il reçoit, il bâtit un
système de religion approchant de celui de Basilide et des
gnostiques, dont ses disciples prennent aussi le nom, titre général
de tous ceux qui se prétendent plus éclairés que le commun ».
« La
maladie de tous ces hérétiques, poursuit Fleury, est de trouver
trop simple la doctrine de l’Église catholique, et de vouloir
relever plus haut le Dieu qu’ils reconnaissent pour souverain. Ils
confondent les idées corporelles avec les idées spirituelles,
prennent en un sens réel et grossier les termes métaphoriques,
font, de tous les noms, des personnes à qui ils attribuent l’un ou
l’autre sexe, et leur donnent les corps comme humains, quoiqu’ils
les supposent plus spirituels que les anges eux-mêmes, ils
prétendent prouver toutes leurs visions par des explications forcées
des Saintes Écritures ».
« Valentin,
raffinant sur ceux qui l’ont précédé, déduit une longue
généalogie de plusieurs Eones ou Aiones, car il les nomme ainsi,
abusant d’un nom qui se trouve souvent dans l’Écriture, et ne
signifie que les siècles, mais il en fait des personnes.
Le
premier et le plus parfait est dans une profondeur invisible et
inexplicable, et il le nomme Proon, préexistant. Il y a encore
plusieurs autres noms, mais plus ordinairement on parlait de Bythos,
c’est-à-dire profondeur. Demeuré plusieurs siècles inconnu, en
silence et en repos, ayant avec lui seulement Ennoïa, (la pensée),
que Valentin nomme aussi Charis, grâce, ou Sigé, (silence) ».
Fleury
continue de détailler les diverses absurdités d’un tel système,
et il ajoute :
« Telle
est la fable entière de la théologie des Valentiniens, je l’ai
rapportée un peu au long, parce que plusieurs hérésies fameuses en
ont, depuis, conservé et renouvelé les principales parties :
Puis j’ai cru bon de montrer jusqu’où les plus beaux esprits se
sont égarés, quand ils ont suivi leurs pensées dans l’explication
de l’Écriture, méprisant la règle infaillible de la tradition
apostolique et de l’autorité de l’Église.
Au
reste, il n’est pas facile de réfuter les Valentiniens, parce
qu’il n’est presque pas possible de pénétrer le secret de leur
doctrine. Un profond silence la dissimule aux profanes, c’est-à-dire
à tous ceux qui ne sont pas de cette secte. Si quelqu’un veut y
entrer, il y a bien des portes à passer, et bien des rideaux à
tirer, avant d’arriver à ce sanctuaire... Valentin vient à Rome
du temps du pape Hygin, et y demeure sous Pie Ier et sous Anicet, et
jusqu’au temps d’Éleuthère, son successeur. »
C’est
à propos du règne de Saint Pie Ier qu’il convient de parler
de Saint Justin, qui rend tant de services à l’Église en
défendant les chrétiens persécutés. Nous laissons parler Fleury :
« Saint
Justin compose une apologie pour les chrétiens l’an de
Jésus-Christ 150, et y met hardiment ce titre : A l’empereur
Titus Élien Adrien Antonin, pieux, auguste, César, et à son fils
Vérissime, philosophe, et à Lucius, philosophe, fils de César
selon la nature, et de l’empereur par adoption, amateurs de la
science, et au sénat sacré, et à tout le peuple Romain. Justin,
fils de Priscus Bacchius, natif de Flavia ou Naples de Palestine,
l’un de ces persécutés, présente cette requête ».
« La
raison nous enseigne que ceux qui sont véritablement pieux et
philosophes n’estiment et n’aiment que la vérité, sans
s’arrêter aux opinions des anciens, si elles sont mauvaises. On
vous nomme partout pieux et philosophes, on dit que vous gardez la
justice et que vous aimez la doctrine.
L’effet
montre ce qu'il en est. Car nous ne prétendons pas vous flatter par
cet écrit, mais vous demander justice suivant la plus exacte raison,
et vous prier de n’écouter ni les préjugés, ni la complaisance
pour les superstitions, ni la passion, ni les faux bruits semés
depuis longtemps, pour rendre des jugements qui vous nuiraient. Pour
nous, nous sommes persuadés que personne ne peut nous faire de mal
tant que l’on ne pourra nous convaincre d’être des malfaiteurs,
vous pouvez nous faire mourir, mais vous ne pouvez nous nuire, et,
afin que l’on ne croie pas que ce discours soit téméraire, nous
prions que l’on instruise exactement des crimes que l’on nous
objecte. S’ils sont prouvés, qu’on nous punisse comme ils
méritent et même plus rigoureusement ! »
« Si
on ne trouve en nous rien à reprendre, la droite raison ne veut pas
que vous maltraitiez des innocents, à cause d’un faux bruit, ou
plutôt que vous vous fassiez tort à vous-même, en punissant par
passion et non par justice. La forme légitime des jugements est que
les sujets rendent un compte fidèle de leur vie et de leurs
discours, et que les princes jugent, non par violence et par
tyrannie, mais suivant la piété et la sagesse. C’est donc à nous
d'exposer, à la vue de tout le monde, notre vie et notre doctrine,
de peur que nous n’ayons sujet de nous imputer les crimes que l’on
commet contre nous par ignorance, c’est à vous à nous montrer que
vous êtes de bons juges : Car, si, après cette instruction,
vous n’agissez pas justement, vous n’aurez pas d’excuse devant
Dieu. »
Selon
Fleury, Saint Justin, dans cette première apologie, explique la
doctrine des chrétiens, disant qu’ils adorent, premièrement le
Dieu éternel, auteur de tout, puis en second lieu son fils
Jésus-Christ, qui a été crucifié sous Ponce-Pilate, et au
troisième rang, ils honorent l’Esprit prophétique.
Saint
Justin continue. Jésus-Christ est la souveraine raison qui change
entièrement ses sectateurs. Les discours de Jésus-Christ sont la
parole de Dieu, courts et précis. Ils nous ont persuadés. Les
chrétiens sont les seuls que l’on persécute, tandis que l’on
souffre toutes les autres religions. (Cela n'a
pas tellement changé ! ) Quelques-uns adorent des arbres
et des fleurs, des rats, des chats, des crocodiles, et la plupart des
bêtes encore tous n’adorent pas les mêmes choses, le culte est
différent suivant les dieux, en sorte qu’ils sont tous impies, les
uns à l’égard des autres.
« Cependant
le seul reproche que vous nous faites, c’est que nous n’adorons
pas les mêmes dieux que vous, et que nous n’offrons aux morts ni
libations, ni couronnes, ni sacrifices. Cependant, vous savez bien
que les autres ne conviennent pas de ce qu’ils doivent tenir pour
dieux, ou pour bêtes, ou pour victimes », écrit Fleury.
Toujours
selon Fleury, il se plaint de ce que l’on n’a pas attaqué les
imposteurs qui, depuis l’ Ascension de Jésus-Christ, ont voulu
passer pour dieux comme : Simon le Samaritain, du bourg de
Gitton, qui, du temps de l’empereur Claude, ayant fait plusieurs
opérations magiques, a été reconnu pour dieu à Rome. Ménandre,
disciple de Simon, a séduit beaucoup de monde à Antioche.
Marcion
enseigne encore à présent qu’il faut reconnaître un autre dieu
plus grand que le Créateur.
Saint
Justin explique ensuite tout ce qui se passe dans les assemblées des
chrétiens, et finit par mettre sous les yeux des princes la copie de
la lettre d’Adrien à Minutius Fundanus.
On
attribue à Saint Pie Ier un décret ordonnant de célébrer, le
dimanche, après le 14 de la lune de mars, la fête de Pâques, mais
cette célébration a déjà été ordonnée par les apôtres.
Bientôt la glorieuse mémoire de Victor, successeur de Pie Ier à la
fin de ce siècle, viendra nous rappeler l’importance de la mesure
qu’il croit ainsi devoir prendre et le retentissement qu’elle a
dans l’Église entière.
Le
même pontife veut que les hérétiques qui, de l’hérésie des
Juifs, se convertissent à la foi catholique, soient reçus et
baptisés.
Sur
les instances de Sainte Praxède, fille du sénateur Saint Pudens, il
érige dans le palais de cette chrétienne, dans le même palais où
a logé Saint Pierre, le titre de pasteur, et il y fonde une église
connue encore aujourd’hui sous le nom de Sainte Vierge Pudentiane,
sœur de sainte Praxède.
En
5 ordinations, Saint Pie Ier crée 12 évêques, 18 prêtres, 11, et,
suivant d’autres, 21 diacres.
Jamais
Pie Ier ne donne à l’Église des lois de discipline générale et,
si on attribue 4 lettres à ce pape, elles sont regardées
aujourd’hui comme apocryphes.
La
véritable histoire ecclésiastique, d’ailleurs, nous enseigne que
non seulement Pie Ier, le seul Saint de son nom, n’exerce
aucune autorité sur la discipline particulière des autres églises,
mais encore, qu’il se regarde comme sans pouvoir pour lever les
censures imposées aux sujets d’un autre évêque, et, quoiqu’ils
ne puissent pas s’accorder, la charité n’en n'est point altérée.
Il
célèbre souvent les Saints Mystères et y baptise beaucoup de
convertis à la foi, qu’il inscrit au nombre des fidèles. Pendant
qu’il remplit l’office de bon pasteur, il répand son sang pour
ses brebis et pour le Christ, Pasteur suprême. Il reçoit la
couronne du martyre le 5 des ides de juillet 155 ...
Un
saint Pape du second siècle, le premier de cette série de Pontifes
que le nom de Pie a illustrés jusqu’à nos jours, projette sur
nous sa douce et sereine lumière. Malgré la situation toujours
précaire de la société chrétienne, en face d’édits de
persécution que les meilleurs des princes païens n’abrogeront
jamais, il met à profit la paix relative qui vaut à l’Église la
modération personnelle d’Antonin le Pieux, pour affermir les
assises de l'édifice mystérieux élevé par le Pasteur céleste à
la gloire du Seigneur Dieu.
L’ancienne
Légende de Saint Pie Ier, modifiée récemment, rappelle le décret
attribué dans le Corps du droit à notre Pontife, touchant celui
dont la négligence a laissé tomber quelque chose du Sang du
Seigneur. Ces prescriptions traduisent bien le respect profond que le
Saint Pape veut voir témoigner au Mystère de l’autel :
Si
la pénitence, y est ordonnée, elle sera de 40 jours, si l’effusion
du Sang Précieux a lieu jusqu’à terre où que ce soit qu’il
tombe, on devra le recueillir avec les lèvres, s’il se peut brûler
la poussière et déposer la cendre en un lieu non profane.
Glorieux
Pontife, nous nous souvenons de ces paroles écrites sous vos yeux,
et qu’on dirait le commentaire du décret porté sous votre nom au
sujet des Mystères sacrés :
« C’est
qu’en effet, » proclamait dès le milieu du second siècle à
la face du monde Justin le Philosophe, « nous ne recevons pas
comme un pain commun, comme un breuvage commun, cet aliment nommé
chez nous Eucharistie, mais de même que, fait chair par la parole de
Dieu, Jésus-Christ notre Sauveur a eu et chair et sang pour notre
salut, de même, il nous a été appris que l’aliment fait
Eucharistie par la prière formée de sa propre parole est la chair
et le sang de ce Jésus incarné ».
A
cette doctrine, aux mesures qu’elle justifie si amplement, d’autres
témoins autorisés font écho, sur la fin du même siècle, en des
termes qu’on croit eux aussi empruntés à la lettre même des
prescriptions qui vous sont attribuées : « Nous souffrons
anxieusement, si quoi que ce soit du calice ou du pain même qui est
nôtre vient à tomber à terre, » dit Tertullien, et Origène
en appelle aux habitués des Mystères divins pour dire « quels
soins, quelle vénération, entourent les dons sacrés, de peur que
ne s’en échappe la moindre parcelle, ce qui, survenu par
négligence, a été regardé comme un crime ». Et maintenant
l’hérésie, pauvre de science comme de foi, prétend de nos jours
que l’Église a dévié des antiques traditions, en exagérant ses
hommages au Sacrement divin ! Faites en effet, ô Pie, que nous
revenions aux dispositions de nos pères : Non dans leur foi,
qui est toujours la nôtre, mais dans la vénération et l’amour
qu’ils puisent en cette foi pour le calice enivrant, trésor de la
terre.
Puisse
l’Agneau réunir dans la célébration d’une même Pâque, selon
vos volontés, tous ceux qu’honore le nom de chrétiens !
Bhx
cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
Le
nom de ce Pontife est en relation avec la fondation du Titulus de
Pudentiana, ou du Pastor, que les Pudens, jadis hôtes charitables de
l’apôtre Pierre en ce lieu (à la prière de Pie et de son frère),
ont définitivement destiné au culte chrétien. Malheureusement, les
documents qui se rapportent à cette fondation sont apocryphes,
néanmoins la tradition monumentale demeure : Elle rapporte
l’érection du titre à la première moitié du IIe siècle.
On
en a confirmation dans le fragment connu sous le nom de Muratori, à
propos de l’auteur de l’opuscule relatif à la pénitence,
intitulé : Ποιμήν, Pastor : Pastorem vero nuperrime
temporibus nostris in urbe Roma Hermas conscripsit, sedente in
cathedra urbis Romæ Ecclesiæ Pio episcopo fratre eius. L’auteur
de cette instruction apocalyptique, que l’on a pu à bon droit
appeler un vaste examen de conscience de l’Église Romaine à la
fin de la première moitié du IIe siècle, n’est autre que celle
Hermas, ou Pastor, frère du pape Pie Ier, lequel a donné son nom au
nouveau titre de Pudentiana.
Pape
Pie Ier (140-155). Histoire, magazine et patrimoine
www.france-pittoresque.com
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10
août 2016 - Pie Ier (né en ? – mort vers 155) Élu pape vers 140.
(« Histoire des ..... Janus et la nouvelle année : tiraillé entre
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St Pie Ier, pape et Martyr - Introibo
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